La cleptomanie est une maladie mentale faisant partie des troubles du contrôle des impulsions (TCI). Elle est liée au trouble obsessionnel compulsif et à l’addiction d’une substance [1] . En règle générale, les cleptomanes sont atteints de désirs de vol incontrôlables dus à des stimulus internes ou externes. C’est une maladie incurable, mais que l’on peut gérer. Vous pouvez apporter votre soutien à un proche en l’aidant à reconnaitre qu’il a un problème, en l’encourageant à se faire soigner et en se concentrant sur d’autres aspects de sa vie.

Méthode 1
Méthode 1 sur 4:
Lui faire accepter le problème

  1. 1
    Reconnaissez les symptômes. La manifestation des symptômes peut varier d’une personne à l’autre. Il est essentiel de faire la différence entre les symptômes de la maladie et des actions telles que le vol à l’étalage pour s’assurer que votre proche reçoit la reconnaissance et l’aide appropriées. Voici quelques-uns de ces signes [2]  :
    • une envie puissante de voler des objets peu utiles, voire d’aucune utilité ;
    • une sensation d’anxiété accrue ou d’excitation pouvant conduire au vol ;
    • des sentiments gratifiants ou agréables pendant l’acte ;
    • des sentiments de honte et de remords après le vol ;
    • le fait de voler, mais pas dans le but de gagner quelque chose ou de contrôler ses sentiments, mais simplement sous l’effet de l’impulsion ;
    • le fait pour un individu de voler constamment sans planifier ses actes au préalable, sans qu'il ne se rende compte de ce qu’il fait qu’après l’acte.
  2. 2
    Aidez votre proche à reconnaitre qu’il a un problème. Un cleptomane peut ne pas se rendre compte qu’il a un problème. En fait, la cleptomanie est une dépendance, au même titre que l’abus de substances toxiques, de sorte que votre proche peut constater que le vol ne pose occasionnellement aucun problème. Il peut ne pas reconnaitre que la dépendance devient incontrôlable. Rapprochez-vous de lui et dites-lui qu’il a un problème.
    • Souvenez-vous qu’il s’agit d’une maladie mentale. Restez calme, solidaire et compatissant, même s’il vous a blessé. Crier et être nerveux n’apportera aucun résultat.
    • Essayez de dire quelque chose comme : « J’ai remarqué que tu voles des objets et que tu le fais plus souvent ces derniers temps. Un tel comportement peut avoir des complications juridiques. Je soupçonne que tu es cleptomane. Je suis inquiet et prêt à t’aider. »
  3. 3
    Expliquez-lui les conséquences. Vous pouvez parler à votre bienaimé des risques et des conséquences du vol. S’il n’a pas encore été pris la main dans le sac, il risque de ne pas comprendre la gravité des conséquences. Gardez un ton calme et compréhensif pendant votre conversation et ne faites pas d’accusations [3] .
    • Expliquez que le vol peut conduire à une arrestation, avoir des conséquences financières et juridiques, entrainer une perte d’emploi et de la confiance.
    • Dites quelque chose comme ceci : « Le vol est une grave transgression de la loi. À ce jour, tu as eu de la chance, mais tu peux te retrouver avec une grosse amende qui te coutera des dizaines de milliers d’euros ou une peine de prison. Cela aura un impact important sur ta vie. »
  4. 4
    Évitez de l’embarrasser. Souvent, le cleptomane n’a pas peur et n’a pas honte de ses actes. Il est extrêmement difficile de surmonter la cleptomanie seule. Lorsque vous parlez à votre proche, faites de votre mieux pour qu’il ne se sente pas encore plus mal à propos de son état [4] .
    • Par exemple, dites quelque chose comme : « Je sais que tu voles et c’est une envie incontrôlable. Je sais que certaines choses t’encouragent à le faire. Toutefois, la cleptomanie est une maladie grave et a de graves conséquences. »
  5. 5
    Faites une liste des objets volés. Si les vols se produisent et que vous pouvez garder une trace de ce qui est volé, commencez à conserver une liste de tous les objets avec la date du vol. Faites ceci dans le but d’attirer son attention sur le problème. Vous pouvez également l’encourager à faire une liste similaire.
    • Par exemple, cette liste est très utile lorsque la personne admet son acte, mais n’assume pas la fréquence élevée des vols. Au fur et à mesure que cette liste va s’allonger, elle aura une bonne idée de la fréquence des vols.
    Publicité

