Langues régionales ou minoritaires de France

Les langues régionales ou minoritaires de France sont un ensemble de langues géographiquement et historiquement implantées sur le territoire français, autres que la langue française. Les variétés régionales du français ainsi que les langues issues de l'immigration ne sont pas considérées comme des langues régionales[5].

Pour les articles homonymes, voir Langue de France.

Langues de France

Langues officielles Français
Langues régionales picard, alsacien, francique lorrain, flamand occidental (dialecte néerlandais), corse, créole guadeloupéen, créole martiniquais, créole guyanais, créole réunionnais, tahitien, Mahorais (aussi appelé shimaoré), certaines langues kanak (en 1992 ; mais sans statut pour la plupart des 28 idiomes), breton et gallo (depuis 2004 considérés comme langues de Bretagne), basque (depuis 1951 en Aquitaine), francoprovençal et occitan (depuis 2009 en région Rhône-Alpes), catalan, et occitan (depuis 2001 dans les Pyrénées-Orientales[1])
Langues minoritaires bonifacien, calvais, grec de Cargèse, majorité des parlers d'oïl, parlers transitionnels occitano-ligures, une vingtaine de langues kanak, yéniche, créoles bushi-nengué et langues amérindiennes de Guyane
Principales langues immigrantes Arabe (sous ses formes dialectales), langues berbères (formes algériennes – dont kabyle – et marocaines – dont chleuh), arménien (arménien occidental et arménien oriental) langues chinoises (mandarin et wu), espagnol, italien, croate, polonais, portugais, roumain, russe, serbe, tchèque, turc, anglais, pulaar, soninké, malinké, persan, etc.
Principales langues étrangères
  34
  13
  8
  2
[réf. nécessaire]
Langues des signes Langue des signes française, proposée en 2000 à la reconnaissance sur le territoire national par le Sénat[2]
Disposition des touches de clavier Français : AZERTY[3], Disposition bépo[4].

Elles sont parfois appelées dialectes ou patois plutôt que langues, afin d'insister sur leur caractère local. Cependant, en linguistique, « dialecte » désigne une variété significativement distincte d'une langue donnée, tandis que « patois » tend à être évité du fait de sa valeur souvent péjorative[6]. Certains linguistes tels Henriette Walter se servent indifféremment de ces trois termes[7].

Statut officiel

L'article 2 de la Constitution française de 1958 mentionne, depuis sa modification par la loi constitutionnelle du , que La langue de la République est le français, faisant ainsi du français la seule langue officielle en France.

La révision constitutionnelle du 23 juillet 2008, a ajouté l'article 75-1 de la Constitution qui reconnait la valeur patrimoniale des langues régionales : Les langues régionales appartiennent au patrimoine de la France.

Les langues régionales ont fait l'objet d'une première reconnaissance en France en 1951 avec la loi Deixonne qui introduit le basque, le breton, le catalan et l’occitan dans l'enseignement. D'autres langues suivront : le corse en 1974[8],[9], le tahitien en 1981[10], les créoles guadeloupéen, martiniquais, guyanais et réunionnais en 1984[11], quatre langues kanak (l'ajië, le drehu, le nengone et le paicî) en 1992[12].

Les langues régionales peuvent également être choisies comme langues vivantes au baccalauréat. Ces langues sont les suivantes : basque, breton, catalan, corse, langues mélanésiennes (l'ajië, le drehu, le nengone et le paicî), langue d’oc, tahitien (1993). Ces langues, ainsi que le gallo, les langues régionales d'Alsace et les langues régionales de Moselle peuvent quant à elles faire l'objet d'une épreuve facultative (option). En 2005, le créole y est ajouté[13].

En 2001, la Délégation générale à la langue française devient la Délégation générale à la langue française et aux langues de France (DGLFLF).

Au Bureau européen pour les langues moins répandues, la branche française regroupe dix communautés linguistiques : breton, catalan, corse, langues créoles, allemand/alsacien, basque, luxembourgeois/mosellan, flamand, occitan, et langues d'oïl[14].

Un rapport établi à la demande du gouvernement de Lionel Jospin en 1999, par Bernard Cerquiglini, de la Délégation générale à la langue française, intitulé Les langues de la France, dresse une liste de 75 langues auxquelles aurait pu s'appliquer la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires[15].

La France a signé 39 articles de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires sur les 98 que comporte le texte, mais sans les ratifier. Le processus de ratification s’est interrompu en quand le Conseil Constitutionnel, saisi par Jacques Chirac, alors président de la République, a estimé que cette charte contenait des clauses inconstitutionnelles, incompatibles en particulier avec son article 2. Il faudrait donc une nouvelle modification de la Constitution pour permettre cette ratification.

Définition de la Charte européenne

« Au sens de la présente Charte : par l'expression « langues régionales ou minoritaires », on entend les langues pratiquées traditionnellement sur un territoire d'un État par des ressortissants de cet État qui constituent un groupe numériquement inférieur au reste de la population de l'État ; et différentes de la (des) langue(s) officielle(s) de cet État ; elle n'inclut ni les dialectes de la (des) langue(s) officielle(s) de l'État ni les langues des migrants. »

[réf. nécessaire]. Quoique la Charte insiste sur la notion de territoire pour chaque langue, elle définit néanmoins ce que l'on appelle les langues minoritaires qui sont

«  pratiquées par des ressortissants de l'État qui sont différentes de la (des) langue(s) pratiquée(s) par le reste de la population de l'État, mais qui, bien que traditionnellement pratiquées sur le territoire de l'État, ne peuvent pas être rattachées à une aire géographique particulière de celui-ci.  »

[réf. nécessaire].

Histoire

Recensement de 1806

En 1806, à l'occasion du recensement de la population, le bureau de la statistique du ministère de l'Intérieur conduisit, sous la direction de Charles Coquebert de Montbret, une enquête linguistique dans toutes les communes de l'Empire français. Coquebert de Montbret en donna les résultats après la chute de l'Empire dans les frontières de la France de 1815, dans un Essai d'un travail sur la géographie de la langue française[16].

L'enquête linguistique, qui additionna la population des communes au recensement de 1806 suivant la langue maternelle des habitants, trouva que l'on parlait flamand dans des communes de l'actuelle région Nord-Pas-de-Calais totalisant 156 973 habitants (155 712 dans le département du Nord et 1 261 dans le Pas-de-Calais). Des dialectes allemands étaient parlés dans des communes de l'Alsace-Moselle, totalisant 1 036 498 habitants (776 041 dans l'actuelle région Alsace et 260 457 dans l'actuel département de la Moselle)[17]. Le breton était parlé dans des communes de l'ouest de la Bretagne totalisant 985 558 habitants. Le basque était parlé dans des communes de l'ouest de l'actuel département des Pyrénées-Atlantiques totalisant 109 306 habitants. Enfin le corse (et quelques parlers liguriens et grecs) était parlé en Corse, dont la population était de 174 702 habitants en 1806[réf. nécessaire].

