Régiment de Guyenne

Le régiment de Guyenne est un régiment d'infanterie du royaume de France, créé en 1610 sous le nom de régiment de Vaubécourt, devenu sous la Révolution le 21e régiment d'infanterie de ligne.

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Régiment de Guyenne

Drapeau et uniforme du régiment de Guyenne en 1772

Création 1610
Dissolution 1791
Pays Royaume de France
Branche Infanterie
Fait partie de 21e régiment d'infanterie
Guerres Rébellions huguenotes
Guerre de Trente Ans
Guerre de la Valteline
Rébellions huguenotes
Guerre de Succession de Mantoue
Fronde
Guerre franco-espagnole
Guerre austro-turque
Guerre de Candie
Guerre de Hollande
Guerre des Réunions
Guerre de la Ligue d'Augsbourg
Glorieuse Révolution
Rébellions jacobites
Guerre de succession d'Espagne
Guerre de Succession de Pologne
Guerre de Succession d'Autriche
Guerre de Sept Ans
Batailles Siège de La Rochelle
Siège de Casal
Siège de Privas
Siège d'Alès
Siège de La Mothe
Siège de Corbie
Siège de Roses
Siège de Lérida
Siège de Landrecies
Siège de Valenciennes
Bataille des Dunes
Bataille de Saint-Gothard
Siège de Candie
Siège de Maastricht
Bataille de Kokersberg
Siège d'Ypres
Siège de Kehl
Siège de Luxembourg
Bataille de Walcourt
Siège de Mayence
Bataille de Fleurus
Siège de Mons
Bataille de La Marsaille
Bataille de la rivière Ter
Siège de Kehl
Bataille de Höchstädt
Siège de Barcelone
Bataille d'Almansa
Siège de Kehl
Lignes d'Ettlingen
Siège de Philippsbourg
Lignes de la Lauter
Siège d'Ath
Siège de Namur
Bataille de Rocourt
Bataille d'Assietta
Bataille de Hastenbeck
Bataille de Rossbach
Bataille des Cardinaux
Bataille de Villinghausen

Création et différentes dénominations

Mestres de camp et colonels

Historique des garnisons, combats et batailles du régiment

Origines (1589-1610)

Henri de Nettancourt, comte de Vaubecourt, seigneur lorrain des confins de la Champagne, à la suite d'un démêlé qu'il eut avec le duc de Lorraine, à propos d'un couvent enclavé dans ses terres, abandonna le service de ce prince et leva en 1589 un régiment d'infanterie qu'il conduisit en France à l'armée de Henri IV.

Ce régiment fut licencié, le à la paix de Vervins. Ses compagnies retournèrent en Lorraine avant de suivre en 1598 Jean V de Nettancourt comte de Vaubecourt en Hongrie et se distinguèrent à la prise de Raab, sur les Turcs.

En 1606, quand Henri IV, mécontent de Henri de La Tour d'Auvergne, duc de Bouillon, qui avait trempé dans la conspiration du maréchal de Biron, voulut sévir contre lui, il accepta de nouveau les services de la famille de Nettancourt, et le régiment lorrain du comte de Vaubecourt fut mis le en garnison à Sedan, ville qui appartenait alors au duc de Bouillon.

Régiment de Vaubecourt (1610-1646)

Ce corps étranger qui avait bien servi fut définitivement admis au service de France, par commission du , au moment des grands armements que Henri IV préparait contre la maison d'Autriche.
Réduit au mois d'août de la même année à la compagnie du mestre de camp, qui était en garnison à Vitry, il fut remis sur pied le .
Depuis ce jour il a toujours été maintenu, au moins à deux compagnies, ce qui lui assura le rang de 5e des Petits Vieux entretenus.

Rébellions huguenotes

Au début des rébellions huguenotes, il fit en 1615 partie de l'armée du maréchal de Bois-Dauphin, destinée à agir contre les princes mécontents. Le régiment débuta au mois d'octobre, au passage des marais de Saint-Gond près de Sézanne et au combat du , qui amena la prise de la petite ville de Chanlay, où s'était renfermé Henri de Luxembourg prince de Tingry. Le régiment tira quelques volées de coups de canon contre deux tours qui s'écroulèrent, et l'ennemi se rendit à discrétion[11]. Il servit ensuite en Champagne sous Charles duc de Guise.

Après la mort du maréchal d'Ancre, en 1617, il fut mis en garnison à Verdun, d'où il se rendit à Chalons, après l'arrestation d'Henri prince de Condé; la cour désirant rapprocher d'elle les corps sur lesquels elle pouvait particulièrement compter. Il retourna plus tard à Verdun.

Quand, en 1619, Louis XIII assembla des troupes pour soumettre les places de la Normandie qui tenaient pour la reine-mère, Vaubecourt fut laissé dans ses quartiers de Verdun; mais il céda au régiment de Picardie qui était alors en assez mauvais état, 400 hommes à raison d'un écu par tête.

Guerre de Trente Ans - Guerre de la Valteline

En 1620, placé sous les ordres de Charles duc de Nevers, il contribua à fermer l'entrée de la Champagne aux troupes levées dans le pays de Liège, pour Marie de Médicis.

En 1622, lors de l'invasion de Mansfeld dans la Champagne, le régiment de Vaubecourt réduit à 200 hommes, formait toute la garnison de Mouzon, que l'aventurier allemand menaçait principalement. Il n'osa cependant point l'attaquer.

La première guerre importante à laquelle Vaubecourt ait participé, est celle de la Valteline.
Il quitte ses quartiers de Champagne en 1624, traverse la Suisse et va partager les travaux et la gloire des régiments de Normandie, d'Estrées et des régiments suisses de Diesbach, de Schmidt et de Siders dans ses laborieuses expéditions. Il se trouve cette année au passage de vive force du Steig[12], à l'attaque du pont du Rhin, de Pio-Domo, Platemale, Poschiavo, Tirano et de son château, Sondrio, Morbegno, Traone, Dubino[13].

En 1625 il participe aux sièges de Chiapino et de Bormio, au combat de Campo, au siège de Chiavenne à la reprise des retranchements de Cercino et de Traone[14].

Revenu en France, il passa l'année 1626 à se rétablir, car il avait fourni la plupart des soldats qui lui restaient pour remplir les cadres de Normandie.

