Affaire Philippe Monguillot

L'affaire Philippe Monguillot est une affaire criminelle qui débute à Bayonne, en France, le . Ce jour-là, Philippe Monguillot, chauffeur de bus de 58 ans, conduit un Tram'Bus de la ligne T1 du réseau Chronoplus. Aux alentours de 19 h, alors qu'il se trouve au niveau de l'arrêt « Balishon », ce dernier sort de sa cabine et souhaite contrôler le titre de transport d'un groupe de personnes tout en leur demandant de porter un masque de protection, obligatoire à bord, dans le contexte de la pandémie de Covid-19. Là, une altercation éclate et tous se retrouvent à l'extérieur du bus. Philippe Monguillot est frappé plusieurs fois, avant d'être laissé inconscient sur le sol. Conduit au centre hospitalier de la Côte Basque, il se trouve en état de mort cérébrale. Cinq jours plus tard, soit le , la famille de la victime et les médecins s'accordent pour arrêter les soins, signifiant le décès du chauffeur.

Affaire Monguillot

Marie, Véronique, Mélanie et Manon Monguillot (de gauche à droite), le , lors de la marche blanche organisée en hommage à Philippe Monguillot (portrait).

Titre Affaire Philippe Monguillot
Fait reproché Homicide
Chefs d'accusation - Violences volontaires en réunion ayant entraîné la mort sans l'intention de la donner (pour Wyssem M. et Maxime G.)
- Soustraction d'un criminel à une arrestation et aux recherches (pour Mohammed Akrafi)
Pays France
Ville Bayonne
Lieu Arrêt de bus « Balishon »
Date (agression)
(décès)
Nombre de victimes 1 mort : Philippe Monguillot
Jugement
Statut Instruction terminée

L'enquête est confiée au commissariat de police de Bayonne. Plusieurs suspects sont rapidement arrêtés et placés en garde à vue. Deux d'entre eux sont mis en examen pour « homicide volontaire sur un agent de réseau de transports publics » et deux autres pour « non-assistance à personne en danger ». Ils sont placés en détention provisoire dès le . Certains d'entre eux sont finalement remis en liberté en l'attente du procès, d'autres demandent leur libération conditionnelle, qui leur est accordée, révoquée ou refusée. En , la juge d'instruction en charge de l'affaire requalifie les faits reprochés en « violences volontaires en réunion ayant entraîné la mort sans l'intention de la donner ».

Cette affaire provoque un vif émoi tant au niveau local que national. De nombreux hommages sont rendus à Philippe Monguillot. Tel est notamment le cas, le , dans la commune de Bayonne, où une marche blanche est organisée. Le même jour, de nombreux réseaux de transports en commun sont mis à l'arrêt dans toute la France, permettant aux personnels et usagers de marquer une minute de silence. Près d'un millier de personnes assistent aux obsèques du chauffeur, le .

En conséquence de l'agression, les collègues du chauffeur exercent leur droit de retrait, ce qui conduit les pouvoirs publics à adopter des mesures rapides pour renforcer la sécurité sur les lignes du réseau et ainsi permettre une reprise progressive de l'activité.

Contexte

La famille Monguillot

Philippe Monguillot, né le [M 1], est décrit comme sportif. À la fin des années 1980, il intègre l'Association sportive bayonnaise, où il joue au rugby à XV, avant de rejoindre le club des Croisés de Bayonne où il joue au football. S'il abandonne par la suite son rôle joueur, il reste impliqué dans le club, notamment en arbitrant des rencontres de jeunes ou des matchs amicaux[1],[2].

Passionné de la route, il commence sa carrière professionnelle en conduisant des cars internationaux. En 1990, il intègre la société des transports en commun de l'agglomération de Bayonne (STAB) et garde son poste lors de la mue du réseau en Chronoplus, en 2011[1],[2]. Il est surnommé « le Tigre » par ses amis et collègues[3].

En , il rencontre Véronique (âgée de 52 ans en 2020), alors que cette dernière prend régulièrement son bus[M 2]. Le couple se marie en 1995[M 3]. Ensemble, ils ont trois filles : Marie, Manon et Mélanie, âgées respectivement en 2020 de 18, 21 et 24 ans[1],[2].

Impliqué dans son quartier, il est le trésorier de l'association de défense du « Hameau de Plantoun », l'association de l'écoquartier, dans lequel il réside avec sa famille[1],[2].

Pandémie de Covid-19

Autocollant apposé dans les bus du réseau Chronoplus, rappelant l'obligation de porter un masque.

La pandémie de Covid-19 conduit les pouvoirs publics à prendre des mesures pour freiner l'épidémie. Parmi elles, la communauté d'agglomération du Pays Basque, via son syndicat des mobilités, qui a la charge de plusieurs réseaux de transports en commun, dont Chronoplus, décide notamment, à partir de  : la mise en œuvre de mesures de distanciation physique, en condamnant un siège sur deux ; l'obligation de porter un masque de protection dans les bus et au niveau des arrêts ; la condamnation de la porte avant dans les Tram'Bus (les usagers utilisant les autres portes)[4],[5].

