Château d'Oiron

Le château d'Oiron est situé à Oiron dans le département des Deux-Sèvres, en Poitou et Nouvelle-Aquitaine.

Cet article possède un paronyme, voir château d'Orion.

Château d'Oiron
Début construction XVe siècle
Fin construction XVIIe siècle
Propriétaire initial Guillaume Gouffier
Propriétaire actuel État
Protection  Classé MH (1923)
 Inscrit MH (1943)
Site web http://www.chateau-oiron.fr/
Coordonnées 46° 57′ 06″ nord, 0° 04′ 39″ ouest
Pays France
Région française Poitou
Subdivision administrative Nouvelle-Aquitaine
Département Deux-Sèvres
Commune Oiron
Géolocalisation sur la carte : Deux-Sèvres
Géolocalisation sur la carte : France

Le château, avec sa cour, ses grilles, le petit parc et les terrains immédiatement attenants, fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le . Cette protection est ensuite complétée : l'ensemble des parcelles dans le champ de visibilité du château fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le [1].

Histoire

La seigneurie d'Oiron[2] appartint d'abord à une famille locale, les d'Oiron (cf. Aimery d'Oiron, chanoine de Saint-Laon de Thouars au XIIe siècle), puis aux Thouars (au moins depuis le vicomte Hugues II en 1325, † 1333 ; les dernières dames d'Oiron de la Maison de Thouars furent les deux sœurs Péronnelle, † 1397, et Isabeau, filles de Louis de Thouars) et aux d'Amboise (Isabeau ayant épousé en 1356 Ingelger d'Amboise, fils aîné de Pierre Ier d'Amboise ; puis leurs fils et petit-fils Pierre II, † 1426, et Louis d'Amboise, † 1469).

Mais dès 1446 Louis d'Amboise vend Oiron contre 7 000 écus d'or à Pierre Bérart (maître d’hôtel du roi, trésorier de France, seigneur de Chizé) et à Jacques Charrier. Puis en 1448, Jean de Xaincoins/Saincoins, receveur des finances du Poitou, achète le domaine. Lié à Jacques Cœur, il est disgracié vers 1449, avant même la chute de l'Argentier de Charles VII en 1451 : condamné à mort, il sauve sa tête mais ses biens sont saisis par la Couronne.

Le château d'Oiron est l’œuvre de la famille Gouffier : Guillaume Ier Gouffier reçoit de Charles VII cette terre en 1449. Par son second mariage avec Philippine de Montmorency (fille de Jean II et tante du connétable Anne), auraient pu arriver à Oiron certains portraits de cette famille.

Son fils Artus Ier Gouffier de Boissy (1475-1519 ; fils de Philippine de Montmorency) suit Charles VIII et Louis XII pendant les guerres d'Italie où il reçut la terre de Caravaz – titre devenu marquisat de Carabas dans Le Chat Botté de Charles Perrault – il s'intéressa à l'art de ce pays et a pu véritablement commencer l'importante collection d'art familiale. C'est alors qu'il se voit confier l'éducation du jeune duc d'Angoulême, en devenant gouverneur du futur François Ier. Il sera à ses côtés à Marignan et sera nommé Grand-maître de France en 1515. Peu de temps avant sa mort en 1519, il reçoit de François Ier, le titre de duc de Roannez et devient pair de France. Il entreprend alors la construction de l'actuel château : on lui doit la galerie basse de l'aile nord et celle de la collégiale au sud, achevée par sa veuve, Hélène de Hangest, mais disparue puisque reconstruite par le maréchal-duc François d'Aubusson de La Feuillade entre 1670 et 1680[3] (François III d'Aubusson (1631-1691) épousa en 1667 l'héritière Charlotte de Roannez, 1633-1683, petite-fille de Louis et arrière-arrière-arrière-petite-fille d'Artus Ier : elle lui apporta en dot le domaine d'Oiron le 6/04/1667).

Le frère cadet d'Artus Ier, Adrien (vers 1479-1523), cardinal et légat, aurait reçu de Raphaël La Petite Sainte Famille (musée du Louvre), et son épouse Hélène de Hangest aurait constitué une importante collection de dessins, certains peut-être de sa main. Son autre frère, Guillaume de Bonnivet (vers 1482-1525 à Pavie), amiral de France, fut le constructeur du château poitevin de Bonnivet (86 - détruit), une des plus belles demeures de la Renaissance française.

Avec le fils d'Artus Ier et d'Hélène d'Hangest, Claude Gouffier (né vers 1501-mort en 1570), Grand Écuyer de France en 1546, la famille Gouffier atteint son apogée. Claude accueille au château la Cour de Charles IX et Catherine de Médicis en . Mais en et en , le château est pillé par les Huguenots lors de la 3° Guerre de Religion.

La cour d'honneur fut ornée d'une grande statue équestre métallique du roi Henri II "en Victorieux, tenant une palme à la main" selon un inventaire de 1559 (?) retranscrit par son détenteur célèbre - et archéologue controversé - le vendéen Benjamin Fillon (1819-1881), et d'une vasque en marbre attribuée à l'Italien Jean II Juste (vers 1510-vers 1577) qui sert de bénitier dans l'ex-collégiale (église paroissiale Saint-Maurice depuis 1801) ; un mortier en marbre provenant du château est conservé au musée d'Agesci à Niort[4]). Par ailleurs, trente-quatre bustes en profil d'empereurs romains ou de rois de France décorent les allèges des fenêtres sur les trois côtés ; seuls subsistent ceux de la façade de la galerie Renaissance.

