Académie des sciences (France)

L’Académie des sciences, nommée l'« Académie royale des sciences » lors de sa création en 1666, est l'une des cinq académies regroupées au sein de l'Institut de France et composée de 283 membres en novembre 2020[1]. Elle encourage et protège l'esprit de recherche, et contribue aux progrès des sciences et de leurs applications.

Pour les articles homonymes, voir Académie des sciences.

Académie des sciences
Colbert présente à Louis XIV les membres de l'Académie royale des sciences en 1667.
Histoire
Fondation
Cadre
Type
Forme juridique
Domaine d'activité
Siège
Paris (75006)
Pays
Coordonnées
48° 51′ 27″ N, 2° 20′ 13″ E
Langue
Organisation
Membres
263 membres élus par leurs pairs
Fondateur
Présidents
Secrétaires généraux
Affiliation
Site web
Identifiants
SIREN
SIRET
OpenCorporates

Historique

Débuts

Tome 3 des Mémoires de l'Académie Royale des Sciences (1733), contenant la première partie des mémoires pour servir à l'histoire naturelle des animaux.

L'Académie des sciences, racontant elle-même son histoire, écrit[2] :

« L'Académie des sciences doit son origine à la fois aux cercles de savants[n 1] qui dès le début du XVIIe siècle se réunissent autour d'un mécène ou d'une personnalité érudite, et aux sociétés scientifiques permanentes qui se constituent à la même époque, telles l'Accademia dei Lincei à Rome (1603), la Royal Society à Londres (1645)[n 2]

En 1666, Colbert crée une Académie qui se consacre au développement des sciences et conseille les autorités politiques en ce domaine. Il choisit des savants, mathématiciens (astronomes, mathématiciens et physiciens) et des physiciens (anatomistes, botanistes, zoologistes et chimistes) qui tiennent leur première séance le 22 décembre 1666[n 3] dans la bibliothèque du Roi à Paris. Pendant ses trente premières années, l'Académie fonctionne sans statuts[n 4]. »

« Le 26 janvier 1699, Louis XIV donne à l'Académie son premier règlement et la place sous sa protection. L'Académie royale des sciences siège au Louvre. Ses membres sont nommés par le roi, après présentation par l'Académie. Ils sont au nombre de 70 auxquels s'ajoutent 85 correspondants. Au cours du XVIIIe siècle, l'organisation de l'Académie royale des sciences se modifie plusieurs fois[n 5]. En 1785, une classe de physique générale et une classe d'histoire naturelle et de minéralogie s'ajoutent aux 6 existantes (géométrie, astronomie, mécanique ; anatomie, chimie, botanique). Par ses travaux et ses publications, l'Académie contribue de façon essentielle à l'expansion de l'activité scientifique. »

La Description des arts et métiers, réalisée ou approuvée par l'Académie royale des sciences, est une collection d'ouvrages sur les métiers artisanaux, publiée à l'instigation de Colbert. Cette entreprise est mise en œuvre à la fin du XVIIe siècle sous la coordination de Gilles Filleau des Billettes, Sébastien Truchet, Jacques Jaugeon et l'abbé Jean-Paul Bignon.

En 1676, l'Académie publie un ouvrage fondateur pour la botanique en France, intitulé Mémoires pour servir à l'histoire des plantes. Denis Dodart, remarqué par Claude Perrault, supervise l'ensemble. Duclos, Pierre Borel, Perrault, Calois, Edme Mariotte, Claude Bourdelin et Nicolas Marchant y contribuent. Illustrées par Nicolas Robert, 39 plantes nouvelles sont décrites précisément[3]. Dans son Éloge de M. Dodart lu en 1707, Bernard Le Bouyer de Fontenelle dit de la préface de ces Mémoires : « On peut prendre la préface que nous venons de citer pour un modèle d'une théorie embrassée dans toute son étendue, suivie jusque dans ses moindres dépendances, très-finement discutée, et assaisonnée de la plus aimable modestie »[4].

Sous la Révolution

La Révolution mit à rude épreuve l'Académie des sciences. Malgré la tentative de rester à distance du débat politique, l'institution fut entraînée à communiquer fréquemment avec l'Assemblée nationale, puis avec la Convention nationale[5]. Lorsqu'elle fut chargée de préparer les éléments de la réforme générale des poids et mesures, elle nomma aussitôt cinq commissions pour la réaliser :

Sur beaucoup de questions secondaires, l'Académie chercha à éluder les embarras résultant pour elle des consultations qu'on lui demandait, émettant le désir de n'avoir plus à donner son avis sur les indemnités que les particuliers ou les villes réclament au gouvernement[5]. Consultée sur des données relatives à la question brûlante des subsistances[5] lors de la Révolution française, elle se retrancha derrière des résultats antérieurement acquis[5]. Consultée sur des engins de guerre, elle argua de sa mission de paix[5].

