Nouvelle Union populaire écologique et sociale

La Nouvelle Union populaire écologique et sociale (NUPES ou NUP, prononcé nyp ou nypɛs, voire nyps[1]) est une coalition de partis politiques de la gauche française. Sur son logotype officiel, elle est représentée par la lettre grecque nu : ν.

Pour les articles homonymes, voir Union populaire.

Nouvelle Union populaire écologique et sociale

Logo de la NUPES.

Élections concernées par l'alliance Législatives de 2022
Organisations politiques concernées La France insoumise
Pôle écologiste
Parti communiste français
Parti socialiste

Représentation à l'Assemblée nationale
151  /  577
Représentation au Sénat
87  /  348
Représentation au Parlement européen
18  /  79
Couleurs Violet, magenta, vert, jaune, orange et rouge

Site Web nupes-2022.fr

Créée en amont de l'élection présidentielle française de 2022, sous le nom d'Union populaire (UP), pour soutenir la candidature de Jean-Luc Mélenchon portée par La France insoumise, la formation est par la suite étendue sous la forme d'une coalition à laquelle participent le Pôle écologiste (comprenant notamment Europe Écologie Les Verts), le Parti communiste français et le Parti socialiste, afin de présenter des candidatures communes aux élections législatives de 2022.

Objectifs

Cette formation a pour objectif de regrouper les principales forces de gauche afin de présenter des candidatures communes pour les élections législatives de 2022.

Les participants se réunissent autour de plusieurs marqueurs, dont :

  • la hausse du SMIC à 1 500  net ;
  • le retour de la retraite à 60 ans ;
  • le blocage des prix sur les produits de première nécessité ;
  • la planification écologique ;
  • l'instauration d'une VIe République[2] ;
  • une allocation d'autonomie pour les jeunes[3].

Cette coalition a l'ambition d'obtenir une majorité à l'Assemblée nationale afin d'imposer une cohabitation au président Emmanuel Macron[4], de faire nommer Jean-Luc Mélenchon comme Premier ministre[5].

Programme partagé de gouvernement

Le jeudi , le Programme partagé de gouvernement de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale est publié et consultable en ligne[6]. Il est constitué de six cent cinquante propositions[7] réparties en huit chapitres[8] :

  • progrès social, emplois et retraites ;
  • écologie, biodiversité, climat, biens communs et énergie ;
  • partage des richesses et justice fiscale ;
  • services publics : santé, éducation, culture, sport ;
  • sixième République et démocratie ;
  • sûreté et justice ;
  • égalité et lutte contre les discriminations ;
  • union européenne et international.

Les quatre formations sont d'accord sur 95 % de ces mesures mais reconnaissent diverger sur 33 d'entre elles ; dans l'hypothèse d'une victoire de la gauche un débat parlementaire où chacun pourra exposer ses arguments aura lieu et c'est l'Assemblée qui tranchera[8],[9],[10].

Le 9 juin, plus de 170 économistes engagés à gauche, dont Thomas Piketty, Bernard Friot, Julia Cagé, Gabriel Zucman et Jacques Généreux, signent une tribune soutenant le programme économique de la NUPES[11],[12],[13].

Composition

L'accord de coalition rassemble La France insoumise et ses alliés (dont Révolution écologique pour le vivant[14], la Gauche démocratique et sociale[15],[16] et le Parti ouvrier indépendant), le Pôle écologiste, incluant Europe Écologie Les Verts, Génération écologie, Génération.s et Les Nouveaux Démocrates[17],[3],[18], le Parti communiste français[19] et le Parti socialiste.