Entre 1620 et 1642 Louis Gouffier (1575-1642), petit-fils de Claude) fait élever le pavillon du Roi, reconstruire le corps de logis et réaliser différents décors peints et plafonds, dont une salle des Amazones ornée de quinze tableaux "à grands personnages" (disparus), travaux de décoration intérieurs attribués par Vouhé[5] à Jacques Despied et à Charles Beaubrun (déjà cité, avec son frère Henri, par Henri Clouzot) - à qui le duc avait commandé sept tableaux le 4/03/1629 pour la salle de l'appartement du Roi - qui s'associent le 25/09/1630 pour les ouvrages de peinture à y faire ; Despied, qualifié de vitrier, ira ensuite dorer des cadres au château de Thouars, propriété des ducs de La Trémoille.

Deux portraits présumés de Louis Gouffier sont conservés dans la région, l'un au Musée de Poitiers, l'autre au château, attribué à Antoine Ricard, que des vues anciennes montrent inséré dans le manteau de la cheminée du Salon du Roi et qui a été restauré[6].

Le XVIIe siècle voit le déclin des Gouffier : Louis est exilé dans son château par Louis XIII, son fils Henri de Maulévrier et de Boisy meurt prématurément, et son petit-fils Artus II de Roannez (1627-1696), ami intime de Blaise Pascal, n'aura pas d'enfants. Les d'Aubusson de La Feuillade héritent d'Oiron dès 1667, comme on l'a vu plus haut.

Entre 1669 et 1683 François III d'Aubusson-La Feuillade, mari de Charlotte de Roannez en 1667 (petite-fille de Louis Gouffier et sœur héritière d'Artus II), comte puis duc de La Feuillade et de Roannez, fait maréchal de France en 1675 (des bâtons de maréchal posés en sautoir sont sculptés sur certains bâtiments), gouverneur du Dauphiné en 1681, fait édifier par l'entrepreneur Guillaume Cornesse - son père Jacques Cornesse édifia le château voisin de Thouars à la fin des années 1630 - le pavillon dit des Trophées, et intégrer dans le corps de logis la chapelle et l'escalier Renaissance, du rare type dit "à noyau central évidé" ; l'inventaire après décès de son épouse (23/04/1683) mentionne "le salon neuf, la chambre de la tour neuve et les pavillons neufs de l'avant-cour", figurés sur la vue du château levée en 1699 par Louis Boudan pour Roger de Gaignières[7].

Le maréchal, qui acquit en 1679 la terre de Curzay, et en 1686 de celle de Moncontour, est mentionné résidant au château en  ; selon Vouhé[8] la demi-lune dite "en patte-d'oie" commandant trois grandes allées plantées d'ormes qu'il fait tracer dans l'axe central du château est inspirée des exemples des ceux de Richelieu, également en Poitou, et surtout de Versailles.

Son seul fils survivant, Louis d'Aubusson de La Feuillade (1673-1725 ; aussi maréchal, fils de François et de Charlotte de Roannez), "le plus solidement malhonnête homme qui ait paru depuis longtemps" (Saint-Simon), rendra hommage pour la terre d'Oiron le 9/03/1694 mais, endetté, la vendra avec celles de Cursay, Moncontour et Tersay (Terzay, à Oiron) pour 340 000 livres le 31/12/1698 à son créancier Pierre Sauvage, bourgeois de Paris, probable prête-nom d'une "bande noire" selon Dumolin[9]. Ayant exercé sa faculté de réméré et remis en possession du domaine le 12/03/1700, d'Aubusson le revendra en 1700 pour 315 600 livres et par personnes interposées à Madame de Montespan (1640-1707), qui finalisa le budget d'acquisition avec les 100 000 livres données par Louis XIV pour racheter un collier de 21 perles qui en valait 150 000, selon Saint-Simon.

Cet achat était fait au nom du seul fils légitime de la favorite, Louis-Antoine de Pardaillan de Gondrin, marquis d'Antin (1665-1736), dont Louis XIV fit successivement un lieutenant général (1702), le gouverneur de l'Orléanais (), le directeur des Bâtiments, Jardins, Arts et Manufactures (), enfin un duc et pair (1711). Le marquis, qui reçut de sa mère 340 000 livres destinées à cet achat le , fut déclaré adjudicataire du domaine d'Oiron le .

L'ex-favorite se partagea alors entre Oiron — dont elle était usufruitière et où elle transféra le l'Hospice de la Sainte-Famille qu'elle avait créé en 1693 à Fontevraud - l'Abbaye ; les sœurs de la marquise de Montespan, née Françoise-Athénaïs de Rochechouart de Mortemart, étaient la reine des Abbesses Marie-Madeleine-Gabrielle, à laquelle le roi confia l'abbaye de Fontevraud le 1, et Gabrielle de Rochechouart-Mortemart, marquise de Damas de Thianges — et ses cures à Bourbon-l'Archambault, où elle mourra en 1707.

Au château elle fit poser des taques de cheminées à ses armes datées de 1700 (certaines conservées) et des carrelages en faïence de Nevers à camaïeu bleu sur fond blanc dont il restait six caisses à sa mort, et y fit poser plafond, parquets à compartiments, portes et lambris dont un cabinet entièrement "boisé" de chêne naturel (un maître menuisier de Thouars se marie à Oiron en ) ; la chapelle de l'hospice, destinée à recevoir cent pauvres, fut bénie le .

