Pie IX

Giovanni Maria Mastai Ferretti, né le à Senigallia (États pontificaux) et mort le à Rome (Italie), est le 255e pape de l’Église catholique, élu le 16 juin 1846 sous le nom de Pie IX (en latin Pius IX). Son pontificat de 31 ans est le plus long de l'histoire de la papauté.

Pour les articles homonymes, voir Pie IX (homonymie).

Pie IX
Bienheureux catholique

Photographié par Adolphe Braun le .
Biographie
Nom de naissance Giovanni Maria Mastai Ferretti
Naissance
Senigallia (États pontificaux)
Ordre religieux Ordre des Frères mineurs de saint François
Ordination sacerdotale
Décès
Rome (Italie)
Bienheureux de l'Église catholique
Béatification
par le pape Jean-Paul II
Pape de l'Église catholique
Élection au pontificat (54 ans)
Intronisation
Fin du pontificat (85 ans)
(31 ans, 7 mois et 22 jours)
Cardinal de l'Église catholique
Créé
cardinal

par le pape Grégoire XVI
Titre cardinalice Cardinal-prêtre
de Santi Marcellino e Pietro
Évêque de l'Église catholique
Consécration épiscopale
Archevêque d'Imola
Archevêque de Spolète


.html (en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Aux prises avec la vague révolutionnaire qui bouleverse la politique européenne, Pie IX est partagé entre le statut de pasteur universel et celui de pape-roi d'un État indépendant. Résolument conservateur, il est l'auteur du Syllabus et de l'encyclique Quanta cura, qui condamnent toute forme de modernisme dans l'Église. Pie IX proclame le dogme de l'Immaculée Conception. Il convoque le premier concile œcuménique du Vatican qui définit notamment l'infaillibilité pontificale, ce qui élargit encore la fracture entre l'Église catholique et les confessions chrétiennes qui en sont séparées. Le concile, ayant accompli son but principal, est suspendu sine die quand les troupes piémontaises envahissent Rome. Pie IX, dernier souverain des États pontificaux, se déclare alors « Prisonnier du Vatican », situation qui va, dès lors, provoquer la Question romaine, qui ne trouvera sa solution qu'en 1929, avec la signature du traité du Latran entre l'État du Vatican, qui devient alors de droit international, et l'État italien.

Son procès en béatification est ouvert en 1907 par le pape Pie X, ce qui ne va pas sans provoquer des controverses, la Question romaine étant encore, à cette époque, d'une brûlante actualité. Sous les papes Benoît XV et Pie XI, le procès suit très prudemment son cours. Le pape Pie XII le fait activer en 1954 ; il aboutit enfin sous Jean Paul II, qui le proclame solennellement bienheureux en 2000.

Il est commémoré le 7 février selon le Martyrologe romain.

Prélat

Giovanni Maria Mastai Ferretti est le fils du comte Girolamo Mastai Ferretti et de la comtesse, née Caterina Solazzi, qui ont eu huit autres enfants.

Après avoir fréquenté le collège piariste de Volterra, il étudie la théologie et la philosophie à Rome.

Il est ensuite refusé chez les gardes nobles à cause de sa santé (il est sujet à des crises d'épilepsie) et il poursuit ses études au séminaire romain.

Ordonné prêtre en 1819, il est nommé directeur spirituel d'un célèbre orphelinat romain. En 1823, Pie VII l'envoie au Chili en tant qu'auditeur de Muzi, délégué apostolique.

En 1825, à son retour, il est nommé par Léon XII chanoine de Sainte-Marie de Via Lata et directeur de l'hôpital San Michele.

En 1827, il est fait archevêque de Spolète.

En 1832, il est transféré au diocèse d'Imola en prenant le titre personnel d'archevêque.

Le pape Grégoire XVI le crée cardinal in pectore lors du consistoire du . Sa création est publiée le .

Il reçoit le chapeau de cardinal-prêtre du titre des Santi Marcellino e Pietro.

Pontificat

Conclave et élection

Photo de Pie IX par les Frères D'Alessandri, v 1865.

Le s'ouvre le conclave suivant la mort de Grégoire XVI.

Le cardinal Luigi Lambruschini, secrétaire d'État de Grégoire XVI, est le favori des conservateurs tandis que le cardinal Mastai Ferretti est le favori des libéraux.

Le cardinal Lambruschini obtient la majorité des voix dès les premiers tours, mais ne parvient pas à recueillir les deux tiers des voix requis pour être élu pape.

Le cardinal von Gaisruck, archevêque de Milan, arrive trop tard pour remettre l'exclusive prononcée par l'empereur d'Autriche Ferdinand Ier, suivant la politique de Metternich, contre le cardinal Mastai Ferretti ; celui-ci, ayant recueilli les deux tiers des voix, accepte la tiare et prend alors le nom de « Pie IX », en hommage à l'ancien pape Pie VIII.

