privilège
Français
Étymologie
- (Date à préciser) Du latin privilegium (« privilège ») composé de privus (« privé, particulier ») et lex (« loi ») : « loi faite pour un particulier ».
Nom commun
Singulier | Pluriel |
---|---|
privilège | privilèges |
\pʁi.vi.lɛʒ\ |
privilège \pʁi.vi.lɛʒ\ masculin
- Faculté accordée à un particulier ou à une communauté de faire quelque chose ou de jouir de quelque avantage qui n’est pas de droit commun.
- Le 2 mai 1670, un privilège fut accordé à la Compagnie des pelleteries de la baie d’Hudson. Cette société comptait un certain nombre d’actionnaires dans la haute noblesse, le duc d’York, le duc d’Albermale, le comte de Shaftesbury, etc. — (Jules Verne, Le Pays des fourrures, J. Hetzel et Cie, Paris, 1873)
- Hélas! en même temps que la richesse, l’habitude de la distillation du cidre à domicile s’est répandue! L’usage du privilège des bouilleurs de cru met à la disposition directe des paysans, en quantités immenses, incontrôlables, le poison. Les alambics circulent partout. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
- Le roi Jean leur confirma, en 1357, leurs privilèges et, au début du XVe siècle, leurs armes furent enregistrées à l’armorial général. — (Marcel Hégelbacher, La Parfumerie et la Savonnerie, 1924)
- Le mot de noblesse avait un sens du temps de nos grands-pères, aujourd’hui il n’en a plus; les titres courent les rues, et quant aux privilèges, ce qui nous en reste augmente la misère du peuple, sans nous être d’aucun profit; si nous ne payons pas l’impôt au roi, nous le payons aux exigences d’une position factice, à la mode, à l’usage, à notre oisiveté qui nous oblige souvent de nous ruiner, pour échapper à l’ennui. — (Julie de Querangal, Philippe de Morvelle, Revue des Deux Mondes, T.2,4, 1833)
- Il s'est mis en frais pour la nouvelle édition du Siècle de Louis XIV; il n'a épargné aucun soin; et voilà que, pour fruit de ses peines, M. de La Beaumelle fait imprimer sous main une édition subreptice à Francfort, ville impériale, malgré le privilège de l'empereur, dont Walther est en possession. — (Voltaire, Lettre n° 27, à M. Roques, d'avril 1752, dans « Correspondance générale », tome 4, dans les Œuvres de Voltaire, Paris : chez P. Pourrat frères, 1839, p. 50)
- Acte qui contient la concession d’un privilège.
- Enregistrer un privilège.
- Droit, prérogative, avantage.
- L’enquête ethnographique, c’est un saut dans l’inconnu tellement excitant. Être transporté dans un monde où rien n’est familier — ni l’environnement, ni le langage, ni les techniques — est un privilège extraordinaire. — (Philippe Descola, Interview par Olivier Pascal-Moussellard, Télérama no 3 392, janvier 2015)
- (Ironique) — Par sa position, elle a toujours eu le triste privilège d’être le champ-clos où se débattirent successivement les nationalités Neustrienne et Austrasienne ; Franque et Germanique ; Allemande et Française ; […]. — (François-Xavier Masson, Annales ardennaises, ou Histoire des lieux qui forment le département des Ardennes et des contrées voisines, Mézières : imprimerie Lelaurin, 1861, p. XV)
- (Droit) Titre à la préférence, droit que la qualité de la créance donne à un créancier d’être préféré aux autres créanciers, même hypothécaires.
- Privilèges sur les meubles, sur les immeubles.
- La femme n’a point de privilège, pour la répétition de sa dot, sur les créanciers qui lui sont antérieurs en hypothèque.
- Le propriétaire non payé par son locataire a un privilège sur les meubles garnissant l’immeuble loué.
- Être payé par privilège et préférence sur le prix d’un immeuble.
- En cas de novation, les privilèges et hypothèques de l’ancienne créance ne passent point à celle qui lui est substituée.
- (Figuré) Dons naturels, soit du corps, soit de l’esprit.
- La raison est un privilège qui distingue l’homme des animaux. La beauté est un heureux privilège.
- (Figuré) — Autrefois on venait en pèlerinage chercher certaine huile bénite qu’on y distribuait et qui avait, disait-on, le privilège de rendre l’ouïe aux sourds. — (Gustave Fraipont, Les Vosges, 1895, éd. 1923)
- Liberté, prérogative que l’on s’attribue dans la société, ou que les autres vous accordent.
- Cela est absolument inadmissible. Il ne faut jamais accorder à une seule personne, fût-elle en danger de mort, le privilège exorbitant de mettre en péril, et en péril très grave, toutes les personnes qui font partie d’un train. — (Maxime Du Camp, Les chemins de fer à Paris, dans la Revue des deux Mondes, V. 74, 1868, p. 127)
Apparentés étymologiques
- privilège de la croix
- privilège de l’âge
- privilège de pluviôse
- privilège du roi
- privilégié
- privilégier
- reprivilégier
- surprivilégier
Traductions à trier
- Afrikaans : voorreg (af)
- Allemand : Privileg (de), Privilegium (de), Vergünstigung (de), Vorzug (de), Vorzugsrecht (de)
- Anglais : privilege (en)
- Espagnol : privilegio (es)
- Espéranto : privilegio (eo)
- Ido : privilejo (io)
- Italien : privilegio (it) masculin
- Néerlandais : preferentie (nl), prae (nl), privilege (nl), voorrecht (nl)
- Papiamento : privilegio (*)
- Portugais : privilégio (pt)
- Suédois : privilegium (sv)
- Tchèque : privilegium (cs)
- Turc : ayrıcalık (tr)
- Zoulou : ililungelo (zu), ilungelo (zu)
Prononciation
- \pʁi.vi.lɛʒ\
- France (Paris) : écouter « privilège [pʁi.vi.lɛʒ] »
- France (Paris) : écouter « privilège [pʁi.vi.lɛʒ] »
Voir aussi
- privilège sur l’encyclopédie Wikipédia
Références
- Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (privilège), mais l’article a pu être modifié depuis.
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