Rébellions huguenotes

En 1627, il est envoyé devant La Rochelle dans le cadre des rébellions huguenotes. D'abord cantonné à Périgny avec le régiment de Chappes, il fait partie plus tard de l'attaque particulière du maréchal de Bassompierre du côté du Fort-Louis. Le , il détacha 300 hommes qui contribuèrent à chasser les Anglais de l'île de Ré.
Pendant le reste du siège de La Rochelle, il garda les forts établis sur la rive droite de la baie et les batteries de la pointe de Chef-de-Baie. Le , 300 hommes du régiment avec 300 Suisses accomplirent une action des plus hardies. Le blocus de la ville était incomplet du côté de la porte de Cougne, au nord. Bassompierre s'engagea à y improviser un fort, et avec ces 600 braves, il alla s'établir à trois cents pas des remparts et construisit une redoute à la pointe de la garenne de Lafond. Les Rochelais qui ne pouvaient comprendre qu'on entreprît sérieusement un pareil travail sans de grandes forces, le laissèrent faire. Le , Nicolas de Nettancourt, comte de Vaubecourt, succède à son père Jean V de Nettancourt, comte de Vaubecourt.

Guerre de Succession de Mantoue

Après la chute de La Rochelle, le le régiment de Vaubecourt est dirigé sur le Piémont, où il participe à la guerre de Succession de Mantoue et se signale à l'attaque du Pas de Suze et le , il permet de faire lever le siège de Casal assiégée par les Espagnols.

Rébellions huguenotes

Après ce raid en Piémont, le régiment de Vaubecourt repasse les Alpes et revenu dans la vallée du Rhône avec Louis XIII, il contribue du 14 au à la prise de Privas puis du 8 au à celui d'Alès.

Guerre de Succession de Mantoue

En 1630, on le trouve au combat de Veillane, à la prise de Saluces et à l'attaque du pont de Carignan[15] et la défense du fort de Briqueras.

Après le traité de Cherasco, Vaubecourt rentra en France en 1631 et fut mis en garnison à Toulon. Il était fort alors de douze compagnies.

Rébellions huguenotes

En 1632, il reçut l'ordre d'occuper les montagnes au-dessus de Privas, devenues le foyer de la révolte. Un de ses détachements s'empara du comte Claude de Hautefort, baron de Lestrange, vicomte de Cheylane et Privas, gouverneur du Puy, un des principaux chefs des rebelles qui soulevaient le Vivarais[16]. Le régiment assista aussi à la bataille de Castelnaudary.

Guerre de Trente Ans

En 1633, le régiment de Vaubecourt, qui avait passé l'hiver dans la Bresse, fut employé à la conquête de la Lorraine et se trouva à la prise d'Haguenau, de Saverne, de Lunéville et de Nancy.

L'année suivante, il fait les sièges de Bitche et de La Mothe. Au mois d'octobre il marche au secours de Philisbourg, et à celui d'Heidelberg en décembre.

Il se trouve, en 1635, à la défaite de Charles duc de Lorraine près de Fresche[17], à l'assaut de Spire, à la prise de Vaudémont et à celle du château de Moyen et se trouve à la retraite de l'armée de Mayence sur Metz.

En 1636 le régiment de Vaubecourt se rend en Picardie et contribue à la reprise de Corbie et vient passer l'hiver à Langres.

En 1637, il fait le siège de Landrecies où le régiment y avait relevé celui de Piémont à l'attaque du cardinal de La Valette. La place ayant capitulé le , il y entra le 24 à la suite des Gardes Françaises. Le comte de Vaubecourt, Nicolas de Nettancourt, fut nommé gouverneur de Landrecies, avec mission de rétablir les fortifications, ce qui fut cause que le régiment demeura jusqu'en 1642 dans cette ville, dont un des bastions a conservé le nom de « Vaubecourt ». Pendant ce séjour, il ne demeura cependant point inactif et fit une guerre continuelle de surprises et d'embuscades aux garnisons espagnoles voisine et surtout à celle d'Avesnes.

En 1642, il fit partie de l'armée de Picardie, et le mestre de camp, Nicolas II de Nettancourt, ayant été nommé gouverneur de Perpignan qui venait d'être pris, il se rendit dans le Roussillon.

L'année suivante, il fut envoyé à l'armée d'Italie où il débuta par le siège de Trino.

En 1644, il était au siège de Finale. Un secours jeté à propos dans la place en fit manquer la prise. Les troupes françaises, qui occupaient déjà le faubourg, furent inquiétées dans leur retraite et eurent à soutenir un combat meurtrier qui dura depuis trois heures du matin jusqu'à sept heures du soir. Le régiment de Vaubecourt y souffrit particulièrement. Employé ensuite au siège d'Asti et de sa citadelle, il eut la gloire de rejeter dans le fossé une sortie des assiégés. Il rentra en France à la fin de cette campagne, prit ses quartiers à Angoulême et y resta jusqu'au mois de . Il retourne alors en Italie et prend Ponzone avec le régiment d'Auvergne. Au mois de novembre, il fait le siège de la citadelle d'Asti qui se rend le 31.

En février 1645 le régiment de Vaubecourt quitte le Piémont pour se rendre à l'armée de Catalogne. Il y débute par le siège de Roses où il ouvre la tranchée le . Dans la nuit du 1er au , le régiment de Vaubecourt emporte les retranchements des assiégés et s'y maintient, malgré tous leurs efforts pour les reconquérir. L'attaque de la demi-lune, qui suivit de près, lui fait encore un honneur infini. Le régiment contribua encore à repousser la grande sortie du . Vaubecourt se trouva également cette même année à la bataille de Llorens[18], où Henri comte d'Harcourt défit les Espagnols, et à la prise de Balaguer.

Guerre de Trente Ans

En 1646 le régiment prend le nom de régiment d'Entragues du nom de son nouveau mestre de camp Victor-Amédée de Crémeaux, comte d'Entragues[4],[5] et effectue la campagne en Catalogne et servit au premier siége de Lérida.

Régiment de Vaubecourt (1647-1649)

Guerre de Trente Ans

En 1647 le régiment est repris par son ancien mestre de camp, le comte de Vaubecourt, Nicolas II de Nettancourt. Le régiment passa à l'armée que Turenne commandait en Allemagne et y contribua à la prise d'Oberlinghen, de Tubingen et de Bicklingen. L'armée, étant repassée sur la rive gauche du Rhin, attaqua le les faubourgs de Montmédy.

