Abbaye de la Roë
L’abbaye de la Roë est un établissement religieux augustinien de chanoines réguliers, situé dans le sud-ouest de la Mayenne, dite Mayenne angevine en raison de sa situation géographique plaçant ce lieu dans le Haut-Anjou. L'abbaye est à 33 kilomètres de Château-Gontier et de Laval, et à environ 60 kilomètres de Rennes et d'Angers.
Abbaye de La Roë | |||
Fondation | 1096 | ||
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Protection | Classé MH (1846, église) Inscrit MH (1974) |
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Localisation | |||
Pays | France | ||
Région | Pays de la Loire | ||
Département | Mayenne | ||
Commune | La Roë | ||
Coordonnées | 47° 53′ 45″ nord, 1° 06′ 37″ ouest | ||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Pays de la Loire
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Histoire
L'absence de localités de noms anciens[1] montrerait que tout le territoire proche de la Roë est de défrichement récent. Le nom primitif de l'abbaye, Ecclesia de Bosco est ainsi expliquée au Cartulaire noir de Saint-Maurice-d'Angers[2] : Sita est in locis palustribus atque sylvestribus unde ipsa ecclesia de Bosco nominatur, 1131-1139. Outre l'adjectif Rotensis qui est assez fréquent, on trouve aussi : Coenobium Rotanum, 1588[3]
Robert d'Arbrissel
Peu avant la fin du XIe siècle, Robert d'Arbrissel fait siens les principes de pauvreté prônés par Grégoire VII. Cédant à son goût pour la vie solitaire, il va vivre en ermite dans la forêt de Craon, en Anjou à proximité de la Bretagne et de son village d’origine, vers 1091.
Le (n. s.), le pape Urbain II, qui a lancé, un an auparavant, l’appel à la première croisade, était à Angers, accompagné de nombreux prélats, Hugues de Die, archevêque de Lyon ; Amat d’Oloron, archevêque de Bordeaux ; Yves de Chartres, évêque de Chartres ; Hoël, évêque du Mans, et des plus nobles seigneurs de la région. Robert d'Arbrissel se trouva à cette illustre assemblée ; il avait prêché la veille devant le pape à la consécration de l'église de Saint-Nicolas d'Angers. Geoffroy de Mayenne, évêque d'Angers, le reçut dans sa chambre avec Renaud Ier de Craon, fils de Robert le Bourguignon, seigneur de Craon, et ses fils. C'est là qu'eut lieu la concession de sept masures dans la forêt où les chanoines purent s'établir en paix.
Il s'y voit bientôt entouré d'une foule d'anachorètes attirés par la renommée de ses vertus et de la sainte austérité de sa vie. D'ermites, ils devinrent cénobites sous la direction de leur chef, qui leur donna la règle des chanoines réguliers récemment réformée et refondue par Yves de Chartres.
Sa réputation de sainteté se répand et de nombreux clercs et laïcs le rejoignent, ce qui conduit à créer des logements qui deviennent l’abbaye de la Roë. Il les partage en trois colonies, se charge d'en gouverner une, et confie les autres à Vital de Mortain et Raoul de la Futaie. À Craon il rencontre également d'autres ermites de la région comme saint Alleaume ou Bernard de Tiron.
Fondation
Deux ans plus tard, le , le même évêque d'Angers vint consacrer à La Roë, sous le vocable de Notre-Dame et de saint Jean l'Evangéliste, le premier autel. La foule accourue pour la cérémonie était immense, tant du clergé, de la noblesse, que du peuple. Geoffroy de Mayenne, en profita avant de bénir le cimetière, pour demander au seigneur de Craon quel territoire pouvait être assigné à la nouvelle église, car les chanoines de Saint-Augustin s'adonnaient à la direction des paroisses. Le baron indiqua les limites que l'on sait. Les prêtres de la région donnèrent leur consentement et, la bénédiction faite, l'évêque leur prescrivit de visiter l'église au jour anniversaire de cette cérémonie, coutume qui s'observait encore à la Saint-Marc au XVIIe siècle.
En raison de son exiguïté, la nouvelle paroisse de la Roë ne fut imposée qu'à 3 sols de rente envers la cathédrale ; les chanoines de Saint-Nicolas de Craon eurent quelques compensations pour les dîmes qu'ils perdaient sur ce territoire. Les forestiers fieffés de la forêt renoncèrent plus difficilement à leurs droits, qu'ils prétendaient exercer sur les religieux comme sur les autres habitants de la région. C'était une corporation puissante ; Renaud de Craon ne put que les exhorter à faire œuvre pie en favorisant ses chanoines. Ils obtinrent le privilège de venir avec leurs familles et leurs serviteurs se faire héberger trois fois l'an à l'abbaye, mais en usèrent avec indiscrétion ; pendant 50 ans ce fut un conflit toujours renaissant qui s'assoupit enfin, les religieux ayant promis aux forestiers de les assister dans leurs maladies, et s'ils le désiraient, de leur donner l'habit monastique à l'article de la mort.
Avant de mourir (1101), Renaud de Craon donna encore à sa pauvre abbaye un moulin sur l'Usure et les quatre métairies récemment défrichées des Valayettes dont on indiqua les limites par des entailles faite à la hache sur les arbres.
Construction
On travaillait depuis longtemps à la construction de l'église abbatiale. Enfin, de 1137 à 1139, l'archevêque de Tours, assisté des évêques de la province : Ulger d'Angers, Hamelin de Rennes, Hugues du Mans, Danoald de Saint-Malo ; des plus hauts barons : Guérin de Craon, Guy IV de Laval, Guillaume de la Guerche, Hamon, son frère, etc., consacra l'édifice, probablement le 9 août, car la foire instituée à cette occasion se tint depuis à pareil jour. On continua pourtant de travailler au monument, et les dons se multipliant pour qu'il fût magnifique, ad opus ecclesiae aedificandum tam magnum quam aedificari possit.
L'abbaye et la communauté formée se développent et l'abbaye devient un établissement religieux important en Mayenne.
Prieurés et Paroisses
L'abbaye de la Roë était la première de l'ordre des chanoines réguliers fondée dans la province de Tours ; c'est pourquoi l'abbé y avait le titre de doyen de l'ordre. C'était aussi plus qu'un monastère. Ses chanoines allaient desservir un grand nombre de prieurés ou de paroisses.
Une soixantaine d'églises paroissiales ou de prieurés simples sont soumis à son autorité et à son patronage dans la Bretagne, l'Anjou et le Maine[4]. L'abbaye des chanoines réguliers ainsi constituée, était, on le voit, l'établissement le plus influent du territoire mayennais. Une partie des prieurés et chapelles, trop multipliées pour constituer autant de paroisses, cessèrent successivement d'être desservis par les religieux, mais ils conservèrent assez d'églises paroissiales pour garder, au point de vue religieux, une influence considérable qui s'ajoutait à celle du monastère.
