Estonie

L'Estonie, en forme longue la république d'Estonie (en estonien : Eesti et Eesti Vabariik), est un pays d'Europe du Nord situé sur les bords de la mer Baltique.

République d'Estonie

(et) Eesti Vabariik


Drapeau de l'Estonie

Armoiries de l'Estonie
Hymne en estonien : Mu isamaa, mu õnn ja rõõm  Ma patrie, mon bonheur et ma joie »)
Fête nationale
· Événement commémoré Déclaration d'indépendance vis-à-vis de l'Empire russe et l'Empire allemand ()
La République d'Estonie en Europe (l'Union européenne en vert clair).
Administration
Forme de l'État République parlementaire
Président de la République Alar Karis
Première ministre Kaja Kallas
Parlement Riigikogu
Langues officielles Estonien
Capitale Tallinn

59° 26′ N, 24° 45′ E

Géographie
Plus grandes villes Tallinn, Tartu, Narva, Pärnu
Superficie totale 45 339 km2
(classé 130e)
Superficie en eau 4,56 %
Fuseau horaire UTC +2 ; heure d’été : UTC+3
Histoire
Indépendance Empire russe

Union soviétique
Démographie
Gentilé Estonien, Estonienne
Population totale (2020[1]) 1 228 624 hab.
(classé 158e)
Densité 27 hab./km2
Économie
PIB nominal (2022) 37,202 milliards de $
+ 2,52 % (103e)
PIB (PPA) (2022) 59,557 milliards de $
+ 6,48 % (108e)
PIB nominal par hab. (2022) 27 970,807 $
+ 2,52 % (41e)
PIB (PPA) par hab. (2022) 44 778,397 $
+ 6,48 % (43e)
Taux de chômage (2022) 7,1 % de la pop.active
+ 15,72 %
Dette publique brute (2022) Nominale :
6,970 milliards d'
+ 25,92 %
Relative :
20,881 % du PIB
+ 15,67 %
IDH (2019) 0,892[2] (très élevé ; 29e)
Monnaie Euro (EUR​)
Divers
Code ISO 3166-1 EST, EE​
Domaine Internet .ee
Indicatif téléphonique +372
Code sur plaque minéralogique EST
Organisations internationales ONU :

UE :

OTAN :

CD

Elle partage ses frontières terrestres avec la Russie à l'est et avec la Lettonie au sud. La mer Baltique s'ouvre à l'ouest, séparant l'Estonie de la Suède, tandis que le golfe de Finlande, où se trouve la capitale, Tallinn, constitue une délimitation naturelle avec la Finlande au nord.

L'Estonie possède des racines linguistiques et génétiques finno-ougriennes qui l’apparentent à la Finlande, souvent considérée comme le pays frère de l'Estonie. On y retrouve notamment le sauna, une mythologie riche ainsi qu'une culture du silence et le droit d'accès à la nature. Ces caractéristiques, ajoutées à la forte influence des cultures germaniques et scandinaves, font de l'Estonie un pays nordique.

Cependant, la situation géographique de l'Estonie et son histoire récente similaire à ses voisins méridionaux (la Lettonie et la Lituanie) conduisent à considérer l'Estonie en tant que partie de l'ensemble géopolitique nommé pays baltes.

Initialement peuplée de populations indigènes fenniques pendant plusieurs milliers d'années, l'Estonie a connu un âge viking avant d'être conquise, colonisée puis convertie au christianisme par des chevaliers allemands au XIIe siècle. Pendant près de sept cents ans, et à la manière de la Finlande (dominée alors par la Suède), le peuple estonien autochtone vit sous le contrôle et l'influence permanente de populations germaniques (noblesse venue du Nord de l'Allemagne et des pays scandinaves), qui affectent durablement leur culture et leur mode de vie.

En parallèle, la lutte permanente des puissances voisines (Ordre teutonique d'origine allemande, Suède, Danemark, Empire russe, Pologne) pour le contrôle de cet emplacement stratégique tout au long de l'histoire déclenche en réponse une volonté d'émancipation de la part des Estoniens à partir du XIXe siècle. Ces derniers, bien que majoritaires, sont dominés socialement et réduits au servage (voire à l'esclavage) pendant près de sept cents ans. Ils réussissent néanmoins à tirer profit des luttes d'influence entre leurs maîtres allemands et la Russie impériale, qui administrent le territoire à cette époque, pour s'affirmer culturellement (le réveil national), puis politiquement tout au long du XIXe siècle.

Les Estoniens se servent des troubles engendrés par la révolution russe de 1917 et de la fin de la Première Guerre mondiale pour revendiquer leur indépendance à partir de 1918, qu'il finissent par obtenir en 1920 à la suite de leur victoire sur la Russie bolchévique lors de la guerre d'indépendance de l'Estonie. De 1920 à 1940, la jeune république d'Estonie, tout comme la Finlande voisine, édicte pour la première fois ses propres règles en tant qu'État souverain et tente de se faire une place dans le concert des nations européennes modernes.

En 1940, en pleine Seconde Guerre mondiale, l'Estonie, ainsi que ses voisins baltes, sont envahis par l'Union soviétique dans l'indifférence générale et conformément au Pacte germano-soviétique d'. Le pacte est finalement violé par l'Allemagne nazie qui envahit le territoire en 1941 dans le cadre de l’opération Barbarossa et y organise la Shoah. À partir de 1944 et après la défaite allemande, l’Union soviétique reprend le contrôle de l'Estonie et y impose un régime communiste. Ces occupations successives contraignent une grande partie de la population à l'exil pour échapper aux crimes puis aux déportations de masse, notamment les minorités ainsi que l’élite intellectuelle du pays.

De 1945 à 1990, le territoire de l'Estonie est administré par l'URSS par le biais d’une république socialiste, comme dans le reste de l’Union soviétique. Non reconnue par les pays du bloc de l'Ouest qui continuent de soutenir le gouvernement de la République en exil, notamment pendant la guerre froide, l’Estonie soviétique constitue le seul « pays » nordique membre de l'URSS, mais aussi le moins peuplé et le plus prospère. Elle est alors le territoire soviétique dont le niveau de vie se rapproche le plus des pays situés de l'autre côté du rideau de fer.

Néanmoins, le régime autoritaire ainsi qu’un développement économique insuffisant entraînent le début d'une contestation populaire dans les pays baltes (et d’autres républiques soviétiques), qui aboutit à la dislocation de l’URSS au début des années 1990. En Estonie, ce mouvement de protestation prend la forme de la révolution chantante pacifique à partir de 1987 qui mène à la restauration de l'indépendance du pays le .

L’Estonie récupère alors ses institutions d'avant-guerre, de retour de l’exil, et reconstitue son État d’origine : une république parlementaire unitaire démocratique divisée en comtés avec comme capitale Tallinn, tandis que sa seconde ville, Tartu, reste le siège historique de sa principale université et de plusieurs institutions nationales.

Consciente du retard de développement économique engendré par des décennies d’administration soviétique, l'Estonie parie alors sur l'essor grandissant des nouvelles technologies de l'information consécutif à l'arrivée d'internet. Au milieu des années 1990, la stratégie du « bond du tigre » (en estonien Tiigrihüpe), lancée par le Gouvernement, organise le déploiement massif et accéléré d'infrastructures informatiques (notamment dans les écoles) et encourage l'utilisation du Web. La formation de sa population aux usages du numérique dès 1997, l'apparition de la carte d'identité numérique en 2002, du vote électronique en 2007, de la E-résidence en 2014, ainsi que le programme e-Estonia de simplification des démarches administratives lui confère aujourd'hui le statut de société numérique la plus avancée du monde. En découle un environnement propice à la création d'entreprises de l'économie numérique, qui place l'Estonie en tête du nombre de startups par habitant, avec notamment neuf licornes d'origine estonienne : Skype, Bolt, Playtech, Wise, Pipedrive, Zego, ID.me, Veriff et Glia.

