Cet article a été coécrit par Victor Catania, MD. Le Dr Catania est médecin de famille certifié par le Conseil de l’Ordre en Pennsylvanie. Il a obtenu son doctorat en médecine à l'université de médecine des Amériques en 2012 et accompli son résidanat en médecine familiale à l'hôpital Robert Packer. Il est membre de l'American Board of Family Medicine.
Il y a 9 références citées dans cet article, elles se trouvent au bas de la page.
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Les cacahouètes font partie des huit principaux allergènes qui ensemble provoquent 90 % des allergies alimentaires. Les sept autres sont le lait (et les produits laitiers), les œufs, les poissons à nageoires, les fruits de mer, les fruits à coque, le blé et le soja. D'un point de vue médical, l'allergie aux cacahouètes peut être traitée comme n'importe quelle autre allergie alimentaire en terme de symptômes, de traitement et de diagnostic. La réponse sociétale à l'allergie aux cacahouètes reste encore contestée et controversée.
Étapes
Partie 1
Partie 1 sur 3:Observer les symptômes
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1Observez les symptômes d'une réaction allergique. Le beurre de cacahouètes est un ingrédient de base chez certains enfants en âge d'aller à l'école à cause de sa valeur nutritionnelle et de son faible cout. Il est important de déterminer si votre enfant y est allergique avant de l'envoyer à l'école où il va surement y être exposé à moins que certaines mesures soient prises en avance.
- Un jeune enfant dont aucun membre de la famille n'a d'allergies alimentaires n'a pas besoin d'un test formel de dépistage d'allergies alimentaires.
- Les enfants qui ont des frères et sœurs allergiques aux cacahouètes doivent passer un test de dépistage d'allergie aux cacahouètes. Ce test a démontré que l'allergie aux cacahouètes augmente nettement et de manière significative chez les frères et sœurs de patients atteints d'allergie aux cacahouètes [1] .
- On estime généralement que l'allergie n'apparait pas avant la deuxième exposition à l'allergène ou plus tard. Après le premier contact, le corps va déterminer si l'aliment est « sûr » ou non, c'est pourquoi la meilleure approche consiste à introduire de petites quantités de l'aliment régulièrement, comme vous le faites lorsque vous présentez un nouvel aliment à un bébé.
- Les muqueuses pourraient être sensibles si l'individu présente une allergie forte, c'est pourquoi la consommation de l'aliment pourrait ne pas toujours être la meilleure des solutions. Tout d'abord, vérifiez si l'enfant présente une aversion pour l'odeur (par exemple avec des douleurs dans les sinus ou des éternuements), des réactions cutanées sur le dos de la main ou d'autres sensations de brulures ou de picotements au contact de l'aliment avec les lèvres.
- Dans le cas d'un risque élevé d'allergie, il vaut mieux procéder avec prudence, car une fois que l'allergène se trouve dans l'estomac, vous ne pourrez plus l'en faire sortir, même si l'enfant vomit.
- Un jeune enfant dont aucun membre de la famille n'a d'allergies alimentaires n'a pas besoin d'un test formel de dépistage d'allergies alimentaires.
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2Renseignez-vous sur les réactions allergiques en consultant des sites Internet spécialisés.
- On croit souvent que l'allergie aux cacahouètes a tendance à être plus grave que les autres types d'allergies alimentaires.
- Certaines réponses allergiques à la nourriture peuvent apparaitre dans les deux heures qui suivent la consommation de l'allergène [2] . D'autres, comme le choc anaphylactique, se produisent en quelques minutes.
- Si les symptômes de l'allergie sont plutôt légers, suivez la durée qui s'est écoulée entre la consommation de l'aliment et le développement des symptômes.
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3Écrivez tous les aliments que l'individu a consommés dans les heures précédant la réaction, y compris les quantités et les ingrédients.
- Faites attention aux autres allergies. Entre 25 et 35 % des personnes allergiques aux cacahouètes sont aussi allergiques aux fruits à coque. Si l'individu présente des symptômes d'allergie lorsqu'il consomme des fruits à coque, il pourrait aussi être allergique aux cacahouètes.
