Antilibéralisme
L'antilibéralisme est un courant politique hétérogène qui se caractérise par l'opposition à tout ou partie des idées libérales. Aujourd'hui et à travers l'ensemble du spectre politique on distingue un libéralisme « économique » d'un libéralisme « politique ». Les détracteurs du libéralisme, en France, considèrent qu'il s'agit d'une doctrine économique et non pas d'une philosophie du droit. Ceux-ci se concentrent sur le « libéralisme économique ». C'est ce qui fait dire aux partisans du libéralisme classique que les anti-libéraux (de gauche) « fantasment » le libéralisme. Les partisans du libéralisme, dans la lignée des Lumières, défendent principalement l'État-nation, l'anthropocentrisme, la raison, la justice, la liberté et l'égalité des droits[1].
Cette lecture du libéralisme ne permet pas de comprendre pourquoi des conservateurs et réactionnaires anglo-saxons défendent le laisser-faire capitaliste et la propriété privée, alors qu'ils refusent avec véhémence l'étiquette « libéral » et s'opposent aux idées des Lumières. La comparaison entre libéraux classiques (le centre politique aujourd'hui) et une partie de l'extrême-droite anglo-saxonne s'arrête d'ailleurs sur la défense du capitalisme. Certains défenseurs du capitalisme adhèrent souvent au darwinisme social et rejettent les idées libérales.
Critique du libéralisme économique
L'altermondialisme est un courant représentatif antilibéral, notamment par sa critique du libéralisme économique[2] et de la mondialisation libérale.
Courants de l'antilibéralisme
Par leur nature même certaines doctrines s'opposent au libéralisme en tant que liberté de l'individu. Par exemple le libéralisme s'est historiquement construit contre l'absolutisme, ce système politique étant par nature antilibéral. L'antilibéralisme est au départ une réaction de la noblesse contre la bourgeoisie et le protestantisme[3]. Il s'agit de s'opposer à la liberté religieuse, à la liberté politique (les Lumières au XVIIIe siècle) et à la liberté de commerce. Le libéralisme est une doctrine complète et cohérente. Il ne faut pas séparer le libéralisme en deux tendances distinctes : politique et économique.[réf. nécessaire]. Aussi, la connaissance de la philosophie du Droit aide à la compréhension du libéralisme et par conséquent, à la compréhension de l'antilibéralisme.
Sous la Régence, John Law essaie d'installer une monnaie fiduciaire (billets de banque), afin d'endiguer l'endettement du royaume de France, mais s'attire des inimitiés au sein de la noblesse, jalouse de ses privilèges. Son idée échoue à cause d'une spéculation agressive sur sa monnaie. C'était une première tentative de libérer l'économie. Avec l'importance que prennent les Manufactures au XVIIIe siècle, les corporations sont sur le déclin; le grand capital se développe au détriment de la petite bourgeoisie[4]. Le libéralisme apparait comme entité politique (l’État moderne) avec les révolutions américaines et française. Tout est en place pour que la droite contre-révolutionnaire apparaisse fin XVIIIe siècle (ex: les vendéens et les chouans). Néanmoins, l'extrême droite n'a pas le monopole de l'antilibéralisme; Max Stirner développe beaucoup d'idées antilibérales dans son œuvre L’Unique et sa propriété. L'antilibéralisme est, avec l'égoïsme, le thème central de l'ouvrage. Ce point est souvent négligé dans les analyses des idées stirneriennes, ce qui a pour effet de passer à côté du sujet lorsque l'on parle de Stirner.
Monarchistes
L'historien Zeev Sternhell, en ne s'intéressant qu'au libéralisme politique, et non pas au libéralisme social, unifie ces courants dans un mouvement antilibéral des « antilumières », qu'il fait aller de la Révolution française jusqu'aux néoconservateurs contemporains.
- En France, les principes révolutionnaires de 1789 qui ont renversé la monarchie, vont être combattus par des clercs, des laïques et des organes proches de l'Église catholique romaine : l'abbé Augustin Barruel (1741-1820), le cardinal Pie (1815-1880), Mgr Gaume (1802-1879), Mgr de Ségur (1820-1881), Mgr Jouin (1844-1932) et la Revue internationale des sociétés secrètes (1912-1922) vont prêcher une doctrine appelée l'« école antilibérale ».
Le philosophe Antoine Blanc de Saint-Bonnet (1815-1880) s'affirme antilibéral tant en économie qu'en politique : il s'oppose à l'industrialisme, au libéralisme, à la démocratie et au socialisme.
Ce courant a une certaine importance à la veille de la Première Guerre mondiale, avec par exemple l'abbé Emmanuel Barbier (1851-1925), qui fonde et dirige la revue Critique du libéralisme religieux, politique (1908-1914). - En Savoie, selon Stephen Holmes (en) auteur de The Anatomy of antiliberalism, politiquement, cette tendance remonte en France jusqu'à la réaction traditionaliste de Joseph de Maistre (1753-1821) qui considère l'inquisition comme une institution « bonne et douce[5]. ».