Une des assises tenues par les religieux enquêteurs sous Saint Louis, en 1247, contre les méfaits des officiers royaux, eut son siège à la Roë[5]. En , Jeanne La Coquine, de Notre-Dame-d'Angers se donne à Notre-Dame de la Roë[6]. Le , à Saumur, Charles de Valois, fils du roi de France, Philippe le Hardi, comte d'Anjou signifie aux baillis d'Anjou et du Maine qu'il prend l'abbaye en sa garde[7]. Le , en cour de Saint-Laurent, Colin Savouré, de la Roë, se donne avec ses biens, pour estre l'arme dudit ès prières et ès oraisons que l'on fera en bonne espérance en l'abbaye de Notre-Dame de la Roue et ès priourez.[8]. Le , Yves, évêque de Rennes, au cours de ses visites à Saint-Germain-du-Pinel, atteste que Pierre Lebigot, clerc, a donné un moulin à vent, à Arbrissel[9].
Le en cour d'Angers, Guérin d'Orvaux et Pierre, son fils aîné, de Saint-Martin-du-Bois, remettent aux religieux un homenage de fey et dous res d'aveynne et reçoivent 6 livres en échanges[10]. En juin 1332, Philippe VI, roi de France, à l'exemple de Charles de Valois, comte d'Anjou, son père et des rois de France, prend l'abbaye en son especial garde[11].
Guerre de Cent Ans (1337-1453)
Le , Foulques de Mathefelon, évêque d'Angers est à la Roë[12]
La guerre de Cent Ans causa des ruines matérielles immenses mais réparables. Les religieux, qui avaient avancé une somme importante à Jean de la Neuville-Robert, prisonnier des Anglais et mis à grosse rançon, furent heureux en 1372 pour le honneur, obéissance et révérence de noble, puissant et redoubté seigneur monseigneur Bertrand Du Guesclin, connestable de France, qui de sa propre bouche, disent-ils nous en a requis affectoueusement, de recevoir le remboursement du capital de la rente de 20 pipes de vin, 40 setiers de froment, 20 livres en argent, souscrite par le noble écuyer. Ils employèrent cette somme à remette en état plusieurs anciens hébergements et lieux, terres, vignes et autres chose héritaulx, cheux en ruyne tant par les guerres que autrement.
Le à Paris, Charles VI prend les religieux en sa sauvegarde[13].
Georges-Olivier de Pannard est d'abord chanoine régulier de l'abbaye de la Roë, puis en 1439 occupe les fonctions de secrétaire du chapitre de l'abbaye.
Louis XI
La paix faite avec les Anglais, la guerre ne tarda pas à se renouveler entre Louis XI et François II de Bretagne, duc de Bretagne : en profitant d'une trêve jusqu'au , Charles le Téméraire proposait secrètement à François II de Bretagne d'attaquer le royaume de France[14]. En effet, sous prétexte d'un empoisonnement, le duc de Bretagne avait fait prisonnier le confesseur et l'écuyer de cuisine du duc de Guyenne.
Avec son armée puissante, Louis XI en conflit avec Jean II de Valois, passa par Laval; mais il ne s'y arrêta pas et il ne lui fut pas fait de réception solennelle[15]. Le roi, en quittant Laval, se réfugia par l'abbaye de la Roë au mois de pendant que son armée était devant la Guerche. Il occupa Ancenis le , puis le Pouancé à la frontière. Ensuite, le roi retourna aux Ponts-de-Cé pour contrôler le passage de la Loire. Enfin, le , une trêve pour un an fut conclue[16].
Guerres de religion
Pendant les guerres de religion (1562-1598), l'abbaye est ravagée par les protestants. Le mardi [17], une bande de huguenots commandée par René de Scépeaux, seigneur de Gaubert, partie de Craon, tombe sur l'abbaye où il n'était resté que deux ou trois religieux, brûle les livres de chant, une partie des titres, mutile les autels, les statues, le tombeau magnifique de Guy Le Clerc, l'aumônier d'Anne de Bretagne. Apposé en 1523 conformément à ses dernières volontés dans la chapelle de la Magdeleine située dans l'église de la Roë, son tombeau en cuivre, véritable œuvre d'art parée d'un gisant le représentant en évêque, était supporté par quatre piliers de cuivre[18]. Les huguenots y reviennent une seconde fois à la même époque. Le , les troupes d'Henri de Montpensier et du duc de Conti, qui devaient se faire battre le lendemain à la bataille de Craon, passèrent encore à l'abbaye et firent de nouveaux pillages.
Décadence religieuse
La décadence religieuse et l'introduction de la commende furent de pires fléaux. Déjà en 1493, Lézin Cheminard, camérier d'Alexandre VI, avait disputé l'abbaye à Guy Le Clerc, élu par les religieux. À la mort de ce dernier en 1523, le candidat des moines, Michel Richer eut pour compétiteurs : Raoul de la Roussière, Louis de Villeblanche, Georges Macé, qui se disaient co-élus, Pierre Trepereau, Sébastien Labbé, pourvus par dévolu, affirmaient-ils, et Philippe Urault, qui postulait en abbé. L'évêque se prononça pour Trepereau et excommunia Richer, pour avoir porté un chaperon à bourrelé, comme il disoit qu'il estoit tenu. Le grand conseil (Lyon, ) cassa la décision épiscopale et fit donner des lettres de vicariat aux deux prétendants. Michel Richer fut enfin maintenu et installé, suivant l'ancien cérémonial, le , par Jean Bertrand, vicaire de l'archidiacre d'Outre-Maine, qui tenait la bride de son cheval. Mais il fut le dernier abbé régulier. Raoul de la Roussière, que les religieux élurent encore en 1533, renonça à ses droits en faveur d'Étienne Poncher, commendataire. Les religieux n'eurent plus à leur tête qu'un prieur claustral, dont l'autorité était trop précaire pour maintenir la discipline dans les temps calamiteux qui suivirent.
François Le Poulchre, Pierre de Ronsard
De 1573 à 1597, les abbés furent non seulement commendataires, mais de simples prête-noms agissant sous les ordres de François Le Poulchre, seigneur de la Motte-Messemé et de Senonnes, quand lui-même ne traitait pas directement les affaires temporelles de l'abbaye.
Pierre de Ronsard, chroniqueur et aulmonier ordinaire du roy avait une pension de mille livres sur l'abbaye de la Roë. Il jouit de sa rente sur la Roë, jusqu'à la fin de sa vie[19].
Le désordre et la ruine étaient grands à l'abbaye en 1571.
