24e régiment d'infanterie coloniale

Le 24e régiment d'infanterie coloniale (24e RIC), puis 24e régiment d'infanterie de marine (24e RIMa), est une unité de l'Armée de terre française.

Pour les articles homonymes, voir 24e régiment.

24e régiment d'infanterie de marine

Insigne régimentaire du 24e RIMa.

Création 16 décembre 1902
Dissolution 30 juillet 1991
Pays France
Branche armée de Terre
troupes coloniales
Type régiment d'infanterie
Rôle Infanterie
Garnison Perpignan
Caserne de la citadelle
Caserne Joffre
Ancienne dénomination 24e régiment d'infanterie coloniale
Surnom "Royal Catalan"
Devise "Sempre endavant, mai morirem"
"Toujours avancer"
ou "Plutôt mourir que reculer"
Inscriptions
sur l’emblème
Sébastopol 1854-1855
Tuyen-Tuan 1885
Tananarive 1895
Tien-Tsin 1900
Maroc 1908-1913
La Marne 1914
La Somme 1916
L'Aisne-Reims 1918
AFN 1952-1962
Anniversaire Bazeilles
Guerres Première Guerre mondiale
Bataille de France
Seconde Guerre mondiale
Guerre d'Algérie
Batailles Bataille de la Marne
Bataille de la Somme
Bataille de l'Aisne
Fourragères aux couleurs du ruban de la Croix de guerre 1914-1918
Décorations Légion d'honneur
Croix de guerre 1914-1918
deux palmes
une étoile de vermeil

À partir de 1964, il est stationné dans sa garnison d'origine, Perpignan, où il fut créé en 1902 ; il porte donc l'appellation de « Royal Catalan », non officielle.

Historique

Création

Le 24e régiment d'infanterie coloniale est créé le à Perpignan. Il est issu, par dédoublement, du 4e RIC, l'un des "quatre vieux" régiments des Troupes de marine, stationné à Toulon depuis sa création en 1854. Ce dernier s'était illustré en Crimée, en Indochine, à Madagascar et enfin en Chine. Cette filiation lui permet d'avoir sur son drapeau quatre inscriptions, les mêmes inscriptions que celles qui figurent sur celui du 4e RIC.

Jusqu'à la Première Guerre mondiale

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Campagne du Maroc de 1908 à 1913 :

La conquête du Maroc, commence en 1907, nécessite des effectifs croissants. Dès 1908, le 24e RIC met sur pied de forts détachements de renforts 2 000 hommes environ. Destinés à la formation des trois régiments de marche fournis par les troupes coloniales; de plus, des officiers et sous-officiers sont également mis en route pour assurer l'encadrement des bataillons de tirailleurs Sénégalais venus en renfort d'AOF. Cette campagne, dure et sévère, contre un adversaire très mobile et mordant; fanatisé, dura six années.

Les opérations principales où s'illustra le 1er régiment colonial de marche, auquel avaient été affectés les renforts en provenance du 24e RIC sont les suivantes :

Ce ne fut qu'en 1913, la situation étant stabilisée, que les détachements purent rejoindre leurs corps et garnisons d'origine à la veille d'une longue et terrible épopée.

Le drapeau du régiment put ajouter une cinquième inscription: "Maroc 1908-1913".

La Première Guerre mondiale

  • À la mobilisation en 1914, le 24e RIC est en casernement à Perpignan, le 1er bataillon à Sète; il forme avec le 22e RIC, la 6e brigade coloniale, laquelle avec la 4e brigade (4e et 8e RIC) constitue la 2e division d'infanterie coloniale elle-même composante du corps d'armée colonial. Devenue 1er CAC en 1915 après la création du 2e corps d'armée colonial. À la 4e Armée.
    Son effectif est de :
    Officiers 72
    Sous-Officiers et soldats 3290[1].