- Au Vatican, le , le pape Grégoire XVI publie l'encyclique Mirari vos qui condamne le catholicisme libéral en jugeant « maxime fausse et absurde » voire de « délire » la liberté de conscience, consubstantielle au libéralisme.
Le , le pape Pie IX publie le syllabus Recueil des erreurs qui dénonce les « erreurs de notre temps ». « Le pontife romain peut et doit se réconcilier et transiger avec le progrès, le libéralisme et la civilisation moderne. ». Au libéralisme est reproché d'être « tolérant avec l'erreur[6]». C'est surtout la séparation entre sphère publique et sphère privée (à laquelle appartiendrait la religion) qui oppose alors les libéraux et l'Église. - En Espagne, le carlisme (né en 1833) est historiquement l'un des plus importants représentants du courant catholique, traditionaliste et antilibéral.
Nazisme et fascisme
Des tendances antilibérales se développent en Europe avant, pendant et après la Seconde Guerre mondiale :
- Des personnes, comme Carl Schmitt (1888-1985), défendant une idéologie clairement antilibérale et anti-marxiste et influençant la révolution conservatrice de Weimar, vont rejoindre le parti nazi[7],[8].
- En Italie, à partir de 1926, le régime fasciste[9] de Mussolini s'oriente vers un retour aux corporations d’État et adopte une politique antilibérale[10].
- En France, pendant la Seconde Guerre mondiale, ce mouvement est incarné par la politique du gouvernement de Vichy du maréchal Pétain, qui dénonçant la « faillite universelle de l'économie libérale »[11], revient vers une économie basée sur les corporations et la ruralité avec des mesures comme la charte du travail. Cela va à l'encontre des dispositions libérales votées depuis la Révolution française (décret d'Allarde, loi Ollivier ou loi Waldeck-Rousseau). Le gouvernement de Vichy est plutôt contre-révolutionnaire que fasciste, bien qu'ayant des éléments fascistes en son sein. Il s'inspire des idées maurassiennes pour développer sa révolution nationale.
Le fascisme se caractérise par un antilibéralisme violent et virulent. L'idéal fasciste est le guerrier, l'opposé du guerrier étant l'esclave. Le guerrier est l'homme supérieur, tandis que l'esclave est forcément un inférieur. Le fasciste ne rejette pas seulement la modernité pour exalter le retour de la tradition, mais il critique également le manque de vitalité chez l'homme moderne[12]. Aussi, le fascisme se retrouve dans le darwinisme social, le suprémacisme, le déclinisme et la défense de l'esclavage. Les partisans de cette doctrine peuvent se reconnaitre sur certains points de la morale nietzschéenne, comme la morale de maître et l'apologie de l'aristocratie guerrière. Le libéralisme défendrait les faibles et les esclaves. Le populisme défendu par le fascisme repose sur l'idéal aristocrate. Les fascistes parlent de "l'homme nouveau" (le guerrier) par opposition à l'homme "libre" et "décadent" (l'esclave). Le nazisme se concentre davantage sur la question raciale et l’antisémitisme que le fascisme mussolinien. Le fascisme est une idéologie à part entière et ne doit pas être évoqué pour généraliser l'extrême droite, dont une partie est conservatrice, contre-révolutionnaire, voire fondamentaliste (l'islamisme et le fondamentalisme chrétien par exemple). Le fascisme est souvent assimilé à tort au socialisme, à cause du national-socialisme de Hitler, mais il n'y a rien de socialiste (au sens moderne du terme selon Ian Kershaw) dans cette idéologie. Cette doctrine se fonde sur le système de corporation. À la différence de l'Ancien régime, ces corporations sont la propriété de l’État. Le caractère totalitaire du régime tient plus d'une volonté fasciste de créer un empire similaire à l'empire romain, plutôt que d'imposer l'égalité parfaite entre les individus, d'où la dénonciation de l'égalitarisme et la lutte contre les asociaux. Il faut rappeler que les fascistes méprisent violemment les socialistes, quitte à les assassiner brutalement (assassinat du député socialiste Matteotti, par exemple)[13].