En et son fils fit transporter des meubles dans son château de Bellegarde, sa résidence préférée ; quelques meubles portant les armes des Rochechouart sont signalés à l'hospice local par un auteur anonyme de la fin du XIXe siècle.

En 1713 le duc d'Antin fit lever par Hypolite Matis, géographe et arpenteur du roi, un Recueil des vues, plans et cartes du château et de la seigneurie d'Oiron, des baronnies de Moncontour et de Curçay, grand in-folio relié contenant cinq vues, cinq plans et quinze cartes, qui fut suivi par ceux de ses autres domaines : le duché d'Antin et le marquisat de Montespan en 1717, le marquisat de Gondrin en 1720, et celui du château de Petit-Bourg en 1730. Devenu ensuite inutile pour la gestion du domaine, il resta en mains privées pendant deux siècles : signalé en 1847 chez Héracle de Polignac de Fontaines (1789-1856) au château d'Outrelaize (Calvados), il passa ensuite à son gendre Gabriel d'Oilliamson (1817-1877), puis à d'autres collectionneurs ; finalement acquis par l'Etat pour le Centre des Monuments Nationaux à la vente Alde du 6/03/2014 (Vouhé, pp. 91 et 92), il fut exposé au château du 24/10/2015 au 24/01/2016 (catalogue cité en bibliographie).

Son fils aîné Louis de Pardaillan, marquis de Gondrin, né en 1689, étant mort à 23 ans en 1712, il se démit en 1724 de son duché-pairie au profit de l'aîné de ses petits-fils, Louis (1707-1743), dit le duc d'Epernon, qui fut après lui gouverneur de l'Orléanais (et renonça à sa succession). Louis-Antoine mourut à 71 ans en 1736, laissant "d'énormes dettes qui provoquèrent de nombreux procès" selon Dumolin (op. cit., p.25) et le 27/06/1739 sa veuve, née Julie-Françoise de Crussol fille d'Emmanuel II de Crussol d'Uzès et de Marie-Julie de Montausier, et le procureur de son second petit-fils Antoine-François de Pardaillan, marquis d'Antin, vendirent pour 500 000 livres les terres d'Oiron, Cursay et Moncontour au tuteur de Gabriel de Neufville (1731-guillotiné le ), marquis de Villeroy, alors âgé de huit ans ; celui-ci la conserva 33 ans et, devenu duc de Villeroy, la revendit le 1/10/1772.

« Monsieur le Grand », un collectionneur et mécène du XVIe siècle

Le Grand écuyer Claude Gouffier acquit en Italie des œuvres de Raphaël, une Pietà du Pérugin (entre 1493 et 1500, National Gallery, Dublin), ou attribués au Primatice ou à Giovanni Bellini ; le portrait du roi Jean Le Bon (huile sur bois, musée du Louvre, Paris) est présenté comme la pièce la plus remarquable de sa collection.

Aucune bibliothèque n'est mentionnée dans les inventaires, mais en 1683 il est fait état de 353 volumes reliés en parchemin et de 218 « autres reliés en veau de plusieurs couleurs qui sont historiens et romans fort anciens », certains reliés pour Claude, car Roger de Gaignières dit en détenir plusieurs et il reproduira une de ces reliures qu'il acquit probablement avec des tableaux en 1700.

Sur quatorze reliures de Claude Gouffier signalées en 1994 dix étaient encore connues, dont trois en mains privées ; elles ont appartenu aux plus célèbres bibliophiles du XIXe siècle : Guillaume Libri, le baron Jérôme Pichon (1869 et 1897), qui a possédé des objets d'art de Gouffier, le comte de Lignerolles (1894), le duc d'Aumale (cf. au château de Chantilly), Louis de Mongermont, Edouard Rahir (1936), etc. On cite entre autres un recueil de dessins de mors de chevaux, revêtu initialement d'une reliure d'orfèvrerie (no 393 de la vente Pichon du 19/04/1869) offerte à Claude Gouffier par Galiotte, comtesse de Ringrof, la fille de son prédécesseur Galiot de Genouillac, des livres de piété dont un livre d'heures manuscrit sur parchemin et enluminé (Pierpont Morgan Library, New-York) et un psautier français sur papier (Bibliothèque de l'Arsenal, Paris ?).

En 1568-1569 le château fut pillé par des troupes huguenotes.

En Claude Gouffier (vers 1501-1570) demanda dans son testament que les tapisseries garnissant le château soient conservées en place par son héritier ; à sa mort est vendu le mobilier de l'hôtel de Boisy à Paris, comprenant nombre de portraits et une série de « 60 tableaux painctz en huille...garnis de leurs moulures dorées » : huit furent acquis par le président d'Orsay (Arnoul II Boucher d'Orsay, † 1591, père de Charles Ier, 1548-1610 : tous deux Premiers présidents du Grand Conseil ; Charles Ier fut le grand-père de Charles III Boucher d'Orsay, † 1714, promoteur du Quai d'Orsay à Paris[10]), la duchesse de Lorraine achetant quant à elle des tableaux sur cuir par Noël Guérin ; les collections conservées à la capitainerie d'Amboise, une de ses charges, furent également dispersées. Un autre inventaire fut établi en 1571.

