Les escarres, aussi appelées plaies de lit ou ulcères de décubitus, sont des plaies plutôt communes. Ce sont des complications malheureuses et évitables qui apparaissent chez les patients hospitalisés, les pensionnaires de centres de soins et les patients qui doivent rester au lit. Si vous recherchez des façons de les éviter, que ce soit pour vous-même, pour un proche ou pour un patient, il existe des méthodes pour y arriver.

Méthode 1
Méthode 1 sur 3:
Prévenir les escarres

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    Faites tourner le corps. Lorsque vous vous occupez d'une personne alitée, vous devez vous assurer de la faire tourner toutes les deux heures. Vous ne devez pas le déplacer dans une autre pièce ou sur un autre lit, vous devez changer sa position pour que la même surface de peau ne soit pas soumise à la pression de son poids.
    • Par exemple, vous pourriez le faire passer sur le côté droit s'il était allongé sur le côté gauche. Vous pouvez aussi utiliser un oreiller pour le redresser.
    • Si vous êtes bloqué au lit, vous pouvez investir dans une potence pour vous tourner vous-même. Cela ne va fonctionner que si vous avez suffisamment de force pour utiliser ce genre de dispositif.
    • Si le patient présente certains types de blessures, par exemple à la moelle épinière, vous devez vous assurer de le bouger d'une façon qui ne va pas aggraver ses blessures [1] [2] .
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    Évitez les glissements. L'un des mécanismes de développement des escarres implique une augmentation de la pression sur la peau à cause de glissements. Le patient perd de sa traction lorsqu'il est relevé, ce qui entraine la peau et le lit à se déplacer dans des directions opposées. Par exemple, la peau du coccyx pourrait rester en place alors que le corps glisse vers le bas. La pression sur ce point pourrait provoquer l'apparition d'escarres avec le temps.
    • Lorsque vous vous allongez, vous devez vous assurer que le lit n'est pas relevé à plus de 30 degrés pour éviter les glissements et les frictions.
    • Si le patient peut s'assoir complètement, cet effet ne va généralement pas se produire [3] [4] .
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    Achetez un matelas spécial. Il existe des matelas sur le marché qui permettent de réduire la pression exercée sur le corps. Cela permet au patient d'éviter de concentrer la pression sur un seul point. Vous pouvez acheter un matelas gonflable ou un matelas à eau pour permettre de réduire la pression sur le corps du patient. Vous en trouverez dans les magasins de matériel médical où vous pourrez acheter un matelas adapté.
    • Si vous n'êtes pas sûr du modèle à acheter, demandez à votre médecin de vous en recommander un pour vous.
    • Vous pouvez aussi utiliser des compressions ou des coussins qui permettent de protéger les zones où les os sont plus près de la peau [5] [6] .
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    Prenez soin de son alimentation. La malnutrition peut contribuer au développement des escarres [7] . Elles peuvent se développer rapidement chez les patients qui ne peuvent pas absorber oralement ou volontairement les calories dont ils ont besoin. Assurez-vous que son alimentation se compose de fruits, de légumes, de céréales intégrales et de viandes maigres.
    • N'oubliez pas de vérifier les restrictions alimentaires du patient que vous surveillez. Chacun d'entre eux doit être pris en compte individuellement pour ses besoins nutritifs particuliers [8] .
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    Restez hydraté(e). Pour garder la peau du patient en bonne santé, vous devez vous assurer qu'il reste bien hydraté. Si vous n'êtes pas sûr de la quantité d'eau à lui donner, demandez au médecin de vous conseiller selon ses besoins particuliers. Différentes maladies et différents troubles entrainent des besoins spécifiques.
    • Vous pouvez aussi prendre des jus de fruits pour rester hydraté et bien nourri [9] .
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    Identifiez les signes précoces. Les escarres se développent avec le temps. Il existe alors des signes précoces : un érythème qui ne blanchit pas ou une tache mauve ou brune de peau décolorée qui pourrait être douloureuse, ferme, spongieuse, molle ou à une température différente des tissus voisins [10] . Cela indique un stade précoce de dégâts des tissus ou la formation probable d'une plaie.
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Méthode 2
Méthode 2 sur 3:
Traiter les escarres existantes

