Cet article a été coécrit par Annette Lee, MD. La Dre Lee est endocrinologue de la reproduction et directrice médicale du programme de fécondation in vitro (FIV) à Abington Reproductive Medicine à Abington, en Pennsylvanie. Elle réunit plus de 17 ans d'expérience dans le domaine de la FIV, et elle est doublement certifiée en obstétrique et en gynécologie. Elle a reçu le prix Castle Connolly’s Regional Top Doctor Award pendant cinq ans et le prix Vitals.com Patient Choice Award pendant cinq ans également. Elle a obtenu son doctorat en médecine à la faculté de médecine de l'université de Drexel.
Il y a 18 références citées dans cet article, elles se trouvent au bas de la page.
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Une polykystose ovarienne ou syndrome de Stein-Leventhal est une pathologie liée à un déséquilibre hormonal qui touche environ 10% des femmes en âge de procréer. Les femmes souffrant de cette maladie ont généralement des règles irrégulières, de l’acné, elles prennent du poids, ont des problèmes de fertilité ainsi que d’autres symptômes. Les kystes présents sur les ovaires sont habituellement bénins et on peut les détecter avec des ultrasons. Des jeunes filles de onze ans peuvent développer une polykystose ovarienne, mais elles peuvent aussi en être atteintes plus tard, lors de l’adolescence ou après vingt ans. Étant donné que cet état peut toucher sérieusement vos hormones, vos cycles menstruels, votre apparence physique et votre fertilité, il est impératif d’obtenir un diagnostic assez précoce. Vous pouvez vous épargner des complications à long terme si vous vous faites soigner le plus vite possible.
Étapes
Partie 1
Partie 1 sur 3:Connaître les symptômes majeurs d’une polykystose
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1Surveillez vos règles. Vous risquez d’avoir des règles irrégulières ou pas de menstrues du tout, si vous avez une polykystose. Observez des irrégularités menstruelles flagrantes, y compris les longs intervalles entre vos règles, des absences de règles prolongées, des règles assez fortes ou très faibles ainsi que des saignements entre les cycles menstruels. Vous devriez vérifier les choses suivantes : [1]
- la période entre les règles dépasse 35 jours
- vos règles se présentent moins de huit fois par an
- pas de règles pendant quatre mois ou plus
- les périodes de temps pendant lesquelles vos règles sont très légères ou très fortes
- Des études montrent qu’environ 50% des femmes souffrant de polykystose ont un cycle de règles très long – ce que l’on nomme oligoménorrhées- tandis que 20% d’entre elles n’ont pas de règles du tout – ce que l’on appelle aménorrhées. Des ovulations espacées ou irrégulières sont qualifiées d’oligo-ovulations. L’anovulation est l’absence totale d’ovulations. Vous devriez voir un médecin si vous n’avez pas d’ovulations, que l’origine du problème s’avère être une polykystose ou autre chose.
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2Voyez si votre pilosité sur le visage et sur le corps a augmenté. Les femmes en bonne santé ont une pilosité assez faible, due à des quantités réduites d’hormones mâles dans leur organisme. Des ovaires polykystiques peuvent augmenter le nombre d’androgènes en raison d’un taux de lutéine plus élevé – un taux normal de cette hormone régule le cycle menstruel et la production d’ovules et d’insuline[2] .Ce problème peut provoquer des symptômes erratiques, comme une production exagérée de poils, nommée hirsutisme. [3]
- Vous pouvez voir pousser plus de poils sur le visage, sur le ventre, les orteils, les pouces, la poitrine ou le dos.
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3Surveillez une chute de cheveux et une calvitie. Une plus grande quantité d’androgènes dans l’organisme peut aussi causer une chute de cheveux, une réduction du volume de la chevelure ou une calvitie similaire à celle des hommes. Vérifiez si vous perdez plus de cheveux que d’habitude, quand vous les lavez, par exemple.