Un inventaire de 1631 mentionne plus de 600 tableaux dans la chapelle (inscriptions signalées par Dumolin) et presque autant en 1654 dans le château même, et en 1683 plus de 400 œuvres réparties entre Paris, Versailles et Oiron, certains attribués à Hans Holbein et Albrecht Dürer, sans compter les œuvres dispersées par les ventes, partages et pillages.

Entre 1642 et 1662 Artus Gouffier de Roannez (janséniste, ami de Blaise Pascal) vendit La Petite Sainte Famille de Giulio Romano, alors attribuée à Raphaël, qui fit partie de la collection de Louis de Loménie de Brienne, lequel la cèdera ou la donnera au roi en 1663 ; en 1683, François III d'Aubusson, comte puis duc de la Feuillade, époux de Charlotte de Roannez, dernière du nom et sœur héritière d'Artus II, offrit au roi le Saint Jean Baptiste de Raphaël (Paris, musée du Louvre).

La dispersion de ce qui restait en 1700 de l'ex-collection Gouffier est due à Mme de Montespan, au profit de Dom Charles Conrade, bénédictin de Saint-Jouin-de-Marnes, qui lui échangea des tableaux contre des livres, ou en acheta en plusieurs fois au profit de Roger de Gaignières ; quelques portraits royaux, probables épaves de la collection des ducs de Roannez, sont mentionnés dans l'inventaire après décès de la marquise (Archives départementales des Deux-Sèvres) ordonné par son fils à partir du 22/07/1707 ; découvert dans les archives du château par l'historien thouarsais Hughes Imbert qui en lut des extraits à la Sorbonne en 1867, il a été publié partiellement l'année suivante par Pierre Clément (op. cit.), puis intégralement par Vouhé en 2015 ; un auteur anonyme mentionne que Fillon aurait détenu un «autre inventaire dressé en 1707».

Subsistent aujourd'hui au château et dans l'ex-collégiale, entre autres, un Saint Jérôme (Florence, vers 1550-1570 ?), une Résurrection (école anversoise, XVIe siècle), une copie française d'une Vierge à l'Enfant de Rubens (original perdu), des Baubrun et une série d'œuvres de Jacques Blanchard, citée en 1683.

Effigies de Claude Gouffier

Marques des graveurs Gouffier et ses épouses.

Un autre portrait de Claude Gouffier à genoux, présenté par son patron ; le dessin de Gaignières est reproduit par Dumolin (qui le dit dans le chœur de l'église paroissiale) ainsi que celui de sa 2° épouse Françoise de Brosse-Penthièvre, baronne de Palluau, présentée par Saint François d'Assise, son pendant ;

XIXe siècle : des propriétaires moins illustres et moins fortunés

Le 1/10/1772 le domaine est acquis sur Gabriel de Neufville duc de Villeroy par Pierre-Jacques Fournier (1734-1800) seigneur de Boisairault en SaumuroisDoué ou au Coudray ?), ancien lieutenant-colonel de cavalerie, qui dix ans plus tard fit dresser un Atlas des plans géométriques des fiefs de domaine de haute justice d'Oiron ; lors de la Révolution de 1789 le marquis d'Oiron émigra mais pas son épouse, née Louise-Geneviève Cirey (ou Ciret) de Bron, et en le couple put rentrer en possession d'un domaine amoindri et aux décors intérieurs malmenés et aux insignes nobiliaires mutilés, comme les statues et les tombeaux de la collégiale voisine.

A Pierre-Jacques Fournier de Boisairault succédèrent ses descendants et derniers seigneurs d'Oiron[11],[12] : son fils Pierre-Auguste (1768-1837), père de Pierre (1803-1864 ; x Elisabeth, fille de Marc-René-Marie de Voyer de Paulmy marquis d'Argenson), père d'Auguste Fournier de Boisairault (1828-1877 - cf. ci-dessous).

En 130 ans de présence cette famille modernisa à plusieurs reprises les appartements mais ne put toujours financer le lourd entretien de la grande demeure, où plus aucun élément notable ne sera ajouté ; de plus, afin de réduire ou d'éviter l'impôt foncier, des ouvertures furent bouchées, les grandes pièces cloisonnées et entresolées, et des parties entières, comme le second étage des deux pavillons, abandonnées.

Ainsi, le premier préfet des Deux-Sèvres, le préfet Dupin (1800-1813), répondant à une enquête ministérielle, dit « les peintures de la galerie s'abîment, l'on entrepose du blé dans les grands appartements et (que) le propriétaire s'est retranché au rez-de-chaussée » (Notice sur les anciens châteaux des Deux-Sèvres, brochure manuscrite de 56 pages. - arch. Direction de l'Architecture).

Des érudits locaux s'y intéressent et lui consacrent des pages : en 1824 c'est Bourniseaux et en 1839 Charles de Chergé, qui précise que vers 1830 les larges douves manquant d'eau furent occupées sur ordre du châtelain par des cerfs et des chevreuils, puis par des plantations de froment (cité par Vouhé, p.67); en 1840, l'inspecteur des Monuments Historiques Prosper Mérimée signale le mauvais entretien des peintures de la galerie Renaissance et la nécessité de sauvegarder cet ensemble jugé exceptionnel, qui en 1843 apparaît dans Monuments des Deux-Sèvres de Baugier et Arnault.