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    Surveillez les signes d'infection. Une fois que vous en avez identifié une, vous devez surveiller les signes d'infection. Cela inclut de la fièvre, des rougeurs le long de la plaie, du pus et une texture molle sous la peau qui indique que les tissus dessous sont remplis de pus ou en train de pourrir [11] .
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    Bandez la plaie. Une fois que l'infection a été identifiée, demandez au médecin du patient quelles sont les méthodes de traitement approprié. En général, il va vous recommander de poser un bandage serré de gaze imbibée d'eau saline. Vous devez retirer la gaze une à deux fois par jour. Cela permet d'éliminer les peaux mortes, ce qui aide les tissus sains à se former et la plaie à guérir. Selon la taille de la plaie, il peut falloir entre quatre et six semaines pour la guérir.
    • Vous devez installer de la gaze sèche par-dessus. La peau autour de la plaie ne doit pas être humide [12] .
    • Ce genre de bandage dépend de la taille et de la profondeur de la plaie et de la quantité de pus [13] . Discutez du bandage avec votre médecin pour connaitre la bonne technique à utiliser pour le patient en question.
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    Utilisez un bon produit de nettoyage. Vous ne devez jamais nettoyer la plaie avec de l'eau oxygénée ou de la Bétadine. À la place, vous devriez toujours utiliser un savon doux et de l'eau tiède pour nettoyer la plaie. Si cela n'est pas possible, utilisez un produit nettoyant doux sur la zone [14] .
    • Le médecin pourrait commander une solution enzymatique ou chimique pour éliminer les peaux mortes et faciliter la guérison. Il pourrait être nécessaire de faire appel à la chirurgie pour éliminer les peaux mortes dans les cas où il y a beaucoup de tissus morts [15] .
    • Il existe d'autres solutions pour nettoyer les escarres, par exemple des agents enzymatiques, des asticots ou des jets d'eau à haute pression [16] .
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    Prenez des antibiotiques. Si une infection se développe dans l'escarre, un antibiotique systémique pourrait être prescrit. Cela permet de guérir l'infection et la peau. Une perfusion d'antibiotiques pourrait être nécessaire si une infection des os s'est aussi développée, ce qui n'est pas rare lorsque les escarres se trouvent dans la région du pelvis [17] .
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Méthode 3
Méthode 3 sur 3:
Comprendre les escarres

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    Renseignez-vous sur les facteurs de risque. Les patients à risque sont ceux qui présentent une mobilité réduite et passent beaucoup de temps allongés au lit ou assis. Cela peut être à la maison, dans un centre de soins, à l'hôpital ou dans une maison de retraite. Il est possible de se retrouver alité pour de nombreuses raisons, par exemple des blessures à la moelle épinière, un AVC, une maladie neurologique dégénérative, des fractures, un coma et des soins intensifs.
    • Environ 70 % des escarres apparaissent chez des patients de plus de 65 ans. Les 30 % restants apparaissent chez des patients plus jeunes souffrant de troubles qui les clouent au lit [18] .
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    Recherchez-en les causes. Les escarres se développent à cause d'une position immobile prolongée et d'une exposition à l'humidité. Les escarres entrainent une baisse de la qualité de vie du patient ainsi qu'une augmentation de la mortalité et de la morbidité [19] . Ce sont des plaies localisées sur la peau ou les tissus sous-cutanés, en général par-dessus une proéminence osseuse. Cela inclut le coccyx, les chevilles, les talons ou les hanches. Cependant, elles peuvent aussi apparaitre aux points où le patient est relié à un respirateur ou où un appareil ou des tubes frottent constamment contre la peau.
    • Elles se développent à cause de la pression permanente appliquée sur ces zones qui bloque l'arrivée d'oxygène et de nutriments dans la zone en question, ce qui provoque la mort des cellules cutanées [20] .
    • Elles peuvent aussi apparaitre malgré les efforts du personnel soignant pour les éviter. Cependant, certains cas se développent à cause d'erreurs d'inattention ou d'abus commis sur les personnes âgées [21] .
    • L'abus commis sur les personnes âgées est un problème de santé publique même s'il est peu souvent signalé ou détecté.
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    Sachez reconnaitre les stades de développement. La gravité des escarres se mesure sur une échelle de quatre stades. L'état de la plaie affecte la santé du patient et change le type de traitement nécessaire.
    • Lors du premier stade, l'escarre est une zone rouge par-dessus une proéminence osseuse qui va devenir plus pâle lorsque vous appuyez dessus avec le doigt. La rougeur ne va pas disparaitre ou s'améliorer [22] .
    • Lors du deuxième stade, la couche superficielle de la peau commence à perdre de son épaisseur. Souvent, une plaie peu profonde apparait avec une base rose et une petite ampoule remplie de fluide clair au-dessus de la plaie [23] .
    • Lors du troisième stade, la couche superficielle de la peau a complètement perdu de son épaisseur et laisse apparaitre une plaie. Elle n'est pas trop grave, elle ne s'enfonce pas jusqu'aux couches musculaires ou osseuses et les tendons et les muscles ne sont pas encore exposés.
    • Lors du quatrième stade, les couches superficielles et internes de la peau ont disparu, ce qui expose les couches musculaires sous-jacentes. On pourrait aussi voir les os, les tendons et les muscles. S'il n'y a pas de couches sous-jacentes de graisse, les escarres, comme celles aux oreilles ou au nez, provoquées par les appareils respiratoires, sont aussi classifiées dans cette catégorie [24] .
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Avertissements

  • Il faut surveiller en particulier les patients plus âgés. Les patients plus jeunes peuvent généralement s'exprimer et mieux comprendre l'intérêt de prévenir la formation des escarres.
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À propos de ce wikiHow

Shari Forschen, NP, MA
Coécrit par:
Infirmière praticienne
Cet article a été coécrit par Shari Forschen, NP, MA. Shari Forschen est infirmière accréditée à Sanford Health dans le Dakota du Nord. Elle est titulaire d'un master en soins infirmiers de famille, obtenu à l'université du Dakota du Nord. Elle exerce depuis 2003. Cet article a été consulté 4 189 fois.
Catégories: Soins
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