trou

Voir aussi : třou

Français

Étymologie

Du latin populaire *traucum qui donne l’occitan et le catalan trauc, attesté sous la forme traugum (VIIIe siècle, Lois des Ripuaires) et en ancien français sous la forme tro (1175, Chrétien de Troyes : tex tros i font), le plus probablement d’origine pré-celtique dans la mesure où il est absent des autres langues celtiques (→ voir pertuis, percer).

Nom commun

SingulierPluriel
trou trous
\tʁu\
Un trou dans un mur de pierres. (1)

trou \tʁu\ masculin

  1. Ouverture au travers d’un corps ou qui y pénètre à une certaine profondeur.
    • Sa spécialité consistait à scier les dés et à les piper. Il m'expliqua l'opération, car achetant lui-même l'ivoire, il le débitait en petits cubes dont il forait certains côtés pour les bourrer de plomb, en ayant soin de reboucher ensuite les trous à l'aide d'un mélange de poudre d'os et de sécotine.  (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
    • Les trous seront effectués à la tarière hélicoïdale ou à la barre à mine avec comme objectif d'enfoncer la tige à 1 mètre de profondeur.  (Vincent Thècle, Peupliers : comment réussir les nouvelles plantations., dans La France agricole, n° 3361 du 26 novembre 2010)
    • Faire un trou dans une muraille.
    • Il y a un trou à vos bas, à votre manteau.
    • Regarder par le trou de la serrure.
    • Les trous d’une flûte ; le trou d’une aiguille.
    • (Mécanique) Un trou borgne est une perforation qui ne traverse pas en entier.
  2. (Jeux) (Au trictrac) Avantage de douze points, que celui qui les gagne marque par un fichet qu’il met dans un trou.
    • Il faut douze trous pour gagner une partie. — Je marque un trou.
  3. (Golf) Cavité où il faut introduire la balle.
    • Un golf de dix-huit trous.
  4. (Par extension) Parcours pour atteindre un trou.
  5. (Figuré) Lacune, manque, vide.
    • Il y a un trou de vingt briques dans mon budget.
    • Car il y avait maintenant comme un trou de silence, quinze jours pendant lesquels Ferdinand n'avait été relié à aucun des siens.  (Georges Simenon, Le Blanc à lunettes, ch. VIII, Gallimard, 1937)
    • Alors en cas de panne de réveil d’un bénévole ou de trou dans le planning, c’est lui que l’on appelle à la rescousse pour assurer le fonctionnement du dépôt de pain.  (Camille Bordenet, Solène Cordier et Solène Lhénoret, « Les maires des petites communes, Don Quichotte fatigués », Le Monde. Mis en ligne le 27 septembre 2018)
  6. (Familier) Lieu dont on veut indiquer la petitesse d’une manière exagérée.
    • Pas plus tard qu’hier, tout le monde se serait précipité pour voir un ballon partir, et maintenant il n’y a pas un trou à la campagne qui n’ait son départ de ballon tous les dimanches…  (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, p. 6 de l’éd. de 1921)
    • Je m'intéressais à l'officier de ligne venu, Dieu sait d'où, s'ennuyer dans un trou de province, […].  (Nicolas Gogol, Les Âmes mortes -1842 ; traduction de Henri Mongault, 1949)
    • En dépit de son armée de fonctionnaires, Siuwensin était un trou, profondément plongé dans sa léthargie rurale.  (Ursula Le Guin, La Main gauche de la nuit, 1969 ; trad. de Jean Bailhache, 1971)
  7. (Argot) (Langage des prisons) Cachot où sont détenus les prisonniers punis d'infractions aux règles.
    • — Putain de ma race, j'aurais mieux fait d'aller au trou. Là-bas, au moins, on te choufe que trois fois par jour, alors qu'ici, chiennerie, j’peux même pas me taper un petit gars à la bataille...  (Dmitri Bortnikov, Le Syndrome de Fritz, traduit du russe par Julie Bouvard, Lausanne & Paris : Les Éditions Noir sur Blanc, 2010)
    1. Plus généralement, tout lieu d'incarcération.
      • Avec le père au trou et la mère aux abonnés absents, au sein de groupuscules extrémistes, les frérots avaient cru reconstituer une famille.  (Luc Baranger, Maria chape de haine, ch. 3, Baleine, 2010)
  8. (Familier) (Argot militaire) Prison dans une enceinte militaire (synonyme de gnouf).
  9. (Physique) (Électronique) Particule fictive ou quasi-particule à charge positive représentant l'absence d'un électron dans la bande de valence.

Synonymes

  • Ouverture au travers d’un corps : brèche, creux, percement
  • Lacune, manque, vide
  • Lieu dont on veut indiquer la petitesse d’une manière exagérée : patelin, bled
  • Cachot où sont détenus les prisonniers punis d'infractions aux règles : → voir prison#Synonymes
  • Particule fictive à charge positive représentant l'absence d'un électron : électron-trou, trou d’électron

Composés

  • Trou-de-la-Moutonne

Dérivés

Hyponymes

Traductions

Traductions à trier

Prononciation

Anagrammes

Voir aussi

  • trou sur l’encyclopédie Wikipédia

Références

  • « trou », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971-1994 → consulter cet ouvrage
  • Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (trou), mais l’article a pu être modifié depuis.

Ancien français

Nom commun

trou \Prononciation ?\ masculin

  1. Variante de tros.
    • Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)

Anagrammes

Références

Afrikaans

Étymologie

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Verbe

trou \Prononciation ?\

  1. Marier, se marier.

Prononciation

  • Afrique du Sud (Johannesbourg) : écouter « trou »
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