L'égoïsme anarchiste
Max Stirner est le défenseur d'un égoïsme radical. Il a influencé beaucoup d'anarchistes sur la question de la morale et de l'autogestion, et des penseurs d'extrême droite (Valois, Steiner, Evola, Mussolini) pour le rejet du libéralisme et de la bourgeoisie. Son ouvrage, L’Unique et sa propriété[14], est un réquisitoire contre le libéralisme. Cet auteur abhorre l'idéal de la liberté: c'est une idée abstraite[15]. A la liberté individuelle, il oppose la volonté individuelle, "ma propriété"[16]. La liberté n'est pas une fin en soi pour Stirner, mais un moyen d'accroitre son pouvoir. Son rejet du libéralisme est total: il apporte des arguments contre l'humanisme (l'Essence de l'Humanité), l'égalitarisme, le mérite[17], la justice, les lois, la propriété privée et collective, la Hiérarchie (domination de l'Esprit religieux et hégélien), le Sacré, le Droit, le Devoir, l’Éducation, la Raison, l'Absolu, l’État moderne, le Citoyen, le Peuple, la Bourgeoisie, la Nation, etc. bref, il réprouve les idées des Lumières et du libéralisme classique! L'ultralibéral, selon lui, c'est l'étatiste et l'humaniste: le bon citoyen. Le libéralisme est dépeint, dans l'ouvrage en question, comme la continuité de la morale judéo-chrétienne. Ce philosophe va même jusqu'à opposer le rebelle (l'égoïste) au révolutionnaire. Le rebelle n'a aucun idéal de société contrairement au révolutionnaire. Il méprise l'autorité, mais se soumet (au moins temporairement) si celle-ci fait usage de la force. La distinction révolté-révolutionnaire est reprise par Albert Camus dans son ouvrage L'Homme révolté[18].
L'iconoclaste Stirner considère le moralisme et l'idéalisme comme les ennemis de l'égoïsme. Une fois ces ennemis écrasés, c’en est fini du dogme, de la morale, des lois, de la loyauté et des principes. L'égoïste peut enfin exprimer sa puissance brute: c'est la guerre de tous contre tous! Stirner dit en substance: "à bas la domination de l'Esprit, le règne de l'Idée et l'esclavage de la pensée". Il renie les principes hegeliens[19] et considère que le Droit tire sa légitimité de la force. Le penseur égoïste incite chacun à s'approprier ce qui est en son pouvoir[20]. Dans le même ordre d'idées, la coopération avec autrui doit toujours servir ses intérêts[21]. Cela ne veut pas dire que Stirner est en faveur de l'économie de marché, vu que la raison du plus fort l'emporte dans son raisonnement. Tous les égoïstes sont des objets de consommation (propriété) pour autrui et inversement[22]. Il distingue l'union des égoïstes des corporations d'Ancien Régime, puisqu'elle est la créature de l'égoïste.
Dans la pensée stirnerienne, les communistes, les socialistes et les capitalistes veulent aliéner l'Unique (l'individu) par le travail et à aucun moment ne souhaitent qu'il se possède, car ce serait le règne de l'arbitraire. Les libéraux, comme les communistes, sont considérés comme des ennemis redoutables! L'auteur de L’Unique et sa propriété fait alors l'apologie de la force et du crime[23]. Stirner défend les "vagabonds" (escrocs, truands, prostituées, etc., etc.) plutôt que de se référer au peuple et aux élites bourgeoises[24]. Il a sûrement amené le sociologue Georg Simmel[25], le philosophe post-moderniste Michel Foucault[26] et le situationniste Guy Debord à s’intéresser à la déviance. Ces penseurs étaient au fait des idées stirneriennes.
Stirner ne rejette pas les valeurs du libéralisme et de la modernité au nom d'un ordre traditionnel, patriarcal et aristocrate (Castocratie dans le vocabulaire de Stirner). Néanmoins, il n'est pas non plus anarchiste. Lorsqu'il parle de Hiérarchie, c'est uniquement la domination de l’Esprit qui est visé, pas la hiérarchie entre les hommes[27]. Les libertaires rejettent l’État (ce qui revient à rejeter une grande partie de l'héritage libéral), car ils considèrent que cette entité est l'ennemi de la liberté. L'égoïste, quant à lui, considère l’État comme l'ennemi de sa propriété, donc son ennemi[28]. Il refuse certes, la domination de l’État, mais aussi celle de la Morale. Ainsi, dominer autrui ne pose pas de problème à l'égoïste. En même temps, l'égoïste est doué d'empathie pour autrui; Stirner consacre un passage là-dessus. Il peut être néanmoins considéré comme un libertaire traditionnel, car il rejette la concurrence capitaliste, sans non plus embrasser le corporatisme hégélien. Il estime son "Union des Egoïstes" proche du communisme de Moses Hess.
L'une des lectrices de Stirner, l'anticonformiste britannique Dora Marsden, va jusqu'à dire que l'égoïste est un "archiste"[29],[30]. À l'inverse, elle considère les anarchistes et les suffragettes, après avoir été l'une des leurs, comme des moralistes. Stirner n'idéalise pas une société future, mais ne fait que décrire le monde vu par l'égoïste. De fait, l'égoïste stirnerien ignore le Bien et le Mal, le juste et l'injuste : il est amoral !
