Thiers
Thiers (/tjɛʁ/[Note 1]), en occitan auvergnat Tièrn, est une commune française, située dans le département du Puy-de-Dôme en région Auvergne-Rhône-Alpes adhérente du parc naturel régional Livradois-Forez. Elle est l'une des quatre sous-préfectures du département avec Ambert, Issoire et Riom. Les habitants sont appelés les Thiernois, voire également les « Bitords ».
Pour les articles homonymes, voir Thiers (homonymie).
Thiers | |||||
En haut : le centre historique de Thiers vu depuis le Pont du navire au Moutier. En bas à droite : Le Château du Pirou. En bas au centre : La pedde du Coin des Hasards. En bas à gauche : Le Creux de l'enfer dans la Vallée des Usines. Au milieu à gauche : L'Église Saint-Genès de Thiers. En haut à gauche : des couteaux Le Thiers. | |||||
Blason |
Logo |
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Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Auvergne-Rhône-Alpes | ||||
Département | Puy-de-Dôme (sous-préfecture) |
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Arrondissement | Thiers (chef-lieu) |
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Intercommunalité | Communauté de communes Thiers Dore et Montagne (siège) |
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Maire Mandat |
Stéphane Rodier (SE-DVG) 2020-2026 |
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Code postal | 63300 | ||||
Code commune | 63430 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Thiernois, Thiernoises, Bitords | ||||
Population municipale |
11 784 hab. (2019 en augmentation de 4,21 % par rapport à 2013) | ||||
Densité | 265 hab./km2 | ||||
Population agglomération |
13 905 hab. (2019) | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 45° 51′ 26″ nord, 3° 32′ 54″ est | ||||
Altitude | 450 m Min. 283 m Max. 793 m |
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Superficie | 44,49 km2 | ||||
Type | Commune urbaine | ||||
Unité urbaine | Thiers (ville-centre) |
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Aire d'attraction | Thiers (commune-centre) |
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Élections | |||||
Départementales | Canton de Thiers (bureau centralisateur) |
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Législatives | Cinquième circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Puy-de-Dôme
Géolocalisation sur la carte : Auvergne-Rhône-Alpes
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Liens | |||||
Site web | ville-thiers.fr | ||||
Établi en partie sur un site gaulois, gallo-romain puis mérovingien, un premier bourg fortifié est construit à l'emplacement de l'actuel quartier du Moutier sur le tracé de la voie romaine reliant la plaine de la Limagne au bassin lyonnais via les monts du Forez.
La présence de la Durolle aux abords de la ville rend l'utilisation de la force motrice de la rivière courante dès le XIIIe siècle. La coutellerie est déjà la première activité économique de la ville devant la papeterie avec une bonne partie de la population municipale qui exerce le métier de coutelier. Alors que la dernière enceinte de la ville est fraîchement construite, au XVIe siècle, Thiers bénéficie déjà d'une renommée internationale pour l'export de ses produits manufacturés par voie fluviale vers l'Espagne, l'Italie et les Indes via la Dore et la Durolle.
À partir de 1850, seule la coutellerie parvient à se maintenir avec l'introduction des machines, ce qui préfigure l'avènement de la grande industrie. À la fin du XIXe siècle, la concurrence étrangère amène les industries thiernoises à se moderniser. Les usines de papeterie qui n'ont pas voulu recourir à ces techniques modernes de production se voient dans l'obligation de fermer leurs portes ; elles ne sont plus qu'une vingtaine en 1860.
Aujourd'hui, Thiers est la capitale française de la coutellerie ; elle est par ailleurs le plus gros bassin coutelier européen avec près de cent entreprises dans ce domaine et un musée qui lui est consacré. Plus de 80 % des couteaux produits en France pour la poche, la cuisine ou la table sont fabriqués par des entreprises thiernoises. En est créé le couteau éponyme au nom de la ville afin de garder en mémoire le passé industriel de la ville.
Située à 37 km à vol d'oiseau de la préfecture départementale Clermont-Ferrand, la ville profite de sa proximité avec d'autres villes d'importances variables comme Vichy, Lyon, Saint-Étienne ou Roanne. L'arrondissement de Thiers se compose de quarante-quatre communes et la ville est également le siège du canton de Thiers et de la communauté de communes de Thiers Dore et Montagne.
Géographiquement, la ville est divisée en parties distinctes. La ville-basse, partie commerçante et nouvelle de la ville surplombée par la ville-haute, remarquable ensemble médiéval et pittoresque. Thiers est aujourd'hui reconnue grâce à son savoir-faire dans le domaine de la coutellerie et à sa cité médiévale.
Géographie
Localisation
Thiers se situe sur l'axe Bordeaux - Clermont-Ferrand - Lyon, à la limite entre la plaine de la Limagne et des monts du Forez. Elle est éloignée de 135 km de Lyon[1] et 107 km de Saint-Étienne[2] à l'est, 42 km de Clermont-Ferrand[3] et 421 km de Bordeaux[4] à l'ouest, 392 km de Paris[5] au nord ainsi que de 372 km de Montpellier[6] au sud via circulation terrestre[Note 2]. Sa localisation sur les premiers contreforts du Forez lui confère un vaste panorama sur la chaîne des Puys en particulier depuis l'esplanade du rempart[7].
Communes limitrophes
Le territoire de la commune est limitrophe de ceux de neuf autres communes :
Géologie et relief
Le contexte géologique a pour conséquence une commune scindée en deux territoires géologiques bien distincts séparés par une limite quasi nord-sud qui passe en son milieu. L’histoire géologique de la région thiernoise est caractérisée par la présence et le fonctionnement d’une faille majeure d’orientation générale nord-sud affectant le socle géologique régional, elle délimite ce socle en blocs distincts tout en servant de guide à l’effondrement tectonique du bloc ouest tandis que le bloc est reste plus ou moins en place[9]. De part et d’autre de cette faille, à l’ouest l’effondrement du bloc permet le remplissage par des roches sédimentaires, c’est le bassin de Limagne sur lequel s’est développée la ville basse, à l’est la partie du socle qui ne s’est pas effondrée correspond aux monts du Forez, constituée de roches magmatiques sur lesquelles s’est édifiée la ville haute[9]. Ainsi, la ville de Thiers s’étend sur l’escarpement de cette faille, marqueur géomorphologique du paysage entre la partie effondrée actuellement à une altitude moyenne de 350 m et la partie en surrection à une altitude moyenne de 650 m[9].
Les terrains les plus anciens qui affleurent à l’est de la commune sont d’âge paléozoïque, ils sont constitués de différents granites parfois recouverts d’arènes et d’éboulis[9]. À l’ouest, le remplissage sédimentaire est d’âge cénozoïque, ces terrains ne sont pas visibles, recouverts par un épais manteau d’alluvions récentes sableuses et argileuses étagées en terrasses[10]. La faille de Thiers est une faille normale dont le fonctionnement est d’âge cénozoïque, c’est le pendant symétrique de la faille de Limagne dans la région de Clermont-Ferrand[10].
Le relief de la commune suit le scindement géologique de la région. En effet, l'est est une zone montagneuse accidentée alors que l'ouest est une plaine où la Dore et la Durolle coulent avec peu de remous. L'urbanisation de la ville est une caractéristique de Thiers. En effet, la ville est étalée sur les deux types de reliefs précédents[11].
La ville-haute, comme son nom l'indique, est la partie de la ville où l'altitude est la plus haute. C'est ici que se trouve la cité médiévale ainsi que la plupart des faubourg construits aux XIXe et XXe siècle[12]. Le relief de cette partie est accidenté. Les rues Durolle, des Rochers et Patural-Puy dans le centre-ville sont les rues les plus pentues de la ville avec respectivement 23°[11], 29°[11] et 51° de pente[13]. À Thiers, plus de la moitié des rues accusent une déclivité de plus de 10°[g 1]. La majorité de ces rues se situent dans la ville-haute[g 1]. La ville basse, comme son nom l'indique, est la partie la plus basse en altitude de la commune. Son relief quasiment plat permet une urbanisation importante depuis les années [g 1].
Hydrographie
La ville est traversée par la Durolle qui rejoint la Dore à l'ouest de la commune[14]. Sur un plan symbolique, la force motrice de la Durolle souligne l'adéquation de la coutellerie et du milieu naturel et par la même ratifie la vocation industrielle de Thiers[15]. La présence de cette rivière, lien entre la coutellerie et le terroir, justifie le monopole de la coutellerie à Thiers, en enracinant l'origine de celle-ci dans la nature même du milieu naturel[g 2]. La vallée des usines, située dans les gorges profondes creusées par la Durolle voit sa vocation industrielle en partie à cette rivière[g 2].
La Dore traverse une partie de la commune en dehors de toute agglomération. Cette rivière longue de 140,5 km coule dans le parc naturel régional Livradois-Forez dans le sens sud-nord[16]. De nombreux lacs et étangs jonchent le lit de cette rivière en bordure de la commune à l'image de l'étang d'Iloa, le plan d'eau de Courty ou encore l'étang du Chambon. La Dore laisse place à de nombreux bras-morts, comme celui proche du pont où traverse l'autoroute A89 à l'ouest de la commune[17]. Son lit est entièrement classé et protégé par le réseau européen Natura 2000, visant à protéger la faune et la flore qui vivent sur les lieux[17],[18].
Plusieurs barrages retiennent les eaux de la Durolle, notamment dans la vallée des Usines. Le plus important d'entre eux est celui du village de Membrun situé à quelques mètres du village de Bellevue[19]. Plus haut dans la commune, un autre grand barrage retient les eaux de la Credogne : barrage de la Muratte[20].
Climat
Thiers bénéficie du point de vue des températures d'un climat similaire à Clermont-Ferrand ou Vichy[21]. En raison de son site à flanc de coteau, les températures moyennes sont cependant légèrement inférieures[21]. La pluviométrie est quant à elle un peu plus importante qu'à Clermont-Ferrand en raison de l'absence de foehn et du forçage orographique créé par le massif du Forez, qui induit une quantité plus importante de précipitations[g 3]. Elle est aussi un peu plus élevée qu'à Vichy, car l'action des montagnes de l'arrière-pays, plus hautes y est plus marquée[21],[g 3].
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
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Température minimale moyenne (°C) | −1,1 | −0,7 | 1,8 | 4,5 | 7,8 | 11,4 | 13,1 | 12,9 | 10,6 | 6,3 | 2,9 | 0,1 | 5,8 |
Température moyenne (°C) | 2,6 | 3,7 | 7,3 | 10,1 | 13,6 | 17,3 | 19,3 | 19,1 | 16,3 | 11,4 | 6,7 | 3,5 | 10,9 |
Température maximale moyenne (°C) | 6,3 | 8,1 | 12,8 | 15,7 | 19,5 | 23,2 | 25,6 | 25,4 | 22,1 | 16,5 | 10,6 | 6,9 | 16,1 |
Précipitations (mm) | 40 | 36 | 39 | 46 | 81 | 79 | 57 | 78 | 68 | 54 | 51 | 43 | 672 |
Diagramme climatique | |||||||||||
J | F | M | A | M | J | J | A | S | O | N | D |
6,3 −1,1 40 | 8,1 −0,7 36 | 12,8 1,8 39 | 15,7 4,5 46 | 19,5 7,8 81 | 23,2 11,4 79 | 25,6 13,1 57 | 25,4 12,9 78 | 22,1 10,6 68 | 16,5 6,3 54 | 10,6 2,9 51 | 6,9 0,1 43 |
Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm |
Milieux naturels et biodiversité
Parcs et jardins urbains
La ville compte plusieurs parcs et jardins urbains[22]. Parmi eux, le square de Verdun situé rue des Grammont présente un monument aux morts de la guerre de 1914-1918[23], les jardins de Saint-Jean se hissent entre l'ancien hôpital de Thiers[24] et la Durolle[a 1], le parc de l'Orangerie accueille une maison bourgeoise transformée en maison de retraite et une orangerie ouverte au public[25], le parc du Breuil — ancien camping transformé en parc public — accueille notamment la salle polyvalente Jo-Cognet[26]. Plusieurs châteaux situés sur la commune offrent des parcs aménagés ouvert aux visites. Le château de la Chassaigne et ses jardins français sont ouverts au public lors de la saison estivale[b 1].
