Élections législatives françaises de 1885

Les élections législatives de 1885 ont eu lieu les et .

Élections législatives françaises de 1885
584 députés à la Chambre des députés
et
Type d’élection Élections législatives
Corps électoral et résultats
Inscrits 10 278 979
Votants 7 868 546
77,2%  6,7
Républicains  Henri Brisson
Voix 3 837 879
48,4%
 27
Députés élus 323  88
Monarchistes  Armand de Mackau
Voix 2 735 678
34,5%
 18,3
Députés élus 201  111
Radicaux-socialistes  Désiré Barodet
Voix 816 739
10,2%
 1,8
Députés élus 60  14
Composition de la Chambre des députés
  • Radicaux-socialistes : 60 sièges
  • Radicaux : 40 sièges
  • Union des gauches : 200 sièges
  • Progressistes : 83 sièges
  • Bonapartistes : 65 sièges
  • Légitimistes : 73 sièges
  • Nationalistes : 63 sièges
Gouvernement
Sortant Élu
Henri Brisson
Républicains
Henri Brisson
Républicains
Législature élue
Quatrième de la IIIe Rép.

Mode de scrutin

Le mode de scrutin des élections législatives a été changé par le gouvernement de Jules Ferry (loi du 16 juin 1885) : un vote de liste à la majorité à deux tours est utilisé. C'est une expérience de courte durée puisque l'on en revient au précédent système (loi du 13 février 1889) dès les élections suivantes.

Contexte

Le Conseil des ministres est présidé par Henri Brisson lorsque les législatives de 1885 sont organisées (Gouvernement Henri Brisson (1)). Les premiers soubresauts du scandale de Panama entraînent une poussée des conservateurs à ces élections[réf. nécessaire], mais la gauche républicaine se regroupe au second tour. Le nombre de sièges à pourvoir augmente légèrement passant de 541 députés en 1881 à 569 en 1885 en métropole[1]. Il faut aussi rajouter 16 députés d'outre-mer[1].

Résultats

Ces élections législatives voient une poussée des conservateurs et un renforcement de l'extrême gauche (radicaux et une dizaine de socialistes). La gauche républicaine parvient toutefois à sauver sa majorité. Dans le détail, Lyon se distingue des deux autres grandes villes que sont Paris et Marseille. En effet, ces dernières votent massivement pour les candidats radicaux, tandis que Lyon se tourne vers les opportunistes. Cette différence semble s'expliquer par l'influence de la bourgeoisie lyonnaise qui préfère une république modérée.

Les opportunistes perdent la majorité absolue. Toutefois, les groupes sont extrêmement mobiles et les doubles appartenances sont fréquentes[2]. Nombre de députés oscillent entre les deux tendances modérée et radicale[3].

Corps électoral
Inscrits 10 278 979 100,00 %
Votants 7 937 431 77,22 %
Abstentions 2 341 548 22,78 %
Résultats
Alliances et partis[4] Votes % Sièges
Républicains opportunistes 2 711 890 34,2 200
Union républicaine 1 744 490 22,0 168
Républicains progressistes 1 125 989 14,2 83
Conservateurs 991 188 12,5 73
Gauche socialiste et radicale-socialiste 816 739 10,2 60
Gauche radicale 547 135 6,9 40
Total 584

IVe législature

Durée de la législature : - .

Président de la République : Jules Grévy (jusqu'au ), Sadi Carnot ensuite.

Président de la Chambre des députés : Charles Floquet (1885-1888), Jules Méline ensuite.

La législature fut notamment perturbée par l'ascension et la chute du général Boulanger, ainsi que le scandale des décorations qui entraina la démission du Président de la République.

Liste des gouvernements successifs
Gouvernement Dates (Durée) Président du Conseil Composition initiale
1 Gouvernement Charles de Freycinet (3) du au (330 jours) Charles de Freycinet (Union des gauches) 12 ministres
4 sous-secrétaires d'État
2 Gouvernement René Goblet du au (157 jours) René Goblet (Radical) 11 ministres
1 sous-secrétaire d'État
3 Gouvernement Maurice Rouvier (1) du au (188 jours) Maurice Rouvier (Progressiste) 10 ministres
4 Gouvernement Pierre Tirard (1) du au (110 jours) Pierre Tirard (Union des gauches) 10 ministres
5 Gouvernement Charles Floquet du au (317 jours) Charles Floquet (Radical) 10 ministres
6 Gouvernement Pierre Tirard (2) du au (1 an et 19 jours) Pierre Tirard (Union des gauches) 10 ministres

Nombre de députés par circonscription

Nombre de députés[5] Département ou circonscription
1 Cochinchine, Guyane française, Inde française, Sénégal
2 Haut-Rhin, Alger, Constantine, Oran, Guadeloupe, Martinique, La Réunion
3 Basses-Alpes, Hautes-Alpes, Alpes-Maritimes, Lozère, Pyrénées-Orientales
4 Aube, Cantal, Corse, Creuse, Doubs, Eure-et-Loir, Gers, Loir-et-Cher, Lot, Haute-Marne, Hautes-Pyrénées, Savoie, Haute-Savoie, Tarn-et-Garonne, Var, Vaucluse
5 Ardennes, Ariège, Aude, Cher, Corrèze, Drôme, Indre, Indre-et-Loire, Jura, Landes, Haute-Loire, Lot-et-Garonne, Mayenne, Meuse, Nièvre, Haute-Saône, Seine-et-Marne, Deux-Sèvres, Vienne, Haute-Vienne, Yonne
6 Ain, Allier, Ardèche, Aveyron, Charente, Côte d'Or, Eure, Gard, Loiret, Marne, Meurthe-et-Moselle, Oise, Orne, Basses-Pyrénées, Tarn, Vosges
7 Calvados, Charente-Inférieure, Haute-Garonne, Hérault, Sarthe, Vendée
8 Aisne, Bouches-du-Rhône, Dordogne, Maine-et-Loire, Manche, Morbihan, Somme
9 Côtes-du-Nord, Ille-et-Vilaine, Isère, Loire, Loire-Inférieure, Puy-de-Dôme, Saône-et-Loire, Seine-et-Oise
10 Finistère
11 Gironde, Rhône
12 Pas-de-Calais, Seine-Inférieure
20 Nord
38 Seine

Notes et références

  1. Jean-Marie Mayeur, La vie politique sous la Troisième République : 1870-1940, Editions du Seuil, , 445 p. (ISBN 978-2-02-006777-5, OCLC 11739056).
  2. D'où des distorsions statistiques à la marge selon les sources
  3. Jean-Baptiste Duroselle, Clemenceau, Fayard 1988 pp. 236
  4. « Élections législatives de 1885 par Laurent de Boissieu sur son site internet www.france-politique.fr »
  5. Chambre des députés, Tables analytiques des Annales de la Chambre des députés. Quatrième Législature (1885-1889), p. 263-267.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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