L'extrême droite anglo-saxonne
L'extrême droite anglo-saxonne se réclame de la vieille droite maccarthiste. Elle rassemble les paléoconservateurs, les suprémacistes, les conservateurs traditionnels, les néo-réactionnaires[31](ne pas confondre avec les néo-réactionnaires français) et l'alt right. En revanche, la défense du laissez-faire capitaliste ne fait pas l'unanimité au sein des conservateurs, notamment chez les paléoconservateurs et certains suprémacistes proches des nazis. L'extrême droite anglo-saxonne insiste sur le droit privé plutôt que sur le droit commun. Hans-Hermann Hoppe dit même que le système anarcho-capitaliste n'est pas opposé à l'absolutisme[32] et à la féodalité; il adhère à la logique du pouvoir souverain de Thomas Hobbes[33]. L'extrême droite défend généralement l'esclavage, le racisme, rejette les Lumières, l’État de droit et les droits civiques. Elle ne fait pas exception chez les anglo-saxons.
En France, les membres conservateurs anglo-saxons sont qualifiés d'ultralibéraux, mais c'est mal comprendre ce que représente le libéralisme (voir ultralibéralisme). Pour l'extrême droite anglo-saxonne, le libéralisme (socialistes, centristes et néoconservateurs) est bien l'ennemi à abattre. Si les premiers libéraux[34] se méfient de la démocratie[35], l'extrême droite méprise ce régime politique, qu'il soit libéral ou pas. Elle est favorable à une élite aristocrate. Toutefois, les libéraux classiques (le centre, les whigs, les girondins, etc., etc.), dans la lignée de John Locke et de Montesquieu, en appellent quand même à la séparation des pouvoirs pour éviter un pouvoir fort et à un régime mixte entre la démocratie et l'aristocratie. La rhétorique anti-impôt et la défense des petites entreprises contre les monopoles peuvent rapprocher ces conservateurs du poujadisme français[36] et du populisme. Toutefois, les paléoconservateurs, comme les poujadistes réclament effectivement la protection de l’État contre la mondialisation, alors que d'autres (les paléolibertariens) souhaitent la disparition pure et simple de l’État, au nom du laissez-faire. D'un autre côté, les libertariens se réclament de l'école autrichienne d'économie, défendent les droits civiques, le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, l'utilitarisme ou le droit naturel et réprouvent la guerre et l'esclavage (même volontaire). En revanche, ils réprouvent de nombreuses mesures libérales et se rapprochent de la droite religieuse sur beaucoup de points. Le libertarianisme, comme le libéral-conservatisme, peut être considéré comme un croisement entre le libéralisme et le conservatisme, donc à la fois libéral et antilibéral.
Individualiste aristocrate
Les individualistes aristocrates rejettent l'humanisme universaliste et les valeurs libérales et égalitaires de la Révolution française. Il s'agit d'un courant littéraire apparaissant à la deuxième moitié du XIXe siècle. Il se développe par la suite dans le cinéma (par ex: Michel Audiard). Cet individualisme se différencie de l'égoïsme stirnerien par la recherche d'une morale supérieure et d'une vertu aristocrate. Le but poursuivi par ces anti-conformistes est de se hisser intellectuellement et moralement au-dessus du troupeau[37]. La liberté est reservée à une minorité disciplinée et autonome. Il n'est pas question de concéder des "droits" au peuple, au risque de voir poindre la sédition et l'instabilité politique[38]. Ainsi, L'aristocrate estime que l'individu d'excellence doit régner sur plus faible[39]. La démocratie est perçue comme un système politique chaotique. Cet individualisme est à l'opposé de l'individualisme libéral (jusnaturalisme, contractualisme, utilitarisme, économisme, égalitarisme)[40] et donc de l’État de droit. Il est par conséquent critique du matérialisme et de l'hédonisme, qu'il voit comme des doctrines décadentes. L'aristocrate est anti-moderne et à ce titre, il rejette les principes modernes du travail libérateur et de la souveraineté populaire (socialisme, libéralisme, nationalisme, césarisme, populisme, romantisme, parlementarisme). Pour l'aristocrate, les sociétés aristocratiques de la Grèce antique et de la Renaissance italienne sont des modèles à suivre[41]. Nietzsche, connu pour ses critiques de la bourgeoisie, est le penseur emblématique de ce courant de pensée.
Le personnalisme chrétien
Emmanuel Mounier pense le personnalisme, au début des années 1930, en réaction à la crise économique et aux idées libérales. Ce mouvement intellectuel portait le nom de personnalisme, car il s'agissait de distinguer l'individu de la personne, de se démarquer de l'individualisme. Le personnalisme assimile l'individu à un être égoïste et lui préfère la notion de personne, tout, corps et âme, dépendant des autres membres de la communauté. Ce qui contrevient à l'idée de l'individualisme la plus répandue. Le personnalisme est défendu par le catholicisme social, les tenants du corporatisme et de l'organicisme. Comme les partisans de l'aristocratie, les personnalistes rejettent une vision mécanique et matérialiste de la société, s'opposant ainsi aux libéraux et aux socialistes.