1914

  • Opérations des IIIe et IVe Armées et du Corps de Cavalerie Sordet:
    •  : Neufchâteau
    • 22 août : Combats de Rossignol
    •  : (combat de Jaulnay, de Hatillon le , de Bussy-Le-château le ) le le régiment est sur le canal de la Marne. le combat de Jaulnay, coûte au régiment 9 officiers et 550 hommes puis le chef de corps le Colonel Bethouart est grièvement blessé le .
  • Bataille de la Marne: le régiment est sous les ordres du Commandant Bourda.
    • Au sud de Frignicourt. Le 6 au le Mont Morêt ce glorieux fait d'armes a coûté très cher au régiment 8 officiers et 537 hommes. Le la poursuite au nord de Valmy, le Lieutenant-Colonel Jannot prend le commandement du régiment.
    • le le 22e RIC a pu s'emparer de Virginy et de Massiges. Côte 199 (Mont Tetu), côte 191 lutte acharnée et meurtrière, coûte au régiment 10 officiers, dont 2 chefs de bataillon, et 450 hommes.
    • Le le 24e RIC placé en réserve le il est sur le front Ferme Beauséjour - côte 191 - tenu jusque-là par trois régiments d'infanterie. L'effectif du régiment n'est pas plus de 21 officiers et 1700 hommes.
    • Le , la situation est la suivante le front de Beauséjour, Ruisseau de L'Étang sur deux kilomètres est tenu par un bataillon en avant-postes (bataillon de la Gletais); les deux autres bataillons, le 2e et 3e, sont en réserve d'avant-poste à Minaucourt.
    • le , à 4 heures, une fusillade d'une violence extrême éclate sur le front du 24e RIC. Au point du jour, sur les lisières de Minaucourt indiquent que l'ennemi occupe les crêtes de la côte 180, à 1 800 mètres du village. Aussitôt les deux bataillons en réserve sont lancés à l'assaut de ces crêtes; un bataillon du 2e RIC, cantonné à Minaucourt, est mis à la disposition du chef de corps du 24e RIC.

Le bataillon d'assaut de droite progresse rapidement mais les Allemands sont en force sur la crête 180 qu'ils occupent solidement après une lutte acharnée, ce bataillon réussit à déborder les Allemands sur le flanc gauche; ceux-ci, tournés, décimés en grande partie. fléchissent et s'enfuient en désordre laissant entre les mains du 24e RIC le drapeau du 69e régiment Allemand du 8e Corps et plus de 300 prisonniers. (Durant la guerre de 1914 à 1918, l'armée Française conquit treize drapeaux sur l'armée Allemande, dont douze Prussiens, et n'en perdit que trois). Le bataillon de gauche ne peut progresser que lentement, les Allemands, maîtres de la ferme de Beauséjour, prenant d'enfilade le ruisseau de Marson et ce n'est qu'en fin de journée, grâce à la progression de droite et à l'appui particulièrement efficace de l'artillerie, que de ce côté les lignes tenues avant l'attaque par les Allemands peuvent être occupées. Cette journée particulièrement glorieuse pour le 24e Colonial lui a coûté 3 officiers et 470 hommes; en outre, le Commandant et l'adjudant-Major du bataillon du 2e RIC, en réserve ont été tués aux côtés du Colonel Jannot. Quelques jours après le général Commandant l'armée porte à la connaissance de l'armée le décret décernant la Légion d'honneur au drapeau du 24e RIC[2].

1915

1916

  • Le le 24e RIC est dirigé par voie de terre sur le front de la Somme. Où il doit occuper le secteur de Herleville mais, le , les Allemands, dans une attaque très puissante enfonce nos premières lignes entre Frise et Dompierre. Le 30 le 2e bataillon réussit au prix de pertes sérieuses d'arrêter la progression de l'ennemi.
  • Bataille de la Somme (juillet à octobre)
  • Le , le régiment relève le 164e RI dans le secteur du Bois de Loges.

1917

  • L'attaque est déclenchée le , l'usure au Chemin des Dames. Le le 24e RIC quitte définitivement le Chemin des Dames. Les pertes pendant cette période d'usure ont été : 15 officiers et 200 hommes. Envoyé au repos, il restera jusqu'au .

1918

  • au : Est du fort de la Pompelle. Est de Reims.
  • au 1er juin: Est de la pompelle. La tentative de l'ennemi de déborder Reims par l'Est qui a complètement échoué.
  • Le , un ordre de la 5e armée, rappelant les hauts faits du 24e RIC depuis 1916, cite le régiment à l'ordre de l'armée[3].
  • Enfin le 1er août, l'ennemi, épuisé abandonne Reims. Le 24e RIC puis le 1er Corps d'Armée Colonial sont cités à l'ordre du corps l'armée[4].
  • Le Suippe. À la suite de son brillant succès le 24e RIC est à nouveau cité à l'ordre de l'armée[5].
  • Le franchissement de L'Aisne et l'armistice.
  • L'occupation du Palatinat. Le le régiment se dirige par voie de terre sur le Palatinat qu'il atteint après un mois de marche et s'installe le dans la région de Grunstadt. Le le Colonel Garday prend le commandement du régiment. Entre le et le il montera des gardes puis des services sur le Rhin, au sud de Germersheim, puis dans la région d'Apheilgen. À cette dernière date le séjour du 24e RIC en pays occupé prend fin et le régiment regagne, par voie ferrée, ses garnisons du temps de paix.