Durant cette période de prudence politique elle évitait de donner prise aux déclamations des clubs. Cependant, le , le lendemain de la prise des Tuileries, le chimiste Antoine-François Fourcroy se leva et demanda qu'on lise la liste des académiciens pour y effectuer des radiations[6]. La proposition fut repoussée ; mais, huit jours après, il la réitéra, faisant remarquer que la Société de médecine avait rayé plusieurs de ses membres émigrés ou notoirement convaincus d'incivisme et demandant le même traitement[6]. Il lui fut répondu que « l'Académie ne doit pas prendre connaissance des principes de ses membres ni de leurs opinions politiques, le progrès des sciences étant son unique occupation » Fourcroy demanda alors la mise en application du règlement permettant d'exclure les membres absents plus de deux mois sans congé. La décision fut ajournée à huit jours après discussion. À la séance suivante, le géomètre Cousin fit remarquer que l'Académie avait pour tradition de s'en remettre au ministre de toutes les mesures qui ne concernent pas l'avancement des sciences pour « s'étonne[r] que dans un moment où le ministre de l'intérieur, appelé par le vœu de la nation (c'était Roland, revenu au ministère après l'insurrection du 10 août), mérite plus que jamais la confiance de l'Académie, elle n'en use pas envers lui comme elle faisait autrefois envers ses prédécesseurs, et il propose de charger les officiers de l'Académie de conférer avec le ministre sur l'objet proposé, tandis qu'elle se livrera à des occupations plus intéressantes. » On s'empressa d'adopter cette solution comme un moyen de faire traîner l'affaire en longueur et de la faire avorter.

Le , Fourcroy interpella le secrétaire perpétuel pour savoir s'il avait reçu réponse du ministre au sujet de la radiation qui devait être faite des membres hostiles à la Révolution : « Le secrétaire ayant répondu qu'il n'avait reçu aucune lettre du ministre, l'Académie arrête que, le ministre n'ayant pas répondu, le secrétaire ne pourra délivrer aucune liste des membres, ni en faire imprimer aucune jusqu'à ce que celte réponse soit parvenue ». Le zèle opiniâtre de Fourcroy fut ainsi paralysé par l'énergique et unanime réprobation de ses collègues[7].

Cette position dilatoire de l'Académie était aussi celle des autres académies, l'Académie française, de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, des Académies de peinture et de musique, qui toutes étaient menacées. Un premier décret de la Convention suspendit la nomination aux places vacantes dans les Académies le . Lakanal, qui défendait dans le comité de l'instruction publique les intérêts de l'Académie, espéra-t-il qu'il pourrait en prévenir la ruine. Sur sa proposition[8], le , un nouveau décret permit de pourvoir provisoirement aux places d'académiciens vacantes ; mais bientôt la dissolution fut définitivement prononcée le .

Lakanal essaya d'atténuer les effets de cette mesure en faisant décider que ses membres auraient le droit de s'assembler sans titre officiel dans le lieu ordinaire de leurs séances pour traiter des différents objets qui leur seraient déférés par la Convention[9]. Les académiciens ne jugèrent néanmoins pas prudent de profiter de cette espèce de tolérance et se dispersèrent pour chercher, pour la plupart, à se faire oublier[9]. Tous n'y réussirent pas et plus d'un fut atteint dans sa retraite par les tribunaux révolutionnaires, mais quelques-uns, dont Berthollet, restèrent en relation avec le Comité de salut public, pour y maintenir les droits de la science.

Illustration des Machines et inventions approuvées par l'Académie Royale des Sciences extraite de Acta Eruditorum publié en 1737 à Leipzig
Illustration des Machines et inventions approuvées par l'Académie Royale des Sciences extraite de Acta Eruditorum publié en 1737 à Leipzig
Illustration des Machines et inventions approuvées par l'Académie Royale des Sciences extraite de Acta Eruditorum publié en 1737 à Leipzig

Deux ans plus tard, le , est mis en place un Institut national des sciences et des arts correspondant aux anciennes académies scientifiques, littéraires et artistiques. La première classe de l'Institut (Sciences physiques et mathématiques) était la plus nombreuse (66 membres sur 144). En 1805, l'Institut national des sciences et des arts déménage dans l'ancien Collège des Quatre-Nations, maintenant connu sous le nom de Palais de l'Institut.

Académie moderne

Par l'ordonnance royale du 21 mars 1816, l'Académie des sciences retrouve son autonomie au sein de l'Institut de France réformé ; le chef de l'État reste son protecteur. L'Académie des sciences est organisée en deux grandes divisions comportant chacune des sections :

S'y adjoignent deux secrétaires perpétuels, un pour chacune des divisions, qui ne sont rattachés à aucune section. Par ailleurs (tout comme au sein de l'Académie royale des Belles-Lettres), une classe dite d'« académiciens libres » est créée, celle-ci comporte dix membres qui tout en bénéficiant d'un droit de présence ne touchent pas d'indemnité ; ils sont élus comme les autres académiciens.

Une évolution importante intervient en 1835 : sous l'influence de François Arago, paraissent les premiers numéros des Comptes rendus de l'Académie des sciences qui deviennent un instrument de première importance pour diffuser les travaux des scientifiques français et étrangers.

Au début du XXe siècle, l'Académie connaît un relatif déclin d'activité et d'influence, déjà amorcé pour des raisons démographiques. Face au développement accéléré de la recherche scientifique en France, l'Académie, pour rester fidèle à sa vocation, a dû adapter ses structures et ses missions. Une profonde réforme de ses statuts a été engagée, concernant ses membres et ses missions. Le premier volet de cette réforme, approuvé par décret du [10], a permis l'élection de 26 nouveaux membres. Le deuxième volet de la réforme a été approuvé par le décret du [11].

La loi de programme pour la recherche no 2006-450 du fait de l'Académie des sciences une personne morale de droit public à statut particulier.

