En raison de certains symptômes, il est très facile de confondre la goutte avec plusieurs autres maladies, notamment la pseudogoutte, la polyarthrite rhumatoïde, l'arthrite septique et l'arthrose. Si vous avez peur d'en souffrir, consultez votre médecin pour qu'il puisse évaluer les signes et les symptômes dont vous vous plaignez et effectuer des tests diagnostiques pour confirmer vos doutes.

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Examiner les signes et les symptômes

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    Dites au médecin depuis quand les symptômes se manifestent [1] . Un des facteurs auxquels il faut prêter attention est l'apparition caractéristique de la goutte. Habituellement, vous ressentez une douleur intense et soudaine localisée dans une articulation, généralement le gros orteil. Ce signe se manifeste habituellement la nuit et peut vous empêcher de bien dormir. La zone affectée devient rouge et enflée et, dans certains cas, devient chaude au toucher. Enfin, l'amplitude de mouvement est également compromise.
    • Si la douleur aux articulations est progressive et ne correspond pas à la description ci-dessus, il est probable que le problème ne soit pas lié à la goutte.
    • Il pourrait s'agir d'un autre problème de santé, tel que la polyarthrite rhumatoïde ou l'arthrose.
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    Comprenez qu'il peut s'agir d'une infection articulaire [2] . L'un des premiers et des plus importants diagnostics que le médecin tentera d'éliminer est la possibilité que vous souffriez d'arthrite septique (infection des articulations), qui présente des symptômes très similaires à ceux de la goutte. Une infection peut également survenir en même temps qu'une crise de goutte et dans ce cas il est presque impossible de les distinguer sans faire des tests diagnostiques.
    • L'infection dans les articulations se produit soudainement, ce qui les rend rouges, enflées et chaudes au toucher. Enfin, le patient peut aussi avoir de la fièvre.
    • Le médecin devra procéder à une analyse du liquide synovial de l'articulation pour déterminer si le patient souffre de goutte ou d'une simple infection.
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    Sachez qu'il peut s'agir de pseudogoutte [3] . Ce problème, connu sous le nom de chondrocalcinose articulaire ou d'arthropathie à dépôts de cristaux de pyrophosphate de calcium, présente également des caractéristiques analogues à celles de la goutte(d'où son nom). Dans ce cas également, le seul moyen d'établir le diagnostic est de procéder à l'analyse microscopique du liquide articulaire.
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    Observez si la douleur disparait spontanément [4] . Une crise aigüe devrait se guérir d'elle-même en 3 à 10 jours, bien que les soins médicaux puissent soulager les symptômes, accélérer le rétablissement et prévenir de futures crises douloureuses. Si vous souffrez de goutte, vous aurez des crises, suivies de phases de rémission ou de rétablissement complet. Cette maladie n'est généralement pas très persistante, chronique ou consistante. Elle se manifeste surtout sous la forme d'une attaque sporadique ou d'une série de crises ou de poussées alternant avec des moments de guérison ou d'amélioration.
    • Si la douleur articulaire persiste pendant des semaines, voire des mois sans trop de différences, il s'agit probablement d'un autre trouble, comme l'ostéoarthrite ou la polyarthrite rhumatoïde.
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    Informez votre médecin de tout antécédent médical ou familial [5] . Si vous avez déjà eu la goutte par le passé, si un membre de votre famille en a souffert ou si vous présentez des facteurs de risque, informez-en votre médecin. Inutile de préciser que si vous avez déjà eu une crise douloureuse, les chances de la subir sont encore beaucoup plus élevées. La douleur que vous ressentez est donc presque certainement attribuable à la goutte et non aux autres maladies articulaires.
    • Si un membre de votre famille a eu la goutte, vous courez un risque plus élevé. Encore une fois, il y a de bonnes chances que votre problème articulaire actuel soit lié à ce trouble.
    • Voici d'autres facteurs de risque de cette maladie : le fait d'être un homme, la ménopause, la présence d'autres maladies (hypertension artérielle, néphropathie, diabète, pour n'en nommer que quelques-unes), l'abus d'alcool, le surpoids, certains médicaments (diurétiques, aspirine et certains agents immunosuppresseurs).
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    Examinez la présence de tophi [6] . En plus des crises aigües (de courte durée), certains patients souffrent de goutte sous une forme chronique. Dans ce cas, le patient a des épisodes récurrents et de longue durée qui peuvent conduire à la formation de tophi (des bosses qui sont dures sous la peau au niveau de l'articulation), signe caractéristique de cette forme de goutte.
    • La présence de ces dépôts de cristaux visibles est l'un des principaux signes de la goutte chronique (aussi appelée goutte tophacée).
    • C'est l'un des meilleurs moyens de distinguer la goutte d'autres maladies arthritiques chroniques, telles que la polyarthrite rhumatoïde, car ces dernières n'entrainent pas la formation de tophi.
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    Faites attention au nombre d'articulations affectées. Les pathologies à prendre en compte lors du diagnostic dépendent largement du nombre d'articulations atteintes. Voici quelques critères importants.
    • Si une seule articulation est touchée, vous avez probablement la goutte, une pseudogoutte ou une autre infection.
    • Si plusieurs articulations sont impliquées, il se peut que vous souffriez encore de goutte ou de pseudogoutte, cependant, d'autres affections, comme la polyarthrite rhumatoïde ou l'arthrose, ne peuvent être exclues.
    • Enfin, s'il y a plusieurs zones affectées, les risques d'infection sont pratiquement nuls (puisque l'arthrite septique ne touche qu'une articulation à la fois).
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Effectuer des tests