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4Voyez si vous avez la peau grasse, si vous souffrez d’acné ou de pellicules. Un excédent d’androgènes peut aussi favoriser une peau grasse et de l’acné. Vous pourriez aussi avoir des pellicules. [4]
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5Demandez à votre médecin ce que sont des ovaires polykystiques. Il s’agit d’ovaires comportant plus de douze kystes, chacun mesurant de 2 à 9mm de diamètre. Ces kystes se présentent sur le pourtour de l’ovaire, ce qui augmente le volume de cette dernière. Dans certains cas, vous devriez les faire enlever par un chirurgien. Votre médecin pourrait vous prescrire un examen aux ultrasons pour savoir si vous avez des ovaires polykystiques. [5]
- Un endocrinologue devrait analyser les résultats des ultrasons. Il s’agit d’un spécialiste des hormones de reproduction qui traite des maladies comme une polykystose ou une endométriose, des anomalies utérines ou une fécondation in vitro. [6] Un généraliste ne va probablement pas analyser le résultat d’un examen aux ultrasons pour détecter des kystes sur les ovaires. [7]
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Partie 2
Partie 2 sur 3:Reconnaissez les symptômes associés à une polykystose
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1Voyez si vous souffrez d’un taux d’insuline élevé, nommé hyperinsulinisme. On le confond parfois avec un diabète ou une hypoglycémie, mais il s’agit d’une maladie différente. Le corps d’une femme atteinte de polykystose a tendance à résister aux effets de l’insuline. [8] Voyez votre médecin si vous vivez l’un des symptômes suivants : [9]
- une prise de poids
- un besoin violent de manger sucré
- une sensation de faim fréquente ou intense
- une difficulté à rester concentré ou à se motiver
- de l’anxiété ou des attaques de panique
- de l’épuisement
- L’hyperinsulinisme, en tant que symptôme d’une polykystose, est en relation avec l’augmentation de la production d’androgènes. Cela peut augmenter votre pilosité, mais aussi vous faire prendre du poids au niveau du ventre.
- Votre médecin peut vous soumettre à une analyse de tolérance au glucose s’il soupçonne chez vous une résistance à l’insuline.
- Le traitement d’un hyperinsulinisme comprend un régime et un programme d’activités physiques ainsi que la prise d’un médicament pour réduire les taux d’insuline. Vous pouvez aussi faire appel à un nutritionniste pour obtenir un bon programme nutritionnel, lequel est une partie essentielle du traitement. [10]
- Votre médecin peut procéder à une analyse sanguine pour vérifier vos taux d’insuline, de glycémie, d’hémoglobines et de peptides à jeun. Bien qu’il n’existe pas d’examen spécifique pour diagnostiquer une résistance à l’insuline, les taux de cette dernière sont souvent plus élevés chez des patientes atteintes de polykystose.
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2Voyez si vous avez des problèmes de fertilité. Vous pourriez souffrir de polykystose si vous avez du mal à être enceinte ou si vos règles sont irrégulières. Une polykystose est en réalité la cause la plus courante de stérilité. Des ovulations irrégulières ou inexistantes compromettent toute grossesse.
- Des taux d’hormones plus élevés peuvent parfois augmenter les risques de fausses couches chez des femmes atteintes de polykystose qui veulent avoir un enfant. Voyez votre médecin si vous n’arrivez pas à concevoir.
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3Prenez l‘obésité au sérieux. Il s’agit toujours d’un problème de santé, mais cela peut aussi être un signe de polykystose. Les femmes atteintes de polykystose accumulent souvent de la graisse autour de la taille et finissent par avoir une silhouette en poire avec beaucoup de difficultés à perdre du poids, à cause d’un taux d’insuline trop élevé. [11]
- Environ 38% des femmes atteintes d’une polykystose sont obèses. L’indice de masse corporelle (IMC) d’une personne obèse est de 30 ou au-delà. [12]
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4Voyez si votre peau change d’aspect. Dans un cas de polykystose, vous pourriez voir se développer sur la peau de votre cou, de vos aisselles, de vos cuisses et de votre poitrine des plaques brun clair ou plus foncées ainsi que des taches de couleur différente souvent localisées dans le cou ou sous les aisselles.
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5Voyez si vous ressentez des douleurs au niveau du bassin et de l’abdomen. Certaines femmes souffrant de polykystose vivent une sensation d’inconfort ou des douleurs dans le bassin, l’abdomen ou le bas du dos. La douleur peut être sourde ou lancinante et peut être de modérée à intense. Ces douleurs sont parfois similaires à celles que vous ressentez au début de vos règles. [13]
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6Surveillez la qualité de votre sommeil. Certaines femmes atteintes de polykystose souffrent d’apnées du sommeil, où vous ronflez et ne respirez plus à certains moments pendant votre sommeil. Cela peut être soit le résultat d’un taux élevé d’oestrogènes et de testostérones, soit d’une obésité, soit les deux, lesquels sont en relation avec une polykystose.
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7Soyez consciente de tous symptômes psychologiques. Les femmes atteintes de polykystose ont tendance à souffrir d’anxiété et de déprime. Ces symptômes peuvent avoir une cause physique, comme un déséquilibre hormonal. Ils peuvent être une réaction à d’autres symptômes de polykystose, comme la stérilité.
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8Analysez vos antécédents familiaux. Une polykystose peut être héréditaire. Vous pourriez la développer si une parente proche en a souffert aussi. [14]
- Dans la famille d’une femme atteinte de polykystose, il est courant de trouver des membres qui souffrent d’un diabète.
- Les femmes souffrant de polykystose ont souvent été des bébés anormalement petits ou extrêmement gros à la naissance.
