Plate-forme de correspondance aéroportuaire
La plate-forme de correspondance aéroportuaire, ou hub, est l'aéroport choisi par une compagnie aérienne pour y faire transiter une partie notable de ses vols et y assurer des correspondances rapides et garanties.
Pour les articles homonymes, voir Hub et Plateforme.
La plupart des compagnies aériennes ont une base d'opération principale dans l'aéroport où se situe leurs installations de maintenance des avions. Cette base est souvent utilisée comme plaque tournante principale. Les compagnies aériennes à bas prix qui, pour la plupart, n'assurent pas le transfert des passagers et de leurs bagages entre deux vols n'en ont pas.
Définition
Le terme anglais hub recouvre deux concepts :
- administratif et technique : c'est l'aéroport où une compagnie concentre la plus grande partie de ses activités de gestion et où elle assure la maintenance de ses avions ;
- opérationnel et commercial, c'est l'aéroport de destination principal de ses vols et donc une plateforme de correspondance.
Pour les compagnies importantes les hubs, aussi bien administratifs, techniques ou commerciaux, peuvent être multiples. Ce sont souvent les aéroports où les compagnies qui ont fusionné pour former la compagnie actuelle ont été créées. Par exemple la compagnie Air France - KLM conserve encore deux centres principaux à Paris et à Amsterdam et la compagnie Delta qui a récemment fusionné avec Northwest conserve encore le hub de Minneapolis à l'origine de cette dernière.
Pour les compagnies moins importantes le hub unique est souvent la capitale ou la ville la plus importante du pays d'origine. Cet aéroport est la plate-forme de correspondance entre les vols nationaux et les vols internationaux.
Enfin les compagnies dites « à bas coûts » ont un hub administratif et technique. Cet aéroport reçoit aussi une grande partie des vols mais ces compagnies n'assurant pas les correspondances, il ne s'agit pas d'une plate-forme de correspondance…
Principes de fonctionnement (plan commercial)
Le trafic entre deux aéroports n'est pas toujours suffisant pour qu'une compagnie puisse assurer une liaison directe dans des conditions de rentabilité satisfaisantes.
Les compagnies nationales américaines ont développé, vers la fin des années 1980, un concept commercial, la plate-forme de correspondance qui offre aux passagers la possibilité de relier de nombreuses destinations entre elles en effectuant une correspondance.
Avantages pour le passager
- Multiplication des destinations desservies par une même compagnie à partir de son aéroport de départ.
- Enregistrement au départ sur l'ensemble des segments de son vol.
- Correspondance rapide (souvent inférieure à une heure). Toutefois, le passage par une plate-forme de correspondance rajoute au moins deux heures (correspondance + détour + atterrissage et décollage supplémentaire) sur le temps de voyage par rapport à un vol direct s'il existe.
- Correspondance garantie, dans une certaine mesure.
- Enregistrement unique, transfert et traçabilité des bagages.
- Les deux (ou plus) segments du vol sont assurés par des appareils de même type de confort.
Conséquences pour la compagnie aérienne
- L'offre de correspondance rapide l'oblige à adapter ses horaires et à faire atterrir et décoller ses vols par vagues. La plaque tournante peut être saturée pendant ces créneaux horaires.
- L'augmentation du nombre de passagers en correspondance l'oblige à adapter ses installations pour assurer le transit des passagers et des bagages entre deux avions.
- La garantie de correspondance peut l'obliger à retarder certains vols pour attendre les passagers d'un autre vol. Ceci entraîne une cascade de retards qui peut affecter une grande partie des opérations.
- Un système informatique performant doit être utilisé pour tracer chaque passager et chaque bagage afin d'optimiser la gestion des transits et des vols à partir ou à destination de la plate-forme de correspondance.
Le concept est particulièrement adapté au trafic et à la géographie des États-Unis. Des aéroports comme Chicago (central pour les liaisons entre les villes de Nouvelle-Angleterre et la Californie) ou Atlanta (central pour les liaisons entre la Floride et les villes du Nord) sont parmi les premiers pour le nombre de passagers car une partie significative représente ceux en transit sur des vols, respectivement, de United Airlines ou de Delta Air Lines.