Restauration, Province de Bretagne
L'abbaye fut restaurée au cours du XVIIe siècle et du XVIIIe siècle. En 1601, les prieurs de Saint-Victor et de Saint-Lazare de Paris dressèrent un plan de réforme, confirmé par un arrêt de la cour du parlement du mois de février 1602. Le nouveau règlement semble avoir été inefficace. Enfin, par concordat du , homologué en parlement le , les chanoines réformés de la Congrégation de France, au nombre de neuf, auxquels s'adjoignirent sept des anciens religieux, prirent possession de l'abbaye, qui fit partie de la province de Bretagne.
Un nouveau couvent
Cette mesure procura au monastère un regain de vie religieuse et par la bonne administration des ressources, permit, à la fin du siècle, de reconstruire sur un vaste plan tous les bâtiments claustraux. Ce qu'était l'ancien couvent, l'abbé Angot n'a pu le savoir approximativement que par une montrée qui eut lieu en 1699[20].
Le mardi , le R. P. Rodoyer[21], prieur de Toussaint, employa sa journée à dresser les plans d'un nouveau couvent. Le lendemain, les architectes, maîtres charpentiers et maçons, vinrent lui présenter leur propre travail et un dessin en élévation. La première pierre fut posée le , et le , le prieur bénissait les 2 bâtiments du levant et du midi. On chanta un Te Deum en action de grâces de ce que tout s'était exécuté sans accidents et sans compromettre les ressources de la maison. Le corps de logis servant au début du XXe siècle de presbytère, n'était pas compris, on le voit, dans cette première partie de plan. Il ne tarda pas à être bâti dans le même style que le reste. C'est le mieux conservé. Les angles légèrement saillants sont appareillés en bossage, reliés à une forte corniche. Deux étages très hauts s'élèvent au-dessus des sous-sols, indiqués extérieurement par des bandeaux plats. Des lucarnes à fronton surbaissés éclairent les combles ; fenêtres et portes sont légèrement cintrées. On attribue ce travail à l'architecte Sébastien Simonneau[22] qui restaurait alors le château de Serrant. Outre le presbytère et le bâtiment symétrique, ces deux gros pavillons carrés dont parle Grandet, qui les voyait construire, l'abbaye nouvelle comprenait 2 bâtiments qui formaient une enceinte carrée et dont l'un, celui de l'est, se reliait au transept sud de l'église ; celui-ci a été détruit en 1793. Le chœur monumental effondré en 1795 par la chute du clocher s'est ruiné peu à peu.
Révolution française
Une partie des religieux prêta serment à la Constitution civile du clergé, mais tous furent dispersés et les biens vendus. À la fin de 1791, on voulut réunir à la Roë les religieux du département qui désiraient continuer la vie commune. L'abbaye fut abandonnée pendant la Révolution française.
La bibliothèque, qu'Étienne-Louis Barré avait proposé de cataloguer gratuitement, , le fut incomplètement par Isaac-Clair Royer, secrétaire de la municipalité, qui y mit 7 mois à partir du , mais ne put terminer vu le grand nombre des volumes et la nécessité où il fut de se réfugier à Craon pendant l'occupation de la Roë par les Chouans, .
Aujourd'hui
Après le classement aux monuments historiques de l'église en 1846, et l'inscription de divers éléments des bâtiments conventuels en 1974[23], l'abbaye connaît un regain de vitalité, notamment grâce au développement d'associations locales. Des restaurations ont été effectuées pour conserver des parties romanes et angevines du bâtiment.
Un sentier pédestre permet de découvrir l'abbaye et les douves aux alentours.
Depuis 2007, du mois de mars au mois d'octobre, la messe y est célébrée tous les dimanches dans la liturgie traditionnelle[réf. nécessaire]. En mai 2019, plusieurs vitraux sont détruits par des jets de pierre[24].
Liste des abbés
Abbés réguliers
- Robert d'Arbrissel, 1096-1101 ; ordinairement appelé au loin par d'autres œuvres, il fut supplée par Gaultier Le Petit et Guérin ;
- Quintin assiste Renaud le Bourguignon à l'agonie, le 2 décembre 1101, étant seulement abbé élu ; il ne fut consacré que le 16 novembre 1102 par l'abbé d'Orval, délégué de l'évêque d'Angers, Renaud de Martigné[25]. Quintin vivait en 1107, année où il reçoit en don des seigneurs de Saint-Germain-du-Pinel le prieuré Saint-Pierre de Chancé ;
- Hervé, qui n'est pas le même qu'Hervé de la Sainte-Trinité, l'un des premiers disciples de Robert d'Arbrissel ;
- Aubin, 1117, 1123[26]. Il se démit malens se in humili loco salvare quam in alto periclitari[27] ;
- Robert II de Montenazé paraît la seconde année après le départ de Foulque V d'Anjou, comte d'Anjou, pour la Terre sainte, 1128 ou 1129 ; il fit consacrer l'église abbatiale vers 1139. Il est cité au Cartulaire noir de Saint-Maurice-d'Angers[28], 1138 ;
- Jean, soutint un procès contre Fromont, abbé de Vendôme, au sujet de l'église Saint-Nicolas de Craon et Ulger prit sa cause en main devant le pape Innocent II (mort en 1139) ;
- Aubin II, obtint de Robert, abbé de Saint-Aubin d'Angers, l'église ou la chapelle de Notre-Dame de Recouvrance à Angers, le 1er octobre 1141, et la même année, la possession des deux chapelles de Saint-Lazare et de Sainte-Marie-Madelaine de Rennes ;
- Ménard est donné comme prédécesseur de l'abbé Michel. La liste du chartrier n'en fait qu'un seul personnage avec Girault qui viendra après l'abbé Michel, et le nomme Gilardus Menardus ;
- Girault, que le Gallia Christ., place après l'abbé Aubin II, ne peut venir qu'après l'abbé Michel, car il reçoit la confirmation du don de l'église de Saint-Ouen-en-Champagne, que Michel avait eue de l'évêque du Mans, Guillaume de Passevent[29];
- Michel, cellérier sous l'abbé Robert, prieur lorsqu'il fut élu avant la fin de l'année 1149, comme l'atteste un accord avec Lambert, abbé de Saint-Faron, contribua puissamment à l'affermissement de l'abbaye et maintint ses droits. Presque toutes les chartes du cartulaire datent de son règne, attestant son influence et l'estime dont il jouissait. Il était encore en fonction en 1170[30] ;