Grâce, entre autres, à l'économie numérique, l'Estonie est aujourd'hui un pays développé doté d'une économie qui a connu l'une des croissances les plus rapides de l'Union européenne, qu'elle a rejoint en 2004[3]. Le pays se classe à la trentième place en 2018 dans l'indice de développement humain et obtient des résultats favorables en termes de liberté économique, libertés civiles, enseignement (régulièrement classé dans les premiers pays d'Europe)[4] et liberté de la presse selon RSF (quatorzième dans le monde en 2020)[5]. Les citoyens estoniens bénéficient de soins de santé universels[6] ainsi que d'un enseignement public gratuit et de qualité[7],[8]. Par ailleurs, l'Estonie est également l'un des pays qui compte le plus de musées, de livres et le plus grand répertoire de chansons par habitant au monde.

L’Estonie devient membre de l’Alliance militaire atlantique (OTAN) en mars 2004.

Avec une population de 1,3 million d'habitants, l’Estonie est l'un des membres les moins peuplés de l'Union européenne. L'Estonie est également membre de la zone euro, de l'ONU, de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), du Conseil de l'Europe, de l'espace Schengen, de l'OCDE ou encore du Conseil des États de la mer Baltique, et est observateur au Conseil nordique et à l’Organisation internationale de la francophonie. En 2020 et 2021, l'Estonie siège au Conseil de sécurité des Nations unies[9].

Histoire

La confédération de Livonie en 1260.

À l'issue de la dernière ère glaciaire, les premiers occupants à pénétrer sur l'actuel territoire estonien sont des populations nomades qui arrivent vers 8500 av. J.-C. Selon la théorie la plus répandue, le peuple finno-ougrien, dont descend la majorité des Estoniens contemporains, arrive dans la région vers le IVe millénaire av. J.-C. en introduisant la céramique à peigne commune à plusieurs peuples rattachés à la même famille linguistique.

Vers 3200 av. J.-C. une nouvelle population, sans doute d'origine indo-européenne, arrive dans la région : son apparition se traduit par l’apparition de la céramique cordée, de haches en pierre particulièrement bien finies (haches naviformes) et par l'amorce d'une activité agricole et de d'élevage[10]. Les premières fermes sont construites à l'époque. Il semble qu'après une période de coexistence qui va jusqu’au IIe millénaire av. J.-C., la langue finno-ougrienne s'impose sur le territoire de l'Estonie, au nord et sur la côte de la Lettonie, tandis que le parler des derniers arrivants s'impose dans le reste de la Lettonie et plus au sud. Toutefois, chaque langue emprunte sans doute à cette époque une fraction de son vocabulaire à l'autre. Par la suite, aucun autre mouvement de population massif ne semble avoir touché le territoire de l’Estonie. La population estonienne et sa langue semblent donc descendre directement des habitants de cette époque[11].

Tallinn
Manifestation pour l'indépendance à Pärnu en 1918.

Au début du XIIIe siècle les rives sud de la mer Baltique constituent une des dernières contrées païennes d'Europe. Les croisades baltes (1200-1227), menées sur le territoire par un ordre de soldats templiers allemand, les chevaliers porte-glaive, réalisent la conquête du pays dont les habitants sont convertis à la foi chrétienne. Un État dominé conjointement par des princes-évêques et l'ordre des moines soldats, recouvrant à la fois le territoire de l'Estonie et de la Lettonie moderne, se met en place avec deux classes de population bien distinctes : d'une part une minorité d'origine allemande qui constitue l'élite politique, militaire, religieuse, intellectuelle et qui monopolise le commerce et la propriété foncière, d'autre part les paysans, finno-ougriens sur le territoire estonien, dont le statut va se dégrader au fil des siècles. Cette division perdure plus ou moins jusqu'en 1917. Entre 1418 et 1562, la région forme la Confédération livonienne. Au début du XVIe siècle le pays, touché par la Réforme, opte pour le luthéranisme. Il est le théâtre de conflits qui l'opposent à des voisins de plus en plus puissants : la Russie, la Lituanie, la république des Deux Nations et la Suède. Finalement cette dernière annexe la région en 1595. Initialement, les souverains suédois ne remettent pas en cause la suprématie de la noblesse balte d'origine germanique descendante des chevaliers porte-glaives. Cette politique change avec la grande guerre du Nord, à l'issue de laquelle (à compter de 1710), le territoire estonien devient pour deux siècles une région de l'Empire russe.

Au XVIIIe siècle la noblesse foncière germanophone, à qui les dirigeants russes laissent une grande autonomie, maintient les paysans finno-ougriens dans le servage. Celui-ci n'est aboli qu'au début du siècle suivant en partie sous la pression du pouvoir russe, en partie grâce à quelques germanophones éclairés. Certains de ces derniers, qualifiés d'estoniophiles, s'intéressent à la langue, la culture et l'histoire des autochtones. Des intellectuels membres de la classe moyenne estonienne, qui commence à se former à cette époque, vont prendre le relais en faisant un travail de collecte de la mémoire populaire et en affinant la langue permettant l'apparition des premiers périodiques et ouvrages de fiction en estonien. À la fin du siècle la langue estonienne, dopée par une tentative de russification, commence à se substituer à l'allemand comme langue véhiculaire. En parallèle la proportion de paysans propriétaires s'accroît fortement. Au début du XXe siècle apparaissent les premiers partis politiques estoniens dont les revendications se cantonnent à une autonomie limitée et à l'égalité de statut avec les germanophones qui conservent une grande partie des pouvoirs.

Aux débuts de la guerre civile russe (1917-1922), la plupart des divisions militaires estoniennes (créées pendant la Première Guerre mondiale) combattirent contre l'Allemagne au côté des bolcheviks. Toutefois par la signature du traité de Brest-Litovsk, la Russie soviétique cède les États baltes à l'Empire allemand. Selon ce traité, l'Estonie, qui avait proclamé son indépendance le , devait être annexée par le Reich, mais la défaite allemande du lui permet d'accéder à la souveraineté, reconnue internationalement en 1919 (première période d'indépendance, 1919-1940). Les terres agricoles encore détenues par la noblesse germanophone sont redistribuées aux paysans et un régime parlementaire est instauré. Celui-ci, menacé durant la Grande Dépression par la montée d'un mouvement populiste, se mue en 1934 en régime semi-autoritaire.

Au début de la Seconde Guerre mondiale, l'Estonie est d'abord envahie en juin 1940, ainsi que le prévoyaient les clauses secrètes du Pacte de non agression germano-soviétique (en même temps que les deux autres pays baltes), par l'URSS qui y organise un « plébiscite » pour donner à l'annexion du pays une apparence de légitimité. Les États-Unis[12] et la plupart des pays non-communistes membres de l'ONU, ainsi que, par la suite, le Parlement européen[13],[14],[15], la CEDH et le Conseil des droits de l'homme de l'ONU[16] n'ont pas reconnu l'incorporation de l'Estonie parmi les 15 Républiques socialistes soviétiques et ont continué à la reconnaître de jure comme État souverain[17],[18],[19].