La plupart des compagnies aériennes utilisent un aéroport comme base principale de leurs opérations. C'est l'endroit où se situent les installations techniques de maintenance des avions et souvent leur siège commercial. Ces bases principales sont aussi, naturellement, des lieux de correspondance mais si de nombreuses compagnies ont adopté le terme de hub il y en a relativement peu qui assurent la rapidité et la garantie des correspondances. La plupart des compagnies low cost n'assurent par exemple que des liaisons de point à point. Le transfert entre deux vols est la responsabilité du passager et en cas de retard le second segment est perdu. Ces compagnies n'ont pas, par définition, de plate-forme de correspondance.
Une extension du concept est utilisée par certaines compagnies aériennes pour répartir les passagers de leurs vols longs courriers vers des aéroports régionaux. Le plus souvent les vols locaux sont assurés par des compagnies avec lesquelles elles ont un accord commercial mais les avions utilisés ne sont pas du même type.
Les passagers préfèrent évidemment les vols directs. Le développement d'avions de relativement faible capacité mais répondant aux nouvelles normes d'environnement et adaptés aux conditions économiques actuelles modifie les règles de concurrence entre le concept du hub et les liaisons point à point. Les deux principes ne sont pas exclusifs l'un de l'autre. Pour bien se développer une plateforme de correspondance doit aussi attirer une importante clientèle locale: les expériences américaines de création d'un hub sur des aéroports isolés ont été des échecs[1].
Le temps minimum de correspondance (MCT : Minimum Connecting Time) est un paramètre très important: il permet de bien référencer les vols dans le système de réservation informatique[2].
Cas du fret
Le concept de hub existe aussi pour le fret et est en réalité plus ancien.
En France, la Postale de nuit a transporté le courrier de la province vers Paris puis, après répartition, de Paris vers la province pendant 55 ans, le service ayant pris fin en 2000. Le courrier était trié à bord des avions et les sacs postaux transférés de bord à bord à l'escale de Paris. Chaque nuit les avions étaient programmés pour se poser puis repartir de Paris à la même heure.
Aux États-Unis la compagnie Federal Express (devenue FedEx) a créé en 1973 un hub à Memphis où tous les colis sont acheminés avant d'être triés puis ré-expédiés vers leur destination.
Exemple du hub de Roissy-Charles-de-Gaulle 2
Air France a créé un hub à Roissy-Charles-de-Gaulle en . Les vols y sont planifiés en 6 plages de rendez-vous quotidiens[3].
Chaque plage de rendez-vous dure 2 h 30 min[4]:
- 0:00 arrivée du premier long courrier
- 0:15 arrivée du premier moyen-courrier
- 0:45 arrivée du dernier long courrier
- 1:00 arrivée du dernier moyen-courrier
- Début de la période pivot pour le transfert des bagages et des passagers: aucun mouvement d'avion pendant 30 minutes.