Composition de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale
Parti Abv. Idéologie Position Dirigeant(s)
Bloc de La France insoumise
La France insoumise LFI Socialisme démocratique
Écosocialisme
Gauche radicale à extrême gauche Adrien Quatennens
Parti de gauche PG Socialisme démocratique
Écosocialisme
Gauche radicale à extrême gauche Jean-Christophe Sellin
Hélène Le Cacheux
Ensemble ! E! Écosocialisme Gauche radicale Clémentine Autain
Myriam Martin
Rézistan's Égalité 974 RE974 Socialisme démocratique
Régionalisme
Gauche radicale à gauche Jean-Hugues Ratenon
Parti ouvrier indépendant POI Communisme
Marxisme
Internationalisme
Trotskisme
Anarcho-Sydicalisme
Socialisme
Anticapitalisme
Eurosceptique
Extrême gauche Direction collective
Révolution écologique pour le vivant REV Écosocialisme
Antispécisme
Gauche radicale Aymeric Caron
Gauche démocratique et sociale GDS Écosocialisme Gauche Gérard Filoche
Bloc du Pôle écologiste
Europe Écologie Les Verts EELV Écologie politique Gauche radicale à centre-gauche Julien Bayou
Génération.s G·s Socialisme démocratique
Écologie politique
Gauche Sophie Taillé-Polian
Benjamin Lucas
Génération écologie GE Écologie politique Gauche Delphine Batho
Les Nouveaux Démocrates LND Social-démocratie
Écologie politique
Centre gauche à gauche Émilie Cariou
Aurélien Taché
Bloc de la Gauche démocrate et républicaine
Parti communiste français PCF Communisme
Souvrainisme de gauche
Euroscepticisme de modérée
Gauche radicale Fabien Roussel
Péyi-A Péyi-A Indépendantisme Gauche Jean-Philippe Nilor
Marcellin Nadeau
Pour La Réunion PLR Socialisme démocratique Gauche Huguette Bello
Tavini huiraatira[20] Tavini Indépendantisme Gauche à centre gauche Oscar Temaru
Le Progrès LP Social-démocratie Gauche Patrick Lebreton
Mouvement de décolonisation et d'émancipation sociale MDES Indépendantisme
Marxisme
Gauche radicale à extrême gauche Fabien Canavy
Bloc du groupe socialistes et apparentés
Parti socialiste PS Social-démocratie Gauche à centre gauche Olivier Faure
Parti progressiste démocratique guadeloupéen PPDG Post-marxisme, Autonomisme, Socialisme démocratique Gauche Jacques Bangou
Parti progressiste martiniquais PPM Progressisme, Socialisme démocratique, Autonomisme Gauche Serge Letchimy

Symbole

Le ν est présent à la gauche du logo

Le , lors de sa première convention, la Nouvelle Union populaire écologique et sociale adopte officiellement la lettre grecque ν (nu, [nu]) comme symbole après l'avoir utilisé massivement la veille sur les médias sociaux. Ce choix est motivé par une ressemblance visuelle avec le V de la victoire et une proximité sonore avec les deux premières initiales de la NUPES[21].

Élections législatives de 2022

Forte du score de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle, La France insoumise a pu s'attribuer la majorité des circonscriptions[22].

Répartitions des circonscriptions par parti et bloc[22],[23]
Parti ou composante Circonscriptions Proportion
Pôle La France insoumise et apparentés
(La France insoumise, Parti de gauche, Ensemble !, Révolution écologique pour le vivant, Parti ouvrier indépendant, Gauche démocratique et sociale)
326 56,50 %
Pôle écologiste Europe Écologie Les Verts 77[réf. nécessaire] 13,34 %
Génération.s 12[24] 2,08 %
Génération écologie 9 1,56 %
Les Nouveaux Démocrates 2 0,35 %
Total 100 17,33 %
Parti socialiste 70 12,13 %
Parti communiste français 50 8,67 %
Hors accord (outre-mer et Corse) 31 5,37 %
Total 577 100 %

En dehors de l’accord, les partis de gauche réunionnais (La France insoumise, Parti socialiste, Pour La Réunion, Rézistan’s Égalité 974, Europe Écologie Les Verts, Le Progrès) décident de se rassembler et de présenter des candidatures uniques à la manière de NUPES sur les sept circonscriptions de La Réunion, sous la bannière du « Rassemblement réunionnais ». Trois binômes sur les sept sont constitués d'un titulaire et d'un remplaçant issus de partis différents[25].

Répartition par circonscription

Historique

Débuts

Logo de l'Union populaire lors de la campagne de La France insoumise pour l'élection présidentielle de 2022.

En , en vue de l'élection présidentielle française de 2022, Jean-Luc Mélenchon lance un nouveau mouvement, l'Union populaire[116].