L'entre-deux-guerres

  • Jusqu'en 1925 le 24e R.I.C. reprend ses activités du temps de paix dans ses garnisons de Sète (à l'époque Cette) et de Perpignan. il occupe ses anciens casernements laissés en au dépôt du régiment, à l'exception de la caserne Saint-Jacques, situés place du Puig et dominant le vieux quartier populaire de Saint-Jacques, vieille et vétuste construction datant de 1685, cédée à la ville en 1919.
  • La fin de la Première Guerre mondiale est marquée par une profonde réorganisation des Troupes Coloniales. La pénurie de main d'œuvre due aux pertes effroyables consenties pendant le premier conflit mondial (1 355 000 morts et 3 595 000 blessés), explique en partie cette situation. Un ralentissement marqué du recrutement des jeunes engagés est constaté. De plus les rigueurs budgétaires imposées par l'effort de reconstruction, et l'absence de menace de la part de l'Allemagne vaincue, ont raison d'une grande partie de l'infanterie française. Les Troupes Coloniales voient près de 80 % des régiments qui la composent dissous. Seuls subsistent en tant que régiments blancs, les 3e, 21e, 23e RIC en métropole, les 9e et 11e RIC en Indochine, et le 16e RIC en Chine. C'est ainsi que disparaît le le 24e RIC qui tenait garnison depuis sa création à Perpignan. Il s'était pourtant brillamment illustré pendant tout le conflit perdant plus de 8 000 hommes et décrochant la croix de la Légion d'honneur.
  • Pour pallier cette carence il est alors décidé d'incorporer des soldats indigènes (Sénégalais, Malgaches et Indochinois). En 1926, sous l'appellation générique de Tirailleurs Sénégalais, sont créés. Ce sont les 4e, 8e (Toulon), 12e (La Rochelle), 14e (Mont-de-Marsan), 16e (Montauban), et 24e régiment de tirailleurs sénégalais (RTS) (Perpignan). Le 42e à Pamiers et 52e à Carcassonne, ces deux derniers régiments deviennent les 42e et 52e bataillons de Mitrailleurs Malgaches et Indochinois ils seront implantés dans des garnisons du sud de la France. Tout comme les unités Nord-Africaines, (Tirailleurs Algériens, Tunisiens, Marocains), les RTS s'avèrent plus économiques et plus dociles, que les unités blanches. C'est ainsi que Perpignan récupère un régiment colonial, le 24e régiment de tirailleurs sénégalais, régiment qui malgré sa nouvelle appellation et sa composition, hérite des traditions et du drapeau aux huit inscriptions de son prédécesseur. la plus grande partie de l'effectif hommes de troupe est désormais constituée par des soldats Africains, communément appelés « Tirailleurs sénégalais » ou soldats indigènes, tous originaires des diverses colonies de l'Afrique Occidentale Française (AOF). Les soldats « européens », en petit nombre, tiennent les emplois de spécialistes (transmissions, servant d'engins, secrétaires) et sont destinés, en principe, aux pelotons d'élèves-gradés, caporaux et sergents.
  • Le le 24e RIC devient, par changement d'appellation, le 24e RTC « 24e régiment de tirailleurs coloniaux », puis 24e régiment de tirailleurs sénégalais.

La Seconde Guerre mondiale

Le 24e RTS est recréé en 1939 en métropole et participe à la Seconde Guerre mondiale, notamment à la Bataille de France de mai-juin 1940. Le 24e régiment mixte colonial est recréé en 1939 au Levant.

Combats du Levant (1941)

  • 24e régiment mixte colonial (1939-1941)
  • Ce régiment des troupes coloniales mixtes, c'est-à-dire comportant environ 50 % de tirailleurs sénégalais dans ses effectifs troupe, a été mis sur pied en , au Levant, dans le cadre des mesures de renforcement de l'armée du Levant (Liban et Syrie) dont le commandant en chef était le général d'armée Weygand, rappelé à l'activité en 1939.
  • Les deux bataillons du régiment stationnés en Syrie prirent part en aux combats fratricides contre les forces anglo-australiennes et néo-zélandaises (ANZAC); submergé sous le nombre lors de la défense de Damas, le 24e RMC fut dissous après l'Armistice de Saint-Jean-d'Acre, le . La plupart des cadres européens et quelques Sénégalais furent rapatriés en métropole, les autres passèrent aux F.F.L. et continuèrent à servir dans les rangs du bataillon de marche de la 1re D.F.L.

