tournure

Français

Étymologie

Dérivé de tourner, avec le suffixe -ure.

Nom commun

SingulierPluriel
tournure tournures
\tuʁ.nyʁ\

tournure \tuʁ.nyʁ\ féminin

  1. (Figuré) Tour.
    • Le propre de la culture antique est sa tournure foncièrement laïque.  (Louis Rougier, Histoire d'une faillite philosophique : la Scolastique, 1966)
  2. (Familier) Taille, aspect extérieur.
    • […] ; mais un regard fin qu'il dirigeait en-dessous vers son interlocuteur, et un demi-sourire qui se dessinait aux deux coins de sa bouche, ne tardaient pas à dévoiler un esprit plus rusé que ne semblaient le comporter sa tournure matérielle et la vulgarité de son langage.  (Julie de Querangal, Philippe de Morvelle, Revue des Deux Mondes, T.2,4, 1833)
    • […] ; cette caressante poésie femelle a pour auteur un petit ambitieux, serré dans son frac, à tournure de diplomate, rêvant une influence politique, aristocrate à en puer, musqué, prétentieux,….  (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
    • Et tous, les grands, les petits, les poseurs, les infirmes, ceux qui portaient l’uniforme avec des souvenirs d’Ambigu, les naïfs empêtrés de hautes ceintures bleues qui leur faisaient des tournures d’enfants de chœur, nous allions, nous virions tout autour de notre petite place, avec un entrain, une conviction…  (Alphonse Daudet, Mon képi, dans Contes du lundi, 1873, Fasquelle, collection Le Livre de Poche, 1974, pages 122-123.)
    • Il est grand, de jolie tournure ; l’air d’un gentleman.  (Octave Mirbeau, L’assassin de la rue Montaigne, 1887)
  3. (Désuet) Rembourrage que les femmes portaient sous leur vêtement, afin de donner plus de volume à leur postérieur.
    • Je prétendais porter « tournure », c’est-à-dire aggraver mon derrière en pomme d’un coussin de crin, qui relevait d’autant l’ourlet de mes jupes en arrière.  (Colette, Le képi, Fayard, 1943 ; éd. Le Livre de Poche, 1968, p. 121.)
    • Là où, par exemple, on tient à mettre en valeur les caractères gynoïdes de la taille et du bassin (comme dans la littérature au tournant du XXe siècle), on va privilégier les vertugadins, les crinolines, les tournures et les corsets, lesquels vont finir par reconfigurer les corps en retour.  (Gaétan Brulotte, Œuvres de chair : figures du discours érotique, Presses de l’Université de Laval, 1998, page 453)
  4. (Linguistique) Manière de s’exprimer ; forme de la construction, de la syntaxe, d’une phrase.
    • La langue du berger, du marinier, du charretier qui passe, est bien la nôtre, à quelques élisions près, avec des tournures douteuses, des mots hasardés, des terminaisons et des liaisons de fantaisie.  (Gérard de Nerval, Les Filles du feu, Chansons et légendes du Valois, 1854)
    • Beaucoup de ces tournures, et particulièrement les idiotismes de figures, constituent des bizarreries dans la langue même qui les a enfantées ; […].  (Auguste Kerckhoffs, Cours complet de Volapük, contenant thèmes et versions, avec corrigés et un vocabulaire de 2500 mots, Paris : librairie H. Le Soudier, 6e éd., 1886, page 58)
    • Un ordre des mots, une tournure syntaxique particuliers sont parfois sentis comme caractéristiques d’une langue donnée.  (Patrick Bacry, Les figures de style et autres procédés stylistiques, 2014)
  5. Morceaux de forme vrillée qui se détachent quand on travaille le métal au tour (quand on tourne du métal).
  6. (Vieilli) Épluchure ; peau d'un fruit, d'un légume que l'on tourne, que l'on épluche.
    • Mettez vos tournures de pomme à la poubelle !

Dérivés

Traductions

Anagrammes

Références

  • Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (tournure), mais l’article a pu être modifié depuis.
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