Right Livelihood Award
Le Right Livelihood Award, largement connu sous le nom de « prix Nobel alternatif »[1], en partie lié au fait de l'importance de la bourse, récompense les personnes ou associations qui travaillent et recherchent des solutions pratiques et exemplaires pour les défis les plus urgents de notre monde actuel. Un jury décide des prix parmi des thèmes tels que la protection de l'environnement, les droits de l'homme, le développement durable, la santé, l'éducation, la paix, etc.
Right Livelihood Award | |
2019 | |
---|---|
Nom original | Right Livelihood Award |
Description | Récompense les personnes ou associations qui travaillent et recherchent des solutions pratiques et exemplaires pour les défis les plus urgents de notre monde actuel |
Organisateur | Right Livelihood Award Foundation |
Pays | Suède |
Date de création | 1980 |
Dernier récipiendaire | Nasrin Sotoudeh Bryan Stevenson Lottie Cunningham Wren (en) Alès Bialiatski |
Site officiel | http://rightlivelihood.org/ |
Créé en 1980 par Jakob von Uexkull, le prix est présenté chaque année, généralement le 9 décembre. La récompense financière (équivalente à 250 000 €) est partagée parmi les lauréats, habituellement quatre.
Prix Nobel et « prix Nobel alternatif »
Le nom du prix, Right livelihood, qui se traduit littéralement en français en « moyens d'existence justes », fait référence au cinquième point du noble sentier octuple du bouddhisme, qui enseigne que chaque individu est responsable de ses actes et doit prendre seulement une part équitable des ressources de la terre[2]. Le prix, bien qu'appelé le « prix Nobel alternatif » en français, n'est pas officiellement lié au prix Nobel.
En 1980, Jakob von Uexkull, « altermondialiste » avant l'heure[3], propose à la Fondation Nobel de créer deux nouveaux prix -Environnement et Développement humain- pour honorer ceux qui n'entrent pas dans l'idéologie dominante[2]; comme la Banque de Suède l'a fait en 1968 pour le « prix Nobel de l'économie ». Devant le refus de la Fondation, il vend sa collection de timbres pour plus de 1 million de dollars et crée le « prix Nobel alternatif ». Pour lui le Nobel traditionnel pose deux problèmes : « Au temps d'Alfred Nobel la question environnementale ne se posait pas encore. Mon autre souci était que cette vénération du talent scientifique et technologique n'était pas en phase avec le monde »[4]. Depuis, la Fondation Nobel, par la voix de son directeur, Michael Solhman, se cantonne dans l'indifférence[3].
Les fondateurs du « prix Nobel alternatif » veulent mettre en évidence le fait que « le plus grand bénéfice pour l'humanité » peut être trouvé dans des champs différents des sciences traditionnelles ou des catégorisations strictes : le « prix Nobel alternatif » se veut un complément critique au prix Nobel. Conséquemment, la fondation du « Prix Nobel alternatif » a choisi le comme jour de remise des prix au parlement suédois, la veille de la cérémonie du prix Nobel. Pour Jakob von Uexkull, « ce n'est pas un hasard bien sûr, il s'agit de provoquer à chaque fois un débat sur les priorités de notre société »[3].
The Right Livelihood Award Foundation, la fondation du « prix Nobel alternatif », fait également constater combien le prix Nobel a rarement récompensé des personnes de sexe féminin ou des personnes originaires des « pays du Sud » (Tiers-Monde, PMA)[Note 1].
En 2019, le « prix Nobel alternatif » a été décerné 165 fois à des personnes ou des associations de 58 pays, travaillant souvent au niveau local et concret. Le but de la fondation est d'octroyer une récompense, de faire connaître le travail de base et de créer une plate-forme globale pour analyser les solutions existantes.
Principes
La Fondation est une association politiquement indépendante et non-idéologique[Note 2], soutenue par des donations individuelles en provenance de différents pays. La Fondation a des organisations partenaires aux États-Unis, en Allemagne et en Suisse.
Selon ses statuts, l'objectif de la Fondation est, grâce au prix, de promouvoir la recherche scientifique, l'éducation, la compréhension du public et des activités pratiques qui :
- contribuent à un équilibre écologique planétaire,
- visent à éliminer la pauvreté matérielle et spirituelle,
- contribuent à la paix durable et à la justice dans le monde.
Le jury tente d'équilibrer les prix entre les hommes et les femmes, originaires du Nord et du Sud[5]. Les lauréats « partagent le courage personnel et ont travaillé à la transformation sociale », selon Jakob von Uexkull[6].
Retombées
Le prix veut être celui « du mode de vie juste »[a 1]. Les lauréats posent les bases d'un nouveau rapport entre les êtres humains et la nature.
