Renault Trucks

Renault Trucks est une société française qui développe, assemble et vend des véhicules industriels et utilitaires. Elle appartient au groupe suédois AB Volvo depuis 2001. Renault Trucks constitue la deuxième entreprise en taille du groupe Volvo dont la dynamique de l’activité poids lourds repose sur le développement spécifique de cinq marques de référence sur le marché mondial : Renault Trucks, Volvo Trucks, Mack Trucks (pour le marché nord-américain), Eicher et DongFeng.

Pour les articles homonymes, voir Renault (homonymie).

Renault Trucks

Logo Renault Trucks

Renault Magnum de 2010

Ancien nom Renault Véhicules Industriels
Création
Dates clés 1955 : intégration de Saviem
1978 : fusion des marques Berliet et Saviem
1980 : création de Renault Véhicules Industriels
2002 : intégration dans le groupe Volvo et transformation en Renault Trucks[1]
2012 : retrait de Renault du capital
Fondateurs Marius Berliet (1866-1949)

Louis Renault (1877-1944)

Forme juridique Société par actions simplifiée
Siège social Saint-Priest[2]
 France
Direction Bruno Blin[3]
Activité Construction automobile
Produits Camion
Société mère AB Volvo
Filiales Arquus
Effectif 7 400 en 2020
SIREN 954506077[4]
Site web www.renault-trucks.com

Société précédente Berliet, Saviem
Publicité Renault de 1928.

Historique

Origine

Marius Berliet conçoit son premier moteur en 1894, s'installe comme constructeur automobile en 1899 et produit ses premiers camions en 1907 et 1909.

Louis Renault fabrique ses premiers camions, autocars et autobus en 1906[5].

Lancement

Le premier camion possède un moteur bicylindre d'1,9 litre (10 CV) et un poids total autorisé en charge d'une tonne (PTAC)[6].

En 1909, un modèle à quatre cylindres de trois tonnes de PTC est lancé. Il s'ajoute à un camion de cinq tonnes de PTC équipé de quatre cylindres de 6,1 litres[6]. La transmission se fait par chaîne et la boîte de vitesses a quatre rapports.

En 1910, l'entreprise produit son premier camion à cabine avancée avec un moteur à essence de quatre cylindres, d'une charge utile de trois tonnes[6].

En 1914, 6 000 camions sont produits[7].

Lors de la Première Guerre mondiale, la production chez Renault se concentre sur l'équipement militaire pour l'armée française. Au total, 9 230 véhicules sont livrés durant le conflit.

En 1920, une nouvelle gamme de camion jusqu'à sept tonnes de charge utile est inaugurée. Selon les habitudes de la marque, le radiateur est monté sur le tablier avant.

Camionnette Renault de 1926

En 1923, le type LH est le premier tracteur routier.

En 1925, la gamme se compose de camions de deux à sept tonnes, de camions à cabine avancée de quatre à dix tonnes, de camions bennes de un à dix tonnes, de camions de deux à cinq tonnes, de tracteurs pour semi-remorques de cinq à dix tonnes, d'omnibus de cinq à quarante places et de camions à six roues jusqu'à quatre tonnes[7].

En 1929, Renault introduit un nouveau moteur Diesel quatre cylindres à injection directe de 7,25 litres.

En 1931, un nouveau moteur Diesel de 10,5 litres à six cylindres et à injection directe est disponible.

Début 1932, apparition de la boîte de vitesses à cinq rapports sur le modèle VT.

La même année, le célèbre autobus parisien TN6 est lancé.

Pour les modèles 1933, le moteur avec soupapes en tête apparaît sur le modèle YF de moyen tonnage.

Période des autocars Renault-Scemia, produits de la coopération avec le carrossier de matériels pour les municipalités "Scemia".

En 1937, Renault abandonne le marché des véhicules d'incendie à Delahaye[8].