Forces françaises libres

  • Le régiment était stationné en Syrie, mais avait détaché un bataillon à Chypre. Ce bataillon passa aux F.F.L. dès et devint le 1er bataillon d'infanterie de marine. il fusionna le avec le bataillon du Pacifique pour former le bataillon d'infanterie de marine du Pacifique (BIMP).
  • Résistance - Libération (1944-1945):

Après la libération des Pyrénées-Orientales le 19 au le colonel Cayrol, (capitaine d'infanterie coloniale, en retraite) chef départemental F.F.I, des P.O. (Pyrénées-Orientales), décide le regroupement des unités des trois grandes formations de la résistance armée. Puis tous les éléments des divers maquis des PO en compagnies régulières soit cinq compagnies qui entrèrent dans la composition d'un bataillon de sécurité créé à la date du , sous l'appellation initiale de 1er bataillon du 24e RIC. Ce bataillon fut d'abord employé à la garde de la frontière franco-espagnole, de Cerbère au Col de Puymorens, le poste frontière avec l'Andorre, du Pas-de-la-case, inclus.

  • Participation aux campagnes d'Alsace et des Alpes-Maritimes:

Pendant les combats pour la défense de Strasbourg la 1er division française libre avait subi de très lourdes pertes, notamment le bataillon de marche no 24, de la 4e brigade, ancien bataillon de tirailleurs Sénégalais provenant du ralliement de la Cote Française des Somalis en décembre 1942.)Pour le remplacer à la 1re DFL, le ministre de la guerre désigne, début février 1945, le bataillon du 24e des Pyrénées-Orientales (dont le choix fut probablement motivé par la similitude du numéro de l'arme d'appartenance). C'est ainsi que le bataillon est mis en route sur l'Alsace par voie ferrée le , habillé et équipé à Besançon le il arrive le 25 à Chatenois au sud de Strasbourg, où il reçoit son armement et est réorganisé:

Les 1re, 3e et 4e compagnies restent compagnies de fusiliers-voltigeurs.

La 2e devient compagnie lourde (engin-mortiers).

La 5e devient compagnie de mitrailleuse.

Ainsi mis sur pied de guerre le 24e RIC, almagamé pour l'emploi avec des unités de la 13e demi-brigade de Légion étrangère, participe à la garde puis aux combats de dégagement de la capitale de l'Alsace.

La 1re DFL doit faire mouvement d'urgence vers les Alpes-Maritimes, pour faire face à des mouvements de troupes allemandes refoulés d'Italie. Il participe aux opérations de dégagement et de nettoyage du massif de l'Authion et de la frontière franco-italienne, ses compagnies étant accolées aux bataillons de la 13e DBLE (prises de San Dalmasso, Vénadio, Gonella, de l'Arbouin, du Pézurbe, du Collet d'Arboi, plan Caval et Colla Bassa).

D'ordre gouvernemental, les troupes françaises du détachement d'armée des alpes ne passeront pas la frontière qu'elles bordent, défense étant faite de pénétrer en Italie.

L'après Seconde Guerre mondiale

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Le , la 1re DFL, quitte le front pour se regrouper dans la région de Fontainebleau et le 1er bataillon du 24e RIC rejoint le 16e RTS, désigné pour faire partie de la 1re division coloniale d'extrême orient. (1re DCEO) Les personnels du bataillon, qui avaient souscrit des contrats pour la durée de la guerre, ne sont pas volontaires dans leur ensemble pour l'Indochine. De ce fait, le bataillon est muté à la 2e DIC dont le PC est à Marseille et il va constituer, après sa dissolution et changement d'appellation, le 3e bataillon 18e RTS, stationné à Montpellier, garnison rejointe le . Début les personnels non volontaires pour rester dans l'armée active sont démobiliés et renvoyés dans leurs foyers[6].

Guerre d'Indochine

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  • Le 24e RTS en Indochine (1948-1955):

Dans le cadre des mesures de renforcement du corps expéditionnaire en Extrême-Orient, le 24e régiment de tirailleurs sénégalais est reconstitué à deux bataillons, le à Carcassonne et Perpignan.