Deux campagnes de restauration du château seront conduites, une première en 1820, puis celle commandée par Auguste Fournier de Boisairault (1828-1877) confiée de 1869 à 1877 à l'architecte chinonais Noël Daviau, qui démolit le toit à haut comble et le dernier étage du Pavillon du Roi, alors couvert d'une voûte et terminé en attique, remania l'intérieur du pavillon symétrique dit des Trophées et le rez-de-chaussée du corps de logis principal; un auteur anonyme de cette époque lui attribue aussi la réfection de la cour "suivant son dessin primitif (grâce au) magnifique manuscrit exécuté pour le duc d'Antin" ; il la flanqua d'un pavillon carré dans le style du XVIIe siècle. Selon la mode de l'époque, l'architecte ajouta au chiffre des Gouffier ceux de son client et de son épouse, née Gertrude Willefride Quartina Blanche de Stacpoole, née vers 1835, fille de Richard Fitzgeorge, Ier duc de Stacpoole (1787-1848) (Dumolin, op. cit. p.35).

Vers 1870 seront déposées les œuvres décoratives jugées les plus originales de la demeure, une série de dix termes en terre cuite sculptés en ronde-bosse avec une figure ou un masque sur la face antérieure, sur gaine courte, d'origine inconnue. Les premiers termes, des satyres en bronze également dépourvus de bras, apparaissent à Fontainebleau vers 1535 ; ceux d'Oiron, métaphores sculptées de la devise de Claude Gouffier - "La mort est le terme (fin) de toute chose" - occupaient les niches des contreforts de la galerie Renaissance, sans qu'il soit certain que ce soit leur destination première.

En 1877 le domaine passa au fils d'Auguste Fournier de Boisairault, Gustave-Marie (1858-1883), mort jeune accidentellement, puis revint à sa mère la marquise d'Oiron qui y aurait hébergé des descendants d'un comte de Cerizay (?) ; après sa mort en son domicile du château de Paulmy le 10/12/1899, sur décision judiciaire le mobilier des deux châteaux - Oiron, devenu résidence secondaire, étant surtout utilisé à la saison des chasses - fut vendu aux enchères les 23 et 24/11/1902. Déjà en 1878, dans le cadre de la succession de son époux, "cinq pièces de tapisseries des Gobelins d'époque Louis XIV ayant appartenu à la marquise de de Montespan", avaient été vendues à Drouot pour 7 750 francs. Selon Dumolin (1931), en 1902 "une ou plusieurs tapisseries dans la chapelle" furent vendues et un lot de carreaux de faïence (six avaient été donnés au musée de Niort en 1905) fut "pillé".

Le domaine démembré, le château revint pour quelques années au neveu de la défunte, Louis-Pierre (5/02/1863-14/11/1906), fils d'Ernest Fournier de Boisairault (1834-1911 ; cousin germain et beau-frère d'Auguste (1828-1877), il avait épousé une des sœurs de ce dernier, Marie-Amélie Fournier) qui en 1865 louait Oiron pour "ses fameux laisser-courre" ; le vicomte d'Oiron épousa le 28/01/1892 Marie‐Antoinette Marguerite Laigre‐Lessart, âgée de 37 ans et qui lui survécut 40 ans (morte le 20/07/1946 et inhumée au cimetière communal). Le couple résidait 54, rue Ampère à Paris et au château de Saint-Léonard. Entre-temps la vicomtesse put racheter les 590 hectares du Grand Parc ainsi que le Petit Parc formé de quelques hectares entourant les douves : vestiges d'un domaine de 3 700 arpents (près de 2 500 hectares) selon l'arpentage de 1713.

C'est à cette époque que le photographe poitevin Jules-César Robuchon (1840-1922) put prendre des clichés de quatre des dix statues posées sur des piédestaux dont une Vénus et un Mars (?) et un homme sans tête - que l'on retrouve en 1994 "complétées" (têtes et masques refaits, gaines allongées) et patinées dans la collection Wildenstein à New-York - adossés au mur Ouest de la galerie (cf. ci-dessous); ces clichés furent publiés dans son ouvrage Paysages et Monuments du Poitou (VIII, 10e livraison, 1884) - dont la rédaction de la partie relative au château et à l'ex-collégiale d'Oiron est due à Daviau - et édités en cartes postales.

Détail d'une photo de Jules Robuchon montrant les termes déposés.

Un album anonyme des années 1880 relatif au château (fonds du Centre des Monuments Nationaux), illustré de plusieurs eaux-fortes, certaines signées de Boulard fils (1852-1927 ; fils d'Auguste) et de Sadoux et d'un dessin aquarellé représentant le terme ou hermès reproduit ci-dessus, signé d'un monogramme (Daviau ?) et des clichés par Robuchon, montre une demeure mal entretenue et entourée d'une abondante végétation, des chevaux devant le portique aménagé en écuries, et à l'intérieur un grand médaillon marbre sculpté du profil de Louis XIV richement encadré (lauriers, masque du soleil, fleurs de lys, ruban, couronne royale), peut-être une autre épave du mobilier Montespan, probablement celui dont André Hallays regrettait la disparition dans un article du 30/10/1903, et que Dumolin dit être passé au château de Purnon à Verrue (86).

Benjamin Fillon, grand amateur de céramique ancienne et auteur de l'Art de terre chez les Poitevins (1864), posséda le terme au crâne dégarni et barbu (Louvre-Lens, reprod. coul. ci-dessus) provenant de la série de dix, qu'il acquit probablement lors de la dépose de ces œuvres : donné par son épouse Clémentine (+ 1873) au Musée de la Céramique de Sèvres, puis transféré en 1935 au Musée du Louvre, celui-ci en est le seul vestige conservé en France ; les quatre autres précités, provenant de la collection Morgan, furent acquis en 1944 par le marchand d'art Georges Wildenstein (1892-1963), et étaient aux mains de ses héritiers en 1994.