- 1:30 départ du premier moyen-courrier
- 1:45 départ du premier long courrier
- 2:15 départ du dernier moyen courrier
- 2:30 départ du dernier long courrier
Principales plates-formes de correspondances
Europe[5]
- Allemagne :
- Autriche :
- Belgique :
- Bruxelles : Aéroport de Bruxelles pour Brussels Airlines et TUI fly Belgium
- Charleroi : Aéroport de Charleroi-Brussels South pour Ryanair et Wizz Air
- Chypre :
- Croatie :
- Espagne :
- Finlande :
- France :
- Paris : Aéroport Paris-Charles-de-Gaulle pour Air France
- Paris : Aéroport de Paris-Orly pour Air France , Transavia et Corsair International
- Nice : Aéroport de Nice Côte d'Azur pour Air France
- Lyon : Aéroport de Lyon-Saint-Exupéry pour Air France, HOP! et Transavia
- Bordeaux : Aéroport de Bordeaux-Merignac pour Air France et Volotea
- Nantes : Aéroport de Nantes Atlantique pour Transavia
- Montpellier : Aéroport de Montpellier Méditerranée pour Transavia
- Strasbourg : Aéroport de Strasbourg-Entzheim pour Volotea
- Mulhouse : Aéroport de Bâle-Mulhouse pour Easyjet Switzerland (une partie de l'aéroport se trouve sur le côté Suisse d'où le nom Bâle-Mulhouse)
- Grèce :
- Irlande :
- Islande :
- Italie :
- Rome : Aéroport international Léonard-de-Vinci Rome Fiumicino pour Alitalia[6]
- Milan : Aéroport de Milan-Linate pour Alitalia pour les vols nationaux et européens
- Milan : Aéroport de Milan-Malpensa pour Alitalia pour les vols transcontinentaux
- Lettonie :
- Luxembourg :
- Malte :
- Pays-Bas :
- Amsterdam : Aéroport Schiphol pour KLM et Transavia
- Pologne :
- Portugal :
- République tchèque :
- Roumanie :
- Royaume-Uni :
- Russie :
- Slovénie :
- Suède :
- Suisse :
- Zurich : Aéroport international de Zurich pour Swiss
- Genève: Aéroport international de Genève pour Swiss et Easyjet Switzerland
- Bâle : Aéroport de Bâle-Mulhouse pour Easyjet Switzerland (une partie de l'aéroport se trouve sur le côté Suisse d'où le nom Bâle-Mulhouse)
- Serbie :
États-Unis
- Anchorage :
- Atlanta :
- Boston :
- Cincinnati :
- Charlotte :
- Chicago :
- Dallas :
- Denver :
- Détroit :
- Honolulu :
- Houston :
- Los Angeles :
- Minneapolis :
- New York :
- Orlando :
- Philadelphie :
- Salt Lake City :
- San Francisco :
- Seattle :
- Washington D.C. :
Amérique centrale et Amérique du Sud
Afrique
- Afrique du Sud :
- Algérie :
- Burundi :
- Cameroun :
- Côte d'Ivoire :
- Abidjan : Aéroport international Félix Houphouët-Boigny pour Air côte d'ivoire
- Djibouti :
- Égypte :
- Le Caire : Aéroport du Caire pour EgyptAir
- Éthiopie :
- Gabon :
- Libye :
- Madagascar :
- Mali :
- Maroc :
- Maurice :
- Tunisie :
Asie
- République populaire de Chine :
- Canton : Aéroport international de Guangzhou Baiyun pour China Southern Airlines
- Hong Kong : Aéroport international de Hong Kong pour Cathay Pacific
- Pékin : Aéroport international de Pékin pour Air China
- Shanghai : Aéroport international de Shanghai-Pudong pour China Eastern Airlines et Shanghai Airlines
- Corée du Sud :
- Séoul : Aéroport international d'Incheon pour Asiana et Korean Air :
- Corée du Nord :
- Inde :
- Indonésie :
- Japon :
- Osaka : aéroport Itami pour les lignes intérieures de la JAL ANA, aéroport Kansai pour les lignes internationales de la JAL ANA
- Tokyo : aéroport Haneda pour les lignes intérieures de la JAL, aéroport Narita pour les lignes internationales de la JAL
- Malaisie :
- Philippines :
- Singapour :
- Sri Lanka :
- Taïwan :
- Thaïlande :
- Viêt Nam :
Moyen-Orient
Océanie
Par compagnie
- Adria Airways :
- Aegean Airlines :
- Aer Lingus :
- Aeroflot :
- Aerolíneas Argentinas :
- AeroMexico :
- Aeropostal :
- Afriqiyah Airways :
- Air Algérie :
- Air Austral :
- Air Baltic :
- Air Burundi :
- Aircalin :
- Air Canada :
- Air Caraïbes :
- Air China :
- Air Europa :
- Air France :
- Air India :
- Air Ivoire :
- Air Koryo :
- Air New-Zealand :
- Air Malta :
- Air Mauritius :
- Air Serbia :
- Air Tahiti Nui :
- Alaska Airlines :
- Alitalia :
- ANA :
- American Airlines :
- Armavia :
- Asiana :
- Austrian Airlines :
- Avianca :
- British Airways :
- Brussels Airlines :
- Cameroon Airlines :
- Cathay Pacific :
- China Airlines :
- China Eastern Airlines :
- China Southern Airlines :
- Compagnie aérienne du Mali :
- Copa Airlines :
- Croatia Airlines :
- Czech Airlines :
- Cubana de Aviación SA :
- Aéroport international José-Martí de La Havane, Cuba
- Cyprus Airways :
- Daallo Airlines :
- Delta Air Lines :
- Aéroport Hartsfield-Jackson d'Atlanta, (Géorgie), États-Unis
- Aéroport J-F Kennedy de New-York, (New York)
- Aéroport international de Boston, (Massachusetts)
- Aéroport international de Los Angeles, (Californie)
- Aéroport international d'Orlando, (Floride)
- Aéroport international de Cincinnati, (Ohio)
- Aéroport international de Salt Lake City, (Utah)
- Aéroport national Ronald Reagan de Washington D.C.
