Tréminis

Tréminis est une commune française de montagne, située dans le département de l'Isère, en région Auvergne-Rhône-Alpes.

Tréminis
Administration
Pays France
Région Auvergne-Rhône-Alpes
Département Isère
Arrondissement Grenoble
Intercommunalité Communauté de communes du Trièves
Maire
Mandat
Anne-Marie Fitoussi
2020-2026
Code postal 38710
Code commune 38514
Démographie
Population
municipale
177 hab. (2019 )
Densité 3,6 hab./km2
Géographie
Coordonnées 44° 44′ 54″ nord, 5° 46′ 11″ est
Altitude Min. 792 m
Max. 2 755 m
Superficie 49 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton de Matheysine-Trièves
Législatives Quatrième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Tréminis
Géolocalisation sur la carte : France
Tréminis
Géolocalisation sur la carte : Isère
Tréminis
Géolocalisation sur la carte : Auvergne-Rhône-Alpes
Tréminis

    Son territoire, à l'aspect essentiellement rural de la haute vallée de l'Ébron, historiquement rattachée au pays du Trièves, dans l'ancienne province du Dauphiné. La commune est adhérente à la communauté de communes du Trièves et ses habitants sont dénommés les Tréminisous[1].

    Géographie

    Situation et description

    Située dans le Trièves au pied du Grand Ferrand, Tréminis est une commune entourée par les montagnes (Grand Ferrand, Ménil, Aup) et composée de quatre hameaux : l'Église, le Serre, Château-Bas et Château-Méa.

    Son accès se fait par la route de Lalley, en contournant le Ménil à l'est, ou par le nord en passant par le col de Mens. Cette route sinueuse est une étape systématique du Rallye du Trièves.

    Tréminis serait à l'origine un monastère datant du IXe siècle. Ses grandes maisons couvertes de tuiles en écailles reposant sur des génoises attestent d'un passé de traditions.

    Point de départ de nombreuses excursions, la commune attire aujourd'hui de plus en plus de touristes[2]. C'est la commune la plus méridonale du département de l'Isère.

    Présentation

    Le territoire de Tréminis est situé au pied de la pente occidentale de l'Obiou, en bordure nord d'une dépression à fond presque plat qui constitue le cirque des sources de l'Ébron[3].

    La région de Mens, Saint-Baudille-et-Pipet, l'entrée de la vallée de Tréminis au fond et l'Obiou

    Sites géologiques remarquables

    La « discordance anté-Sénonienne de Dévoluy » est un site géologique remarquable de 276,91 hectares, qui se trouve sur les communes de Lus-la-Croix-Haute (aux lieux-dits de La Jarjatte et Crête des Aiguilles) et de Treminis. En 2014, elle est classée « trois étoiles » à l'« Inventaire du patrimoine géologique »[4].

    Communes limitrophes

    Le territoire de la commune de Tréminis est limitrophe de six autres communes, de deux autres départements (Drôme et Hautes-Alpes) et d'une autre région (Provence-Alpes-Côte d'Azur).

    Prébois (Isère) Saint-Baudille-et-Pipet (Isère) Pellafol (Isère)
    Lalley (Isère) N Dévoluy (Hautes-Alpes)
    O    Monestier-de-Clermont    E
    S
    Lus-la-Croix-Haute (Drôme)

    Climat

    Le Trièves, dans lequel se situe le territoire de Tréminis, est essentiellement une zone de basse et de moyenne montagne entourée de massifs élevés, quelque peu abritée des flux d'ouest par le Vercors est une des parties de l'Isère la plus méridionale. Comme les Écrins, cette région, à pluviosité plus réduite connait un climat de transition entre les Alpes du Nord humides et les Alpes du Sud relativement sèches.

    Hydrographie

    Le territoire communal est sillonné par plusieurs petits cours d'eau, la plupart rejoignant l'Ébron, un affluent du Drac, d'une longueur de 32,1 km[5] et qui s'écoule à proximité du bourg central après avoir pris sa source au pied du Grand Ferrand, dans le bassin de Tréminis.

    Voies de communication

    La commune, son bourg central et ses hameaux, sont situés à l'écart des grands axes de circulation. La route départementale 216 (RD216) la relie cependant à la commune voisine de Saint-Baudille-et-Pipet par le col de Mens.

    Urbanisme

    Typologie

    Tréminis est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[6],[7],[8]. La commune est en outre hors attraction des villes[9],[10].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (89,3 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (89,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (60,6 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (17,7 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (11 %), zones agricoles hétérogènes (6,5 %), prairies (3,3 %), terres arables (0,7 %)[11].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

    Lieux-dits et écarts

    • Les hameaux :
      Le Serre, l'Église, Château-Bas, Château Méa.
    • Les autres lieux-dits :
      La Chenal, Sauvanière, la Faurie, les Granges, Pré-Girard, la Plaine …

    Risques sismiques

    La totalité du territoire de la commune de Tréminis est situé en zone de sismicité n°3, « risque modéré », comme la plupart des communes de son secteur géographique. Elle se situe cependant au sud de la limite d'une zone sismique classifiée de « moyenne » et qui partage le département de l'Isère[12].