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4Vérifiez la liste des ingrédients. Si vous suspectez une allergie aux cacahouètes, vérifiez les étiquettes des aliments consommés récemment. Les cacahouètes sont souvent incorporées à des aliments transformés ou certains aliments pourraient y être exposés par contamination croisée dans l'usine où ils sont fabriqués.Publicité
Partie 2
Partie 2 sur 3:Confirmer l'allergie aux cacahouètes
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1Consultez un allergologue ou un immunologiste. Si vous ou votre médecin suspectez une allergie aux cacahouètes, vous devez immédiatement prendre rendez-vous avec un allergologue ou un immunologiste. Ce professionnel va vous demander un historique médical et va vous examiner. La visite va se concentrer sur la réponse que vous développez en contact avec des cacahouètes ou des fruits à coque.
- Vous allez devoir profondément changer votre style de vie, votre qualité de vie et votre santé mentale pour vous adapter à votre allergie. Il est important d'être toujours préparé à une éventuelle réaction allergique, mais de ne pas vivre dans la peur d'une réaction en se basant sur des tests qui pourraient être erronés.
- Renseignez-vous à propos de traitements de désensibilisation appelés immunothérapie pour réduire le risque de réaction grave après une exposition minime. Il existe plusieurs protocoles d'immunothérapie, certains d'entre eux sont encore en essais cliniques.
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2Passez un test de dépistage de l'allergie. Il existe plusieurs tests immunologiques qui peuvent être passés pour provoquer une réponse de l'immunoglobuline E (IgE). Cette réponse permet d'estimer l'étendue de l'allergie aux cacahouètes, mais la seule façon d'en être vraiment sûr est de passer un test de dépistage oral.
- Si le patient a souffert d'un choc anaphylactique dans le passé, le médecin pourrait choisir de commencer avec une analyse sanguine pour éviter de prendre le risque de déclencher une nouvelle fois cette réaction. En général, on commence les tests de dépistage par des tests cutanés.
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3Passez un test cutané. Ce test implique l'exposition à un allergène potentiel. Il existe un risque de choc anaphylactique. Ainsi, ce test est réalisé sous la surveillance d'un allergologue ou d'un immunologiste expérimenté qui peut aussi traiter l'éventuel choc anaphylactique.
- L'allergologue va établir un diagnostic initial en vous exposant à des allergènes communs. Une petite quantité de solution calibrée va être déposée sur votre peau et un outil spécial va pratiquer sans douleur une petite écorchure.
- L'allergologue va généralement tracer un tableau autour des écorchures pour savoir à quel endroit il a injecté quel allergène.
- Il va ensuite surveiller toute réponse aigüe ou dangereuse qui demande une attention immédiate. Autrement, il va vérifier la présence d'un « bouton » sur le site de l'injection qui pourrait indiquer une réaction allergique.
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4Passez une prise de sang. L'allergologue va prélever un peu de sang pour pratiquer un test de réponse de l'immunoglobuline E. Ce genre de test permet de ne faire prendre aucun risque au patient, car il n'est pas exposé à l'allergène éventuel. Les tests sanguins ont tendance à entrainer de faux résultats positifs.
- Demandez si les tests RAST ou ImmunoCap pour les allergies aux cacahouètes sont disponibles. Le test ImmunoCap est la seconde génération de tests RAST qui permet de mesurer le niveau d'IgE en réaction à un allergène.
- Ce test pourrait ne pas être pris en charge par votre assurance. Demandez si vous pouvez le prendre en charge vous-même ou si votre clinique habituelle ne pratique pas ce genre de test, vous pouvez demander où vous pouvez le passer.
- La protéine de la cacahouète est mélangée au sang du patient en laboratoire. L'immunoglobuline E, un anticorps humain, après avoir été marquée aux rayons X est ajoutée au sang et les anticorps vont se combiner à l'allergène. Le test RAST se note sur une échelle de 0 à 6. 0 indique une absence de sensibilité à l'allergène et 6 indique une sensibilité élevée.