En France
Origines et explications
Deux tendances s'opposent dans l'explication des mouvements d'antilibéralisme en France; certains y voient un atavisme culturel, d'autres des raisons purement temporaires
L'antilibéralisme français semble si l'on prend la définition d'Élie Halévy d'origine politique et s'enracine dans la tradition absolutiste française qui refuse les contre-pouvoirs ou les systèmes de « checks and balances ». De sorte qu'il est loisible de se demander si certaines formes d'antilibéralisme en France n'expriment pas aussi peut-être de façon maladroite une volonté libérale d'être reconnu en tant que personne et non en tant que sujet hiérarchiquement soumis à un autre où à une organisation. Pour Alexis de Tocqueville[42] le mélange de libéralisme économique et de reprise de la tradition administrative de l'Ancien Régime que les physiocrates vont transmettre à la révolution française est vu comme une des sources des problèmes français. En effet, le libéralisme classique (Necker) est à différencier des physiocrates (Turgot)[43]. Les libéraux du XIXe siècle se réfèrent beaucoup au siècle précédent : le XVIIIe siècle est le siècle du libéralisme. Le politologue Ezra Suleiman considère également que la France est le pays de l'« antilibéralisme spontané »[44].
À l'inverse, le philosophe Marcel Gauchet considère pour sa part que l'antilibéralisme contemporain d'une partie de la société française exprime un « sentiment de déphasage voire de décrochage » face au monde nouveau qui est né après les trente glorieuses et pour lequel elle n'a aucun modèle alternatif[45]. Dans Psychanalyse de l'antilibéralisme, Christian Stoffaës insiste également sur l'héritage libéral de la pensée française avec Bastiat, Say ou Rueff pour montrer que l'antilibéralisme national n'a pas de fondement historique.
Antilibéralisme politique
[non neutre] Pour Élie Halévy :« Le libéralisme politique repose sur un pessimisme moral. La nature de l’homme étant foncièrement mauvaise, incapable de comprendre soit l’intérêt vrai de la cité, soit l’intérêt vrai de l’individu, tous les gouvernements sont mauvais… D’où l’idée d’une constitution mixte ou complexe, où l’élément démocratique fait « échec » à l’élément aristocratique et réciproquement, où le pouvoir exécutif et le pouvoir judiciaire, le pouvoir judiciaire et le pouvoir législatif, le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif sont comme autant de poids égaux, qui se font équilibre dans la machine… » [46]. Cette idée prend sa source dans la pensée des Lumières et plus précisément chez Rousseau[47].
Dans les années 1930, Edward Mason, économiste américain venu en France étudier le socialisme français, concluait un article par des propos finalement assez proches : « Le Saint-Simonisme et le libéralisme moderne veulent tous deux néanmoins un réseau élaboré de limitations au libre jeu des intérêts. La principale différence entre ces deux doctrines réside dans la nature de ces limitations. Le Saint-Simonisme entrevoit la possibilité de développer une éthique, une sorte de moralité des affaires, de force suffisante pour empêcher les intérêts particuliers de vaincre les intérêts de la société. Le libéralisme bien qu'insistant sur la nécessité d'accepter les idées morales communes et bien qu'admettant la possibilité de perfectionner dans certains cas l'éthique des affaires insiste, néanmoins, sur l'importance de construire une technique de régulation par le gouvernement. Ni le Saint-Simonisme ni le libéralisme ne sont impressionnés par les avantages économiques du contrôle et de la possession des entreprises par l'État »[48].
Après la guerre, le mouvement poujadiste (1953-1958) du chef d'entreprise qui voyant d'un mauvais œil le fisc et la concurrence étrangère, recherche la protection étatique.
S'il existe un parti antilibéral, le parti communiste français, il n'existe pas de grand parti exclusivement libéral et l'on peut entendre des déclarations antilibérales à gauche comme à droite. Cela fait dire au politologue Philippe Raynaud qu'il règne un « antilibéralisme ambiant » en France[49].
Critiques de l'antilibéralisme économique
[non neutre] Pour Michel Godet, la liberté d'entreprendre, d'échanger, de se rassembler « est à tort assimilée, en France, au capitalisme alors que, dans tous les autres pays, les libéraux sont réformistes, progressistes démocrates et opposés aux conservateurs. »[50]. L'historien Zeev Sternhell considère que l'antilibéralisme est dangereux pour la gauche ; en effet, « se dire antilibéral, ce n'est pas seulement se proclamer anticapitaliste mais se dire en même temps opposé aux valeurs libérales »[51]
Augustin Landier et David Thesmar estiment : « Ce qui est frappant dans ce phénomène de rejet de l’économie libérale, c'est à quel point il s’agit d’une singularité française »[52]. Selon les deux auteurs, l'antilibéralisme français n'est pas d'origine culturelle mais est lié particulièrement à la période des Trente Glorieuses. Le libéralisme était le consensus parmi la société française avant 1945, malgré une opposition au libre-échange. La Seconde Guerre mondiale a ébranlé selon eux ce consensus et la croissance économique forte des années d'après guerre a fini de « solidifier les croyances des électeurs français dans un sens anti-libéral ». Pour autant, ces auteurs considèrent que la croissance de la période a été principalement « mécanique » en raison du retard accumulé précédemment (pendant l’entre-deux-guerres et la Seconde Guerre mondiale) et non le fruit du dirigisme, qui s'est contenté d'« orchestrer efficacement » la croissance. Cette « nostalgie » serait par exemple une des explications de la vague de nationalisations de 1981, à rebours des politiques menées dans les pays anglo-saxons à ce moment-là[53].
