trêve
: trève
Français
Étymologie
- (XIIe siècle) De l’ancien français trieve, de l’ancien bas vieux-francique *treuwa « accord ; fidelité » (cf. néerlandais trouw), apparenté à l’allemand Treue et à l’anglais truce. L’espagnol et l’italien tregua, le portugais trégua et l’occitan entregar (« faire trêve ») remontent au gotique triggwa. Le circonflexe ne conforme pas à l’étymologie, et n’est accepté dans le Dictionnaire de l’Académie française qu’en 1798[1].
Nom commun
Singulier | Pluriel |
---|---|
trêve | trêves |
\tʁɛv\ |
trêve \tʁɛv\ féminin
- Suspension d’armes, cessation de tout acte d’hostilité pour un certain temps, par convention faite entre deux états, entre deux partis qui sont en guerre.
- Le Roi a une entrevue à Nice avec le Pape Paul III, qui ménage une trêve de dix ans entre les Puissances belligérantes. — (Jacques Auguste de Thou, Abrégé de l’histoire universelle, commenté par Rémond de Sainte-Albine, 1759, vol. 10, page 440)
- J’ai peu de choses importantes à vous apprendre, […], si ce n’est la nouvelle déjà confirmée d’une trêve entre les croisés et Saladin. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
- Cette trêve boiteuse fut définitivement rompue par l’assassinat (car il n’y a pas d’autre mot pour un tel acte) du Wetterhorn, au-dessus de Union Square […]. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, p. 237 de l’éd. de 1921)
- Toute suspension d’hostilités entre adversaires.
- Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
- (Figuré) Relâche.
- Soyez les apôtres de ma Cause, cause sacrée, qui est celle de la défaite noble et fière, défaite temporaire... Faites le plus possible de prosélytes ; travaillez-y sans trêve ni relâche... — (Henri Louatron, À la messe noire ou le Luciférisme existe, Mamers (Sarthe) : à compte d'auteur, s.d. (vers 1918-1920), page 41)
- un bombardement sans cesse ni trêve — (Alphonse Allais, Pauvre garçon ! in Deux et deux font cinq, 1895)
- Catherine remarqua que les regards d’Isabelle allaient sans trêve de l’une à l’autre porte, comme anxieux. — (Jane Austen, Catherine Morland, chapitre XVIII, 1818)
- (Familier) (Par ellipse) Cesser quelque chose ; cesser de parler de quelque chose.
- Trêve de cérémonie
- trêve de compliments
- Trêve du passé, revenons à notre saison estivale. — (Abdourahman Waberi, « « En Sicile, l’été, je rencontre des migrants qui me ressemblent trait pour trait » », Le Monde. Mis en ligne le 18 août 2019)
Dérivés
Traductions
Cessation de tout acte d’hostilité (1)
- Afrikaans : rus (af), pouse (af)
- Albanais : çlodh (sq)
- Allemand : Ruhe (de), Waffenstillstand (de)
- Anglais : truce (en)
- Arabe : هدنة (ar)
- Catalan : treva (ca)
- Danois : ro (da), pause (da)
- Espagnol : tregua (es)
- Espéranto : ripozo (eo), paŭzo (eo), militpaŭzo (eo)
- Féroïen : íhald (fo), steðgur (fo), hvíld (fo)
- Finnois : tauko (fi)
- Frison : rêst (fy)
- Indonésien : gencatan (id)
- Italien : tregua (it)
- Néerlandais : bestand (nl), wapenstilstand (nl)
- Occitan : entregat (oc), trèva (oc)
- Papiamento : deskanso (*)
- Portugais : trégua (pt)
- Suédois : rast (sv), ro (sv), vila (sv), paus (sv)
- Tagalog : pahingá (tl)
Homophones
Références
- [1]« trêve », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971-1994 → consulter cet ouvrage
- Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (trêve), mais l’article a pu être modifié depuis.
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