Plusieurs places urbaines sont aménagées pour accueillir des espaces verts[22]. Parmi elles, le pré des Archers sert notamment à l’accueil de la foire au pré le deuxième week-end de septembre ; une partie de la place est revêtue de gazon arboré de vieux chênes[27], le square de la gare situé face à la gare de Thiers propose un petit espace de jeux pour les enfants, la place Saint-Exupéry offre une promenade engazonnée et arborée en plus d'accueillir le complexe Espace[28] et la base de loisirs d'Iloa étendue sur 70 hectares[22].
Zonages réglementaires de gestion
Le réseau Natura 2000 est un réseau écologique européen de sites naturels d’intérêt écologique élaboré à partir des Directives « habitats » et « oiseaux ». Ce réseau est constitué de Zones Spéciales de Conservation (ZSC) et de Zones de Protection Spéciale (ZPS). Dans les zones de ce réseau, les États membres s'engagent à maintenir dans un état de conservation favorable les types d'habitats et d'espèces concernés, par le biais de mesures réglementaires, administratives ou contractuelles. Les sites Natura 2000 présents sur le territoire communal de Thiers sont au nombre de deux[29] : « la Dore et ses affluents » classé site d'importance communautaire (SIC) en 2003[30] et ZSC en 2014 et « les zones alluviales de la confluence Dore-Allier », classé SIC en 2014 et ZSC en 2016[31].
Arrière-pays
Plusieurs espaces naturels entourent l'agglomération: la plaine de la Limagne[32], la vallée de la Dore[15], les monts du Forez à l'est de la ville[33], les Bois Noirs ou encore la chaîne des Puys qui est un ensemble emblématique du parc des volcans d'Auvergne : il s'agit d'un des plus importants ensembles volcaniques d'Europe[34] à 40 km environ à l'ouest de la ville après la grande plaine de la Limagne qui est classée depuis le sur la liste du Patrimoine mondial de l'UNESCO[35].
Urbanisme
Typologie
Thiers est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 3],[36],[37],[38]. Elle appartient à l'unité urbaine de Thiers, une agglomération intra-départementale regroupant 2 communes[39] et 13 905 habitants en 2019, dont elle est ville-centre[40],[41].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Thiers, dont elle est la commune-centre[Note 4]. Cette aire, qui regroupe 19 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[42],[43].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (40,7 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (40,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (38,2 %), prairies (22,8 %), zones agricoles hétérogènes (13,3 %), zones urbanisées (12,4 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (6,1 %), terres arables (4,1 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (2,5 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (0,5 %), eaux continentales[Note 5] (0,1 %)[44].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Morphologie urbaine et quartiers
La géographie de Thiers est marquée par son étagement le long des collines escarpées surplombant la vallée de la Durolle. Le dénivelé important fournit la force hydromotrice nécessaire à la papeterie et à l'émouture des couteaux dès le XVe siècle[a 2]. La ville est divisée en plusieurs quartiers dispersés sur les 44,5 km2 que compte la commune[c 1].
Ville-basse
La ville-basse est la partie située entre le quartier du Moutier jusqu'à la Varenne et Peschadoires. Il y est surtout concentré des commerces et des entreprises. Sur le plan superficiel, c'est le quartier le plus étendu de Thiers avec un peu plus de 6 km de long. Ce quartier reprend la forme rectiligne de l'avenue Léo-Lagrange, et du Général-de-Gaulle[a 3]. Le Moutier est un quartier emblématique pour la ville. Il est principalement situé dans la ville-basse de Thiers. De nombreux passages de l'histoire de la ville de Thiers se passent dans ce dernier. L'église Saint-symphorien et l'abbaye du Moutier sont présentes dans ce quartier. Des ateliers de fabrication de couteaux et des anciennes papeteries sont toujours présents sur les lieux[a 4].
Ville-haute
La ville-haute est le quartier le plus ancien de Thiers[a 5]. C'est le quartier thiernois où résident le plus d'habitants étant donné du nombre élevé de logements. Il est en grande partie protégé par le secteur sauvegardé de Thiers et de nombreux bâtiments sont inscrits ou classés sur l'inventaire des monuments historiques[b 2]. L'architecture, purement médiévale, présente de nombreuses maison à colombages datant du XVe siècle[a 5],[c 2].
Couronne périurbaine
La couronne périurbaine de Thiers est composée de plusieurs lieux-dits[45]. Au total, plus de 100 villages sont à recenser[45]. Parmi eux, les plus importants sont le Fau qui abrite le centre hospitalier de Thiers ainsi qu'une école qui a pris le nom du quartier[46], les Garniers qui possède une chapelle à son nom ainsi qu'une école maternelle et élémentaire ou encore Courty qui s'est développé avec l'arrivée de la gare de Courty en 1872 et avec la construction de base de loisirs d'Iloa entre 1985 et 1989[a 6]. Le cabaret « le Moulin bleu » est présent sur le site[47]. Le Felet se situe proche de la sortie Thiers-ouest sur l'autoroute A89 et voit son développement économique lors de la construction de la zone industrielle qui prend son nom[48]. De grandes industries sont implantées sur les lieux comme une usine du groupe Allemand Brüggen[49].
Faubourgs industriels
La ville de Thiers compte plusieurs faubourgs industriels[c 3]. Parmi eux, les plus importants sont Château-Gaillard, qui est traversé par l'ancienne route nationale 89 en direction de la Monnerie-le-Montel à l'est et de Thiers à l'ouest et qui comprend l'entrée de la vallée des Rouets[a 7], Bellevue, qui touche Château-Gaillard et qui accueille le barrage de Membrun qui retient les flots de la Durolle[50], le quartier des Belins qui se situe sur les hauteurs de Thiers où une vue panoramique sur le centre médiéval de Thiers s'ouvre entre les montagnes et qui accueille une maison de retraite rattachée au centre hospitalier de Thiers : le Belvédaire[51], Boulay, qui est le quartier de l'entrée est de Thiers[52] où la géologie du site est très pittoresque, d'un côté la falaise prend place et de l'autre le vide de la vallée des Usines et la Durolle offre un panorama allant jusqu'à 170° sur le centre-ancien de Thiers[52],[c 3]
Risques majeurs
La ville de Thiers est sujette à plusieurs risques naturels. Des mouvements de terrains peuvent se produire étant donné le relief de la ville. Thiers connaît deux mouvements de terrain en 1984 situés au nord de la ville le long de l’A89 et une coulée de boue dans la vallée des Usines. Des séismes peuvent se produire dans la ville : Thiers est classée en zone de sismicité modérée (niveau 3) ; de plus la ville est proche de nombreux volcans. Thiers a déjà été la cible d'inondations, en effet la ville est traversée par la Dore, la Durolle et par de nombreux ruisseaux. Des événements climatiques exceptionnels se produisent chaque décennie sur la commune. Des vents de 150 km/h sont recensés au centre-ville en 1999. Deux ans plus tôt, toute la montagne surplombant la ville est la cible de pyromanes venus mettre le feu dans la forêt des Margerides proche de la falaise du même nom. La commune de Thiers est classée en zone risque moyen quant aux feux de forêt[a 8].
En plus des risques naturels, la ville est exposée à des risques liés aux activités humaines. La commune est soumise au risque de rupture de barrage. En effet, le barrage de Membrun (haut de 16 m), situé sur la Durolle à moins d'un kilomètre des premiers bâtiments de la vallée des usines représente un risque pour la ville située en dessous de celui-ci. Plus haut dans la commune, le barrage de la Muratte ne représente pas de risque pour la commune étant donné sa distance avec celle-ci. Le risque industriel est présent dans la ville même si aucune catastrophe n'est à recenser en 2018. La commune de Thiers est concernée par la présence de plusieurs établissements « Installations Classées pour la Protection de l’Environnement » (ICPE) et se situe en zone risque faible. Thiers, avec le passage de l'A89 et des routes départementales 906 et 2089, est soumise au risque de transport de matières dangereuses[a 8].
Logement
Le nombre de logements de Thiers est estimé à 7 140 en [53]. Ces logements de Thiers se composent de 5 682 résidences principales, résidences secondaires ou occasionnels ainsi que 1 228 logements vacants. La ville compte 11 805 habitants en pour une superficie de 44,49 km2, soit une densité de population de 265,34 habs/km2 pour une densité de logements de 160,49 logements/km2[53].
Depuis , Thiers s'est lancée dans une vaste opération de renouvellement urbain qui se traduit par la réhabilitation de nombreux immeubles et de voiries[a 9]. Le but de ces actions est globalement redynamiser la ville haute soit le centre-ancien et les quartiers l'avoisinant[a 10],[a 11]. Ainsi, des espaces comme la place Antonin-Chastel, le quartier Saint-Jean ou la rue du Transvaal sont réaménagés[a 12],[a 13].
Agglomération et aire urbaine
L'agglomération ou unité urbaine de Thiers se constitue des communes de Thiers et Peschadoires[INSEE 1] et comptait 14 377 habitants en 2015[INSEE 2],[INSEE 3]. Les deux communes connaissent une conurbation étant donné que leur banlieue se touchent[c 4].
L'aire urbaine de Thiers comptait 17 719 habitants en 2013[INSEE 4] et 18 688 en 2014. Elle se compose de sept communes (Thiers, Peschadoires, Escoutoux, Dorat, Néronde-sur-Dore, Paslières et Noalhat)[INSEE 5] et fait partie de l'espace urbain de Clermont-Ferrand[54].
Voies routières
Thiers bénéficie depuis les années 1970 de deux sorties d'autoroute sur l'A89 en direction de Lyon, Clermont-Ferrand ou Bordeaux[55] :
- la sortie 29 (Thiers-ouest), débouchant sur la D 906 en direction de Vichy, Ambert, Courpière et la zone industrielle de Felet ;
- la sortie 30 (Thiers-centre), desservant La Monnerie-le-Montel, Saint-Rémy-sur-Durolle, Celles-sur-Durolle et Chabreloche.
D'autres autoroutes passent à proximité de la commune : l'A71 qui dessert Clermont-Ferrand à Paris via Orléans et Bourges et l'A75 qui dessert quand elle le sud de Clermont-Ferrand en direction de Perpignan et Montpellier via Millau et Lodève. Thiers se situe à 30 kilomètres du carrefour autoroutier de l'A71, l'A75, l'A711 et de l'A89[56].