Il est à noter qu'en lien avec l'antilibéralisme politique, Landier et Thesmar soulignent le refus des dirigeants d'entreprises française de reconnaître les éventuels conflits d'intérêt, le rôle des contre-pouvoirs ils écrivent : « Le texte qui fait autorité sur les modalités de surveillance des grands patrons est l'œuvre... de grands patrons... La France refuse de reconnaître explicitement les potentiels conflits d'intérêts auxquels peuvent faire face, même en toute bonne foi, les membres de l'élite dirigeante »[54]
Le journal Enjeux les Échos considère également que l'antilibéralisme est une spécificité française, due à des peurs injustifiées et très éloignées de ce qu'est le libéralisme. La journaliste Marie-Paule Virard écrit ainsi qu'« il n'y a guère qu'en France que le libéralisme soit à ce point accusé de tous les maux contemporains. Et tant pis si tout cela n'a que peu à voir, en définitive, avec les fondements de la philosophie libérale. »[55].
L’économiste Gilles Saint-Paul insiste sur l'importance des croyances opposées au libéralisme et sur leurs mécanismes de transmission : selon lui, la France se caractérise par des « perceptions populaires négatives sur l’économie de marché. Il existe un système de croyances qui augmente les résistances aux réformes. Ces croyances se reproduisent par le biais des institutions – le système éducatif et la presse. »[56]. Il souligne ainsi qu'aux élections présidentielles de 2002, 72 % des enseignants avaient exprimé des intentions de vote pour un candidat de gauche, dont 13 % pour les candidats dits « marxistes »[56] (contre respectivement 42,89 % et 13,81 % réellement constatés sur l'ensemble de la population).
En France et en Allemagne, des manuels scolaires diabolisent le monde de l'entreprise, et les écoles auraient « aidé à ancrer dans les têtes une sérieuse aversion envers l’économie de marché »[57],[58]. Le socialiste Michel Rocard regrette « l’inculture économique de la France en général » et évoque les « conversations d’il y a deux ou trois ans avec quelques élèves en fin de scolarité secondaire qui avaient hérité de leur courte fréquentation de l’économie une vision dont le degré d’abstraction et de dogmatisme était interdictif de toute utilisation dans la pratique sociale. »[59]
Cet antilibéralisme peut avoir des conséquences négatives[non neutre] ; pour Nicolas Baverez, « l’antilibéralisme est un fléau qui se trouve au principe du déclin et de la régression de la France »[60]. Pour le journal suisse Le Temps, « de droite comme de gauche, l'antilibéralisme français bloque l'Hexagone »[61]. Des philosophes comme Monique Canto-Sperber[62] ou Bernard-Henri Lévy[63] sont également critiques de la notion d'antilibéralisme développée actuellement, considérant qu'elle empêche la gauche de se livrer à son aggiornamento et de revendiquer sa part de l'héritage libéral. Cette perspective est également celle des économistes Alberto Alesina et Francesco Giavazzi qui estiment que la gauche, en particulier en France, doit apprendre à « aimer le libéralisme », même et surtout dans ses implications économiques car selon eux le libéralisme lutte contre les rentes et les privilèges, et ainsi défend les « outsiders »[64]. Mais on peut aussi considérer que le libéralisme crée des rentes et des privilèges plus difficiles encore à défaire que ceux de l'aristocratie car basés sur un prétendu mérite sans fondement sociologique.
À droite
En 2005, Jacques Chirac considérait que « le libéralisme ce serait aussi désastreux que le communisme »[65] et ajoutait en 2007 que « le libéralisme est une perversion de la pensée humaine ». L'éditorialiste Yves de Kerdrel faisait même de Jacques Chirac le « porte-drapeau le plus résolu de l'antilibéralisme français »[66]. En , Bertrand Delanoë ajoutait également à propos de Nicolas Sarkozy que le « sarkozysme, ce bonapartisme modéré par la désinvolture, est profondément antilibéral »[67].