Sentiment d'insécurité

Dans la semaine précédant cette affaire, trois agressions ont lieu sur différentes lignes du réseau Chronoplus[M 4]. Certains chauffeurs se disent alors « choqués mais pas étonnés », en pointant « le manque de sécurité sur les lignes de Tram'Bus et les tensions quotidiennes avec les usagers »[6].

Le fait divers

Philippe Monguillot conduit le Tram'Bus no 814 de la ligne T1, du réseau Chronoplus (ici, photographié fin 2019).

Philippe Monguillot, 58 ans, est chauffeur de bus dans l'agglomération du Pays basque. Le dimanche , il ne travaille normalement pas. Cependant, il accepte de remplacer l'un de ses collègues[M 5] et prend donc son service en conduisant le Tram'Bus no 814 du réseau Chronoplus[7].

Alors qu'il effectue son dernier trajet de la journée[M 6], en direction de Biarritz, trois hommes montent dans son bus au niveau de l'arrêt « Gare de Bayonne », dont l'un avec un chien. Le chauffeur poursuit sa route jusqu'à l'arrêt « Balishon », aux alentours de 19 h, où les trois individus sont rejoints par un quatrième homme[8].

Philippe Monguillot décide alors de marquer l'arrêt, sort de sa cabine et se dirige vers le fond du bus. Il désire contrôler le titre de transport de l'homme qui vient de monter et demande aux autres de porter leur masque de protection, obligatoire à bord[9]. À ce moment-là, des insultes sont proférées et une altercation éclate[Note 1]. Tous les protagonistes se retrouvent à l'extérieur du bus et Philippe Monguillot est frappé plusieurs fois, notamment au niveau du haut du corps et de la tête. Les quatre agresseurs présumés prennent alors la fuite, laissant la victime inconsciente au sol[8],[10],[11].

Les premiers soins sont prodigués par un pompier volontaire témoin de la scène[12]. Les secours sont rapidement prévenus et le chauffeur est conduit au centre hospitalier de la Côte Basque[13]. Son pronostic vital est alors engagé[14], puis ce dernier est annoncé comme étant en état de mort cérébrale[15].

Le , soit cinq jours après l'agression, la famille et les médecins s'accordent pour arrêter les soins. À 17 h 30, Marie, l'une de ses filles annonce à une correspondante de l'AFP : « Nous avons décidé de le laisser partir. Les médecins étaient pour et nous aussi ». Son épouse, Véronique, l'annonce au même moment sur les réseaux sociaux, en ces mots : « Mon époux s'est éteint à 17H30, RIP mon amour. »[16],[17].

Enquête ( à )

L'enquête est confiée au commissariat de police de Bayonne[6]. Le lendemain des faits, soit le , un appel à témoins est lancé, à la recherche de « toute personne ayant pris la ligne T1 entre la gare de Bayonne, où sont montés les suspects, et l'arrêt Balishon entre 19 h et 19 h 15. »[18].

Profil des mis en examen

Le dimanche soir, une première personne est interpellée près du lieu de l'agression et placée en garde à vue. Trois autres, retrouvées dans un appartement du quartier « Balishon », le sont dans la matinée du , et une cinquième, qui se trouvait également dans l'appartement, à la mi-journée[6],[19],[25]. Lundi soir, la garde à vue de quatre des cinq individus est prolongée, le cinquième homme, mineur, est relâché[26].

Wyssem M. et Maxime G.

Wyssem M. et Maxime G.[Note 2], âgés de 22 et 23 ans (âges non respectifs), sont les principaux mis en cause. Arrêtés le et mis en examen deux jours plus tard pour « tentative d'homicide volontaire », ils sont placés en détention provisoire. À la suite du décès de Philippe Monguillot, le , les faits qui leur sont reprochés sont requalifiés en « homicide volontaire sur un agent de réseau de transports publics ». Jérôme Bourrier, procureur de la République de Bayonne, expliquant qu'il s'agit d'une circonstance aggravante[31].

Le , la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Pau rejette la demande de remise en liberté, formulée une semaine plus tôt[32], par l'homme de 23 ans poursuivi pour « homicide volontaire »[33],[34],[35]. Le , ce même individu demande une nouvelle fois sa remise en liberté. Il estime n'avoir porté que des coups « légers », expliquant aussi qu'il « [avait] essayé d'empêcher ça, [et avoir] tout fait pour les séparer »[36]. Véronique Monguillot a réagi, en déclarant : « avec mes filles, nous trouvons cette demande de liberté aberrante, intolérable ». Dans la foulée, l'association Philippe Monguillot a d'ailleurs lancé une pétition, s'opposant à la remise en liberté du prévenu[37]. Trois jours plus tard, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Pau rejette cette demande. Le mis en cause reste alors incarcéré[38].

Mohammed Akrafi

Mohammed Akrafi[Note 2], âgé de 34 ans, est qualifié comme « l'hébergeur de Balishon » par le quotidien Sud Ouest[27]. Il est arrêté le et mis en examen deux jours plus tard pour « non-assistance à personne en danger » et « soustraction d'un criminel à une arrestation et aux recherches ». Il est placé en détention provisoire.