Dans le cadre des élections législatives de 2022, La France insoumise  force de gauche majoritaire de l'élection présidentielle  cherche à rassembler les principaux partis de gauche autour de la bannière de l'Union populaire. Des discussions sont notamment engagées avec Europe Écologie Les Verts, le Parti communiste français, le Parti socialiste. Le Nouveau Parti anticapitaliste annonce ne pas être parvenu à un accord mais soutenir les candidats qui seront « en rupture avec la politique libérale »[117].

Cette coalition rappelle celle du Programme commun adoptée en 1972[118], ou celle du Front populaire établie en 1936, même si la création et l’organisation de ce dernier étaient bien différents de la NUPES[119].

Pôle écologiste

Le jeudi , Génération.s (membre du Pôle écologiste) et La France insoumise annoncent avoir trouvé un accord dans un communiqué commun[120].

De son côté, en vue d'un accord de coalition, Europe Écologie Les Verts (EÉLV) propose le remplacement de la dénomination Union populaire par celle d'« Union populaire et écologiste » ou celle de « Front populaire écologiste et social »[121]. Dans la nuit du au , un accord est conclu avec Europe Écologie Les Verts, sous la bannière commune de la « Nouvelle union populaire écologique et sociale »[122],[2],[123]. Le Mouvement des progressistes est le seul organe du Pôle écologiste à refuser l'alliance[124].

L'accord prévoit cent circonscriptions sur cinq cent soixante-dix-sept pour le Pôle écologiste, dont environ trente considérées comme gagnables ; EÉLV visait les circonscriptions des villes gagnées aux municipales de 2020 : ils obtiennent celles de Bordeaux, de Strasbourg et de Lyon, ainsi que les troisième, cinquième, huitième et neuvième circonscriptions de Paris[125].

Parti communiste français

Le , le Parti communiste français (PCF) annonce rejoindre la Nouvelle Union populaire écologique et sociale, après validation de l'accord par le conseil national du parti avec 120 voix pour, 25 contre et 13 abstentions[126].

La France insoumise et le PCF publient un communiqué commun exposant un programme dans lequel, aux objectifs fixés par LFI et EÉLV, s'ajoutent des propositions des communistes comme la « renationalisation d'EDF, d'Engie, des autoroutes, des aéroports » ou la lutte contre l'évasion fiscale. La question du nucléaire n'est pas évoquée, celle-ci pouvant faire l'objet de débats à l'Assemblée nationale[127],[128].

Le PCF présentera des candidats dans cinquante-quatre circonscriptions, dont les onze de ses députés sortants et cinq autres jugées gagnables (Vierzon, Dax, Creil Nogent, Denain, Lens Avion)[129],[130],[128].

Parti socialiste

Après avoir été initialement écarté des pourparlers avec La France insoumise, le Parti socialiste rejoint les négociations le [131]. Pierre Jouvet, négociateur pour le Parti socialiste explique : « On ne va pas régler tous les points en l'espace de quelques heures, alors que depuis dix ans on ne se parlait plus ». Manuel Bompard, négociateur pour La France insoumise, explique quant à lui que les négociations sont longues et difficiles[132]« sur le fond et sur les circonscriptions »[133].

Le , le Parti socialiste et La France insoumise annoncent avoir trouvé un accord sur une liste de soixante-dix circonscriptions de métropole et des Français de l’étranger (les circonscriptions corses et d'outre-mer n'étant pas inclues dans l'accord) qui sera soumise à la validation du conseil national. Les deux partis publient un communiqué commun. Il présente la liste des objectifs et points d'accord et détaille aussi (dans un long quatrième point) les divergences et convergences quant aux questions européennes et internationales  ce point étant un des points sur lesquels les divergences étaient les plus fortes[134].

Dans la nuit du au , l'accord est approuvé par le conseil national du parti à 167 voix pour (62 %), 101 contre (38 %) et 23 abstentions[135].

Au cours des débats du conseil national, de nombreux cadres du parti s'expriment en faveur de l'accord. Laurent Baumel, qui était parmi les négociateurs, invoque le sens de l’histoire : « Allons-nous redevenir le grand PS d’autrefois ? Celui que le gens aimaient ? Aucun d’entre nous n’a adhéré au PS pour appartenir à un groupuscule. À travers ce vote, nous avons le choix entre la fin d’une histoire et le début d’une histoire. » Olivier Faure, premier secrétaire, explique que « Ce vote dit à quel espace politique nous appartenons. Il y a un doute dans l’opinion publique qui s’exprimait de manière régulière depuis cinq ans […] Les Français nous ont abandonnés parce qu'ils pensaient que nous n'avions plus rien à changer ».