Au début de 1648, le régiment, fort de trente compagnies, est partagé en deux :

Fronde

Lorsqu'en 1649, Turenne, mécontent de Mazarin qui avait fait arrêter le prince de Condé, se déclara contre la cour, il fut suivi par une partie de son armée. Ainsi, une partie du régiment resta avec le prince de Condé tandis qu'une autre partie rejoignie les compagnies qui étaient en Flandre.

Régiment d'Espagny (1649-1669)

Fronde

Devenu le régiment d'Espagny, il servit cette année sous le comte d'Harcourt et se trouva le 4 août au passage de vive force de l'Escaut.

Pendant les années suivantes, le régiment Espagny continua de servir en Picardie, toujours tiraillé par des dissensions intestines, suite du désordre de 1649.

En 1652, le capitaine de Villepinte, s'apercevant que le mestre de camp, Maximilien Gouffier, marquis d'Espagny, conduisait le régiment au prince de Condé, s'élança sur lui le pistolet à la main et le contraignit à changer le sens de la marche. On ne pouvait pas tirer grand parti pour la guerre d'un corps placé dans une telle situation. Aussi, après la perte de Dunkerque, l'envoya-t-on d'abord à Béthune et à La Bassée, puis a Vitry.

Guerre franco-espagnole

Il quitta cette dernière ville en avril 1653 pour se rendre à Verdun, et il servit cette année au siège de Rethel dans le cadre de la guerre franco-espagnole.

En 1654, on le trouve à celui de Stenay, en 1655 à celui de Landrecies et enfin il arrive devant Condé, où le , avec le régiment d'Huxelles, il s'empare d'une demi-lune et s'y loge malgré une résistance terrible.

En 1656, il fut employé devant Valenciennes.

L'année suivante il est aux sièges de Montmédy et de Mardyk, et aide le régiment de Piémont à prendre Bourbourg.

En 1658, il partage encore la gloire de ce vieux corps au siège de Dunkerque. Il était à la bataille des Dunes, et fit les sièges d'Ypres et de Gravelines. Ce fut lui qui emporta la contrescarpe et l'ouvrage à cornes de cette dernière place. Au mois de novembre, il était du corps d'observation rassemblé à Audenarde pendant qu'on traitait de la paix.

Guerre austro-turque

En 1664, le régiment d'Espagny fait partie du secours envoyé par Louis XIV à l'empereur Léopold sérieusement menacé par les Turcs. Il arriva en Hongrie et joua un rôle décisif le 1er août à la bataille de Saint-Gothard. Attaqué vivement par la cavalerie ottomane qui avait passé la Raab et mis dans une affreuse déroute l'infanterie impériale, il l'arrêta net, et la contraignit à repasser la rivière. Dans cette journée qui sauva l'empire, où les Turcs, vainqueurs des Autrichiens, vinrent échouer sur les piques françaises, et où ils perdirent 16 000 hommes et une immense quantité de drapeaux, d'étendards et de canons, le régiment eut encore la gloire d'enlever une batterie qui incommodait particulièrement le quartier de l'empereur Léopold. Ce prince, charmé du service que lui avait rendu le régiment d'Espagny, voulut qu'il emportât une marque de son estime et de sa reconnaissance, et dit, en lui faisant présent de quatre belles pièces de canon qui marchèrent longtemps à la suite du corps : « Gardez ces canons du Turc; vous les avez bien gagnés. » Le régiment d'Espagny avait eu dans cette bataille 200 hommes mis hors de combat, dont douze officiers.

A son retour de Hongrie, le régiment joignit le corps que M. de Pradel commandait en Allemagne, et fit en 1665 sous ce général le siège d'Erfurth.

Guerre de Candie

A son retour en France, il est mis en garnison à Ardres et réduit à quatre compagnies. Les autres furent versées dans le régiment de Champagne. Ainsi réduit, le régiment d'Espagny alla s'embarquer à Toulon, au mois de juin 1669, pour aller au secours de Candie assiégé par les Turcs. Cette expédition n'eut point un résultat heureux. Après avoir fait des prodiges de bravoure à la fameuse sortie du , le régiment, comme le reste du corps expéditionnaire, fut obligé de se rembarquer, et il était de retour en France au mois d'août.

Régiment de Bandeville (1669-1677)

Guerre de Hollande

Porté à seize compagnies en 1671, et devenu le régiment de Bandeville, il fit, l'année suivante, la campagne de Hollande et prit part aux sièges de Maseyk, de Genappe et de Grave.

En 1673, il était au siège de Maastricht. Après la prise de Maastricht, le régiment de Bandeville fut envoyé en garnison à Trèves et fit partie, l'année suivante, de l'armée d'Allemagne. Il combattit sous Turenne à Seintzheim, Ensheim et Mulhausen[19].

En janvier 1675, sous les ordres de Charles Sévin chevalier de Bandeville, nommé colonel à la place de son frère Louis Sévin, le régiment décide avec le régiment de Navarre le succès de la journée de Turckheim. Il se trouve ensuite au siège de Dachstein, au combat d'Altenheim et au secours d'Haguenau et de Saverne[20]. À la fin de cette année, il passe à l'armée de Flandre et arrive encore à temps pour prendre part au début de l'année 1676, aux sièges de Condé, de Bouchain et d'Aire.

Régiment de Vaubecourt (1677-1695)

Guerre de Hollande

En 1677, il reprend le nom de régiment de Vaubecourt et reparaît sur le Rhin. Il contribue, sous le maréchal de Créquy, à la défaite du prince de Saxe-Eisenach, assiste à la bataille de Kokersberg et fait le siège de Fribourg où il rivalise d'ardeur avec le régiment de Normandie.

Il commence la campagne de 1678 en Flandre par les sièges de Gand et d'Ypres, repasse en Allemagne, se trouve au combat de Langendentzlingen[21], où il délivre 100 hommes cernés dans une église par le duc de Lorraine Charles, puis au combat de Seckingen, au siège de Kelh et à celui du château de Lichtemberg où son colonel reçoit une balle à la tête. Il termine enfin cette glorieuse guerre en 1678 par le combat de Minden.