- Auger, ne paraît que dans deux actes du cartulaire, achevé sous son successeur ; l'un est daté du jour de la Purification ;
- Gaultier mourut avant la fin de l'année 1180 ;
- Lambert, qui ainsi que ses trois successeurs, n'est pas inscrit au Gallia Christiana, est connu par la fondation, en 1180, de l'anniversaire de Renaud, fils de Maurice II de Craon ; il vivait en 1181[31];
- Josbert reçoit en 1184 confirmation des possessions de l'abbaye par Lucius III ;
- Gaultier II fait accord avec Saint-Nicolas de Craon au sujet de la Pouardière en 1190[32] ;
- Robert III, de Saint-Sauveur, figure le 23 juin 1191, après Maurice, évêque d'Angers dans une charte de Maurice II de Craon, partant pour la croisade[33] ;
- Thomas assiste, d'après Gilles Ménage, à la fondation des Bonshommes de Craon, 1193, et reparaît dans un grand nombre d'actes jusqu'en 1212[34]. Il est témoin d'un acte de Guillaume de Chemillé (1197-1199), ou de Guillaume de Beaumont-au-Maine (1202-1240), évêque d'Angers, tranchant un différend entre l'hôpital et Pierre Barsart, pour des biens à Vernantes[35] ;
- Fromond, omis également par le Gallia Christ., gouverne pourtant l'abbaye de 1216 à 1235, au moins, nommé en toutes lettres ou par son initiale dans des chartes nombreuses[36] ;
- Jean, mentionné dans une charte concernant Molières, 1235[37] ;
- Guillaume transigea avec l'abbé de Bellebranche au sujet de la possession des restes mortels de Maurice de Craon, 1250, et se retrouve cité dans une charte de 1252, vidimée en 1328. Il est cité aussi dans une charte original de 1252, avril[38] ;
- Gervais, qui d'après Jean-Barthélemy Hauréau, serait mentionné dans le cartulaire de la Couture, en 1263, quoiqu'on ne trouve pas son nom dans le cartulaire imprimé au début du XXe siècle. Il fait un accord avec l'abbesse de Nyoiseau au sujet des dîmes de la Chapelle-Craonnaise, au mois d'octobre 1278. Il est connu pour une transaction avec Foulques de Boschet, seigneur de Saint-Ouen-en-Champagne, le lundi avant l'Assomption, 1283, et par une mention du cartulaire de l'Abbaye Saint-Aubin d'Angers, du mois d'août 1285[39] ;
- Hugues, qui manque à la liste du Gallia Christ. fonda son anniversaire en 1298 ;
- Geoffroy assiste le 23 octobre 1298 au synode d'Angers[40] ;
- Mathieu se rencontre dans 3 documents de l'année 1333, dont l'un est daté du 28 août ;
- Laurent de Bourgueil, était abbé le 28 août 1334 et encore en 1338[41] Il est cité dans l'acquisition qu'il fait, le 28 février 1339, de Maurice Vayer de la Rouaudière. Dans le même temps était archevêque de Tours, Étienne de Bourgueil, subobscuro genere dit Maan, ayant pour armoiries : de... à la croix pattée de... d'après Denais ;
- Jean transige avec Amaury de Craon, alors prisonnier des Anglais, et lui donne 1 000 florins d'or pour les bois des Rayères, 14 décembre 1356. C'est lui qui reçut du pape Clément VI (II nonas julii anno XI=1352) la réunion du prieuré du Port en Etriché ; et le 15 octobre 1357, fit une acquisition de Jean Dupéron, prêtre de la Roë ;
- André, cité par le Gallia Christ. serait mort au commencement de 1363 ; ce détail au moins est faux ;
- Robert IV, qui n'était connu que par son prénom, se nommait Favereau et se dit Dei et apostolicae sedis humilis abbas dès le 28 août 1362. Hauréau rapporte cependant que d'après Suarez[Qui ?], que le pape Urbain V, par lettre du 17 mars 1263, priait l'évêque d'Angers de le consacrer, lui donnant alors le titre de prieur d'Aunoy. Il reparait fréquemment jusqu'en 1370[42]. L'Honeste frère Robert, abbé de Notre-Dame-de-la-Roë, achète une rente de 4 livres payable par Jean de la Plesse, paroissien de Précigné, 31 août 1363 ; il figure encore au rachat des rentes contractées pendant la guerre par Jean de Neuville-la-Robert, 2 avril 1372[43] ;
- Guillaume, dit Guillaume Chastel[44], est en fonction de 1376 à 1397 au moins[45]. Il présidait le chapitre le jour Saint Augustin, 1376. En 1388, il donne à rente une pièce de terre du prieuré de la Guerche, apud Templum prope Guerchiam[46] ;
- Jean IV du Pont, omis par le Gallia Christ., est nommé en 1399, 1400, 1402. Il reçut le 22 octobre 1399, de Marie de Sully, dame de Craon, ratification des lettres de ses prédécesseurs en faveur de l'abbaye[47]. Il mourut sans doute en 1404, époque où il y eut convocation pour une élection d'abbé[48] ;
- Raoul passe un acte en l'abbaye le jour Saint-Jean-Baptiste 1408, et se fait représenter au concile de Pise en 1409 ;
- Guy de Scépeaux, 1414 ;
- Bonnabes de Tesnières, dompnus bonus abbas monasterii B. M. de Rota, 1425 et 1428, après le 11 mai[49]. Il mourut le 14 décembre 1428[50] ;
- Guy II de Scépeaux, élu le 27 novembre 1428, résigne en 1463 ;
- Yves de Scépeaux, 1463, mort en 1493, avant le mois de mai ;
- Guy III Le Clerc, 1493, mort en 1523. Par acte du 11 avril 1523, il avait fondé un anniversaire solennel le vendredi des Quatre-Temps, et le jour de son décès, et un Stabat, chanté sur son tombeau tous les vendredis de l'année ;
- Michel Richer, élu après la mort de Guy Le Clerc, dont il était exécuteur testamentaire, était prieur de Chemazé, n'obtint gain de cause contre ses compétiteurs séculiers, qu'après de longs débats et fut le dernier abbé régulier. Il eut d'abord comme compétiteurs : d'abord Raoul de la Roussière, Louis de Villebranche, et Georges Macé ; puis les frères Pierre Trépereau et Sébastien Labbé, qui se disent pourvus par dévolut, et frère Philippe Hurault qui se prétend " postulé en abbé par un groupe composé de Jacques Cheminard, Augier Sanxon, Gilles de la Davière, Louis de la Brière, Jean du Matz, et René Lefournier. Il obtient de Léon X, en raison de son zèle religieux, de sa science et de l'honnêteté de ses mœurs, le droit de posséder deux bénéfices. Adrien VI ratifie, 31 août 1522. Le 5 mars 1528, il date d'Angers, au prieuré de Saint-Aignan, des lettres de vicariat pour le prieur claustral.