- Un résultat du test RAST de 3 ou moins demande des tests plus précis, par exemple un test de dépistage par voie orale, pour confirmer l'allergie.
- Il est important de demander le taux de résultats faussement positifs pendant le test sanguin ou cutané.
- Demandez si les tests RAST ou ImmunoCap pour les allergies aux cacahouètes sont disponibles. Le test ImmunoCap est la seconde génération de tests RAST qui permet de mesurer le niveau d'IgE en réaction à un allergène.
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5Passez un test de dépistage oral. C'est la seule façon d'être absolument sûr qu'il y a bien une allergie. Puisque certaines allergies aux cacahouètes peuvent provoquer un choc anaphylactique, le test doit être effectué dans un environnement médical supervisé qui peut vous administrer un traitement d'urgence si nécessaire.
- Vous allez commencer avec de petites doses de l'allergène en commençant par exposer seulement vos lèvres avant d'avaler. Après chaque dose, vous devez attendre un certain moment avant de prendre une dose plus importante jusqu'à ce qu'une certaine limite soit atteinte ou qu'une réaction se produise.
- Après la dernière dose, vous devrez attendre quatre heures pour vous assurer qu'il n'y a pas de réaction avant de pouvoir sortir de la clinique.
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6Utilisez une épreuve de provocation en double aveugle contrôlée par placébo en dernier recours. Ce test est utilisé pour confirmer une allergique spécifique. Ce test est aussi utilisé pour déterminer votre éligibilité à participer à des tests cliniques. Ce test est couteux et prend du temps.
- Le patient va devoir passer deux tests alimentaires séparés d'au moins une semaine. Lors d'un des tests, le patient va recevoir l'allergène et lors du deuxième, il va recevoir un placébo. Ni le patient ni le médecin ne sauront quelle gélule contient l'allergène, ce qui aidera à éliminer d'éventuelles fausses réactions [3] .
- Cela peut être utile pour éviter les régimes d'exclusion en mettant le doigt sur l'allergène exact qui affecte le patient [4] .
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Partie 3
Partie 3 sur 3:Protéger une personne allergique aux cacahouètes
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1Faites-vous prescrire un auto-injecteur. Un auto-injecteur (parfois appelé EpiPen) injecte de l'adrénaline pour arrêter la réaction anaphylactique. S'il existe un risque de choc anaphylactique, faites-vous prescrire cet appareil par votre médecin.
- Assurez-vous de toujours garder l'auto-injecteur avec vous. Pour les enfants, il peut être utile d'en avoir un à l'école et un à la maison pour qu'ils en aient toujours un avec eux. Les adultes et les adolescents doivent garder le leur en permanence avec eux.
- Discutez avec votre médecin pour connaitre la méthode adéquate d'injection.
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2Discutez avec des membres de votre famille, du personnel soignant et le directeur de l'école à propos de l'allergie. Il est vital de mettre en place une communauté qui peut protéger la personne victime d'allergie aux cacahouètes. Faites surtout attention à l'école. Une proportion non négligeable d'allergies alimentaires se produisent à l'école et ces réactions peuvent être fatales. Sur une période de deux ans, les écoles s'attendent à ce que 18 % des élèves atteints d'allergies alimentaires développent une réaction au sein de l'école [5] .
- Informez l'infirmière scolaire, les membres de la famille et le personnel soignant, car ils pourront utiliser rapidement l'auto-injecteur dans le cas d'une ingestion de cacahouètes.
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3Lisez les étiquettes avec soin. Il est important de se familiariser avec les étiquettes des aliments. Les fabricants sont obligés de noter la présence de cacahouètes sur les étiquettes si leur produit a pu y être exposé. Cela peut inclure des phrases comme « peut contenir des traces d'arachides » ou « transformé dans des installations qui traitent aussi des cacahouètes » [6] .
