Dessertes assurées en TGV

Les dessertes assurées en TGV ont commencé en 1981 quand fut lancé le premier service TGV entre Paris et Lyon, utilisant une partie de la « LGV Sud-Est » dite « Ligne Nouvelle 1 » (LN1) encore partiellement en construction (achèvement 1983, avec un temps de parcours entre les deux villes porté de 2 h 40 à 2 h).

Le réseau TGV :
• en bleu et rouge : lignes à grande vitesse
• en noir : lignes classiques parcourues par les TGV.
Temps de parcours depuis Paris

Dès l’origine, le service TGV continuait par voie classique vers quelques autres villes du Sud-Est : Marseille, Montpellier et gares intermédiaires. Depuis, le réseau TGV centré sur Paris s’est étendu jusqu’à relier désormais de nombreuses villes françaises, en partie grâce à la construction de lignes nouvelles à grande vitesse vers le sud, l’ouest, le nord, puis l’est de la France depuis le . Cependant, le TGV n’atteint certaines villes qu’en poursuivant son parcours sur ligne ferroviaire classique ou aménagée, à des vitesses allant de 160 à 220 km/h (c'est notamment le cas de Toulouse et de Bâle).

Les dessertes en TGV empruntent les lignes nouvelles sur une partie de leurs parcours et continuent sur le réseau classique sur des distances parfois assez longues, y compris dans certains pays voisins de la France. La plupart sont des dessertes radiales partant de Paris ou y arrivant, certaines suivent des relations transversales évitant Paris intra-muros en empruntant la ligne d’interconnexion à l’est de la capitale ou la Grande Ceinture au sud ou même sans desservir l’Île-de-France. D'autres trains à grande vitesse suivent une desserte radiale partant de Barcelone, pour desservir Marseille ou Lyon. Les TGV desservent plus de 150 gares en France, dont huit en Île-de-France et plus d’une trentaine dans les pays limitrophes.

Comme les TER de nombreuses régions depuis l’horaire de décembre 2008, les axes Paris-Bruxelles, Paris-Lille, Paris-Nantes et Paris-Lyon ont des horaires cadencés (départs et arrivées aux mêmes minutes de chaque heure pendant toute la journée).

Historique

Depuis l’ouverture en deux temps de la LGV Sud-Est (LN1), tronçon sud en septembre 1981 entre le raccordement de Saint-Florentin et Lyon (273 km), tronçon nord (115 km) en septembre 1983, permettant des liaisons entre Paris et le Sud-Est de la France, le réseau de lignes nouvelles n’a pas cessé de s’étendre, tandis que les dessertes vont bien au-delà grâce à la compatibilité avec le réseau classique. La première ligne est un véritable succès commercial et entraîne de nombreux projets de développement[1].

Les premiers TGV « province-province » sont lancés en 1984 entre Lille et Lyon via la Grande Ceinture, et en 1986 entre Rouen et Lyon. En 1989 et 1990, la LGV Atlantique (LN2) permet au TGV de desservir une cinquantaine de nouvelles villes.

En 1993, c’est au tour de la LGV Nord (LN3) d’ouvrir plus largement le TGV au trafic international, avec l’Eurostar vers Londres et le Thalys vers le Benelux, sans compter les nouvelles gares desservies en France. La LGV Interconnexion Est (partie du projet LN3) permet en 1994 de raccourcir les trajets « province-province », et de desservir d’autres gares franciliennes que les seules gares parisiennes. En 1994 la LGV Rhône-Alpes (LN4) permet de contourner l’agglomération lyonnaise par l’Est et de prolonger la LGV Sud-Est jusqu’à Valence. Une mise en service partielle en 1992 a assuré une desserte du site olympique d’Albertville depuis la gare de Satolas rebaptisée par la suite Lyon-Saint-Exupéry.

La LGV Méditerranée (LN5) permet en 2001 de rapprocher la Méditerranée de Paris, et d’étendre une nouvelle fois le réseau TGV. Des TGV vont également en Suisse et en Italie, respectivement sous les marques Lyria et Artesia.

La LGV Est européenne (LN6), est ouverte le . C’est la première ligne financée majoritairement hors SNCF-RFF. Elle étend le réseau vers l’Est de la France, l’Allemagne, le Luxembourg et la Suisse. À cette date le réseau représente 1 847 km soit 5 % environ du réseau en exploitation en France[2].

La ligne du Haut-Bugey sera rouverte, après modernisation et électrification, au trafic TGV Lyria le 12/12/2010 sur le parcours Paris - Genève et une partie du trafic intérieur vers la Haute-Savoie. Évitant le détour par Culoz, elle permet un gain de 12 minutes.

Dessertes nationales, en France

TGV Atlantique en direction de Paris, à Mouthiers-sur-Boëme (Charente, France).

