meute
: Meute
Français
Étymologie
- (XIIe siècle)[1] De l’ancien français muete (« groupe de chiens courants dressés pour la chasse », « bande, troupe de gens », « émeute »). D’un latin *movita[1], substantif féminin de *movitus, participe passé de movere, « mouvoir » (en bon latin motus). Du XIIe au XVIe siècles, meute a aussi signifié « soulèvement, émeute, expédition » → voir émeute et mutin.
- Selon Littré[2], il n’est pas nécessaire de supposer un *movita, le \o\ latin de motus, mota donne régulièrement \ø\ ; le ue de muete se prononçant eu ; pueple se prononçait peuple, etc., par perte de la tradition de la prononciation, il se prononce comme muette dans La Muette qui est le nom d’un rendez-vous de chasse ; à Metz, la Mutte est une cloche servant à ameuter la population. Comparer avec meuble du latin mobilis.
Nom commun
Singulier | Pluriel |
---|---|
meute | meutes |
\møt\ |
meute \møt\ féminin
- Troupe de chiens courants dressés pour la vénerie ou chasse à courre.
- Il faut que les piqueurs aient l'œil à terre dans tous les lieux où ils croiront de pouvoir en revoir, afin d'aider à leurs chiens, & s'assurer que c'est le cerf de la meute qu'ils chassent. — (Encyclopédie ou Dictionnaire universel raisonné des connoissances, T.42, 1775, page 19)
- Car la région que nous traversons est assez giboyeuse, et les grands nemrods de la m'halla, […], qui ont emmené des meutes de lévriers et des faucons chasseurs, font des hécatombes de lièvres, de perdrix, de poules de Carthage, de renards et de chacals. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, p. 123)
- (Figuré) L'ouverture donnait sur la loge de Gaby Million où la vedette avait laissé ses chiens. Les bêtes se mirent à aboyer.
— Naturellement c'est plein de cabots, crut devoir déclarer spirituellement Mr. Morgan. Mes girls aussi en trimbaleraient une meute si je le tolérais. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- (Figuré) Troupe de personnes acharnées contre quelqu’un.
- Une meute d’ennemis.
- Une meute de créanciers.
- Laurent Wauquiez, chemise blanche, qui pose les bras grands ouverts devant la meute de photographes, flanqué d’Éric Ciotti, chemise blanche lui aussi, qui tend le menton. — (Chistophe Nobili, La redescente du mont Wauquiez, Le Canard Enchaîné, 6 septembre 2017, page 1)
- C’est une entreprise volontaire de dégradation du réel pour transformer l’assassinat en une dispute de palier, démanteler le réel et repousser la foule vers le statut de la meute. — (Kamel Daoud, Fatwa à l’italienne, Le Point n° 2392, 5 juillet 2018, p. 118)
- (Scoutisme) Groupe de louveteaux.
Dérivés
Traductions
Prononciation
- Suisse (canton du Valais) : écouter « meute »
Références
- Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (meute)
- « meute », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971-1994 → consulter cet ouvrage
- « meute », dans Émile Littré, Dictionnaire de la langue française, 1872-1877 → consulter cet ouvrage
Ancien français
Nom commun
meute \Prononciation ?\ féminin
- Variante de muete.
- En icel temps, j'os bien monstrer,
Fu la grant meute [expédition] d'outremer,
Quant Antioche fut conquise,
Et la cité de Niques prise. — (Rou, XIIe s.)
- En icel temps, j'os bien monstrer,
Références
- Frédéric Godefroy, Dictionnaire de l’ancienne langue française et de tous ses dialectes du IXe au XVe siècle, édition de F. Vieweg, Paris, 1881-1902 → consulter cet ouvrage (muete)
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