Des statues en cette matière gélive participèrent aux siècles suivants au décor extérieur d'autres grandes maisons comme la série des Muses XIXe du château de Terre-Neuve à Fontenay-le-Comte (85) ou la Léda (même époque, marquée d'un nom italien) du jardin de celui de Dampierre-sur-Boutonne (17), provenant d'une autre propriété saintongeaise.

Oiron et Vaux ?

Vers 1875 le magnat du sucre Alfred Sommier, restaurateur du domaine de Vaux-de-Vicomte (77) de 1875 à sa mort (1908), « se serait intéressé au château d'Oiron, délabré également et dont les terres avaient été dispersées, mais cette région l'aurait tenu trop éloigné de ses affaires et Vaux lui procurait une belle œuvre de résurrection à entreprendre. Cet intérêt s'est peut-être manifesté alors qu'il songeait à un établissement pour Alexandre, son second fils, mort en 1889. »[13].

En 1888 l'abbé Bossebœuf consacre un article au château et à la collégiale ; en 1892, l'architecte Deverin exécuta des relevés du château (Archives des Monuments historiques en 1931) ; en 1903, Arthur Bouneault s'intéresse aux clés de voûte de la chapelle ; en 1906 l'historien d'art niortais Henri Clouzot évoque le château et son décor peint.

Décadence et relèvement

Après des difficultés successorales au cours du XIXe siècle et les ventes, la demeure connaîtra le sort de bien d'autres; dans son numéro consacré au Poitou, la revue du Touring Club de France (vers 1910) décrit un château inhabité "où l'on montre encore quelques tableaux anciens"...en 1931 Dumolin indique que le chartrier est conservé au rez-de-chaussée du pavillon des Trophées, où vit la dernière occupante du château, la vicomtesse d'Oiron, qui en était usufruitière ; certaines des photographies montrent un parterre au centre de la cour d'honneur, le sol partiellement dépavé de la galerie Renaissance (dont sept des onze fenêtres sont bouchées), deux portes-fenêtres créées pour accéder à la terrasse Est (l'une a été conservée), et à l'intérieur quelques fauteuils et un écran de cheminée de style Empire dans les grandes salles d'apparat au décor délabré, et sur le manteau de la cheminée de la chambre du Roi "la médiocre effigie d'un portrait d'un gentilhomme en armure, sous un écusson de Jacques de Boisairault et de son épouse" (portrait présumé de Louis Gouffier, restauré et conservé sur place)

De la même façon, les cartes postales du photographe loudunais Dando-Berry (né en 1862[14]) montrent de petites cheminées de marbre insérées dans les grandes cheminées anciennes; dans les appartements des derniers propriétaires, d'autres cheminées à trumeaux ou glaces ont été conservées, avec aux fenêtres des cantonnières, ultimes vestiges du décor du XIXe siècle. D'autres cartes postales furent éditées vers 1960 par le service commercial des Monuments Historiques (arch.pers.) ; en 1979 l'architecte en chef des Monuments Historiques Pierre Bonnard évoquera du "mobilier évanoui sous l'œil complice d'un domestique indélicat" sans précision de date.

Après l'avoir classé Monument historique en et acquis par voie d'expropriation (décret du 15/05/1941) dans un état proche de la ruine (la vicomtesse veuve d'Oiron, Marie‐Antoinette Marguerite Laigre‐Lessart, gardant l'usufruit du pavillon des Trophées jusqu'à son décès en 1946)[15], l'État procédera pendant un demi-siècle à d’importants travaux de sauvegarde et de restauration : mise hors d'eau du bâti vers 1950, consolidation des décors peints (dont la galerie) vers 1970, un programme de restauration mis en œuvre à la fin des années 1980 et poursuivi de nos jours avec - au terme d'un chantier de sept ans - une rénovation du décor intérieur de la galerie Renaissance (cf. communiqué de presse du Centre des monuments nationaux).

Ouvert au public par le Centre des monuments nationaux[16], le château a accueilli plus de 30 000 visiteurs en 2004.

Architecture

L'arrière du château.

Le château actuel date pour l’essentiel du XVIIe siècle.

Le corps de bâtiment principal, commencé du côté Sud (pavillon de droite) par Louis Gouffier vers 1620, fut terminé dans le même style par La Feuillade vers 1670; le tympan de son fronton décoré de trophées porte un écu portant les armes de François d'Aubusson ("d'or, la croix ancrée de gueules"), qui, mutilé en 1793, fut restauré à la fin du XIXème par Daviau.

L’aile droite, formée d'un portique couvert en terrasse et d'un pavillon est l’œuvre de La Feuillade (1670-1680) et de Madame de Montespan (1700-1707).

Seule l’aile gauche, occupée par des galeries, et le remarquable grand escalier Renaissance à noyau central évidé, "englobé" au XVIIe siècle et conservé intact dans le corps de logis principal, datent du XVIe siècle. En bas du grand escalier, on trouve quelques fresques du XVIe siècle, moins bien conservées que celles de la grande galerie.