Des débuts libéraux

Pie IX bénéficie à la suite de son élection d’une grande popularité au sein de la population italienne : durant son épiscopat en Romagne, il n'a pu ignorer le besoin de réformes dont souffrait l'État pontifical et que le soulèvement de Rimini, en 1845, avait démontré.

Les premières années de son pontificat sont marquées par des mesures libérales qui s’opposent aux méthodes de Grégoire XVI et de son secrétaire d’État, le cardinal Lambruschini. Il choisit pour secrétaire d'État le cardinal Gizzi.

Les premières mesures

  • Le , il décrète une amnistie générale pour les détenus politiques et fait préparer une constitution qui est concédée le  : le Statut fondamental pour le gouvernement temporel des États de l'Église, qui institue deux Chambres et le Sacré Collège des cardinaux présidé par le pape. C'est l'époque des réformes politiques ;
  • Il crée le Conseil d'État ;
  • Il institue la liberté de la presse ;
  • Il établit une commission laïque chargée de la censure ;
  • En 1847, il établit ainsi une Consulta, un conseil consultatif composé de laïcs dont le rôle est de lui transmettre les désirs de la population ; et, auprès de lui, un conseil de cabinet puis une garde civique.
  • Il crée également un certain nombre de commissions auxquelles participent des laïcs, afin de réviser les lois ;
  • En 1867, il a béatifié toutes les victimes du Grand martyre de Nagasaki.

Cette période est également celle de l’entrée dans la modernité pour les États pontificaux : à la différence de Grégoire XVI, qui les considérait comme « les chemins du diable », Pie IX fait construire dans les États pontificaux un réseau ferré et télégraphique.

Il restaure l'éclairage public et accepte d'être photographié.

En 1847, il s'oppose à l'Autriche qui avait fait occuper la ville de Ferrare alors qu'elle n'avait le droit que d'avoir une garnison dans la citadelle. Pie IX devient l'espoir des patriotes italiens, sa popularité est alors immense: l'Unité italiennne se ferait-elle autour de lui?

Leur accueil en Europe

Pie IX bénit les combattants de l'indépendance italienne, lithographie, vers 1850.

Ce mouvement réformiste qu’il contribue à amorcer par ses choix personnels lui attire bientôt la sympathie des patriotes dans l'ensemble des États italiens (Toscane, Deux-Siciles, Piémont, Parme...) : certains d'entre eux n'hésitent pas à souhaiter la réalisation d'une fédération italienne, dont il prendrait la présidence.

Victor Hugo prononce à la Chambre des pairs le un éloge vibrant de Pie IX : « Cet homme qui tient dans ses mains les clefs de la pensée de tant d'hommes, il pouvait fermer les intelligences; il les a ouvertes. Il a posé l'idée d'émancipation et de liberté sur le plus haut sommet où l'homme puisse poser une lumière. […] ces principes de droit, d'égalité, de devoir réciproque qui il y a cinquante ans étaient un moment apparus au monde, toujours grands sans doute, mais farouches, formidables et terribles sous le bonnet rouge, |…] il vient de les montrer à l'univers rayonnants de mansuétude, doux et vénérables sous la tiare. […] Pie IX enseigne la route bonne et sûre aux rois, aux peuples, aux hommes d'État, aux philosophes, à tous ». Ce discours est cependant mal accueilli dans une chambre conservatrice inquiète de la remontée en puissance des idées républicaines.

Pie IX est à ce moment « le pape des droits de l'homme »[1].

Les événements vont en faire un bien différent « pape du Syllabus ».

Un tournant conservateur

Visite de l'empereur et l'impératrice du Mexique au pape Pie IX le 19 avril 1864.

L'année 1848

En 1848, le « printemps des peuples » embrase l’Europe du congrès de Vienne.

Charles-Albert, roi du Piémont, déclare la guerre à l'Autriche.

Le 24 mars, Pie IX autorise le départ de Rome pour Ferrare, d'un corps expéditionnaire de 7 500 hommes commandé par le général Durando, suivi deux jours après par un corps de volontaires, la légion des volontaires pontificaux (Legione dei Volontari Pontifici) formée d'hommes d’Italie centrale confiée au général Andrea Ferrari[2].

Pie IX par l'allocution du consistoire du , condamne la guerre contre l'Autriche :

« à nos soldats envoyés aux frontières pontificales, nous recommandons seulement de défendre l'intégrité et la sécurité des États pontificaux. Mais si certains souhaitaient que nous, ensemble à d'autres peuples et princes d'Italie, prenions part à la guerre contre les Autrichiens … ce n'est pas dans nos intentions et nos recommandations »

il conclut en invitant les Italiens

« à rester attaché fermement à leurs principes dont ils avaient expérimenté la bienveillance et qu'il ne s'en détache pas ».