Les liaisons abandonnées

Malgré le succès du TGV, certaines liaisons n'ont pas trouvé leur clientèle et ont été abandonnées :

TGV radiaux :

TGV intersecteurs :

  • Cherbourg – Lille
  • Cherbourg – Dijon
  • Grenoble – Lille
  • Grenoble – Nantes
  • Le Havre – Strasbourg
  • Tours – Lille via Les Aubrais
  • Lyon Poitiers
  • Bordeaux – Lyon (– Dijon), via Toulouse
  • Brive-la-Gaillarde – Lille
  • Marseille – Toulouse – (Bordeaux)
  • Toulouse – Lille
  • Marseille Annecy
  • Nice – Marseille – Lyon – Dijon – Nancy – Metz
  • Toulouse – Dijon – Nancy
  • Montpellier – Metz via Lyon, Dijon et Nancy
  • Lille Mulhouse[7]
  • Lyon-Perrache Nancy via Marne-la-Vallée

TGV internationaux :

  • Montpellier Genève via Lyon-Part-Dieu
  • Nice – Genève via Toulon, Marseille et Lyon
  • Paris – Irun via Bordeaux (liaison désormais limitée à Hendaye)
  • Genève – Lille (Lyria)
  • Paris – Berne (– Interlaken) via Dijon, Mulhouse, Bâle et Olten (Lyria)
  • Paris – Berne via Dijon, Dole, Frasne, Pontarlier et Neuchâtel (Lyria)
  • Paris – Mons – Charleroi – Namur – Liège (Thalys)
  • Paris – Bruges Ostende (Thalys)
  • Lille – Bruxelles – Anvers – Rotterdam – Amsterdam (Thalys)
  • Paris Fribourg-en-Brisgau via Dijon et Mulhouse (en fait, ce train circule désormais via Strasbourg et Offenbourg)
  • Marseille – Bâle via Lyon, Dijon et Mulhouse
  • Paris Monaco Menton Vintimille, desserte qui avait été limitée à Menton puis supprimée (ainsi, plus aucun TGV ne dépasse Nice)
  • Toulouse Barcelone (lancée en 2013) : liaison d'abord abandonnée l'hiver dès 2016, puis totalement supprimée à partir de 2020[8]
  • Londres Lyon Avignon Marseille (Eurostar). Bien que cette suppression effectuée en 2020 soit temporaire, elle pourrait néanmoins être définitive[9]
  • Bruxelles – Nice

Une autre liaison, projetée, n'a jamais vu le jour : Paris – Royan (nécessitant l'électrification de la section Niort – Royan, non effectuée)[10].

Dessertes internationales

Désireux de partager le succès du réseau français, des pays voisins ont raccordé leur réseau avec celui-ci. Le TGV dessert ainsi l’Allemagne, la Belgique et les Pays-Bas (généralement sous la marque Thalys ou TGV pour la province française au départ de Bruxelles), l'Espagne jusqu'à Barcelone, le Royaume-Uni sous la marque Eurostar, mais aussi la Suisse sous la marque Lyria et l’Italie (sous la marque Artesia jusqu'en fin 2011). Ces dessertes sont assurées par la SNCF dans le cadre de partenariats internationaux pour lesquels des structures ad hoc ont été créées sous formes de sociétés ou GEIE. Enfin, d'excellentes correspondances sont aménagées pour la desserte de la Scandinavie, de la Pologne et de la Russie, aussi bien que vers l'Espagne ou le Portugal (entre autres).

Thalys : TGV France - Belgique - Pays-Bas - Allemagne

La rame PBKA no 4305.

Au départ de Paris-Nord, Thalys dessert directement :

Au départ de Bruxelles-Midi :

Alleo : TGV et ICE France - Allemagne

Au départ de Paris-Est :

Au départ de Marseille-Saint-Charles : Karlsruhe - Mannheim et Francfort-sur-le-Main, 1 fois par jour depuis le .

Des liaisons avec correspondance sont facilitées depuis 2017, grâce à un « billet combiné » couvrant l'ensemble du trajet, à l'exemple de Paris – Berlin ou Francfort – Bordeaux[11].

Par ailleurs, la desserte quotidienne de Fribourg (via Strasbourg) n'est pas gérée par Alleo, bien qu'elle relie la France à l'Allemagne.

Eurostar : TGV France et Belgique / Pays-Bas - Grande-Bretagne

Eurostar désigne les services empruntant les lignes à grande vitesse depuis Paris et Bruxelles (via Lille) vers le tunnel sous la Manche et, en Grande-Bretagne, la première partie de la ligne nouvelle Folkestone Londres depuis , puis la seconde jusqu’à Londres-Saint Pancras depuis le . À Londres, correspondances vers Édimbourg, Glasgow, Aberdeen, Inverness, mais aussi Bristol, Liverpool, Manchester, Leeds, York ou Newcastle (entre autres).

La gare de Londres-Saint Pancras est desservie directement (via Ashford) depuis :

TGV Lyria : France - Suisse

Lyria est une filiale commune de la SNCF et des CFF, qui gère les dessertes au départ de Paris-Gare-de-Lyon vers :

TGV France - Italie

Depuis le démantèlement d'Artesia, filiale commune de la SNCF et de Trenitalia, fin 2011, la SNCF a repris seule la desserte franco-italienne diurne, avec trois départs quotidiens en TGV vers : Bardonnèche, Oulx, Turin, Vercelli, Novare et Milan, via Lyon-Saint-Exupéry, Chambéry, Saint-Jean-de-Maurienne et Modane. À partir de , cette liaison est concurrencée par le service Frecciarossa lancé par Trenitalia France[13],[14].