D'après les résultats du recensement de 1806, la France métropolitaine comptait 29 648 000 habitants si l'on prend les frontières de 2013[18].

Une fois déduits les habitants de langue flamande, allemande, bretonne, basque et corse, restaient donc 27 185 000 habitants de langues romanes en France métropolitaine continentale, que Coquebert de Montbret définit comme étant "de langue française dans ses différents dialectes et patois"[16].
Concernant les patois (terme générique qu'il emploie) que Coquebert de Montbret recense (Essai d'un travail sur la géographie de la langue française, p. 26-28) comme idiomes de la langue d’oc, il les nomme successivement , d’ouest en est : gascon, périgourdin, limousin, languedocien, provençal et dauphinois[réf. nécessaire].

Les travaux modernes des linguistes permettent d'estimer que sur ces 27 185 000 personnes, environ 8 461 000 vivaient dans des zones où l'on parlait l'occitan[19], 118 700 dans des zones où l'on parlait le catalan[20], environ 2 197 000 dans des zones où l'on parlait le francoprovençal[21], et enfin environ 16 408 000 dans des zones où l'on parlait des langues d'oïl[22][réf. nécessaire].

Tableau récapitulatif :

Langues parlées en France métropolitaine (dans ses frontières de 2013) au recensement de 1806[16],[18],[23]
Langue Nombre
 de locuteurs 
Pourcentage de la
population française
Langues d'oïl 16 408 000 58,5 %
Occitan 8 461 000 25 %
Francoprovençal 2 197 000 7,4 %
Dialectes allemands 1 036 498 3,5 %
Breton 985 558 3,3 %
Corse 174 702 0,6 %
Flamand 156 973 0,5 %
Catalan 118 700 0,4 %
Basque 109 306 0,4 %
Total 29 648 000 100%

Rapport Cerquiglini

En 1999, Bernard Cerquiglini, dans un rapport au gouvernement Lionel Jospin en vue d'une ratification éventuelle de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires, a dressé une liste de 75 langues régionales et minoritaires en France métropolitaine et d'outre-mer. La Délégation générale à la langue française et aux langues de France (DGLFLF) s'en est largement inspirée pour établir sa propre liste[24]. Treize de ces langues font aujourd'hui l'objet d'un enseignement public[réf. nécessaire] :

Depuis 2008, l'article 75-1 de la Constitution française de 1958 reconnaît les langues régionales comme appartenant au patrimoine de la France. Aucune n'a cependant statut de langue officielle, qui est celui du seul français.

De nombreux habitants des départements français d'Afrique du Nord parlaient l'arabe dialectal ou le berbère et se sont installés en métropole sans cesser d'être des ressortissants français (ce qui est le cas des Harkis). Bernard Cerquiglini, auteur du rapport, considère que cette situation correspond à ce que stipule la charte et intègre ces deux langues dans la liste des langues minoritaires de France.

Il fait de même avec l'arménien occidental, du fait de l'implantation de population arménienne en France après le génocide des Arméniens de l'empire ottoman en 1915-1916[25]. Dans son rapport les langues minoritaires sans territoires sont donc :

La DGLFLF a, elle, rajouté deux langues :

De constitution récente (XIXe siècle - XXe siècle), la langue des signes française (LSF) est perçue par nombre de ses utilisateurs comme un idiome minoritaire non (re)connu par la population entendante. Constitutive d'un phénomène tant culturel que sociologique, la LSF compte plus de 100 000 utilisateurs (signeurs) ; à savoir : l'extrême majorité des 80 000 sourds de France et une appréciable proportion des grands malentendants[réf. nécessaire].

Évolution du nombre de locuteurs

En 1999, le créole (à base française) est, avec 2,5 millions de locuteurs, la langue régionale la plus utilisée. Après le créole, les diverses langues réunies d'oïl et d'oc sont utilisées par plus d'un million de personnes chacune. Au tournant des années 2000, l'Ined constate une « érosion des langues en une génération » si bien qu'en 2011 86 % des personnes interrogées parlent exclusivement le français, alors qu'elles n'étaient que 74% à le parler dans leur enfance. Parmi les personnes nées ou élevées en métropole, ce chiffre atteint 93 %[26].

Langues de France métropolitaine continentale

Langues et parlers romans

La grande majorité des langues historiques de France sont des langues romanes, c'est-à-dire des langues évoluées depuis le latin vulgaire importé par les Romains à une population autrefois de langues majoritairement gauloises. Ce substrat gaulois a eu une profonde incidence sur la formation ultérieure des différentes langues d'oïl et d'oc, ainsi que la romanisation des territoires. Par exemple, l'émergence d'un groupe de langues occitanes au haut Moyen Âge est une conséquence de ce que le sud de la France avait été conquis plus tôt que le nord par les Romains, et avait été plus profondément romanisé. L'effet en fut que l'accent des populations locales s'aligna plus facilement sur l'accent latin du bassin de la Méditerranée, tandis que le nord de la Gaule, conquis plus tard et moins profondément romanisé, verra émerger les langues d'oïl (et donc le français), variétés de latin dont l'accent a retenu plus de phonèmes de l'ancienne langue gauloise (par exemple la tendance à la nasalisation). À cette première situation s'est ajoutée ensuite une influence germanique générale due aux invasions barbares avant et après la chute de l'Empire Romain, avec une influence desdits parlers germaniques plus importantes dans certaines zones qu'ailleurs (dans la future Picardie ou ce qui deviendra la Wallonie par exemple, ce qui aura un effet sur les langues d'oïl qui s'y développèrent : le picard et le wallon)[réf. nécessaire].

Langue d'oïl

Les différentes langues d'oïl parlées sur le territoire français.

Les langues d'oïl forment un groupe de langues relativement homogènes dont le français standard est le résultat (le français moderne s'est développé plus particulièrement à partir des variétés d'oïl parlées dans l'Orléanais, la Touraine et l'Île-de-France, c'est-à-dire les terres où le pouvoir royal était sis). Les langues d'oïl ont évolué dès le haut Moyen Âge, il n'est pas rare qu'on puisse identifier l'origine d'un auteur d'un texte en ancien français aux traits linguistiques déjà présents à cette époque (voir les variantes de l'ancien français comme l'ancien picard, l'ancien normand et l'anglo-normand qui en dérive, l'ancien bourguignon, etc.)[réf. nécessaire].