    Terminologie des zones sismiques[13]
    Type de zoneNiveauDéfinitions (bâtiment à risque normal)
    Zone 3Sismicité modéréeaccélération = 1,1 m/s2

    Autres risques

    Les risques répertoriés pour la commune par la préfecture de l'Isère sont : le risque de crue torrentiel, de glissement de terrain, de chute de pierres et blocs et d'avalanche[14].

    Toponymie

    Plusieurs hypothèse ont été avancées dont entre trois monts ou trois châteaux et même terminus la borne »), car la commune se situe bien au bout de la vallée, mais la plus vraisemblable semble Transmenium signifiant « au delà de Ménil » , montagne ou se situe le col de Mens[15].

    Histoire

    La seigneurie est la propriété de la famille de Bérenger. Elle est située à l'écart de deux axes de communication (celui de Corps, et celui du col de Luz). Par conséquent, on n'y trouve pas les commerçants traditionnellement attachés aux axes routiers (hôteliers, etc).

    Elle confie la fonction judiciaire de capitaine-châtelain à la famille Jouguet issue de la paroisse, depuis la fin du XVIe siècle. Cette famille tisse des liens avec la petite noblesse (d'Eschaffin, de Cornu) et les notables (Mousnier, Achard) du Trièves et du Vercors. Peu avant la Révolution, elle finit par posséder un fief. Elle va ensuite s'établir dans la haute bourgeoisie de Grenoble.

    Les protestants sont principalement établis dans un des hameaux de la commune, le Château-Bas.

    Une verrerie fut fondée à Château-Bas en 1818 par les sieurs Daniel-Pierrel Pelissier, Fréderic Garnier et Jacques-François Toupense. L'abondance de bois de la commune, l'interruption des importations de verre depuis la Savoie, et vraisemblablement l'endettement de la commune qui a pu vendre des bois aux promoteurs de l'usine, ont motivé cette installation. L'usine s'approvisionnait en sable très blanc pris à Lus-la-Croix-Haute, dans la Drôme, et en bois dans la forêt de Tréminis. Elle occupait trente ouvriers pour la fabrication, et plus de quarante pour l'exploitation du bois. La production annuelle de 1 500 caisses de verre de 150 kg chacune était significative pour l'époque. L'usine, mal acceptée par la population, cessa son activité une première fois en 1825 à la suite d'un incendie, puis de façon définitive, vraisemblablement en 1833[16].

    Une carrière de pierres lithographiques fut exploitée brièvement à 500 m à l'ouest du Col de la Croix au début du XXe siècle. Elle fut rapidement arrêtée du fait de la qualité insuffisante de la pierre[16].

    En 1943, deux maquis se sont formés à Tréminis, le « camp n° 1 » qui comptait quelques dizaines de maquisards (entre 34 et 44), et un maquis plus modeste, le « camp des théologiens », formé de six étudiants de la faculté de théologie protestante de Montpellier. Ces deux maquis ont été attaqués par les Allemands le . Neuf maquisards ont été condamnés à mort par le Tribunal allemand de Lyon, dont cinq ont été fusillés à La Doua le 23 décembre 1943. Parmi ceux qui ont réussi à s'échapper, quelques-uns sont morts au combat ou en déportation[17]. Un monument à la mémoire des dix-neuf maquisards morts pour la France a été inauguré en 1946 à Château-Bas[17].

    Politique et administration

    Administration municipale

    En 2022, le conseil municipal de Tréminis est composé de onze membres (six hommes et cinq femmes) dont un maire, trois adjoints aux maire et sept conseillers municipaux[18].

    Liste des maires

    |- | 1944 Fin=1945 Identité = Marcel Barthalais Exploitant forestier/scieur |   |   |   |   |- | 1945 Fin=1947 Identité = Charles Morin Retraité Gendarmerie |   |   |   |   |- | 1947 Fin=1953 Identité = Gustave Parat Agriculteur |   |   |   |   Modèle:Élu Début= 1953 Fin = 1956 = Charles Morin (démission pour raison de santé) Retraité Gendarmerie |- | 1956 Fin=1959 Identité = Fernand Convert Exploitant forestier/scieur |   |   |   |   |- | 1959 | 1967 | Léon Barthalay (mort en exercice) Exploitant forestier/scieur |   |   |- | 1967 | 1989 | Marcel Convert |   |   |- | 1989 | 1995 | Maurice Besançon |   |   |- | 1995 | 2008 | Jean-Claude Marin |   |   |- | 2008 | 2020 | Frédéric Aubert |   |   |- | 2020 | En cours | Anne-Marie Fitoussi |   |   |- | Les données manquantes sont à compléter.

    |}

    Population et société

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[19]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[20].