Le , il est remis en liberté et placé sous contrôle judiciaire, quatre mois étant la durée maximum de placement en détention pour les faits reprochés[39],[40].

Cependant, quelques jours plus tard, le , il est à nouveau placé en détention provisoire. Ce dernier, interpellé la veille, est suspecté de « violences aggravées » sur la femme qui l'a hébergé à sa sortie de prison. En outre, il n'aurait pas respecté les mesures de sa libération conditionnelle, qui lui interdisait de se trouver dans la ville de Bayonne. Celui-ci est jugé en comparution immédiate, le lundi [41],[42],[43]. Remis en liberté mi-, il est une nouvelle fois arrêté le pour « vol et rébellion », après avoir tenté de subtiliser le blouson, la carte bancaire et le portefeuille d'un livreur et insulté les policiers qui venaient de l'interpeller. Jugé en comparution immédiate quatre jours plus tard, une expertise psychiatrique est ordonnée, entraînant le renvoi du jugement au . En l'attente, Akrafi est de nouveau placé en détention[44]. Il est a nouveau incarcéré puis libéré et ainsi de suite, jusqu'au , où il est à nouveau jugé en comparution immédiate par le tribunal judiciaire de Bayonne. À cette date, il compte 27 condamnations sur son casier judiciaire et comparaît pour des faits de vol. Il est condamné à dix mois de prison ferme[45].

Quatrième individu

Un quatrième individu, âgé de 38 ans, est arrêté le et mis en examen deux jours plus tard pour « non-assistance à personne en danger ».Il est placé en détention provisoire.

Le , il est remis en liberté et placé sous contrôle judiciaire, quatre mois étant la durée maximum de placement en détention pour les faits reprochés[39],[40].

Plainte pour diffamation et dénonciation calomnieuse, saisie de l'IGPN

Lundi , Mourad, un bayonnais de 29 ans, décide de porter plainte contre X pour « diffamation » et « dénonciation calomnieuse », ce dernier ayant vu sa photo être diffusée sur les réseaux sociaux, le présentant, à tort, comme l'un des agresseurs de Philippe Monguillot. Rapidement épinglé par plusieurs personnalités politiques d'extrême droite, le cliché est notamment relayé sur Twitter, par Marine Le Pen, Jordan Bardella, ou encore Damien Rieu[46],[47],[48],[49].

Le , Jérôme Bourrier, procureur de la République de Bayonne, annonce l'ouverture d'une enquête préliminaire et la saisie de l'inspection générale de la Police nationale (IGPN)[50]. En effet, il explique qu'il s'agit de « savoir comment et par qui la photo a fuité et s'est retrouvée diffusée les réseaux sociaux », détaillant que le cliché, pris au commissariat de Bayonne pour une affaire antérieure et sans rapport, est « issu d'un fichier Traitement d'antécédents judiciaires (TAJ) »[51],[52].

Le lendemain, alors invitée sur France 2, Marine Le Pen déclare : « Je suis évidemment désolée pour cet homme qui, s'il est innocent, (s'est) retrouvé dans cette situation », ajoutant que son « community manager a commis une erreur de rapidité ». Elle demande cependant aux médias de « donner des noms »[53],[54],[55].

Condamnation pour incitation à la violence

Le lundi , Anastasia, une jeune bayonnaise de 33 ans est condamnée à deux mois de prison, 1 000  d'amende, 600  de dommages-intérêts et 400  pour la société Keolis, par le tribunal correctionnel de Bayonne, pour « incitation à la violence ». Cette dernière avait posté, sur sa page Facebook, trois jours après l'agression de Philippe Monguillot : « Ça veut faire les cowboys Chronoplus et ça fini au paradis. Et oui le BAB se remplit… ce ne sera pas le premier mort [sic] ». Celle-ci a refusé de s'expliquer lors de l'audience[56],[57].

Deux versions du déroulement des faits

Le , Mes Thierry Sagardoytho et Chloé Irigoin-Carricaburru, avocats de l'un des accusés, mis en examen pour homicide volontaire, remettent en cause la version avancée jusqu'alors. En effet, ces derniers indiquent avoir pu visionner les images de vidéosurveillance montrant la scène d'1 min 40 s à l'intérieur et à l'extérieur du Tram'Bus. Selon eux, le chauffeur de bus se rend à l'arrière du véhicule, puis après quelques mots, assène un violent coup de tête à leur client. Ce dernier, dans un premier temps sonné, réagit en s'acharnant sur le conducteur et le laissant effectivement au sol. Tout en indiquant qu'ils « ne [renient] pas la gravité des faits » et que la réaction de leur client est « à l'évidence disproportionnée », ces derniers désirent une instruction « à charge mais aussi à décharge »[58],[59],[60],[61]. En outre, il leur semble que le non-port du masque n'est pas le point de départ de l'altercation, car si les images montrent effectivement les accusés sans masque, elles laissent apparaitre que d'autres usagers ne le portent pas non plus au moment des faits[62].