Relevant en que l'Académie ne parvient pas, en raison de désaccords internes, à élaborer un texte sur le réchauffement climatique à l'approche de la COP21, Stéphane Foucart indique que la France est « le seul pays au monde dont l'Académie des sciences débat encore de la responsabilité humaine » dans ce phénomène[12]. Selon le journaliste Daniel Garcia, l'Académie des sciences « est la seule de toutes les académies des sciences de la planète à abriter de virulents climatosceptiques et à ne pas reconnaître la responsabilité humaine dans le réchauffement climatique »[13]. En janvier 2020, l’institution, organise pour la première fois un colloque ouvert au grand public sur le changement climatique[14].

Sections

L'organisation des sections des deux divisions de sciences suit l'évolution scientifiques et n'est pas donc pas figée dans le temps. En 2021, les différentes sections des deux divisions scientifiques sont organisées autour des disciplines suivantes :

Missions (extrait des statuts)

L'Académie des sciences, indépendante et pérenne, exerce par l'intermédiaire de ses instances statutaires, services, comités et fondations, les diverses missions qui lui ont été confiées :

Article 1er

L'Académie des sciences de l'Institut de France rassemble des savants français et s'associe des savants étrangers choisis les uns et les autres parmi les plus éminents.

Article 2

  • Elle encourage et protège l'esprit de recherche, et contribue au progrès des sciences et de leurs applications ;
  • Elle veille à la qualité de l'enseignement et œuvre pour que les acquis du développement scientifique soient intégrés dans la culture des hommes de notre temps ;
  • Elle est attentive au maintien du rôle et de la qualité du langage scientifique français.

Article 3

L'Académie des sciences participe à la vie scientifique et lui apporte son soutien,

  • par la publication, dans les séries scientifiques de ses Comptes rendus, d'articles contribuant à la diffusion du savoir auprès de la communauté scientifique internationale ;
  • par la présentation, notamment lors de ses séances publiques, de ses travaux originaux ou d'exposés de synthèse ;
  • par l'attribution de prix et de subventions aux chercheurs et auteurs qu'elle juge opportun d'encourager ou de récompenser ;
  • par la mise au concours de recherches sur des sujets donnés ;
  • par l'organisation de colloques, de préférence sur des thèmes pluridisciplinaires, en coopération ou non avec d'autres classes de l'Institut ou d'autres académies des sciences ;
  • par la conservation dans les archives, de documents éclairant l'histoire et les progrès de la pensée scientifique et de plis cachetés pouvant servir à établir l'antériorité d'une découverte[n 6], l'Académie s'engageant à ne pas les ouvrir avant 100 ans, sauf si le déposant ou ses légataires ayants droit en faisaient la demande. Le dépôt depuis 1735 de ces plis, appelés « paquets » à l'époque, était en général accepté. Face à l'afflux de plis (16 000 entre 1735 et 1983, 18 000 en 2013, une cinquantaine étant déposés par an depuis 1991), une « Commission des plis cachetés » est créée en 1976, sous l'impulsion du secrétaire perpétuel Paul Germain[15].

Article 4

L'Académie des sciences concourt au développement des relations scientifiques internationales et à la représentation de la science française,

  • en maintenant des liens constants avec les autres communautés scientifiques grâce à des Associés étrangers ;
  • en établissant avec les académies des sciences étrangères des relations pouvant se traduire par des accords de coopération et d'échange ;
  • en assurant la représentation de la France dans les Unions scientifiques internationales au sein du Conseil international des unions scientifiques, et plus généralement dans d'autres organismes internationaux, gouvernementaux, et en s'efforçant d'obtenir à cet effet des pouvoirs publics, des moyens dignes du pays.

Article 5

L'Académie des sciences entretient une réflexion et une vigilance constantes sur l'organisation de la recherche, de la formation à la recherche et de l'enseignement scientifique, sur les applications des sciences, sur les grandes orientations des programmes, et plus généralement sur toutes questions intéressant la vie scientifique,

  • par la désignation, lorsqu'elle y est invitée, de certains de ses membres chargés de la représenter dans les conseils ou dans des comités ;
  • par des avis qu'elle donne à la demande d'un ministre sur des nominations dans des grands établissements ;
  • par les études qu'elle entreprend de sa propre initiative ou à la demande des pouvoirs publics nationaux ou régionaux, études donnant lieu à la publication de rapports éventuellement destinés à une large diffusion ;
  • par la présentation de recommandations, de vœux et de suggestions concernant des problèmes d'intérêt national, assortie éventuellement des démarches nécessaires pour en faire valoir le bien-fondé.

Publication de l'Académie des sciences

Depuis 1835 et sous l'impulsion de l'astronome François Arago, l'Académie des sciences édite une revue scientifique longtemps rédigée exclusivement en langue française (les articles rédigés en anglais sont désormais acceptés), les Comptes rendus de l'Académie des sciences. La revue est depuis 2002 organisée en sept séries disciplinaires : Mathématique, Mécanique, Physique, Géoscience, Palévol, Chimie et Biologies. À l'origine vecteur de publication rapide de textes relativement courts visant à annoncer des découvertes, la revue publie aujourd'hui toute sorte d'articles évalués par les pairs, sans limite de longueur[16]. Ces articles peuvent être soumis de manière spontanée (série Mathématique), sur demande des rédacteurs en chef et rédacteurs invités (série Biologies), ou selon n'importe lequel de ces deux circuits (séries Mécanique, Physique, Géoscience, Palévol et Chimie).