Deux anciennes routes nationales, devenues départementales, traversent la commune : la route nationale 89, devenue route départementale 2089 en direction de Lyon et Bordeaux, et la route nationale 106, en direction de Nîmes et Paris, modifiée deux fois : elle passait auparavant par le centre-ville ; la D 906 contourne l'agglomération par la zone industrielle du Felet (la D 400 permettant d'accéder au centre-ville depuis Vichy). Ce contournement, également caractérisé de rocade débute au rond-point de la Côte de la Chèvre jusqu'à celui du Chambon et mesure au total plus de 5 km[57].
D'autres routes départementales moins importantes desservent certains quartiers de la commune : la D 44 vers Dorat, les D 45 et 319 vers Escoutoux, la D 102 vers Sainte-Agathe, la D 201 vers Saint-Rémy-sur-Durolle et la D 320 reliant le village de Bellevue à Escoutoux[10].
Les transports ferroviaires
En 1872, la gare de Thiers et la gare de Courty ouvrent leurs portes sur la ligne de Clermont-Ferrand à Saint-Just-sur-Loire[58]. L'ouverture des deux gares marque les premiers temps de la révolution industrielle à Thiers. Dans les années 1970, la gare de Courty ferme ses portes laissant la gare de Thiers unique sur la commune[59]. Le bâtiment voyageur est situé dans le bas de la ville, sur la ligne entre la gare de Pont-de-Dore et celle de Thiers, proche de la base de loisirs d'Iloa[60].
La ligne SNCF entre la gare de Pont-de-Dore, passant par la gare de Thiers jusqu'à Noirétable, est marquée par le relief pittoresque et accidenté de la section. Le relief a nécessité la construction de viaducs (comme celui du Grand Tournant) ou le creusement de nombreux tunnels. Aujourd'hui, la ligne de Thiers à Boën-sur-Lignon est en très mauvais état et est fermée à la circulation des trains. Pour l'instant aucune réouverture n'est prévue. Plusieurs personnages politiques des environs (comme le maire de Thiers, la maire d'Ambert ou le député de la cinquième circonscription du Puy-de-Dôme) sont optimistes pour voir cette ligne un jour en activité[61].
Les transports en commun
Thiers dispose d'un réseau de transport en commun organisé par le syndicat intercommunal à vocation unique « SIVU TUT » un réseau de transport en commun constitué de cinq lignes reliant chaque point de la ville à un autre[62]. Ce réseau urbain et interurbain se nomme « Transports urbain thiernois », en abrégé « TUT », qui dessert aussi la commune limitrophe de Peschadoires.
En complément des lignes du réseau urbain TUT, le « SIVU TUT » met en place des lignes de transport à la demande pour tous les habitants du périmètre de transport urbain, y compris aux personnes à mobilité réduite. Ce service spécifique est créé pour desservir des quartiers de Thiers ou de Peschadoires pour lesquels la demande ne peut pas justifier le passage régulier d'un bus[63].
Les réseaux interurbains
La ville de Thiers est accessible par deux lignes d'autocars du réseau TER Auvergne-Rhône-Alpes. Elles assurent la correspondance en gare ainsi que la desserte de la mairie et, pour l'une de ces deux lignes, l'un des lycées.
Ligne | Tracé |
---|---|
19 | Vichy ↔ Thiers ↔ Ambert – Correspondance à Vichy pour Paris ou Lyon[64] |
82 | Thiers ↔ Courpière ↔ Ambert – Correspondance à Pont-de-Dore pour Clermont-Ferrand[65] |
Par ailleurs, quatre lignes du réseau départemental Transdôme desservent la commune, avec comme principaux points d'arrêt la mairie et les lycées[66].
Ligne | Tracé |
---|---|
1 | Clermont-Ferrand ↔ Thiers (neuf arrêts) ↔ Saint-Rémy-sur-Durolle ↔ Chabreloche |
2 | Clermont-Ferrand ↔ Thiers (lycées) ↔ Ambert ↔ Arlanc |
56 | Châteldon ↔ Thiers |
83 | Vollore-Montagne ↔ Viscomtat ↔ Thiers (mairie) |
Les transports aériens
La ville bénéficie de la proximité de l'aéroport de Clermont-Ferrand-Auvergne, à 37 km, pour une durée de trajet de vingt-cinq minutes[67]. Thiers se trouve aussi à une heure de l'aéroport de Saint-Étienne-Bouthéon (94 km, 1 h 5)[68] et deux de celui de Lyon-Saint-Exupéry (180 km)[69]. D'autres aéroports, moins importants sont présents comme ceux du Puy - Loudes, Aurillac, Roanne ou encore Vichy-Charmeil. L'aérodrome d'Issoire - Le Broc se situe à 42 km de Thiers pour une durée de trajet d'1 heure[70]. Celui d'Ambert - Le Poyet est à 55 km de la ville pour un temps de trajet de 55 minutes[71].
Immobilier
Le prix moyen du m² à Thiers le s'établit ainsi[72] :
Type de logement | Prix moyen en (€/m²) |
---|---|
Appartement | 721 € |
Maison | 941 € |
Toponymie
En occitan, le toponyme est Tièrn en norme classique[73],[74],[75], voire aussi Tigèrn localement[76]. Ce nom nord-occitan est attesté depuis le Moyen Âge[77]. La version médiévale francisée Thiart est aussi attesté dans l'armorial de Guillaume Revel (vers 1450)[78],[79]. La ville est mentionnée comme Castrum Thigernum par Grégoire de Tours au VIe siècle[80],[81]. Par la suite, Tihernum 1373 (après lénition de /g/ intervocalique), Tiernium 1392[82].
Xavier Delamarre[83], suivant Albert Dauzat[84], y voit le mot gaulois tigerno-, seigneur. La signification du Castrum Tigernum serait donc celle de fort seigneurial. On retrouve ce terme celtique dans l'ethnonyme Tigurini, tribu de la Suisse actuelle et sans doute dans Thiernu (Aisne, *Tigerno-ialon). Il est également attesté en celtique insulaire : vieil irlandais tigern, tigirn, seigneur, chef ou vieux breton Tigern, Tiarn, seigneur, chef[d 1]
Histoire
Antiquité
Un premier bourg gaulois s'installe au débouché des gorges de la Durolle proche de l'emplacement de l'actuelle abbaye du Moutier avant que celle-ci ne soit construite[85],[e 1]. La dénomination employée par Grégoire de Tours de « Thigernum » a une tournure celte ce qui rappelle que cette appellation topographique date d'une époque antérieur à la Guerre des Gaules[e 1]. La première ville semble être une station routière traversée par une voie romaine (la via Agrippa) reliant la ville de Mediolanum Santonum à Lugdunum par Augustonemetum (Saintes à Lyon en passant par Clermont-Ferrand)[e 2]. Mais cette route n'est alors pas la seule à relier les vallées de l'Allier et de la Loire[e 3]. En effet, bien que la vallée tortueuse de la Durolle soit difficile de passage dans sa partie inférieure, des chemins laissant circuler les piétons et des chevaux montés suivent le lit de la rivière[e 1]. Cette voie de communication exige à l'époque des points de ravitaillement et parfois de défense, ce que Thiers semble occuper : la ville commandait l'entrée des gorges de la Durolle[e 1].
Reconstruction de la ville
Au tout début du Moyen Âge, la région thiernoise est quasiment recouverte de bois et de forêts. Les premières mentions de la ville connues sont de Grégoire de Tours : dès , il signal que le castrum de Thiers où se trouvait une église et plusieurs habitations construites en bois sont incendiées par le fils de Clovis Ier, Thierry Ier[c 2].
La vocation de ce qui est encore un petit bourg au Ve siècle est un lieu d'échange entre les régions de plaine et les régions boisées situées plus haut en altitude[85]. L'origine de la « Foire au pré » est alors connue : la vocation première de la ville est nettement rapprochée à cette foire populaire dans la région thiernoise encore aujourd'hui même si la première mention du nom « Foire au pré » apparaît seulement en . Cette dernière, qui se déroule aujourd'hui le deuxième week-end du mois de septembre doit sa date d'origine — le 14 septembre — à la célébration de l'exaltation de la Sainte-Croix[c 2].
La destruction d'un premier édifice en coïncide à quelques années près avec la découverte du tombeau de Saint-Genès par Grégoire de Tours. L’évêque de Tours, dans ses écrits, indique qu'à cet emplacement fut construit une église (à l'actuel emplacement de l'Église Saint-Genès). À cette époque, les envahisseurs venus d'autres contrées détruisent régulièrement la ville. Ainsi, les habitants, par mesures de sécurités, construisent leur maison sur une butte surplombant la Durolle : l'actuelle cité médiévale de Thiers est née[g 4],[c 2].
À partir de , la ville rayonne sur les régions voisines[86]. Le monastère — aujourd'hui Abbaye du Moutier — est rapidement reconstruit à son emplacement d'origine tandis que le bourg s'agrandit et qu'une petite agglomération ressurgie sur les traces de l'ancienne ville. À partir de ce moment, la ville évolue en deux parties distinctes ; encore aujourd'hui, les différences entre ces deux parties de la ville sont dues à cette dualité. La ville basse passe sous l'influence des moines au XIe siècle lorsque le monastère du Moutier passe sous le contrôle de l'Abbaye de Cluny en [87]. En , l'abbé du Moutier passe un acte de pariage avec Alphonse de Poitiers dans lequel il est prévu d'agrandir la ville sur l'actuel Pré de la foire, chose qui est partiellement effectuée[88]. En , la ville basse est liée avec la ville haute lors de la création de la commune de Thiers la même année[g 5].
Le temps des seigneurs de Thiers
Dès le Xe siècle, les seigneurs de Thiers dirigent la région thiernoise et au-delà de la plaine de la Dore[d 2]. L'influence de la baronnie permet de décrire les apparences que la ville porte à cette époque. En effet, trois bourgs habités distincts sont décrits : le premier est construit au Moutier, le deuxième autour de l'église Saint-Genès et le troisième autour de l'église Saint-Jean[d 2]. En , Guillaume de Thiers fonde le chapitre de Saint-Martin d'Artonne. Un siècle plus tard, le chapitre de Saint-Genès reçoit du seigneur les églises de Celles, Dorat, Saint-Rémy, Ris, Olliergues, Saint-Victor-Montvianeix et celle de Peschadoires. Dès , date du mariage de Guillaume II de Thiers et d'Adélaïde de Chalon[89], les seigneurs de Thiers contractent des alliances brillantes[90]. Ainsi, au XIIe siècle, Guy de Thiers s'allie à Clémence de Courteney, sœur de Pierre II de Courtenay alors empereur de Constantinople et petite-fille du roi Louis VI le Gros. Ainsi, Guy VII fils de Guy de Thiers et de Clémence de Courtrney entre dans la famille des comtes du Forez dès le XIIIe siècle. Même si la baronnie de Thiers possède de vastes domaines, les seigneurs de Thiers n'apparaissent pas comme de très riches seigneurs[g 6],[d 2].