Pour 1941, le modèle AGK de cinq tonnes de PTC est lancé.

En 1945, Renault est nationalisé et devient la Régie Nationale des Usines Renault. Le modèle R208 succède à l'ABF de 1937 et à l'AGK.

L'après Seconde Guerre mondiale

En 1950, le modèle R4140 « fainéant » remplace le R208.

Fin 1955, Latil, Renault, Somua (Société d'outillage mécanique et d'usinage d'artillerie) et Floirat, fusionnent pour créer Saviem-LRS puis Saviem (Société Anonyme des Véhicules Industriels et Equipements Mécaniques), filiale de la Régie Renault.

En 1980, le nom Renault réapparaît. En effet, après le rachat de Berliet en 1975, Berliet et Saviem fusionnent en octobre 1978 pour créer l'unique constructeur français de poids-lourds "Renault Véhicules Industriels". Renault renomme tous les modèles le [9].

La gamme de moyens porteurs JK, anciennement Saviem, de six à 7,5 tonnes de charge utile possède un moteur quatre cylindres diesel de 3,59 litres et les camions de la gamme G, anciennement Berliet, sont équipés d'un moteur diesel six cylindres de 9,8 litres.

L'autobus PR180 articulé est lancé.

En 1982, lancement du camion tactique TRM 2000.

En 1983, "Renault Véhicules Industriels" rachète les camions Dodge en Grande-Bretagne et Barreirros-Dodge en Espagne. Apparition de l'autocar de grand tourisme FR1 qui devient Illiade en 1996.

En 1985, Yves Barrat devient  avec Noël Crozier  le premier champion d'Europe français de courses de camions avec la marque, en Classe C.

En 1986, les modèles S (ex-gamme J) deviennent S Midliner et la gamme Berliet GBH est renommée Renault CBH.

En 1988, premières livraisons de l'autobus R312 et premiers freins à disques sur le R420.

En 1990, échange d'actions entre "Renault Véhicules Industriels" et camions Volvo. Aux États-Unis, "Renault Véhicules Industriels" prend le contrôle de Mack Trucks à la suite d'une prise de participation en 1979.

La marque introduit l'AE qui est un camion pour les transports internationaux avec un moteur Mack à huit cylindres en V. L'AE est aussi distribué en Australie sous le nom de Mack, mais avec le moteur diesel Cummins Signature de 15 litres et de 565 chevaux.

En 1991, lancement de l'autocar mixte Tracer qui succède aux S45.

En 1992, la gamme G s'appelle Renault Manager ; la gamme R, Major ; et la gamme AE, Magnum. Renault Véhicules Industriels devient Renault V.I.

Au sommet de la gamme chantier, le Maxter G340 ti d'un poids de PTAC de vingt-six tonnes est équipé d'un moteur diesel six cylindres MIDR 06.20.45 de 9,8 litres et de 338 chevaux avec un turbocompresseur à air refroidi, d'une boîte de vitesses à neuf rapports et de freins à air comprimé avec ABS et ASR en option. En configuration 6x4 ou 8x4, les blocages de différentiel inter-roues et inter-ponts sont en série.

En 1993, au sommet de la gamme M, le M230 possède un moteur diesel six cylindres MIDR 06.02.26 avec un turbocompresseur à air refroidi de 6,18 litres et 226 chevaux, un empattement de 10,18 mètres et une suspension pneumatique. Il existe un porteur de 15,7 tonnes de PTAC et un tracteur de trente-cinq tonnes de PTRA.

En novembre, prise de participation dans les autocars tchèques Karosa.

En 1995, l'autobus Agora succède au R312.

À partir du G300 ti, la marque fournit un véhicule d'incendie modifié en configuration de 6x4 avec des roues pouvant aller sur des rails et voies de chemin de fer. Il est en service pour les interventions d'urgence dans le "Severn Rail Tunnel" près de Bristol[10].