Le corps de Philippe Monguillot est autopsié le jeudi à Bordeaux[63]. Le , la défense indique, au regard du rapport, être en mesure d'affirmer que « la mort du chauffeur du bus est consécutive à sa chute au sol et non au coup de poing reçu ». Expliquant en détail que : « Ce rapport n'accrédite en aucune manière la thèse d'un geste meurtrier volontaire. Il permet de constater que [Philippe Monguillot] est tombé au sol par l'effet d'un seul coup de poing. Un coup porté au visage, de face. Et ce n'est pas ce coup de poing qui l'a plongé dans le coma mais la chute au sol. »[64],[65],[66],[67].

Au regard de tous ces éléments, les avocats de la défense entendent demander la requalification des faits, passant d'« homicide volontaire sur un agent de réseau de transports publics » à « violences volontaires ayant entraîné la mort sans l'intention de la donner »[64],[68],[69].

Reconstitution judiciaire

Le vendredi , une reconstitution judiciaire est organisée. Durant environ 4 h 30, la scène est rejouée au niveau de l'arrêt « Balishon », où la circulation est coupée. Les quatre accusés sont présents accompagnés de leurs avocats, de même que l'avocat de la famille Monguillot, la juge d'instruction en charge de l'affaire et le procureur de la République de Bayonne. Les avocats des parties déclarent à l'issue de celle-ci[70],[71],[72] :

  • pour Mes Thierry Sagardoytho et Chloé Irigoin-Carricaburru (avocats de l'un des accusés) : « Il y a deux scènes bien distinctes qui se déroulent à l'extérieur du Tram'Bus. L'une avec le second mis en examen qui est impliqué, et à notre humble avis ce sont des coups et blessures, des violences délictuelles. Et puis un second épisode sur la plateforme où il y a un suspect, le jeune qui reconnaît ces faits, à l'occasion duquel il donne un coup qui va faire tomber M. Monguillot au sol et provoquer les conséquences dramatiques que l'on sait. […] Depuis le début ce jeune a clamé qu'il n'avait aucune intention de tuer cet homme, il le regrette, il l'a encore dit aujourd'hui à de nombreuses reprises. »[M 7] ;
  • pour Me Alexandre Novion (avocat de la famille Monguillot) : « Moi je trouve que la vérité a progressé, un certain nombre d'éléments se sont finalement manifestés autrement, et nous permettent d'avoir une valeur ajoutée dans ce dossier, je crois qu'on s'approche vraiment de la vérité. Le dossier tel que je le voyais, les auteurs tels que je pouvais les envisager dans la lecture du dossier, ont été lors de cette reconstitution à la hauteur de l'image qu'ils ont montré à travers les faits dont ils se sont rendus coupable. ».

Fin de l'instruction et procès ( - )

L'enquête est close mi-, un procès pouvant se tenir devant la cour d'assises des Pyrénées-Atlantiques à Pau avant la fin de cette même année[73].

Le parquet de Bayonne livre son réquisitoire définitif le . Il retient la qualification d'« homicide volontaire aggravé » (le meurtre, en réunion, d'une personne chargée de mission publique dans un transport collectif en étant les circonstances aggravantes) pour Wyssem M. et Maxime G. La qualification de « non-assistance à personne en danger » et « soustraction d'un criminel à une arrestation et aux recherches » pour avoir hébergé les agresseurs présumés, pour un troisième homme. Enfin, la relaxe pour le quatrième homme mis en examen, n'ayant pas prix part active dans les violences[29],[74],[75].

La juge d'instruction décide finalement de requalifier les faits. Les deux auteurs principaux sont poursuivis pour « violences volontaires en réunion ayant entraîné la mort sans l'intention de la donner », et ainsi jugés devant la cour criminelle des Pyrénées-Atlantiques. Un troisième homme n'est poursuivi que pour « soustraction d'un criminel à une arrestation et aux recherches » pour avoir hébergé les agresseurs présumés, la qualification de « non-assistance à personne en danger » disparaît. Enfin, le quatrième homme échappe aux poursuites. La famille Monguillot, partie civile, ainsi que le parquet de Bayonne ont fait appel de cette décision[76],[77]. Véronique Monguillot a réagi au micro d'RTL, déclarant notamment « C'est le monde à l'envers, ce n'est pas le procès des accusés mais celui de mon époux »[78], évoquant aussi « un coup de tonnerre », « comme une gifle […] un énorme coup de poing » face à Laurence Ferrari sur CNews[M 8]. Le , les débats ont lieu devant la chambre de l’instruction de la cour d'appel de Pau, pour savoir quelle qualification retenir. La décision est attendue le de la même année[79].

Réactions et hommages

Des fleurs sont déposées au niveau de l'arrêt de bus « Balishon », lieu de l'agression.

Ce fait divers a provoqué un vif émoi, tant au niveau local que national. Il a d'ailleurs été évoqué par des médias anglais, que sont notamment BBC News[80] ou le Daily Mail[81], par des médias américains, notamment CNN International[82] ou NBC News[83], par des médias espagnols, notamment ABC[84] ou La Vanguardia[85], ou encore des médias italiens, avec il Fatto Quotidiano[86] ou encore, La Repubblica[87].