Au XIIIe siècle, la baronnie de Thiers éprouve des difficultés financières dues à des dépenses trop élevées[d 3]. En , le seigneur de Thiers vend pour 460 livres une charte de franchise pour trouver des finances. Cette vente permet à la ville de régler ses problèmes financiers qu'un temps : quelques années après, le seigneur de Thiers emprunte à des nobles argentés des fonds. Les deux principaux prêteurs sont le comte du Forez et la famille Maumont habitant dans la région voisine du Limousin. En , la ville étant toujours en difficulté, le seigneur vend à nouveau une charte de 300 livres. La situation financière de la ville se dégrade au point que le roi Philippe le Bel intervient lui-même avant que le comte du Forez, parent et créancier du seigneur de Thiers acquitte la baronnie thiernoise au XIVe siècle[91],[92],[d 4].
Influence du Forez
L'histoire de la ville et de sa région est fortement marquée par la rattachement de cette dernière au comté du Forez[91]. La ville est alors mise en relation avec les régions de Noirétable et de Cervières. Une route traversant les Margerides[Note 6] — la vallée de la Durolle n'étant pas adaptée pour construire une route de grande circulation à l'époque — est construite au XIVe siècle pour rejoindre Thiers et Lyon sans passer par l'ancienne voie romaine qui traverse le village de Vollore encore plus haut en altitude[e 3]. Ce rattachement à la vallée du Rhône donne une dimension nouvelle d'un point de vue économique à la ville. Ainsi, les premières industries s'installent sur les berges de la Durolle[e 4]. La métallurgie utilise au début du XIVe siècle les courants de la Durolle pour leurs activités à une époque où la coutellerie n'est pas encore très présente dans la ville. En , un document relatif aux droits de leyde que prélevaient les seigneurs de Thiers rapporte que la coutellerie est désormais une activité à part entière dans la ville[93]. Le développement de cette industrie est peut-être lié à l'ouverture de la nouvelle route. En effet, sans fer ni acier, la ville ne peut produire de couteaux : la route permet donc d'importer ces matières premières depuis le couloir rhodanien[g 7].
Influence bourbonnaise
Lorsque le duc Louis II épouse en la dame de Thiers Anne Dauphine, la baronnie de Thiers passe dans le patrimoine des ducs de Bourbon. Alors, l'influence du Forez est quasiment remplacée au profit de l'influence bourbonnaise sans pour autant s'attaquer au domaine économique encore très marqué par le Forez. L'influence des ducs de Bourbon est aujourd'hui encore visible. Le château du Pirou, construit au XVe siècle par le duc de Bourbon, utilise de petites tuiles plates et possède un toit pointu ce qui laisse penser que le maître d'œuvre, d'origine bourbonnaise est influencé son origine. Plus tard, les bourbons aménagent la ville et l'agrandissent avec notamment la construction d'une nouvelle enceinte au XVe siècle[c 5].
La baronnie indique dès que Thiers est une « ville industrielle » où coutelier, papetiers et tanneurs se côtoient quotidiennement. Dès le XVIe siècle, le commerce thiernois est visible sur la scène internationale : le papier et les couteaux de Thiers s'écoulent à l'intérieur du Royaume de France mais également en Espagne et en Italie. À la fin du siècle, Michel de Montaigne qualifie Thiers de « ville fort marchande »[g 8]. Après une courte période où le cardinal Antoine Duprat prend le pouvoir de la baronnie de Thiers, les bourbons redeviennent les maîtres de la cité. Ils essayent de se concilier les thiernois en renouvelant à deux reprises les chartes qui avaient été octroyées par les anciens seigneurs aux XIIIe siècle et XIVe siècle[91].
La seconde moitié du XVIe siècle est marquée par plusieurs actes importants émanant du pouvoir royal obtenus grâce à la place privilégiée des barons de Thiers à la cour royale et au fait que la reine-mère, Catherine de Médicis était à l'origine comtesse d'Auvergne. En , dans une ville où le commerce et l'industrie jouent un rôle primordial, un tribunal de commerce — alors appelé « juridiction consulaire » — est créé. En , la ville est dotée d'administrateurs après que le consulat soit mis en place. Les corps de papetiers et de couteliers reçoivent leur statut quelques années après, en [e 5].
Guerres de religions
Les guerres de Religion débutent dans la seconde moitié du XVIe siècle en France. Les Thiernois étant très ouverts sur l'extérieur, notamment sur le bassin lyonnais, sont rapidement touchés par des « idées nouvelles ». Dès , Antoine Chabrol, coutelier thiernois décide de fuir vers la Suisse. Il fait partie de la première vague de migrants protestants qui cherchent l'asile dans ce pays entre et [e 6]. Durant les années à venir, de nombreux thiernois migrent vers Genève[94]. À l'époque, seule la région de Maringues semble adhérer au protestantisme et donner naissance à une communauté importante. En , les huguenots s'introduisent dans la ville et font des ravages créant une « haine » chez les thiernois déjà de nature assez contestataire[e 7],[e 8].
Quelques années plus tard, les thiernois prennent le parti du roi Henri IV et doivent défendre leur ville contre les troupes de la Ligue catholique alors qu'un prêtre originaire de Thiers — surnommé le chanoine de Pisseboeuf — est compromis dans un complot visant à assassiner le roi[95].
XVIIe et le XVIIIe
Dès le XVIIe siècle, des dons généreux permettent de créer un collège et l'hôpital reçoit un legs très important. Dès , un couvent de frères mineurs capucins ouvre des portes dans un faubourg de la ville, puis viennent des franciscains et des ursulines. Thiers, alors ceinturée de couvents, attire les jeunes gens et les dons[g 9],[f 1].
Durant tout le XVIIe siècle, la baronnie de Thiers a comme seigneur de très proches parents du roi[f 2]. La ville est alors très peuplée par rapport aux autres villes de la province et son activité industrielle et commerciale est une des plus fortes de la région. Les marchands thiernois, établis dans des villes comme Paris, Lyon ou Marseille sont également présents en dehors des frontières du royaume : à Cadix, Séville, Lisbonne ou encore en Louisiane[96]. Seulement, si le commerce de la ville est à un haut niveau, les ouvriers thiernois bénéficient d'un maigre salaire. En effet, les marchands ne se contentaient pas des seules productions locales pour alimenter leur commerce mais faisaient appel à des marchandises extérieures. Devenu baron de Thiers, Crozat demande toutes les taxes qui lui sont dues[97]. Son fils, qui prend sa place en , entame un procès contre deux habitants pour le paiement de la leyde. Ce paiement seigneurial frappait toutes les denrées qui entraient dans la ville. Les thiernois, alors très pauvres s'attaquent dans un procès au niveau national au seigneur de la ville, qu'ils perdent en [g 10],[f 3].
La fin du XVIIIe siècle marque une profonde évolution dans la région thiernoise[g 11]. Le commerce thiernois subit fortement la concurrence étrangère de la Hollande et de l'Angleterre mais aussi de la politique économique menée par le roi d'Espagne qui élève un droit de douane sur l'importation de produits sur son territoire[g 12].
Période révolutionnaire
La majorité de la population thiernoise accueille favorablement les mouvements révolutionnaires[98]. En effet, les habitants sont fortement marqués par la perte de leur procès contre le seigneur de la ville en . Les artisans et commerçants souhaitent également voir disparaître les différentes contraintes financières infligées par ce dernier. La mort du roi, l'attitude antireligieuse de la Convention et la levée des troupes entraîne cependant la création d'un mouvement contre-révolutionnaire[98]. Ce dernier s'amplifie en février 1793 avec des visites domiciliaires contre les prêtres réfractaires et dans les familles d'émigrés. Cette précocité dans les mesures de répression aboutit à une création paradoxalement tardive du comité de surveillance révolutionnaire, le 22 mai 1793, soit plus d'un mois après l'arrivée de la loi dans le district. Il fut cependant peu actif : la maison d'arrêt n'ouvre qu'en septembre, sur ordre des représentants en mission. Le commissaire de ces représentants, Dulac, opère 49 arrestations à Thiers, principalement dans les milieux insermentés et nobles impliqués dans les révoltes de Vollore et Servant. Il n'est actif qu'à partir d'octobre 1793[98].
Réorganisation administrative
La réorganisation du pays par l'assemblée constituante met en place de nouvelles structures dans la région thiernoise en [g 13],[g 14]. À la veille de la révolution, seules deux subdélégations persistent dans la région thiernoise : celles de Thiers et de Lezoux. En , le district de Thiers est créé tandis que l'arrondissement de Thiers existe depuis l'an VIII. Ces modifications de l'arrondissement posent de nombreux problèmes dès les années suivantes. En effet, l'arrondissement — très peuplé à l'époque — est de taille raisonnable par rapport aux arrondissements d'autres villes environnantes. La ville de Courpière et la montagne thiernoise acceptent d'entrer dans l'arrondissement de Thiers en tandis que Maringues préfère se rattacher à celui de Riom[g 15].
Expansion économique
L'évolution économique de la région thiernoise entre le milieu du XIXe siècle et la deuxième moitié du XXe siècle marque profondément la ville et ses alentours. Les anciennes industries qui font la fortune de la région depuis plusieurs siècles disparaissent peu à peu par manque d'adaptation aux techniques nouvelles. À partir de , seule la coutellerie parvient à se maintenir avec l'introduction des machines, ce qui préfigure l'avènement de la grande industrie[99]. À cette époque, l'industrie coutelière présente une organisation particulière. La main-d'œuvre nécessaire pour fabriquer un couteau est disséminée à travers la ville ; il y a une extrême division du travail, les ouvriers sont spécialisés dans un métier, transmis de père en fils, pour lequel ils acquièrent une grande dextérité[100].
À la fin du XIXe siècle, la concurrence étrangère amène les industries thiernoises à se moderniser. Cette modernisation passe par l'électrification. Un nouveau type d'usines se crée, où sont intégrées toutes les opérations de la coutellerie[100]. Les usines de papeterie qui n'ont pas voulu recourir à ces techniques modernes de production se voient dans l'obligation de fermer leurs portes ; elles n'étaient plus qu'une vingtaine en [100].
La création de deux routes nationales et de deux voies ferrées au XIXe siècle renforce les liens entre la région thiernoise et ses alentours. Les échanges avec Saint-Étienne s'amplifient dès l'ouverture de la Gare de Thiers en [g 16],[101].
Fin de la Seconde Guerre mondiale
Durant l'occupation, le QG du bataillon allemand en stationnement fut l'hôtel l'Aigle d'Or qui subsiste encore aujourd'hui au carrefour de la rue de Lyon et de la rue des Grammonts[102].
Thiers sera une des rares villes, la seule du Puy-de-Dôme, à être libérée par les armes le . Les combats opposeront d'une part les 400 hommes du SS-Panzergrenadier-Ausbildungs-Bataillon. 18 « Horst Wessel »[Note 7] et les FTP du 103e bataillon FFI-FTPF dirigés par le commandant André Rossignol (alias « Pigeon »), des éléments « sédentaires » des FTP et des MUR, rejoints par le 104e bataillon FFI-FTPF du commandant Roger Beligat (alias « Alain Derval »). L'engagement plus que tardif des hommes du chef militaire FFI Serge Renaudin d’Yvoir (alias « Victoire ») sera mis en question[104],[105]. Le maire désigné par le régime de Vichy Lucien Brasset sera, avec le sous-préfet Villaret, l'intermédiaire entre les FFI et les troupes allemandes.
