charnier

Français

Étymologie

(Nom 1) Du latin carnarium.
(Nom 2) Plutôt qu'apparenté à charnière, dérivé de charnie  échalas ») avec le suffixe -er ; on suppose que les troncs de jeunes charmes étaient utilisés pour faire des échalas.

Nom commun 1

SingulierPluriel
charnier charniers
\ʃaʁ.nje\

charnier \ʃaʁ.nje\ masculin

  1. Cimetière, lieu où l’on déposait les ossements des morts, fosse commune, ossuaire.
    • Au lieu d'être jeté, comme les autres, au charnier royal, il y fut descendu, déposé doucement et couché avec soin à l’un des angles.  (Alexandre Dumas, Les Mille et Un Fantômes)
    • À partir du IXe siècle et jusqu’à la révolution, on enterrait dans les églises ou autour de ces monuments. Les cimetières étaient ainsi placés au centre des villes et on y élevait ordinairement des ossuaires qu’on appelait charniers. Un des plus célèbres était le charnier des Innocents à Paris.  (Pierre Adolphe Chéruel; Dictionnaire historique des institutions, mœurs et coutumes de la France, 1855)
  2. (Par analogie) Endroitgisent de nombreux cadavres.
    • Un véritable charnier ensanglante au sud la route de Dixmude. Devant Ramscapelleleed des tirailleurs gisent en de sombres mamelons.  (Marguerite Baulu, La Bataille de l'Yser, Paris, Perrin & Cie, 1918, p.355)
    • Réalisant la prophétie de Kant, la plus sauvage guerre d’extermination que l’on eût encore vue avait entassé ses charniers au grand cimetière de la race humaine.  (Victor Margueritte; Avortement de la S.D.N. , 1936)
    • Les journalistes policiers
      Marchands de calomnies
      Ont répandu sur nos charniers
      Leurs flots d’ignominie.
       (Eugène Pottier, Elle n’est pas morte !)
  3. (Vieilli) (Désuet) Garde-manger pour les viandes salées.
    • Cependant dans la grange, car ils n’avaient pas de charnier où entreposer la viande, tombait depuis le toit une longue et vieille corde tout effilochée au bout de laquelle une pièce de lard rance pendait.  (Henri-Antoine Verdier; Les Lentilles vertes , 2006)
  4. (Vieilli) (Désuet) Galerie autour d’une église.
    • Cet habile verrier exécuta en 1527 et 1530 les vitraux de l’église de Saint-Hilaire de Chartres, dont une partie fut copiée pour le charnier de l’église Saint-Étienne-du-Mont de Paris.  (Achille François É Jouffroy; Dictionnaire des inventions et découvertes anciennes et modernes , 1860)
    • Néanmoins, par analogie, on appelle du nom de charnier, une salle de catéchisme ou de confrérie ménagée auprès d’une église moderne.  (Jean-Baptiste-Etienne Pascal; Origines et raison de la liturgie catholique en forme de dictionnaire, 1863)
  5. (Marine) Barrique sur le gaillard, contenant l’eau que l’on distribuait journellement à l’équipage.
    • Le charnier bien nettoyé est rempli d’eau tous les matins ; les caliers et quelques hommes de corvée, échelonnés depuis la cale jusqu’à lui, se passent les barils-de-galères, qui viennent se vider dans sa vaste capacité jusqu’à plénitude.  (Amédée Gréhan; La France maritime , 1837)
    • Cependant, il y avait bien là, en effet, les pompes d’aération et aussi le réservoir à air qui servait alors de charnier pour l’eau potable !  (Jules Verne, Le Pays des fourrures, J. Hetzel et Cie, Paris, 1873)

Apparentés étymologiques

Traductions

Nom commun 2

SingulierPluriel
charnier charniers
\ʃaʁ.nje\

charnier \ʃaʁ.nje\ masculin

  1. (Désuet) Échalas.
    • Aubour, le plus mauvais charnier ou échalas est celui qui a le plus d’aubour, ce qui signifie aubier.  (Le gentilhomme cultivateur, ou corps complet d’agriculture, 1763)
    • Elles sont échalassées si on se sert d’échalas carrés en chêne, nommés charniers, de 1,40 mètres de longueur ; elles sont pesselées si on emploie du pesseau rond de bois blanc de 2 mètres de long. Le prix du pesseau n’est que le tiers de celui du charnier.  (Rapport fait au comice agricole de Saumur par la commission d’œnologie nommée dans la séance du 18 février dernier, dans le Bulletin de la Société industrielle et agricole d’Angers et du département de Maine-et-Loire, vol.9, Angers, Ernest Lesourd, 1837, p.275)
    • Ce Chalet, sans vaches ni laiterie, a pour toute clôture sur le chemin un palis dont les charniers ne se voient plus sous une haie luxuriante.  (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)

Prononciation

Voir aussi

  • charnier sur l’encyclopédie Wikipédia

Références

  • « charnier », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971-1994 → consulter cet ouvrage
  • Antoine de Rivarol, Dictionnaire classique de la langue française, 1827
  • Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (charnier), mais l’article a pu être modifié depuis.

Occitan

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Étymologie

Du latin carnarium ; l’ancien occitan avait carnier.
Forme du dialecte limousin.

Nom commun

Singulier Pluriel
charnier
[Prononciation ?]
charniers
[Prononciation ?]

charnier [Prononciation ?] (graphie normalisée) masculin

  1. Carnassière, sac de chasseur et de paysan, ordinairement en cuir.
  2. Cage garnie en canevas, dans laquelle on suspend la viande pour la conserver.
  3. Saloir, appartement où l’on sale les viandes, garde-manger où l’ont tient la chair de porc, provision de viande salée, en Velay.
  4. Charnier, tombeau de famille.
  5. (Marine) Pièce d’eau qui sert pour l’usage journalier de l’équipage.
  6. Personne très grasse.

Variantes dialectales

Vocabulaire apparenté par le sens

  • 1 : gulard
  • 2 : carnassiera
  • 3 : salador
  • 4 : tombeu

Références

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