On peut distinguer des affinités entre certaines variétés de langue d'oïl qui pourraient les rapprocher en des sous-ensembles, mais cela reste sujet à caution puisque certaines variétés présentent des évolutions typiques d'un ensemble mais pas d'autres évolutions pourtant typiques dudit ensemble. On a parfois, cependant, identifié volontiers un ensemble d'ouest regroupant le normand, le mainiot, le gallo, le poitevin-saintongeais et le picard, l'orléanais, le tourangeau, l'angevin et le berrichon, et un ensemble d'est regroupant le bourguignon, le morvandiau, le franc-comtois, le lorrain, le champenois et le wallon ; ou encore un ensemble picardo-wallon avec parfois l'ajout du normand, quelquefois encore un groupe normanno-picard, sur la base d'évolutions phonétiques convergentes. Un sous-ensemble bourguignon-comtois n'est plus à démontrer en revanche, ce qui, historiquement, est tout à fait explicable et compréhensible, puisque le duché de Bourgogne et la Franche-Comté, anciennement comté de Bourgogne, étaient réunis en une seule entité politique jusqu'au XVIe siècle[réf. nécessaire].

Certaines constantes se retrouvent très souvent dans les langues d'oïl et sont comme devenues des lieux communs, par exemple la prononciation -oé- ou -ouè- de la diphtongue française -oi- (bien que la prononciation /ua/ ne soit que très tardive et à l'origine minoritaire, cantonnée au parler de l'est francilien et à la Champagne, il est ainsi naturel de retrouver la prononciation -ouè-/-oé- abondamment dans les variétés d'oïl provinciales)[réf. nécessaire].

Un autre point commun à beaucoup de langues d'oïl, encore très présent dans la mémoire collective quand il s'agit d'imiter un patois rural de province, est la prononciation -iau- du suffixe -eau du français (châtiau, gâtiau, batiau, biau, etc.), ce qui est typique des parler d'oïl du Berry, de l'Anjou, du Maine (sarthois et mayennais), du Tourangeau, de l'Orléanais ou encore du picard, mais aussi de la norme la plus répandue en ancien français[réf. nécessaire].

Voici une liste des différentes variétés de langue d'oïl parlées sur le territoire français[réf. nécessaire] :

Francoprovençal (romand, arpitan)

La dénomination francoprovençal, la plus ancienne, n'a qu'une acception géographique ; elle est pourtant en usage parmi la majorité des linguistes. Cependant, nombre de pratiquants préfèrent les appellations de romand (essentiellement utilisé en Suisse) ou d'arpitan.

Occitan

Aire d'influence de la langue d'oc (dialectes et parlers interférentiels confondus).

Les langues romanes de la moitié sud de la France forment un groupe de langues relativement hétérogène appelé occitan ou langue d’oc (appelée provençal avant 1930 ). Son domaine couvre aussi le Val d'Aran en Espagne et la partie ouest du Piémont (Italie). Les langues d'oc présentent une richesse certaine (vocabulaire, expressivité, capacité d’évolution) et une grande variabilité (diversité régionale et accentuations) qui, en général, ne nuit pas à la compréhension entre les locuteurs des différents dialectes. Le nombre de ses locuteurs actuels fait l'objet de controverses, la majorité des estimations se situent autour de 2 millions[28].

L'ensemble occitan ou de langue d'oc est composé des variétés suivantes[réf. nécessaire] :

Catalan

Aire de diffusion du catalan dans le département des Pyrénées-Orientales, la zone du Fenouillèdes au nord-ouest est occitanophone.

Le catalan est parlé en France dans le département des Pyrénées-Orientales à l'exception du Fenouillèdes où l'occitan est pratiqué. Cette aire de diffusion correspond à l'ancienne province du Roussillon rattachée à la France en 1659 par le traité des Pyrénées et antérieurement possession de la couronne d'Aragon au sein du royaume d'Espagne. Cette zone est également appelée Catalogne Nord (soit Catalunya Nord ou, moins fréquemment, Catalunya del Nord).
Alors qu'en Espagne la pratique du catalan s'est maintenue à un niveau assez important, elle a connu en France un recul progressif à partir de 1700, date à laquelle Louis XIV en interdit son usage dans l'espace public (décret du 2 avril 1770) affirmant: « Cet usage repugne et est contraire a Nôtre authorité a l'honneur de la Nation françoise. »[réf. nécessaire].

Une étude datant de 1997 rapporte que 55 % de la population de la zone catalanophone comprend le catalan, 39 % sait le lire et 34 % le parler[réf. nécessaire].

Selon une précédente enquête de 1993, la proportion de locuteurs augmente dans les villages - atteignant 70 % de la population - mais reste de 40 % dans le chef-lieu départemental, Perpignan[30].

Le catalan reste très peu enseigné dans le département ; on constate néanmoins le développement d'un réseau d'écoles pratiquant l'immersion linguistique dans cette langue, la Bressola. Les habitants des Pyrénées-Orientales ont aussi accès aux radios et télévisions catalanes qui émettent depuis la Catalogne espagnole (aussi appelée Catalogne sud ou Catalunya sud)[30].

Italo-roman

Gallo-italique

Les parlers ligures en France (Alpes-Maritimes, Corse du Sud) et à Monaco
  • Figoun (Alpes-Maritimes)
  • Figoun (Var, Monaco)
  • Brigasque
  • Tendasque (Brigasque)
  • Ligure colonial (Bonifacio)

Les parlers gallo-italiques, transitionnels entre l'italo-roman et le gallo-roman, se situent principalement en Italie du Nord. En France s'y rattachent les variétés de ligurien alpin, appelé parfois génois alpin ou Zeneise : royasque, brigasque[réf. nécessaire].

De fait, dans les Alpes-Maritimes, cinq communes de la haute vallée de la Roya : Breil-sur-Roya, Fontan, Saorge, La Brigue et Tende présentent pour les linguistes Pierre Bec et Jean-Philippe Dalbera des parlers aux traits majoritairement liguriens quoique restant intermédiaires avec l'occitan. Ils sont dits liguriens alpins et attestent une variante intérieure proche du génois (ou ligurien côtier) du XVIe siècle. De par leurs situations, ces communes communiquent directement avec la basse vallée de la Roya italienne ainsi qu'avec Vintimille, sa principale métropole (dont le ligure est dit intémélien)[réf. nécessaire].

La frontière linguistique est relativement étanche avec les villages occitans maralpins (parlers appelés aussi vivaro-alpins ou gavots maritimes) limitrophes à l'ouest de Moulinet, Sospel, Castillon et Castellar[réf. nécessaire].