À la libération, la commune de Wittenheim en Alsace entra dans une ère de reconstruction[106]. Elle eut la chance de bénéficier du soutien matériel et financier de ses villes marraines dont Thiers fait partie avec Fontenay-sous-Bois, Saint-Cloud[a 14]. Le nouveau Wittenheim rend hommage à Thiers avec la création de la « place de Thiers »[107].
Période des Trente Glorieuses
Au sortir de la Seconde Guerre Mondiale, la France connaît une période dite des « Trente Glorieuses » qui se caractérise par une forte croissance économique et une amélioration des conditions de vie des français entre et [108]. À Thiers, la coutellerie — qui est alors déjà présente dans la ville depuis plus de 6 siècles, connaît une forte demande extérieur à la ville mais aussi en Europe. La ville se dirige vers une « mono-industrie coutelière » composée d'une multiplicité de petites entreprises qui fleurissent sur la commune[g 17]. La demande d'emplois est alors très forte et les patrons thiernois font, comme dans l'ensemble de la France, appel à une main d'œuvre extérieure et étrangère pour travailler dans les usines. Les recensements de la population durant les années attestent que la situation économique de la ville est favorable à l'emploi[g 17]. Entre et , la commune gagne 1 158 habitants et garde une place comparable à celle de Riom ou Chamalières dans le département d'un point-de-vue démographique[INSEE 6].
Années 1980 et 1990
À la fin des Trente Glorieuses, Thiers subit fortement les effets du premier choc pétrolier et des premières récessions économiques et la concurrence étrangère notamment asiatique commence son apparition. Les entreprises thiernoises peinent à résister et plusieurs d'entre-elles ferment définitivement leurs portes — à l'image de l'Usine du May qui ferme en [b 3]. La population communale commence une longue chute qui se terminera qu'au début des années [INSEE 2].
D'un point de vue politique, Thiers confirme son encrage à gauche : Maurice Adevah-Pœuf (PS) est élu à quatre reprises maire de la ville à partir de et député à partir de [109].
Crise économique
La crise économique se fait véritablement ressentir à Thiers jusqu'au début des années . Bon nombre d'entreprises ferment leurs portes ou licencient depuis le début des années mais la coutellerie semble garder sa place première dans la ville. À titre d'exemple, le site de 400 salariés de l'équipementier Dapta, spécialisé en décolletage, qui appartenait à une filiale du groupe suisse UBS, est racheté en 2006 par Leipold et le fonds d'investissement Green Recovery. Une centaine de salariés sont alors menacés de licenciement[110].
Baisse puis remontée de la population communale
À la fin des Trente Glorieuses, cette sous-préfecture a connu une baisse importante de la population pour dire, en , elle était classée 10e ville à la dynamique démographique la plus faible de France métropolitaine[111]. Cependant, pour la première fois depuis plus de quarante ans de déclin démographique, la courbe de population dans la commune s'est inversée pour devenir positif : Thiers gagne 356 habitants entre et [a 15].
Mise en valeur conséquente du patrimoine
Une grande partie du centre-ville et du Moutier est classée dans une forme de protection, le secteur sauvegardé de Thiers. Ce classement est valable pour les cités médiévales remarquables et à protéger. L'ensemble architectural de Thiers est assez important pour qu'il soit protégé par ce label. De nombreux édifices ou maisons sont par ailleurs inscrits ou classés aux Monuments Historiques. Depuis , le périmètre du secteur est en cours de révision mais aujourd'hui, la taille de celui-ci est d'environ 35 hectares. Seules une centaine de villes en France possèdent fièrement cet outil de protection[112].
Réhabilitation urbaine dans la cité médiévale
Depuis , Thiers s'est lancée dans une vaste opération de renouvellement urbain qui se traduit par la réhabilitation de nombreux immeubles et de voiries[a 9]. Le but de ces actions est globalement redynamiser la ville haute soit le centre-ancien et les quartiers l'avoisinant. Ainsi, des espaces comme la place Antonin-Chastel, le quartier Saint-Jean ou la rue du Transvaal sont réaménagés[a 12],[a 13].
Politique et administration
Découpage territorial
La sous-préfecture de Thiers est installée au 26 rue Barante. Fin 2016, David Roche prend le titre de Sous-préfet de la ville[113]. En , il est remplacé par Etienne Kalalo[114].
Arrondissement
L'arrondissement de Thiers, qui recouvre exactement les limites de l'ancien district de 1790, se compose de quarante-trois communes réparties entre les six anciens cantons (avant le redécoupage de 2014) de Châteldon, Courpière, Lezoux, Maringues, Saint-Rémy-sur-Durolle et Thiers[INSEE 7].
Canton
Le canton de Thiers comprend à la suite du redécoupage cantonal de 2014, 13 communes (Arconsat, Celles-sur-Durolle, Chabreloche, Dorat, Escoutoux, La Monnerie-le-Montel, Palladuc, Saint-Rémy-sur-Durolle, Saint-Victor-Montvianeix, Sainte-Agathe, Viscomtat, Vollore-Montagne et Thiers). Il en possédait avant cette date 3 : Thiers, Dorat et Escoutoux[INSEE 8].
Intercommunalité
La commune fait partie de la communauté de communes de Thiers Dore et Montagne, qui regroupe trente communes au [115] avec l'application de la Loi portant nouvelle organisation territoriale de la République (loi NOTRe). Les compétences obligatoires de cette structure s’étendent au développement économique, à l'aménagement de l'espace communautaire, à l'équilibre social de l'habitat et enfin à la politique de la ville. D'autres compétences sont également possibles, mais de manière optionnelle, comme l'assainissement, les équipements culturels et sportifs ou encore l'action sociale[116].
Le poste de président de la communauté de communes de Thiers Dore et Montagne est occupé depuis [117] par Tony Bernard après une réélection qui lui est favorable en [118].
Conseil municipal et maire
Le nombre d'habitants au dernier recensement étant compris entre 10 000 et 19 999, le nombre de membres du conseil municipal est de 33[119]. Depuis le second tour des élections municipales, le conseil municipal est constitué de trois groupes :
Groupe | Président | Effectif | Statut | ||
---|---|---|---|---|---|
DVG - SE | Stéphane Rodier | 24 | majorité | ||
DVD - SE | Eric Boucourt | 6 | opposition | ||
PS - PCF | Claire Joyeux | 3 | opposition |
Depuis la Libération, 7 maires se sont succédé à la tête de Thiers.
L'hôtel-de-ville de Thiers se situe au 1 rue François-Mitterrand donnant sur la place Antonin-Chastel[124].
Tendances politiques et résultats
La vie politique thiernoise est marquée par un fort et ancien ancrage à gauche[125],[126]. Dès le début du XXe siècle, des élus ont été soutenus ou se sont réclamés du mouvement socialiste. Le développement d'une véritable culture ouvrière issue de l'essor précoce de l'industrie a constitué un terreau fertile pour la gauche. L'hégémonie du Parti socialiste particulièrement forte après la Seconde Guerre mondiale est cependant remise en cause au début des années 2000, puisqu'il perd coup sur coup les municipales et les législatives. Dans la foulée de l'élection d'André Chassaigne, le PCF revient à un bon niveau et le Parti de gauche est bien implanté dans la région. La droite souffre de façon chronique d'un manque de personnalités fortes et de querelles intestines. Si l'UDF de Valéry Giscard d'Estaing a tiré son épingle du jeu dans les années 1970, les mouvements gaullistes ont toujours été sensiblement en dessous de leurs scores nationaux. Les résultats de l'UMP sont en baisse très nette comme dans le reste du département. Le Front national, bien que souvent représenté par des candidats « fantômes », réalise des scores un peu supérieurs à ceux enregistrés au niveau régional et départemental. D'après l'historien Mathias Bernard, « On peut considérer Thiers comme un bastion communiste encore aujourd’hui. C’est une ville marquée à gauche par la culture ouvrière et associative[127]. »
Sur les dix derniers députés élus au suffrage majoritaire sur la circonscription, huit se réclamaient de la gauche (Jean-Baptiste Duchasseint, Noël Chamerlat, Joseph Claussat, Ernest Laroche, Claude Pradel[Note 8], Fernand Sauzedde, Maurice Adevah-Pœuf et André Chassaigne), deux seulement de la droite (René Barnérias et Jean-Marc Chartoire) pour seulement sept ans de mandats cumulés[128].
À Thiers, à la présidentielle de 1965, François Mitterrand l'emporte déjà d'une courte tête sur Charles de Gaulle et plus facilement en 1974 sur l'Auvergnat Valéry Giscard d'Estaing. L'ancrage à gauche de la ville se confirme à l'élection présidentielle de 2007 puisque, dans un contexte de forte mobilisation, Ségolène Royal arrive en tête au premier tour et obtient 56,61 % des voix au second tour (près de 10 % au-dessus de son résultat national)[129]. En 2012, au second tour, François Hollande porte le score de la gauche à 63,33 %[130].
Le vote des Thiernois marque une certaine méfiance envers les institutions européennes puisqu'au référendum de ratification du traité de Maastricht de 1992 ils se prononcent, à l'inverse de l'ensemble des Français, pour le non à 50,74 %[131]. En 2005, le vote de Thiers est conforme à la tendance nationale, mais la majorité qui rejette le projet de constitution y est sensiblement plus large (61,46 %)[132].