Dès le lendemain de l'agression, des fleurs sont déposées au niveau de l'arrêt de bus « Balishon »[88].

De la famille Monguillot

Dès le lendemain de l'agression, la famille de Philippe Monguillot a accepté de témoigner publiquement.

Véronique, sa femme, indique au micro d'RTL : « On nous l'a enlevé, on a rien demandé, il a été travailler et il a trouvé la mort. », ajoutant qu' « on ne peut pas enlever la vie de quelqu'un pour un ticket de transport ». « Imaginez la souffrance quand il a vu tous ces gens s'acharner sur lui […]. Quand j'ai vu sa tête, je me suis dis qu'il avait dû souffrir le martyr. »[89]. Au micro du journal de 20 heures de TF1, celle-ci explique : « J'ai pleuré, pleuré… Et aujourd'hui, je pleure beaucoup moins. J'ai une colère en moi, une haine… J'ai promis à Philippe de le venger. Il faut vraiment que la justice se rende compte de la gravité qui est extrême et qu'elle punisse ces inhumains au maximum. »[90].

Sa fille, Marie, décrit à Sud Ouest, un « un père cool et grande gueule, mort pour un ticket »[91].

De ses collègues

Les collègues de la victime ont aussi tenu à témoigner. Notamment Joseph Uhart, délégué syndical FO, qui explique : « C’était un bon gars, entier. Il ne supportait pas l’injustice. ». Jean-Philippe Paulmier, délégué syndical CFDT, indique, pour sa part : « J’ai dû me rendre sur place. J’ai vu mon collègue à terre sur le trottoir, les gens choqués autour. C’était un réel déchaînement de violence. Ils l’ont tué. »[92]. Denis Lambert, chauffeur retraité témoigne : « C’était un garçon très sérieux au travail, très gentil, irréprochable. C’était pratiquement un frère, on a perdu un frère. », ajoutant que « c’est quelqu’un qui avait des convictions, des règles dans la vie, notamment la politesse, et ce soir-là, il a voulu les faire respecter. Il n’avait pas peur, c’était un costaud. ». Enfin, tous s'accordent à décrire un homme « sympa, souriant, convivial »[93].

De personnalités

Diverses personnalités ont réagi publiquement à l'affaire, notamment via Twitter, après le décès du chauffeur. Parmi elles[94] :

  • Jean-Luc Reichmann, animateur de télévision : « Une famille brisée au nom de quoi !?… Je suis bouleversé par tant de violence et de lâcheté. Je continuerai à me battre, à vos côtés tant que je le pourrai, et à dénoncer toute forme de violence. » ;
  • M. Pokora, chanteur : « Triste... Je salue la dignité et le courage de madame Monguillot et ses enfants. Que justice soit faite, là aussi. » ;
  • Éric Naulleau, essayiste : « Philippe Monguillot assassiné par la lâcheté et la sauvagerie pour avoir voulu faire son travail. Que son nom reste dans nos mémoires. » ;
  • Pierre Ménès, journaliste sportif : « Toutes mes condoléances. Maintenant il faudrait que ce meurtre prenne la résonance qu’il mérite dans la société. L’indignation à géométrie variable n’est pas admissible. ».

Des personnalités politiques ont aussi réagi à l'affaire. Notamment[95],[96] :

  • Jean Castex, Premier ministre : « Le décès de Philippe Monguillot, lâchement agressé à Bayonne pour avoir accompli son travail, nous touche en plein cœur. La République reconnaît en lui un citoyen exemplaire et ne l’oubliera pas. La justice punira les auteurs de ce crime abject. » ;
  • Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur : « J'adresse mes sincères condoléances à la famille, aux proches et aux collègues de Philippe Monguillot, chauffeur de bus violemment agressé dimanche dernier à Bayonne. Cet acte odieux et lâche ne doit pas rester impuni. » ;
  • Olivier Faure (PS) : « Émotion et colère. Condamnation totale des agresseurs de cet agent, qui faisait simplement son boulot et assurait un service public. La lâcheté en bande et la bêtise ne sont pas des circonstances atténuantes. » ;
  • Christian Estrosi (LR) : « Toutes mes pensées vont vers la famille, les proches et les collègues de Philippe Monguillot, le chauffeur de bus tabassé à [Bayonne], décédé des suites de ses blessures. Cet acte barbare appelle les sanctions les plus sévères à l'encontre des 4 auteurs. » ;
  • Xavier Bertrand (ex-LR) : « Tué pour avoir simplement voulu faire respecter les règles. Ce meurtre ne doit pas rester impuni. Les condamnations doivent être exemplaires et les peines vraiment exécutées » ;
  • Jean-Luc Mélenchon (LFI): « Deuil affligé après la mort du chauffeur de bus bayonnais. Ses assassins nous révulsent. Puissent les autorités être plus soucieuses du sort des gens qui font fonctionner ce pays à leur poste de travail. » ;
  • Marine Le Pen (RN) : « Le chauffeur du bus massacré à [Bayonne] par des racailles est mort des suites de ses blessures. Je partage la douleur immense et la grande colère de ses proches. L’heure est au sursaut et à la révolte face à cette sauvagerie, pas au renoncement et à l’habitude. ».