Par ailleurs, il a existé des isolats figoun : Monaco (13-14e, Malizia Grimaldi s'empare du château de Monaco) et ceux disparus de Saint-Tropez, Mouans-Sartoux, Biot, Vallauris, Mons et Escragnolles dus à des repeuplements ligures, ces villages étant dévastés par les guerres de religion et la peste[réf. nécessaire].

Moyen-allemand
Dialectes de Moselle.

Les trois langues suivantes font partie du groupe linguistique du francique lorrain, appelé traditionnellement le platt, ou encore le ditsch[réf. nécessaire] :

Avec le francique ripuaire, présent en Allemagne, en Belgique et aux Pays-Bas, ces parlers, moins vivaces désormais en Lorraine thioise qu'en Sarre, Luxembourg voire Rhénanie-Palatinat, constituent le continuum moyen-francique[réf. nécessaire].

Allemand supérieur
L'alsacien et les autres dialectes parlés en Alsace.

Groupe[réf. nécessaire] :

Langue mixte à base germanique

La communauté yéniche d'Alsace use comme celles d'Allemagne (Bade-Wurtemberg, Bavière, Rhénanie-Palatinat, Rhénanie-du-Nord-Westphalie), d'Autriche et de Suisse d'un idiome intégrant à une base alémanique un important thésaurus extérieur emprunté tant à l'hébreu, qu'au sociolecte rotwelsch ou aux langues roms (principalement le sinti). Des influences celtiques, yiddish occidentales, romanes ou slaves imprègnent aussi cette langue à codes[réf. nécessaire].

Également appelés Vanniers, ces catholiques sont semi-nomades et sont plusieurs milliers à maîtriser une langue réputée « secrète », un cryptolecte, où certains mots simples (Papa, gens, maison, bon…) diffèrent totalement de leurs équivalents alsaciens[réf. nécessaire].

Bas-francique

Carte linguistique dans le Westhoek français en 1874 et en 1972.

Le flamand occidental, encore appelé « flamand de France », « flamand français » ou encore « langue régionale flamande », est parlé en France dans un territoire compris entre la Lys (rivière) et la Mer du Nord, c'est-à-dire entre Bailleul et Dunkerque. On qualifie aussi cette petite région de Westhoek (coin occidental) ou de Flandre maritime. Du point de vue administratif, la Flandre flamandophone correspond grosso modo à l'arrondissement de Dunkerque[réf. nécessaire].

Breton

Distribution relative des brittophones, d'après le diagnostic de l'état de la langue bretonne mené par l'Office de la langue bretonne en 2004.

Le breton est une langue celtique du groupe brittonique. Actuellement[Quand ?], environ 260 000 personnes parlent le breton. Il est courant de distinguer dans la langue bretonne quatre dialectes principaux différents[31] :

On peut y ajouter à titre historique le breton guérandais parlé jusqu'à très récemment à Batz-sur-Mer en Loire-Atlantique[réf. nécessaire].

Cependant, de nombreux linguistes considèrent cette approche comme simpliste et préfèrent parler d'un continuum linguistique entre les deux pôles archaïsants que sont les dialectes bas-léonard et haut-vannetais[réf. nécessaire].

Une approche alternative découpe la langue en deux grandes zones[réf. nécessaire] :

  • le KLT (cornouaillais de l'ouest et du centre de la Bretagne, léonard et trégorrois), parlé traditionnellement dans le Finistère et l'ouest des Côtes d'Armor ;
  • le Vannetais (vannetais de l'ouest, vannetais de l'est), parlé traditionnellement à l'ouest du Morbihan ; celui parlé à l'extrême ouest de la Loire Atlantique a aujourd'hui pratiquement disparu.

Langues indo-aryennes

Plus de cent mille descendants - très majoritairement sédentarisés - d'une population ayant fui le Nord de l'Inde au XIe siècle usent des parlers romani et sinté. Lors de sa pérégrination vers l'Europe, ce groupe a effectué des emprunts lexicaux au persan, aux populations du Sultanat de Roum où elle a séjourné trois siècles puis atteignant l'Europe au tournant du XIVe siècle aux langues balkaniques.

Romani

Présent en France dans les mêmes régions depuis des siècles, le romani se perpétue au sein d'une population désormais largement sédentarisée. Cette langue indo-iranienne du sous-groupe groupe indo-aryen est parlée sous des formes diverses par plusieurs dizaines de milliers de locuteurs. Elle est considérée dans le rapport Cerquiglini comme un « idiome non territorialisé ». On notera que récemment plus de vingt mille roms venus des Balkans et de Hongrie ont émigré en France. Leurs idiomes diffèrent des dialectes romani déjà présent sur le territoire français[réf. nécessaire].

Sinté (manouche)

Issus des pays germanophones, présents en Alsace depuis le XVe siècle, les Manouches ont souvent rejoint le restant du territoire français après l'annexion allemande de 1871. En Europe centrale, la langue s'étant progressivement distancée de la matrice romani en adoptant certains traits morphologiques germaniques, l'intercompréhension entre locuteurs romani et sinté n'est pas possible spontanément. Dans l'Hexagone, quelques dizaines de milliers de manouches parlent cet idiome, toujours concurremment avec le français mais souvent avec une langue locale. Ainsi, en Alsace, les Manouches sont souvent trilingues (français, sinté, alsacien) et pour certains, peuvent, du fait de déplacements professionnels fréquents outre-Rhin, également très bien maîtriser l'allemand[réf. nécessaire].

Basque

  • Le navarro-labourdin
  • Le souletin
Scolarité en basque.

Le basque ou euskara est la seule langue non indo-européenne présente traditionnellement sur le territoire métropolitain. Le basque unifié, désormais enseigné partout au Pays basque[32], est le seul isolat d'Europe et issu d'un continuum linguistique de cinq dialectes. Deux de ces derniers se situent en France sous les formes suivantes[33] :

Quant au basque unifié (Euskara batua), construit principalement sur les dialectes centraux du guipuscoan et du navarrais, ayant aussi ses racines dans le labourdin classique du XVIIe siècle, il sert de base à la langue écrite d'aujourd'hui et est la forme enseignée dans les écoles, notamment dans les Ikastolak en France ou dans le système public d'enseignement de la Communauté autonome basque et de Navarre[32].

Ce basque standard ne se substitue nullement aux dialectes locaux, son objectif étant d'investir tous les secteurs formels tels que les émissions de radio-télévision, presse écrite, internet, recherche, enseignement, littérature, administration, doublage de films, informations générales, panneaux de signalisation, etc. Dans les domaines informels, en revanche, le dialecte local est utilisé, tout particulièrement dans les espaces où se trouvent les bascophones natifs. Malgré tous ces changements, il semble bien qu'à moyen terme, les dialectes navarro-labourdin et souletin risquent de disparaitre avec ses locuteurs et d'être remplacé par une langue unie : le batua[34].