Contrairement à son homologue américaine, la National Academy of Sciences, qui publie une revue de très haut niveau international, Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), les différentes séries des Comptes Rendus n'ont, au tournant des années 2020, qu'une assez faible reconnaissance et visibilité scientifique internationales[n 7].

Assurée jusque fin 2019 par les éditions Elsevier[17], la publication des Comptes rendus de l'Académie des sciences est prise en charge depuis début 2020 par le Muséum national d'histoire naturelle pour la série Palévol, et par le Centre Mersenne pour l'édition scientifique ouverte pour les six autres séries. Les articles publiés sont disponibles sous licence CC BY 4.0 selon le modèle éditorial du libre accès diamant, c'est-à-dire sans frais de soumission ou de publication pour les auteurs ou leurs institutions.

Archives de l'Académie

L'Académie des sciences a toujours eu le souci de préserver sa mémoire. Mais il a fallu attendre les années 1880 pour voir se constituer – et, pour les périodes les plus anciennes, se reconstituer – les collections dont elle peut s'enorgueillir. Des fonds datant, pour certains d'entre eux, de la création de l'Académie sont conservés au service des archives :

  • procès-verbaux des séances, dont les plus anciens datent de 1666 et dont la longue suite continue jusqu'à notre époque ;
  • nombreux mémoires, rapports, lettres, manuscrits de toutes sortes, lus ou présentés au cours des séances et rassemblés en dossiers, dits pochettes des séances, classés chronologiquement ;
  • dossiers biographiques qui concernent tous les savants ayant appartenu à l'Académie depuis sa création. Ils comportent des pièces manuscrites, des documents iconographiques et de la documentation ;
  • dossiers des prix. La mission de décerner des prix est apparue en 1720. Des prix ont par la suite été créés par de nombreux donateurs ;
  • dépôts cachetés, procédure remontant au XVIIIe siècle qui permet aux auteurs de garantir leurs droits quant à l'antériorité d'une découverte ;
  • papiers des Comités et Commissions, créés à l'Académie pour étudier des questions scientifiques ou pour assurer des responsabilités administrative ;
  • un fonds important d'archives personnelles. L'un des fonds les plus remarquables est celui d'Antoine Laurent Lavoisier dont les papiers constituent une source de première importance pour les historiens de la chimie et pour les historiens de la vie politique et économique du XVIIIe siècle. D'autres fonds sont tout aussi prestigieux : Pierre Louis Maupertuis, René-Antoine Ferchault de Réaumur, André-Marie Ampère, Gilles Personne de Roberval, Jean-Baptiste Dumas. Sont venus s'y adjoindre des archives de scientifiques contemporains comme Pierre Duhem, Louis de Broglie, Élie Cartan, Henry Le Chatelier, Émile Borel, André Weil, Louis Néel.

Les Archives de l'Académie conservent aussi des sources imprimées, comme les divers recueils de l'Académie royale des Sciences, la collection des Comptes rendus de l'Académie des sciences, créés en 1835, numérisés par la Bibliothèque nationale de France, ainsi qu'une importante collection de portraits, de bustes, de médailles et de médaillons, souvent signés de grands artistes.

Le Comité Lavoisier, créé en 1948 et réorganisé en 1980, est chargé de publier la correspondance de Lavoisier pour faire suite à l'édition des œuvres de Lavoisier réalisée de 1862 à 1896. Le volume VI (1789-1791) a été publié en 1997. Une base de données informatisée, Panopticon, présente le catalogue général des papiers de Lavoisier.

Organisation

Présidents

Les présidents successifs de l'Académie des sciences ont été[18] :

XVIIIe siècle
XIXe siècle
XXe siècle
XXIe siècle

Secrétaires et secrétaires perpétuels 1666-1793

Les secrétaires et secrétaires perpétuels de 1666 à 1793 ont été[19] :

Première section

Les secrétaires pour les Sciences mathématiques puis mathématiques et physiques ont été[19] :

Deuxième section

Les secrétaires pour les Sciences physiques puis chimiques et naturelles ont été[19] :

Membres

Tableau détaillé des membres de l'Académie des sciences

Philippe Taquet, président de l'Académie des sciences pour la période 2013-2014.
Catherine Bréchignac, secrétaire perpétuelle, première section : mathématiques, physique et sciences de l'univers pour la période 2011-2018.
Pascale Cossart, secrétaire perpétuelle, deuxième section : chimie, biologie et médecine.

L'Académie des sciences se compose de « membres », « d'associés étrangers » et de « correspondants ». Les membres sont répartis en plusieurs sections. Ces sections appartiennent à l'une des deux divisions (Sciences mathématiques, physiques et leurs applications ; et Sciences chimiques, naturelles, biologiques et médicales et leurs applications), chacune d'elles ayant son propre secrétaire perpétuel. Il existe de plus une intersection des applications des sciences[22].

L'académie procède par cooptation pour choisir ses membres et les élections ont lieu tous les trois ans[23].