À l'inverse, certaines personnalités, minoritaires, font part de leur dissidence : Hélène Geoffroy fustige l'accord qui, selon elle, n'apporterait pas plus de députés socialistes que sans accord et déplore la nécessité de repentance formulée selon elle par LFI à l'égard du PS. Le dissident François Kalfon tente de faire applaudir le fait que Bernard Cazeneuve a quitté le parti, en s'interrogeant du sort qui est réservé à Carole Delga, qui compte présenter des candidatures dissidentes en Occitanie. Patrick Mennucci demande à ce que les adhérents soient consultés au sein d'une convention, en déposant une motion, laquelle est rejetée.

Refus de la coalition

Certains partis ont refusé de rejoindre la coalition Nouvelle Union populaire écologique et sociale.

Lutte ouvrière

Le , le parti trotskiste Lutte ouvrière (LO) fait savoir qu'il n'entend pas « cautionner » la démarche initiée par La France insoumise, assimilée à « une opération de rafistolage du réformisme » de gauche. Se voulant « totalement indépendant des directions réformistes », le parti s'oppose à tout projet de gouvernement et dénonce « le piège du système politique bourgeois qui consiste à substituer le combat électoral au combat de classe[131]. »

Parti radical de gauche

Le , le Parti radical de gauche (PRG) annonce son refus de s'associer aux négociations en cours, après un vote interne à 90,5 % en faveur de candidatures indépendantes pour les élections législatives[136]. Le PRG évoque des désaccords « considérables » avec La France insoumise, notamment en ce qui concerne la sortie du nucléaire et la désobéissance aux traités européens[137]. Le parti dit préférer son « indépendance » et ses « valeurs » à « des arrangements » et des « reniements profonds », quitte à mettre son avenir « en danger »[131].

Nouveau Parti anticapitaliste

Le 5 mai, après plusieurs jours de négociations, le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) annonce qu'il ne rejoindra pas la coalition. Le NPA estime ne pas pouvoir signer « un tel accord incluant le Parti socialiste »[138]. Le NPA, qui avait estimé « important de participer à cette dynamique d'union », évoque des discussions qui lui ont permis de trouver des accords sur certaines mesures, mais déplore qu'au « fur et à mesure des discussions avec les autres forces politiques, l'équilibre politique de la coalition s'est modifié progressivement, atténuant le caractère de rupture avec les politiques libérales qui faisait sa force »[139].

Fédération de la Gauche républicaine

Le , la Gauche républicaine et socialiste (GRS), le Mouvement républicain et citoyen (MRC), L'Engagement, Les Radicaux de gauche (LRG), scission du PRG et la Nouvelle Gauche socialiste (NGS) annoncent former une coalition autour de la « Fédération de la gauche républicaine », indépendante de la NUPES. Cependant, L'Engagement a quitté la coalition peu de temps après[140].

Le 20 mai, la Fédération de la gauche républicaine annonce présenter des candidats dans plus d'une centaine de circonscriptions sous ses couleurs[141].

Lancement de la coalition et campagne électorale

Discours de Jean-Luc Mélenchon lors de la Convention de la Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale

Une fois les accords entre les différents mouvement membres conclus, une Convention est organisée le 7 mai 2022 à Aubervilliers pour officialiser la création de la NUPES. Devant plusieurs milliers de personnes[142], des figures majeures des différents partis prennent la parole dans une ambiance enthousiaste[143], Olivier Faure, qui craignait un accueil hostile, apparaissant notamment ému lorsque le public salue son arrivée sur scène par une ovation[144]. Plusieurs candidats aux législatives peuvent ensuite s'exprimer. Rachel Keke, meneuse de la grève des femmes de chambres de l'hôtel Ibis Batignolles ayant rejoint l'Union populaire, réalise l'intervention la plus acclamée en évoquant la situation des travailleurs essentiels et l'importance de les défendre à l'Assemblée[145],[146],[143],[147]. La cérémonie est conclue par un discours de Jean-Luc Mélenchon où celui ci souligne le caractère inédit d'un tel accord électoral entre les forces de gauche, insiste sur le rejet de la proposition de passage de l'âge de la retraite à 65 ans porté par Emmanuel Macron, et affirme la possibilité « d’écrire une page de l’histoire politique de la France »[148].