En fait, le pape se trouve dans l'embarras de combattre une grande puissance catholique :

« nous avons su que certains ennemis de la religion catholique ont profité de l'occasion pour enflammer les âmes des Allemands afin de les détacher du Saint-Siège … Les peuples allemands ne devraient pas nourrir un sentiment de dédain à notre égard parce qu'il nous a été impossible de freiner nos sujets qui applaudirent les événements anti-autrichiens en Italie septentrionale … d'autres souverains européens, qui disposent d'armées plus puissantes que la nôtre, n'ont pu freiner l'agitation de leur peuple ».

Cela met en évidence la contradiction et les incompatibilités de la position du pape comme chef de l'Église universelle et en même temps chef d'un État italien ; entre le pouvoir spirituel et temporel[3].

Il refuse donc de soutenir le mouvement d'unification pour ne pas froisser l'Autriche catholique.

À la suite de cette déclaration, le roi Ferdinand II des Deux-Siciles, proche parent de l'empereur d'Autriche et opposé à toute idée libérale, retire aussitôt ses troupes qui forment le plus gros contingent de l'armée Italienne.

Pour les patriotes et les libéraux, la guerre est perdue d'avance.

La popularité du pape s'effondre alors parmi les patriotes italiens.

Tout en étant désireux d'affirmer l'indépendance de la papauté, Pie IX doit accorder une constitution aux États pontificaux.

Le , le chef du gouvernement du Saint-Siège, Pellegrino Rossi est assassiné et les insurgés proclament la République romaine.

La fin des États pontificaux

Pie IX, v. 1860, photographie d'Henri Le Lieure.

Le , Pie IX quitte de nuit le Quirinal dans la voiture à cheval du duc d'Harcourt, après l'attaque du palais par les partisans de Giuseppe Mazzini (Palma trouve la mort à cette occasion).

Pie IX se réfugie dans la forteresse de Gaète, dans le royaume des Deux-Siciles.

Il lance un appel aux puissances européennes pour retrouver son trône.

Rome devient une république. L'Autriche, le roi Ferdinand II des Deux-Siciles et la France apportent leur soutien au pape.

C'est cependant la France qui est la plus active, elle envoie un corps expéditionnaire commandé par le général Oudinot, qui s'empare de Rome le et en chasse définitivement les révolutionnaires en juillet.

D'abord hésitant, une vive protestation du vicaire apostolique de Mandchourie de passage en Europe, Emmanuel Verrolles décide enfin le Pape à quitter Gaëte pour Rome.

De retour à Rome le , Pie IX mène une politique de répression contre les idées républicaines.

Un nouveau secrétaire d’État, le cardinal Giacomo Antonelli, est nommé, qui renoue avec la politique conservatrice de Grégoire XVI.

Rome reste l'objectif principal de la politique de Giuseppe Mazzini et de Giuseppe Garibaldi, qui organise diverses opérations militaires sans succès.

Pour s'opposer aux risques d'une annexion par le royaume de Sardaigne qui a fait main basse sur les principautés du Nord de l'Italie et la moitié des États pontificaux, les troupes françaises restent stationnées dans les États du pape et les zouaves pontificaux sont créés en 1860 avec la bénédiction du pape et du prélat franco-belge Xavier de Mérode.

Ces derniers sont placés sous le commandement du général de Lamoricière, ancien de la colonisation d'Algérie et ancien ministre de la IIe République.

Jusqu'en 1870, le recrutement se fait auprès des volontaires de France, des Pays-Bas, de Belgique, d'Italie, du Québec.

La guerre franco-prussienne de 1870 entraîne le retrait des militaires français affectés à la protection du pape.

En revanche, les volontaires français (officiers ou hommes de troupe) engagés dans le corps des Zouaves pontificaux restent sur place, commandés par le colonel de Charette.

En septembre 1870, la défaite de la France contre la Prusse, alliée de l'Italie, provoque l'invasion de ce qui reste des États pontificaux par une armée italienne de 70 000 hommes sous le commandement du général Raffaele Cadorna.

En face, les effectifs pontificaux ne dépassent pas 13 000 hommes dont 3 000 zouaves.

Le général Hermann Kanzler, le commandant de l'armée pontificale, concentre ses efforts sur la défense de Rome.

Le 20 septembre, l'artillerie italienne bombarde les fortifications romaines.

Le pape demande à Kanzler de cesser le feu dès les premiers coups de canon au grand dépit des zouaves souhaitant se battre.

Onze zouaves seulement sont tués lors des combats.

L'armement obsolète des armées pontificales, malgré la victoire de Mentana contre Garibaldi en 1867 (où pour la première fois le fusil Chassepot est utilisé), permettent aux troupes italiennes de s'emparer sans difficulté de Rome le .

Le pape ordonne aux zouaves de n'opposer qu'une résistance symbolique.

Le lendemain, le régiment des zouaves est licencié et les Français sont rapatriés à Toulon.

La question romaine

La prise de Rome, le , constitue un aboutissement à l’unification de la péninsule en faisant de la cité du pape la nouvelle capitale du royaume d’Italie.