Abbés commendataires
- Étienne Poncher [51] ;
- Georges d'Armagnac, 1551 ;
- François III de Pisseleu, l'un des 30 enfants de Guillaume de Pisseleu, seigneur d'Heilly en Picardie, évêque d'Amiens où il était remplacé en 1553 par Jacques Amyot, abbé de Saint-Corneille de Compiègne, et de la Roë, juillet 1554, demeurait à Angers en 1557 et avait pour vicaire au spirituel François Leroux, abbé de Saint-Crespin[52]. Il mourut avant le 14 mai 1565 ;
- Lancelot de Carle, présent au chapitre le 9 novembre 1565, afferme pour 80 ans la maison de la Roë, d'Angers et reçoit des aveux, le 23 mai 1567[53] ;
- Guy de Lansac, 1567, 1570. Il est en procès avec Jean de Feschal, seigneur de Choigné, 22 mai 1571[54] ;
- Yves Leroy, docteur en théologie, 1577, 9 avril 1578[55] ;
- Jean Froger, chanoine de la Sainte-Chapelle, 1578. Il occupe deux fois la chaire abbatiale. C'est en son nom que fut faite, le 1er septembre 1573, l'enquête sur le pillage de l'abbaye par les huguenots ; en 1575, il donne le bail de la terre de la Garaudière ;
- Yves Leroy donne procuration à Paris, le 4 août 1576, et François Le Poulcre donne en son nom à rente les dîmes de Saint-Aignan, le 25 avril 1578 ;
- Jean Froger, pourvu pour la seconde fois en 1578, laisse François Le Poulcre, passer avec les religieux un concordat en vertu duquel il « leur délaisse le membre ou corps de l'abbaye avec leurs appartenances ou dépendances, tout ainsi que frère Thugal Cornilleau, auparavant fermier du dit corps, en jouissait, pour les nourriture et autres charges portées par le dit accord », 31 mars 1579. L'abbé qui se trouvait au Mans le lundi 15 décembre 1580, nomme Thomas Goulay, prieur claustral, son vicaire temporel et spirituel. Il est encore en charge nominalement, le 29 décembre 1584 ;
- Philippe Le Poulchre, au dire de son frère, qui se donne comme son procureur était déjà pourvu ou à pourvoir, le 29 mai 1582. Sa mère, Jeanne Deffaie, dame de la Bénetaie, demeurait à Tours et à Paris. L'abbé résidait à Angers chez la dame de la Robionnière, sa sœur, rue Saint-Nicolas[56]. Il donne procuration à Loudun, le 17 mai 1586, et le 16 juin suivant[57] ;
- Jean Rousseau, continua depuis le 23 mai 1587 de rendre au sieur de la Motte-Messemé les mêmes services de domesticité. Il était frère de René Rousseau, fermier général de la Garaudière, et résidait au château de la Motte-Messemé d'où il donne, en 1588, des lettres de vicaires généraux à deux religieux de l'ordre. Le 6 octobre 1597, il donne à Craon, l'autorisation d'admettre un novice à la profession. ;
- François d'Escoubleau. Il était le 12 juillet 1599 nommé par Sa Majesté pour estre pourvu de l'abbaye dont Fouquerant de Fathier était économe[58]. Il permuta avec le suivant pour le prieuré du Sen ou de la Bru, au diocèse d'Auch ;
- Isaac de Lartigue, du diocèse de Condom, chanoine et archidiacre de Bordeaux, 16 mai 1604, chanoine de Paris. Ses bulles dont du 22 décembre 1604, mais dès le 1er juillet 1604, il était à La Roë, nommé et désigné sur l'abbaye ; il prit possession en personne, le 13 mars 1605 ; le 28 mars 1606, il signe une provision à Angers. Il parut plusieurs fois à l'abbye, 20 octobre 1614, 2 et 28 janvier 1617 ; le receveur de l'abbé était Michel Lebeau, 1622. Il vivait encore en 1624. Son écusson, chargé de 3 coquilles, qu'on voit au prieuré de Port-l'Abbé en Étriché, avec l'inscription Ysaac de Lartigue, abbas B.-M. de Rota n'a aucun rapport avec les armoiries de Lartigue du diocèse d'Auch, de gueules au lion d'or[59] ;
- Augustin de Thou ne fut pourvu en 1628, qu'avec rétention d'une pension de 2 500 livres pour Jean-Baptiste-Gaston Savary, clerc du diocèse de Paris, vint souvent à son abbaye, 18 août 1628, 31 juillet 1631, 25 juillet 1634 ; il était aumônier du roi, 1629, baron de Gretin, 1631, seigneur de Chantelou, 1634, demeurait à Angers, 1635 où il mourut le 21 avril 1637 et fut inhumé aux Jacobins. Il ne figure pas dans la généalogie de la famille[60] ;
- Louis-Marie-Armand de Simiane de Gordes ;
- Armand-Gaston Sublet d'Heudicourt ;
- Jean-Luc d'Arches, doyen de Saint-André de Bordeaux, puis vicaire général au même diocèse, nommé le 25 juillet 1710, vivait en 1747. Il est démissionnaire en faveur de son neveu, 1730 ;
- Guillaume d'Arche, chanoine de Bordeaux, doyen du chapitre, 1732, demeurant en sa maison décanale, vicaire général de l'archevêque de Bordeaux, 1733, évêque de Bayonne, 1744 ;
- Louis-Philippe de Lancry de Pronleroy, de famille picarde, chanoine de Beauvais, grand vicaire du cardinal de Gesvres, 1758, 1778, doyen de Beauvais, fut abbé de la Roë de 1747 à 1790.
Prieurs claustraux
- René Affagard, 1530 ;
- Christophe Guyon, 1563, 1571 ;
- D'Argennes, 1594 ;
- Louis de la Rouaudière, 1598 ;
- François Marchand, 1612 ;
- Noble frère Pierre Couanne, 1614 ;
- Jacques Thibouet, 1662 ;
- Gaspard Bellou, 1665 ;
- François Baraton, 1668, 1669 ;
- Jean Lambert, 1671 ;
- Jacques d'Argennes, 1674 ;
- Jacques Morgain, 1676 ;
- Paul Portail, 1682 ;
- Jean Goby, 1687 ;
- C. Feydeau, 1687 ;
- François de Baigneux, 1689, 1697 ;
- Étienne Chastelain, 1697, 1705 ;
- Joseph Tronchon, 1706 ;
- Jean Rigault, 1708, 1709 ;
- René Mahé, 1710, 1717 ;
- René-Olivier Pigoust, 1717, 1722 ;
- Valentin Loyer, 1729, 1740, mort à Vitré et inhumé dans le chœur de l'église abbatiale en 1743 ;
- Jules Chéchau[61], 1742, 1747 ;
- Peyré, 1750 ;
- François Mauguy, 1756, 1759 ;
- Louis-Pierre Anquetil[62], 1759, 1760 ;
- Hilarion-François Dabin[63], 1761, 1772 ;
- Razetoul, 1774 ;
- Étienne-Louis Barré[64], 1779, 1790.