Guerre des Réunions

Après quelques années de repos passées en Lorraine, le régiment de Vaubecourt qui était en 1683 en garnison à Saarbruck, fait partie au mois de juillet du camp de Waudrevange et se rend en 1684 au siège de Luxembourg dans le cadre de la guerre des Réunions. Chargé le de l'attaque du centre contre l'ouvrage à cornes, il exécute sa mission avec un ensemble et une vigueur admirables, et enlève, l'épée à la main, plusieurs ouvrages, entre autres la contregarde du bastion de Barlemont.

Guerre de la Ligue d'Augsbourg

En 1688, au début de la guerre de la Ligue d'Augsbourg, le régiment quitte sa garnison de Lille pour se rendre devant Philisbourg. Le colonel du régiment de Vaubecourt, Louis Claude de Nettancourt-Haussonville, y reçoit encore un coup de mousquet à la tête.

L'année suivante, le régiment se trouve à la bataille de Walcourt, où son colonel, Louis Claude de Nettancourt-Haussonville, est encore blessé à la tête d'un coup de mousquet. Il contribue ensuite à la prise de Mannheim et de Frankenthal, et enfin à la célèbre défense de Mayence. Cette même année, comme la plupart des vieux régiments, il était représenté à l'armée de Catalogne par un bataillon de nouvelle levée et qui portait son nom.

En 1690, il combat à Fleurus.

En 1691, il fait le siège de Mons et prend part au bombardement de Liège

Glorieuse Révolution - Rébellions jacobites

L'année suivante, le régiment de Vaubecourt se rend à l'armée que le maréchal de Bellefonds assemblait sur les côtes de Normandie, dans le cadre de la glorieuse Révolution et des rébellions jacobites et qui devait tenter un débarquement en Irlande, en faveur de Jacques II. Cette expédition ayant manqué par suite de la prise de Limerick, le régiment fut envoyé dans le Dauphiné, et de là, en Piémont, à l'armée de Catinat.

Guerre de la Ligue d'Augsbourg

Il y débuta, en 1693, par la Bataille de Marsaglia, où ses deux bataillons formaient l'extrême gauche de la première ligne. Placé dans des broussailles, en avant de la cavalerie, il eut d'abord quelque désavantage, mais il se releva et soutint l'honneur de son drapeau.

Passé en Catalogne en 1694, il se trouve à la bataille du Ter et aux sièges de Palamos, de Gérone, d'Ostalrich et de Castelfollit. Jeté dans Palamos à la fin de la campagne, il contribua à la défense de cette place en 1695.

Régiment de Nettancourt (1695-1704)

Guerre de la Ligue d'Augsbourg

Cette même année et il retourna en Piémont, sous le nom de régiment de Nettancourt, pour l'ouverture des hostilités, en 1696. La seule opération importante de cette année, 1696, fut le siège de Valencia , où il fit de grandes pertes en repoussant une sortie le . Après la levée du siège de Valenza, il revint en France, et fit la campagne de 1697 à l'armée de la Moselle, qui n'entreprit rien.

Guerre de succession d'Espagne

A l'ouverture de la guerre de succession d'Espagne, le régiment de Nettancourt se rendit à Landau, où il fut investi, en avril 1702, par le roi des Romains Joseph Ier. La tranchée ne fut ouverte qu'au mois de juin. Le commandant avait mis tous ses soins à bien défendre les approches. Il avait jeté dans l'église et le cimetière de Keicheim , petit village à un tiers de lieue de Landau, trente hommes du régiment, qui y fit pendant trois jours une sublime défense. Dans la distribution des différents postes de la ville, le 1er bataillon fut chargé de la défense du chemin couvert, et le 2e de celle de l'ouvrage à couronne. Ils s'acquittèrent tous les deux, avec une grande distinction, de la mission qui leur avait été confiée, en repoussant les attaques et renversant plusieurs fois les ouvrages de l'ennemi. Le , un grenadier osa, à la faveur du feu que faisait la lunette de la porte de France, aller seul enlever des grenades que les assiégeants avaient déposées au bord du fossé. Malgré la bravoure de la garnison, Landau fut obligé de se rendre après un siège de cinq mois. Ses défenseurs, réduits de 3 500 à 500 hommes, obtinrent une capitulation digne d'une si belle défense. Leurs glorieux débris furent envoyés à Strasbourg sans condition. Le marquis de Nettancourt, Louis-Claude qui avait été fait prisonnier par les Impériaux, en cherchant à rejoindre son régiment dans Landau, fut mis en liberté, sans rançon, par le roi des Romains Joseph Ier, en considération des services que le corps avait rendus à l'empereur Léopold à la bataille de Saint-Gothard.

En 1703, le régiment de Nettancourt, promptement rétabli, servit, sous les ordres du maréchal de Villars, au siège de Kelh, au passage des fameux défilés du Hornberg et au combat de Munderkirchen. Arrivé en Bavière, il se trouva à la première bataille d'Höchstädt et à la prise d'Ulm et d'Augsbourg.

En 1704, Villars avait été remplacé par Marchin et Tallard. L'armée ne tarda pas à s'en apercevoir.Le régiment de Nettancourt, après avoir hiverné à Donauwerth, y était encore au 1er juillet, quand les Autrichiens marchèrent contre le maréchal d'Arco, campé, avec 7 000 Bavarois, sur le Schellenberg (de), à peu de distance de Donauwerth. Le régiment accourut, le , avec quelques autres à leur aide, et fit avec eux la plus opiniâtre résistance. Leurs retranchements furent attaqués trois fois inutilement. Enfin, après trois heures de combat, les lignes furent forcées ; les Bavarois firent péniblement leur retraite, et le régiment rentra dans Donauwerth, après avoir perdu trente-six officiers tués ou blessés et des soldats en proportion. Le colonel marquis de Nettancourt, qui avait acheté le régiment 70 000 livres, en 1695, et qui s'était ruiné pour le rétablir l'année précédente, y fut mortellement blessé. Il mourut, le , à Augsbourg. Il fut remplacé par Adrian de Silly, comte de Mailly-La-Houssaye dont le régiment prit le nom.

Régiment de Mailly (1704-1708)

Guerre de succession d'Espagne

Hors d'état de tenir la campagne de 1704, le corps fut jeté dans Augsbourg, et après la fatale journée d'Höchstädt, il rallia les débris de l'armée et repassa le Rhin.

Il s'établit à Huningue, et y demeura pendant toute l'année 1705.