Depuis fin 2014, un départ quotidien est effectué depuis la gare de Lyon-Part-Dieu afin de promouvoir les échanges entre la région Rhône-Alpes et Milan en vue de l'exposition universelle. Un arrêt à la gare de Rho-Fiera est alors réalisé, pour desservir au mieux le lieu des expositions[15].

À Turin ou Milan, correspondances, par trains à grande vitesse Frecciarossa et .Italo, vers Gênes, Rome et Naples, Florence, Vérone et Venise.

TGV France - Espagne

Carte schématique du réseau des trains Renfe-SNCF en Coopération gérés par Elipsos, juin 2014.

La SNCF et la RENFE commercialisent des trajets TGV directs entre grandes métropoles françaises et espagnoles.

L'offre à grande vitesse des deux opérateurs, Renfe-SNCF a transporté 1 850 000 clients sur sa première année complète, 2014. Elle connecte alors 19 villes dont Paris, Lyon, Marseille, Toulouse, Barcelone et Madrid. 800 000 de ces voyages étaient internationaux, c'est-à-dire transfrontaliers. Les voyages qui n'étaient pas transfrontaliers étaient domestiques. Pour assurer ces liaisons entre la France et l’Espagne, la présence de deux conducteurs est nécessaire. De Paris à Perpignan, un conducteur français est aux commandes du train, et de Perpignan à l'Espagne, un conducteur espagnol assure la conduite du train.

Les trajets entre Paris et Barcelone représentent 60 % de la demande internationale (800 000 voyages).

Paris-Barcelone: 200 000 voyages en 2014[16]

  • Pour Burgos et Madrid, le TGV Paris-Hendaye est en correspondance avec un train Talgo. Depuis le lancement des TGV directs Paris-Barcelone, une correspondance par train à grande vitesse est assurée de Barcelone vers Madrid et vice-versa.
  • Pour Lisbonne, service Sud-Express avec TGV Paris-Hendaye et Train-hôtel d'Hendaye à Lisbonne
  • Lyon et Marseille sont reliées à Barcelone et Madrid (seulement depuis Marseille) par AVE S 100 F[17].

Les temps de parcours sont les suivants[18]

Notes et références

  1. Les fondements de la remise en cause du Schéma Directeur des liaisons ferroviaires à grande vitesse : des faiblesses avant tout structurelles, p. 183-194 Annales de Géographie no 593-594 Pierre Zembrilien 1997
  2. « Gros plan sur le réseau ferroviaire français » , Réseau ferré de France.
  3. « Quand une petite ville de Lorraine se bat pour garder son TGV », Le Monde, (lire en ligne).
  4. « La desserte TER Bressuire – Thouars – Saumur – Tours reconduite », sur kiosque.com (consulté le ).
  5. « La Voix du Nord », sur La Voix du Nord (consulté le ).
  6. Geoffrey Fleury et Thibault Simmonet (Le Bien public), « Chalon : les trois derniers TGV "survivants" pour Paris supprimés », sur lejsl.com, (consulté le ).
  7. « Trajets en train supprimés », sur frequenceplusfm.com, (consulté le ) : « le TGV Lille Mulhouse qui dessert Montbard ne sera pas remis en circulation le , contrairement à ce qui avait été annoncé ».
  8. Mathieu Ferri (France Bleu Occitanie), « La ligne TGV Toulouse-Barcelone bel et bien enterrée », sur francebleu.fr, (consulté le ).
  9. « TRANSPORTS : PLUS D'EUROSTAR ENTRE LONDRES, LYON ET MARSEILLE ! », sur radioscoop.com, (consulté le ).
  10. Stéphane Durand, « TGV : une motion signée à l’Agglo », sur sudouest.fr, (consulté le ).
  11. « Mobilicités - Le portail des transports publics et de la mobilité », sur Mobilicités (consulté le ).
  12. « Mobilicités - Le portail des transports publics et de la mobilité », sur Mobilicités (consulté le ).
  13. Jean-Marc De Jaeger, « Trenitalia lance son Paris-Lyon : confort, prix… Ce qui attend les voyageurs », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
  14. Emilie Rosso, « LYON : la "flèche rouge" italienne entre en gare et concurrence les TGV de la SNCF », sur france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes, (consulté le ).
  15. « Signature d’une convention entre la SNCF et la ville de Milan », sur Consulat général de France à Milan, (consulté le ).
  16. http://www.webtrains.net/actualites.php?article=1000004066
  17. https://www.ladepeche.fr/article/2013/06/18/1652562-pour-Toulouse-Barcelone-départ-repoussé-à-octobre.html
  18. http://www.sncf.com/ressources/presse_tgv-paris-barcelone-renfe-sncf-cooperation_15-12-2014.pdf

Voir aussi

Article connexe

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