Caractéristiques
- L'abbaye de La Roë est classée monument historique
- Chœur gothique en ruine
- Façade romane en calcaire XIIe siècle
- Nef romane voûtée en bois XIIe siècle
Architecture
Il est possible encore de se rendre compte de l'œuvre architecturale de l'église abbatiale qui date du commencement du XIIe siècle. C'est une large nef lambrissée, un transept proportionné, voûté, communiquant avec la nef par une arcade romande et des passages latéraux, une tour carrée sur l'intransept. Tout cela est conservé. Le chœur primitif roman, de forme absidiale, plus étroit que la nef, a disparu ainsi qu'une des deux absidioles ouvrant dans le transept. En somme des lignes nobles et grandioses, mais aucun ornement. La façade occidentale était plus riche, avec sa porte, de larges fenêtres à voussures, ses quatre baies aveugles dans le pignon, le tout encadré de contreforts à colonnettes et moulures qui se relient aux lignes saillantes et transversales de l'édifice. Ce compartiment central est accosté de bas-côtés et, aux angles, de contreforts montants, en trois ressauts, jusqu'à la naissance du pignon, et relies à ceux du milieu par une large baie aveugle, symétrique à la fenêtre centrale. Au début du XXe siècle, cette façade avait reçu quelques restaurations que l'abbé Angot aurait voulu plus discrètes[65]. L'église romane fut profondément modifiée à la fin du XVe siècle. Les fenêtres romanes du côté Sud de la nef firent place à des fenêtres plus larges, en arc brisé, à meneaux et tympans de style flamboyant. On démolit le chœur primitif, on en suréleva l'arcade et l'on construisit sur des vastes proportions un chœur à pan coupés largement éclairé par des fenêtres à meneaux et moulures prismatiques. L'œuvre était disparate mais monumentale. Il n'en reste malheureusement plus que des vestiges. L'auteur de ces innovations fit ouvrir aussi dans le mur septentrional de la nef une brèche remplie par un petit édicule aux fines nervures, ajouré de lancettes étroites et effilées. Les armes de Guy Le Clerc sont à la clef de voûte, mais on ne sait trop à quel usage était destinée cette miniature d'abside, découverte, restaurée et complétée en 1873. Un projet de restauration de l'abbatiale a été dressé au début du XXe siècle par M. Darcy[Qui ?].
- Façade occidentale de l'abbatiale.
- Chevet de l'abbatiale.
- Flanc sud de l'abbatiale et armoirium du cloître.
- Transept de l'abbatiale.
- Passage berrichon venant du transept nord.
Mobilier
L'ameublement et la décoration de l'église comprenait avant la Révolution française les autels ou chapelles : de saint Lambert et de saint Gauthier, cités dans la bulle de Lucius III ; de sainte Anne, enrichi d'indulgences par Urbain VIII ; de saint Gilles, où se desservait la chapelle de Bossart, fondée en 1338 par Michel Fétis ; de saint Jean-Baptiste, où le prieur Guillaume Le Normand fonda en 1458 la chapelle Saint Eutrope. Les vitraux du chœur gothique se voyaient encore au XVIIe siècle, « chef-d'œuvre de l'art pour les connaisseurs », écrit Grandet[Qui ?], « en sorte qu'il n'y a rien de si beau en France. Soixante-dix chaises (stalles) bien travaillées », continue le même auteur, « attestaient que la communauté avait été fort nombreuse. Un reliquaire magnifique, mais privé de ses reliques par les huguenots, était à gauche de l'autel ».
Actuellement on peut admirer dans l'abbatiale
- une chaire du XVIIIe siècle, classée,
- le maître-autel, en marbre,
- une Vierge à l'Enfant, en bois du XVIIIe siècle,
- un tableau représentant Marie-Madeleine essuyant les pieds du Christ de ses cheveux chez Simon le pharisien.
- Chaire à prêcher du XVIIIe.
- Le maître-autel.
- Vierge à l'Enfant du XVIIIe.
- Le repas du Christ chez Simon le pharisien.
Bénéfices
Beaucoup de bénéfices se desservaient dans l'église outre ceux déjà cités : le prieuré de Saint-Michel des Bois ; la chapelle fondée avant 1356 par Raoul des Illes et dont Jeanne de Baubigné et son mari devaient la rente en 1358 ; celle de la Grimaudière, dotée avant 1376 par Macé Valleaux ; celle de la Pinelière, de la Diaconie, de la Saoulière, etc. Thomas Loichon et Mélissende, sa femme avaient en outre fait bâtir dans l'enclos du monastère une chapelle dédiée à la Sainte-Trinité et au Saint-Sauveur, desservie par l'infirmier avant 1276. Reconstruite par l'abbé Guy de Scépeaux pour la sépulture de sa famille, et bénite par Jean, évêque de Diospolis, le , elle fut supprimée en 1681 par permission de l'évêque Henri Arnauld.
Cartulaire de la Roë
Le cartulaire de la Roë du XIIe siècle est écrit en latin ; il n'existe pas de traduction en français. C'est un recueil des chartes (du latin carta), c'est-à-dire des actes les plus importants relatifs à la fondation, à la dotation et aux privilèges de l'abbaye ; il en comporte 244, allant de 1096 à 1190 environ[66]
Mme Marie Hamon-Jugnet en a fait l'édition dans les années 1970, pour sa thèse de l'École des chartes[67].L'édition du texte est accompagnée d'un index des noms de personnes et de lieux citées dans les chartes.
Quelques exemples de cet index (les numéros sont ceux des chartes) :
- AUFROI LE BLOND, Blundus, père d'Ermenfroi, 115.
- EREMBOURGE, fille de Jean le Métayer, 102.
- Marmosa, femme d'Hubert de la Corbière, 195.
- GUILLAUME, fils de Geoffroy Pain-d’Œuf, 56.
- GUILLAUME, gendre d'Harpin Brimet, 162.
- VIVIEN de la Roë, fils d'Asceline de la Roë et de Geoffroy, mari d'Hersende, père d'Elier et Adnetis, 90, 173, 176, 249.
- VIVIEN TRENCHENASCHE, serviteur de Jean Bobé, 192.
