sourd

Français

Étymologie

De l’ancien français surt, issu du latin surdus (sens identique).

Adjectif

Singulier Pluriel
Masculin sourd
\suʁ\

sourds
\suʁ\
Féminin sourde
\suʁd\
sourdes
\suʁd\

sourd \suʁ\

  1. Dont l’acuité auditive est diminuée de façon importante ou totale, en parlant d'une personne ou d'un animal.
    • Il est devenu sourd. Ma cousine n’entend pas, elle est sourde.
    • Cette maladie l’a rendu sourd d’une oreille. Il est complètement sourd.
  2. (Figuré) Qui ne tient pas compte de ce qu'on lui dit, qui refuse de comprendre.
    • […] il y a le nageur intrépide qui, sourd aux appels du maître baigneur, dépasse les limites du bain surveillé, gagne la pleine mer et est emporté par une lame de fond.  (Franc-Nohain [Maurice Étienne Legrand], Guide du bon sens, Éditions des Portiques, 1932)
  3. Qui est peu sonore, qui rend un son étouffé.
    • La pénombre le dissimulait, la rumeur sourde des vaches qui ruminaient dominait le bruit de sa respiration précipitée […]  (Louis Pergaud, « La Vengeance du père Jourgeot », dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
    • […] et, à cet instant précis, le halètement sourd d’une locomotive et son cri rauque montant dans un jet de vapeur, m’emplirent d’un tel tumulte de sensations heurtées qu’eussé-je vu l’océan surgir et balayer de contraste le hideux mur de l’hôpital Lariboisière, ma stupéfaction n’aurait pas été plus profonde.  (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
    • Pendant que les lames attaquaient mon vaillant navire et que leurs coups sourds faisaient résonner la coque qui vibrait et se plaignait sous les chocs, je restai allongé sur ma couchette […]  (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil, tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
    • Bientôt tes appels ne seront plus que rauquements de plus en plus sourds, beuglements de désespoir si fatigués qu’ils ne dépasseront plus ta gorge, étranglée de terreur […]  (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
  4. (Linguistique) Se dit d’un son du langage qui ne fait pas vibrer les cordes vocales.
    • En français oral, les consonnes sourdes sont \p\, \t\, \k\, \f\ \s\ \ʃ\. Les autres sont dites sonores.
  5. (Figuré) Qui est peu sensible, qui se perçoit peu.
    • Et, peu à peu, de la douceur primordiale, un peu timide et avide de tendresse de son caractère, montaient une sourde irritation, une rancœur et une révolte.  (Isabelle Eberhardt, Le Major, 1903)
    • Une colère sourde et terrible, qu’il tentait vainement de refréner, l’envahit et le domina.  (Louis Pergaud, « La Vengeance du père Jourgeot », dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
    • Lorsqu’au bout de quelques semaines Elhamy la remercia, avec une cordialité souriante, du bien qu’elle avait fait à son fils, une émotion sourde étreignit sa gorge.  (Out-el-Kouloub, « Zaheira », dans Trois contes de l’Amour et de la Mort, 1940)
  6. (Arts) Qualifie les tons qui manquent d’éclat.
  7. (Figuré) (Péjoratif) Se dit de certaines choses qui se font secrètement, sans bruit, sans éclat.
    • Or, cette année-là, comme les élections étaient fixées au 1er mai, il y eut dès le 1er avril, une propagande active et des menées sourdes de part et d’autre pour conquérir les douteux.  (Louis Pergaud, « Deux Électeurs sérieux », dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
    • Victime de l’hostilité d'Arago en France et de Humboldt en Allemagne, Paravey a la mentalité d'un persécuté. Il se plaint dès 1835 « de sourdes et odieuses manœuvres qui tendent sans cesse à se renouveler.»  (Jean-Claude Drouin, Un esprit original du XIXe siècle : le chevalier de Paravey (1787-1871), dans la Revue d'histoire de Bordeaux et du département de la Gironde, 1970, p. 67)

Vocabulaire apparenté par le sens

Antonymes

Dérivés

Apparentés étymologiques

Proverbes et phrases toutes faites

Traductions

Nom commun

Singulier Pluriel
Masculin sourd
\suʁ\

sourds
\suʁ\
Féminin sourde
\suʁd\
sourdes
\suʁd\

sourd \suʁ\ masculin (équivalent féminin : sourde)

  1. Personne sourde.
    • Autrefois on venait en pèlerinage chercher certaine huile bénite qu’on y distribuait et qui avait, disait-on, le privilège de rendre l’ouïe aux sourds.  (Gustave Fraipont, Les Vosges, 1895, éd. 1923)
    • Aux temps anciens, les Sourds et les Muets ne pouvaient tester. Ulpien proclame l'incapacité du muet, du sourd, du furieux, du prodigue interdit. Le muet ne pourra pas tester, puisqu'il ne parle pas, et le sourd sera dans la même impossibilité, puisqu'il ne peut parvenir à entendre le langage de ses parents.  (Edmond Falgairolle, La Condition sociale et juridique des Sourds-muets, Nancy, 1901, p. 34)

Synonymes

Antonymes

Traductions

Forme de verbe

Voir la conjugaison du verbe sourdre
Indicatif Présent
il/elle/on sourd
Imparfait
Passé simple
Futur simple

sourd \suʁ\

  1. Troisième personne du singulier de l’indicatif présent de sourdre.

Prononciation

  • France  : écouter « sourd [suʁ] »
  • Paris (France) : écouter « sourd [suʁ] »

Références

  • Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (sourd), mais l’article a pu être modifié depuis.
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