Une loi des Garanties, votée le , accorde au Saint-Siège un revenu annuel, l’extraterritorialité de quelques palais et les droits de souveraineté sur sa cité du Vatican, mais le pape Pie IX se considère désormais comme prisonnier à l’intérieur du palais du Vatican.

Dans l’Église, l’émotion est grande.

En France, la politique italienne de Napoléon III suscite l’indignation des catholiques pour qui le pouvoir temporel du pape garantissait son indépendance spirituelle.

Pie IX apparaît alors comme « le pape-martyr ».

Cependant le prestige moral de la papauté et l’autorité spirituelle qui en découle en sortent renforcés.

La défense de l'Église catholique

Le pape Pie IX avec le roi des Deux-Siciles François II (à gauche, en frac, chapeau à la main) en 1862

En sus du problème du territoire pontifical, Pie IX entend lutter contre les courants et idéologies anticatholiques.

Par sa lettre Gravissimum supremi (1866) il donne un statut quasi officiel à la revue jésuite La Civiltà Cattolica.

Il dénonce aussi le Kulturkampf allemand dans la ligne de Bismarck ainsi que les violences exercées par les Suisses contre le clergé catholique : une encyclique de 1873 condamne les violences suisses.

En 1874, le gouvernement autrichien rompt son concordat.

Cette époque est aussi celle d'une expansion missionnaire de l'Église dans le monde.

Pie IX crée de nombreux diocèses aux États-Unis, rétablit malgré l'opposition des protestants la hiérarchie catholique en Angleterre (1850), en Hollande (1853), en Écosse.

Il refonde le patriarcat latin de Jérusalem.

De nombreux concordats sont également signés par le Saint-Siège avec des États européens catholiques comme l’Espagne en 1851, l'Autriche en 1855 et le Portugal en 1857, ou d’Amérique du Sud comme le Costa Rica et le Guatemala en 1852, le Nicaragua en 1861, le Venezuela et l’Équateur en 1862.

La réforme du statut de protection

À l'accession de Pie IX au trône de Pierre en 1846, les Juifs des États pontificaux étaient soumis à un statut particulier dit de protection, la plupart étant les descendants des Sépharades expulsés d'Espagne ou rejetés par l'Empire ottoman ayant trouvé refuge auprès du pape.

Ils étaient tenus de vivre dans des quartiers distincts (ghettos), ne pouvaient témoigner contre des chrétiens, avaient parfois l'obligation de suivre des sermons catholiques et étaient soumis à des taxes particulières, comme dans nombre de pays de l'époque (Autriche, Russie, Danemark, etc.). Le culte juif était le seul toléré en dehors du culte catholique dans les États pontificaux, à l'exclusion des hérésies protestantes. Au début de son pontificat, Pie IX amorce des réformes en direction de la modernisation du statut des Juifs et ouvre le ghetto de Rome parfois contre la volonté de certains rabbins. Il sera supprimé quelques années plus tard. Ces efforts ont néanmoins une portée limitée et sont interrompus avec l'éclatement de l'affaire Mortara. Pie IX conserve la position traditionnelle de l'Église catholique, stigmatisant l'« aveuglement du peuple élu ».

L'affaire Mortara

Le P. Edgardo Mortara (à droite), sa mère et un tiers.

Le à Bologne, la gendarmerie pontificale perquisitionne la demeure d'un couple de Juifs, Salomone et Marianna Padovani Mortara, et fait enlever un de leurs huit enfants, Edgardo, âgé alors de six ans - celui-ci ayant été précédemment baptisé d'urgence par la servante de la famille, Anna Morisi, qui l'avait cru en danger de mort au cours d'une grave maladie alors qu'il était nourrisson. L'enfant est conduit à Rome et confié à la Maison des catéchumènes pour Juifs convertis puis dans un couvent pour être élevé dans la religion catholique sous le nom de Pio.

Le baptême, administré en cas d'urgence, est valide au regard du Droit canonique. En effet, dans ce cas, toute personne, même non ecclésiastique, et même non chrétienne peut administrer validement le baptême, si elle fait selon les intentions de l'Église. Cette situation pose un problème délicat, et Pie IX doit arbitrer. L'enfant, baptisé, fait désormais partie de l'Église catholique, dans laquelle il a vocation dès lors à être élevé. D'autre part, se pose la question de savoir si l'on pouvait le baptiser sans le consentement de ses parents, non chrétiens. Pie IX, contraint par une situation de fait accompli irréversible et par ses propres obligations pontificales, tranche dans le sens de ce qu'il estime être les intérêts spirituels supérieurs du jeune Edgardo. La famille Mortara supplie, proteste et exige que son enfant lui soit rendu au nom - au moins - de ces mêmes intérêts.