Langues de Corse

Corse

La langue corse appartient au groupe italo-roman. On y distingue deux grands rameaux (it) (cf carte) auxquels il est possible de rattacher toutes les formes locales de corse[réf. nécessaire] :

  • parler traditionnel cismuntincu, au nord, de plus grande proximité avec les dialectes toscans ;
  • parler traditionnel pumuntincu, au sud, également, quoique de manière plus distante, rattaché à la famille toscane, qui utilise comme le sarde et le sicilien le son cacuminal.

Le pumuntincu se prolonge jusqu'en Sardaigne par le gallurais, parler proche de la variante méridionale dite "sartenaise" (laquelle est parlée presque à l'identique sur les îles de la Maddalena), du fait de migrations successives des corses dans l'île, du XVIIe siècle (?) au XVIIIe siècle[réf. nécessaire].

Au nord-ouest de la Sardaigne, le sassarais, également défini comme « corso-sarde », est réputé transitionnel au sein d'un diasystème corse / sarde (logoudorais central). Sa naissance se situe au XIIe siècle, en tant que dialecte mercantile entre les différents peuples de la nouvelle ville de Sassari (notamment Sardes, Corses, Génois et Pisans, puis Catalans et Espagnols). Il a eu une évolution autonome du corse et du gallurais[réf. nécessaire].

Parlers liguriens

Groupe[réf. nécessaire] :

  • bonifacien : parler de Bonifacio, proche du génois (ligurien ou ligure, mais cette fois-ci oriental (La Spezia). Quelque 600 à 800 personnes peuvent user de cet idiome appartenant comme le calvais et le tabarquin à la famille du ligurien colonial (voir (it) Dialetto ligure coloniale) ;
  • calvais : comme Bonifacio, Calvi, cité du Nord-ouest côtier, utilisait probablement, de par son ancienne qualité de ville de garnison génoise, un dialecte ligure (bien que cette hypothèse ne soit pas prouvée par des écrits, alors qu'elle l'est pour Bonifacio). Aujourd'hui éteint, ce dialecte persiste par certains mots et expressions de la forme corse locale.

Grec de Cargèse

Alternativement avec le corse, le grec populaire présent à Cargèse depuis 1676 reste compris par une minorité des septuagénaires d'ascendance hellénique. Il ne se transmet que de manière très résiduelle à des jeunes qui souvent revendiquent une identité multiple. Le grec subsiste toutefois par la langue classique de la liturgie byzantine (celle des évangiles)[35] ou à travers quelques expressions populaires utilisées comme marqueurs du particularisme local[réf. nécessaire].

La dhimotikí (grec moderne contemporain) n’est pas naturellement comprise[réf. nécessaire].

Langues d'outre-mer

Créoles à base lexicale française

Créoles à base lexicale anglo-portugaise

Ces créoles sont parlés par les Bushi-Nengué de Guyane[réf. nécessaire] :

Anglais saint-martinois

Il s'agit d'un créole à base lexicale anglaise dont l'usage est largement majoritaire sur les zones d'administration française et néerlandaise. À l'écrit, l'anglais est, comme dans la partie néerlandaise, utilisé préférentiellement[36]. Le français garde une forte importance administrative dans ce petit territoire longtemps rattaché à la Guadeloupe où l'espagnol créolisé, le néerlandais et le papiamento sont également courants[réf. nécessaire].

Langues amérindiennes

Langues des Amérindiens de Guyane :

Langues hmong

Parlées par les réfugiés Hmong installés en Guyane (Cacao, Javouhey, Saint-Laurent-du-Maroni, Rococoua, Corrossony)[réf. nécessaire].

Langues kanak

Parlées en Nouvelle-Calédonie[réf. nécessaire] :

Langues polynésiennes

Parlées en Polynésie française :

Parlées à Wallis-et-Futuna :

Parlées en Nouvelle-Calédonie :

Langues de Mayotte

Comparaisons du vocabulaire

Exemples de mots de vocabulaire donné dans plusieurs langues régionales de France (en vert les langues d'oïl, en orange le francoprovençal, en rouge les langues d'oc, en violet les langues germaniques, en bleu les langues celtiques et en marron le basque). À titre indicatif, les exemples sont aussi donnés en ancien français, en latin (pour les langues romanes), en gallois (pour la comparaison avec le breton) et en allemand et néerlandais (pour la comparaison des langues germaniques). Les langues données sont ainsi : français, latin, ancien français, normand, picard, gallo, francoprovençal, occitan, gascon, provençal, corse, italien, alsacien, flamand, allemand, néerlandais, breton, gallois, basque[réf. nécessaire].

Comparaisons de vocabulaire entre les langues romanes

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français latin langues d'oïl franco-provençal (arpitan) langue d'oc (occitan) catalan corse italien espagnol
normand picard [37] berrichon tourangeau mainiot bourguignon wallon gallo occitan languedocien gascon provençal auvergnat-limousin
étoilestellaéteileétoéleétoéle étouéle étaileétoilestoeleétaileétêlaestèlaestelaestèla

estello

estialaestelstellastellaestrella
châteaucastellu(m)câtécatieu / catiauchâtiau châtiau /

châtieu / châquiau / châquieu

châtieauchaîteâtchesteachâtel (l muet)châtélcastèlcastèthcastèu
castèu
chastèucastellcastellucastellocastillo
chatcattu(m), gattu(m)catcot / catchat chatechatchaittchetchatchatcatgatcat, gatchatgatGhjattu, misgiugattogato
chiencane(m)quien, tchien, quyinkien / tchienchin chianchincheintchéncheinchencan, goscancanchin, chengos, càcanu, ghjaccarucaneperro, can
vachevacca(m)vaquevakevace / vache vachevachevaichevatchevachevachevacavacavaca
vaco
vachavacamucca, vaccamucca, vaccavaca
fleurflore(m)flleurfleurflour fieur /

fiour /

fleur /

flour

fiourfleurfleurflourfllôrflorhlorflor

flour

florflorfiorafioreflor
terreterra(m)terretère / tièretarre / terre tarre /

térre

terretârretereterretèrratèrratèrraterra

terro

terraterraterra, tarraterratierra
herbeherba(m)herbeerbeharbe harbe

hérbe

herbe / harbeharbeiebeherbehèrbaerbaerba, gerbaerba

erbo

erbaherbaerbaerbahierba
eauaqua(m)iâoieu / iauiau, aive égue / éve / iauève, iaueâ, âveaiweèveégoua, évaaigaaiga, agaaiga

