bourreau

Français

Étymologie

(1302)  [1] De l’ancien français bourrel issu de bourrer au sens de « frapper » (→ voir bourrade).

Nom commun 1

Singulier Pluriel
Masculin bourreau
\bu.ʁo\
bourreaux
\bu.ʁo\
Féminin bourrelle
\bu.ʁɛl\
bourrelles
\bu.ʁɛl\
Bourreau tranchant la tête d'une condamnée (Exécution de Léonora Dori, 1617).

bourreau masculin (équivalent féminin : bourrelle)

  1. Exécuteur des arrêts rendus par les cours criminelles, chargé de la peine capitale. Préposé à la guillotine, avant la suppression de la peine de mort, en France.
    • Le dernier bourreau a pris sa retraite.
    • Ne serait-il pas nécessaire d’ajouter les demandes suivantes ? Un parlement dans chaque ville capitale de province, la suppression des substitutions et enfin celle du bourreau.  (Sanois) [1]
    • Malgré l’activité des bourreaux, les préparatifs du supplice ne purent être achevés avant le coucher du soleil.  (François-René de Chateaubriand, Atala, ou Les Amours de deux sauvages dans le désert)
    • Au moment où ses yeux se fermaient, où tout sentiment se dispersait en elle, elle crut sentir s'imprimer sur ses lèvres un attouchement de feu, un baiser plus brûlant que le fer rouge du bourreau.  (Hugo, Notre-Dame de Paris, 1831)
    • « Mais qui êtes-vous donc? » s'écrièrent tous les témoins de cette scène.
      — Demandez-le à cette femme, dit l'homme au manteau rouge, car vous voyez bien qu'elle m'a reconnu, elle.
      — Le bourreau de Lille, le bourreau de Lille!» s'écria Milady en proie à une terreur insensée et se cramponnant des mains à la muraille pour ne pas tomber.
       (Dumas, Les Trois Mousquetaires, 1844)
    • Demain la cour martiale, après−demain la guillotine. La Vendée est morte.
      Gauvain ne répliqua pas une parole, et Cimourdain, préoccupé de la chose suprême qui lui restait à faire, le quitta. Cimourdain avait des heures à désigner et des emplacements à choisir. Il avait comme Lequinio à Granville, comme Tallien à Bordeaux, comme Châlier à Lyon, comme Saint−Just à Strasbourg, l'habitude, réputée de bon exemple, d'assister de sa personne aux exécutions ; le juge venant voir travailler le bourreau ; usage emprunté par la Terreur de 93 aux parlements de France et à l'inquisition d'Espagne.
       (Hugo, Quatre-vingt-treize, 1874)
    • Les bourreaux doivent savourer la même omnipotence, se livrer à pareille furie, goûter une égale joie de meurtrir sans remords.  (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
  2. (Figuré) Homme cruel, inhumain.
    • C’est un vrai bourreau.
  3. (Figuré) Personne qui ne ménage pas les autres ou soi-même.
    • C’est un vrai bourreau de travail.
  4. (Figuré) (Familier) Homme excessif.
    • C’est un bourreau de travail.
  5. (Figuré) Tourment de l'âme, mauvaise conscience, remords ou passion pénible.
    • Cet homme paraît faire tout ce qu'il veut : mais il s'en faut bien qu'il ne le fasse ; il fait tout ce que veulent ses passions féroces ; il est toujours entraîné par son avarice, par sa crainte, par ses soupçons. Il paraît maître de tous les autres hommes : mais il n'est pas maître de lui-même; car il a autant de maîtres et de bourreaux qu'il a de désirs violents.  (Fénelon, Les Aventures de Télémaque, 1699)
  6. Terme de reproche, expression d’humeur et d’impatience.
    • Eh bien, bourreau, t’expliqueras-tu ?

Dérivés

Synonymes

Traductions

Nom commun 2

SingulierPluriel
bourreau bourreaux
\bu.ʁo\

bourreau masculin

  1. (Salines) (Vieilli) (Désuet) Sac bourré de paille qui se mettait sur l'épaule pour porter un fardeau. [2]

Apparentés étymologiques

Prononciation

  • France (Saint-Maurice-de-Beynost) : écouter « bourreau »
  • France (Toulouse) : écouter « bourreau »
  • France (Lyon) : écouter « bourreau »

Voir aussi

  • bourreau sur l’encyclopédie Wikipédia
  • bourreau dans le recueil de citations Wikiquote

Références

  • Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (bourreau), mais l’article a pu être modifié depuis.
  •  [1] « bourreau », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971-1994 → consulter cet ouvrage
  •  [2] Antoine de Rivarol, Dictionnaire classique de la langue française, 1827
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