La grande galerie peinte longue de 55 mètres, une des plus importantes de France illustre en 14 scènes le cycle antique de la guerre de Troie et de l'Énéide, travail attribué par certains historiens d'art à Noël Jallier - entièrement inconnu par ailleurs. Fillon dit que le travail aurait été payé en 1549 482 livres tournois pour "quatorze grandes histoires". Le peintre est-il un artiste venu de Fontainebleau, ou, autre suggestion due à la découverte fortuite d'un dessin préparatoire, acquis en par le Musée du Louvre, s'agit-il d'un atelier d'Émilie ? Les deux hypothèses ne sont pas incompatibles, vu le grand nombre d'artistes italiens ayant travaillé à Fontainebleau. Vers 1930 ces peintures se trouvaient dans leur état originel selon Dumolin (p.46), mais elles ont fait l'objet depuis de deux restaurations, à la fin du XXe siècle. L'intérêt de la grande galerie ne tient pas seulement aux fresques de la Guerre de Troie, mais aussi aux centaines de tableautins peints sur le plafond, aux thèmes héraldiques, botaniques, zoomorphes, symboliques, comme dans d'autres châteaux français. Le plafond est postérieur de presque un siècle aux peinture murales.

Outre la grande galerie, le château conserve de nombreux éléments anciens de décoration, notamment des plafonds à la française, au rez-de-chaussée et à l'étage, ainsi dans la salle des Armes, autrefois Grande salle du Roi, et, plus encore, la Chambre des Muses au décor Louis XIII entièrement conservé et la Chambre du Roi, inachevée (ici, les décors ne sont conservés qu'au plafond, les murs étant ornées des "Plattes peintures" géométriques de Claude Rutault).

Peintures à l'étage

La collection Curios & Mirabilia : pour servir la création contemporaine

En 1990 le ministère de la Culture décide de lancer un projet original pour le château : créer une collection d'art contemporain, dont les fondements seront inspirés par les collections historiques du monument, dispersées au cours des siècles.

En 1993 est inauguré le premier volet de la collection Curios & Mirabilia. Elle concrétise la plus importante expérience menée en France d’inscription d’une création contemporaine dans un patrimoine ancien ; en 1996, la collection s’est enrichie de nouvelles œuvres et peut, pour la première fois, être présentée dans sa totalité ; elle cherche à renouer avec l’esprit de curiosité de la Renaissance en s’appuyant sur l’idée des anciennes collections que présentaient les Cabinets de curiosité.

Cette référence historique, traitée librement par les artistes, permet le lien avec le monument et redonne ainsi le sentiment d’un lieu habité aujourd’hui, tout en réactivant le souvenir des prestigieuses collections de Claude Gouffier (XVIe siècle).

Curios & Mirabilia prend appui sur l’idée d’un autre rapport au monde, celui qui à la Renaissance privilégiait une approche sensible de la connaissance. Aussi, l’ouïe, l’odorat, le toucher, la vue et bientôt le goût, sont sollicités pour transformer la visite d’un monument historique en expérience sensorielle. Les senteurs du mur de cire de Wolfgang Laib, les sonorités de la musique de Gavin Bryars, les fauteuils de John Armleder pour le délassement du visiteur, les jeux visuels comme celui du couloir des illusions (Felice Varini) et toutes les créations réalisées pour ce château concourent à créer un parcours plein de surprises et d’émerveillements.

Une des originalités de Curios & Mirabilia réside dans la volonté d’envisager le château avec un rôle social en l’inscrivant dans son environnement humain. Ainsi, grâce à une galerie de portraits des enfants de l’école d’Oiron (Christian Boltanski) ou au dîner annuel imaginé par Raoul Marek pour 150 Oironnais, représentés sur un service de table, la population de la commune est conviée comme sujet et témoin de la création.

Le dialogue avec l’Histoire s’instaure de manière forte dans les salles qui ont le mieux conservé le souvenir de leur fonction historique.

  • dans la Salle du Roi, où s’affirment puissance et pouvoir, Daniel Spoerri répond ironiquement aux princes du XVIIe siècle par ses corps en morceaux qui réintroduisent quotidien et banalité comme nouvelle source du merveilleux.
  • dans la Chambre du Roi (les appartements d’apparat de Louis Gouffier, XVIIe siècle), lieu de la présence symbolique du pouvoir royal, restituée au silence de l’Histoire par la monochromie des peintures de Claude Rutault ;
  • dans la « Galerie des Chevaux », Georg Ettl réveille l’iconographie ancienne et l’Histoire.

Le sujet à Oiron est bien celui de la création dans sa relation au cadre que constituent l’histoire, l’architecture et le décor ancien.


Parc

En , une nouvelle phase de développement artistique est lancée : le ministère de la Culture concrétise le projet de création d'un parc contemporain, dont la mise en œuvre, accompagnée de nouvelles commandes publiques, se fera sous la responsabilité artistique de Paul-Hervé Parsy, administrateur du château, et du paysagiste Pascal Cribier, suivant un programme mené de l'hiver 2005-2006 jusqu'en 2008.

La ferme du château, acquise en 1998, est aménagée en salles d'expositions et en salles pédagogiques.

Écuries

Brantôme, évoquant la passion de Henri II pour les chevaux, mentionne Oiron comme l'une des quatre plus grandes écuries du royaume.