aigo

aigaaiguaacquaacquaagua
hommehomo être humain »),

hominem ; masculus

houmeonmehoume houmehommehoumeomehommehomoòmeòmi, òmeòme

ome

òmehomeomuuomohombre
femmefemina,

domina, femella

femme, fème, famefanme, danmefène,

fumelle

fumelle famefannefemefammefènafemnahemnafrema, femna

fremo,frumo,

femno

femnadonadonna, feminadonnadoña
languelingua,

idioma

loceis,

prêchi,

laungue

lingue, languelingue nangue /

iguiome

langue,

langaige

langue, langaigelinwe, lingaedje lenguelengoualengalenga, lenca,

luenga

lenga, linga

lengo, lingo

lenga, lingaidioma, llengualingualinguaidioma, lengua
jeegōjeejje je / ijeidjijejo, jeieujoieu

iéu

ieu, iojoeiuioyo
tutututu tutututu (rare)tute, tututututututu
ilillei (il devant voyelle)i (il devant voyelle)il (-l non-prononcé) i (il devant voyelle)il (-l non-prononcé)ai (el devant voyelle)i (il devant voyelle)ililelethéuéuellellu, eddu, idduegliél
nousnōs (dans beaucoup de langues d'oïl, la forme du singulier issue de egō s'est substituée)je, nos(n)osje jejeinos, djinous -nous-autres), jenosnos, nosautresnos, nosaus,

mos

nos, nautre

nous,

nos, nautesnosaltresnoinoinos, nosotros
vousvōsvos(v)osous, vous-autes/-autres vousoutes /

vosoutes

vousvosvosvous (vous-autres)vosvos, vosautresvos, vosausvos, vautre

vos,

vos, vautes, valtesvosaltresvoivoivos, vosotros
ilsilli, illos, illōrum i (il devant voyelle)i(l), isils (-l muet) isil (-l final muet)ai (el devant voyelle)i (il devant voyelle)ililselseths,

eras

eli, eleielhsells, elleselli, eddi, iddiloroellos
êtreesse,

*essėre ; stare

yête, êteèteête / être êteêtreétreesse êtreétre, étarèsser, estarester, èste, estre ; estaresser, estre estar

èsse,

èstre,

ista

estre, èsser ; estarésser, ser, estaresse, essa ; stàessereser, estar
avoirhabēre,

tenēre

avei, avaeravoèravoér a(v)ouére avairaivoiaveuravairavêraveraveraver, aguer

avé, agué

aveir(e), agússertindre, teniravèaverehaber, tener
pouvoirposse,

*potere

pouveipuvoérpoére,

pouvoér

pouére pouairpeuvoipoleurpouairpossêr,

poyêr,

povêr

poderpoderpoder, posquer

poudé,

pousqué

podeir(e)poderpudèpoterepoder
mangermanducare, comeremouogi, maqui/maquermingermanger mignermangermaingémindjî mangermengiérmanjarminjarmanjar

manja

manjarmenjarmanghjà, magnàmangiarecomer
tomber, choir*tumbare, caderequei, queir, tumbaertchère, tumbertumber, choére tumber,

chouére

chair, tumberchouore, tombaitchaire cheair chêrecaire / càser, tombarcàger, càder,

càser

tombar

toumba

chaire / chàser,

tombar

caurecascàcaderecaer
français latin normand picard berrichon tourangeau mainiot bourguignon wallon gallo franco-provençal occitan languedocien gascon provençal auvergnat-limousin catalan corse italien espagnol
un, uneunu(m), una(m)un, eune (yun, yeune)un, unneun, unne eun, euneun, uneein, eineon, oneun, uneun (yon), una ('na)un, unaun, uaun, una
un, uno
un, unau (un), unaun (unu), unaun (uno), unaun, una
deuxduo(s), duae (fém.)déeusdeus, deusse (fém., rare)deux deusse /

deuye

douxdeusdeusdoux, douesdous, doves (fém.)dos, doas (fém.)dus, duas (fém.)dos, doas (fém.)
dous, douas
dos, doas (fém.)dos, does (fém.)duiduedos
troistres, tria (fém.)treistroés, troésse (fém., rare)troés treis /

troués

traistroistroestraistrêstrestrestres
trestrestrétretres
quatrequattuorquatequatequate / quatre quatequatrequaitrecwatequatrequâtroquatrequatequatrequatrequatrequattruquattrocuatro
cinq*cinque, quinquechincchinc / chonccinq cingnecinqcinqcénkcinccenc (-c final muet)cinccinccinccinccinccinquicinquecinco
boirebibėrebeireboéreboére,

boévre

bouére bairebeuvre,

boivre

boerebairebêrebeurebéver, búverbeure

béure

bieurebeurebeie, biaberebeber
voirvidēreveivirvoére vouére /

ouére

vairvoiveyvairvêreveire,

véser

véser, véder, végerveire, vèireveireveurevede, vedavederever
allergaul. aliu (?), ambulare, *ambitare,

ire

allaeraleraller alerallerailaialer alleralaranaranaranar

ana

anar, 'naranarandàandareir
venirvenīreveni, veninvnirvenir (-r final muet) veinde /

v'nir (r muet) /

m'nir (r muet)

venir (-r final muet)veni, veinreviniviendre,

venir

vegnirvenirviéner, vénguer, véner, viervenir

veni

venirvenirvene, venavenirevenir
acheter*accaptare, comparareacataeracaterachater achater /

ajapter /

aj'ter

acheteraichetaiatchiter / atchter,

acater

acheter,

ageter

achetarcomprar (crompar), acaptarcromparachatar, crompar

achata,

croumpa

crompar, achatar,

'chatar

comprarcumprà

accattà

comprarecomprar
vievitavievievie viyevievieveyevieviavidavidavida

vido

vidavidavitavitavida
âmeanimaâmeainmeaîme âmeârmeârme,

aîme

åmeârme, âme ârmaanma, armaamnaama, armeta, èime

amo,

armèto

èime

amaànimaalma, ànimaalma, animaalma, ánima
cielcælumcyilciucial cieu ciel / cieauciercirtemps,

nue,

cieu

cièlcèlcèucèu cial, ciaucelcelu, celicielocielo
autrealterâoteeuteaute / autre outeautreautreåte / ôte autreôtroautreauteautre aute, altealtrealtru, antru, astrualtrootro
maison, hôtelmansione(m), *mansionile(m),