Méthode 2
Méthode 2 sur 4:
Encourager la personne à suivre un traitement

  1. 1
    Proposez-lui de se faire soigner. Si vous connaissez une personne atteinte de cleptomanie, encouragez-la à se faire soigner. Cette maladie est incurable, mais il est possible de prendre des médicaments et de suivre des séances de psychothérapie pour contrôler ses impulsions et ses symptômes [5] .
    • La cleptomanie peut être diagnostiquée par un médecin généraliste ou un psychologue.
    • Par exemple, le professionnel de la santé lui posera des questions sur ce qu’elle ressent à propos de ses impulsions et qu’elles sont les situations qui déclenchent l’envie de voler.
    • Essayez de dire ceci : « Je me fais du souci pour toi. Tu as eu des problèmes avec la justice une fois à cause du vol, la situation pourrait être bien pire la prochaine fois. La cleptomanie est une maladie gérable et je suis certain que tu peux la surmonter. Tu devrais rechercher un traitement. »
    CONSEIL D'EXPERT(E)
    Sarah Gehrke, RN, MS

    Sarah Gehrke, RN, MS

    Infirmière accréditée
    Sarah Gehrke est infirmière et massothérapeute accréditée au Texas. Elle a plus de 10 ans d'expérience dans l'enseignement ainsi que dans l’exercice de la phlébotomie et de la thérapie intraveineuse (IV), qu'elle associe à un soutien physique, psychologique et émotionnel. Elle a obtenu son master en massothérapie à l'Institut de massothérapie Amarillo en 2008 et un master en soins infirmiers à l'université de Phoenix en 2013.
    Sarah Gehrke, RN, MS
    Sarah Gehrke, RN, MS
    Infirmière accréditée

    Sarah Gehrke, infirmière diplômée, explique : « Souvent, les cleptomanes sont capables de reconnaitre le besoin de se faire soigner, ce qui entraine des conséquences négatives dues à leur impulsion incontrôlable de voler. »

  2. 2
    Envisagez un traitement médicamenteux. Il n’y a pas de traitement conventionnel pour la cleptomanie. Cependant, le patient qui souffre d’autres troubles comme la dépression, l’anxiété et le trouble obsessionnel compulsif peut se faire prescrire des médicaments. Aidez votre proche à décider si les médicaments sont le meilleur traitement pour lui [6] .
    • Le médecin peut prescrire des antidépresseurs comme des inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS), qui ont un succès limité dans le traitement de la maladie [7] . Les antagonistes des opioïdes peuvent aussi être utiles, car ce sont des médicaments de lutte contre la dépendance qui réduisent les envies et les plaisirs liés à la dépendance.
  3. 3
    Encouragez-le à essayer la psychothérapie. Il s’agit d’un traitement courant de la cleptomanie qui aide à soulager les symptômes de la maladie. Pour traiter la cleptomanie, les médecins recommandent souvent aux patients la thérapie cognitivocorportementale (TCC) [8] .
    • Le thérapeute fera voir au patient les conséquences négatives associées au vol. Le patient peut être amené à visualiser qu’il a été pris en flagrant délit de vol, puis à imaginer lui-même les sanctions appropriées, telles que son arrestation. Ce processus, appelé sensibilisation cachée, aide le patient à associer l’envie de voler à une conséquence négative.
    • La thérapie par aversion peut aussi être utilisée dans le traitement de la cleptomanie. Dans cette forme de traitement, le patient est exposé à un stimulus qui crée une sorte de situation désagréable chaque fois qu’il ressent une impulsion à voler. Cette expérience inconfortable permet de mieux résister à la tentation.
    • Des techniques de relaxation peuvent également être enseignées pour augmenter la maitrise de soi du patient.
  4. 4
    Suggérez-lui des groupes de soutien. Il n’est pas rare que les cleptomanes soient traités dans des groupes de soutien, qui peuvent être suivis en parallèle et après un traitement psychothérapeutique. Ces groupes d’entraide aident le patient à mieux faire face au stress et aux déclencheurs de la maladie, prévenant ainsi les rechutes [9] .
    • Les groupes d’entraide offrent compréhension et compassion au toxicomane. Ils peuvent aider le patient à surmonter avec succès la maladie en ne le laissant pas s’engouffrer dans des sentiments de honte et de gêne.
  5. 5
    Essayez la thérapie de groupe. La thérapie de groupe peut également aider votre proche. De manière traditionnelle, le patient rejoint un petit groupe de personnes et les séances sont dirigées par un professionnel de la santé mentale qualifié. Des approches thérapeutiques, comme la TCC ou la thérapie interpersonnelle, sont enseignées dans un environnement sûr pour favoriser le rétablissement [10] .
    • La thérapie familiale est recommandée si les relations du patient et sa famille se sont détériorées ou si des problèmes familiaux sont un déclencheur de sa maladie.
    Publicité