Résultats des élections législatives

La NUPES devient la principale force d'opposition avec 151 sièges, empêchant notamment à Emmanuel Macron de disposer d'une majorité absolue ; mais elle ne réussit pas le pari de lui imposer la cohabitation et est confrontée à un avenir incertain à moyen terme[149]. Le résultat des élections permet à chaque parti de la coalition de constituer son propre groupe à l'Assemblée nationale[150],[151],[152] avec toutefois l'appui de députés d'outre-mer pour le Parti communiste[153].

À l'issue des élections, Jean-Luc Mélenchon propose le lundi 20 juin, que tous les députés élus sous l’étiquette NUPES constituent un seul et même groupe parlementaire. Le Parti socialiste, Europe Ecologie-Les Verts et le Parti communiste français refusent et s'en tiennent à l'accord initial de constituer des groupes indépendants[154]. Selon l´usage, la présidence de la commission des Finances à l'Assemblée nationale, est attribuée au premier groupe parlementaire d'opposition[155] et pourrait dans ce cas revenir au Rassemblement national, premier parti d'opposition avec 89 députés[156], cependant l'article 39 du règlement de l´assemblée nationale ne mentionne pas cet usage mais précise seulement que « ne peut être élu à la présidence de la Commission des finances de l’économie générale et du contrôle budgétaire qu’un député appartenant à un groupe s’étant déclaré d’opposition »[157]. Le député insoumis de Seine-Saint-Denis Éric Coquerel est élu à la tête de la commission des finances, confirmant la place de premier opposant de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale.

Réactions dans le monde politique

Place publique

Raphaël Glucksmann annonce son soutien à cette union de la gauche, avançant qu'il veut à tout prix éviter une prolifération des candidatures RN à l'Assemblée nationale et l'opposition RN - LREM. Il précise qu'il possède des désaccords « immenses » sur des sujets « plus qu'essentiels » avec LFI, mais fera « tout pour que le maximum de voix solidaires, humanistes et écologistes puissent se faire entendre dès cet été à l’Assemblée », bien qu'il ne « chanter[a] pas “Mélenchon premier ministre” chaque matin ». Toutefois, son parti, Place publique, présente 8 candidats face à la NUPES sur 577 circonscriptions[158].

Nouvelle Donne

Le 20 mai, Nouvelle Donne retire tous ses candidats et déclare son soutien à la NUPES[159].

Approbations

Le vice-président de l'Association des maires de France (AMF), André Laignel, encourage une union entre le Parti socialiste et les autres forces de gauche, signalant qu'« il est clair que si la gauche n'est pas unie, elle va à la défaite », mais nuançant le fait que les partis traditionnels (PS et EELV) représentent un plus grand ancrage local que le présupposent leurs scores respectifs à l'élection présidentielle de 2022[réf. nécessaire][160]. Ségolène Royal, s'est dite favorable à cette démarche d'union, ayant déjà reconnu l'hégémonie de LFI à gauche, elle avait reproché la désunion de la gauche au moment de la présidentielle, arguant qu'il s'agissait d'un « manque de responsabilité ». Elle avait d'ailleurs appelé à voter utile pour Jean-Luc Mélenchon[161],[162]. Lionel Jospin se positionne en faveur de l'accord mais souhaite l'investiture dans la 15e circonscription de Paris de la députée socialiste sortante Lamia El Aaraje[163]. Stéphane Troussel condamne fermement la désunion et appelle à l'accord : ne pas trouver d'accord serait selon lui un « contresens ».