Le , Florence Lasserre, députée des Pyrénées-Atlantiques, rend hommage à Philippe Monguillot au sein de l'Assemblée nationale[97].

Cagnottes en ligne

Plusieurs cagnottes participatives en ligne sont lancées dès le lendemain des faits. Une première par Mélanie, l'une des filles de Philippe Monguillot ; une autre par ses collègues du réseau Chronoplus, enfin, une par les conducteurs du réseau palois Idelis. Au , elles cumulent respectivement 16 500 , 5 800  et 840 [98].

Antonin Ferreira, alors candidat de l'émission Les Douze Coups de midi diffusée sur TF1 au moment des faits, décide de reverser une partie de sa cagnotte, soit 500 , pour les familles de Philippe Monguillot et Mélanie Lemée, une gendarme fauchée lors d'un contrôle routier, indiquant que : « Personne ne devrait mourir pour le simple fait d’exercer son devoir et son travail. Ils sont chacun devenus les symboles de la violence quotidienne exacerbée que subissent beaucoup de Français, et que nous ne vaincrons qu’unis, mobilisés et solidaires. »[99],[100],[101].

Marche blanche et minutes de silence

Le mercredi à 19 h 30, soit trois jours après les faits, une marche blanche est organisée dans la ville de Bayonne, à l'appel de la famille de la victime. Celle-ci s'élance de l'arrêt de bus « Balishon », lieu de l'agression, pour aller jusqu'au centre hospitalier de la Côte Basque, où se trouve Philippe Monguillot, toujours en état de mort cérébrale. Selon la police, quelque 6 000 personnes y participent[102],[103],[104],[105].

Au même moment, dans toute la France, plusieurs réseaux de transports sont mis à l'arrêt, permettant aux personnels et usagers d'observer une minute de silence, notamment via un appel de l'intersyndicale nationale des transports publics urbains de voyageurs[106],[107],[108],[109]. C'est entre autres le cas dans les réseaux suivants :

Obsèques

L'église Sainte-Croix de Bayonne, ici photographiée en 2012.

Les obsèques de Philippe Monguillot se déroulent le à 14 h 30, en l'église Sainte-Croix de Bayonne[144],[145]. Le réseau Chronoplus est mis à l'arrêt toute la journée et les chauffeurs des réseaux connexes (Hegobus, Car Express et Proxi'bus) peuvent s'arrêter entre 14 h 30 et 15 h 30[146],[147]. Entre 800 et 1 000 personnes y assistent, notamment Marlène Schiappa, ministre déléguée chargée de la Citoyenneté, ou encore Jean-René Etchegaray et Claude Olive, maires de Bayonne et d'Anglet. Ses collègues sont vêtus d'un tee-shirt blanc et d'un brassard noir. Un écran géant et deux cent chaises sont disposées à l'extérieur de l'église[148],[149],[150],[151]. Peu avant les obsèques, Marc Aillet, évêque de Bayonne, présente ses « sincères condoléances » aux proches de la victime, ajoutant qu'il « formule le souhait que cessent ces violences intolérables et que chacun assume ses responsabilités pour que la paix, qui est la tranquillité de l’ordre, règne en notre ville et dans notre pays »[152].

Au cours de la cérémonie, le chant traditionnel basque Agur Jaunak est entonné. L'abbé Jean-Marc Lavigne  qui a marié Véronique et Philippe et baptisé leur trois filles  évoque une « attaque ignoble » et « une grande injustice », avant que la femme et les filles du défunt ne prennent la parole. La chanson Understand de George Michael est ensuite diffusée[153],[154],[155],[156].

Au même moment, comme quelques jours plus tôt lors de la marche blanche, plusieurs réseaux de transport ont tenu a rendre un dernier hommage à Philippe Monguillot. C'est notamment le cas à Marseille, où les véhicules de la RTM marquent un temps d'arrêt à 14 h 30, afin d'observer une minute de silence[157]. À Lyon, plusieurs agents de la Sytral arborent un ruban noir[158],[159], comme les agents de Citéa à Valence[160]. Enfin, à Pau, les agents du réseau Idelis marquent l'arrêt le temps des obsèques et observent une minute d'applaudissements[161].

Pose d'une plaque commémorative

Avec l'accord de la famille de Philippe Monguillot, la mairie de Bayonne fait apposer une plaque commémorative sur un lampadaire, situé à proximité de l'arrêt Balishon. Cette dernière est dévoilée le , en présence de la famille de la victime et d'élus, notamment Jean-René Etchegaray, maire de Bayonne et Claude Olive, maire d'Anglet et président du syndicat des mobilités de l'agglomération[162],[163],[164].