Les communs conservés sur l'actuelle avant-cour sont antérieurs à celle-ci qui a été créée entre 1676 et 1682 par François d'Aubusson, maréchal de la Feuillade, qui souhaitait certainement cacher à la vue des visiteurs les bâtiments préexistants. L'implantation des communs est déterminée par l'ancien chemin qui, avant d'être détourné par la Feuillade, se poursuivait jusqu'à la rue de l'Eglise, coupant en biais l'actuelle avant-cour. Elie Brackenhoffer, qui visite le château en 1644, indique, dans Voyages en France, la présence des écuries dans la basse-cour qu'il traverse pour accéder au château. Un factum de procès de 1643 contre la veuve de Louis Gouffier, petit-fils de Claude, grand écuyer, fait référence au "coingt de la cour des écuries… proche de la grange au foin" et au "potager près les écuries". Le potager se trouvait à proximité des actuels communs selon un plan de 1713. Comme il n'est pas fait mention des écuries dans la liste exhaustive des travaux exécutés par Louis dans le factum, celles-ci sont antérieures et très certainement attribuables à Claude. L'élévation sud présente une porte dont le corps de moulures, qui fait office de couronnement, est surmonté en son centre d'une épée, symbole de la charge de grand écuyer. Cela permet de dater l'édification de ces écuries entre 1546 et 1568, date à laquelle sont cités 90 chevaux dans la basse-cour d'Oiron dans des vers de La Motte-Messemé[17].

Seul l'accès des écuries tourné vers la basse-cour est mis en valeur par son encadrement de pilastres[17].

Lieu de tournage

En octobre 2019, l'équipe de l'émission Secrets d'Histoire tourne plusieurs séquences au château dans le cadre d'un numéro consacré à Madame de Montespan[18].

Notes et références

  1. Notice no PA00101294, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. « Oiron : extrait de " Le Pays thouarsais ", de Maurice Poignat, aux Editions du Terroir, 1982 », sur Oiron, site de Daniel Botton
  3. Pierre GASPAR, CESPEDES Alba De et CONCHON Georges, Album des châteaux de France, Italie, Sélection du Reader's Digest, , 312 pages, format 310 x 235 mm (ISBN 9782709801102)
  4. Daniel Courant, Dictionnaire des sculpteurs des Deux-Sèvres Geste éditions, 2012, pp 350 et 351
  5. op. cit., p. 26
  6. reprod. par Vouhé, op.cit. p.27
  7. Vouhé, op.cit. p.19
  8. op. cit., p.21
  9. op.cit., p. 21
  10. « Boucher d'Orsay », sur Racines & Histoire
  11. « Oiron au temps de ses derniers châtelains », sur L'Actualité, Nouvelle-Aquitaine, Science et Culture, Innovation
  12. « Pierre Fournier de Boisairault », sur GeneanetPierfit
  13. Patrice de Vogüé, Mémoire d'un chef-d'œuvre, Vaux-le-Vicomte, 1875-2008, Imprimerie nationale, 2008, p. 22
  14. « François-Georges Dando », sur Portrait Sépia
  15. « Château d'Oiron, le patrimoine fantôme, par Bernard Hasquenoph, 2018 », sur Louvre pour tous
  16. sous la direction de Patrice Franchet-d'Espèrey et de Monique Chatenet, en collaboration avec Ernest Chenière, Les Arts de l'équitation dans l'Europe de la Renaissance, Arles, Actes Sud, , 447 p. (ISBN 978-2-7427-7211-7), Les écuries des châteaux français de la Renaissance (page118)
  17. « L’émission “ Secrets d’histoire ” en tournage au château d’Oiron », sur La Nouvelle République, (consulté le )

Annexes

Sources et bibliographie

  • Maurice Dumolin, Le château d'Oiron (Henri Laurens, 1931, ill. de 31 gravures et 3 plans) ; cite une bibliographie très complète sur le château et la collégiale ;
  • E. Rostain /D. Canard /A. Labrousse, Le château de Oiron. La guerre de Troie retrouvée (Paris, Hachette, 1974) ;
  • Jean Guillaume, Oiron, le Fontainebleau poitevin  ("Monuments Historiques", 1979, numéro sur Le Baroque en France, avec notes de chantier de Pierre Bonnard, architecte en chef des M.H., et Actes du colloque international sur l'art de Fontainebleau (Paris, 1975, pp. 154-159) ;
  • Les trésors du Grand Écuyer, catalogue de l'exposition du Musée national de la Renaissance d'Écouen (16/11/1994 au 27/02/1995), R.M.N., ) ;
  • Élie Goldschmidt, Jacques Hoepffner, Laurent Joubert, Jean-Hubert Martin, Michel Pastoureau, Hic Terminus Haeret (Ici est la fin ; éditions Yellow Now, 1995) ;
  • Jean Guillaume, La Galerie du Grand Écuyer. L'histoire de Troie au château d'Oiron (Éditions Patrimoine & Médias, 1996) (ISBN 2-910137-16-3) ;
  • Thierry Cornec, La fouille de la cour d’honneur du château d’Oiron (Deux-Sèvres) : du logis médiéval au château Renaissance, p. 447-453, Archéologie du Midi médiéval, année 2006, numéro spécial 4 ( lire en ligne ) ;
  • Frédéric Didier, "Le marbre, la fontaine renaissante" dans Le château d'Oiron et son cabinet de curiosités (éditions du Patrimoine, 2000, pp 300 et 301) ;
  • Gregory Vouhé, Oiron au temps de Madame de Montespan et du duc d'Antin - Le recueil des vues, plans et cartes du château et de la seigneurie d'Oiron, etc. etc., catalogue de l'exposition (Centre des monuments nationaux, 2015).

Articles connexes

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