Quelque 13 000 Estoniens furent déportés par les soviétiques et seule une minorité survécut au Goulag ; ils furent remplacés après la guerre par des colons russes. Beaucoup d'Estoniens se réfugièrent dans la campagne où ils formèrent des maquis.

En 1941, l'Estonie est occupée par la Wehrmacht, accueillie en libératrice par la population sortant d'un an de terreur rouge exercée par le NKVD et l'Armée rouge. Les Germano-Baltes quittent en masse le pays pour répondre à l'appel des autorités nazies. Les Estes finno-ougriens, étant dans la hiérarchie raciste des nazis inférieurs aux Germains, découvrent la cruauté des nazis, de sorte que plusieurs milliers rejoignent la résistance anti-allemande. Mais d'autres, nombreux, se mettent au service de l'occupant nazi et lorsque les Soviétiques libèrent l'Estonie du nazisme en 1944, ces collaborateurs (dont beaucoup de criminels de guerre) fuient pour éviter leurs procès, vers la Finlande, la Suède ou le Canada.

La Shoah en Estonie est une réalité effroyable : sous l’occupation allemande, des dizaines de milliers de crimes sont commis par les nazis et leurs supplétifs estoniens (plusieurs dizaines de milliers d’Estoniens natifs ont été recrutés dans les Waffen-SS et la Wehrmacht ou dans la police auxiliaire estonienne). Il est estimé entre 35 000 et 125 000 personnes (Juifs, Roms, Estoniens, prisonniers de guerre soviétiques) morts dans les camps de concentration nazis établis en Estonie[20] ou exécutés.

Dans l’Estonie occupée est mise en place une république socialiste intégrée dans l'URSS, tandis que la République d’Estonie proprement dite, reconnue par la majorité des puissances occidentales, est représentée par un gouvernement en exil à l’étranger.

La société estonienne et son économie sont profondément transformées par les Soviétiques. De nombreuses industries sont installées, l'agriculture est nationalisée et une forte minorité russe s'installe pour diriger ces nouvelles activités.

La dislocation de l'URSS en 1991 permet à l'Estonie de retrouver son indépendance de facto à l'issue d'un processus pacifique. Du fait de la non-reconnaissance internationale de son occupation par l'URSS (voir plus haut), l'Estonie a pu, contrairement à douze autres républiques ex-soviétiques, quitter la sphère d'influence russe, opter pour une politique euro-atlantique et finalement adhérer à l'OTAN en avril 2004, puis à l'Union européenne le .

Politique

Le président Toomas Hendrik Ilves et George W. Bush en Estonie en 2006.

L'Estonie est une démocratie parlementaire depuis le rétablissement de l'indépendance en 1991 ; toutefois les lois en vigueur ne reconnaissent pas aux communistes de liberté d'expression, de rassemblement, et autres droits politiques.

Pouvoir exécutif

Le mandat du président de la République est de cinq ans. Il est élu au premier tour de scrutin par le Riigikogu (parlement) s'il obtient la majorité des deux tiers, et au second tour, si nécessaire, par un collège électoral composé des 101 députés du Riigikogu et d'un nombre d'élus locaux défini à chaque nouvelle élection. Son principal pouvoir est de nommer le Premier ministre qui doit obtenir la confiance du Riigikogu.

Le président actuel, Alar Karis, a succédé en 2021 à Kersti Kaljulaid. Kaja Kallas exerce la fonction de Première ministre depuis le [21].

Pouvoir législatif

Le Riigikogu est le nom estonien du parlement monocaméral de l'Estonie. Il comprend 101 députés, élus tous les quatre ans. L'Estonie étant une république parlementaire, le Riigikogu est le principal acteur du pouvoir estonien.

Riigi- se rapproche de l'allemand Reich ou du suédois Riks État ») et -kogu vient d'« assemblée » en estonien.

Les premières élections eurent lieu en 1920. Jusqu'en 1938, cinq autres élections se déroulèrent sur la base de trois constitutions différentes. Depuis 1922, les sessions du Riigikogu ont lieu dans le château de Toompea où une aile a été reconstruite pour devenir le bâtiment du parlement. En 1992, après 50 ans d'occupation soviétique, de nouvelles élections eurent lieu selon la nouvelle constitution adoptée durant l'été 1992.

Le Riigikogu est entièrement équipé de matériel de vote informatique, les résultats sont transmis via internet et donc directement accessibles aux citoyens.

Cinq partis politiques sont actuellement représentés au Riigikogu depuis les élections de 2019 et ont donc dépassé le seuil d'éligibilité de 5 %[22].

Relations avec l'Union européenne

L'Estonie a signé le Traité de Lisbonne en 2007.

Le processus d'adhésion de l'Estonie à l'Union européenne débute en 1995, et s'achève en 2004 :

  • le , l'Estonie présente la question d'adhésion ;
  • le , l'Estonie ouvre des négociations d'adhésion, elles s'achèvent lors du Conseil européen de Copenhague du  ;
  • le , le Conseil européen approuve l'adhésion ;
  • le , l'Estonie signe le traité d'adhésion, en vigueur à partir du  ;
  • le , 68,9 % des Estoniens approuvent l'adhésion par référendum ;
  • le , entrée dans l'Union européenne ;
  • le , l'Estonie entre dans l'espace Schengen[23] ;
  • le , l'Union européenne prévoit de faire entrer l'Estonie dans la zone euro en 2011 ;
  • le , la monnaie de l'Estonie devient l'euro.

L'Organisation internationale de la francophonie

L'Estonie est un membre observateur au sein de l'Organisation internationale de la francophonie[24].

Division du territoire

Comtés

[[

Tartu county, eastern part

|vignette|Tartumaa - partie orientale de l'Estonie]]

L'Estonie est divisée en quinze comtés symboliques, ayant eu un rôle administratif jusqu'en 2018.

Nom Taille (km2) Population (2020) Drapeau Blason Carte
1 Harjumaa 4327 605029
2 Hiiumaa 1032 9315
3 Ida-Virumaa 2972 134259
4 Jõgevamaa 2545 28442
5 Järvamaa 2674 30174
6 Läänemaa 1816 20444
7 Lääne-Virumaa 3696 58862
8 Põlvamaa 1823 24647
9 Pärnumaa 5419 86185
10 Raplamaa 2765 33282
11 Saaremaa 2938 33083
12 Tartumaa 3349 153317
13 Valgamaa 1917 28204
14 Viljandimaa 3420 46161
15 Võrumaa 2773 35415


Villes

Il existe quinze villes (officiellement appelées « municipalités urbaines » en Estonie). Il s'agit des municipalités ayant une densité élevée. Il arrive que des municipalités dites « rurales » soient également pourvues d'un centre urbain, mais cela n'est pas considéré comme une ville.