Au mois de mars 1706 il se rendit, avec M. de Legall, à l'armée de Catalogne, et prit part au siège de Barcelone. Dans un de ses jours de garde, il repoussa vigoureusement une sortie.

En 1707, il était à la bataille d'Almansa, où ses deux bataillons formaient l'extrême gauche de la première ligne d'infanterie. Ils pénétrèrent jusqu'à la deuxième ligne de la droite ennemie, et contribuèrent beaucoup à la victoire, en enfonçant à la baïonnette un corps de 3 500 hommes qu'ils poursuivirent jusque dans les montagnes. Le régiment de Mailly servit encore, cette année, au siège de Lérida, et après la prise de cette ville, au mois de novembre, il retourna dans le royaume de Valence, et contribua, le , à la prise de Morella.

Régiment de Bueil-Racan (1708-1712)

Guerre de succession d'Espagne

En 1708, devenu régiment de Bueil-Racan, il prend part au siège de Tortose et à la prise de Dénia[22]. La prise de Pons, celle d'Aulot et le passage de vive force du pont de Montanana furent encore des journées de gloire pour le régiment.

L'année suivante, il continua de servir en Espagne, et se trouva à la prise du château d'Alicante.

En 1710, il passa à l'armée de Flandre. Il fut de la belle défense d'Aire avec le marquis de Guébriant. Pendant ce siège de cinquante-huit jours, il fit un grand nombre de sorties heureuses. Les compagnies de grenadiers surtout y firent un mal énorme à l'ennemi, et furent renouvelées jusqu'à quatre fois.
Le colonel Pierre Antoine comte de Bueil-Racan, qui avait donné de grandes marques de talents et de bravoure fut fait maréchal de camp : il conserva cependant encore pendant quelque temps la possession du régiment.

En 1711, l'armée de Flandre étant réduite à la défensive, le régiment de Bueil garda la place de Saint-Omer jusqu'au . Il partit alors pour aller renforcer l'armée d'Alsace.

Guerre de succession d'Espagne

Revenu en Flandre dans le temps où le maréchal de Villars ressaisissait enfin la victoire à Denain, le régiment, devenu Régiment La Brosse, servit aux sièges de Douai, du Quesnoy et de Bouchain. Les grenadiers se couvrirent de gloire à l'attaque du chemin couvert de Douai. La place capitula le sous les drapeaux de La Brosse, qui occupa immédiatement la porte Morel.

Cette frontière étant désormais protégée, le régiment retourne en Alsace en 1713 et arrive devant Landau. Il contribue le à emporter une place d'armes et le 18, les grenadiers font des merveilles à l'attaque des contre-gardes. Enfin le régiment a la satisfaction de voir capituler sous ses drapeaux cette place qu'il avait si vaillamment défendue en 1702. Il termina cette campagne et la guerre par le siège de Fribourg, où le marquis de La Brosse, François Henri de Tiercelin, mourut de maladie.

Régiment de Boufflers (1713-1718)

Guerre de succession d'Espagne

Il devint alors la propriété du marquis de Boufflers-Rémiancourt et, après le traité de Rastatt, il fut envoyé à Lyon où ses cadres furent remplis en 1714 par l'incorporation des régiments de Choiseul-Beaupré le , de La Raimbaudière le 21 du même mois, de Barbançon le , de Sennectère et d'Entragues le .

Période de paix

Il parcourut ensuite les garnisons de Berghes, d'Arras et de Dunkerque.

Régiment de Pons (1718-1735)

Période de paix

Appartenant alors au prince de Pons de la maison de Lorraine, fils du précédent colonel, le régiment de Pons travailla à la construction de l'écluse et aux réparations du Fort-Mardyck pendant les années 1721 et 1722.

En 1723, il était employé aux travaux du canal de Briare, et il se trouvait en 1725 à Strasbourg lors du mariage du roi de France avec la fille de Stanislas Leczinski en raison de son instruction et sa belle tenue.

Pendant les années suivantes, il occupa successivement les garnisons de Valence et Romans, Montauban et Moissac, Blaye et Bordeaux, Vienne et Romans.

En 1731, il travailla aux fortifications de Thionville, et il faisait partie du camp de la Moselle quand la guerre éclata.

Guerre de Succession de Pologne

Le régiment de Pons servit en 1733 au siège de Kehl et se fit remarquer dans la deuxième garde qu'il y monta. La sape se trouvait enfilée par un chantier de bois qui était sur le flanc de l'ouvrage à cornes du côté du Rhin. Les grenadiers en chassèrent les tirailleurs allemands qui, en se retirant, y mirent le feu. Après la prise de Kehl, le régiment fit partie des dix bataillons chargés d'occuper l'île du Marquisat[23]. Il eut à la fin de la campagne ses quartiers à Colmar où il forma un 3e bataillon.

L'année suivante il se trouva à l'attaque des lignes d'Ettlingen et au siège de Philippsbourg.

En 1735 il était au combat de Klausen.

Régiment de Marsan (1735-1743)

Période de paix

Pendant les six années de paix qui suivirent, le régiment, devenu régiment de Marsan, tint successivement garnison à Douai, Bergues, Arras et Lille.

Guerre de Succession d'Autriche

Dans le cadre de la guerre de Succession d'Autriche il quitta cette dernière place en 1741 pour se rendre à l'armée de la Meuse sous le maréchal de Maillebois, et passa l'hiver en Westphalie, les deux premiers bataillons à Kampen et le 3e à Kaldkirchen.

Pendant les premiers mois de la campagne de 1742, il demeura au camp de Juliers, d'où il partit au mois de juin pour se rendre sur les frontières de la Bohême. Il fut bientôt détaché, sous les ordres du prince de Conti, pour aller au secours de Braunau en Bavière. Le , le prince et plusieurs officiers généraux étaient sur les bords de l'Isar, observant si les ennemis réparaient un pont que les Français avaient brûlé la veille, quand un détachement autrichien, franchissant la rivière un peu plus haut, trouva moyen, à la faveur des broussailles, d'approcher de très-près la troupe dorée. C'en était fait d'elle sans l'arrivée d'une patrouille du régiment de Marsan qui donna l'éveil. Le régiment passa cet hiver à Dingolfingen.