Création d'une association

Au début d'année 2021, la famille de la victime créé l' « Association Philippe Monguillot », qui a pour but d'aider des chauffeurs victimes d'agression, qu'elle soit physique ou verbale. « Nous voulons pouvoir nous constituer partie civile pour tous les procès éventuels, nous voulons que ces gens-là se sentent aidés et soutenus […] nous allons intervenir, mener des actions sur le terrain pour défendre les chauffeurs de bus (…). Nous demandons notamment à ce qu'un plexiglas recouvre tout le poste de conduite des chauffeurs de bus ou de tram. », explique notamment Véronique Monguillot, présidente de l'association[165],[166]. L'association compte plusieurs délégués régionaux répartis sur le territoire[M 9].

En octobre de la même année, l'association distribue gratuitement, à tous les chauffeurs du réseau Chronoplus, des porte-clés anti-agression, lesquels produisent un fort bruit (environ 140 dB) s'ils sont déclenchés par leur détenteur, permettant ainsi d'alerter les personnes se trouvant aux alentours. Elle se propose aussi d'envoyer gratuitement ce dispositif à tous les chauffeurs adhérents[167].

Le , un tournoi de football est organisé à La Cadière-d'Azur, en soutien à l'association. À cette date, celle-ci revendique 32 000 adhérents[168].

Lâchers de ballons

Le , soit un an jour pour jour après le décès de Philippe Monguillot, près de 200 personnes se réunissent au pied de la croix de Mouguerre pour lui rendre hommage. Tous vêtus de blanc, la famille de la victime, d'anciens collègues, des membres de l'« Association Philippe Monguillot » et des anonymes y participent. Un lâcher de ballons termine la cérémonie[169],[170],[171]. Dans d'autres localités, un lâcher de ballons est aussi organisé. C'est notamment le cas à Habsheim[172], ou encore à Bourg-en-Bresse[173].

Conséquences

Droit de retrait et renforcement de la sécurité

Le lendemain de l'altercation, le , dès 5 h du matin, les chauffeurs du réseau Chronoplus exercent leur droit de retrait, jugé « totalement légitime » par la direction. À 11 h, un entretien a lieu entre la direction, les syndicats, Jean-René Etchegaray, maire de Bayonne et Claude Olive, président du syndicat des mobilités, au cours duquel les élus promettent des « mesures rapides » et évoquent un « acte de barbarie ». Une cellule d'aide psychologique est mise en place au sein de l'hôpital de Bayonne, à destination du personnel Chronoplus[174],[175].

Le mardi , Jean-Baptiste Djebbari, alors Ministre des Transports, se rend à Bayonne pour rencontrer le personnel Chronoplus et tient à apporter « tout son soutien » à la famille de la victime. Il indique que dans un premier temps, « il faut que l'activité reparte pour les usagers comme pour le personnel avec une sécurité renforcée », et que dans un second temps « [il faudra] mieux cibler les moyens et les tensions, et ça doit se faire au plan local avec les agents et l'opérateur »[176],[177].

Des agents de sécurité disposent d'un véhicule comme celui-ci (ici, photographié en 2021 dans le dépôt de la Marouette), afin d'intervenir en tous points du réseau.

Le vendredi , les représentants du personnel signent un accord avec Keolis, afin de reprendre le travail dès le lundi . Cet accord prévoit notamment la présence d'un agent de sécurité dans tous les Tram'Bus (de jour comme de nuit), ainsi que dans tous les bus assurant un service de nuit. Il prévoit aussi le renforcement de la sécurité, par la présence d'une équipe d'agents véhiculés, pouvant intervenir en tous lieux, ainsi que l'amélioration du système de communication entre les chauffeurs et le poste de commande, notamment par la remise en route d'une antenne-relais à Saint-Pierre-d'Irube, ainsi que l'utilisation provisoire de talkies-walkies[178],[179],[180],[181].

Le , Gérald Darmanin, alors ministre de l'Intérieur, se rend à Bayonne, où il rencontre la famille du défunt et promet des mesures « pour les chauffeurs (…) de toute la France ». Il se rend aussi à la mairie et à la sous-préfecture, pour y rencontrer élus et forces de sécurité, ainsi qu'au dépôt Chronoplus pour échanger avec le personnel. Il dénonce alors « des actes barbares qui n'ont aucune excuse » et ajoute que « la solution c'est de réaffirmer l'autorité ». Il indique enfin que « jamais comme ministre de l'Intérieur, jamais le Président et le Premier ministre ne pourront laisser se banaliser une violence gratuite, inacceptable »[182],[183],[184].

Le , une convention pour sécuriser le réseau Chronoplus est signée par : Éric Spitz, préfet des Pyrénées-Atlantiques ; Jérôme Bourrier, procureur de la République de Bayonne ; Jean-René Etchegaray, Claude Olive et Maider Arosteguy, maires de Bayonne, Anglet et Biarritz ; et la société Keolis. Celle-ci prévoit la géolocalisation de tous les bus, en temps réel par la police nationale, qui peut aussi écouter les discussions des chauffeurs, et ainsi intervenir plus rapidement. Elle prévoit aussi la formation de tous les agents par la direction départementale de la Sécurité publique[185],[186],[187],[188]. Le , cette convention est étendue à l'ensemble du réseau Txik Txak, après une signature conjointe des préfectures des Pyrénées-Atlantiques et des Landes, des maires de Bayonne, Anglet, Biarritz et Tarnos, des représentants des tribunaux judiciaires de Bayonne, Pau et Dax, ainsi que de tous les exploitants du réseau[189],[190].