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4Attendez-vous à une allergie aux cacahouètes chez les individus qui présentent une réaction anaphylactique. Le choc anaphylactique peut être provoqué par de nombreuses choses autres que l'allergie aux cacahouètes, par exemple une piqure d'abeille [7] . Les allergies alimentaires sont une des causes principales de choc anaphylactique chez les enfants de moins de quatre ans qui reçoivent les premiers secours [8] . Supposez que l'individu est allergique aux cacahouètes jusqu'à ce que l'allergie puisse être confirmée par un médecin.
- Aux États-Unis, il y a environ 30 000 chocs anaphylactiques, 2 000 hospitalisations et 200 morts par an [9] .
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5Rendez-vous aux urgences dans le cas d'un choc anaphylactique. Si un individu développe une réaction anaphylactique, vous devez l'amener immédiatement aux urgences. Il a besoin d'une injection immédiate d'adrénaline, par exemple en utilisant un auto-injecteur [10] . Le médecin va réaliser une ou plusieurs des interventions suivantes sur l'individu affecté. Dans 90 % des cas, ces interventions permettent d'éviter la mort du patient par choc anaphylactique.
- L'individu va recevoir une injection d'adrénaline en intraveineuse aux urgences.
- Le patient sera alors placé sur respirateur s'il souffre d'insuffisance respiratoire ou de laryngospasme, ce qui indique l'arrivée d'une insuffisance respiratoire. Il est essentiel que cette personne soit intubée (c'est-à-dire qu'un tube soit installé dans sa trachée) avant que les spasmes du larynx commencent et empêchent l'intubation du patient [11] .
- Le patient va recevoir des antihistaminiques H2 comme le Pepcid ou le Zantac en intraveineuse, ce qui va faire baisser la réponse provoquée par l'histamine.
- Le patient pourrait aussi recevoir un soutien de sa tension sanguine avec des vasopresseurs si nécessaire [12] .
- Un retard dans l'identification du choc anaphylactique provoquait souvent un retard dans l'administration de l'adrénaline. Même dans les cas où le choc anaphylactique est identifié rapidement et où le patient est traité rapidement avec une injection d'adrénaline, 10 % des individus en meurent [13] .
- Le patient va probablement rester en observation pendant plusieurs heures dans une unité médicale ou aux urgences après la réaction, car une deuxième réaction différée peut se manifester sous plusieurs heures. Cette période d'observation est vitale pour assurer la santé du patient lorsqu'il sort de l'hôpital.
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Conseils
- Les allergies alimentaires sont responsables de 90 % des réactions systémiques aigües chez les enfants et les allergènes les plus communs sont les œufs, le lait, le soja, le blé et les cacahouètes. Les adultes souffrent le plus souvent de réactions aux fruits de mer, aux cacahouètes et au poisson [14]
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Références
- ↑ Joel J Liem, Saital Huq, Anita Kozyrskyz, Should Younger Siblings of peanut -allergic patients be assessed by an allergist prior to be being fed peanuts ?, Journal of Allergy and Clinical Immunology 2008, 4 144-149.
- ↑ http://acaai.org/allergies/types/food-allergies
- ↑ http://my.clevelandclinic.org/health/diagnostics/hic-allergy-tests/hic-food-challenge-test
- ↑ http://www.nutritionj.com/content/12/1/22
- ↑ Christina A Eldredge MD, Kenneth Schlerase MD, MPH Food Allergies, A School Based Approach to Management of Allergens in Children, American family Physician 2012 , pp 16-18.
- ↑ http://www.kidswithfoodallergies.org/page/peanut-allergy.aspx
- ↑ http://www.mayoclinic.org/diseases-conditions/anaphylaxis/basics/definition/con-20014324
- ↑ http://www.mayoclinic.org/diseases-conditions/anaphylaxis/basics/definition/con-20014324
- ↑ Hugh Sampson MD Peanut Allergies, New England Journal of Medicine Volume 346 No 17 April 25,2000, 1294-1299