De nombreux maires réclament et soutiennent également cette démarche d'union[164]. Johanna Rolland protestait contre l'échec de la gauche  et donc de LFI  à la présidentielle, du fait de l'échec d'union de sa famille politique[165]. Sept maires socialistes de grandes villes publient une tribune, exprimant être favorables à une union tout en réaffirmant un « attachement profond à l'idée et à la construction européennes » : Nathalie Appéré ; Benoît Payan ; Olivier Bianchi ; Mathieu Klein ; Nicolas Mayer-Rossignol ; Cédric Van Styvendael et Benoît Arrivé (Cherbourg-en-Cotentin)[166]. Martine Aubry « appelle les socialistes à valider cette proposition d'accord », tout en notant qu'il « ne correspond pourtant pas en tout point à [ses] convictions profondes »[167]. Ce soutien à l'union va à l'encontre des positions de multiples ténors et figures historiques du parti[168].

De nombreuses personnalités approuvent l'union lors du Conseil national du Parti socialiste, notamment Corinne Narassiguin[169], Laurence Rossignol[170] ou Christophe Clergeau[réf. souhaitée].

Désapprobations

Actuellement[Quand ?], les désapprobations et dissensions sont minoritaires, selon Le Monde, et sont le fait de personnalités politiques de courants plus anciens du Parti socialiste (PS), notamment d'anciens proches de François Hollande, couramment appelés les « Éléphants du Parti socialiste » ; il y a aussi la ligne de centre-gauche, portée par un certain succès régional face à LFI et représentée par Carole Delga et Anne Hidalgo, selon le journal de référence Le Monde[171]. Ces dissensions sont souvent appelées par la presse les « nouveaux frondeurs », selon Sud-Ouest ainsi que Libération, presse de référence[172]. C'est d'ailleurs une expression reprise par Stéphane Le Foll lui-même.

Lors du début des négociations avec le PS, François Hollande évoque le risque de l'« effacement » de son parti. Il juge que l'accord est « inacceptable » et qu'il « met en cause des principes mêmes qui sont des fondements de l'engagement socialiste »[173]. Jean-Luc Mélenchon lui répond en disant que l'ancien président est « totalement has been » et ajoute qu'« alors que le train de l'histoire passe, il reste à quai »[174]. S'adressant à François Hollande dans une émission où il est invité, Patrick Cohen conteste point par point son analyse en rappelant que le parti socialiste a dans son histoire, sous François Mitterrand ou Lionel Jospin, promu une ligne de rupture et assumé une contestation des traités européens, concluant que la Nupes « ne rompt pas avec la tradition du PS [...] mais tourne le dos au quinquennat de François Hollande[175] ».

Le journal La Lettre A révèle que la maire de Paris Anne Hidalgo chercherait à écarter l'union aux élections législatives avec LFI, en constituant une union avec les partis de sa majorité municipale, c'est-à-dire avec le PS, EÉLV et le PCF au sein des circonscriptions de Paris[176].

Bernard Cazeneuve annonce qu'il quittera le PS en cas d'accord avec LFI[177]. À la suite de l'accord entre le PS et LFI, il annonce quitter le Parti socialiste[178]. Stéphane Le Foll déclare dans Les 4 Vérités sur France 2 que si le PS « continue à être ce qu'il est aujourd'hui, je partirai »[179]. Il ne croit pas à une victoire d'une union de la gauche lors des législatives de 2022 : pour lui, « c'est une fable, c'est un leurre. » Stéphane Le Foll considère qu'en négociant avec LFI, le PS « tourne le dos à toute son histoire »[180].

Sympathisants de gauche

D'après un sondage commandé par BFM TV à Elabe, 84% des sympathisants de gauche sont favorables à cette alliance[181].

Réactions de membres de la majorité présidentielle

De son côté, François Bayrou considère que cet accord est « un événement extrêmement triste ». Il pointe notamment du doigt le principe de désobéissance à l'Union européenne envisagé dans l'accord, qui conduirait selon lui à « la fin de l'Europe », et la volonté de Jean-Luc Mélenchon de sortir de l'OTAN[177],[6].

Les députés LREM n'ont pas manqué de critiquer cette alliance à gauche, notamment Sacha Houlié ou encore Aurore Bergé[182]. Selon le quotidien Les Échos, les membres de LREM cherchent à décrédibiliser l'union en mettant en avant l'hétérogénéité de leurs positions idéologiques. Tout en espérant que LFI, leader de l'union, serve de repoussoir pour les électeurs pro-européens qui pourraient alors se mobiliser pour LREM, ils regrettent tout de même cette union, estimant qu'elle est « une puissance de premier tour indéniable » et rappelant qu'en 2017 ils avaient bénéficié de la désunion de la gauche dans certaines circonscriptions[183].