La carte géographique des axes formées par la position des villes d'Estonie se présente sous la forme d'un rectangle reliant les quatre agglomérations majeures du pays. Chacune de ces villes est distinguée par un ou plusieurs domaines de spécialités :

  • Tallinn, dans le Nord-Ouest, est la capitale politique, premier port marchand et poumon économique du pays. Elle est la plus peuplée, regroupe de nombreuses entreprises, notamment issues des technologies de l'information-communication ;
  • Tartu, dans le Sud-Est, est la ville intellectuelle et étudiante. Plus ancienne ville du pays, elle abrite en son sein l'Université de Tartu, classée parmi les 300 meilleures Universités du monde. Elle est à la fois le berceau de la culture estonienne proprement dite (littérature, théâtre, chants...), mais aussi reconnue pour la vitalité de sa vie étudiante, culturelle et intellectuelle. L'expression populaire Tartu vaim (l'esprit de Tartu) est très utilisée en Estonie ;
  • Pärnu, dans le Sud-Ouest, est la ville touristique. Située sur les bords de la mer baltique, elle est le principal lieu de villégiature de la population estonienne. Elle est couramment désignée sous l'appellation de « capitale de l'été » ;
  • Narva et Kohtla-Järve, dans le Nord-Est sont des villes industrielles. Les deux villes sont le siège d'anciennes usines métallurgiques, mais également des centrales électriques qui alimentent tout le pays.
Nom Population Comté
1 Tallinn 438341 Harjumaa
2 Tartu 96974 Tartumaa
3 Narva 53424 Ida-Virumaa
4 Pärnu 50639 Pärnumaa
5 Kohtla-Järve 32577 Ida-Virumaa
6 Viljandi 16875 Viljandimaa
7 Maardu 15284 Harjumaa
8 Rakvere 14984 Lääne-Virumaa
9 Haapsalu 12883 Läänemaa
10 Sillamäe 12230 Ida-Virumaa
11 Võru 11533 Võrumaa
12 Paide 10285 Järvamaa
13 Keila 10078 Harjumaa
14 Narva-Jõesuu 4479 Ida-Virumaa
15 Loksa 2467 Harjumaa

Géographie

D'une superficie (45 227 km2) proche de celle des Pays-Bas (celle définie par le traité de paix de Tartu en 1920 était de 47 549 km2), l'Estonie est le plus septentrional des pays baltes, largement ouvert à l'ouest sur la mer Baltique, au nord sur le golfe de Finlande (3 794 km de côtes), bordé à l'est par la Russie (frontière de 294 km) et au sud par la Lettonie (frontière de 339 km). La côte estonienne est essentiellement rocheuse.

Dix pour cent du territoire est composé d'un archipel de plus de 1 500 petites îles situées dans la Baltique dont les deux plus grandes sont Hiiumaa (989 km2) et Saaremaa (2 673 km2).

La distance de Tallinn à Helsinki n'est que de 85 km alors qu'il faut 307 km pour aller à Rīga, 395 km pour rejoindre Saint-Pétersbourg et 405 km pour Stockholm.

Relief

L'Estonie est un pays de terres basses marécageuses. Des inondations ont régulièrement lieu au printemps. Le pays compte peu de cultures agricoles permanentes[25]. 48 % du pays est constitué de bois et de forêts, la taïga, et 13 % de marais à tourbe. L'Estonie compte également plus de 1 400 lacs. Le relief de l'Estonie est caractérisé par une altimétrie assez faible et un grand nombre de lacs et environ 150 rivières. Le point culminant est le Suur Munamagi, situé au sud-est du pays.

Le lac Peïpous est le quatrième plus grand lac d'Europe après les lacs Ladoga et Onega en Russie et le Vänern en Suède. Il ressemble à une véritable mer intérieure du point de vue de sa superficie et sert de frontière à l'est avec la Russie. Il est gelé en hiver pendant quatre mois et est navigable pendant les huit autres mois de l'année. À l'inverse, l'été avec les longues journées ensoleillées estoniennes, le lac est propice à la baignade et de nombreux Estoniens et Finlandais sont attirés par les plages de dunes sur son côté nord. Il présente même de nombreux campings gratuits, mode d'hébergement favori dans les pays nordiques. Le reste du lac est par contre davantage composé de marécages.

Climat

Grâce au courant nord atlantique chaud, toute l'Europe du Nord (dont l'Estonie) jouit d'un climat considérablement plus doux que, par exemple, les mêmes latitudes en Amérique du Nord. La mer Baltique cause de grandes différences de climat entre les zones côtières et continentales.

Le climat est caractérisé par un hiver plutôt froid, un printemps doux et un peu pluvieux, un été relativement chaud et un long et doux automne (température moyenne en juillet +18 °C ; température moyenne en février −4 °C). Les premières neiges apparaissent vers novembre. La température peut descendre en dessous de −20 °C l'hiver. Le mois le plus sec est le mois de mars avec en moyenne 24 mm alors que la pluviométrie est la plus élevée au mois de juin avec une moyenne de 127 mm.

Comme dans les autres pays nordiques, la latitude élevée de l'Estonie engendre une importante différence de lumière de jour entre l'hiver et l'été.

Les journées sont plus courtes au solstice d'hiver :

  • Tallinn (au nord) : 6 h 2 min de jour / 17 h 58 min de nuit ;
  • Valga (sud) : 6 h 39 min de jour / 17 h 21 min de nuit.

À l'inverse, les journées sont plus longues au solstice d'été :

  • Tallinn : 18 h 40 min de jour / 5 h 20 min de nuit crépusculaire ;
  • Valga : 18 h 10 min de jour / 5 h 50 min de nuit crépusculaire.

Le nombre annuel d'heures ensoleillées varie entre 1 600 et 1 900, ce nombre étant plus élevé sur la côte et les îles et plus faible à l'intérieur du pays. Cela correspond à moins de la moitié de la quantité maximale de soleil possible.

Écologie

Les Estoniens, comme les autres populations nordiques, sont très proches de la nature et soucieux de la préservation de l'environnement [réf. nécessaire]. L'Estonie pratique le libre droit d'accès à la nature comme la Finlande. Le camping sauvage est autorisé partout hors des villes et des endroits qui mentionnent une interdiction spécifique.

Une initiative de dépollution de grande ampleur a été mise en place en 2008 au niveau national par l'association Teeme Ära, devenu par la suite Let's do it! World au niveau international. Les zones polluées par de nombreux déchets ainsi que les décharges sauvages ont été localisées par images satellite et par des citoyens qui renseignaient une base de données. Les coordonnées GPS de chaque endroit ont ensuite été communiquées aux participants qui pouvaient localiser les zones proches de chez eux et y intervenir pour s'occuper des déchets. Plusieurs dizaines de milliers d'Estoniens ont participé à ce projet. Cette expérience fut accompagnée d'une vaste campagne de sensibilisation. 80 % des déchets collectés par les bénévoles ont été recyclés[26]

Le pays produit la quasi-totalité de son électricité avec du pétrole de schiste et du charbon. En conséquence, il est le deuxième émetteur de CO2 par habitant d'Europe. L’Estonie compte aussi parmi les États à refuser l’objectif de neutralité carbone pour 2050[27].

Paysage estonien – parc national de Lahemaa.

Réseau européen Natura 2000

Le réseau Natura 2000 rassemble des sites naturels ou semi-naturels de l'Union européenne ayant une grande valeur patrimoniale, par la faune et la flore exceptionnelles qu'ils contiennent.

En décembre 2018, l'Estonie comptait 567 sites dont :

La superficie totale est de 14 861 km2, ce qui représente 17,9 % de la surface terrestre et marine du territoire de l'Estonie[28].

Cartographie des sites Natura 2000 de l'Estonie

Économie

Évolution du PIB réel par habitant en Estonie, Lettonie et Lituanie depuis 1973.
Taux de croissance annuel en Estonie (2000-2010).