Quoique non unique dans son genre, l'affaire connaît un retentissement international inédit et la conduite de l'Église fortement critiquée, ainsi par Napoléon III dont les troupes assuraient alors la protection militaire des États pontificaux. Pour contrer les gouvernements catholiques étrangers qui exigent la restitution de l'enfant à sa famille, celui-ci est placé discrètement dans une institution religieuse et sa mère ne pourra le voir que des années plus tard.

Une fois devenu majeur, Edgardo-Pio déclare son intention de rester catholique et même sa vocation religieuse. Il entre alors dans la Congrégation des Augustins, en France. Il est ordonné prêtre quelques années plus tard et devient « missionnaire pontifical » sillonnant l'Europe. Jusqu'à sa mort en 1940, il défend tenacement la position de l'Église catholique, témoigne en faveur du pape Pie IX lors des différents phases de l'instruction du procès en béatification du défunt pape qui avait tranché en faveur de la validité de son baptême et n'a de cesse de vouloir convertir les membres de sa famille qu'il peut à nouveau rencontrer[4].

Une doctrine conservatrice

La statue du pape Pie IX à la basilique Sainte-Marie-Majeure.

Contrairement à ce qui avait été envisagé en début de pontificat, Pie IX développe après la révolution de 1848 une doctrine particulièrement conservatrice, voire sur certains points réactionnaire[5].

Le pontificat de Pie IX correspond à une réaction de rejet à l'égard de l’évolution libérale des sociétés européennes et plus largement des idées nées de la Révolution qu'il décide de combattre après 1848. L’industrialisation qui s’accélère au cours du siècle voit se développer en Europe occidentale une classe ouvrière déracinée : né en dehors de toute influence religieuse, le prolétariat est tenté par le socialisme. La politique de Pie IX comme chef d'État et son enseignement comme pape sont empreints d’une grande hostilité à l’égard des idées modernes (libéralisme, matérialisme, socialisme, rationalisme) et de ceux qui les diffusent, en particulier les francs-maçons, regardés comme responsables de l'évolution libérale et laïque des États européens.

La condamnation de Renan

L'exégèse historico-critique de la Bible que développe Ernest Renan à la suite des théologiens allemands étant incompatible avec la foi catholique, Pie IX condamna avec une extrême violence les travaux de cet écrivain sur l'Histoire des origines du christianisme, en particulier sa Vie de Jésus (1863), qui crée un scandale retentissant.

Le rationalisme et les idéologies scientiste et positiviste sont condamnées à partir de 1864.

La condamnation du modernisme

L'encyclique Quanta cura, le , condamne violemment les « hérésies et erreurs qui souillent l'Église et la Cité », comme le socialisme et le communisme, mais également le « délire » (selon l'expression de Grégoire XVI) de la liberté de conscience et de culte et autres « opinions déréglées » et « machinations criminelles d'hommes iniques » parmi lesquelles la séparation du temporel et du spirituel et l'école laïque.

Il précise que « là où la religion a été mise à l'écart de la société civile (…) la pure notion même de justice et du droit humain s'obscurcit et se perd, et la force matérielle prend la place de la véritable justice ». Il attaque également implicitement une certaine conception de la liberté de la presse, lorsque « les ennemis acharnés de notre religion, au moyen de livres empoisonnés, de brochures et de journaux répandus par toute la terre, trompent les peuples, mentent perfidement, et diffusent toutes sortes d'autres doctrines impies ».

Pie IX souligne que « non contents de mettre la religion à l'écart de la société, ils veulent même l'écarter de la vie privée des familles. En effet enseignant et professant l'erreur très funeste du communisme et du socialisme, ils affirment que la société domestique ou la famille emprunte au seul droit civil toute sa raison d'être. »

Le catholicisme social

Hostile au capitalisme libéral, le pape soutient les premières initiatives du catholicisme social qui se développe contre le libéralisme industriel, inspiré par les initiatives de l'évêque de Mayence Wilhelm Emmanuel Freiherr von Ketteler, insistant notamment sur l'obligation d'un salaire décent pour les familles, de l'interdiction du travail des mineurs et l'obligation du repos dominical.

La condamnation du rationalisme et de la liberté de pensée

Dans le Syllabus, Pie IX condamne explicitement le rationalisme, la liberté d'opinion, la liberté de culte[6] et la séparation de l'Église et de l'État[7].

En 1864, Pie IX explique le rôle qu'il entend assigner à l'école :

« Les écoles populaires sont principalement établies en vue de donner au peuple un enseignement religieux, de le porter à la piété et à une discipline morale »[8].

Pie IX aurait déclaré que la théorie darwinienne était « le doigt du démon »[9].

La condamnation de la franc-maçonnerie

Avec l'exhortation apostolique Multiplices inter, publiée par le pontife le , il condamne la participation des catholiques aux loges maçonniques.