En 1996, le Premium Route en juin et le Premium Distribution en décembre remplacent le Major et le Manager.

En 1997, coopération avec Sisu pour la fabrication et la distribution de tracteurs à usages sévères.

En juillet, le Kerax (gamme chantier) remplace le Maxter.

En 1998, Patrick Faure, fils d'Edgar Faure, devient PDG de Renault Truck; il le sera jusqu'en 2001.

En 1999, le Mascott remplace la gamme B. En octobre, lancement de l'autocar mixte Ares.

En association avec Fiat-Iveco, création d'Irisbus, regroupement des activités autocars-autobus de Renault V.I. et de la branche européenne Bus d'Iveco.

Début 2000, le camion de distribution urbaine Midlum (7,5 à 18 tonnes de PTAC) remplace le Midliner. La cabine est aussi montée sur le DAF LF.

Début 2001, Renault cède 100 % de Renault V.I. au groupe Volvo, camions ; engins de chantier ; moteurs marins et industriels et prend en échange une participation de 21,6 % du constructeur suédois, dont le français devient l'actionnaire principal et bloquant. Renault V.I. cède également à Fiat toute sa participation dans Irisbus. À partir d'octobre, les autobus et les autocars Renault portent la marque Irisbus.

Le [7], Renault V.I. prend la dénomination commerciale internationale Renault Trucks.

Lancement du camion tout chemin Premium Lander en 2003, du camion à capot Sherpa et du camion à cabine surbaissée Puncher en 2004. Le prototype Radiance est présenté, puis, en 2007, le camion compact Maxity est lancé.

Mi-2009, le tracteur Premium Route Optifuel est livré avec un moteur Euro V, une boîte robotisée Optidriver +, une formation à la conduite rationnelle et un logiciel Infomax pour recueillir et analyser les consommations[11].

Aujourd'hui

À l'automne 2010, le groupe automobile Renault annonce la vente de 14,9 % de son capital dans Volvo AB, conservant 6,8 % du capital et 17,5 % des droits de vote de Volvo AB.

Au printemps 2011, l'Access à cabine surbaissée fabriqué par "Dennis Eagle" remplace le Puncher. Au second semestre, le Maxity électrique est commercialisé et le Premium Distribution hybride diesel-électrique est éprouvé en conditions réelles d'exploitation.

Fin 2012, Renault annonce qu'il vend le reste de la part des actions qu'il détient dans Volvo AB[12].

En 2013, Renault Trucks renouvelle l'ensemble de sa ligne de produits et dévoile la gamme D (distribution), la gamme C (construction), la gamme K (construction lourde) et la gamme T (longue distance). Ces nouveaux modèles ont un design inédit et sont équipés d'un moteur Euro VI.

En 2018, Renault Trucks lance un véhicule 100 % électrique, le Renault Master Z.E., et annonce la commercialisation fin 2019 des Renault Trucks D Z.E. et Renault Trucks D Wide Z.E., soit une gamme complète de 3,1 à 26 tonnes[13]. Les premiers camions Renault électriques sortent de production en , après leur conception dans l'usine Renault Trucks de Blainville. Ils sont équipés de quatre batteries situées sur le côté du camion.

Organisation du groupe Renault Trucks

Répartition du capital

Déjà en 1990, les constructeurs Volvo et Renault ont tenté de fusionner mais trois ans plus tard, Volvo se retire du deal, refusant une fusion complète, automobiles et poids lourds, avec le groupe français.

En 1999, Volvo vend sa division automobiles déficitaire à l'américain Ford.

En avril 2000, Louis Schweitzer, PDG de Renault, annonce la cession de la division Renault Véhicules Industriels - R.V.I. à son concurrent suédois Volvo et en devient actionnaire minoritaire avec 21,7 % du capital[14].

Pour éviter toute confusion entre le groupe Renault automobiles et le constructeur de poids lourds, la Commission Européenne impose un changement d'appellation et, un peu sournoisement, en 2002, R.V.I. est renommé Renault Trucks... on change de nom mais on conserve le nom Renault.