Liste des 286 membres, 113 associés étrangers et 70 correspondants titulaires en Mars 2020[24]

A : Serge Abiteboul ~ Ian Affleck ~ Yves Agid ~ Claude Allègre ~ Geneviève Almouzni ~ Christian Amatore ~ Sebastian Amigorena ~ Nalini Anantharaman ~ Roy M. Anderson ~ Jean-Claude André ~ Corinne Antignac ~ Duilio Arigoni ~ Philippe Ascher ~ Alain Aspect ~ Didier Astruc ~ Jean Aubouin ~ Pierre Auger ~ Nicholas Ayache

B : François Baccelli ~ Francis Bach ~ Jean-François Bach ~ George Edward Backus (en) ~ Roger Balian ~ Sébastien Balibar ~ John M. Ball ~ David Baltimore ~ Beatriz Barbuy ~ Édouard Bard ~ Françoise Barré-Sinoussi ~ Jean-Marie Basset ~ Étienne-Émile Baulieu ~ Jean-Paul Behr ~ Alim-Louis Benabid ~ Christophe Benoist ~ Alain Benoît ~ Alain Bensoussan ~ Pierre Benveniste ~ Paul Berg ~ André Berger ~ Claude Berrou ~ Gérard Berry ~ Alain Berthoz ~ Guy Bertrand ~ Mustapha Besbes ~ Albert Bijaoui ~ Jean-Michel Bismut ~ Jacques Blamont ~ René Blanchet ~ Sylvain Blanquet ~ Jacqueline Bloch ~ Joël Bockaert ~ Enrico Bombieri ~ Jean-Louis Bonnemain ~ Jean-Michel Bony ~ Christian Bordé ~ Jean-Philippe Bouchaud ~ Claude Bouchiat ~ Hélène Bouchiat ~ Marie-Anne Bouchiat ~ Alain Boudet ~ Thomas Bourgeron ~ Mireille Bousquet-Mélou ~ Azzedine Bousseksou ~ Michael Brady ~ Pierre Braunstein ~ Yves Bréchet ~ Catherine Bréchignac ~ Édouard Brézin ~ Haïm Brezis ~ Gérard Bricogne~ Margaret Buckingham

C : Bernard Cabane ~ Michel Caboche ~ Jacques Caen ~ Éric Calais ~ Curtis G. Callan ~ Michel Campillo ~ Sébastien Candel ~ Marie-Paule Cani ~ Nicole Capitaine ~ Lennart Carleson ~ Edgardo D. Carosella ~ Alain Carpentier ~ Bernard Castaing ~ Roger Cayrel ~ Anny Cazenave ~ Catherine Cesarsky ~ Pierre Chambon ~ Jean-Pierre Changeux ~ Marie-Lise Chanin ~ Patrick Charnay ~ Emmanuelle Charpentier ~ Bruno Chaudret ~ Alain Chédotal ~ Zhu Chen ~ Daniel Choquet ~ Yvonne Choquet-Bruhat ~ Joanne Chory ~ Isabelle Chuine ~ Philippe Ciais ~ Philippe Ciarlet ~ Paul Clavin ~ Hans Clevers ~ Claude Cohen-Tannoudji ~ Claude Combes ~ Françoise Combes ~ Geneviève Comte-Bellot ~ Alain Connes ~ Max Cooper ~ Yves Coppens ~ Umberto Cordani ~ Avelino Corma ~ Jean-Michel Coron ~ Pierre Corvol ~ Suzanne Cory ~ Dominique Costagliola ~ Pascale Cossart ~ Janine Cossy ~ Vincent Courtillot ~ Patrick Couvreur ~ François Cuzin

D : Jean Dalibard ~ Thibault Damour ~ Antoine Danchin ~ Pierre Darriulat ~ Ingrid Daubechies ~ Robert Dautray ~ Michel Davier ~ Claude Debru ~ Henri Décamps ~ Laurent Degos ~ Stanislas Dehaene ~ Véronique Dehant ~ Paul Deheuvels ~ Anne Dejean-Assémat ~ Pierre Deligne ~ Michel Delseny ~ Jean-Pierre Demailly ~ Jean Dénarié ~ Derek Denton ~ Bernard Derrida ~ Peter Dervan ~ Pierre Deslongchamps ~ Michel Devoret ~ Sandra Diaz ~ Simon Donaldson ~ David L. Donoho ~ Ann Patricia Dowling ~ Vladimir Drinfeld ~ Denis Duboule ~ Michel Duflo ~ Bernard Dujon ~ Catherine Dulac ~ Christian Dumas ~ Jean-Claude Duplessy ~ Georges Duvaut ~ Freeman Dyson

E : Thomas Ebbesen ~ Stuart Edelstein ~ Jean-Marc Egly ~ Manfred Eigen ~ Odile Eisenstein ~ Pierre Encrenaz ~ Anne Ephrussi ~ Daniel Esteve

F : Anne Fagot-Largeault ~ Michel Fardeau ~ Olivier Faugeras ~ Stéphan Fauve ~ Pierre Fayet ~ Albert Fert ~ Mathias Fink ~ Alain Fischer ~ Patrick Flandrin ~ Marc Fontecave ~ François Forget ~ Uriel Frisch