En 2020, le PIB/habitant était de 23 312 dolars, le PIB en standard de pouvoir d'achat (SPA) par habitant de 42 191 dolars et le taux d'inflation de 4,6 % (2021). En 2022, le taux de chômage était de 5,5 %.

L'Estonie se trouve dans une région d'Europe à fort potentiel économique, autour de la mer Baltique. Ces dernières années, elle a connu une croissance rapide (8,1 % en 2004, de 10,5 % en 2005 et de 11,4 % en 2006, selon Eurostat). Elle appartient, depuis 2001, au premier groupe des pays à fort niveau de développement humain (29e rang sur 174).

L’une des plus libérales d'Europe du Nord, l’économie estonienne exporte machines-outils, équipements électriques et électroniques (comme les pièces de téléphonie mobile), logiciels et services liées aux NTIC, bois et produits textiles.

L'Estonie est l'une des sociétés les plus avancées sur le plan numérique[29]. En 2005, elle est devenue le premier État à tenir des élections sur Internet. En 2014, elle est le premier État à offrir la résidence électronique, et est également à l'origine du système d'échange de données X-Road.Microsoft Skype est une entreprise qui commercialise son logiciel propriétaire et le service lié de voix sur IP (VoIP) développé par les programmeurs Ahti Heinla, Priit Kasesalu et Jaan Tallinn pour les entrepreneurs Niklas Zennström et Janus Friis. Les trois Estoniens étaient déjà à l'origine du logiciel Kazaa.

L'Estonie est régulièrement citée comme modèle dans l'adoption des technologies de l'information et des télécommunications. Anneli Kavald, chargée de mission à l’Institut estonien en France, établit sur ce point une comparaison d'ordre culturel avec la France : « les Estoniens sont beaucoup plus réceptifs en matière de NTIC que les Français, qui, habitués au Minitel, ont parfois eu du mal à passer à autre chose. Et puis les Estoniens sont partis de zéro et cela leur a permis d’acquérir à une vitesse supérieure tout ce qu’il y avait à acquérir en matière de connaissances, même au niveau d’un simple utilisateur. Nous sommes très branchés mais sans forcément nous en rendre compte car, pour nous, il s’agit d’une norme. Nous nous plaignons parfois quand nous voyageons car, ailleurs, ces services ne sont pas obligatoirement disponibles. »[30]

L’économie, très dépendante sur le plan financier des banques suédoises, s’est révélée très fragile. La crise bancaire et financière de l'automne 2008 a provoqué une débâcle dans ce petit pays baltique qui avait formé sa propre bulle immobilière : entre juin 2008 et juin 2009, le chômage a doublé, le PIB a reculé de 15 %, la production industrielle de 34 %. Le gouvernement tente de renverser la situation essentiellement par des coupes budgétaires[31] afin de pouvoir remplir les conditions d'entrée dans la zone euro dès 2011[32]. On attendait pour 2009 une contraction du PIB comprise entre -14 % et -15 % tandis que le pays connaissait désormais la déflation qui a atteint - 0,1 % en 2009.

Le pays renoue avec la croissance à partir de 2010, et le gouvernement estime que l'Estonie retrouvera le niveau de PNB d'avant la crise économique à horizon 2015[33]. Quant au taux de chômage, il s’élève en décembre 2011 à 11,7 %[34] contre 15,2 % en janvier 2010[35], selon Eurostat.

Vue de Tallinn – quartier moderne avec ses gratte-ciels à gauche et la ville historique à droite.

L’écart de l’espérance de vie entre les personnes diplômées et les personnes non diplômées est de 15 ans en Estonie[36]

Monnaie

À l'issue de la Première Guerre mondiale, plusieurs monnaies circulaient en Estonie, dont le mark allemand et le rouble russe. Elles furent remplacées en 1918 par le mark estonien, à parité avec le mark allemand. Après plusieurs dévaluations, celui-ci fut remplacé le par la couronne estonienne au taux de 1 couronne pour 100 marks. Cette première couronne estonienne fut à nouveau dévaluée en 1933 lors de la crise économique.

À la suite de l'invasion soviétique de 1940, la couronne estonienne se trouva remplacée par le rouble soviétique au taux de 1 rouble pour 0,8 couronne.

Après l'indépendance, une nouvelle couronne estonienne (eesti kroon ; abréviation internationale EEK), fut introduite en à parité fixe avec le mark allemand (1 DEM = 8 EEK). Cette nouvelle monnaie rejoint le mécanisme de taux de change européen II (MCE II) le , en vue d'une adoption de l'euro initialement prévue en (1 euro = 15,646 6 EEK, ± 15 %). Mais une inflation trop importante (environ 4 % sur 12 mois) retarde le passage à l'euro jusqu'à 2011.

Depuis le , la monnaie nationale est l'euro, avec une parité fixe de = 15,6466 EEK. Les pièces en euro de l'Estonie représentent toutes la carte du pays.

Afin de continuer à promouvoir la dématérialisation de toutes ses administrations commencée avec la promotion de sa dorsale internet, l'X-Road, L'Estonie envisage d'émettre sa propre cryptomonnaie, l'Estcoin[37]

Transports

En , 11 des 15 comtés estoniens ont adopté la gratuité des déplacements en bus. L'Estonie est ainsi devenue le premier pays européen à prendre cette mesure sur quasiment l'ensemble du territoire, dans le but de limiter l'exode rural et la consommation de combustibles fossiles. La capitale Tallinn offre déjà la gratuité des bus depuis 2013[38].

Démographie

En 2010, la population de l'Estonie s'élevait à 1 340 194 habitants, contre 1 372 071 en 2000[39]. La démographie est marquée par une perte sensible de population de la fin des années 1990 jusqu'au milieu des années 2000 (-4,9 ‰ en 1998 ; -3,8 ‰ en 1999), en raison du départ d'une partie de la population, comme dans les autres pays baltes, mais surtout d'un indice de fécondité faible (1,37 enfant par femme en 2000 et 1,64 en 2010[40]). En 2019, le département des statistiques d'Estonie prévoit une chute de la population de 1,3 à 1,2 million de personnes de 2019 à 2080[41].

Cependant, l'immigration due à l'attractivité du pays (notamment liée aux entreprises de l'économie numérique) engendre un accroissement de la population. En 2018, la population était de 1 319 133 personnes, tandis qu'en 2022, elle est de 1 331 796, soit une augmentation de 12 663 personnes en quatre ans[42].

Puis, l'arrivée massive de réfugiés en provenance d'Ukraine, à la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022, fait augmenter ce nombre.

Populations fenniques

Présents depuis l'Antiquité sur le territoire de l'Estonie, les Estoniens forment la majorité de la population avec 914 896 personnes en 2022. Initialement répartis dans plusieurs provinces historiques (comtés), elles-mêmes divisées en tribus, jusqu'au XIe siècle, les Estoniens sont aussi connus sous le nom de Estes et souvent qualifiés de « finnois de la Baltique » par les populations étrangères.

Dominés et colonisés à partir du moyen-âge par les Allemands, les autochtones, au départ païens, sont essentiellement des paysans réduit au servage, voire à l'esclavage. La séparation sociale maintenue par les seigneurs allemands permet aux Estoniens de conserver une endogamie culturelle malgré l'omniprésence des dialectes germaniques parlés dans le pays.