Le régiment embarque à Marseille le et débarque à Haïphong, le pour être engagé immédiatement au Tonkin. Les deux bataillons seront dissous après l'évacuation du Tonkin, en , avant leur rapatriement sur la métropole.

Après le départ pour l'Indochine du 24e R.T.S. à deux bataillons, le , le 3e bataillon resté en France constitua le noyau du nouveau 24e régiment d'infanterie coloniale reconstitué dans les mêmes garnisons que celui dont il était issu.

Guerre d'Algérie

  • Le 24e R.I.C. en Algérie:

Dans le cadre des opérations A.F.N. le 1er bataillon est envoyé en Algérie, dans le Constantinois, dès , tandis que le 2e bataillon rejoint la Tunisie. En ces deux bataillons sont regroupés dans la région de Biskra.
Le 3e bataillon, venu à son tour en renfort le , opère également dans le Constantinois et les Aures; à cette époque, fin 1955, le 24e R.I.C. est entièrement regroupé dans le sud-Constantinois.
Le , par changement de dénomination, il devient "24e Régiment d'Infanterie de Marine"
Car il a fallu alors changer toutes les appellations des formations des Troupes d'Outre-Mer.L'interdit qui frappe alors le mot "Colonial" s'étend aux appellations à caractère géographique, à tous ces bataillons dits de Côte d'Ivoire, du Niger et autres aussi glorieux adjectifs "Sénégalais" et au terme "Tirailleur" chargé des plus belles traditions de l'armée française.
En 1959, le 24e R.I.Ma perd un bataillon, supprimé de l'ordre de bataille ; le , il devient un régiment à deux groupes de compagnies. Il sera dissous, à la fin des opérations d'Algérie.

Avant sa dissolution, au cessez-le-feu du en Algérie, le 24°RIMA constitue comme 91 autres régiments, les 114 unités de la Force Locale. Le 24°RIMA forme deux unités de la Force locale de l'ordre Algérienne, la 435°UFL-UFO et la 436°UFL-UFO composé de 10% de militaires métropolitains et de 90 % de Militaires Musulmans, qui pendant la période transitoire devaient être au service de l'exécutif provisoire Algérien, jusqu'à l'indépendance de l'Algérie. (Accords d'Evian du )

Transformation et dissolution du régiment

  • Reconstitution du 24e Régiment d'Infanterie de Marine en 1964:

Le , à Perpignan, dans la vieille citadelle de Charles Quint rénové par Vauban renait le 24e R.I.Ma dans sa garnison de tradition. il est reconstitué à partir des effectifs du 9e Bima, le dernier bataillon rentré d'Algérie le , et complété par des cadres venus d'autres formations de la métropole, le 24e R.I.Ma, sous le commandement du Lieutenant-Colonel Bentresque qui est le dernier chef de corps du 9e B.I.Ma reprend sa place à Perpignan et en Roussillon.
Le régiment s'installe à la citadelle et à la caserne Joffre:
A la citadelle l'état-major du régiment et les services administratifs et techniques.
A la caserne la compagnie de commandement et des services puis les deux groupes de commandos.
Le groupement d'instruction des recrues, à deux compagnies, sera au camp de Rivesaltes en attendant la libération par le centre national d'entrainement commando du bâtiment de l'horloge à la citadelle. Cette implantation du groupement d'instruction à Rivesalte, qui présentait des inconvénients en ce qui concerne la vétusté des locaux et l'éloignement de la portion centrale, offrait en contrepartie de grands avantages sur le plan de l'instruction des jeunes recrues. Proximité des terrains de manœuvres et champs de tir. Elle sera de nouveau adoptée à partir de 1976.

  • Organisation et mission du régiment:

En 1964, lors de sa mise à pied, le 24e R.I.Ma, régiment d'infanterie des forces du territoire, relève pour l'emploi et l'instruction du général commandant la 9e région militaire; sur le plan du commandement territorial il relève du commandant du groupe subdivision de Perpignan, qui coiffe l'Aude et les Pyrénées-Orientales.
Le régiment comporte alors deux groupements de commandos.
Un troixième sera créé par la suite lors de la dissolution d'une des deux compagnies du groupement d'instruction.