L'esclavage

Malgré le ralliement de Grégoire XVI à l'abolitionnisme en 1839, une instruction du Saint-Office, pendant le pontificat de Pie IX, déclare en 1866 :

« L'esclavage, en lui-même, n'est dans sa nature essentielle pas du tout contraire au droit naturel et divin, et il peut y avoir plusieurs raisons justes d'esclavage[10]. »

Cette déclaration est une réponse à propos de la coutume de l'esclavage dans certaines parties de l'Afrique[11].

Le dogme de l'Immaculée Conception et les apparitions de Lourdes

Le , Pie IX proclame, dans sa bulle Ineffabilis Deus, le dogme de l'Immaculée Conception.

Il définit solennellement, en vertu de sa suprême autorité apostolique, que la bienheureuse Vierge Marie a été exempte du péché originel.

L'Immaculée Conception ne doit pas être confondue, comme cela est souvent le cas, avec la conception virginale de Jésus, dans le Mystère de l'Incarnation.

Trois ans plus tard, entre le 11 février et le , une jeune Lourdaise illettrée Bernadette Soubirous affirmera avoir vu « une belle dame », dans la petite grotte de Massabielle à Lourdes, qui lui dit (aquerò c'est-à-dire cela dira la jeune fille) en occitan gascon :

« Que sòi era Immaculada concepcion ».

Les apparitions seront reconnues par l'Église en 1862 et Lourdes devient rapidement un des pèlerinages les plus importants du monde catholique tandis que Bernadette entre chez les Sœurs de la Charité de Nevers.

La fête du Sacré-Cœur et de Saint Joseph

C'est en 1856 que la fête du Sacré-Cœur est étendue à toute l'Église catholique et inscrite dans le calendrier liturgique universel[12].

Le 8 décembre 1870, en la fête de l'Immaculée Conception, le pape proclame Saint Joseph, saint patron et protecteur de l'Église universelle et fixe les solennités obligatoires de sa fête le troisième dimanche après Pâques (bien que le saint soit fêté le 19 mars et le 1er mai).

Le concile Vatican I : proclamation du dogme de l'infaillibilité pontificale

En 1867, Pie IX convoque le concile Vatican I, qui s'ouvre le .

Malgré les résistances d'une minorité[13], les Pères conciliaires votent, le , la constitution apostolique Pastor æternus qui définit l'infaillibilité du Pontife romain (le pape), lorsque celui-ci se prononce, solennellement et ex cathedra, en vertu de sa charge apostolique, sur un point de doctrine concernant la foi ou les mœurs[14].

Les travaux du concile, son principal objectif atteint, seront suspendus sine die par Pie IX au moment de la guerre de 1870 entre la France et la Prusse.

L'infaillibilité pontificale en soi est souvent confondue avec sa proclamation dogmatique intervenue finalement en 1870.

En effet, le fait que le pape de Rome, en tant que successeur de l'apôtre Pierre, est infaillible en matière de foi ou de jugement sur les mœurs, cela a toujours fait partie de la foi de l'Église depuis les temps apostoliques.

La proclamation dogmatique de 1870 est seulement venue confirmer de jure (juridiquement) ce que les fidèles de l'Église avaient toujours cru de facto depuis l'origine de celle-ci.

En 1875, Pie IX invite également tous les fidèles à consacrer leur vie au Sacré-Cœur, le cœur charnel de Jésus symbole de l’amour de Dieu pour les hommes.

Paris construit déjà à cette époque sa basilique du Sacré-Cœur, édifice expiatoire pour les crimes qu'a commis la Commune[15].

La même année, et malgré l'occupation de Rome par les troupes de Victor-Emmanuel II, il convoque le Jubilé sans pouvoir effectuer les cérémonies d'ouverture et de fermeture de la Porte Sainte.[16]

Une question essentielle fait rapidement surface.

À savoir si, et en quoi le pontife était infaillible quand il publia l'encyclique du Syllabus.

Certains comme le journaliste français Louis Veuillot, acceptaient et soutenaient l'infaillibilité non seulement en matière de dogme mais également pour chaque parole prononcée par le pontife.

D'un autre côté, d'autres comme Dupanloup, concevaient qu'il pouvait être vrai que l'infaillibilité soit principalement dévolue au pape, qu'il était très complexe de la définir exactement et surtout qu'il n'était pas sage de vouloir le faire.

C'est ainsi que le concile Vatican se trouva partagé en deux groupes principaux : une majorité qui désirait établir une définition de l'infaillibilité du pape et une minorité qui s'opposait à toute définition.

C'est finalement la majorité, soutenue par le pape, qui l'emporta.

Cependant la minorité dirigée par Dupanloup ne manqua pas d'influence dans la rédaction de cette définition puisque telle que rédigée, elle limitait étroitement la nature de l'infaillibilité (ex cathedra comme sus-cité)[17].

Mode de vie personnel

Portrait de Pie IX peint en 1871 par George Peter Alexander Healy.