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    Faites une analyse de sang [7] . Ce test permet de déterminer les taux sanguins d'acide urique et de créatinine qui, lorsqu'ils sont élevés, sont un signe de goutte. La concentration de créatinine permet d'évaluer la fonction rénale. Lorsque les reins ne fonctionnent pas correctement, l'organisme n'est pas capable de bien expulser l'acide urique et une accumulation de ces composés dans les articulations peut vous prédisposer à la goutte.
    • Cependant, sachez qu'il n'y a pas de corrélation directe entre les niveaux d'acide urique trouvés dans le test sanguin et le diagnostic de goutte.
    • Beaucoup de gens ont des niveaux élevés d'acide urique, mais ne présentent aucun signe clinique ni symptôme de goutte.
    • De même, de nombreuses personnes présentant des signes ou des symptômes de cette maladie ne présentent pas un taux élevé d'acide urique dans le sang.
    • Bien sûr, il existe une certaine corrélation et les chances que le patient souffre de goutte sont plus grandes lorsque ses taux d'acide urique sont également élevés.
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    Envisagez un prélèvement du liquide de l'articulation affectée [8] . Pour ce faire, le médecin va utiliser une aiguille pour prélever un échantillon de liquide de l'articulation douloureuse et l'examiner ensuite au microscope.
    • En cas de goutte, des cristaux d'acide urique se formeront dans le liquide.
    • En cas de pseudogoutte, des cristaux de pyrophosphate de calcium se formeront.
    • En cas d'arthrite septique, aucun cristal d'acide urique ni de pyrophosphate de calcium ne se formera dans l'échantillon.
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    Envisagez la mise en culture du liquide synovial [9] . Bien que l'observation microscopique du liquide synovial permet de diagnostiquer la goutte (en présence de cristaux d'acide urique), il est essentiel de se souvenir qu'une infection peut être présente. Par conséquent, même si le test est positif pour la goutte, vous pouvez toujours souffrir d'arthrite septique.
    • La mise en culture du liquide synovial permettra au médecin de détecter le développement de bactéries ou d'autres microbes.
    • En cas d'infection, certains microbes vont se multiplier sur la boite de Pétri, ce qui est caractéristique de l'arthrite septique (qui n'exclut pas automatiquement la goutte).
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    Effectuez une radiographie des articulations atteintes [10] . Les radiographies permettent de distinguer la goutte d'autres maladies similaires, comme la polyarthrite rhumatoïde, qui se manifestent de façon très caractéristique sur les images des résultats. Cet examen est généralement suffisant, mais dans certains cas, une échographie ou une tomodensitométrie est nécessaire pour évaluer les problèmes sous-jacents potentiels, surtout s'ils ne sont pas causés par la goutte.
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Partie 3
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Traiter la goutte