Les groupements de commandos comprennent:

Un élément de commandement;

Un détachement de reconnaissance sur jeeps;

Trois détachements de quatre commandos (à huit hommes);

Un détachement d'appui (ENTAC-mortier de 60 mm).

cette organisation évoluera progressivement : les groupements de commandos donnent naissance à des compagnies engerbant tois sections de combat du type dit « de transition » adaptées aux combats antichar et une section d'appui de canons de 106 mm SR et de mortiers de 81 mm.
Les détachements de reconnaissance et ENTAC seront regroupés au niveau du régiment de deux sections d'éclairage régimentaire et une section d'ENTAC; elle est d'abord de la C.C.S. puis à partir du , au sein de la compagnie d'éclairage et d'appui, créé à cette date.
Outre les missions territoriales le 24e de Marine recevra une hypothèque d'emploi au profit du 2e Corps d'Armée, ce qui l'amènera à valoriser sa capacité antichar.
En outre, et compte tenu de sa position géographique d'une part, de son appartenance aux Troupes de Marine d'autre part, il donnera à ses personnels une aptitude au combat amphibie et héliporté.
En dehors de cette hypothèque au profit du 2e Corps d'Armée il sera mis sous les ordres du général commandant la 72e Division Militaire. Devenue 54e Division Militaire lors de la fusion des 5e et 7e Région Militaire en 1977 en ce qui concerne l'instruction et l'emploi.
En 1980 d'un effectif supérieur à 1000 hommes dont une cinquantaine d'officiers et cent trente sous-officiers, le 24e de Marine est composé essentiellement, en ce qui concerne les hommes du rang, de personnel du contingent venant des départements du sud de la France.
Pour faire face aux missions très variées qui pourraient lui être confiés le régiment doit acquérir une aptitude opérationnelle maximum, ce qui suppose, outre la formation tactique et technique, une grande résistance physique de ses personnels.
C'est ainsi que chaque homme reçoit une initiation au ski et aux activités nautiques dans des camps de circonstances.
Depuis 1979 les activités de vie de campagne dans les camps de Caylus, La Courtine, Le Larzac. Pour les campagnes de tir aux Garrigues ou à Canjuers.
À l'occasion des différentes manœuvres motorisées, amphibies ou héliportées, les manœuvres régimentaires dans les Pyrénées-Orientales et l'Aude. Les manœuvres régionales ou divisionnaires sur tout le territoire de la 5e Région Militaire, manœuvres en liaison avec les forces de manœuvre dans l'est.
Les compagnies de combat effectuent chaque année un stage dans un centre d'entrainement commando.
Le dissolution du 24e RIMa à la suite de la restructuration de l'armée de terre. Une moitié du 4e RIMa rejoint Perpignan où elle incorpore les effectifs du 24e RIMa dissous. Le reconstitution du 24e RIMa. Une moitié du 4e RIMa qui se trouve à Perpignan et ses personnels rejoignent Fréjus, tandis que le 24e RIMa se reconstitue dans son ancienne garnison.Une de ses fonctions principale pendant ces années est de former, avec le 4e Rima, les appelés du service national ayant signés un volontariat service long pour partir en outre-mer (VSLOM)
Le dissolution du régiment.

Traditions

La fête des troupes de marine

Elle est célébrée à l'occasion de l'anniversaire des combats de BAZEILLES. Ce village qui a été 4 fois repris et abandonné sur ordres, les et le .

Et au Nom de Dieu, vive la coloniale

Les Marsouins et les Bigors ont pour saint patron Dieu lui-même. Ce cri de guerre termine les cérémonies intimes qui font partie de la vie des régiments. Son origine est une action de grâce du Révérend Père Charles de Foucauld, missionnaire, voyant arriver à son secours les unités coloniales un jour où il était en difficulté avec une tribu locale.

Insigne du 24e régiment d'infanterie coloniale

Insigne d'épaule l'ancre d'infanterie de marine.

Signification

Tête de lion rugissant tournée à gauche et brochant sur une ancre au diamant chargé d’un écusson au 24 (Référence co10240100 Local Syrie)

Devise du 24e régiment d'infanterie coloniale

"Sempre endavant, mai morirem"
"Toujours avancer" ou "Plutôt mourir que reculer"

Drapeau du régiment

Les noms des batailles s'inscrivent en lettres d'or sur le drapeau[7],[8]:

Drapeau du 24e régiment d'infanterie coloniale

Inscriptions au drapeau

Inscriptions au drapeau (de 1923 à , le drapeau du 24e RIC est détenu par le 24e RTC puis le 24e RTS).
  • SEBASTOPOL 1854-1855
  • TUYEN QUANG 1885
  • TANANARIVE 1895
  • TIEN TSIN 1900
  • MAROC 1908-1913
  • LA MARNE 1914
  • LA SOMME 1916
  • L'AISNE-REIMS 1917-1918
  • MAROC 1925-1927
Inscription au Drapeau à partir de pour le 24e RTS reconstitué.
  • MAROC 1925-1927
Inscriptions au Drapeau à partir d' pour le 24e RMC, qui reprend celles du 24e RIC moins celle gagnée par le 24e RTS.
fourragère aux couleurs du ruban de la croix de guerre 1914-1918
  • SEBASTOPOL 1854-1855
  • TUYEN QUANG 1885
  • TANANARIVE 1895
  • TIEN TSIN 1900
  • MAROC 1908-1913
  • LA MARNE 1914
  • LA SOMME 1916
  • L'AISNE-REIMS 1917-1918

Faits d'armes à l'honneur du régiment

  • Prise du drapeau du 69e régiment d'infanterie allemand, le à Minaucourt par l'adjudant Canal Joseph, le sergent Ducombs et les soldats Cazes, Dencausse et Bertrand.

Décorations

« Le général commandant l'armée est heureux de porter à la connaissance des troupes sous ses ordres l’enlèvement d'un drapeau du 69e régiment d'Infanterie allemande. Ce brillant fait d'armes a été accompli par le 24e régiment d'infanterie coloniale pendant la journée du , combats au cours desquels l'ennemi a subi des pertes considérables et abandonné entre nos mains de nombreux prisonniers. Cette prise fait le plus grand honneur au 24e régiment d'infanterie coloniale et est de nature a rehausser si possible la brillante réputation de ce régiment. »

Croix de la Légion d'honneur.
  • Le , la croix de la Légion d'honneur fut épinglée à la cravate du drapeau par le général de Langle de Cary, en présence de détachements de tous les régiments du corps d'armée groupés autour du monument de Valmy[9]

Chefs de corps du 24e R.I.C

Il y eut 52 chefs de corps dans l'histoire du régiment:

  • Première période (1902-1940)
  • 1902-1903 : colonel Lalubin.
  • 1904-1905 : colonel Bourgey.
  • 1905-1906 : colonel D'Albignac.
  • 1906-1907 : colonel Gouttenegre
  • 1907-1909 : colonel Bertin
  • 1909-1910 : colonel Pourrat
  • 1910-1911 : colonel Aymerich (général de division le ).
  • 1911-1913 : colonel Dessort (général de division le ).
  • 1913-1914 : colonel Comte.
  • 1914 : colonel Bethouart
  • 1914 : chef de bataillon Borda (du au ).
  • 1914-1916 : lieutenant-colonel Jannot (général de division ).
  • 1916 : chef de bataillon Magnabal (du au )(général de brigade le ).
  • 1916 : colonel Nogues (général de brigade le )
  • 1916-1917 : lieutenant-colonel Vautravers.
  • 1917 : colonel Bonnin (général de brigade le ).
  • 1917-1919 : lieutenant-colonel Thierry (général de corps d'armée en 1927).
  • 1919-1920 : colonel Cambay (général de brigade le ).
  • 1920-1922 : lieutenant-colonel Gauvin.
  • 1922-1925 : colonel Lemagnen.
  • 1925-1929 : colonel le Boulanger.
  • 1929-1931 : colonel Arnaud.
  • 1931-1933 : colonel Malafosse.
  • 1933-1935 : colonel Bernard.
  • 1935-1937 : colonel Quilichini (général de brigade en 1944).
  • 1937-1939 : colonel Conraud.
  • 1939-1940 : colonel Alexandre.
  • 1940 : lieutenant-colonel Fabre.
  • Deuxième période (1948-1962)
  • 1948-1950 : colonel Waymel (général de gbrigade le ).
  • 1950-1952 : colonel Runner.
  • 1952-1954 : lieutenant-colonel Daboval (général de brigade le ).
  • 1954-1955 : colonel Jaume (général de brigade le ).
  • 1955-1956 : colonel voisard.
  • 1956-1958 : colonel Daboval (général de brigade le ).
  • 1958-1959 : colonel Richard de Vesvrotte (général de brigade le ).
  • 1959 : lieutenant-colonel Droniou.
  • 1959-1960 : lieutenant-colonel Rouy.
  • 1960-1961 : lieutenant-colonel Calvet (général de brigade le ).
  • 1961 : lieutenant-colonel Malgras.
  • 1961-1962 : lieutenant-colonel Bertrand (général de brigade le ).
  • Troisième période (1964-1980)
  • 1964 : lieutenant-colonel Bentresque (Général de Division ).
  • 1964-1966 : colonel Larrieu (Général de Brigade le ).
  • 1966-1968 : colonel Gilles (Général de Brigade le ).
  • 1968-1970 : colonel Menvielle-Arrebou (Général de Brigade le ).
  • 1970-1972 : colonel Planchon (Général de Division le ).
  • 1972-1974 : colonel Lefranc.
  • 1974-1976 : colonel Blin.
  • 1976-1978 : colonel Jan.
  • 1978-1980 : colonel Danet.
  • Quatrième période (1986-1991)
  • 1986-1987 : colonel Léonardi.
  • 1987-1989 : colonel Le Port.
  • 1989-1991 : colonel Reynold de Sérezin.
  • Pour mémoire:
  • Le 24e régiment mixte colonial (mis sur pied en 1939 au Levant le , dissous le ).
  • 1939-1940 : colonel Georges-Picot (général de brigade le ).
  • 1940-1941 : colonel Pefontan (Général de Brigade le ).
  • Le bataillon de marche du 24e régiment d'infanterie coloniale (a regroupé des formations des FFI du département des Pyrénées-Orientales; mis sur pied le , dissous le ).
  • 1944-1945 : lieutenant-colonel FFI Balouet.