Pie IX commençait sa journée à six heures du matin par une heure d'oraison, puis célébrait la messe à sept heures dans sa chapelle privée, suivie d'une autre messe à laquelle il assistait en action de grâces.

Après le petit déjeuner, commençaient alors les audiences.

Il recevait aussi bien de hauts personnages que de simples fidèles, les foules de visiteurs étant beaucoup moins nombreuses qu'à l'époque actuelle.

Le jeudi était réservé aux pétitions des Romains et tous les quatorze du mois, le pape recevait en audience publique ceux qui le désiraient.

Pie IX prenait son déjeuner à deux heures de l'après-midi de façon frugale et toujours terminé par un fruit, selon l'habitude maternelle.

Il faisait ensuite une promenade dans les jardins du Vatican, ou ceux du Quirinal s'il s'y trouvait, ou, avant la prise de Rome, faisait une courte promenade en attelage dans les rues avoisinantes.

Il rentrait ensuite au palais du Quirinal (aujourd'hui résidence du président de la République italienne) pour travailler à son bureau.

Après le dîner, il avait souvent un entretien avec son confesseur et se rendait devant le tabernacle de sa chapelle privée pour une longue méditation à genoux.

Il aimait particulièrement la prière de la Couronne des Douze Étoiles composée par saint Joseph Calasanz, évoquant la Vierge Marie indemne du péché originel, habitude qu'il avait depuis le temps de ses études chez les pères piaristes.

Mort du Pape, et inhumation

Les funérailles de Pie IX, Library of Congress.

Après 31 ans de pontificat, le Pape Pie IX meurt au Vatican le , d'une crise d'épilepsie, à l'âge de 85 ans.

Au cours du transfert de sa dépouille vers la basilique Saint-Laurent-hors-les-Murs, des laïcs extrémistes s'affrontent aux fidèles et veulent jeter son cercueil dans le Tibre en criant « Al fiume il Papa porco... ! » (« Au fleuve le Pape porc !... »).

Ce climat passionnel s'atténue au cours des années suivantes.

Le cercueil en cristal blindé du pape Pie IX en la basilique Saint-Laurent-hors-les-Murs de Rome.

Le pape aurait pu être inhumé dans les grottes vaticanes, sous la basilique Saint-Pierre.

Mais ce fut sa volonté expresse de l'être en la basilique Saint-Laurent-hors-les-Murs, dans le territoire de son diocèse romain.

Sa dépouille mortelle fut gardée un court délai au cimetière de Campo Verano, voisin de la basilique, le temps que l'on y aménage son tombeau.

Celui-ci se trouve désormais dans la chapelle située en contrebas du chœur de la basilique Saint-Laurent-hors-les-Murs, dans un cercueil de verre, revêtu du complet habit papal de chœur (soutane blanche, rochet blanc, mozette pourpre bordée d'hermine, étole papale et camauro[18]).

Le 6 avril 2000, sur ordre du pape Jean-Paul II, il fut procédé par une équipe scientifique et ecclésiastique à l'ouverture du cercueil du pape Pie IX et à l'examen de sa dépouille mortelle dans le cadre de son procès en béatification[19].

Pie IX eut le plus long pontificat de l'histoire de la papauté (soit plus de 31 ans, de 1846 à 1878), avant celui de Jean-Paul II (1978-2005) et de Léon XIII (1878-1903).

Il est béatifié en même temps que le pape Jean XXIII le par Jean-Paul II, non sans que cette béatification ait entraîné des polémiques[20].

Il est commémoré le 7 février selon le Martyrologe romain[21].

