La personne souffrant du « trouble de la personnalité évitante » est souvent timide, peu sure d’elle ou peu encline à s’exprimer. Bien que ces particularités permettent de décrire la majorité des êtres humains à un certain moment de leur existence, les personnes souffrant du trouble de la personnalité évitante manifestent ces traits si fortement que leur vie en est négativement affectée. Elles évitent les interactions sociales, n’entament des relations que pour finalement se retirer dès qu’elles sentent qu’elles sont rejetées et sont trop sensibles aux critiques. Les gens aux prises avec ce trouble sont confrontés à plusieurs difficultés. Si votre amoureux ou un proche à vous souffre de ce mal, informez-vous suffisamment afin de savoir comment lui offrir le soutien dont il a besoin. Fixez des objectifs réalistes en ce qui concerne votre relation.

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Offrir son soutien

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    Encouragez votre proche à suivre un traitement. Pour traiter le trouble de la personnalité évitante il n’y a rien de mieux qu’une thérapie cognitivocorportementale (TCC). C’est le moyen le plus efficace. En pratiquant régulièrement et convenablement cette thérapie, la personne atteinte de ce trouble sera avec le temps moins complexée [1] . Un thérapeute expérimenté aidera votre proche à composer avec sa condition et vivre une vie plus épanouie.
    • Abordez cette question avec délicatesse et tact pour éviter qu’il ne se mette sur la défensive. Par exemple, dites : « Je me fais un peu de souci pour toi. Tu sembles seul et isolé dernièrement. Je tiens beaucoup à toi et je ne veux que ton bonheur. Penses-tu que le fait de consulter un thérapeute t’aiderait à avoir moins de mal à discuter avec les gens ? »
    • Il est important de chercher de l’aide le plus tôt possible, parce que cela lui permettra de ne pas souffrir des effets secondaires que peut causer un trouble de la personnalité non traité, comme la dépression [2] .
    • Si vous êtes en couple, proposez-lui de suivre une thérapie de couple. S’il s’agit de votre frère, sœur ou autre parent, suggérez-lui de recourir à une thérapie familiale.
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    N’oubliez pas que vous ne pouvez pas le « guérir ». Quels que soient l’effort que vous fournirez et votre volonté à l’aider, sachez que pour qu’une personne atteinte de ce mal puisse aller mieux, elle doit avant tout le décider elle-même et être prête à s’aider.
    • Faites en sorte qu’il sache que vous êtes avec lui et que vous le soutenez inconditionnellement, mais ne cherchez pas à régler le problème à sa place.
    • Dites : « Je tiens à ce que tu saches que je t’aime profondément et que je soutiens ta décision de te faire aider. S’il y a quoi que ce soit que je puisse faire, il te suffit de me le demander. »
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    Encouragez-le à adopter de bonnes pratiques. Les personnes souffrant de troubles de la personnalité évitante sont plus sujettes aux problèmes de dépendance ou d’abus de substances. Elles ont aussi tendance à souffrir de dépression [3] . Adopter de bonnes pratiques lui permettra de composer avec ses sentiments de façon plus constructive.
    • Soyez là pour lui s’il a besoin de quelqu’un à qui parler ou d’une épaule pour le soutenir et encouragez-le à adopter de bonnes pratiques comme le sport pour évacuer son stress.
    • Invitez-le à s’entrainer avec vous. Dites : « Eh ! Et si nous allions faire une randonnée ce weekend ou aimerais-tu te joindre à moi pour le cours de Zumba ? » Ces phrases sont toutes très bonnes pour aider un frère, un meilleur ami, un partenaire ou une sœur à rester physiquement actif et se défaire de son stress ?
    • Invitez-le à faire du yoga. C’est également une excellente manière de contribuer au développement mental et physique d’une personne. Cet exercice combine méditation et étirement pour favoriser le bienêtre.
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    Soulignez ses qualités. Les personnes atteintes du trouble de la personnalité évitante ont souvent tendance à se sentir incapables ou inférieures. Plutôt que de débattre avec lui de ses opinions absurdes quant au fait qu’il y aurait quelque chose qui cloche chez lui, focalisez-vous plutôt sur ses qualités intrinsèques. Faites en sorte qu’il comprenne que vous l’appréciez tel qu’il est.
    • Dites : « Je suis consciente du fait que tu traverses actuellement une période difficile, mais je tiens à te dire à quel point j’admire ta force et ta persévérance. Tu es une grande source d’inspiration pour moi. »
    • Selon la relation que vous entretenez avec la personne, vous pouvez aussi inviter d’autres personnes à se joindre à vous. Dites à son meilleur ami qu’il traverse une période difficile et a besoin d’être complimenté et réconforté. Proposez à vos parents d’éviter de mettre la pression à votre frère par rapport à ses études et, au lieu de cela, de faire une sortie en famille pour vous amuser. Le fait de réduire un peu le stress et de le remplacer par des éléments positifs l’aiderait beaucoup.
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Connaitre le trouble de la personnalité évitante