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Partie 3
Partie 3 sur 3:Connaître les complications à long terme liées à une polykystose
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1Voyez votre médecin ou un gynécologue pour vous faire examiner et pour évaluer votre état. [15] , [16]
- Le médecin va vous poser des questions sur vos antécédents familiaux, votre mode de vie et vous demandera aussi si vous voulez avoir un enfant.
- Il procèdera aussi à un examen physique du bassin, il vous pèsera et vérifiera votre IMC, vous prendra votre tension et palpera vos glandes.
- Il vous prescrira une analyse sanguine pour vérifier vos taux de glycémie, d’insuline, de cholestérol et d’androgènes.
- Un gynécologue peut examiner votre vagin aux ultrasons pour voir si vos ovaires comportent des kystes.
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2Surveillez votre poids. Vous avez plus de chances de vivre une polykystose complexe si vous êtes en surpoids ou obèse. Un mode de vie plus sain vous permet d’éviter les conséquences les plus graves liées à une polykystose.
- Familiarisez-vous avec l’indice glycémique. Il vous indique si votre organisme résiste ou non à l’insuline. Vous devriez donc consommer des aliments à l’indice glycémique assez bas. Vous pouvez trouver les taux de glycémie des différents aliments en ligne.
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3Surveillez votre tension sanguine. Une tension élevée est assez courante chez les femmes qui souffrent d’une polykystose. Faites vérifier régulièrement votre tension.
- Une tension sanguine saine chez une femme est de 120/80. [17]
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4Faites attention aux problèmes cardiovasculaires. Les femmes atteintes de polykystose ont plus de chances de développer une maladie cardiovasculaire. Faites-vous examiner régulièrement par un médecin.
- Vous pouvez réduire le risque d’un problème cardiovasculaire en ayant une alimentation saine, une activité physique régulière et en perdant du poids.
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5Soyez vigilante vis-à-vis des signes de diabète. Les femmes atteintes de polykystose ont plus de chances de développer un diabète. En voici les symptômes les plus courants : [18]
- un besoin fréquent d’uriner
- une grande faim et une soif intense
- un épuisement extrême
- les coupures et blessures mettent beaucoup de temps à guérir
- une vision trouble
- des fourmillements, un engourdissement ou des douleurs dans les membres
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6Soyez consciente d’un risque de cancer. Vous courez plus de risques d’avoir un cancer de l’utérus, surtout si vous avez des règles très irrégulières ou souffrez d’aménorrhées et que cela n’a pas été soigné, si vous êtes atteinte de polykystose. Une femme est plus susceptible de développer un cancer quand ses taux d’hormones ne sont pas normaux. [19] , [20]Publicité
Conseils
- Ne vous découragez pas si vous souffrez d’une polykystose et concentrez-vous sur votre traitement. Vous devriez en parler avec votre médecin si vous êtes très déprimée ou angoissée par cette maladie.
Références
- ↑ http://www.mayoclinic.org/diseases-conditions/pcos/basics/symptoms/con-20028841
- ↑ http://www.webmd.com/women/luteinizing-hormone
- ↑ http://www.womenshealth.gov/publications/our-publications/fact-sheet/polycystic-ovary-syndrome.html
- ↑ http://www.mayoclinic.org/diseases-conditions/dandruff/basics/definition/con-20023690
- ↑ http://www.mayoclinic.org/diseases-conditions/pcos/basics/symptoms/con-20028841
- ↑ http://www.rmact.com/about/our-fertility-doctors-ct-ny/what-is-a-reproductive-endocrinologist
- ↑ http://edition.cnn.com/2009/HEALTH/10/19/undiagnosed.women.problem/
- ↑ http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/9165656
- ↑ http://www.diabetes.co.uk/hyperinsulinemia.html
- ↑ http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/16599037
- ↑ http://www.womenshealth.gov/publications/our-publications/fact-sheet/polycystic-ovary-syndrome.html
- ↑ http://www.cdc.gov/obesity/adult/defining.html
- ↑ http://www.womenshealth.gov/publications/our-publications/fact-sheet/polycystic-ovary-syndrome.html
- ↑ http://www.mayoclinic.org/diseases-conditions/pcos/basics/causes/con-20028841
- ↑ http://www.womenshealth.gov/publications/our-publications/fact-sheet/polycystic-ovary-syndrome.html
- ↑ http://www.webmd.com/women/tc/polycystic-ovary-syndrome-pcos-exams-and-tests
- ↑ http://www.heart.org/HEARTORG/Conditions/HighBloodPressure/AboutHighBloodPressure/Understanding-Blood-Pressure-Readings_UCM_301764_Article.jsp
- ↑ http://www.diabetes.org/diabetes-basics/symptoms/
- ↑ http://www.everydayhealth.com/uterine-cancer/pcos-and-endometrial-cancer-risk.aspx
- ↑ http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2683463/