- ZACHARIE LE VOYER, 13, 41, 64, 89, 117, 126, 139, 145, 149, 154, 161, 176, 183, 199, 276, 217, 292
Mr Jean Bienvenu a effectué en 1989, dans le cadre de sa maîtrise d'Histoire, une édition et une analyse critique des 14 premiers actes correspondant aux années 1096-1102/1105 et concernant Robert d'Arbrissel: Genèse d'une abbaye canoniale, Notre-Dame de La Roë au tournant des années 1100, sous la direction d'Olivier Guillot, UCO, Angers; mémoire publié dans "La Mayenne, Archéologie, Histoire" no 14, 1991, bulletin de la Société d'Histoire et d'Archéologie de la Mayenne; mémoire également consultable sur le blog de l'auteur: http://mes-recherches-en-histoire-medievale.over-blog.com/
Articles connexes
Abbayes de la Mayenne :
Bibliographie
- Archives départementales de la Mayenne, Chartrier et cartulaire de la Roë ; B 2.966, 2.972, 2.975, 3.058 ;
- Archives nationales, X/1a. 168, f. 53 ; Q/1. 703 ; F/19. 448 ; F/1b, II, Mayenne, 1 ; F/1c, III, Mayenne, 8 ; G/8 1. 268 ;
- Bibliothèque nationale de France, lat. 22. 450, f. 225, 226 ; nouvelle acquisition 1 . 227, f. 415 ;
- Archives départementales de la Sarthe, E. 283 ;
- Archives départementales de la Vienne, H/3. 143 ;
- Gilles Ménage, Histoire de Sablé, p. 110, 135 ;
- Chroniques craonnaises ;
- Baron de Wismes, le Maine et l'Anjou ;
- Gallia Christiana, t. XIV, col. 716 ;
- Bibliothèque d'Angers, manuscrit 895.
- Robert d'Arbrissel magister dans le récit de Baudri de Dol, Hervé Oudart, in "Ermites de France et d'Italie XIe - XVe siècle", collection de l'École française de Rome, no 313, déc.2003, p 137-154, sous la direction d'André Vauchez; article également consultable sur le site de casalini digital division: http://digital.casalini.it/efr
Notes et références
- Sauf Mauny.
- P. 339.
- Vol. 170, f. 268.
- Elle possédait :
- au diocèse de Rennes :
- Sainte-Marie-d'Arbrissel, dès l'origine ; Saint-Germain-du-Pinel et Saint-Pierre-de-Chancé, 1107 ; Notre-Dame de Villepot, sous l'abbé Robert ; la Trinité de la Guerche, vers 1150 ; Saint-Michel de Rennes, 1141 ; la Roche-Giffard, 1184 ;
- au diocèse de Nantes :
- le Breil-Ingaud, sous l'abbé Aubin ;
- au diocèse d'Angers :
- Notre-Dame de la Recouvrance et Saint-Aignan à Angers, 1141 ; Brains et Fontaine-Couverte, sous Robert d'Arbrissel ; Livré, 1134 ; avec les prieurés de Saint-Pierre, de Saint-Léonard, du Bourgneuf, et la chapelle de Pont-Vien ; Chemazé avec Mollières, Bourg-Philippe, Saint-Jean et Saint-Ouen, avant 1184 : Saint-Sauveur-de-Flée et la chapelle de Machifrotte, sous l'abbé Aubin ; la Rouaudière, sous l'abbé Robert ; Aviré et la Ferrière, sa succursale, vers 1130 ; Saint-Pierre-de-Vaux en Ménil ; Étriché, vers 1120, et le Port-l'Abbé dans la même paroisse, réuni le 6 juillet 1352 à la mense abbatiale ; Saint-Germain et Sainte-Marie-Madeleine de Daon, avant 1136 ; l'aumônerie de Saint-Jean-Baptiste du Château-Neuf, au XIIe siècle ; Saint-Pierre-de-Vaux près Saumur, avant 1300 ; Saint-Barthélemy et Saint-Georges-de-la-Ballue en Denazé, XIIe siècle ; le Roseray en Ballots, vers 1150 ; Saint-Georges de Poiltrée en la Roë, XIIe siècle ; Blochet en Livré, vers 1150 ; la Madeleine du Breil de Peuton, sous l'abbé Robert ; Cosmes et la Barre de Cosmes ; Marigné avec les chapelles de Saint-Blaise et Saint-Didier, XIIIe siècle ; Bréon-Subert à Daon, XIIIe siècle ; les Ecrennes à Chazé-Henry, vers 1150 ; Aubigné-Briant, 23 août 1213 ; la Vernissière en Loigné, XIIe siècle ; Simplé, XIIe siècle ; Sainte-Croix de Chanzeaux, avant 1100 ;
- au diocèse du Mans :
- Saint-Ouen-en-Champagne, sous l'abbé Michel ; Avessé, sous l'abbé Robert ; le Plessis-Milcent, avant 1158 ; Saint-Ile sous l'abbé Robert ; Saint-Jean-du-Bois, 1204 ; Villedieu-en-Champagne, avant 1136.
- au diocèse de Rennes :
- Historiens de France, t. XXIV.
- Vol. 180, f. 13.
- 194, f. 209.
- 180, f. 15.
- Vol. 161, f.67.
- 180, f. 14.
- 194, f. 206.
- 159, f. 11.
- 194, f. 207.
- Favier 2001, p. 629
- Le comte Guy XIV de Laval était alors à Châteaubriant.
- Favier 2001, p. 637 et 642
- Le pillage de l'abbaye est connu par la déposition des témoins ou des pièces de procédure.
- P. Marchegay, Revue Archéologique, édité par les Presses Universitaires de France, p. 499
- On en trouve mention avec des titres qu'on n'attribue pas communément au poète, dans une procédure entre Guy de Lansac, abbé de la Roë, et les religieux et prieurs de la même abbaye. Pour s'excuser de ne pas avoir fait davantage pour relever l'abbaye de ses ruines après le passage des huguenots, Lansac dépose « que grand partie du temporel d'icelle abbaye a, puys les premiers troubles esté vendu et aliené par le roy nostre sire jusques à plus de mil livres de rente, et que pension de pareille somme de mil livres a esté par Sa Majesté ordonnée sur icelle abbaye à Monsieur de Ronsart son chroniqueur et aulmosnier ordinaire. » avril 1571. (Archives de la Mayenne, H 179, pièce avant-dernière, et H 188, f. 44). Philippe Le Poulchre, nommé abbé en mai 1582, charge encore son fermier de payer la pension de Maistre Pierre de Ronsard, qu'il affirme « n'excéder la somme de mille livres en récompense de contribution des dixmes de ladite abbaye qu'il doibt à raison de ladite pension. » (Ibid. 187, f° 11.)
- On y constate l'existence de deux groupes d'édifices : le premier comprenait l'abbatiale fort ancienne et incommode, n'ayant qu'une salle humide et deux chambres ; de vastes servitudes, boulangerie, bûcher, cellier sous l'ancien dortoir et joignant l'ancien réfectoire qui avait jour sur la cour, au midi, ce qui indique la situation probable de ces bâtiments dans la place du presbytère actuel ; le second corps du logis avait au rez-de-chaussée un réfectoire de 35 pieds sur 21 et 13 pieds sous poutre, éclairé par deux grandes croisées avec fenêtres et vitres et la cuisine de 20 pieds de long ; au-dessus, deux grandes salles fort exhaussées, le tout bien pouffy, blanchi et carrelé. Cette partie semble pour l'abbé Angot plus moderne et dater du XVe siècle.
- Et non Rodoyen.