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    Sachez reconnaitre les principaux symptômes. Les personnes souffrant de ce trouble sont souvent très timides, hésitantes ou nerveuses. Elles passent la majeure partie de leur temps seules et ont peu d’amis, bien qu’elles veuillent peut-être nouer des relations étroites. Le trouble de la personnalité évitante mène souvent à l’isolement social et à la solitude [4] .
    • Ce trouble ne se résume pas à une simple timidité. La timidité est normale dans une certaine mesure et n’a généralement aucun effet négatif sur la vie des gens, mais le trouble de la personnalité évitante nuit gravement aux relations de la personne qui en souffre, à son estime personnelle et sa capacité à travailler ou à étudier.
    • Par exemple, les personnes souffrant de ce mal se sentent fondamentalement incompétentes. Quel que soit ce que vous ferez pour le valoriser, il se sentira toujours « pas assez bien ».
    • Les personnes atteintes d’un tel trouble ont parfois du mal à s’adapter à leur environnement de travail. Cela est sans doute dû au fait qu’elles redoutent la désapprobation, la critique ou le rejet. De plus, elles ont du mal à s’engager avec les gens sans être sures que ceux-ci les aimeront.
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    Reconnaissez que ces troubles sont difficiles à traiter. Le trouble de la personnalité évitante est une maladie complexe qui affecte la pensée et le comportement de la personne et par ricochet tous les aspects de sa vie. Les comportements et schémas de pensée qui caractérisent ce trouble sont provoqués par divers facteurs environnementaux, sociaux et génétiques [5] .
    • Puisque le trouble de la personnalité évitante touche principalement la manière de penser et d’agir d’une personne, il est très difficile de s’en départir entièrement, toutefois, grâce à la thérapie cognitive du comportement, les personnes atteintes de ce trouble sont plus à même de développer des stratégies pour y faire face et mener une vie épanouissante.
    • Savoir à quel point les troubles de la personnalité sont tenaces vous permettra de décider de la meilleure manière d’aller de l’avant avec votre relation. S’il s’agit de votre partenaire, vous pourrez décider de mettre fin à votre relation et passer à autre chose si vous ne vous sentez pas capable de faire face à son comportement. S’il s’agit de votre meilleur ami, il se peut que vous ayez l’impression que sa tendance à l’isolement vous empêche de vous faire d’autres amis. En savoir davantage sur cette maladie vous aidera à prendre de meilleures décisions quant à l’avenir de votre relation avec lui.
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    Joignez-vous à un groupe de soutien. Le fait de discuter avec d’autres personnes qui ont souffert du même problème et dont la vie en a été affectée peut vous inspirer un sentiment de communauté et vous permettre de mieux comprendre certaines choses. Seuls ceux qui comprennent ce que vous traversez peuvent vous aider à avoir une meilleure compréhension du trouble et à trouver des moyens pour aider une personne atteinte de ce mal à s’en sortir [6] .
    • Rejoindre à un groupe de soutien est également très utile pour les personnes souffrant de ce trouble, mais la majorité de ces gens ne préfèrent pas rencontrer d’autres personnes en face. Une alternative plus simple consisterait donc à l’aider à se joindre à des groupes de soutien sur Internet.
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Gérer ses attentes