Au mois de mars 1743, les généraux reconnaissant la faiblesse de ce poste, décidèrent de ne laisser dans la ville que des détachements, afin de ne point compromettre des corps entiers et des drapeaux. En effet, le , Dingolfingen fut attaqué par des forces considérables, mais cette ville fut sauvée par le courage et la présence d'esprit du sergent de grenadiers qui fit jeter dans la rivière une partie du tablier du pont. L'ouvrage qui était en tête de ce pont avait été défendu avec un rare acharnement par les piquets du régiment. Le régiment de Marsan demeura jusqu'au campé vis-à-vis de Dingolfingen, mais l'armée française ayant été obligée de battre en retraite devant le prince Charles, il se retira au camp sous Ratisbonne. Au mois d'août, il rétrograda jusqu'au Rhin, fut d'abord cantonné à Rheinau et Diebolsheim, prit part au fameux combat de Rheinweiler, occupa Strasbourg et Lauterbourg et eut enfin ses quartiers d'hiver à Sarrelouis, où il fut rejoint par un détachement de 86 hommes qui avaient contribué à la défense d'Ingolstadt.

Régiment de Bouzols (1743-1745)

Guerre de Succession d'Autriche

Il avait été donné dans le courant de cette année au marquis de Bouzols qui lui avait donné son nom.

Le , le régiment se trouve à la reprise des lignes de la Lauter et de Wissembourg. Une vingtaine de grenadiers s'aidant de leurs baïonnettes, grimpent au mur, se précipitent dans la place et en ouvrent les portes à leurs camarades. L'attaque des retranchements de Suffelsheim, le combat d'Augenheim et le siège de Fribourg furent encore des occasions de gloire pour le corps qui permit au régiment de s'établir dans le chemin couvert. Il passa le quartier d'hiver à Aschaffenburg.

Au mois de mars 1745, le régiment de Bouzols contribue à la prise du château de Kronembourg et se rend au mois de juin en Flandre, où il est employé aux sièges d'Audenarde, de Termonde et d'Ath. Termonde capitula sous ses drapeaux. On le jeta ensuite dans Beaumont et Philippeville, les alliés semblant vouloir faire une pointe de ce côté.

Régiment de Mailly (1745-1758)

Guerre de Succession d'Autriche

Le régiment, donné à la fin de cette année, comme une espèce de compensation, au mari de la sensible marquise de Mailly, après avoir passé l'hiver à Longwy et Sedan, se rendit en 1746 au siège de Mons, où il s'empara avec trente hommes d'une redoute défendue par cinquante. Il participa au siège de Saint-Ghislain, aux prises de Charleroi et de Namur, le régiment de Mailly combattit à Rocoux dans la division du marquis de Clermont-Gallerande. Cette division eut ordre d'attaquer le village de Lier, mais elle fit d'abord un faux mouvement et resta longtemps exposée aux feux de l'ennemi. Cependant elle se rallie, attaque le centre et la gauche du village de Varoux, et tous les régiments renversent les bataillons hessois et hanovriens, et restent maîtres du village. Le régiment de Mailly y prit un bataillon hessois, un drapeau, une cornette anglaise et deux pièces de canon ; mais de si beaux trophées furent chèrement payés : vingt officiers et 400 hommes restèrent sur le champ de bataille. À la fin de cette année, le régiment de Mailly se rendit en Provence, que l'armée autrichienne menaçait sérieusement. Il y fit la campagne d'hiver, après laquelle il entra à Vienne, où il leva un 4e bataillon.

Le , le régiment combattit au col de l'Assiette. Il y attaqua quatre fois les retranchements des ennemis, et paya la folie des généraux par la perte de quinze officiers et de 450 soldats tués ou blessés, le colonel Louis marquis de Mailly étant parmi les blessés.

Période de paix

Après le traité d'Aix-la-Chapelle qui met fin à la guerre en 1748, il fut mis en garnison à Embrun et Mont-Dauphin, d'où il passa à Valence et Montélimar, puis à Perpignan, Collioure, Montlouis et Villefranche. Il occupa ensuite Montpellier et diverses places des Cévennes. Il se rendit plus tard à Bayonne, Saint-Jean-Pied-de-Port et Navarrenx, et enfin à Aire-sur-l'Adour.

Guerre de Sept Ans

En 1756, quand la guerre recommença sur mer avec les Anglais, il fit partie des troupes campées sous Le Havre, et, à l'arrière-saison, il fut établi dans les villes de Beauvais, Noyon, Soissons et Senlis.

En 1757 il était à Cambrai, quand il reçut l'ordre de rejoindre l'armée que le maréchal d'Estrées assemblait sur le Bas-Rhin. Il se trouva bientôt après à la bataille d'Haastembeck, où il éprouva une perte de 150 hommes. Au mois d'octobre, il passa à l'armée de Saxe, commandée par le prince de Soubise Charles et arriva justement pour prendre sa part du désastre de Rossbach. Il occupait dans cette funeste journée la droite de la seconde ligne d'infanterie derrière le régiment de Piémont, et éprouva le même sort que ce vieux corps. Il perdit 40 officiers et 700 soldats tués, blessés ou prisonniers, quoiqu'il eût laissé près des deux tiers de son effectif dans les places et les hôpitaux du Hanovre et de la Basse-Saxe. Après la déroute de Rossbach, le régiment fut envoyé à Hanovre.

Régiment de Talaru (1758-1761)

Guerre de Sept Ans

Devenu régiment de Talaru, il quitta Hanovre en janvier 1758 pour aller à Hildesheim et ensuite à Paderborn. Il était au mois de mars à Wesel, et rentra peu après en France. Il fut employé jusqu'en 1760 à la défense des côtes de Bretagne, et avait ses quartiers principaux à Brest.

En 1759, il repoussa un débarquement des Anglais dans la baie de Cancale, et essuya une très-forte canonnade de la flotte de l'amiral Harvey, qui voulait enlever quatorze frégates réfugiées dans le port du Conquet. Peu de temps après, un détachement de 200 hommes, embarqué sur la flotte du maréchal de Conflans, se trouva au combat naval des Cardinaux.

En 1761, le régiment partit de Saint-Omer, où il avait passé la mauvaise saison, pour rejoindre l'armée du Bas-Rhin. Il campa d'abord sous Wesel, prit part, le , à l'attaque de Luynen, et se trouva aux combats des 15 et , près de Villinghausen. Il quitta peu après l'armée du prince de Soubise et joignit celle du maréchal de Broglie. Arrivé au camp de Grebenstein, il fut chargé, en septembre, d'occuper la forêt de Sababurg pour couvrir la droite de l'armée. Il y fut attaqué de front par 1 600 hommes, pendant qu'une colonne de 15 000 alliés cherchait à filer sur ses derrières. Dans cette position critique, il exécuta une marche de quatre lieues sans se laisser entamer, et donna, par cette belle manœuvre, le temps au comte de Stainville de se retirer au camp retranché de Cassel.