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    Prenez des AINS pour soulager les symptômes et l'inflammation [11] . Si vous avez reçu un diagnostic de ce trouble, votre médecin vous suggèrera probablement de prendre des antiinflammatoires non stéroïdiens (AINS), comme l'ibuprofène (Ibupradoll® ou Brufen®) et le naproxène sodique (Aleve®). Vous pouvez les acheter sans ordonnance dans une pharmacie.
    • Si la version sans ordonnance s'avère inefficace pour gérer vos symptômes, votre médecin peut vous prescrire des AINS plus puissants.
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    Essayez la colchicine [12] . Il s'agit d'un ingrédient actif dont la seule fonction est de réduire la douleur. Cependant, lorsqu'il est pris à fortes doses (généralement nécessaire pour lutter contre une crise aigüe de goutte), il entraine des effets secondaires, tels que des nausées, des vomissements ou des diarrhées, qui sont très invalidants.
    • Pour cette raison, la colchicine est surtout utilisée après une crise aigüe dans le but de prévenir d'autres attaques.
    • Toutefois, la colchicine cause rarement des effets indésirables graves lorsqu'elle est prise à faibles doses à des fins préventives.
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    Optez pour les corticostéroïdes [13] . Il s'agit d'une classe de médicaments qui aident à contrôler l'inflammation (et donc soulagent la douleur). Les corticostéroïdes sont prescrits aux patients dont l'organisme ne supporte pas les AINS ou la colchicine. Ils peuvent être pris par voie orale, sous forme de pilules ou injectés directement dans l'articulation affectée (ce qui est généralement la meilleure solution, car les effets secondaires de l'administration systémique peuvent être évités).
    • La prednisone est un exemple de corticostéroïdes.
    • Les médecins recommandent aux patients de prendre les corticostéroïdes en quantités limitées, comme une seule injection (ou le moins possible) dans la zone affectée ou un traitement limité en comprimés.
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    Utilisez des médicaments pour prévenir les crises à l'avenir [14] . En plus de gérer les attaques (ou les phases aigües si vous souffrez de goutte chronique), votre médecin vous prescrira des ingrédients actifs préventifs qui agissent en réduisant la probabilité d'autres épisodes de goutte.
    • L'allopurinol est un exemple de médicament capable de contrôler la production d'acide urique.
    • Le probénécide, quant à lui, peut aider le rein à filtrer et à éliminer plus efficacement l'acide urique du corps.
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Cet article contient des informations médicales ou des conseils pouvant affecter votre santé.

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À propos de ce wikiHow

Troy A. Miles, MD
Coécrit par:
Chirurgien orthopédiste
Cet article a été coécrit par Troy A. Miles, MD. Le Dr Miles est chirurgien orthopédique en Californie, spécialisé dans la reconstruction des articulations des adultes. Il a obtenu son doctorat en médecine à l'Albert Einstein College of Medicine en 2010. Il a aussi accompli son résidanat à l'Oregon Health & Science University et un stage postdoctoral à l'université de Californie à Davis. Il est membre de l'American Board of Orthopaedic Surgery, de l'American Association of Hip and Knee Surgeons, de l'American Orthopaedic Association, de l'American Association of Orthopaedic Surgery et de North Pacific Orthopaedic Society. Cet article a été consulté 1 929 fois.
Catégories: Os et articulations
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