« Au lieu de se résigner, de subir, de se résoudre à la fatalité, les pionniers du prix Nobel alternatif ont été profondément touchés par la douleur des Hommes, la nécessité des écosystèmes, l'horreur de la guerre. Si profondément touchés, qu'il était pour eux plus simple, plus positif et plus sain d'agir pour remédier à l'insupportable que de continuer à n'être que de simples spectateurs. Leur colère et leur désespoir, souvent réprimés, ont donc été pour eux de puissants moteurs de changement : leur capacité à être touchés par l'état de la planète leur a ouvert le cœur de la compassion. L'action est donc motivée par l'amour du monde et non par la haine des puissants. La compassion équivaut à ne plus considérer les problèmes du monde avec un regard distant, simplement impartial, mais à faire appel à des réactions émotionnelles et subjectives. »
— Geseko von Lüpcke in, [a 2]
Ils sont porteurs de « projets de l'espoir »[a 3], ayant pour objectif une « vie de qualité » pour le monde, et non pour quelques privilégiés. Ils ont trois qualités communes : « présenter de nouvelles visions, identifier des modèles et rendre l'innovation possible »[a 4].
Souvent à contre-courant, ou dans des situations inextricables, ces lauréats ont ouvert une brèche ; ils sont, selon l'expression de Jakob von Uexkull, des « possibilistes » [Note 3].
Lauréats
Homme |
Femme |
Pays développés (« Pays du Nord »)[réf. nécessaire] |
Pays en développement (« Pays du Sud »)[réf. nécessaire] |
Notes et références
Notes
- En novembre 2009, les statistiques d'attribution des prix Nobel font apparaître 40 lauréates pour 766 lauréats, soit moins de 5 % de femmes[réf. souhaitée].
- « La simple incitation au "penser autre" par une forme originale de questionnement est hautement politique quoique non-idéologique. ». Pour bien comprendre le sens de ces deux qualificatifs, voir l'article de Yves Heurté. Francosemailles 2002.
- « il existe un bien trop grand nombre de solutions pour être pessimiste et bien trop de problèmes pour être optimiste. Je dis toujours vous êtes des possibilistes, Jakob von Uexkull cité dans von ŀüpke-erlenwein et 2008 p 14 ».
Références
- Geseko von Lüpke et Peter Erlenwein (trad. de l'allemand par Stéphanie Alglave), « Nobel » alternatif : 13 portraits de lauréats, Sète, La Plage, , 213 p. (ISBN 978-2-84221-191-2, présentation en ligne)
- Autres sources
- « Right Livelihood Award – Le « Prix Nobel Alternatif » », sur http://www.rightlivelihoodaward.org, (consulté le )
- Jakob von Uexkull parle du Prix Nobel alternatif 2004.
- Olivier Truc, « Jakob von Uexkull, alternobéliste », Le Monde, 10 décembre 2005.
- L'environnement a son prix Nobel, L'Écologiste, avril 2012.
- Exposition EDA, Lille, mars 2008 2008.
- Article de Edward Gomez dans San Francisco Chronicle 2006.
- Communiqué de presse.
- http://rightlivelihoodaward2016.org: PDF.
- http://rightlivelihoodaward2016.org: Syria Civil Defence [PDF].
- http://rightlivelihoodaward2016.org: Mozn Hassan / Nazra for Feminist Studies [PDF].
- http://rightlivelihoodaward2016.org: PDF.
- (en + sv) [vidéo] Right Livelihood Award Foundation, Announcement of the 2019 Right Livelihood Award sur YouTube, 25 septembre 2019, durée totale : 11 min 58 s.
- « Bryan Stevenson, lauréat du « prix Nobel alternatif » : « Il faut un changement radical du récit national sur la suprématie blanche » », sur Le Monde,
- « Annonces des lauréats 2021 », sur Right Livelihood
- Sandrine Berthaud-Clair, « Prix Nobel alternatif à la Camerounaise Marthe Wandou, féministe " jamais tranquille " », Le Monde, (lire en ligne)
Voir aussi
Bibliographie
- Geseko von Lüpke et Peter Erlenwein (trad. de l'allemand), « Nobel » alternatif : 13 portraits de lauréats, Sète, La Plage, , 213 p. (ISBN 978-2-84221-191-2), p. 5 à 26
Articles connexes
Liens externes
- Site officiel
- Yves Heurté, « Le livre-jeunesse peut-il aider à retrouver une culture politique hors des idéologies ? », in : Site de, sur , Francopolis, (consulté le )
- « Itinéraire d'EDA n°11 », in : Site de, sur , environnement développement alternatif, (consulté le )
- (en) Ulla Plon, « Got his eyes on the prize », in : Site de, sur , Time Europe, (consulté le )
- (en) Edward M. Gomez, « The 'other' Nobel Prizes: And the winners are... », in : Site de, sur , San Francisco Chronicle, (consulté le )
- Portail des récompenses et distinctions
- Portail de l’humanitaire
- Portail des droits de l’homme
- Portail de l’altermondialisme
- Portail de l’environnement
- Portail de la Suède
- Portail de la paix