G : Pierre Galle ~ Antonio Garcia-Bellido ~ Olivier Gascuel ~ Susan Gasser ~ Reinhard Genzel ~ Antoine Georges ~ Étienne Ghys ~ Thierry Giamarchi ~ Fabiola Gianotti ~ Jean Girard ~ Jean-Yves Girard ~ Tatiana Giraud ~ Jacques Glowinski ~ Roland Glowinski ~ André Goffeau ~ Maurice Goldman ~ John Goodenough ~ Denis Gratias ~ Mikhaïl Gromov ~ François Gros ~ Jean-Pierre Grünfeld ~ Leonard P. Guarente ~ Robert Guillaumont ~ Roger Guillemin ~ Alice Guionnet ~ John Gurdon

H : Michel Haïssaguerre ~ Theodor Hänsch ~ Serge Haroche ~ Vincent Hayward ~ Olivier Hermine ~ Heisuke Hironaka ~ Jules Hoffmann ~ Anne Houdusse-Juillé ~ Patrick Huerre ~ Gérard Huet ~ Jean-Paul Hurault

I : Jean Iliopoulos ~ Michel Imbert ~ Gérard Iooss ~ Alain Israël ~ Masao Itō

J : Hervé Jacquet ~ Philippe Janvier ~ Claude Jaupart ~ Yves Jeannin ~ Denis Jerome ~ Georges Jobert ~ Pierre Joliot ~ Jean Jouzel

K : Henri Kagan ~ Axel Kahn ~ Eric Kandel ~ Daniel Kaplan ~ Richard Karp ~ Éric Karsenti ~ Masaki Kashiwara ~ Brigitte Kieffer ~ Mary-Claire King ~ Sergiu Klainerman ~ Daniel Kleppner ~ Bernard Kloareg ~ Paul Knochel ~ Donald Knuth ~ Maxim Kontsevich ~ Henri Korn ~ Vladimir Kotliakov ~ Philippe Kourilsky

L : Antoine Labeyrie ~ Laurent Lafforgue ~ Anne-Marie Lagrange ~ Jean-Yves Lallemand ~ Kurt Lambeck ~ Jacques Laskar ~ Gérard Laumon ~ Jean-Paul Laumond ~ Guy Laval ~ Patrick Lavelle ~ Jean Lavorel ~ Sandra Lavorel ~ Peter Lax ~ Michel Lazdunski ~ Gilles Lebeau ~ Denis Le Bihan ~ Jean-Baptiste Leblond ~ Jean-Dominique Lebreton ~ Thomas Lecuit ~ Nicole Le Douarin ~ Gérard Le Fur ~ Jean-François Le Gall ~ Jean-Marie Lehn ~ Ludwik Leibler ~ Yvon Le Maho ~ Michel Le Moal ~ Jean-Louis Le Mouël ~ Pierre Léna ~ Gilbert Lenoir ~ Pierre Léopold ~ Jean-Bernard Le Pecq ~ Jean-Antoine Lepesant ~ Xavier Le Pichon ~ Henri Leridon ~ Marcel Lesieur ~ Hervé Le Treut ~ Claude Lévi ~ Ta-Tsien Li ~ Albert Libchaber ~ Amable Liñan ~ Pierre-Louis Lions ~ Jacques Livage ~ Rodolfo Llinas ~ Claude Lorius ~ Daniel Louvard ~ Jacques Lucas ~ William Lucas ~ Henry de Lumley-Woodyear

M : Odile Macchi ~ Bernard Mach ~ Bernard Malgrange ~ Bernard Malissen ~ Stéphane Mallat ~ Jacques Mallet ~ Jean-Louis Mandel ~ Yuri Manin ~ Daniel Mansuy ~ Ilan Marek ~ Charles-Michel Marle ~ Andrée Marquet ~ Ghislain de Marsily ~ André Martin ~ François Mathey ~ Claire Mathieu ~ Michel Mayor ~ Marcel Méchali ~ Patrick Mehlen ~ Matthew Meselson ~ Bernard Meunier ~ Dominique Meyer ~ Philippe Meyer ~ Yves Meyer ~ Elliot Meyerowitz ~ Jan Michalski ~ Jean-François Minster ~ Nicolas Moës ~ Henry Keith Moffatt ~ Luc Montagnier ~ Dino Moras ~ Philippe Morat ~ Alessandro Morbidelli ~ René Moreau ~ William Morgan ~ Éric Moulines ~ Arnold Munnich ~ James Murray

N : Báo Châu Ngô ~ Miguel Nicolelis (pt) ~ Louis Nirenberg ~ Gustav Nossal (en) ~ Arlette Nougarède ~ Philippe Nozières ~ Christiane Nüsslein-Volhard

O : Satoshi Ōmura ~ Luis Antonio Oro (en) ~ Gérard Orth ~ Ernst Otten (de)

P : Svante Pääbo ~ Nathalie Palanque-Delabrouille ~ Jacob Palis ~ Giorgio Parisi ~ Eva Pebay-Peyroula ~ Marc Pélegrin ~ Georges Pelletier ~ Pierre Perrier ~ Benoit Perthame ~ Christine Petit ~ Richard Peto ~ Bernard Picinbono ~ Charles Pilet ~ Olivier Pironneau ~ Gilles Pisier ~ Thierry Poinsot ~ Jean-Paul Poirier ~ Alexander Polyakov ~ Yves Pomeau ~ Michel Pouchard ~ Jacques Pouysségur ~ Frank Press (en) ~ Alain Prochiantz ~ Jacques Prost ~ Jean-Loup Puget

