avoir son compte
Français
Locution verbale
avoir son compte \a.vwaʁ sɔ̃ kɔ̃t\ (se conjugue → voir la conjugaison de avoir)
- Être satisfait de ce que l’on a reçu, ne pas demander davantage.
- Lili J’aime la vie, ça devrait être écrit sur ma carte d’identité. Ce qu’il y a de bon à prendre, je l’attrape. Et je n’ai pas mon compte. — (Isabelle Desesquelles, Les hommes meurent, les femmes vieillissent, Belfond, 2014)
- Outre cela, le dogme qui conçoit deux, voire trois révérendes personnes passe mon besoin : avec une, j’ai mon compte [...]. — (Gaston Cherpillod, D’un ciel bleuâtre, éditions L’Âge d’homme, 2008)
- (Familier) En mauvaise part : avoir subi suffisamment, ne pas pouvoir supporter davantage.
- Rudy ne veut pas d’ennuis, il a eu son compte aujourd’hui. Il a son compte tous les jours. — (Jean-Marc Ligny, Aqua TM, éditions L’Atalante, 2012)
- - J’peux pas, qu’elle a répondu, Lili. J’crois qu’j’ai mon compte.
- Qu’est-ce qu’on va bouffer si tu peux pas te lever ?
- Débrouille-toi, j’te dis qu’j’ai mon compte. — (Gérard Martial Princeau, Je suis tout seul et j’ai la fièvre, Buchet/Chastel ,1988)
- (En particulier) Être nettement vaincu, maté ; reconnaître sa défaite.
- - Je crois qu’il a son compte, avança-t-elle. Se penchant vers le gardien, elle chuchota : Tu as ton compte, n’est-ce pas, couilles molles ?
- Oui, j’ai... j’ai mon compte, je suis dé... — (Stéphane Marchand, Maelström, Flammarion, 2011) - - Ça y est, tu les vois, les étoiles ? Parce que je peux te garantir que tu vas en voir, bordel, et pendant un sacré bout de temps encore.
Il avait levé la main et il gémit :
- OK, ça suffit, j’ai mon compte. — (Ken Bruen, Chemins de croix, traduction de Pierre Bondil, Gallimard, 2009)
- - Je crois qu’il a son compte, avança-t-elle. Se penchant vers le gardien, elle chuchota : Tu as ton compte, n’est-ce pas, couilles molles ?
- (En particulier) Être ivre.
- Et au moment où Coupeau poussait les deux femmes au cou l’une de l’autre, en les traitant de bêtes, un pochard, qui semblait vouloir passer à droite, eut un brusque crochet à gauche, et vint se jeter entre elles.
— Tiens ! c’est le père Bazouge ! dit Lorilleux. Il a son compte, aujourd’hui. — (Émile Zola, L’Assommoir (1877), Charpentier, 1879, page 118)
- Et au moment où Coupeau poussait les deux femmes au cou l’une de l’autre, en les traitant de bêtes, un pochard, qui semblait vouloir passer à droite, eut un brusque crochet à gauche, et vint se jeter entre elles.
- (En particulier) Être mortellement atteint.
- En train de crever qu’il était... Il se tenait la culotte à deux mains, à cracher... il saignait de partout en roulant des yeux... Y avait personne avec lui. Il avait son compte... — (Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit, Éditions Denoël et Steele, 1932)
- (Argot) Être mort, tué.
- Periera ne dit plus rien. J’ai idée qu’il a son compte, lui aussi. Je le regarde. J’ai deviné juste. Ses yeux sont vitreux. — (Peter Cheyney, Les femmes s’en balancent, traduction de Michelle et Boris Vian, Gallimard, 1949, page 215)
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