Régiment de Chatellux (1761-1762)

Guerre de Sept Ans

Il fit, Sous le nom régiment de Chatellux, il fit la campagne de 1762 à la même armée, sans prendre part à aucune opération importante, et il rentra en France en mars 1763 après le traité de Paris.

Régiment de Guyenne (1762-1791)

Période de paix

Lors de la réorganisation des corps d'infanterie français de 1762, le régiment de Chastellux conserve ses quatre bataillons et prend le nom de régiment de Guyenne, cessant d'être régiment de gentilshommes et prenant le titre de la province de Guyenne, qui avait été porté jusque-là par un régiment créé sous Louis XIV, et réformé cette année.

Placé d'abord à Landau, le régiment de Guyenne se rendit à Sarrelouis en octobre 1765.

En 1767, il fit partie du camp de Compiègne, après lequel il retourna à Sarrelouis.

On le trouve, en 1769, occupé aux travaux de Saint-Omer.

En 1771, il est envoyé en Bretagne pour en imposer au parlement de cette province en lutte avec le chancelier Maupeou, et après quelques courses, il s'établit à Brest au mois de mai.

Il vint à Lille en octobre 1773 et, en septembre 1775, ses trois premiers bataillons se rendent à Givet, pendant que le 4e va s'embarquer à Nantes pour la Martinique.

L'ordonnance du 25 mars 1776 le partagea en deux régiments :

  • les 1er et 3e bataillon formèrent le régiment de Guyenne, dont l'uniforme eut le collet, les revers et les parements rouge piqué de blanc avec les boutons jaunes. L'ordonnance du fixa le régiment de Guyenne au 21e rang dans l'infanterie.
  • les 2e et 4e bataillon composèrent le régiment de Viennois dont l'uniforme eut le collet vert et les boutons blancs. Ses drapeaux reproduisirent les couleurs de ceux de Guyenne, mais chaque carré fut partagé en deux triangles de couleur différente. L'ordonnance du fixa le régiment de Viennois au 22e rang dans l'infanterie.

Le régiment de Guyenne quitta Givet cette même année 1776, et se rendit au mois de novembre à Aix et à Marseille.

Au mois d'août 1777, il alla s'embarquer à Toulon pour passer en Corse.

Il était de retour à Toulon le , et demeura dans cette ville jusqu'en octobre 1781, qu'il se rendit à Antibes et Monaco.

Il fut ensuite à Saint-Hippolyte en décembre 1783, à Nîmes en octobre 1785, et se trouvait encore dans cette dernière ville quand la révolution éclata.

Révolution française

Le régiment en accepta avec enthousiasme les principes de la révolution, mais il n'en fut pas de même d'une partie de la population de Nîmes. Dans les premiers mois de 1790, une légion de la garde nationale, exclusivement composée des partisans secrets de la monarchie absolue, et qui s'était donné le nom de Légion de la Croix, enhardie par des émissaires de l'émigration qui annonçaient la chute prochaine de l'Assemblée nationale, leva le masque et arbora à ses chapeaux la cocarde blanche. Le , un sergent du régiment de Guyenne, rencontrant sur le Cours un garde national qui promenait une large cocarde de cette couleur, l'invita à la quitter, lui faisant remarquer qu'une semblable affectation pouvait être cause de grands malheurs. Le garde national lui ayant répondu d'une manière peu convenable, le sergent arrache la cocarde et la foule aux pieds. Cette scène attire la foule, les deux partis s'insultent et bientôt en viennent aux mains. Les soldats de Guyenne, soutenus par une partie de la population, ont le dessus et rentrent dans leurs casernes où ils demeurent consignés. Les rapports et les réclamations arrivent bientôt à l'Assemblée nationale. On était à la veille des assemblées primaires. Les députés ne voulant pas abandonner à elle-même une ville où le parti rétrograde se montrait si audacieux, firent supplier le roi de ne pas éloigner le régiment de Nîmes. Les provocations recommencèrent effectivement le et les autorités se virent dans la triste nécessité de publier la loi martiale. Les sommations faites, Guyenne dispersa les perturbateurs, mais le 15 une bande d'enragés, embusqués dans une tour, fit feu sur le régiment dont l'indignation ne put être retenue. La tour fut forcée et un grand nombre de rebelles furent tués les armes à la main. Le reste se réfugia dans le couvent des Capucins qui soutint le 16 un véritable siège. Suivant la coutume de ce malheureux temps, le régiment fut dénoncé à la tribune nationale, mais celle-ci sut discerner la vérité. Le , on lut à l'Assemblée une adresse et un mémoire de Guyenne, dans lequel le régiment rendait compte de sa conduite. L'impression de ces deux pièces fut votée, et le président fut chargé d'écrire au corps pour lui témoigner la satisfaction des représentants.
Après ces affaires, Guyenne se signala par un acte d'humanité qui lui fait le plus grand honneur. Les gardes nationales du département du Gard, pour lui témoigner leur reconnaissance, lui avaient fait don de deux barriques d'eau-de-vie. Les soldats de Guyenne les firent à l'instant porter au club des Amis de la Constitution de Nîmes, pour être vendues et l'argent distribué aux malheureux sans distinction de parti, qui avaient souffert dans les journées des 13, 14, 15 et , et ils ajoutèrent à ce don une somme de 600 livres prélevée sur leur solde. Vers la fin de 1790, les contre-révolutionnaires de Nîmes parvinrent enfin à leur but, c'est-à-dire à compromettre Guyenne avec la masse des habitants de la ville. Tout à coup au mois de septembre, une sourde rumeur circule : les protestants, disait-on, massacrent les catholiques. Des hommes déguisés en gardes nationaux insultent les sentinelles du régiment. Une d'entre elles est même tuée et trois autres blessées. Les femmes, poussées par de mauvais prêtres, injurient les soldats dans les rues. Bientôt le régiment n'y put plus tenir et le ministre accueillit avec empressement la demande qu'il fit de changer de garnison. En octobre il est envoyé à Trévoux.