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    Définissez et respectez vos bornes. Une personne qui souffre de ce mal peut se montrer blessante sans le vouloir, épuisante sur le plan émotionnel ou quelquefois insupportable. Si vous pensez ne pas pouvoir lui apporter l’aide dont il a besoin, dites-le-lui. Ne vous culpabilisez pas parce que vous avez été franc par rapport à ce que vous pouvez endurer et ce que vous ne pouvez pas.
    • Fixez au besoin des limites de temps. Par exemple, « Il faut que je fasse mes devoirs bientôt, mais je peux continuer à discuter avec toi pendant une demi-heure » ou « Je ne peux pas discuter après 21 h parce qu’il faut que je me repose. » Ainsi, vous pourrez le soutenir, sans trop perdre du temps et pouvoir vous adonner pleinement aux autres activités importantes de votre vie.
    • Pour avoir une relation saine, il est important d’être honnête. Vous pouvez dire : « J’ai bien envie de te soutenir, mais je suis un peu débordée en ce moment et il me faut un peu de temps. » Dites à votre petit ami que vous avez besoin de faire une pause. Expliquez-lui que vous souhaitez prendre un peu de temps pour réfléchir.
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    Encouragez-le à développer son réseau de soutien. Communiquez avec ses proches et encouragez-les à passer plus de temps avec lui. Rappelez-lui que ses proches adoreraient passer plus de temps avec lui.
    • Vous ne devez pas être la seule à le soutenir, car cela n’est juste pour aucun d’entre vous.
    • Si vous êtes débordée ou trop occupée pour lui venir en aide quand il en a besoin, suggérez-lui de se tourner vers quelqu’un d’autre qui lui est cher.
    • Même les petits enfants peuvent l’aider. Par exemple, dites : « Ton grand frère passe une mauvaise journée. Il se sentirait beaucoup mieux s’il pouvait passer un peu de temps jouer à des jeux vidéos ou à lire avec toi. »
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    Ne le forcez pas à participer à des activités sociales. Pour une personne qui souffre de ce mal, il peut être très difficile et bouleversant d’être pris au dépourvu ou forcé à dialoguer avec d’autres personnes. Si vous le mettez contre son gré dans un contexte social, cela ne lui sera certainement d’aucune aide. Il pourrait même se mettre en colère contre vous ou éprouver de la honte par rapport au fait que d’autres personnes aient perçu ses déficiences. Cela ne l’aidera pas à être plus sociable.
    • Laissez-le décider seul du moment et de l’endroit où il souhaiterait s’engager dans des interactions avec d’autres personnes [7] .
    • S’il s’agit de votre partenaire ou de votre meilleur ami, cela se révèlera particulièrement difficile. Ces relations ont naturellement un caractère social, toutefois, si votre partenaire n’aime pas se retrouver en groupe, soutenez-le et limitez-vous à des groupes plus petits. Si votre meilleur ami n’a aucune envie de se rendre à une fête, envisagez d’y aller avec un autre groupe de personnes que vous connaissez.
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    Ne prenez pas à cœur son attitude. Pour une personne qui ne présente aucun symptôme de trouble de la personnalité évitante, l’attitude d’une personne atteinte de ce trouble parait déconcertante et vexante. Il peut se montrer amical un moment et vous repousser l’instant d’après ou se taire et ne pas vouloir interagir pendant un certain temps. N’oubliez pas que son comportement est le reflet de son trouble et non de ce qu’il ressent pour vous [8] .
    • Cela pourrait être particulièrement délicat s’il s’agit de votre partenaire romantique ou si vous avez une relation intime avec la personne, car votre relation en souffrirait certainement puisque, si votre petit-copain ou meilleur ami vous repousse, vous penserez immédiatement que vous avez fait quelque chose de mal. Souvenez-vous simplement de ses traits uniques. N’oubliez pas non plus que ces personnes n’ont que peu de relations sociales. Alors, s’il est toujours avec vous, cela signifie qu’il vous aime et tient énormément à vous.
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    Faites-vous soutenir également. Consultez un thérapeute, joignez-vous à un groupe de soutien destiné aux membres des familles des personnes atteintes de ce mal ou discutez simplement avec une amie. Cela vous aidera à composer avec vos émotions et à vous soulager de votre stress. Le fait d’être calme et confiante vous permettra de mieux l’aider.
    • S’il habite la même demeure que vous, faites l’effort de passer souvent un peu de temps seule sans lui. Faites des projets avec vos amies ou sortez en journée pour vous changer les idées.
    • S’il s’agit de votre conjoint, profitez-en pour suivre si possible une thérapie. S’il s’éloigne soudainement de vous sans raison valable, cela peut nuire à votre estime de soi. Faites-vous conseiller pour savoir quel impact son trouble a sur vous, et comment y faire face efficacement.
    • S’il s’agit de votre ami, pensez à entretenir d’autres relations amicales. Vous pouvez vous perdre facilement dans son univers, mais il est sain et tout à fait acceptable d’avoir également d’autres amis.
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Conseils

  • Les personnes souffrant de trouble de la personnalité évitante ont du mal à nouer des relations personnelles, même intimes, par peur d’être humiliées et ridiculisées.
  • Les personnes souffrant de ce trouble ont anormalement peur d’être rejetées, ce qui impacte négativement leur vie sociale et leurs activités quotidiennes.
  • Ces personnes se considèrent comme inférieures sur le plan social ou généralement moins que les autres.
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À propos de ce wikiHow

Ran D. Anbar, MD, FAAP
Coécrit par:
Conseiller médical en pédiatrie
Cet article a été coécrit par Ran D. Anbar, MD, FAAP. Le Dr Ran D. Anbar est conseiller médical pédiatrique certifié en pneumologie pédiatrique et en pédiatrie générale. Il pratique le conseil et l'hypnose clinique au Center Point Medicine de La Jolla, en Californie, et à Syracuse, dans l'État de New York. Réunissant plus de 30 ans de formation et de pratique médicale, le Dr Anbar a également été professeur de pédiatrie et de médecine et directeur de la pneumologie pédiatrique à la SUNY Upstate Medical University. Le Dr Anbar est titulaire d'une licence en biologie et en psychologie de l'université de Californie, San Diego, ainsi que d'un doctorat en médecine de l'école de médecine Pritzker de l'université de Chicago. Le Dr Anbar a effectué son internat en pédiatrie et sa formation en pneumologie pédiatrique au Massachusetts General Hospital et à la Harvard Medical School. Il est également ancien président, membre et consultant agréé de l'American Society of Clinical Hypnosis. Cet article a été consulté 20 794 fois.
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