- Il résidait à la Roë en 1702 (Archives de la Mayenne, B 2989).
- « Abbaye (ancienne) », notice no PA00109581, base Mérimée, ministère français de la Culture
- « En Mayenne, plusieurs vitraux de l'Abbaye de La Roë détruits par des jets de pierre », sur France Bleu, (consulté le )
- L'abbé Angot maintient cette date contre Bertrand de Broussillon, qui voit une faute de copiste dans la charte de la Roë. La date du 17 décembre 1101 qu'il propose est d'autant moins admissible que Renaud de Martigné ne fut consacré que le 12 janvier 1102. L'abbé Angot reconnaît qu'il a eu tort d'appliquer cette date, 16 novembre 1102, à la mort de Renaud le Bourguignon (Dictionnaire de la Mayenne, t. I, p. 807) ; elle ne convient qu'à l'acte de ses enfants, postérieur à sa mort.
- Il faut dire ici qu'une charte du cartulaire, rédigée entre les années 1150-1158, donne une liste des premiers abbés dans l'ordre suivant : Quintin, Hervé, Robert, Aubin, Girard, Ménard et Michel ; mais, malgré l'autorité de ce document, l'abbé Angot indique qu'on est obligé de reconnaître que la série qu'il fournit des prédécesseurs de l'abbé Michel n'est ni exacte, ni complète. On doit avoir encore moins confiance dans une liste dressée au XVIIIe siècle, conservée dans le chartrier de l'abbaye, et qui contient par ailleurs des indications utiles.
- Chapitre IX.
- P. 234.
- Après rectification, l'abbé Angot le place avant l'abbé Michel. Selon lui, la charte 36 peut être antérieure à la charte 35 : elle serait un premier don d'une partie de cette église qui aurait été complété et confirmé à l'abbé Michel par l'évêque Guillaume de Passavant. S'il est le même personnage que Ménard, comme l'indique la liste donnée dans le chartrier, cela rendre la série donnée dans la charte des forestiers : Quintin, Hervé, Robert, Girault-Ménard, Michel serait exacte.
- Cartulaire, f. 95.
- Il est resté inconnu de MM. Hauréau et de Bodard, était encore abbé de la Roë en 1181, ainsi qu'il résulte d'un titre original des Archives de la Mayenne, copié par Paul Marchegay au folio 491 du Cartulaire de La Roë.
- Archives de la Mayenne, H. 164, f. 1.
- Archives de la Mayenne, H. 194, f. 6.
- Chartrier de la Roë, 53, f. 294.
- Maison de Maillé, t. II, p. 54.
- Chartrier, 50, f. 27 ; 53, f. 299.
- Char., vol. 166, f. 279.
- Chart., vol. 166, f. 279.
- Chart., 53, f. 168.
- Archives de la Mayenne, H. 159, f. 22.
- Chart., 73, f. 358.
- Chart., 45, f. 245 ; 50, f. 27, 29.
- Chart., vol. 159, f. 19 ; 180, f. 27.
- Dans une charte du 10 mars 1383. (v. s.)
- Chart., 72, f. 9.
- Chart., vol. 180, f. 43 ; 186, f. 382 ; 192, f. 13.
- vol. 189, f. 270.
- Chart., 73, f. 360.
- Chart. 49, f. 21.
- 157, f. 87.
- Postulé abbé, il eut des compétiteurs : Raoul de la Roussière, prieur de Simplé et des Cherres, et Alex. Vallin. Mais ceux-ci se retirèrent : le premier sur la promesse d'un bénéfice de 200 livres et la remise de ses droits de dîmes de Simplé ; le second pour un bénéfice de 100 livres. Il était stipulé aussi que les électeurs de Raoul de la Roussière seraient maintenus ou réintégrés dans leur état, spécialement de cette élection, dans son bénéfice de diaconé, 5 juillet 1531 (Chart. vol. 179, f. 53).
- Armes : d'argent à 3 lions de gueules, Chart. 53, f. 43.
- Chart., vol. 66, f. 55.
- Vol. 66, f. 126.
- Chart. 73, f. 189.
- Vol. 187.
- Chart.' 73, f. 53.
- Vol. 187, f.22.
- Chart. 43, f. 34.
- Chart. 73.
- Et non Chechain. Il a son nom sur une cloche conservée.
- Il faisait remplir ces fonctions curiales par des vicaires. On trouve depuis cette époque plusieurs individus du même nom qui peuvent bien avoir été amenés au pays par les relations qu'y avait le prieur-curé. Jean-Léonard Anquetil, chirurgien à Laubrières, 1783 ; François, paroissien de Cuillé, 1784.
- Il a son nom sur une première pierre. Épigraphie de la Mayenne, t. II, p. 144, 145.
- Il était en relation avec Volney. Celui-ci expose à l'Assemblée nationale, le 9 novembre 1790, que pour parer aux défauts des moulins à vent qui ne sont pas connus dans le Craonnais, et même des moulins à eau qui souvent ne peuvent pas marcher, il a déterminé Barré, curé de la Roë, ci-devant prieur de l'abbaye, à construire un moulin à bras, système Perier, mais que n'ayant point de local pour le placer, Barré demande à l'installer dans la grange de l'abbaye qui a 100 pieds de long, avec promesse qu'il ne sera pas vendu nationalement avec le fonds, mais qu'il pourra l'enlever (Archives nationales, Dxxix bis, 15). Les machines de Jacques-Constant Perier étant à vapeur et il serait curieux de savoir si le projet du curé de la Roë fut appliqué à cette époque.
- L'architecte a cru bien faire d'emprunter en particulier à l'église d'Avesnières des dessins de base de colonnettes représentant des chapiteaux renversés ; or, dans l'église de Laval, ces prétendues bases sont de vrais chapiteaux d'un édifice plus ancien qu'on a utilisés de la sorte.
- Le volume, qui comprend 100 feuillets de parchemin subsistants, a été écrit presque entièrement dans la seconde moitié du XIIe siècle. C'est un des plus anciens documents conservés aux Archives départementales de la Mayenne.
- Son travail, dont un exemplaire dactylographié est conservé aux Archives de la Mayenne, n'a pas été publié ; la consultation de cette étude est soumise à l'autorisation de l'auteur.
Sources
- Abbé Angot, « Ronsard et l'abbaye de la Roë », dans Les Annales fléchoises et la Vallée du Loir, t. VII (1906), p. 196.
- « Abbaye de la Roë », dans Alphonse-Victor Angot et Ferdinand Gaugain, Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne, Laval, Goupil, 1900-1910 [détail des éditions] (lire en ligne), t. III, p 448-443 ; t. IV, p. 791-793.
- Jean Favier, Louis XI, Paris, Fayard, (ISBN 978-2-213-61003-0)
Voir aussi
Articles connexes
Personnalités
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