Pie IX et Victor Emmanuel II

Notes et références

  1. « Le Droit et la Loi, Victor Hugo » (consulté le ).
  2. Cesare Vimercati, Histoire de l'Italie en 1848-49, publié en 1856, imprimé par H. et C. Noblet, p. 96.
  3. Cesare Vimercati, Histoire de l'Italie en 1848-49, publié en 1856, imprimé par H. et C. Noblet, p. 332-333, p. 336.
  4. Voir Gérard Da Silva, L'Affaire Mortara et l'antisémitisme chrétien, Paris, Éditions Syllepse, 2008 (ISBN 978-2-84950-18-63).
  5. Il est ainsi qualifié de « pape réactionnaire » par la Revue d'histoire ecclésiastique : Volume 56, Université catholique de Louvain (1835-1969), p. 209. Voir aussi Pierre Milza, Serge Berstein, L'Italie, la papauté, 1870-1970, Masson éditeur, 1970, chapitre « Pie IX ou le refus du monde moderne ».
  6. Selon de Smedt, cité dans Renata Latala et Jacques Rime, Liberté religieuse et Église catholique: héritage et développements récents, Collection Studia Friburgensia, Éditions Universitaires Fribourg Suisse, 2009, p. 25 (ISBN 2827110547).
  7. Il considère que l'opinion suivant laquelle « l'Église doit être séparée de l'État ; et l'État séparé de l'Église est funeste et pernicieuse » : Pie IX, Syllabus, proposition no 55. Texte présenté dans Jean-Robert Armogathe, Pie IX, Quanta cura et Syllabus, Paris, Pauvert, 1967, p. 49-71.
  8. Émile Poulat, Liberté, laïcité : la guerre des deux France et le principe de la modernité, Éditions du Cerf, 1988.
  9. Dans la préface d'un livre qu'il a écrit contre Darwin, un certain docteur Jammes cite une lettre que le pape Pie IX lui aurait envoyée : ce dernier qualifie l'ouvrage de Darwin de « doigt du démon », cité dans un article de La Recherche (http://www.larecherche.fr), « Dieu menace-t-il Darwin ? »
  10. Instruction du Saint-Office du 20 juin 1866. Cf. Jean-Pierre Castel, « La destruction des dieux d’autrui : une singularité abrahamique », Revue freudienne, L'Esprit du Temps, 2016. Voir également David Meyer, Jean-Michel Maldamé, Abderrazak Sayadi et Jean-Pierre Castel, Lutter contre la violence monothéiste : 3 voix répondent à 10 questions, L'Harmattan, 2018, p. 23.
  11. https://www.firstthings.com/article/2005/10/development-or-reversal (Avery Dulles) : "In 1866 the Holy Office, in response to an inquiry from Africa, ruled that although slavery (servitus) was undesirable, it was not per se opposed to natural or divine law. This ruling pertained to the kind of servitude that was customary in certain parts of Africa at the time". Voir aussi John Perry, Catholics and Slavery, 2008, p. 64-65.
  12. Jean Ladame, Les faits mystiques de Paray-le-Monial, 1970, Résiac, Rééd. 1991, p. 217-238.
  13. Voir les origines du schisme de l'Église vieille-catholique.
  14. L'infaillibilité pontificale, en tant que telle, sera exercée en 1950, par le pape Pie XII lors de la proclamation du dogme de l'Assomption de la Vierge Marie.
  15. Voir Raymond Jonas, « Le Monument comme historiosophie ; la basilique du Sacré-cœur », dans « La butte Montmartre et le Sacré-Cœur », Cahiers du CREPIF, no 53, décembre 1995.
  16. « HISTOIRE », sur www.vatican.va (consulté le )
  17. Christopher Hollis, Histoire des papes et du Vatican, Paris, Pont Royal, , p. 234-243.
  18. Pierre Fernessole, Pie IX, P. Lethielleux, , p. 400.
  19. (it) « La salma errante di Pio IX », sur ilcantooscuro, (consulté le ).
  20. Voir la prise de position de « Pour un Autre Visage d'Église et de Société » (P.A.V.E.S.), collectif belge de catholiques de gauche : « P.A.V.E.S. considère la béatification de Pie IX comme un jeu d'équilibre politique voué à l'échec ».
  21. « Bienheureux Pie IX », sur nominis.cef.fr (consulté le )

Voir aussi

Iconographie

Bibliographie

  • Ferdinand Denis, « Voyage de D. Giovanni Mastal dans l'Amérique du Sud (1823-1824) », in Le Tour du monde : nouveau journal des voyages, publié sous la direction de M. Édouard Charton et illustré par nos plus célèbres artistes, Librairie Hachette, 1er semestre 1860, pp. 226–240
  • Yves Chiron, Pie IX, pape moderne, Bitche, Clovis, 1995 (réédition en 2006) (ISBN 2-903122-74-1).
  • Id., Pie IX et la franc-maçonnerie, Niherne, éd. BCM, 2000 (ISBN 2-9514768-0-9).
  • Id., Pie IX face à la modernité, Bitche, éditions Clovis, 2016.
  • Paul Christophe, Roland Minnerath, Le Syllabus de Pie IX, Paris, Cerf, 2000 (ISBN 2-204-06582-X).
  • Gérard Da Silva, L'Affaire Mortara et l'antisémitisme chrétien, Paris, Éditions Syllepse, 2008 (ISBN 978-2-84950-186-3).
  • Yves-Marie Hilaire (dir.), « Pie IX, le dernier souverain des États de l'Église » in Histoire de la papauté : 2000 ans de mission et de tribulations, Points/Histoire, 2003 (ISBN 978-2-02-059006-8), p. 399-414
  • David Kertzer (traduit par Nathalie Zimmermann), Pie IX et l'enfant juif : l'enlèvement d'Edgardo Mortara, Paris, Perrin, 2001 (ISBN 2-262-01376-4).
  • (it) Giacomo Martina, Pio IX, Rome, Université pontificale grégorienne, 3 vol., 1974-1990.
  • (it) Roberto de Mattei, Pio IX, Milan, Piemme, 2000.
  • « Pie IX », dans Philippe Levillain (dir.), Dictionnaire historique de la papauté, Paris, Fayard, 1994 (ISBN 2-213-02537-1).

Articles connexes

Liens externes

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