    En 2019, la commune comptait 177 habitants[Note 2], en diminution de 1,12 % par rapport à 2013 (Isère : +2,9 %, France hors Mayotte : +2,17 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    536511582563626615596613608
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    569562577568538507503448448
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    431392401311314328321315332
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2016
    294260207191173172164178180
    2019 - - - - - - - -
    177--------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[21] puis Insee à partir de 2006[22].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Enseignement

    La commune est rattachée à l'académie de Grenoble.

    Équipements sportifs

    Le domaine nordique de Tréminis (ouvert depuis les années 1930) dont les pistes sont tracées au pied d’un immense cirque rocheux[23],[24].

    Médias

    Historiquement, le quotidien régional Le Dauphiné libéré consacre, chaque jour, y compris le dimanche, dans son édition de Romanche et Oisans, un ou plusieurs articles à l'actualité de la commune, de son canton, ainsi que des informations sur les éventuelles manifestations locales.

    Cultes

    L'église (propriété de la commune) et la communauté catholique de Tréminis dépend de la paroisse Notre-Dame d'Esparron, elle-même rattachée au diocèse de Grenoble-Vienne[25].

    Culture et patrimoine

    Patrimoine religieux

    • Église Saint-Pierre de Tréminis au hameau de l'Église.
    • Temple au hameau de Château-Bas.
    • Chapelle au hameau du Serre.

    Patrimoine civil

    Un monument est élevé en mémoire des résistants du Maquis de Tréminis, attaqué par l'armée allemande le .
    Une exposition permanente a été installée au départ du principal sentier de randonnée de Tréminis (« cabane du pique-nique ») et permet aux promeneurs de découvrir les grandes pages du mouvement de résistance locale et de l'attaque tragique subie par ce maquis[26].

    Personnalités liées à la commune

    Jean Giono
    • Jean Bérenger (1767-1850), homme politique est né à Tréminis ; fils du Pasteur Colombe, il a aidé à la réussite du coup d'État du 18 brumaire et a été conseiller d'État sous Napoléon puis sous la Restauration.
    • Jean Giono (1895-1970) y a possédé une maison de villégiature dans les années 1930.

    Héraldique

    Tréminis possède des armoiries dont l'origine et le blasonnement exact ne sont pas disponibles.


    Notes et références

    Notes et cartes

    • Notes
    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.
    • Cartes
    1. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.

    Références

    1. Site habitants.fr, page sur le nom des habitants des communes de l'Isère.
    2. « Découvrir Tréminis », sur Tréminis, (consulté le )
    3. Site geol-alp.com, page sur Tréminis.
    4. Inventaire du patrimoine géologique : résultats, Ministère de l'Environnement, de l'Énergie et de la Mer - DREAL Auvergne-Rhône-Alpes, 24 janvier 2014 (mis à jour le 31 mars 2015), accès le 23 septembre 2016.
    5. Sandre, « Fiche cours d'eau - L'ébron (W25-0400) » (consulté le ).
    6. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    7. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    8. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    9. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    10. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    11. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    12. Site de la préfecture de l'Isère, carte des zones de sismicité
    13. Arrêté du 22 octobre 2010 relatif à la classification et aux règles de construction parasismique applicables aux bâtiments de la classe dite « à risque normal » - Légifrance
    14. Site isere.gouv.fr, fiche synthétique sur l’état des risques naturels, miniers et technologiques majeurs pour la commune de Tréminis.
    15. Site treminis.fr, page "Découvrir Tréminis.
    16. Sylvie Vincent, Raymond Moyroud et al. (Collectif sous la direction de Chantal Mazard), Patrimoine en Isère : Trièves, Grenoble, Département de l'Isère, coll. « Inventaire du patrimoine », , 239 p. (ISBN 2-905375-19-1), pp. 217-222.
    17. François Boulet, Les maquis de Tréminis. Une autre « Saint-Barthélemy des patriotes », Ampelos, , 128 p. (ISBN 978-2-35618-202-9)
    18. Site treminis.fr, page sur le conseil municipal.
    19. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    20. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    21. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    22. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019.
    23. Site trieves-vercors.fr, page sur le domaine nordique de Treminis.
    24. Site isere-tourisme.com, page sur le domaine nordique de Tréminis.
    25. Site messes.info, page sur l'église de Tréminis.
    26. Plaquette "Tréminis, un village en résistance".

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

    • Portail des communes de France
    • Portail de l’Isère
    Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.