Méthode 3
Méthode 3 sur 4:
Le suivre pendant le traitement

  1. 1
    Aidez votre proche à suivre le plan de traitement. Un bon moyen d’aider un cleptomane est de l’encourager à suivre son traitement. Surtout au début, il est plus difficile de s’y investir et de gérer les pulsions de la maladie. Soutenez-le pendant cette période [11] .
    • Par exemple, vous pouvez l’aider en mettant en place une routine afin qu’il n’oublie pas de prendre ses médicaments. Si nécessaire, proposez-lui de le conduire à ses séances.
    • Informez-le qu’il peut avoir des rechutes ce qui ne veut pas dire qu’il devrait abandonner le traitement pour cela. Poursuivre le traitement après une rechute est un élément clé pour réussir la phase de récupération.
  2. 2
    Identifiez les déclencheurs. Certaines personnes volent lorsqu’elles sont exposées à un stimulus qui déclenche l’envie ou le désir de voler. Il peut s’agir d’une pensée, d’une émotion ou d’une situation. Aidez le cleptomane à comprendre quels sont ses déclencheurs pour qu’il puisse commencer à trouver des moyens de les gérer [12] .
    • Par exemple, la solitude, le stress et la tristesse peuvent être des éléments déclencheurs de la cleptomanie. Le patient peut également souffrir de dépression ou abuser d’une substance toxique qui alimente la dépendance au vol.
  3. 3
    Aidez la personne à se fixer des objectifs. Une fois qu’elle a commencé le traitement, elle devrait définir des objectifs, ce qui l’aidera à rester concentrée et motivée pour réussir. Elle peut se fixer comme objectifs de voler moins, de rembourser ses dettes et d’améliorer les relations interpersonnelles [13] .
    • Par exemple, elle peut commencer par des objectifs à court terme en utilisant les techniques de relaxation et les exercices de TCC appris en thérapie pour surmonter ses impulsions. S’excuser et payer ses dettes peuvent aussi être des objectifs à court terme. À long terme, elle peut décider de ne plus voler, gagner la confiance des autres, trouver un nouveau passetemps et rétablir ses finances.
  4. 4
    Efforcez-vous de bâtir la confiance. Voler, c’est comme une trahison. Même si votre proche ne vous a jamais volé, il est fort probable que vous ne lui fassiez plus confiance à cause de ses actions. Ses victimes doivent également avoir perdu confiance en lui. Aidez le cleptomane à rétablir les liens de confiance perdus et à réparer les relations brisées [14] .
    • Respecter le traitement est l’un des meilleurs moyens d’instaurer un climat de confiance. Adopter un mode de vie sans voler en est un autre.
    • Encouragez la personne à être responsable, à respecter ses engagements et à tenir parole.
    Publicité