Personnalités ayant servi au 24e R.I.C

Compagnons de la Libération

Autres personnalités

Notes et références

  1. B.O.E.M.n°I/TC - Édition de 1938 - Imprimerie Lavauzelle - Paris
  2. Croix De Chevalier de la Légion D'Honneur "Ordre général de la 4e armée du 13 octobre 1914" signé Général de Langle De Cary. Il convient de rappeler que la tradition d'attribuer la Légion D'Honneur au drapeau d'un régiment ayant accompli l'exploit de prendre un drapeau ennemi remonte au Second Empire, lors de la Campagne d'Italie contre l'Autriche et plus précisément à la bataille de Magenta (1859). Après que Napoléon III décora le 2e Zouaves, 76e Régiment d'infanterie et le 1erBataillon de Chasseurs à pied. 7 drapeaux de régiments arborent la croix de Chevalier de la Légion d'Honneur, dont pour les Troupes Coloniales, le RICM, le 43e RIC et le 24e RIC, décoré lui, au titre de la tradition de 1859, ainsi que deux autres régiments d'infanterie (137e et le 298e RI)
  3. citation à l'ordre de l'armée no 348 de la 5e armée date du 10 juillet 1918
  4. Citation à l'ordre du corps d'armée, ordre général no 59 du 1er Corps d'Armée Colonial en date du 8 août 1918
  5. Ordre général no 454 de la 5e armée en date du 29 décembre 1918
  6. Documentation donnée par le Colonel Balouet-E.R-Ancien commandant du 24e RIC de 1944 à 1945 (Forces Françaises libres le général de brigade Garbay commandant la 1re DFL, le 30 mai 1945.)
  7. Décision no 12350/SGA/DPMA/SHD/DAT du 14 septembre 2007 relative aux inscriptions de noms de batailles sur les drapeaux et étendards des corps de troupe de l'armée de terre, du service de santé des armées et du service des essences des armées, Bulletin officiel des armées, no 27, 9 novembre 2007
  8. Arrêté relatif à l'attribution de l'inscription AFN 1952-1962 sur les drapeaux et étendards des formations des armées et services, du 19 novembre 2004 (A) NORDEF0452926A Michèle Alliot-Marie
  9. Collectivité décorées de la Légion d’honneur, 24e régiment d'infanterie coloniale - Ordre de la Légion d’honneur, France-Phaleristique.com

Pour approfondir

Bibliographie

  • Historique du 24e régiment d'infanterie coloniale : guerre 1914-1918, Perpignan, Barrière, , 36 p. (BNF 42717265, lire en ligne)
  • Jean-François Mouragues, Une histoire oubliée : Perpignan 1923-1940, le 24e Régiment de tirailleurs sénégalais : marche sempre mai morirem, Perpignan, Cap Béar, , 147 p. (ISBN 978-2-35066-111-7).
  • Jean-François Mouragues, Soldats de la république : les tirailleurs sénégalais dans la tourmente, France mai-juin 1940, Paris, L'Harmattan, coll. « Historiques Série Travaux », , 214 p. (ISBN 978-2-296-12578-0).

Articles connexes

Liens externes

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