21e régiment d'infanterie de ligne ci-devant Guyenne (1791-1794)

L'ordonnance du 1er janvier 1791 fait disparaître les diverses dénominations, et les corps d'infanterie ne sont désormais plus désignés que par le numéro du rang qu'ils occupaient entre eux. Ainsi, 101 régiments sont renommés et le régiment de Guyenne devient le 21e régiment d'infanterie de ligne. Les régiments sont toutefois largement désignés avec le terme ci-devant, comme 21e régiment d'infanterie ci-devant Guyenne.

Révolution française

En 1791, le régiment est distribué dans différentes villes du département de l'Ain, à Bourg, Montluel, Trévoux et Pierre-Châtel, et au mois de juillet il occupe Lyon et Villefranche.

En il quitte Villefranche pour se rendre à Besançon.

Guerre de la Première Coalition

Lorsque la guerre fut déclarée, il part pour la frontière du Rhin. Son 1er bataillon fit partie de l'armée active, et le 2e bataillon fut mis en garnison à Porrentruy que l'armée Révolutionnaire française venait d'occuper.

Au commencement de 1793, les deux bataillons entrèrent dans Landau. Le régiment de Guyenne était la seule troupe de ligne de la garnison, et fut l'âme de la belle défense qu'y fit le général Gilot pendant toute l'année 1793. Le , deux compagnies postées à Herst furent surprises et égorgées par les Prussiens. Le , pendant que Custine combat les Autrichiens à Rixheim, le régiment de Guyenne fait une sortie et contient le corps prussien qui était à Germersheim. Au mois de juillet, le régiment fit une grande sortie et amusa les Prussiens, pendant que le général Beauharnais chassait les Autrichiens de Frankweiler et d'Albersweiler. Le régiment de Guyenne appuya constamment par ses sorties les opérations des armées du Rhin et de la Moselle, jusqu'au moment où la reprise des lignes de Wissembourg contraignit les alliés à lever le blocus de Landau. La Convention nationale décréta que la garnison avait bien mérité de la patrie, et lui accorda deux journées de solde de gratification. Mais les soldats du 21e régiment ci-devant Guyenne en firent don à l’État pour les frais de la guerre.
Voici l'éloge qui fut fait de la garnison de Landau au sein de la Convention :

« La garnison de Landau, enclavée dans le pays ennemi, abandonnée presque à elle-même depuis plus de quatre mois, ignorant ce que la valeur française méditait pour sa délivrance, repoussant les insinuations perfides, les sollicitations corruptrices, ne répondant aux lettres, tour à tour astucieuses et menaçantes des généraux ennemis qu'avec fierté et ironie, bravant 25 000 bombes jetées dans la place, ne vivant pendant six semaines que de chevaux et de chats, mangeant du pain de seigle et de pois, (le pain de munition s'y vendait jusqu'à 14 livres, la livre de sucre 80 livres, une oie 100 livres); voilà le spectacle qu'elle a donné à ses ennemis et les maux qu'elle a soufferts pour la patrie. »

En 1794, le 21e régiment ci-devant Guyenne servit de noyau à deux demi-brigades de bataille :

Ainsi disparaît pour toujours le 21e régiment d'infanterie ci-devant Guyenne, partageant le sort de tous ces vieux régiments qui depuis deux siècles avaient défendu si intrépidement la patrie contre toutes les coalitions.

Bibliographie

Notes et références

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  1. Histoire de l'ancienne infanterie française T4 par Louis Susane
  2. Jean de Nettancourt V obtint une commission de capitaine en 1586. En 1594 il était alors baron de Vaubecourt et capitaine de cavalerie à Sainte-Menehould
  3. Le grand dictionnaire historique, Volume 4, page 414 et suivante
  4. François-Alexandre Aubert de la Chesnaye des Bois : Dictionnaire de la noblesse Tome V page 304
  5. Marié le 22 mai 1653, Saint-Nicolas-des-Champs, Paris (75), avec Marie Angélique Chevalier du Coudray. 1 enfant : Camille de Crémeaux d'Entragues, comte de Saint Trivier †1679
  6. Anselme de Sainte-Marie : Histoire généalogique et chronologique de la maison royale de France Tome 8, page 660
  7. Pierre Antoine comte de Bueil-Racan
  8. François-Alexandre Aubert de la Chesnaye des Bois : Dictionnaire de la noblesse, contenant les généalogies, l'histoire...page 405
  9. Le marquis de Boufflers était brigadier du . Il fut fait maréchal de camp le , et lieutenant-général le .
  10. Le prince de Pons, devint brigadier le , maréchal de camp le , et lieutenant-général le . Il céda le régiment à son fils le prince de Marsan, entré au corps comme enseigne deux ans auparavant.
  11. Mémoires du maréchal de Bassompière
  12. Un Régiment valaisan au service de France dans la Campagne de Valteline de 1624-1627
  13. Mémoires et lettres sur la guerre de la Valteline. Tome 2
  14. Histoire de France Tome 13 page 436 et suivantes
  15. Gravure du combat du pont de Carignan le 6 août 1630 par Charles Gavard
  16. Claude de Hautefort de Lestrange, vicomte de Lestrange, de Cheylane et de Privas, baron de Boulogne, gouverneur du Puy en 1621. Fils de Claude de Hautefort de Lestrange, seigneur du Teil, vicomte de Cheylard, baron de Boulogne et de Marie de Lestrange, nait en 1580 à Saint-Michel-de-Boulogne et se marie le 20 mars 1620 avec Paule de Chambaud, dame de Privas, vicomtesse de Privas. Il est exécuté le à Pont-Saint-Esprit
  17. Augustin Calmet : Histoire de Lorraine volume 6 pages 180-181
  18. BATAILLE DE LLORENS ESPAGNE 1645 GRAVURE
  19. De Chevigny : La science des personnes de la cour, de l'épée et de la robe, Tome3, page 20
  20. Mémoires des deux dernières campagnes de Monsieur de Turenne en Allemagne
  21. Langendentzlingen écrit ensuite Langen-Dentzlingen et devenu Denzlingen
  22. Denia. Avec les attaques commencées la nuit du 7 au 8 de novembre et Rendu le 17e de mesme mois 1708.
  23. Plan du siège du fort de Kehl, pris par les François le 28 octobre 1733
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