laquais
Français
Étymologie
- (1470)[1] En ancien français laquais, alacays, alagues, , halagues, apparenté[2] à l’espagnol lacayo, au portugais lacaio, à l’italien lacchè, d’origine obscure :
- D'après Diez[2], laquais provient d'un radical qui est dans le provençal lacai[3] (« soldat », « gourmand »), l’ancien portugais lecco, répondant au provençal lec, même sens, de l'ancien verbe leccare, lecar (« lécher », « être gourmand »).
- D'autre part, d’Herbelot[4][2] le tire de l'arabe lacaa (« exposer ») : « enfant exposé », لقيط lakaith (« bâtard, enfant naturel »)[5] ; et Pihan[6], avec plus de vraisemblance[2], de l’arabe لكي, laqiyy (« attaché »). Ce qui appuie une origine arabe[2], c'est que le mot est originairement espagnol et portugais, et qu'une de ses formes est alacay ; c'est là que nous l'avons pris, comme le montre l'historique alagues, alacays, et c'est de nous qu'il vient en italien. On remarquera que primitivement il a signifié de soldat gascon[2].
- Le provençal et l’espagnol sont empruntés au turc[1] ulaq (« courrier ») peut-être via le grec byzantin οὐλάκης, oulakes[1].
Nom commun
Singulier et pluriel |
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laquais \la.kɛ\ |
laquais \la.kɛ\ masculin invariable
- Valet de livrée, destiné principalement à suivre son maître ou sa maîtresse.
- Il jeta les rênes au laquais à cheval qui suivait sa voiture, et descendit pour prendre dans ses bras une jeune fille. — (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
- De Mouy descendit de cheval, jeta la bride aux mains de son laquais, s’achemina vers le guichet, se fit reconnaître de la sentinelle. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, vol. I, ch. V)
- (Familier) Personne servile, sans vergogne, sans honneur.
- Accoutumé aux pires calomnies, et dédaigneux de leur sottise, il avait pris son parti d'avance des interprétations mesquines ou sordides, habituelles aux libéraux et conservateurs, qui sont les laquais des démocrates. — (L. Daudet, Sylla, 1922, page 181)
- Pour troubler à nouveau le pays, pour salir notre armée, il fallait donc susciter un nouveau laquais du capitalisme, un homme qui léchât les bottes des juifs et proclamât l’innocence de Dreyfus. Qui donc va recueillir la succession de Zola ? — (Jean-Pierre Debbane, L'histoire de France illustrée par la publicité: de Vercingétorix au paquebot Normandie, chez l'auteur, 1987, p. 52)
Traductions
Forme de verbe
Voir la conjugaison du verbe laquer | ||
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Indicatif | ||
Imparfait | je laquais | |
tu laquais | ||
laquais \la.kɛ\
Prononciation
- France (Occitanie) : écouter « laquais »
Voir aussi
- laquais sur l’encyclopédie Wikipédia
Références
- Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (laquais)
- « laquais », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971-1994 → consulter cet ouvrage
- « laquais », dans Émile Littré, Dictionnaire de la langue française, 1872-1877 → consulter cet ouvrage
- Frédéric Mistral, Lou Tresor dóu Félibrige ou Dictionnaire provençal-français embrassant les divers dialectes de la langue d’oc moderne, 1879
- Dictionnaire de la conversation et de la lecture: Joy - Leg, Volume 34, Paris, 1837, p. 348
- Salah Guemriche , Dictionnaire des mots français d’origine arabe, éditions Seuil, Paris, mai 2009
- Antoine-Paulin Pihan, Glossaire des mots français tirés de l'arabe, du persan et du turc, Paris, 1866, p. 234
Ancien français
Étymologie
- Origine obscure (voir ci-dessus).
Nom commun
laquais \Prononciation ?\ masculin
Références
- Frédéric Godefroy, Dictionnaire de l’ancienne langue française et de tous ses dialectes du IXe au XVe siècle, édition de F. Vieweg, Paris, 1881-1902 → consulter cet ouvrage
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