Q : Yves Quéré ~ Lluis Quintana-Murci

R : Michael Rabin ~ Miroslav Radman ~ Tiruppatur Ramakrishnan ~ Jean-Pierre Ramis ~ Chintamani Rao ~ Bernard Raveau ~ Pierre-Arnaud Raviart ~ Paul-Henri Rebut ~ Serge Renaudin ~ Félix Rey ~ James Rice ~ Rex Richards (en) ~ Daniel Ricquier ~ Giacomo Rizzolatti ~ Henri Rochefort ~ Herbert Roesky (de) ~ Michel Rohmer ~ Barbara Romanowicz ~ Bernard Roques ~ Jean Rosa ~ Jean Rossier ~ Daniel Rouan ~ François Rougeon ~ Didier Roux ~ David Ruelle

S : David Sabatini (es) ~ José-Alain Sahel ~ Laure Saint-Raymond ~ Jean Salençon ~ Christophe Salomon ~ Bengt Samuelsson ~ Clément Sánchez (es) ~ Évariste Sanchez-Palencia ~ Philippe Sansonetti ~ Philippe Sautet ~ Jean-Pierre Sauvage ~ Jean-Michel Savéant ~ Jean-Charles Schwartz ~ Maxime Schwartz ~ Michael Sela (en) ~ André Sentenac ~ Jean-Pierre Serre ~ Adi Shamir ~ Joseph Sifakis ~ Pierre Sigwalt ~ Arndt Simon (de) ~ Patrice Simon ~ Pierre Sinaÿ ~ Georges Slodzian ~ Susan Solomon ~ Christophe Soulé ~ Erich Spitz ~ Mathias Springer ~ Nils Stenseth (en) ~ Pierre Suquet ~ Subra Suresh

T : Michel Talagrand ~ Paul Tapponnier ~ Philippe Taquet ~ Jean-Marie Tarascon ~ Luc Tartar ~ Roger Temam ~ Hugues de Thé ~ Michel Thellier ~ Jean-Paul Thiery ~ Gerard 't Hooft ~ Pierre Tiollais ~ Bernard Tissot ~ Jacques Tits ~ Gérard Toulouse ~ Roland Tricot ~ Antoine Triller

V : William Vainchenker ~ Alain-Jacques Valleron ~ Gabriele Veneziano ~ Michèle Vergne ~ Jacques Villain ~ Cédric Villani ~ Jean-Didier Vincent ~ Olivier Voinnet ~ Claire Voisin

W : Jean-Loup Waldspurger ~ Zhen-Yi Wang ~ Michael Waterman ~ Jean-Claude Weill ~ Robert Weinberg ~ Jean Weissenbach ~ Wendelin Werner ~ Éric Westhof ~ George Whitesides ~ Andrew Wiles ~ John Willis ~ Edward Witten ~ Francis-André Wollman ~ Kurt Wüthrich

Y : Magdi Yacoub ~ Shinya Yamanaka ~ Moshé Yaniv

Z : André Zaoui ~ Anton Zeilinger ~ Jean Zinn-Justin

Place des femmes

La première correspondante de l'Académie des sciences fut Marguerite Perey en 1962 ; la première femme élue fut Yvonne Choquet-Bruhat en 1979. L'Académie ne choisit pas en particulier Marie Curie[25] (malgré son prix Nobel de physique en 1903).

En 2016, l'Académie n'accueille que 28 femmes sur 263 membres[26],[27]

Deux secrétaires perpétuelles sont :

  • depuis le Catherine Bréchignac dans la première section qui couvre les mathématiques, la physique et les sciences de l'univers (remplacée par Étienne Ghys en [28]) ;
  • depuis le Pascale Cossart, dans la deuxième section de l'Académie qui couvre la chimie, la biologie et la médecine.

Prix et médailles

L'Académie des sciences établit au début de chaque année académique la liste des prix et médailles qui seront délivrés[29]. Environ 80 prix sont attribués chaque année[30],[31]. Les « grands prix » sont d'un montant de 15 000  ou plus[32].

En 2020 des nouveaux prix ont été créés[31] :

Prix thématiques

Les prix thématiques sont organisés par discipline :

  • Physique :
    • Prix Aniuta Winter-Klein, doté de 5 000 euros ;
    • Prix Anatole et Suzanne Abragam, doté de 2 000 euros ;
    • Prix Gustave Ribaud, doté de 1 500 euros.
  • Sciences de l'univers :
    • Prix Léon Lutaud, doté de 2 000 .
  • Chimie :
    • Prix du Docteur et de Mme Henri Labbé, quadriennal (1948), doté de 3 000 euros, destiné à un chercheur ayant effectué des travaux de chimie biologique ;
    • Prix Alexandre-Joannidès ;
    • Médaille Fondation Berthelot.
  • Biologie :
    • Prix Louis-Daniel Beauperthuy ;
    • Médaille Louis Pasteur, Fondation André-Romain Prévot ;
    • Prix Dujarric de la Rivière ;
    • Prix A.S. Balachowsky.
  • Biologie humaine et sciences médicales :
    • Prix Jaffé - Fondation de l'Institut de France ;
    • Prix Mémain - Pelletier - Fondation de l'Institut de France ;
    • Prix Dagnan - Bouveret.
  • Applications des sciences à l'industrie :
    • Prix Aymé Poirson.
  • Histoire des sciences et épistémologie :
    • Prix Paul Doistau - Émile Blutet de l'information scientifique ;
    • Prix Villemot.

