résister

Voir aussi : resister

Français

Étymologie

Du latin resistere (« se tenir en faisant face » d'où « tenir tête » et « opposer de la résistance à quelqu'un ou quelque chose », signifiant d'abord « s'arrêter, ne pas avancer davantage »), dérivé, avec le préfixe augmentatif re- de sistere (« se placer, s'arrêter » → voir se et stare).

Verbe

résister \ʁe.zis.te\ transitif indirect 1er groupe (voir la conjugaison)

  1. Ne pas céder, ou céder difficilement au choc, à la pression, à l’action d’un autre corps, à une force, à un effort quelconque.
    • Ces pierres factices ont beaucoup mieux résisté aux agents atmosphériques que les pierres de grès ; elles sont composées d’un mortier parfaitement dur, mêlé de cailloux concassés de la grosseur d’un œuf, et ont dû être façonnées dans des caisses de bois.  (Eugène Viollet-le-Duc, La Cité de Carcassonne, 1888)
    • Nous avons vu disparaître par ce procédé des chéloïdes prépectorales qui avaient résisté pendant des années à tous les autres traitements.  (Louis Anne Jean Brocq , Traité élémentaire de dermatologie pratique comprenant les syphilides cutanées, O. Doin, 1907, vol.2, p.762)
    • Le marbre résiste plus au ciseau que la pierre commune.
    • Une viande qui résiste au couteau.
    • Ce vieux château a jusqu’ici résisté à l’injure, aux injures du temps.
    • Vous chargez trop ce plancher, il ne pourra pas résister à un aussi grand poids.
    • La toiture a résisté à la violence du vent.
  2. (Familier) Ne pas céder à la tentation.
    • On ne pouvait rien voir de plus gracieux que cette svelte blondine, jeune, gaie, folâtre ; pas un homme qui eût résisté à ses agaceries.  (Goethe, Campagne de France, 1822 ; traduction française de Jacques Porchat, Paris : Hachette, 1889, p.2)
    • Sans rien dire, je découvris ma boîte de biscuit, et je constatai la disparition de plusieurs galettes... Mon factotum n'avait pu résister à la tentation et m'en avait volé cinq ou six.  (Camille Habert de Ginestet, Au Soudan: Excursion dans l'ouest africain, Paris : chez Delagrave, 1798, p. 168)
  3. Se défendre, opposer la force à la force.
    • Résister aux agents de la force publique.
    • Une armée à laquelle l’ennemi est hors d’état de résister.
    • Les assiégés ont résisté longtemps, ont résisté courageusement.
    • La place a résisté plus de trois mois.
    • Ce cheval résiste au cavalier.
  4. (Figuré) S’opposer aux desseins, aux volontés de quelqu’un, tenir ferme contre quelque chose de fort, de puissant.
    • Si ce que vous proposez est dans l’intérêt public, je ne résiste plus.
    • Je lui ai résisté en face.
    • Il ne faut pas résister à son maître.
    • Qui peut résister à la volonté de Dieu ?
    • Résister à la grâce.
    • Résister à la séduction, à la tentation.
    • Résister à ses passions.
  5. Bien supporter l’effort, la souffrance, la maladie, le travail, en parlant des hommes et des animaux, voire des végétaux.
  6. (En particulier) Supporter un désagrément moral.
    • La conversation avec cet homme est d’un ennui mortel, on n’y peut plus résister.
  7. Persister, bien supporter l'usure du temps.
    • Les calomnies mordent difficilement sur l'amitié; mais quelle amitié résisterait à une suite de rêves qui y serait contraire ?  (Alain, Propos, 1921, p. 332)

Synonymes

Antonymes

Dérivés

Traductions

Prononciation

Références

  • Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (résister), mais l’article a pu être modifié depuis.
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