Résultats électoraux

Élections législatives

Année 1er tour 2d tour Sièges Gouvernement
Voix  % Rang Voix  % Rang
2022 5 836 202 25,66 2e 6 556 198 31,60 2e
151  /  577
Opposition

Ces résultats du ministère de l'Intérieur restreignent le décompte de la coalition de gauche au seul territoire métropolitain, et donc à l'exclusion de la Corse et de l'Outre-mer, l'accord ayant mené à la formation de la coalition n'ayant pas inclus ces derniers[184]. Jugé « problématique »[185] par Le Monde, le décompte du ministère de l'Intérieur amène le quotidien à opérer son propre décompte, incluant notamment les chiffres de La Réunion, de Mayotte et de la Polynésie française, où les candidats de gauche se sont accordés sur des candidatures uniques se réclamant de la NUPES. Cette inclusion de candidatures NUPES supplémentaires l'a fait arriver en tête du premier tour et augmente à 142 son nombre de députés[186]. Finalement, ce sont 151 députés qui siègent au sein des groupes de la NUPES.

Notes et références

  1. X. R., « Législatives 2022 : Merci de bien prononcer « Nupe » et non « Nupesse », indique l’Académie française », sur 20 Minutes, (consulté le )
  2. « La France insoumise et les écologistes passent un accord pour les législatives », Le Monde, (lire en ligne , consulté le ).
  3. « Législatives 2022 : ce que contient l'accord conclu entre La France insoumise et Europe Ecologie-Les Verts », sur Franceinfo, (consulté le ).
  4. « Législatives : que signifie « Nupes », cette nouvelle force politique née de l’union de la gauche ? », sur Sud Ouest, (consulté le ).
  5. « Législatives 2022. « Nouvelle Union populaire écologique et sociale » : que sait-on de l'accord LFI-EELV ? », sur Le Journal de Saône-et-Loire, (consulté le ).
  6. « Le programme - Site officiel », (consulté le ).
  7. « La Nupes présente un programme commun de plus de 650 propositions pour les législatives », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  8. « Programme de la Nupes aux législatives : les points de convergence et de désaccord entre LFI, EELV, le PS et le PCF », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  9. « Nupes : quelles sont les mesures sur lesquelles LFI, PCF, PS et EELV ne se sont pas accordés ? », .
  10. « La Nupes présente son programme : une alliance gouvernementale de gauche, 650 mesures et 33 « nuances » », .
  11. « Piketty, Friot, Cagé... L’appel d’économistes en faveur du programme de la Nupes aux législatives », sur lejdd.fr, .
  12. « Plus de 170 économistes signent une tribune de soutien au programme de la Nupes », sur europe1.fr, .
  13. « De Thomas Piketty à Bernard Friot, plus de 170 économistes appellent à voter Nupes », sur liberation.fr, .
  14. « Présidentielle 2022 : le militant écologiste Aymeric Caron annonce son ralliement à Jean-Luc Mélenchon », sur Franceinfo, (consulté le ).
  15. Laurent de Boissieu, « Législatives 2022 : panorama d’une offre électorale très large », sur La Croix, (consulté le ).
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  18. « Meuse : Emilie Cariou ne briguera pas un second mandat aux élections législatives », sur France 3 Grand Est, (consulté le ).
  19. « Législatives 2022 en direct : Le Parti communiste entérine un accord avec La France insoumise », Le Monde, (lire en ligne , consulté le ).
  20. « Législatives 2022 : Le Tavini Huiraatira soutenu par NUPES », sur tntv.pf, .
  21. Astrid de Villaines et Guillaume Bertrand, « L'union de la gauche (Nupes) opte pour un V comme logo, voici pourquoi », sur HuffPost, (consulté le )
  22. « Législatives 2022 : la carte des circonscriptions à gauche après l'accord commun », sur Le Figaro, (consulté le ).
  23. Législatives 2022 : on vous explique tout sur la Nouvelle Union populaire écologique et sociale, conclue entre les principaux partis de gauche
  24. « Candidat⸱es Génération⸱s aux élections législatives », sur nupes-generation-s.fr (consulté le ).
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