Prix internationaux

Prix soutenus par l'Académie

Notes et références

Notes
  1. Ces cercles se sont formés à Paris au début du XVIIe siècle par des hommes, qui sous l'influence de Descartes et du Père Minime Mersenne, veulent sortir la science des dissertations scolastiques et trouver les bases de la connaissance dans l'étude raisonnée des résultats des expériences, ce que Fontenelle a écrit plus tard : « On a quitté une physique stérile, qui depuis plusieurs siècles, en était toujours au même point : le règne des mots et des termes est passé ; on veut des choses ; on établit des principes que l'on entend, on les suit et de là vient qu'on avance. L'autorité a cessé d'avoir plus de poids que la raison, ce qui était reçu sans contestation parce qu'il l'était depuis longtemps, est présentement examiné et souvent rejeté ; et, comme on s'est avisé de consulter sur les choses naturelles, la Nature elle-même, plutôt que les Anciens, elle se laisse plus aisément découvrir ».
    Le Père Mersenne et René Descartes ont tous les deux suivi les cours du collège des jésuites de La Flèche, mais leur différence d'âge ne leur a pas permis de se rencontrer à cette époque. Ce n'est que vers 1626 que Mersenne se rapproche de Descartes et va jouer un rôle d'animateur de la vie scientifique européenne. La physique scolastique et la physique des qualités vont être remplacées par le Mécanisme, la méthode expérimentale devient la base de la physique à la place des écrits des Anciens. Pour s'établir, cette nouvelle physique devait lutter contre des adversaires puissants et coordonnant les travaux des artisans de ce renouveau. Dans ces réunions on ne cherche pas à attirer l'attention, car plusieurs savants défendant cette nouvelle physique ont été condamnés : en 1631, le chimiste Nicolas de Villiers, sieur de Chandoux, qui avait condamné l'aristotélisme est pendu en place de Grève, en 1633, le procès de Galilée commence et Descartes a choisi de se retirer aux Pays-Bas en 1629. Parmi les cercles de savants parisiens, ou « académies », il y a d'abord eu le Cercle du Cabinet des frères Pierre et Jacques Dupuy, les Conférences du Bureau d'Adresse de Théophraste Renaudot, l'académie Bourdelot, celle qui se réunissait autour du Père Marin Mersenne ou Academia parisiensis à partir de 1635, l'académie Le Pailleur et celle du maître des requêtes Henri Louis Habert de Montmor qui passe pour être l'ancêtre direct de l'Académie royale des sciences, avec Melchisédech Thévenot. Le cercle de Justel se réunit chez lui, rue Monsieur-le-Prince, plusieurs fois par semaine, à partir de 1664, jusqu'en 1681, quand, protestant, il décide de quitter la France pour l'Angleterre comme le fait Huyghens, la même année que la fermeture de l'Académie de Sedan.
  2. La Royal Society est fondée en 1660 et non en 1645.
  3. Dans son Histoire de l'Académie, Fontenelle rapporte que la première réunion des membres nommés a lieu le 16 juin 1666. Cependant, la mise sur pied définitive de l'Académie ayant été très difficile, ce n'est que le 22 décembre de la même année que peut se tenir la première réunion plénière. Voir Henry Méchoulan et Joël Cornette, L'État classique : 1652 - 1715, Vrin, , p. 134.
  4. En 1698, l'Académie comprend 33 membres, dont un académicien externe résidant à Lyon, et trois élèves, ou académiciens adjoints.
  5. Le 23 mars 1707, Louis XIV accorde le statut de vétéran aux académiciens dont les fonctions ne leur permettent pas d'assister aux réunions. Avant cette date, Louis XIV avait accordé le titre de vétéran à Joseph Sauveur le 28 mars 1699 qui ne pouvait assister aux réunions de l'Académie à cause de ses fonctions à la cour mais souhaitait assister à ses réunions quand cela lui était possible.
  6. Protection contre la contrefaçon et propriété intellectuelle, le roi conférait par une lettre patente à l'époque les privilèges d'exploitation de cette découverte.
  7. À titre indicatif, les facteurs d'impact 2020 des différentes séries des Comptes Rendus les placent dans le 3e quartile des revues généralistes de mathématiques, mécanique, géosciences, paléontologie et biologie, dans le 2e quartile des revues généralistes de chimie, et dans le 1er quartile des revues généralistes de physique. Le facteur d'impact des PNAS place quant à lui la revue dans le 1er quartile des revues scientifiques pluridisciplinaires. Source : données du Web of Science issues du Journal Citation Reports 2020, Clarivate Analytics.
Références
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  14. « L’Académie des sciences tourne la page du climatoscepticisme », Le Monde, (lire en ligne).
  15. Edgardo D. Carosella (président de la Commission des plis cachetés) et P. Buser, « Innovations et secrets, les "plis cachetés" de l'Académie des sciences », Pour la Science, no 432, .
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  31. Lauréats 2020 des prix de l4académie des sciences, « Cette année, en raison de la crise sanitaire, la liste des talentueux lauréats sera exceptionnellement révélée au public uniquement via Internet ».
  32. Ce qui correspond à 100 000 F.
  33. http://www.academie-sciences.fr/activite/prix/gp_natixis.htm.

Annexes

Bibliographie

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