Principauté

Une principauté est un territoire gouverné par un monarque ayant le titre de prince ou par un monarque avec un autre titre utilisant le terme générique de « prince ». Elle peut être un État souverain et indépendant, ou une monarchie autonome avec des liens de vassalité envers un autre État.

Pour les anges, voir Principautés.

Cet article possède un paronyme, voir État princier.

Johann Josef I du Lichtenstein.

Au Moyen Âge, en France notamment, la principauté était le contraire de l'apanage : le duché de Bretagne et le comté de Flandre ont d'abord été des principautés. La Bretagne a cessé d'être une principauté quand le duché est entré dans le domaine royal, lorsque Henri II a hérité à la fois de la couronne de France par son père et de la couronne ducale par sa mère, Claude, fille d'Anne de Bretagne et du précédent roi de France (on peut donc dire à la fois qu'un roi de France est devenu duc de Bretagne et qu'un duc de Bretagne est devenu roi de France).

Par la suite une principauté a simplement désigné une entité politique de premier ordre à l'intérieur d'un État souverain et englobant d'autres entités secondaires.

[réf. souhaitée]

Il peut s'agir d'un comté, d'une marche ou marquisat ou d'un duché.

Il peut aussi s'agir d'une terre ou seigneurie à laquelle est attaché par tradition un titre honorifique de prince sans qu'il s'agisse d'une réelle principauté indépendante. L'historien Du Cange a prouvé que l'usage du titre de prince dans les anciens actes publics ne signifiait que seigneur et on doit l'entendre d'un principal seigneur tel que le mot latin princeps d'où il dérive l'exprime[1].

Sous l'Ancien Régime, certains titres de prince ont été reconnus ou fondés, il ne s'agissait que de distinctions honorifiques sans effet sur le territoire dépendant de ce « prince ».

Principautés en France

La qualité de prince n'était pas en France un titre nobiliaire officiel, elle équivalait seulement à celle de sire ou de seigneur. Quelques grandes familles changèrent cette qualification en titre et l'appliquèrent à des seigneuries en en modifiant l'acception[2].

Plusieurs maisons nobles qui ne possédaient aucun droit à la souveraineté persistèrent à garder cette qualification et l'autorité royale ferma les yeux sur cet abus en raison du rang des seigneurs qui s'en décoraient[2].

Avant la Révolution de 1789 les princes n'avaient aucun droit ni aucun privilège à la Cour et chaque fois qu'ils y furent admis, ce fut une dérogation de la part du roi en faveur des principautés étrangères ou encore une concession particulière et exceptionnelle. Les membres de la noblesse française qui portaient la qualification de prince tenaient ce titre d'un souverain étranger[2].

Rares furent les fondations du titre de prince et de principauté en France, par le pouvoir royal ou le pouvoir impérial.

Lorsqu'il y eut fondation de princes ou de principautés par le roi, sous l'Ancien Régime ou la Restauration, ce titre n'engendra aucune préséance sur les autres titres de noblesse. Seules les fondations princières de l'Empire, donnèrent au titre de prince et de principauté un rang supérieur et la préséance sur les titres ducaux.

Ancien Régime

Principautés et titres de prince créés sous le Ier Empire

  • Bacciochi : titre princier en 1804 pour Félix-Pascal Bacciochi (1762-1841), beau-frère de Napoléon Ier. Titre éteint en 1841 avec le 1er prince.
  • Beauharnais : titre princier en 1805 pour le général Eugène de Beauharnais (1781-1824), beau-fils de Napoléon Ier. Titre éteint en 1824 avec le 1er prince.
  • Bénévent : principauté en 1806 pour le ministre Talleyrand-Périgord (1754-1838). Titre éteint en 1814 avec le 1er prince qui devint prince de Talleyrand.
  • Bologne : principauté en 1807 pour Joséphine de Beauharnais (1807-1876), mère du Prince de Venise (ci-après). Titre éteint en 1814 avec la 1re princesse.
  • Eckmühl : principauté en 1809 pour le maréchal Davout. Titre éteint en 1853 avec le 2e prince Napoléon-Louis Davout (1811-1853).
  • Essling : principauté en 1810 pour le maréchal Masséna. Titre porté aujourd'hui par le 7e prince Victor-André Masséna, né en 1950, aussi duc de Rivoli.
  • La Moskowa : principauté en 1812 pour le maréchal Ney. Titre éteint en 1969 avec le 6e prince Michel Ney (1905-1969), aussi duc d'Elchingen.
  • Murat : titre princier en 1804 pour le maréchal Murat, beau-frère de Napoléon Ier. Titre porté aujourd'hui par le 8e prince Joachim Murat, né en 1944.
  • Ponte-Corvo : principauté en 1806 pour le maréchal Bernadotte, passée en 1812 dans la famille Murat. Titre éteint en 1815 avec le 2e prince Lucien Murat (1803-1878). Titre relevé propriu motu et porté depuis 1834 par les "princes héritiers Murat".
  • Sievers : principauté en 1807 pour le maréchal Lannes, qui refusa néanmoins de porter ce titre. Titre porté aujourd'hui par le 7e prince Maurice Lannes, né en 1939, aussi duc de Montebello.
  • Venise : principauté en 1807 pour le général Eugène de Beauharnais (1781-1824), beau-fils de Napoléon Ier. Titre éteint en 1814 avec le 1er prince.
  • Wagram : principauté en 1809 pour le maréchal Berthier. Titre éteint en 1918 avec le 4e prince Alexandre Berthier (1883-1918), aussi 3e duc de Wagram.

Belgique (princes et principautés)

Le titre de prince est en Belgique le plus haut dans la hiérarchie nobiliaire de ce pays.