*mansionata

*mansionaticum, hospitalis, casa

maèson/ mouaison (dans le bessin), hôté, mênimoaison, heutelmaison,

hoûtel (-l final muet),

caillon

méeson,

houstiau,

housquiau,

houquiau

maison,

hôtel

mageon / maizon,

mêgnie,

hôté

måjhon,

måjhone,

manaedje

hôtel, maison mêson, hèpetâlostal, casaostauostau

oustau

ostau, ostalcasa, hostalcasa, albergucasa, magione, ospedalecasa, mesón, hostal
forgefabrica, stationem, officīna, *ferraria forgueforgefourge fourgeforgefôrgefoidje forgefavèrgefargahòrga, hargafabrega

fabrego

farja, fàuriafarga, fàbricastazzona[38]fucinaherrería
quel, quellequalis,

quinam

qué/quyi(l), quyile, queulequeu, quèlequeu,

quelle

quieu,

quieule

quieau,

quelle

queiké, kenequeul, queule quint, quinta ; quâl, quâlaquin, quina ; qual, qualaquin, quinaquin, quina

quin, quino

quin, quina ; quau/qual, qualaquin, quinachìquale (inv.)cuál
quoi, quequidqueiquoéquoé quéque,

quoué,

quaiquoicwéquaiquê, quequéquéqué, quequéquè, quechìché, chequé
quiquisquiquiqui quiquequiquikiquiquiquiquiqui, quau, ququiquiqualechiquién
quandquandoquaundquandquanque quanquequandquand,

aiquand

cwandquandquandquan(d)quanquand, quouroquan(d)quanquanduquandocuando
ubi,

*de ubi, *illac ubi,

*in de ubi, unde,

*de unde, usquam

eyoùdoù, douque,

dousque

lavoù,

ousque,

lont

éyouque,

onque

où,

éyou

laivoù,

voù,

ousque

ewou,

wice

où,

eyoù

onte, yôontonont(e)

ounte, mounte, vounte

on(t)oninduve, induvadove, ovedonde
français latin normand picard berrichon tourangeau mainiot bourguignon wallon gallo franco-provençal occitan languedocien gascon provençal auvergnat-limousin catalan corse italien espagnol
comment*quomodo, *quomodamentecoumentkmintcoument coumenquecommentcômantcomintcommentcomentcomacoma, quincoma

coumo

comacomcume, cumu, comucomecomo
combienquantus, *quomodo bene, frq. *waigarocombiencombien,

quant (rare)

comben combenque combencombeincwantcombeincomben, gouéroquantquantquantquantquantquantuquantocuánto
pourquoi*pro quo, *pro quid, *de ubi venit quidpouorquei, pouorquiporquoépourquoé porquoué /

douveinque

pourquaiporquoipocwépourquaiporquêperquéperquéperquéperquéperquèperchè, parchìperchéporqué
ouisic,

vērē, *hoc ille,

*hoc, *et hoc, *adwardare

veire, ouiouisia voui, agaouisia, vouiowi vaire ouè, oòcquiòc, òcòc, si

o, voua, vouei, si

e òc, òcsì, ièsi
nonnon, *non illenon, nenni, nanninnin, nenni, nannenni nenninan, nenninan, nennininnon, nennilnannonnonnon, nani

noun, nàni

nonnonò, innònono
ne ... pasnon, *non ... passum, *non ... mīca, *non ... punctumne ... pas, ne ... pés,

ne ... pouent,

ne ... bren,

ne ... mie,

ne ... miche / mèche

èn ... mie,
èn ... point
ne ... pâs ... pâs,

... pouint

ne ... pas,

ne ... pont

ne ... pas,

ne ... pôgne

ni ... ninne ... pas,

ne ... pouent

ne ... pâs, ne ... pouent(non) pasnon ... paspaspasno... pasùn, ùn ... miccanon (non micca)no
je suissum,

egō sum

je sîs/j'sieusej suje seus je seuye,

je sés

je seisi seusdji soje séje susoisoisiáu

siéu

seisócsonosoy
tu eses, tū es, *sis/sias, eris t'estu es, t'est'es t'est'est'est' est'est'essiás,

ès

èssiás

siès

siásetsseieres
il estest, *ille est il estil estil est il estil estel âtil estil est il esteses, eiesesésèes
nous sommessumus, nos sumus, *egō sumus, estamus, *simus/siamus je soumesnos sonmes je sons je soumes,

je sons

j'étommesi sans / sonsnos estans,

dj' estans

je sommesnos sens (je sens)sèmèmsiam

sian

semsomsimu, semisiamosomos
vous êtesestis, vos estis *sitis vos êtesos ètesous étez vo-étesvous étezvos étesvos estozvous êtesvos étessètzètzsiatz, siátz

sias

setz, etzsousitesietesois
ils sontsunt, *illi sunt, *illos sunt il sontis sontils sont is sontil sontai sonti sontil sontils sontsonsonson

soun

sonsónsonoson

Comparaisons de vocabulaire entre les autres langues régionales de France

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français langues celtiques brittoniques langues germaniques - groupes haut/moyen-allemand langues germaniques - groupe bas-allemand basque
breton cornique gallois alsacien francique mosellan allemand flamand de France néerlandais
jememyfi, miichichich'k, ik, ikkeikni
tutetyti, diduduje, gyje, jijhi
ileñ(v)eveferererhen, hy, 'nhijhau/hori/hura
nousnininimirmerwirme, wyder, wulderwe, wijgu
vousc'hwighwichi, chwiihrehrihrje, gyder, julderjulliezu/zuek
ilsintihwy, nhwsiesesieze, zyder, zulderze, zijhauek/horiek/haiek
hommedendendynMànnmannMannman, mannemensch, manshoofdmangizon
femmemerc'hmerghmerchFraufrauFrauvrouwe, vrommenschvrouwandere
terredouardordaearErderdeErdeèèrdeaardelurra
langueyezhyethiaithSprochsprochSprachetaeletaal, spraakhizkuntz
eaudourdowrdŵrWasserwasserWasserwaeterwaterura
êtrebezañbosbodsinsäinseinzynzijn, wezenizan
avoirkaoutkavoscaelhànhebbenhabenhenhebbenukan