Élection | Tour | PCF | FdG / LFI | PS / DVG | LREM | UMP / LR / DVD | RN | Autres | Abstention | Source |
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Municipales 1989 | 1er tour | 51 | 49 | [133] | ||||||
Municipales 1995 | 1er tour | 61,05 | 38,95 | [133] | ||||||
Municipales 2001 | 1er tour | 38,77 | 25,31 | 35,93 | [134] | |||||
2e tour | 44,30 | 55,70 | ||||||||
Législatives 2002 | 1er tour | 22,9 | 19,75 | 40,53 | 9,17 | 6,48 | 37,95 | [135],[136] | ||
2e tour | 52,20 | 47,80 | 41,79 | |||||||
Régionales 2004 | 1er tour | 20,35[N 1] | 27,67 | 28,42 | 11,67 | 11,89 | 37,67 | [137] | ||
2e tour | 57,95[N 2] | 42,05 | 33,56 | |||||||
Cantonales 2004 | 1er tour | 12,23[N 3] | 38,53 | 10,88 | 10,55 | 27,81[N 4] | 36,79 | [138] | ||
2e tour | 65,89 | 34,11[N 4] | 33,17 | |||||||
Européennes 2004 | 6,51 | 38,75 | 16,31 | 10,35 | 28,08 | 60,82 | [139] | |||
Présidentielles 2007 | 1er tour | 2,83 | 31,38 | 23,79 | 10,79 | 31,21[N 5] | 18,51 | [140] | ||
2e tour | 56,61 | 43,39 | 17,78 | |||||||
Législatives 2007 | 1er tour | 37,32 | 19,24 | 28,91 | 3,22 | 11,31 | 43,35 | [141] | ||
2e tour | 67,23 | 32,77 | 40,71 | |||||||
Municipales 2008 | 1er tour | 43,99 | 56,01 | 31,05 | [134] | |||||
Européennes 2009 | 12,81[N 6] | 18,71 | 24,81 | 6,00 | 37,67 | 64,18 | [142] | |||
Régionales 2010 | 1er tour | 40,44[N 1],[N 6] | 17,38 | 20,61 | 9,91 | 11,66 | 55,31 | [143] | ||
2e tour | 68,02[N 2] | 31,98 | 51,23 | |||||||
Cantonales 2011 | 1er tour | 20,55[N 3] | 25,41[N 7] | 9,94 | 10,86 | 18,06 | 15,20[N 8] | 57,67 | [144] | |
2e tour | 100,00 | 72,23 | ||||||||
Présidentielles 2012 | 1er tour | 14,29 | 35,40 | 18,46 | 19,75 | 12,10[N 9] | 19,85 | [145] | ||
2e tour | 56,61 | 43,39 | 13,27 | |||||||
Législatives 2012 | 1er tour | 42,73 | 20,56 | 16,44 | 14,80 | 6,47 | 46,24 | [146] | ||
2e tour | 70,80 | 29,20 | 49,85 | |||||||
Municipales 2014 | 1er tour | 29,9 | 38,27 | 17,34 | 35,0 | [147] | ||||
2e tour | 51,47 | 48,53 | 32,0 | |||||||
Départementales 2015 | 1er tour | 37,79 | 18,89 | 28,21 | 15,11[N 10] | 53,74 | [148] | |||
2e tour | 65,42 | 34,58 | 52,54 | |||||||
Élection présidentielle française de 2017 | 1er tour | 25,14 | 6,41 | 24,08 | 13,9 | 21,22 | 25,74 | [149] | ||
2e tour | 67,55 | 32,45 | 28,04 | |||||||
Élections législatives françaises de 2017 | 1er tour | 34,31 | 7,7 | 2,56 | 26,35 | 14,35 | 10,06 | [150] | ||
2e tour | 62,13 | 37,87 | ||||||||
Élections européennes de 2019 | 6,10 | 9,29 | 8,13 | 16,52 | 7,46 | 24,18 | 9,66[N 11] | 53,88 | [150] | |
Municipales 2020 | 1er tour | 17,44 | 31,52 | 35,82 | 57,50 | [151],[152],[153] | ||||
2e tour | 18,56 | 38,04 | 43,39[N 12] | 56,61 |
- Liste PCF (puis FdG) conduite par André Chassaigne, le député de la circonscription.
- Liste d'union de la gauche conduite par le PS.
- Claude Nowotny, député-suppléant et président de l'office de tourisme.
- Thierry Déglon, maire SE de Thiers, réalise 18,86 % au premier tour et 34,11 % au second.
- Dont 16,75 % pour François Bayrou, 5,72 % pour Olivier Besancenot, 1,89 % pour Arlette Laguiller.
- Le front de gauche se compose alors du PCF, du Parti de Gauche et de la Gauche unitaire.
- Annie Chevaldonné (ex-PS) conseillère sortante se présente sous l'étiquette du front de gauche et recueille 25,41 % des voix sur Thiers. Au second tour C. Nowotny (PCF), seul autre candidat qualifié se retire en sa faveur.
- Tahar Bouanane, ancien adjoint de T. Déglon, soutenu par Europe Écologie.
- Dont 7,11 % pour François Bayrou, 1,41 % pour Nicolas Dupont-Aignan, 1,34 % pour Philippe Poutou, 1,29 % pour Eva Joly.
- Duo Bouanane/Lebref soutenu par Europe Écologie.
- Yannick Jadot pour Europe écologie.
- Liste "Génération Thiers", SE portée par Stéphane Rodier.
- Les personnalités exerçant une fonction élective dont le mandat est en cours et en lien direct avec le territoire de la commune de Thiers sont les suivantes :
Élection | Territoire | Titre | Nom | Début de mandat | Fin de mandat |
---|---|---|---|---|---|
Municipales | Commune de Thiers | Maire | Stéphane Rodier[154] | 2020 | 2026 |
Cantonales | Canton de Thiers | Conseiller départemental | Hélène Boudon et Olivier Chambon[155] | 2021 | 2027 |
Intercommunales | Thiers Dore et Montagne | Président de conseil communautaire | Tony Bernard[156] | 2021 | 2026 |
Législatives | 5e circonscription du Puy-de-Dôme | Député | André Chassaigne | 2017 | 2022 |
Régionales | Auvergne-Rhône-Alpes | Président du conseil régional | Laurent Wauquiez | 2015 | 2020 |
Présidentielles | France | Président de la République | Emmanuel Macron | 2017 | 2022 |
Jumelages
La ville de Thiers est jumelée avec les villes de :
- Bridgnorth (Royaume-Uni) depuis 1978, comté de Shropshire, Midlands de l'Ouest (12 000 habitants)[a 16] ;
- Schrobenhausen (Allemagne) depuis 1986, district de Haute-Bavière (16 000 habitants)[a 16].
Ces deux villes se sont jumelées en 1992[a 16].
Équipements et services publics
Ville fleurie et espaces verts
La commune est labellisée « 2 fleurs » au concours des villes et villages fleuris[157]. Thiers compte 1 400 m2 de massifs floraux et 1 000 m2 de culture hors sol (vasques et jardinières)[a 17]. Chaque année, la collectivité consacre un budget de 15 000 à 30 000 € afin de procéder au remplacement d’arbres et arbustes abattus ou dépérissant. Un plan de désherbage est mis en place sur la commune. Si le désherbage chimique est encore employé pour les terrains de pétanque et sur les trottoirs des principaux axes d’accès au centre-ville (sauf ceux à proximité des points d’eau), le désherbage mécanique est privilégié. L'élagage des arbres d’alignement qui se trouvent en bordure de chaussée sont traités tous les 3 à 4 ans de façon récurrente. Des interventions ponctuelles sont mises en place pour les arbres dangereux[a 17]. Une entreprise spécialisée se charge de cet entretien. Sur le site de la base de loisirs d'Iloa le désherbage chimique est bannie. Seul le désherbage mécanique est utilisé[a 17].
Éclairage public
En 2006, la commune de Thiers contracte un marché de partenariat pour l’éclairage public avec l’entreprise SCIE, pour une durée de 15 ans[a 18]. En 2008, 4 012 points lumineux éclairaient la commune[a 17],[158]. Soucieuse de diminuer sa consommation énergétique qui représente plus d’un million d’euros par an soit 10 % du budget des dépenses courantes de fonctionnement, la commune de Thiers s’est engagée, depuis plusieurs années, dans un plan d’économie. Des premiers résultats sont constatés, comme la réduction de la facture chauffage de −30 %, avec un nouveau contrat d’exploitation et la renégociation des contrats électricité[158].
Afin de mettre en valeur le patrimoine de la commune, certains sites et bâtiments sont mis en lumière la nuit[a 18]. La mise en lumière de la Vallée des Usines a été récompensée par le 3e prix du Concours Lumières 2010 organisé par le SERCE (Syndicat des entreprises du génie civil et climatique) et Philips Lighting[158].
Voirie
La commune de Thiers compte 137 km de voies publiques[a 19].
La municipalité se doit d’assurer la sûreté et la commodité du passage sur les voies publiques. Quant aux habitants, ils doivent déneiger le trottoir situé devant leur habitation, afin de dégager un passage[a 19]. Il existe un plan global de déneigement avec une période d’astreinte courant de mi-décembre à fin-mars. Durant cette période, le déneigement débute à 4h en semaine, 5h le samedi et 6h le dimanche. La partie agglomérée est traitée par les services techniques municipaux et les écarts sont sous-traités[a 19].
La ville de Thiers organise des opérations d’entretien des accotements des voies communales. La tonte annuellement a pour but d'embellir les paysages mais aussi d'assurer la sécurité : il s’agit de maintenir une visibilité suffisante pour la circulation des automobilistes[a 19]. À Thiers, un premier passage a lieu sur les accotements en mai-juin pour assurer cette visibilité. Pour plus de propreté, un second passage est effectué entre juillet et octobre sur les accotements et les fossés[a 19]. Ces opérations portent essentiellement sur l’éparage et, plus ponctuellement, sur du débroussaillage[a 19].
En France, la commune a pour compétence l’entretien des fossés pour permettre l’évacuation des eaux de ruissellement vers des réseaux spécifiques ou des ruisseaux. L'entretien des grilles avaloirs est à la charge de la régie municipale des eaux à Thiers[a 19].
Enseignement
Thiers dépend de l'académie de Clermont-Ferrand[159].
Enseignement primaire
Elle gère neuf écoles publiques[160] :
- trois écoles maternelles[a 20]: - Le Moutier (75 élèves) - Émile-Zola (97 élèves) - George-Sand (89 élèves) ;
- sept écoles élémentaires[a 20]: - Émile-Zola (118 élèves) - Le Fau (143 élèves) - Les Garniers (48 élèves) - George-Sand (142 élèves) - Le Moutier (120 élèves) - Turelet (68 élèves) - La Vidalie (59 élèves).
Il existe aussi une école élémentaire privée : l'institution Sainte-Jeanne-d'Arc[160].
Enseignement secondaire et formation professionnelle
Établi dans la cité scolaire du Pontel, le collège Antoine-Audembron accueille environ 750 élèves à la rentrée 2016. Il comporte une SEGPA ainsi qu'une section ULIS scolarisant des élèves handicapés. L'offre de formation y propose les options latin et grec ancien[161]. Un collège privé nommé Jeanne-d'Arc (ou Saint-Joseph) vient compléter le collège public avec environ deux cents élèves[162].
Trois lycées complètent l'offre de formation du bassin thiernois :
- le lycée Jean-Zay (600 élèves), lycée général et technologique préparant aux bacs S, STI2D et STL, aux BTS CPI, CRSA et ERO et aux concours des grandes écoles avec sa classe préparatoire PTSI-PT[163] ;
- le lycée Montdory (800 élèves), lycée général et technologique préparant aux bacs ES, S, L et STMG et au BTS NRC[164] ;
- le lycée Germaine-Tillion, lycée professionnel préparant aux CAP menuiserie, chaudronnerie, agent polyvalent de restauration, aux bacs professionnels gestion administration, vente, électrotechnique, plastique et composite, et au BTS IPE. Le lycée Sonia Delaunay était un lycée considéré comme distinct du Lycée Montdory pourtant en occupant les mêmes locaux. Celui-ci a fusionné avec le Lycée Germaine-Tillon (surnommé le Val-de-dore)[165].
Centre hospitalier
Thiers est le septième pôle hospitalier auvergnat pour la fréquentation en MCO[166] derrière Clermont-Ferrand, Montluçon, Vichy, Le Puy, Aurillac et Moulins à égalité avec Riom et devant Issoire, Saint-Flour, Brioude et Ambert. La ville dispose d'un centre hospitalier public d'une capacité de 428 lits[167] qui se répartissent entre les services de médecine, chirurgie, obstétrique, soins de suite, longs séjours et psychiatrie. L'EHPAD du Belvédère qui en dépend accueille 75 résidents et 63 places sont disponibles en hôpital de jour et en soins à domicile[168].