  • Chimay : principauté créée en 1486 dans les Pays-Bas espagnols (actuelle Belgique) pour la Famille de Croÿ, passé en 1612 dans la Maison de Ligne, en 1686 dans la Maison de Hénin-Liétard puis en 1804 dans la Famille Riquet de Caraman. Titre reconnu par la Belgique et porté aujourd'hui par le 23e prince Philippe de Riquet, né en 1948, aussi prince de Caraman.
  • Ligne : principauté créée en 1601 dans les Pays-Bas espagnols (actuelle Belgique) pour la Maison de Ligne. Titre reconnu par la Belgique et porté aujourd'hui par le 14e prince Michel de Ligne, né en 1951, aussi Prince du Saint-Empire, d'Amblise et d'Épinoy et Grand d'Espagne.
  • Rubempré : principauté créée en 1686 dans les Pays-Bas espagnols (actuelle Belgique) pour la Maison de Rubempré, passée en 1713 dans la Maison de Mérode. Titre reconnu par la Belgique et porté aujourd'hui par le 11e prince Charles-Guillaume de Mérode, né en 1940, aussi prince de Grimberghe et de Mérode, prince d'Everbergh(e) aux Pays-Bas.
  • Grimberghe : principauté créée en 1686 dans les Pays-Bas espagnols (actuelle Belgique) pour la Maison de Glymes et passée en 1842 dans la Maison de Mérode. Titre reconnu par la Belgique et porté aujourd'hui par le 8e prince Charles-Guillaume de Mérode, aussi prince de Rubempré et de Mérode (voir ci-avant).
  • Liège : C'est en l'an 985 que naît la principauté épiscopale de Liège.
  • Épinoy : principauté créée en 1545 dans les Pays-Bas espagnols (actuelle Belgique et France du nord) pour la Maison de Melun. Titre éteint en 1738 avec le 9e prince Jean-Alexandre de Melun (1710-1738).
  • Gavre : principauté créée en 1553 dans les Pays-Bas espagnols (actuelle Belgique) pour la Maison d'Egmond et rétabli en 1736 dans la Maison de Gavre. Titre éteint en 1832 avec le 9e prince Charles de Gavre (+1832).
  • Épinoy : principauté fondée en 1592 dans les Pays-Bas espagnols (actuelle Belgique et France du nord) pour la Maison de Ligne. Titre porté aujourd'hui par le 13e prince Antoine de Ligne, né en 1925, aussi prince de Ligne et d'Amblise.
  • Amblise : principauté créée en 1608 dans les Pays-Bas espagnols (actuelle Belgique et France du nord ; voir le haut de l'article, principautés de France) pour la Maison de Ligne. Titre porté aujourd'hui par le 13e prince Antoine de Ligne, né en 1925, aussi prince de Ligne et prince d'Épinoy.
  • Barbençon : principauté créée en 1614 dans les Pays-Bas espagnols (actuelle Belgique) pour la Maison de Ligne héritière des Barbançon. Titre éteint en 1693 avec le 3e prince Octave-Ignace de Ligne (1643-1693).
  • Robech (Robecques) : principauté fondée en 1630 dans les Pays-Bas espagnols (actuelle Belgique et France du nord) pour la Maison de Montmorency, passée en 1860 dans la Maison de Cossé-Brissac puis en 1925 dans la Maison de Lévis-Mirepoix. Titre éteint en 1951 avec le 14e prince Emmanuel de Lévis-Mirepoix (1909-1951).
  • Masmines : principauté créé en 1652 dans les Pays-Bas espagnols (actuelle Belgique) pour Balthazar-Philippe de Gand-Vilain (1616-1680). Titre éteint en 1680 avec le 1er prince.
  • Hornes : principauté créée en 1677 dans les Pays-Bas espagnols (actuelle Belgique) pour la Maison de Hornes, passée en 1769 dans la Maison de Salm. Titre éteint en 1859 avec le 5e prince Frédéric de Salm-Kyrburg (1789-1859)
  • Solre : principauté créée en 1677 dans les Pays-Bas espagnols (actuelle Belgique et France du nord) pour la Famille de Croÿ. Titre porté aujourd'hui par le 10e prince Charles-Emmanuel de Croÿ, né en 1914, aussi duc de Croÿ en France et prince de Dülmen en Allemagne.
  • Isenghien : principauté créée en 1678 dans les Pays-Bas espagnols (actuelle Belgique et la France du nord) pour la Maison de Gand-Vilain. Titre éteint en 1767 avec le 2e prince Louis de Gand-Vilain (1678-1767).
  • Rache  : principauté créée en 1681 dans les Pays-Bas espagnols (actuelle Belgique et France du nord) pour la Maison de Berghes-Saint-Winock. Titre éteint.
  • Looz-Corswarem ; principauté fondée en 1749 dans les Pays-Bas autrichiens (actuelle Belgique) pour le duc Charles-Louis de Looz-Corswarem (+1785). Titre éteint en 1785 avec le 1er prince.

Autres principautés

Dépendant du Saint-Empire

Royaume-Uni

Italie

Couronne d'Aragon

Les principautés d'aujourd'hui

États souverains

Entités similaires

Autres régions du monde

Asie

États de fantaisie et micro-nations qualifiés de principauté

A côté des États établis et reconnus, il existe aussi des « pseudo-États » ou « États de fantaisie » plus connus sous le vocable de micro-nations[9] qui se qualifient de « principauté »[10]. Certaines présentent des revendications d’indépendance, avec pour arguments parfois sérieux, parfois fallacieux des failles et des ambiguïtés du droit[9].

Notes et références

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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