- Aéroport international de Détroit, (Michigan)
- Aéroport international de Minneapolis-Saint-Paul, (Minnesota)
- Djibouti Airlines :
- Easyjet Switzerland :
- EgyptAir :
- El Al :
- Emirates :
- Etihad Airways :
- EVA Air :
- Finnair :
- Gabon Airlines :
- Garuda Indonésia :
- Gulf Air :
- Hawaiian Airlines :
- Iberia :
- Icelandair :
- Iran Air :
- Iraqi Airways :
- Japan airlines :
- KLM :
- Korean Air :
- LAN Airlines :
- Libyan Airlines :
- LOT Polish Airlines :
- Lufthansa :
- Luxair :
- Malaysia Airlines :
- Middle East Airlines :
- Olympic Air :
- Philippine Airlines :
- Qantas :
- Royal Air Maroc :
- Royal Jordanian :
- S7 Airlines :
- Aéroport international Domodedovo de Moscou, Russie
- Saudi Arabian Airlines :
- SAS :
- Shanghai Airlines :
- Singapore Airlines :
- South African Airways :
- Aéroport international OR Tambo de Johannesbourg, Afrique du Sud
- Sri Lankan Airlines :
- Aéroport international Bandaranaike de Colombo, Sri Lanka
- Starlux Airlines :
- Swiss International Air Lines :
- TAM :
- TAP Portugal :
- Tarom :
- Thai :
- Tunisair :
- Turkish Airlines :
- Turkmenistan Airlines :
- United Airlines :
- Aéroport international O'Hare de Chicago, (Illinois), États-Unis
- Aéroport international de Denver, (Colorado)
- Aéroport international de Los Angeles, (Californie)
- Aéroport international de San Francisco, (Californie)
- Aéroport international de Washington Dulles
- Aéroport international John-F.-Kennedy de New-York
- Vietnam Airlines :
- Virgin Atlantic :
- Vueling :
- Yemenia :
- Aéroport international El Rahaba de Sanaa, Yémen
Notes et références
- http://www.transponts.com/fichiers/travaux/grand_oral_2005/Hubs_and_spokes.pdf
- http://www.businessnews.com.tn/BN/BN-lirearticle.asp?id=952917
- Le hub de Roissy-CDG2 : un outil stratégique pour Air FranceLe hub de Roissy-CDG2 : un outil stratégique pour Air France p3, 30 septembre 2005
- Roissy 2, le joker d'Air France L'expansion 2 juin 1997
- Voir la compagnie OpenSkies concernant l'accord de ciel ouvert entre l'Europe et les États-Unis entrant en vigueur au printemps 2008
- Dans le cadre de sa restructuration et sa future privatisation, Alitalia a renoncé en été 2007 à utiliser Milan Malpensa comme plateforme de correspondance
Voir aussi
Liens externes
- Portail de l’aéronautique