L'institut de formation d'aides-soignants (IFAS) du centre hospitalier de Thiers peut accueillir 21 élèves. Le centre médico-psychologique pour enfants, installé rue Mancel-Chabot, assure les consultations de pédopsychiatrie et le relais santé de la rue du Pirou aide les personnes en situation précaire à prendre en charge leurs problèmes de santé physique ou psychologique. En 2016, le centre hospitalier de Thiers comptabilise 14 500 passages aux urgences et 987 sorties SMUR, 31 173 consultations externes[169]. En 2009, 692 naissances, 2 950 interventions au bloc opératoire, et réalise 5 393 scanners et 1 759 échographies. C'est aujourd'hui le plus gros employeur de la ville avec plus de 750 agents[168].
Médecine de ville
Thiers compte une vingtaine de médecins spécialistes libéraux qui assurent une offre de soins assez complète (angéiologie, cardiologie, pneumologie, allergologie, ORL, dermatologie, rhumatologie, gynécologie, ophtalmologie, radiologie et psychiatrie). Un Relais Santé est installé rue du Pirou en centre-ville. Il n’est pas un lieu de soins mais un lieu où les gens sont conseillés gratuitement. Chaque membre de l’équipe s’occupe d’un domaine particulier (droit social, aide psychologique, état de santé)[170].
Sécurité civile
Le Centre de secours de Thiers regroupe 29 sapeurs-pompiers professionnels et une quarantaine de volontaires[171]. La compagnie de Thiers forme avec la compagnie d'Ambert le groupement Est du SDIS 63 qui couvre les deux arrondissements, l'ancien canton de Randan, les communes de Saint-Dier, Ceilloux, Domaize, Tours-sur-Meymont, Saint-Flour, Trézioux, Bort-l'Étang, Ravel et Beauregard-l'Évêque[172].
Justice, sécurité et défense
Un tribunal d'instance est installé place Saint-Genès face à l'Église Saint-Genès de Thiers[173]. Il est situé sur l'emplacement de l'ancien château-fort du seigneur de Thiers dont il ne subsiste qu'une tour et des murs de protection[174].
La ville de Thiers détient une réputation de « ville d'insécurité » pourtant, Thiers est en dessous de la moyenne nationale des crimes et délits[175],[176]. La ville est aussi en dessous de la moyenne régionale et départementale[176].
Pour faire face aux incivilités, la ville de Thiers organise l'installation de caméra de vidéo-surveillance dans les rues de la ville. Elle est la première grande ville du Puy-de-dôme à s'équiper de cette façon. Ainsi, la place Chastel et ses parkings, la place Belfort, la rue Conchette, la rue du bourg, la place du Pirou, la place Saint Genès, la place Marcel Colomb et le pont de Bridgnorth (RN89 au Moutier) sont surveillés en permanence par ces dernières. Les caméras permettent le recul des dégradations de 26 % via la dissuasion des malfaiteurs un an après leur mise en place[175]. Des panneaux installés aux entrées de l'agglomération thiernoise préviennent les passants que certains quartiers de la ville sont couverts sous la vidéo-surveillance[a 21].
Population et société
Évolution démographique
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de plus de 10 000 habitants les recensements ont lieu chaque année à la suite d'une enquête par sondage auprès d'un échantillon d'adresses représentant 8 % de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement réel tous les cinq ans[177],[Note 9]
En 2019, la commune comptait 11 784 habitants[Note 10], en augmentation de 4,21 % par rapport à 2013 (Puy-de-Dôme : +3,3 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
Un premier pic de la population a été atteint en 1901 avec 17 625 habitants avant une baisse jusqu'au sortir de la Seconde Guerre mondiale et une remontée vers un nouveau pic en 1968. À partir du début de la fin des années , la croissance démographique est sérieusement affaiblie pour que le nombre total d'habitants dans la cité coutelière diminue progressivement à partir de jusqu'en , passant de 16 623 habitants en à 11 217 en [INSEE 6]. La tendance démographique de la ville s'est inversée après 2012, ainsi la population municipale augmente pour atteindre 11 778 habitants en soit une hausse remarquable de près de 5 % entre ces deux dates[INSEE 6].
Pyramide des âges
En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 31,7 %, soit en dessous de la moyenne départementale (34,2 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 32,4 % la même année, alors qu'il est de 27,9 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 5 722 hommes pour 6 056 femmes, soit un taux de 51,42 % de femmes, légèrement inférieur au taux départemental (51,59 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
La pyramide des âges de la ville semble adopter un profil dit de « feuille de chêne » en raison de l'instabilité du nombre de naissances par années alors que celui du département adopte un profil de « pagode ».
Culte catholique
Thiers dépend de l'archidiocèse de Clermont[182].
Outre les trois principales églises Saint-Genès et Saint-Symphorien, la ville compte plusieurs autres lieux catholiques avec les Sœurs-de-Nevers, Saint-Roch, de l'hospice, des Belins, du Fau, des Garniers ou encore la chapelle de Bellevue[183]. D'autres chapelles privées sont également recensées sur la commune comme celle du château de la Chassaigne[184].
Culte protestant
Une église évangélique est présente dans le bas de la rue de Lyon en centre-ville. La façade de cette dernière est constituée d'un portique de cinq arcades construites en pierre de Volvic[183]. Un temple, situé à quelques mètres de l'église, sur la place Duchasseint, possède une fonction similaire[185].
Culte musulman
Deux mosquées sont présentes sur la commune de Thiers. La première est située dans la partie basse de l'avenue Rouget-de-l'Isle et la deuxième est située au lieu-dit du bout-du-monde proche de la rue de l'industrie[183].
Vie associative
Pour sa taille, Thiers possède un tissu associatif très riche. Pour l'actuelle majorité, « une vie associative dense est l’un des révélateurs de la vitalité d’une commune ». Avec plus de 200 associations, la ville montre l’investissement personnel fort de nombre de ses habitants dans de multiples domaines[a 22]. La maison des associations, située place Francisque Faye, propose un ensemble de bureaux et salles de réunions pour les associations ou organismes ayant un rayonnement local[a 22].
Médias
L'actualité de Thiers et de sa région est couverte par plusieurs médias de différente nature. Au niveau de la presse écrite, deux quotidiens locaux dépendant du groupe Centre France sont actifs : La Gazette de Thiers et La Montagne (édition Thiers-Ambert). Plusieurs journaux spécialisés se partagent le marché des petites annonces : Le journal du coin est un périodique de la région de Thiers. Info et Le 63 proposent des petites annonces de tout le Puy-de-Dôme.
Au niveau de la radio, Thiers est couverte par un ensemble de stations tels que Radio Arverne (100.2 FM), Logos FM (94.7 FM), RVA (92.0 FM), Radio Scoop (98.8 FM), France Bleu Pays d'Auvergne (102.5 FM), Virgin Radio (89.6 FM), NRJ (104.0 FM), Nostalgie (87.7 FM), Chérie (100.8 FM) ou encore de nombreux réseaux nationaux (RTL, Europe 1, RMC, Fun Radio, RTL2, RFM, Skyrock, Radio FG et Rire & Chansons) qui diffusent aussi leur programme sur la commune. Thiers, entre 1950 et 1988 possédait une radio à son nom qui était non seulement diffusée sur le canal FM mais aussi dans les rues du centre-ville de Thiers avec de nombreux haut-parleurs dissimulés le long des immeubles en ville. La RLT (Radio Locale Thiers) prend la franchise Pacific FM fin décembre 1987 jusqu'à l'arrêt du réseau en France puis Metropolys pour un an avant d'arrêter ses programmes[186]. Elle diffusait sur 91.7 FM[186].
Une antenne de France 3 Auvergne se situe à Thiers, elle traite quotidiennement de l'actualité en Auvergne lors du décrochage local du 19/20 dans son édition « France 3 Auvergne ». Comme le reste du Puy-de-Dôme, le secteur de Thiers reçoit aussi les programmes de la chaîne Clermont Première deveue IC1. Elle était la chaîne locale clermontoise privée. Elle a cessé d'émettre le 1er juin 2015 après avoir arrêté la production d'émissions 1 an et demi avant. Elle a souffert de pertes budgétaires allant jusqu'à 12 millions d'€ en 2009, ce qui a provoqué une restructuration tant en suppression de postes qu'en réduction des programmes. Thiers reçoit les chaînes de la TNT grâce au site de diffusion du Puy de Dôme mais aussi à un réémetteur TDF chargé de couvrir les zones blanches du Puy de Dôme situé sur les hauteurs de la ville proche du lieu-dit des Belins[187].
Économie
Thiers est le siège du service industrie de la Chambre de commerce et d'industrie du Puy-de-Dôme née de la fusion en 2010[188] de la Chambre de commerce et d'industrie de Thiers avec les cinq autres CCI du département[189]. Les créateurs ou repreneurs d'entreprise peuvent bénéficier de prêts par le biais de la plate-forme d’initiative locale Créa-Thiers Initiatives. Un hôtel d’entreprises est également à leur disposition dans la zone industrielle du Felet.
Zone \ Secteur d'activité | Agriculture | Industrie | Construction | Commerce, transports, services divers | Administration publique, enseignement, santé, action sociale |
---|---|---|---|---|---|
Thiers[INSEE 9] | 0,4 % | 24,8 % | 3,3 % | 37,8 % | 33,7 % |
Issoire[INSEE 10] | 0,5 % | 31,1 % | 4,0 % | 32,1 % | 32,2 % |
Riom[INSEE 11] | 0,7 % | 20,5 % | 5,4 % | 37,9 % | 35,5 % |
Clermont-Ferrand[INSEE 12] | 0,6 % | 13,9 % | 4,5 % | 45,0 % | 36,0 % |
Puy-de-Dôme[INSEE 13] | 3,5 % | 16,1 % | 6,9 % | 41,1 % | 32,4 % |
France métropolitaine[INSEE 14] | 2,8 % | 12,9 % | 6,9 % | 46,2 % | 31,2 % |
Source des données : Insee |
Avec 24,8 % des emplois (près du double de la moyenne nationale), l'industrie tient encore une place importante dans la ville. On observe tout de même, à Thiers comme ailleurs, une baisse de cette part qui était en 1999 de 35,8 %. La ville présente un profil similaire à Riom et Issoire, deux autres sous-préfectures du département de taille comparable, qui ont aussi une forte vocation industrielle. Mais contrairement à ses voisines qui accueillent des implantations de grands groupes nationaux et internationaux, le développement de Thiers s'est fait, presque exclusivement de façon endogène, sur un tissu ancien et très dense de PMI.
L'industrie à Thiers
L’évolution urbaine de Thiers est profondément marquée par une forte activité industrielle depuis près de sept siècles. Cet impact est particulièrement visible dans les gorges de la Durolle — aussi appelées Vallée des Usines, occupées par près de quarante usines ou ateliers. L’industrie est également très présente dans le centre-ville, où les étendoirs de papeterie et les ateliers de couteliers à domicile sont intégrés dans l’habitat médiéval.