Avec le réveil national au XIXe siècle, l'intérêt grandissant pour les minorités indigènes et le développement du nationalisme Estonien permet de standardiser la langue Estonienne, en se basant notamment sur les dialectes du Nord de l'Estonie. Les peuples du Sud-Est, qui se distinguent du reste du pays sur les plans culturels et linguistiques, ont toutefois pu garder leurs particularités culturelles jusqu'à nos jours, notamment les Setos et Võros. Les habitants des îles de l'Ouest du pays possèdent également des cultures particulières.

Les Finnois sont également présents en Estonie avec 8 479 habitants, de nationalité finlandaise.

Populations germaniques

Bien qu'étant un très petit nombre de nos jours, les Allemands (ou Germano-Baltes) ont été le groupe dominant de l'Estonie pendant sept cents ans. Les premiers Allemands étaient des prêtres arrivés à la fin du XIIe siècle pour christianiser le territoire. Lors des croisades baltes, des ordres religieux composés de moines-soldats et de chevaliers prennent le contrôle du territoire, accaparent les terres et créent un État : la confédération de Livonie.

La noblesse dite germano-balte domine le pays pendant le Moyen Âge, puis la Renaissance et y impose ses lois, contraignant les indigènes estoniens au servage, voire à l'esclavage. Malgré les multiples invasions étrangères (de la Pologne-Lituanie, de la Suède ou de l'Empire russe), les Allemands continuent à dominer la société estonienne jusqu'à la fin du XVIe siècle, en concluant des accords avec chaque puissance occupante tout en maintenant des liens avec l'Allemagne continentale.

Du fait de leur domination, les Allemands ont profondément influencé l'Estonie et lui ont permis d'accéder à la culture européenne en y apportant la religion (le protestantisme), la langue (près d'un tiers du vocabulaire estonien provient de l'allemand), une partie de la tradition juridique, mais aussi en y réintroduisant l'université ou encore des innovations technologiques de la révolution industrielle telles que le chemin de fer. Étant essentiellement des nobles et bourgeois, les Allemands ont perdu de leur influence politique sur la région entre la fin du XIXe siècle (russification de l'Empire russe) et le début du XXe siècle (indépendance de l'Estonie). L'immense majorité d'entre eux a quitté le pays peu avant la Seconde Guerre mondiale à la suite des déplacements de population exigés par le régime nazi.

La domination allemande en Estonie laisse cependant des traces encore de nos jours, notamment dans l'architecture des centre-villes et les divers monuments historiques (ruines des châteaux médiévaux et manoirs du XIXe siècle). La population allemande d'Estonie est très faible au début du XXIe siècle : de l’ordre de 2 500 personnes. Néanmoins, ces statistiques incluent également les immigrés et expatriés directement originaires d'Allemagne, et non uniquement les Germano-Baltes. Quelques descendants de longues lignées de familles nobles sont toutefois revenues s'installer dans le pays après le rétablissement de l'indépendance de l'Estonie.

Les Suédois d'Estonie sont les populations de langue suédoise qui se sont installées en Estonie, notamment pendant la période de colonisation du pays par la Suède pendant la Renaissance. Comme du côté finlandais, ils résidaient principalement dans les îles du golfe de Riga (notamment Hiiumaa, Ruhnu, Naissaar et Vormsi) et sur la côte nord-ouest du pays, appelée aujourd'hui Rannarootsi la côte de Suède » en estonien). La communauté suédoise, installée dans ces lieux depuis le XIIIe siècle et qui comptait alors environ 7 000 membres a quitté le pays durant la Seconde Guerre mondiale. Il ne reste aujourd'hui que quelques centaines de Suédois d'Estonie.

Populations slaves

Les Russes représentent la minorité la plus importante d'Estonie (environ 320 000 personnes) et l'une des plus anciennes. Elle est loin d'être homogène car elle est constituée de plusieurs sous-groupes dont l'arrivée sur le sol estonien s’est échelonnée dans le temps.

Tout au long de l'histoire de l'Estonie, des Russes se sont installés dans les villes pour occuper des métiers d'artisans et de commerçants. Au Moyen Âge, les villes, alors sous domination allemande et catholique (puis protestante), comportaient des quartiers russes (et orthodoxes) situés à l'écart du centre. Environ 40 000 Russes sont descendants de Russes présents avant l'invasion soviétique de 1940.

La période qui correspond à la Renaissance, voit arriver les vieux-croyants sur les rives du lac Peïpous. Cette communauté liée à l'Église vieille-orthodoxe pomore était alors pourchassée par le pouvoir tsariste et par l'Église officielle (le Patriarcat de Moscou et de toute la Russie). Les vieux-croyants forment aujourd'hui une communauté d'environ 15 000 personnes, et sont même parfois perçus comme un mouvement sectaire par certains habitants.

Une grande partie des Russes se sont installés là durant l'occupation soviétique pour occuper les emplois nécessités par la construction en Estonie d'importants complexes industriels. Cette partie de la communauté russe représentant environ 20 % de la population est très présente dans certains quartiers à Tallinn (Lasnamäe), Tartu (Annelinn) et représente la majorité de la population des villes industrielles du Nord-Est (Narva et Kohtla-Järve).

Les personnes se déclarant comme "russes ethniques" lors des recensements ont toutefois des nationalités différentes. Les Russes de nationalité estonienne sont les plus intégrés dans la société. Plus de 70 000 Russes ethniques sont devenus estoniens après le rétablissement de l'indépendance. 100 000 Russes ethniques sont, bien qu'étant pour la plupart nés en Estonie lors de la période soviétique, des citoyens de la Fédération de Russie. Ils sont donc considérés comme des étrangers par l’État. Peu parlent l'estonien et, vivant en communauté fermée, ils ont peu de contacts avec les autres habitants de l’Estonie qui ne cherchent de toute façon pas à les fréquenter. Ces Russes sont souvent des personnes âgées. Environ 170 000 Russes ethniques n'ont pas voulu choisir entre la citoyenneté Russe et Estoniennes à la fin de l'occupation soviétique, et sont depuis reconnus par l'État estonien comme étant des « non-citoyens » (aussi surnommés "passeports gris") et sont donc privés de leurs droits civiques. Aujourd'hui encore, ils sont apatrides puisque leur pays d'origine, l'Union soviétique, a depuis disparu[43]. Peu à peu, une partie de cette minorité russe quitte le pays[44].

De nos jours la population russe ethnique tend à diminuer. De plus en plus de Russes choisissent de s'intégrer dans la société estonienne et de se considérer estoniens. Les autres Russes font le choix de quitter le pays pour rentrer en Russie.

Les Ukrainiens sont la seconde plus grande population slave d'Estonie et la troisième minorité. Les premières arrivées massives d'Ukrainiens viennent essentiellement de la période soviétique. Après le rétablissement de l'indépendance, de nombreux Ukrainiens arrivent également pour étudier. La population de personnes se déclarant ukrainiens ethniques est de 22000 personnes. Lors de l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022, près de 41000 réfugiés Ukrainiens arrivent en Estonie et 27000 d'entre eux y restent.

L'Estonie compte également de nombreux Biélorusses, un grand nombre d'entre eux considérés comme des réfugiés politiques. On peut également noter la présence de Polonais.

Langues

Pourcentage d'habitants de langue maternelle estonienne en 2011 par municipalité.

La langue officielle de l'Estonie est l'estonien, qui est la langue maternelle de plus de 69 % de la population du pays ainsi qu'une langue étrangère maîtrisée par 14 % de la population, ce qui fait que plus de 82 % des habitants du pays savent parler estonien. La plupart des habitants du pays qui ne maîtrisent pas l'estonien sont étrangers (particulièrement des Russes) et sont plutôt âgés. L'apprentissage de l'estonien est obligatoire dans toutes les écoles du territoire, et quasiment toute la jeunesse du pays maitrise cette langue.