Annexes

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

Notes

    Références

    1. http://www.cg66.fr/culture/patrimoine_catalanite/catalanite/charte.html
    2. Proposition de loi sur le site du Sénat.
    3. https://www.unicode.org/cldr/charts/dev/keyboards/layouts/fr.html#fr-t-k0-chromeos
    4. Vers une norme française pour les claviers informatiques www.culturecommunication.gouv.fr/content/download/132976/1439046/version/1/file/Rep%C3%A8re_claviers_enligne.pdf
    5. La Charte européenne des langues régionales ou minoritaires établit que :
      « Au sens de la présente Charte par l'expression « langues régionales ou minoritaires », on entend les langues pratiquées traditionnellement […] elle n'inclut ni les dialectes de la (des) langue(s) officielle(s) de l'État ni les langues des migrants. »
    6. Définitions lexicographiques et étymologiques de « patois » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales
    7. « Il n'y a aucune hiérarchie de valeur à établir entre langue, dialecte et patois. » Henriette Walter, Le français dans tous les sens.
    8. Alain Di-Meglio, « La langue corse dans l’enseignement : données objectives et sens sociétal », Tréma, no 31, , p. 85–94 (ISSN 1167-315X, DOI 10.4000/trema.975, lire en ligne, consulté le )
    9. Fernand Ettori, « L'enseignement de la langue corse », Langue française, vol. 25, no 1, , p. 104–111 (DOI 10.3406/lfr.1975.6059, lire en ligne, consulté le )
    10. Louise Peltzer, « Le cas du tahitien et des langues polynésiennes en Polynésie française », Tréma, no 31, , p. 97–106 (ISSN 1167-315X, DOI 10.4000/trema.971, lire en ligne, consulté le )
    11. Georges Daniel Véronique, « Les créoles français : déni, réalité et reconnaissance au sein de la République française », Langue française, vol. 3, no 167, , p. 127-140 (ISSN 0023-8368, www.cairn.info/revue-langue-francaise-2010-3-page-127.htm, consulté le )
    12. Jacques Vernaudon, « L'enseignement des langues kanak en Nouvelle-Calédonie », Hermès, La Revue, vol. 1, no 65, , p. 112-118 (lire en ligne)
    13. Violaine Eysseric, Le corpus juridique des langues de France, Délégation Générale à la langue française et aux langues de France, , 92 p. (lire en ligne), p. 22-26
    14. Langues de France sur le site du Bureau européen pour les langues moins répandues (EBLUL).
    15. "Les Langues de la France, Rapport au Ministre de l'Éducation Nationale, de la Recherche et de la Technologie"
    16. Charles Coquebert de Montbret, « Essai d'un travail sur la géographie de la langue française », (consulté le ), p. 5 à 29.
    17. Il faut cependant tenir compte des communes de la Moselle et du Bas-Rhin qui ont été définitivement cédées à l'Allemagne entre 1814 et 1815. Le recensement de 1806 ne représente donc pas tout à fait ces départements dans leurs frontières actuelles.
    18. Patrick Charlot, Pierre Guenancia et Jean-Pierre Sylvestre, « Continuité et transformations de la nation », Éditions Universitaires de Dijon, (consulté le ), p. 76.
    19. Somme des populations au recensement de 1806 des actuels départements des Alpes-de-Haute-Provence, des Hautes-Alpes, des Alpes-Maritimes de l'Ardèche, de l'Ariège, de l'Aude, de l'Aveyron, des Bouches-du-Rhône, du Cantal, de la Corrèze, de la Creuse, de la Dordogne, de la Drôme, du Gard, de la Haute-Garonne, du Gers, de la Gironde, de l'Hérault, des Landes, de la Haute-Loire, du Lot, du Lot-et-Garonne, de la Lozère, du Puy-de-Dôme, des Pyrénées-Atlantiques (moins les 109 306 habitants des communes bascophones indiqués par Coquebert de Montbret), des Hautes-Pyrénées, du Tarn, du Tarn-et-Garonne, du Var, du Vaucluse et de la Haute-Vienne, ainsi que les 23 communes occitanophones des Fenouillèdes (Pyrénées-Orientales). Voir base de données Cassini : Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, « Données : Cartes, territoires et populations », sur ehess.fr, École des hautes études en sciences sociales (consulté le ).
    20. Population du département des Pyrénées orientales au recensement de 1806 moins les 23 communes occitanophones des Fenouillèdes. Voir base de données Cassini : Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, « Données : Cartes, territoires et populations », sur ehess.fr, École des hautes études en sciences sociales (consulté le ).
    21. Somme des populations au recensement de 1806 des actuels départements de l'Ain, de l'Isère, du Jura, de la Loire, du Rhône, de la Savoie et de la Haute-Savoie. Voir base de données Cassini : Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, « Données : Cartes, territoires et populations », sur ehess.fr, École des hautes études en sciences sociales (consulté le ).
    22. 29 648 000 habitants de la France métropolitaine (dans ses frontières de 2013) au recensement de 1806 moins les habitants de toutes les autres zones linguistiques précédemment mentionnées.
    23. Population des départements français au recensement de 1806 dans la base de données Cassini : Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, « Données : Cartes, territoires et populations », sur ehess.fr, École des hautes études en sciences sociales (consulté le ).
    24. Liste qui s'est d'ailleurs rallongée par rapport à celle de Cerquiglini, lorsque la Délégation générale à la langue française et aux langues de France (DGLF), service du Ministère de la Culture a séparé le saintongeais du poitevin en 2007 DGLF - Ministère de la Culture.
    25. Online Encyclopedia of Mass Violence : http://www.massviolence.org/The-Extermination-of-Ottoman-Armenians-by-the-Young-Turk-Regime.
    26. « Combien de Français parlent vraiment une langue régionale ? », Franceinfo, (lire en ligne, consulté le ).
    27. Après une éclipse entre 2007 et fin 2009, le poitevin-saintongeais réapparaît dans la liste des langues de France, langues d'oïl, début 2010, sur le site de la Délégation générale à la langue française et aux langues de France (DGLFLF), service du Ministère de la Culture, sous le libellé suivant : "poitevin-saintongeais [dans ses deux variétés : poitevin et saintongeais]". Voir site de la DGLFLF : DGLF - Ministère de la Culture
    28. Voir l'article : Répartition géographique de l'occitan#Question du nombre de locuteurs
    29. Achille Luchaire, Études sur les idiomes pyrénéens de la région française, Édition Maisonneuve, (lire en ligne).
    30. « Données »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?) de l'Institut d'Estudis Catalans.
    31. voir la carte de l'atlas 2011 de Bretagne.
    32. La standardisation de la langue : La récupération de la langue basque II Un livre de l'association Garabide Elkartea basée à Durango (Biscaye), coordinateur: Alberto Barandiaran, Gertu, (ISBN 978-84-613-6836-5).
    33. (eu) Atlas des dialectes basques publié par Koldo Zuazo.
    34. L'expérience du basque : clés pour la récupération linguistique et identitaire Un livre de l'association Garabide Elkartea basée à Durango (Biscaye), coordinatrice: Lore Agirrezabal Pertusa, Gertu, (ISBN 978-84-613-6642-2). L'ouvrage traite notamment de l'histoire de l'euskara et des différentes expériences menées pour sa récupération.
    35. L'église grecque de Cargèse
    36. (en) « St. Maarten information. ».
    37. voir PICARTEXT le corpus picard
    38. « INFCOR - Banque de donnée en langue Corse », sur infcor.adecec.net (consulté le )
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