Méthode 4
Méthode 4 sur 4:
Apporter son soutien

  1. 1
    Apprenez-en plus sur la maladie. Une autre façon d’aider et de soutenir une personne souffrant de cleptomanie est de se renseigner le plus possible sur cette maladie. En règle générale, elle résulte d’autres problèmes de santé tels que le manque de contrôle des impulsions et l’anxiété. En apprenant plus sur la cleptomanie, ses déclencheurs, ses symptômes et ses traitements, vous serez plus utile envers une personne atteinte de ce trouble [15] .
    • Il existe de nombreux sites Web et livres qui traitent du sujet et vous aideront à en apprendre davantage. Vous pouvez également rencontrer un médecin ou un psychologue pour en savoir plus.
  2. 2
    Encouragez votre proche à s’intéresser à des loisirs sains. Une des raisons qui incite une personne à voler est l’euphorie qu’elle éprouve pendant l’acte. Aidez votre proche à trouver d’autres moyens d’éprouver ce même sentiment de bienêtre. Aidez-le à trouver de nouveaux loisirs ou d’autres activités auxquelles il peut participer [16] .
    • Par exemple, il peut concentrer toute son énergie à faire de l’artisanat, apprendre à cuisiner ou pratiquer des choses qu’il n’a jamais faites auparavant.
  3. 3
    Suggérez-lui de faire quelque chose ensemble. Aider une personne atteinte de cleptomanie à rester active et intéressée par quelque chose est un moyen de lui apporter votre soutien. Ainsi, elle pourra se concentrer sur autre chose, comme les fréquentations et pas seulement contrôler le besoin de voler. Si elle éprouve un fort désir de voler, il lui sera plus facile de le surmonter si elle se concentre sur autre chose [17] .
    • Vous pouvez tenir le cleptomane à l’écart des lieux pouvant déclencher des pulsions de vol, comme un centre commercial ou un magasin, par exemple.
    • Proposez-lui d’aller au cinéma, de diner, de prendre une collation, de jouer au bowling ou de faire du bénévolat pour une cause ensemble.
  4. 4
    Promettez-vous de faire de l’exercice ensemble. Les exercices physiques aident à réduire les symptômes de dépression et d’anxiété, ainsi qu’à augmenter la production d’endorphines, hormones responsables du bienêtre. L’exercice peut l’aider à se sentir aussi bien que lorsqu’il vole. Si votre proche ne veut pas s’entrainer seul, accompagnez-le [18] .
    • Vous pouvez vous inscrire dans une salle de sport ou marcher sur une piste locale. Essayez de faire quelque chose d’aventureux, comme l’escalade, la randonnée ou le kayak. Suivez des cours ensemble, comme le kickboxing, le karaté ou la danse.
    • Le yoga et le taïchi sont parfaits pour faire de l’activité physique et soulager le stress.
    Publicité

Avertissements


Cet article contient des informations médicales ou des conseils pouvant affecter votre santé.

wikiHow s'efforce de proposer du contenu aussi précis que possible, mais ne peut en aucun cas être responsable du résultat de l'application (liste non exhaustive) des traitement, des techniques, des médicaments des dosages et/ou méthodes proposées dans ce document. L'utilisateur en assume la pleine responsabilité.
Si les symptômes persistent plus de quelques jours, allez voir un professionnel de la santé. Lui seul est apte à vous fournir un avis médical, quelle que soit votre condition. S'il s'agit d'un jeune enfant, consultez un pédiatre sans attendre.
Le numéro des urgences médicales européen est le : 112
Vous retrouverez les autres numéros des urgences médicales pour de nombreux pays en cliquant ici.
Publicité

À propos de ce wikiHow

Sarah Gehrke, RN, MS
Coécrit par:
Infirmière accréditée
Cet article a été coécrit par Sarah Gehrke, RN, MS. Sarah Gehrke est infirmière et massothérapeute accréditée au Texas. Elle a plus de 10 ans d'expérience dans l'enseignement ainsi que dans l’exercice de la phlébotomie et de la thérapie intraveineuse (IV), qu'elle associe à un soutien physique, psychologique et émotionnel. Elle a obtenu son master en massothérapie à l'Institut de massothérapie Amarillo en 2008 et un master en soins infirmiers à l'université de Phoenix en 2013. Cet article a été consulté 11 208 fois.
Publicité