À partir de 2010, Renault va progressivement revendre sa participation dans Volvo Trucks jusqu'à céder les derniers 6,5 % détenus dans le groupe suédois en 2012.

Depuis son intégration complète dans le groupe Volvo Trucks en 2012, Renault Trucks est devenu une simple filiale, dont le capital est entièrement détenu par le groupe suédois.

Implantations

Sites industriels français :

  • Vénissieux : assemblage des moteurs cinq, huit, et onze litres, emboutissage et magasin pièces de rechange ;
  • Saint-Priest : direction générale, directions commerciales, APV, 24/7, design et R&D, centre de formation, assemblage de ponts et d'essieux ;
  • Bourg-en-Bresse : assemblage des camions Renault Trucks T, K, C, activité CKD de ces véhicules, reconditionnement ;
  • Blainville : production des cabines de l'ensemble des gammes ; assemblage des camions de moyen tonnage Renault Trucks D et D Wide ; assemblage des camions électriques et au gaz. .

Activités et résultats

Identité visuelle

Le logo de 1959/1960 apparu sur l'Estafette était visible aussi sur certains camions de la Gamme SM.

Le losange Vasarely est apparu à l'hiver 1972/1973 à la suite d'un procès avec la société Kent qui accusa Renault de plagiat[15].

Le losange actuel existe depuis 1992 mais n'avait pas le lettrage Renault Trucks en dessous[16].

Les véhicules

Gamme actuelle

  • Véhicules de livraison :
  • Véhicules de distribution :
  • Véhicules longues distances :
  • Véhicules pour la construction :
  • Services liés au véhicules et à la fonction transport

Anciens modèles

Concept trucks

Notes et références

  1. http://www.renault-trucks.fr/histoire-kh2/
  2. « Mentions légales », sur renault-trucks.com (consulté le ).
  3. Alain-Gabriel Verdevoye, « Les usines des camions Renault Trucks souffrent fortement de la crise », (consulté le ).
  4. Système national d'identification et du répertoire des entreprises et de leurs établissements, (base de données)
  5. Renault magazine du centenaire, octobre 1998.
  6. Denis Miller, The illustrated encyclopedia of trucks and buses, Hamlyn Publishing Group Ltd.
  7. Patricia Kapferer et Tristan Gaston-Breton, Renault Trucks, une autre idée du camion, Le cherche midi éditeur.
  8. Jacques Dorizon, François Peigney et Jean-Pierre Dauliac, Delahaye. Le Grand Livre, éditions E.P.A.
  9. Nicolas Tellier, La fabuleuse aventure du S45, Massin éditeur.
  10. Neil Wallington, L'Encyclopédie mondiale des camions de pompier, éditions Manisse.
  11. L'Officiel des Transporteurs, no 2512-2513, 17 juillet 2009
  12. Le Figaro, 14 décembre 2012.
  13. « Renault n'aura plus son mot à dire sur l'avenir des poids-lourds Renault Trucks » (consulté le )
  14. L'Usine Nouvelle, « [Industry Story] La figure du père - Le mariage entre Renault et des Franco-Hongrois - Industry Story », (consulté le ).
  15. « Renault et ses emblèmes : l’épopée d’un logo mondialement célèbre », sur fr.renaultclassic.com (consulté le ).

Bibliographie

  • Patricia Kapferer et Tristan Gaston-Breton, Renault Trucks. Une autre idée du camion, le Cherche-Midi éditeur, 2005 (ISBN 2-74910-447-5)
  • L'atlas des camions français, éditions Atlas, 2007 (ISBN 978-2-7234-5924-2)
  • Peter J. Davies, L'Encyclopédie mondiale des camions, Genève, Manise, éditions Minerva, 2003 (ISBN 2-84198-214-9)

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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