À gauche et à l'extrême-gauche
Particulièrement en France, depuis 1995[68], la réforme des retraites de 2003 et tout particulièrement le référendum sur le Traité constitutionnel européen (2005)[69], un mouvement antilibéral contemporain influent s'est développé. Le mouvement altermondialiste et, pour la France, les collectifs antilibéraux, nés durant cette campagne pour le « non » européen, appartiennent à la gauche antilibérale. Ceux-ci se perçoivent le plus souvent comme une alternative à ce qu'ils appellent l'« ultralibéralisme » ou le « néolibéralisme ». Leur opposition repose principalement sur des questions économiques. Ce mouvement regroupe entre autres le PCF, les Alternatifs, une partie de la LCR, une partie des Verts voire du PS, etc. On peut également y ajouter des associations comme Attac ou la Fondation Copernic. Cet antilibéralisme est en fait bien souvent un anticapitalisme, comme le souligne le sociologue marxiste Alain Bihr[70]. En effet, la Fondation Copernic défend énormément d'idées libérales. En 2006, Jean-Pierre Chevènement se qualifiait de « meilleur candidat antilibéral républicain »[71], tandis que François Hollande, premier secrétaire du Parti socialiste, ajoutait : « je suis moi aussi de gauche et antilibéral »[72].
Critiques de l'antilibéralisme
Pour Ludwig von Mises, économiste de l'école autrichienne d'économie qui s'exprimait en 1927 dans Libéralisme, les raisons « psychologiques » de l'antilibéralisme sont de deux ordres[73] :
- le ressentiment envers ceux qui auraient mieux réussi, sentiment auquel les arguments rationnels peuvent répondre
- le « complexe de Fourier » ; Mises nomme par là ce qu'il considère être une névrose due à une ambition déçue et à la fuite dans le monde meilleur d'une idéologie utopique.[non neutre]
Cette analyse n'explique pas les idées antilibérales de l'extrême droite et des individualistes rebelles, mais peut se défendre pour l'extrême gauche et les fondamentalistes religieux[74]. D'ailleurs Mises et Hayek[75] sont responsables de l'idée d'opposition entre socialisme et libéralisme, ce qui élimine de nombreuses tendances antilibérales opposées à juste titre au socialisme. Le socialisme représente l'aspect social du libéralisme. Il ne faut pas le généraliser au marxisme[76], qui se démarque des autres courants du communisme par son antilibéralisme. Le communisme et le socialisme sont synonymes dans la première moitié du XIXe siècle.
Plus récemment, l'écrivain et essayiste Guy Sorman insistait sur la différence qui existe selon lui entre le libéralisme et ce que les antilibéraux caractérisent comme tel. En il déclarait ainsi : « L'antilibéralisme sauvage n’a qu’un rapport lointain avec le libéralisme français de la même manière que l’antisémitisme a peu de relation avec les juifs et que l’antiaméricanisme est très distant des États-Unis réels. Cet antilibéralisme, comme un fantasme, décrit celui qui le profère, mais ne nous informe en rien sur la tradition libérale française. »[77] Il ajouta par la suite que, selon lui, « l'antilibéralisme est toujours une catastrophe, tandis que le libéralisme marche, en islam ou pas. »[78]
L'écrivain péruvien Mario Vargas Llosa ajoute que l'antilibéralisme est le point de jonction entre l'extrême droite et l'extrême gauche et considère que la gauche dans son ensemble, par son hostilité répétée au libéralisme érigé en « bouc émissaire », a fait renaitre une extrême droite antilibérale et réactionnaire. En outre, l'antilibéralisme est vu par Vargas Llosa pour certains milieux intellectuels comme un succédané à l'idéologie communiste défunte[79]. Le philosophe français Jean-François Revel a développé une idée similaire, déclarant en 2000 que l'hostilité contemporaine au libéralisme était lié à une volonté de « réhabilitation posthume de l'utopie socialiste »[80].
Notes et références
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- Jean-Marie Tremblay, « Max Stirner, L'unique et sa propriété (1845) », sur texte,
- La liberté individuelle est la possibilité pour les citoyens de choisir, de pouvoir se déterminer individuellement, tout en respectant les droits d'autrui. D'un autre côté, la liberté peut être celle du peuple et se situe donc dans la volonté générale. L’État représente cette volonté souveraine. L'égalité est totale et ne se résume pas seulement à une égalité des droits. Ces deux visions de la liberté sont défendues respectivement par le libéralisme politique (classique) et le libéralisme social.
- La propriété, c'est ce sur quoi l'égoïste a le pouvoir! Cela peut faire penser à la volonté de puissance de Nietzsche. La vitalité, la force, comme chez Nietzsche, tiennent une place importante dans l'ouvrage de Stirner. Ce dernier était un athlète; ce qui peut expliquer son vitalisme. Sa conception de la propriété a influencé une icône de l'extrême droite, Ragnar Redbeard.