L'estonien proprement dit repose sur le standard d'écriture du Nord de l'Estonie. Des langues régionales (notamment le võro et le seto) sont parlées dans le Sud, et des dialectes sont encore parlés dans les îles du Nord-Ouest. Un temps délaissés et stigmatisés, ces dialectes sont aujourd'hui remis à l'honneur par certains médias et activités culturelles.

La première langue étrangère dépend principalement des différentes catégories d'âges et des origines individuelles. L'anglais est la langue étrangère la plus parlée par la jeunesse et se répand très rapidement car enseignée très tôt dans les écoles et diffusée massivement par l'industrie culturelle britannique et américaine. Certaines personnes ont pu bénéficier d'un enseignement de l'anglais y compris lors de la période soviétique.

Du fait du passé soviétique, le russe est également très présent avec 30 % des habitants l'ayant comme langue maternelle et 42 % comme langue étrangère. Environ 72 % des habitants comprennent ainsi plus ou moins le russe, malgré un rejet massif de cette langue par la population de souche estonienne qui tend à l'oublier et l'écarter au profit de l'anglais. La concentration de population d'origine russe dans certains endroits très localisés est telle que la langue russe est quasiment hégémonique dans ces zones, notamment dans les villes de Narva, Kohtla-Järve, Maardu, le quartier de Lasnamäe à Tallinn et, dans une moindre mesure dans le quartier d'Annelinn à Tartu et la ville de Valga.

La troisième langue et deuxième langue étrangère proposée à l'enseignement dans les écoles est souvent un choix entre le russe, l'allemand (très présent chez l'élite, et dans des domaines comme le tourisme), ainsi que le français (l'Estonie est un membre observateur de l’Organisation internationale de la francophonie, ce qui traduit la présence plus ou moins importante d'une certaine francophonie sur le territoire[24]. Deux établissements participent à la promotion de la langue française : l’Institut français d’Estonie[45] et l'école française de Tallinn[46].)

Pour des raisons culturelles et historiques, les langues suédoise et finnoise sont aussi étudiées. Le suédois fait également office de dialecte régional dans une petite région de la côte du Nord-Ouest, du fait de la colonisation des Suédois d'Estonie.

Athéisme et religions

Principale Église par municipalité en 2011 (répondants de 15 ans et plus)

D'après le recensement de 2011, 65 % des Estoniens de 15 ans et plus ont indiqué être non croyants.

L'orthodoxie est la première religion du pays avec un peu moins de 177 000 fidèles se recrutant pour l'essentiel parmi la communauté russophone.

Le luthéranisme quant à lui s'est implanté chez les habitants de langue maternelle estonienne. L'Église luthérienne regroupe 11,9 % de la population.

Culture

Danse traditionnelle estonienne.
Culture urbaine – graffiti à Tallinn.

De tout temps, l'Estonie s'est trouvée dans la sphère de culture européenne. Tallinn (Reval à l'époque) était, au Moyen Âge, la ville la plus orientale de la Ligue hanséatique. Tartu, siège de l'Université nationale, était au XIXème siècle un foyer de culture et langue allemande au cœur de l'Empire russe.

Forte des diverses cultures qui se sont côtoyées et succédé du fait des occupations successives, l'Estonie s'est forgé une culture particulière faite de tolérance et de respect envers l'étranger, quels que soient son pays ou sa culture. L'Estonie compte de nombreuses minorités : les Russes représentent 25,7 % de la population. Viennent ensuite les Ukrainiens : 2,1 % de la population ; 1,2 % de la population est biélorusse et 0,8 % finnoise... L'importance de la population russophone vient naturellement de l'occupation soviétique et de l'industrialisation forcenée dont l'Estonie avait fait l'objet à l'époque.

Littérature

L'estonien n'est pas une langue indo-européenne mais finno-ougrienne de même que le finnois et le hongrois. L’estonien littéraire naît tardivement, entre les XVIe et XVIIe siècles. Il est surtout utilisé par des pasteurs allemands pour transmettre la littérature religieuse. Le plus ancien livre en estonien est le catéchisme de Wanradt et Köll, publié en 1535 à Wittenberg. On remarquera que c'est la Réforme qui est à l'origine de ce livre.

Le XVIIIe siècle voit la naissance de la littérature nationale, et la langue écrite se répand par les almanachs et journaux, colportés jusqu’au fond des campagnes. La littérature est alors composée de récits imités d’œuvres allemandes. À partir de 1820, Kristjan Jaak Peterson est à l’origine de la poésie estonienne moderne. Dans les années 1850, à la suite des mouvements nationaux et romantiques, la littérature connaît un véritable essor, avec notamment la redécouverte du folklore national et la rédaction de l’épopée nationale, le Kalevipoeg, composée par Friedrich Reinhold Kreutzwald, publiée entre 1857 et 1861 (voir L'Homme de Bois et la Femme d'Écorce, un conte typiquement estonien) dans les publications de la Société savante estonienne. L'édition populaire a été publiée en 1862 en Finlande. À cette période, entre 1860 et 1885, la nation estonienne prend conscience d’elle-même, et la littérature se développe rapidement. La poésie est un genre particulièrement vivace (et le reste aujourd’hui), symbolisée à cette époque par l’une des grandes poétesses de ce pays, Lydia Koidula. Comme dans le reste de l’Europe, la fin du XIXe siècle voit le développement d’une littérature réaliste, en particulier avec Eduard Vilde.

Eduard Vilde (1911).

Peu après, la littérature s’ouvre de plus en plus aux courants occidentaux, avec le groupe des « Jeunes Estoniens ». C’est dans ce contexte qu’émerge l’une des figures estoniennes les plus connues à l’étranger, celle de la poétesse Marie Under. Les années 1920 voient le retour du réalisme, avec Anton Hansen Tammsaare. La période de l’entre-deux-guerres, celle de l’indépendance, contraste fortement avec la suivante, celle de l’exil pour les uns, de la déportation en Sibérie pour les autres. La littérature estonienne en exil demeure très vivace, pour preuve les 2 600 volumes en estonien qui sont parus entre 1945 et nos jours. En Estonie devenue soviétique, la littérature « bourgeoise » est brûlée, interdite, censurée, etc. Un certain renouveau se déclare après la mort de Staline, avec les débuts de grands auteurs comme Viivi Luik et Jaan Kaplinski, mais surtout le monument Jaan Kross qui est publié chez Robert Laffont. Il est l'auteur notamment du Fou du Tzar (1978), prix du meilleur livre étranger 1989. « Ses romans, aujourd'hui traduits en de nombreuses langues, font revivre pour la plupart des figures importantes de l'Histoire estonienne ou des Estoniens ayant atteint dans leur domaine une certaine notoriété internationale »[47] comme le baron balte Timotheus von Bock du Fou du Tzar ou le juriste et diplomate Frédéric Fromhold de Martens de Le départ du professeur Martens (1984).

Une fois le retour de l’indépendance, l’Estonie libre retrouve une belle vitalité littéraire, marquée par l’émergence de nombreux jeunes auteurs, comme Tõnu Õnnepalu, en particulier grâce aux généreuses subventions de la Fondation pour la culture.