Affaires liées

Le , un homme de 25 ans est placé en garde à vue à Saint-Jean-de-Luz. Au cours de la nuit, ce dernier a emprunté l'une des lignes du réseau Hegobus et s'est endormi, ce qui lui a fait manquer son arrêt. Lorsque le chauffeur le réveille au niveau du terminus, l'homme, en état d'ébriété, lui lance plusieurs projectiles et lui assène un coup de pied, avant d'indiquer : « Tu finiras comme ton collègue de Bayonne »[191].

Le , un Landais de 32 ans est placé en garde à vue à Dax. Alors qu'il monte dans un bus à Montfort-en-Chalosse, le chauffeur lui demande de porter un masque. Énervé et ivre, l'homme l'insulte et le menace de mort en faisant référence à cette affaire[192].

Notes et références

Notes

  1. Le déroulement exact des faits est remis en cause (voir la section Deux versions du déroulement des faits).
  2. Après que le nom complet de Mohammed Akrafi ait été donné par le quotidien Sud Ouest le [27] et malgré une demande de Marine Le Pen, formulée aux médias, de « [donner] les noms », au cours d'une interview pour France 2 cinq jours plus tard[28] (voir cette section) ; ce n'est que le , que les noms partiels des deux principaux mis en cause (Wyssem M. et Maxime G.) sont évoqués pour la première fois dans La Nouvelle République des Pyrénées[29]. Selon le site Arrêt sur images, ceci s'explique à la fois par le choix de certaines rédactions de ne plus nommer les suspects, mais aussi par la réticence de plus en plus forte de la police et la justice de révéler les identités des mis en cause[30].
  3. Par ordre d'apparition dans la vidéo : le départ de la marche au niveau de l'arrêt de bus « Balishon » (lieu de l'agression) ; la remontée de l'allée Paulmy ; l'arrivée au niveau de l'entrée de l'hôpital (lieu de prise en charge de Philippe Monguillot) ; applaudissements et prise de parole de Véronique Monguillot (2) ; arrivée à l'arrière de l'hôpital (3), où se retrouvent la famille de la victime, les participants à la marche, ainsi que des élus, tels que Jean-René Etchegaray (maire de Bayonne), ou encore Emmanuel Alzuri (maire de Bidart). Ci-après, la retranscription de la prise de parole de Véronique Monguillot :
    « On était dans un resto, voilà. À Bayonne, ma vie, notre vie. […] plein de choses. C'est Manon, au milieu, qui a pris la photo et qui est avec nous. Voilà. Les yeux parlent, pas besoin de se parler, avec le regard. Sacré mec ! Il est là, de toute manière, il est là, il est là… faut bien se dire qu'il est là. Il me manque, c'est normal, mais il est là. 28 ans, 27/28 ans tous les deux. Trois filles, trois beautés, trois caractères différents. Comblés en fait, complètement, à tellement de niveaux. Aujourd'hui, il y a pas beaucoup de couples qui tiennent autant d'années, vraiment, il y en a très peu. On a dérapé, comme j'ai pu le dire, on a fait du grand n'importe quoi, mais on a été solides. Tu te rappelles ce qu'on s'est dit ? « Jusqu'au bout, jusqu'au bout ! » Alors là, il faut tenir. Moi je suis prête, je tiens, pour toi. Pour toi, pour moi. Voilà. Mon mari, mon mec on le touche pas ! [rires et applaudissements]. »
  4. De gauche à droite, se trouvent Marie, Véronique, Mélanie et Manon Monguillot. Véronique tient un portrait d'elle et de son mari Philippe.
  5. La plaque commémorative comporte les inscriptions suivantes : « Hommage à Philippe Monguillot. Chauffeur de bus bayonnais, agressé en ce lieu le dimanche , dans l'exercice de ses fonctions, et décédé le vendredi , des suites de cette agression. ».

Médiagraphiques

  1. Morandini 2020, 12 min.
  2. Morandini 2020, 5 min 35 s.
  3. Morandini 2020, 6 min 14 s.
  4. Sarrade 2021, 18 min 15 s.
  5. Hanouna 2020, 2 min 10 s.
  6. Morandini 2020, 9 min.
  7. Sagardoytho 2021.
  8. Ferrari 2022.
  9. Pujadas 2021, 1 h 27 min 4 s.

Autres

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Voir aussi

Médiagraphie

Véronique Monguillot aux micros de France Bleu Pays basque, Europe 1, TF1 ou encore RTL, le .

(Cette section répertorie des médias d'une durée égale ou supérieure à cinq minutes. Les sujets plus courts, présentés dans des journaux télévisés notamment, ne sont pas listés.)

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