estocade

Voir aussi : estocadé

Français

Étymologie

De estoc avec le suffixe -ade.

Nom commun

SingulierPluriel
estocade estocades
\ɛs.tɔ.kad\
Une estocade (3).

estocade \ɛs.tɔ.kad\ féminin

  1. (Anciennement) Épée longue et droite, sans tranchant.
    • Ambroise parut bientôt au réfectoire, où les bénédictins récitaient malines en l’attendant ; il n’avait pas quitté son froc et sa cagoule, mais endossé par-dessous une cotte de mailles et posé sur sa tête un heaume dont la visière et le ventail fermés se recourbaient comme un bec d’aiglon, et dont le cimier représentait des os de mort en croix ; il s’était précautionné de deux épées, l’une courte dite braquemard, l’autre nommée estocade ou épée de longueur, outre une miséricorde pour achever un vaincu à terre.  (Paul Lacroix, Les Francs-Taupins, histoire du temps de Charles VII, Imprimerie de Walder, Paris, 1834, p. 75)
  2. Grand coup allongé d’épée ou de fleuret donné avec la pointe de l’arme.
    • Encore un mot. Ne vous faites pas un point d’honneur de ne pas rompre ; au contraire, faites-le marcher ; il manque d’haleine, essoufflez-le, et, quand vous trouverez votre belle, une bonne estocade dans la poitrine, et votre homme est à bas.  (Prosper Mérimée, Chronique du règne de Charles IX, Charpentier, 1842, p. 100)
    • La Goberge n’était brave naturellement qu’à coup sûr, et depuis que ses estocades lui avaient failli, ce spadassin frissonnait en regardant seulement la poignée de sa rapière.  (Auguste Maquet, Le Comte de Lavernie, L. de Potter, 1853, t. 3, p. 256)
    • De Morguen se rua sur lui tête baissée et lui porta sous le busc de la cuirasse une estocade bien roide, pour lui transpercer le ventre.  (Maurice Maindron, Le Tournoi de Vauplassans, E. Plon, Nourrit et Cie, 1895, p. 184)
  3. (Par extension) (Tauromachie) Coup d’épée porté par le matador pour achever le taureau.
    • Les estocades produisent immédiatement la mort lorsque, pénétrant entre deux vertèbres, le fer tranche la moelle épinière, ou atteint ce que les toreros appellent la erradura. Le coup tue le taureau, même quand l’épée n'est entrée qu’à moitié.  (Théophile Gautier, La Peau de tigre, H. Souverain, 1858, t. 3, p. 58)
  4. (Littéraire) (Figuré) Attaque violente et soudaine.
    • Pour moi chétif, je fais la guerre jusqu’au dernier moment, jansénistes, molinistes, Frérons, Pompignans, à droite, a gauche, et des prédicants, et J. J. Rousseau. Je reçois cent estocades, j’en rends deux cents, et je ris. Je vois à ma porte Genève en combustion pour des querelles de bibus, et je ris encore ; et, Dieu merci, je regarde ce monde comme une farce qui devient quelquefois tragique.  (Voltaire, Correspondance, lettre à M. le cardinal de Bernis, 22 décembre 1766, dans Œuvres complètes, t. 41, L. Hachette, 1890, p. 160)
    • Brutalement, il se précipita sur elle, et, sans une parole, sans une caresse non plus, mais avec une force de rut extraordinaire, avec un élan de tout son être et de toute sa volonté, par une brève et décisive et profonde estocade d’étalon, il la viola, les yeux fermés lui aussi, et s’imaginant qu’il engrossait la terre elle-même.  (Jean Ridhepin, Le Cadet, G. Charpentier, 1890, p. 121)

Dérivés

Synonymes

Hyponymes

Paronymes

Traductions

Forme de verbe

Voir la conjugaison du verbe estocader
Indicatif Présent j’estocade
il/elle/on estocade
Imparfait
Passé simple
Futur simple
Subjonctif Présent que j’estocade
qu’il/elle/on estocade
Imparfait
Impératif Présent (2e personne du singulier)
estocade

estocade \ɛs.tɔ.kad\

  1. Première personne du singulier de l’indicatif présent du verbe estocader.
  2. Troisième personne du singulier de l’indicatif présent du verbe estocader.
  3. Première personne du singulier du subjonctif présent du verbe estocader.
  4. Troisième personne du singulier du subjonctif présent du verbe estocader.
  5. Deuxième personne du singulier de l’impératif du verbe estocader.

Voir aussi

  • estocade sur l’encyclopédie Wikipédia

Références

  • Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (estocade)
  • Adolphe Chéruel, article « Estoc, Estocade », Dictionnaire historique des institutions, mœurs et coutumes de la France, L. Hachette, 1re partie, 1899, p. 368.
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