Médias

Musique, arts du spectacle

La musique est indissociable de la culture nationale, les Estoniens n'ont-ils pas été qualifiés de « Peuple chantant »[réf. nécessaire] ? Le premier festival pan-estonien de chant a eu lieu en 1869 à Tartu, où près de mille chanteurs et musiciens venus de tout le pays furent réunis. Aujourd'hui cette fête rassemble trente mille chanteurs et musiciens devant un public de 200 000 personnes. Ces traditions ont inspiré en 1988 la « révolution chantante », c'est en chantant que l'Estonie s'est libérée du joug soviétique. En 2001, l'Estonie a remporté le concours Eurovision.

L'Estonie est également le pays du compositeur de musique classique, religieuse et contemporaine Arvo Pärt, créateur du style tintinnabuli.

Il existe deux grands théâtres en Estonie : le théâtre Estonia à Tallinn fondé en 1865, le théâtre Vanemuine à Tartu fondé en 1883. Tous les registres y sont abordés.

Le cinéma estonien compte pour une très faible partie (2 %) du taux d'audience cinématographique du pays[48], mais est très productif surtout en ce qui concerne les films d'animation et documentaires. Un festival est proposé chaque été, consacré au film anthropologique à Pärnu et en hiver c'est à Tallinn que se déroule le « Festival de cinéma des nuits noires ».

Sports

Le cycliste Jaan Kirsipuu a été vainqueur de nombreuses étapes du Tour de France. À Sydney, la médaille d'or du décathlon a été remportée par Erki Nool, natif de Võru. À Pékin, c'est le discobole Gerd Kanter déjà champion du monde à Osaka en 2007, qui décroche l'or olympique. Il succède à Erki Nool, sacré en 2000 à Sydney et à Jaak Uudmae  Estonien sautant pour l'URSS  vainqueur du triple saut en 1980 lors des Jeux de Moscou. Dans les sports d'hiver, les athlètes estoniens sont très productifs : une médaille d'or, une d'argent et une de bronze aux Jeux olympiques de Salt Lake City en 2002 (se plaçant devant la Suède et le Royaume-Uni) et trois médailles d'or aux Jeux olympiques de Turin en 2006. À noter que le champion d'échecs Paul Keres (1916-1975), au sommet de l'élite dans les années 1930-1960, était Estonien et a concouru pour le pays, puis pour l'URSS. Il a même eu droit à son effigie sur le billet de banque de cinq couronnes[49]. En rallye, Markko Märtin et Ott Tänak ont remporté plusieurs épreuves sur leurs voitures respectives dupuis les années 2000. Enfin, la joueuse de tennis Kaia Kanepi est devenue ces deux dernières années l'une des athlètes les plus populaires de son pays en intégrant le top 20 du classement WTA en 2010, après avoir notamment atteint les quarts de finale à Wimbledon et à l'US Open de tennis.

Fêtes et jours fériés

Jours fériés
Date Nom français Nom local Remarques
Jour de l'AnUusaasta
24 févrierFête nationaleiseseisvuspäev, Eesti Vabariigi aastapäevcommémoration de l'indépendance de 1918
variableVendredi saintsuur reede
variablePâques
Fête du travailkevadpüha
variablePentecôtenelipühad
23 juinJour de la Victoirevõidupüha
24 juinfête de saint Jeanjaanipäev
20 aoûtJour du rétablissement de l'indépendancetaasiseseisvumispäev
25 décembreNoëlesimene jõulupüha
26 décembreSaint Étienneteine jõulupühaen calendrier populaire tabanipäev ou tehvanipäev - jour d'Étienne
Fêtes non fériées
Date Nom français Nom local Remarques
6 janvierÉpiphaniekolmekuningapäev
2 févrierAnniversaire du traité de paix de TartuTartu rahulepingu aastapäev
14 marsJour de la langue maternelleemakeelepäev
2e dimanche de maiJour des Mèresemadepäev
14 juinJour du Souvenirleinapäev
2 novembreJour des Défuntshingedepäev
2e dimanche de novembreJour des Pèresisadepäev

Capacités militaires

Les forces estoniennes à Bagdad.

L'armée estonienne est de constitution récente. En 2011, 1,9 % du PNB est consacré à la défense, soit un budget de la défense de 280 millions d'euros[50]. Ayant adopté une attitude prudente face à la Russie, l'Estonie compte sur l'OTAN pour protéger son espace aérien et sur l'Union européenne en cas de crise internationale. Elle participe à plusieurs missions à l'étranger sous le commandement des Nations unies ou de l'OTAN. Les forces estoniennes sont présentes en Afghanistan et un contingent est impliqué dans la guerre en Irak. Les forces estoniennes font partie de la KFOR au Kosovo et de la Force intérimaire des Nations unies au Liban renforcée. L'armée de l'air possédant plusieurs hélicoptères et avions légers de transport ainsi qu'une centaine de batteries anti-aériennes, son réseau radar est relié à celui de l'OTAN.

Les forces militaires de l'Estonie ont introduit une nouvelle formation basée sur la cyberguerre et la défense des infrastructures électroniques et infrastructures essentielles de la république d'Estonie. Actuellement, la principale organisation de cyber-défense estonienne est le CERT (Computer Emergency Response Team of Estonia), créée en 2006, comme organisation responsable de la gestion des incidents de sécurité dans des réseaux informatiques estoniens. Son but est de réduire le plus possible les dommages liés aux incidents de sécurité en répondant efficacement aux nouvelles menaces. L'Estonie a connu une série de cyberattaques qui ont commencé le 27 avril 2007. Les dirigeants estoniens attribuent ces attaques aux autorités russes, lesquelles démentent[51]. Le 25 juin 2007, le président estonien Toomas Hendrik Ilves a rencontré le président des États-Unis, George W. Bush[52]. Parmi les sujets abordés, il y avait notamment les attaques sur l'infrastructure électronique estonienne. Ces attaques ont provoqué, dans un certain nombre d'organisations militaires mondiales, une reconsidération de l'importance de la sécurité de réseau dans la doctrine militaire moderne. Le 14 juin 2007, les ministres de la Défense de l'OTAN ont tenu une réunion à Bruxelles, publiant un communiqué sur une action immédiate commune. Cette action permit de mettre fin aux attaques à l'automne 2007. L'OTAN s'apprête à mettre en place en Estonie son futur centre cybernétique de défense, les Estoniens formeront ainsi les spécialistes du cyber-terrorisme, du cyber-espionnage[53] et de la cyber-défense pour les forces de l'alliance atlantique.

Le , le président des États-Unis Barack Obama, en visite en Estonie au moment où se déroule la guerre du Donbass en Ukraine, pays qui n'est pas membre de l'OTAN, et où la Russie est accusée notamment par les membres de l'OTAN, d'envoyer des troupes de soldats russes pour soutenir les pro-Russes, déclare que l'Estonie « ne sera jamais seule »[54].

Codes

L'Estonie a pour codes :

Notes et références

  1. (en) « Europe :: Estonia — The World Factbook - Central Intelligence Agency », sur www.cia.gov (consulté le )
  2. https://hdr.undp.org/data-center/specific-country-data#/countries/EST
  3. (en) « Estonian Economic Miracle: A Model For Developing Countries » [archive du ], Global Politician (consulté le )
  4. (en) « Asian countries dominate, science teaching criticised in survey », Yahoo
  5. (en) « Press Freedom Index 2016 », Reports Without Borders (consulté le )
  6. Comparing Performance of Universal Health Care Countries, 2016 Fraser Institute
  7. Estonia OECD 2016
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Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

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