gouille
Français
Étymologie
- (Nom commun 1) (1750)[1] De l’ancien français goille (« flaque d'eau, bourbier »)[1], lui-même du vieux-francique *gullja (« flaque d’eau, bourbier ») [1] et du latin gollia (« trou, étang »)[2]. Mot dialectal du Centre et du domaine francoprovençal[3].
- (Nom commun 2) Étymologie manquante ou incomplète. Si vous la connaissez, vous pouvez l’ajouter en cliquant ici.
- (Nom commun 3) Du latin gula (« gueule, cavité ») qui a donné l’ ancien français goule (« gueule ») et au bas latin gollia (« creux d’eau ») [3] → voir gola
Notes
les trois sens du mot se mêlent confusément à travers plusieurs dérivés et expressions d’usage (→ voir gargouille et goulliard) autour des idées de creux, d’eau sale et de conduit (→ voir magouille, dégueuler et goulet). Il est bien difficile de les différencier dans l’absolu.
Nom commun 1
Singulier | Pluriel |
---|---|
gouille | gouilles |
\ɡuj\ |
gouille \ɡuj\ féminin
- (Suisse) (Bugey, Savoie) Flaque, trou d’eau dans une rivière, mare, petit étang.
- J’ai bien failli me noyer en apprenant à nager dans une gouille du Séran !
- Devant le chalet du Pré-de-Joux, il y avait une gouille d’eau qu’il fallait traverser. […] Quand ils sont arrivés au milieu de la gouille, le taureau s’est mis à souffler dedans. — (Anne-Marie Prodon, On m’a dit, à la ferme : histoires vraies d’animaux, Éd. Cabedita, 2004, page 135)
- (Par extension) Lac, mer, océan.
- Un grand bateau à roue nous faisait traverser la gouille et nous posait à proximité d’une plage de sable fin entre les roseaux. — (Julien Dunilac, Les mauvaises têtes, Éd. de la Baconnière, 1958, p.76)
- (Jeu de billes) (Par extension) Trou peu profond qui sert à jouer aux billes. [4]
- L’école n'était pas encore mixte et on jouait à la gouille (jeu de bille) et à "tir au poils" dans la cour ! — (les copains d’avant)
- (Figuré) Alcool plus ou moins fort et de mauvaise qualité.
- Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
Dérivés
- bégouiller
- dégouiller
- égouiller
- gargouiller
- goillasse
- gouillette
- gouiller
- se gouiller
- gouillot
- gouilloux
- margouille
- ragouiller, regouiller
- sagouiller
- sargouiller
Proverbes et phrases toutes faites
- çà pleut toujours dans les grandes gouilles
Traductions
Nom commun 2
Singulier | Pluriel |
---|---|
gouille | gouilles |
\ɡuj\ |
gouille \ɡuj\ féminin
- (Argot) Volée de cloches.
- Vous ne savez pas, vous autres; voilà des cloches qui ont l’habitude d'être bien traitées; c’est comme les bêtes, ces instruments-là, ça n’obéit qu’à son maître. Maintenant elles déraisonnent, elles brimballent, elles sonnent la gouille; c’est tout juste si d’ici je reconnais leurs voix ! — (Joris-Karl Huysmans, Là-bas, chapitre XVII, 2013)
Dérivés
- (Argot) à la gouille
- dégouiller
Notes
Il ne faut pas confondre les dérivés à la gouille correspondant au jeu de billes de la définition 1 (envoyer les billes vers un trou) et la même expression correspondant à la définition 2 (envoyer à la volée, au hasard +).
Traductions
Nom commun 3
Singulier | Pluriel |
---|---|
gouille | gouilles |
\ɡuj\ |
gouille \ɡuj\ féminin
- (Par analogie) phonétique ou scripturale[6] : Gueule [7]
- Un concept qui a de la gouille. Ou bien plutôt de la gueule. — (Dominique Auzias ,Jean-Paul Labourdette, City guide de saint-Etienne : le Petit Futé, 2013)
- Comment admettre que Jouvet soit un haut fonctionnaire tsariste et que la gouille parisienne de Gabin s’apparente à l’inquiétude de l'âme russe ? — (ciné club de Caen)
Dérivés
- bagouiller [7]
- bargouiller
- bargouillard
- bragouillard
- débargouiller
- dégouiller
- gargouille, guargouille
- gouillard
- gouillardise [8]
- gouillouse
Références
- [1] « gouille », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971-1994 → consulter cet ouvrage
- [2] Henry Suter, termes régionaux de suisse romande, gouille
- [3] Eugène de Chambure, glossaire du morvan, chez H Champion, 1878, p.417 consulter cet ouvrage
- [4] Kurt Baldinger, Etymologien, chez Max Niemeyer Verlag Tübingen, 1998, p. 127
- [5] guichet linguistique du Val d'Aoste
- [6] Alexandre-André-César Chavannes, Anthropologie ou science générale de l'homme, 1788, Lausanne, p. 360
- [7] Bernard Fradin, La raison morphologique, chez John Benjamins, p. 224
- [8] Frédéric Godefroy, Dictionnaire de l’ancien et moyen français, grammaire, langue et littérature et de tous ses dialectes du IXe au XVe siècle, 1881, p. 306
- [9] Comte Hippolyte-François Jaubert, Vocabulaire du Berry et de quelques cantons voisins, à la librairie de Roret, 1842, p. 57.
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