- "Si c'est le mérite de l'homme qui fait sa liberté (et que manque t-il à la liberté que réclame le cœur du bon bourgeois ou du fonctionnaire fidèle?), servir, c'est être libre. Le serviteur obéissant, voilà l'homme libre! Et voilà une rude absurdité" L'Unique et sa propriété, p.102
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- "[...] jouir d'un privilège aux dépens du reste de la société, c'est pécher par égoïsme contre l'idée d'égalité; détenir le pouvoir, c'est violer en égoïste l'idée de liberté, etc. (L'Unique et sa propriété, p.38)"
- "On ne manquera probablement pas de nous objecter que l'accord que nous avons conclu peut devenir gênant et limiter notre liberté ; on dira qu'en définitive nous en venons aussi à ce que « chacun devra sacrifier une partie de sa liberté dans l'intérêt de la communauté. Mais ce n'est nullement à la « communauté » que ce sacrifice sera fait, pas plus que ce n'est pour l'amour de la « communauté » ou de qui que ce soit que j'ai contracté ; si je m'associe, c'est dans mon intérêt, et si je sacrifiais quelque chose, ce serait encore dans mon intérêt, par pur égoïsme. D'ailleurs, en fait de« sacrifice », je ne renonce qu'à ce qui échappe à mon pouvoir, c'est-à-dire que je ne« sacrifie » rien du tout." (L'unique et sa propriété, p.248)
- "Je suis propriétaire, mais la propriété n'est pas sacrée. Ne serais-je donc que possesseur ? Eh ! non. Jusqu'à présent on n'était que possesseur, on ne s'assurait la jouissance d'une parcelle qu'en laissant les autres jouir de la leur. Mais désormais tout m'appartient ; je suis propriétaire de tout ce dont j'ai besoin et dont je puis m'emparer. Si le Socialiste dit : la Société me donne ce qu'il me faut, l'Égoïste répond : je prends ce qu'il me faut. Si les Communistes agissent en gueux, l'Égoïste agit en propriétaire." (L’Unique et sa propriété, p.209)
- "Aux mains de l'État, la force s'appelle « droit », aux mains de l'individu, elle s'appelle « crime ». Crime signifie : emploi de sa force par l'individu ; ce n'est que par le crime que l'individu peut détruire la puissance de l'État, quand il est d'avis que c'est lui qui est au-dessus de l'État et non l'État qui est au-dessus de lui." (L'Unique et sa propriété, p.167)
- "Aux yeux des prêtres (libéraux), le vol est toujours un crime, ou tout au moins un délit. Ici finit l’intérêt personnel. Cette personne déterminée qui a dérobé la corbeille du marchand m’est, à moi (le libéral) complètement indifférente; ce qui m’intéresse c'est uniquement le voleur, l'espèce dont cette personne est un exemplaire." (L’Unique et sa propriété, p.79)
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- Michel Foucault parle des rapports antagonistes entre les vagabonds et la bourgeoisie, dans un colloque au collège de France, en 1973. Le compte rendu de ce colloque s'intitule Surveiller et punir. Le philosophe a clairement repris les idées de Stirner sur le sujet.
- "On demandera : Mais que se passera-t-il, quand les sans-fortune auront pris courage ? Comment s'accomplira le nivellement ? Autant vaudrait me demander de tirer l'horoscope d'un enfant. Ce que fera un esclave quand il aura brisé ses chaînes ? — Attendez, et vous le saurez. ( ... )" (L'Unique et sa propriété, p. 210)
- "N'accepterais-tu pas leur permission si on te l’accordait ? — Oui, certes, et avec plaisir, car leur permission me prouverait que je les ai aveuglés et que je les mène à l'abîme. Ce n'est pas leur permission que je veux, mais leur aveuglement et leur défaite. Si je la sollicite, cette permission, ce n'est pas parce que j'espère, comme les politiciens libéraux, qu'eux et moi pourrions vivre en paix côte à côte, et même nous soutenir, nous entraider réciproquement. Non. Si je la sollicite, c'est pour m'en faire une arme contre eux, c'est pour faire disparaître ceux-là mêmes qui me l'auront accordée." (L’Unique et sa propriété, p.228)
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- Halte à l'antilibéralisme sauvage, Le futur c'est tout de suite, blog de Guy Sorman
- La preuve par la Turquie : le libéralisme fonctionne, en terre d'islam comme ailleurs, entretien avec Guy Sorman, Le Figaro, 25 juillet 2007
- La "movida" libérale n’a pas eu lieu en France, Mario Vargas Llosa, Le Figaro, 20 juin 2005, [lire en ligne]
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Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
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- Isaiah Berlin, La liberté et ses traîtres : Six ennemis de la liberté, Payot, 2007, (ISBN 2-228-90151-2)
- Pascal Salin, Français, n'ayez pas peur du libéralisme, Odile Jacob, (ISBN 2-7381-1962-X)
- Philippe Nemo, Histoire des idées politiques aux temps modernes et contemporains, PUF, 1998
Liens externes
- « L’antilibéralisme est-il soluble dans le socialisme ? », sur le site des collectifs du 29 mai.
- « Fondements et problèmes de l' "illibéralisme" français », Pierre Rosanvallon
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