On peut lister un certain nombre d'entreprises industrielles significatives[190] :
Nom | Activité | Date de création | CA | Effectif | Appartenance à un groupe |
---|---|---|---|---|---|
Aciers Coste | Aciers inoxydables | 1920 | 13,7 M € (2018)[191] | 40 p. (2018) | Diam Group |
Préciforge[192] | Estampage à chaud (automobile) | 1956 | 45 M € (2017) | 125 p. | Groupe Forlam (Lyon) |
Wichard Marine[193] | Pièces forgées de marine | 1919 | 45 M € (2018) | 280 p. |
Moyen Âge
La force hydraulique de la Durolle est utilisée à Thiers dès le Moyen Âge pour mouvoir les moulins à farine, les foulons des tanneurs, les maillets des papetiers, et avec le développement de la coutellerie, les martinets des fondeurs et les meules des émouleurs[194],[195]. Les objets produits dans la vallée sont exportés dans plusieurs pays au XVIIe siècle, en Espagne, en Italie, en Allemagne, en Turquie et « aux Indes »[196],[Note 11].
Révolution industrielle
À partir de , seule la coutellerie parvient à se maintenir avec l'introduction des machines, ce qui préfigure l'avènement de la grande industrie[99]. À cette époque, l'industrie coutelière présente une organisation particulière. La main-d'œuvre nécessaire pour fabriquer un couteau est disséminée à travers la ville ; il y a une extrême division du travail, les ouvriers sont spécialisés dans un métier, transmis de père en fils, pour lequel ils acquièrent une grande dextérité. Les barres d'acier que les entreprises reçoivent sont d'abord confiées aux « martinaires » qui les amincissent (afin qu'elles puissent être aiguisées) grâce à des martinets mus par la force hydraulique de la rivière. Les forgerons reçoivent ensuite ces barres avec lesquelles ils forgent les pièces de couteau. Ces pièces sont ensuite envoyées aux limeurs, aux perceurs, aux émouleurs puis aux polisseurs qui aiguisent et polissent les lames sur des meules entraînées par la Durolle. Le fabricant effectue lui-même la trempe, puis, après que le cacheur[197] ait livré les manches, toutes les pièces sont finalement remises aux monteurs qui habitent les faubourgs de Thiers[196]. Cette organisation de la production est donc caractérisée par une dissémination importante des lieux de travail dans la région thiernoise et plus particulièrement dans la vallée des Usines[196]. À la fin du XIXe siècle, la concurrence étrangère amène les industries thiernoises à se moderniser. Cette modernisation passe par l'électrification. Un nouveau type d'usines se crée, où sont intégrées toutes les opérations de la coutellerie[196]. Les usines de papeterie qui n'ont pas voulu recourir à ces techniques modernes de production se voient dans l'obligation de fermer leurs portes ; elles n'étaient plus qu'une vingtaine en [196].
Le tout début du XXe siècle
Les problèmes concernant les eaux de la Durolle sont de plus en plus nombreux au début du XXe siècle. En premier lieu, le débit de la rivière en été reste très bas et très irrégulier, provoquant un chômage relatif. En effet, les usines utilisant la force motrice de la rivière ne peuvent travailler sans un débit d'eau suffisant[196]. En hiver, le phénomène s'inverse, la Durolle d'hiver devient un torrent en crue avec une force considérable. La ville de Thiers est l'une des villes les plus vulnérables du département du Puy-de-Dôme face aux crues et la vallée des Usines est le quartier de la ville le plus touché lors de ces événements[198]. Pour ne plus dépendre des caprices de la Durolle, les usines utilisent la force motrice électrique dès . La Durolle permet d'obtenir une puissance d'environ 1 000 chevaux par jour en moyenne en contre 1 500 chevaux pour l'énergie d'origine électrique[196].
L'indépendance des usines face à la Durolle leur permet de devenir des « usines complètes ». Ainsi, dans la vallée de la Durolle, plus de 12 000 ouvriers et 550 fabricants sont présents en . Durant cette période, le bassin thiernois est le plus gros bassin français de production de couteaux et d'outils possédant une lame, loin devant ceux de Châtellerault, Nogent-en-Bassigny et Paris et à égalité avec Sheffield au Royaume-Uni[196]. La production, à partir de connaît de nombreuses fluctuations :
année[15] | production en tonnes. |
---|---|
1912 | 3 108 t |
1918 | 1 210 t |
1920 | 2 618 t |
Au sortir de la Seconde Guerre mondiale
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, lors de la reconstruction après la guerre, la ville connaît une multiplication des petites entreprises[g 17]. Les ouvriers se mettent à leur compte et créent une multitude d'entreprises de taille très modeste[g 17]. Les grandes usines de la ville sont donc accompagnées par des microentreprises qui emploient un petit nombre d'ouvriers[g 18]. Dans ces dernières, la main-d'œuvre reste essentiellement familiale. Les patrons travaillent comme des ouvriers à l'atelier tandis que, généralement, les femmes s'occupent de la comptabilité et du secrétariat[g 18]. Dans ces petites entreprises, les relations entre les ouvriers et le patron passent le plus souvent par le tutoiement, symbole d'une bonne relation entre eux[196]. Un nombre non négligeable de fabricants de couteaux, rasoirs, ciseaux de toutes sortes font vivre le commerce qui est somme toute florissant, tout en restant modeste. Certains ouvriers spécialisés dans le polissage des lames, le montage des couteaux ou des rasoirs, les trempeurs ou fabricants de manches louent de modestes ateliers où ils travaillent cinq jours par semaine. La journée de travail compte alors neuf voire onze heures parfois. Les plus connus sont les rémouleurs couchés qui possèdent chacun un chien qui s'allongent sur leurs jambes et les tiennent au chaud. Une "grosse" de lames, soit douze douzaines, peut être polie à la main dans la journée.
Deuxième moitié du XXe siècle
À partir de la deuxième moitié du XXe siècle, les usines de coutellerie se modernisent encore une fois et, désormais, la Durolle n'est plus utilisée comme source d'énergie, l'électricité l'ayant remplacée[199]. Les entreprises quittent la vallée des Usines pour les zones industrielles à partir des années [199],[196]. Aujourd'hui, de nombreuses friches industrielles jonchent cette dernière[200],[201]. Parmi elles, certaines sont reconverties en musée ou en centre d'art contemporain comme l'usine du May ou l'usine du Creux de l'enfer[a 23],[202]. D'autres sont à l'abandon comme l'usine Ferrier usinage et celle du pont de Seychalles[203],[204]. Dans la cité médiévale, le musée de la coutellerie ouvert en et la cité des couteliers ouverte en décrivent l'histoire coutelière de la ville[a 24],[a 25].
Au XXIe siècle
De nos jours, si les entreprises ont déserté la vallée des Usines, elles produisent encore 80 % de la consommation française de couteaux[205],[206]. Elles sont 131 entreprises installées dans les zones industrielles du bassin thiernois en [207]. Ce savoir-faire est accompagné par une diversification industrielle et artisanale, principalement dans les domaines de la forge (pièces automobiles, prothèses chirurgicales ou encore traitement de surface) et de la plasturgie[205].
Histoire du couteau
L'histoire du couteau commence vraisemblablement en où la confrérie du couteau Le Thiers est fondée. L’intérêt de créer celle-ci est tout d'abord de promouvoir le couteau thiernois[208]. D'après Roland Bouquet, directeur de la Chambre de commerce et d'industrie de Thiers, il ne faut pas résumer le problème de la coutellerie à celui du laguiole. En effet, celui-ci connaît de nombreuses contrefaçons qui affectent immédiatement les couteliers fabriquant ce couteau. Dès , le couteau est destiné à être décliné selon les fabricants qui veulent l'inscrire à leur catalogue[209]. Le couteau doit donc répondre à certaines normes, réglementées par une jurande. Toutefois, la place de la créativité personnelle des couteliers thiernois est assez grande[209]. La commercialisation du couteau est annoncée en début de l'année mais dès , des couteaux Le Thiers font leur entrée chez des couteliers de la région[210].
Prestige dans la société thiernoise
Le couteau devient, au fil des années un emblème de la ville. Étant très dynamique, la confrérie du couteau attire de plus en plus de couteliers et artisans du bassin thiernois[211]. Les manifestations comme Coutellia, salon international de la coutellerie mettent en avant le couteau de la région, l'affiche officielle du festival est d'ailleurs dotée d'une représentation du couteau[212].
L'Atelier de fabrication Le Thiers, situé dans la ville-haute, permet aux visiteurs de monter eux-mêmes leur couteau Le Thiers et de le garder en souvenir[a 26].
L'agriculture
La part des agriculteurs à Thiers est relativement faible du fait de l'importance du secteur industriel. En effet, seulement 0,4 % des emplois à Thiers sont des agriculteurs contre 30 % d'ouvriers et 29 % environ d'employés[INSEE 9]. Thiers est le siège de la Chambre d'agriculture du secteur Dore-Livradois-Forez[213].
Les services et le commerce
Thiers dispose de deux zones commerciales où le commerce tient une place très importante : le centre ancien et la ville-basse. La deuxième étant plus récente et plus moderne, les surfaces commerciales sont en moyenne plus grandes et font concurrence aux commerces de proximité situés en ville-haute. À cela vient s'ajouter l'attractivité commerciale du grand Clermont[214]. Thiers n'est pas seule affectée puisque le Parc naturel régional Livradois-Forez est aussi touché par ce phénomène. Le Livradois-Forez est caractérisé par une forte évasion commerciale de l’ordre de 30 % vers Clermont-Ferrand principalement[215]. Thiers possède une activité commerciale de 152 M€[215].
Une association de commerçants est créée au début des années dans le but de défendre les intérêts des commerçants et de faire la promotion de la ville. Elle se nomme ACT (Avenir Thiers Commerce)[216].
Emploi
Zone \ CSP | Agriculteurs | Artisans, commerçants, chefs d'entreprise | Cadres, professions intellectuelles | Professions intermédiaires | Employés | Ouvriers |
---|---|---|---|---|---|---|
Thiers[INSEE 9] | 0,4 % | 5,5 % | 9,8 % | 25,6 % | 28,7 % | 30,0 % |
Issoire[INSEE 10] | 0,4 % | 5,2 % | 9,7 % | 24,4 % | 28,1 % | 32,1 % |
Riom[INSEE 11] | 0,5 % | 5,4 % | 15,9 % | 28,9 % | 28,2 % | 21,1 % |
Clermont-Ferrand[INSEE 12] | 0,1 % | 3,8 % | 20,9 % | 28,4 % | 29,2 % | 17,7 % |
Puy-de-Dôme[INSEE 13] | 2,5 % | 6,5 % | 15,0 % | 24,6 % | 28,3 % | 23,1 % |
France métropolitaine[INSEE 14] | 1,8 % | 6,4 % | 17,1 % | 25,6 % | 28,1 % | 21,1 % |
Source des données : Insee |
On note à Thiers un nombre important d'ouvriers et d'employés (plus de 61 % des actifs) et la faible part d'emplois de cadres. Le profil sociologique de Thiers ressemble à celui d'Issoire, alors que Riom voit le sien se rapprocher de celui de Clermont-Ferrand.
Revenus de la population et fiscalité
Du fait que le pourcentage d'ouvriers et d'employés dans la ville soit élevé, le revenu moyen de la ville est assez modeste comme le reste du Parc naturel régional Livradois-Forez et de la région. L’hôtel des impôts ou des finances publiques se situe dans le bas de la ville proche du quartier des Cizolles.
Sports et loisirs
Sports aquatiques
Un équipement est destiné aux sports nautiques : la piscine René Barnérias. Le stade aquatique est composé de deux bassins de taille variable[217]. Le premier est un bassin d'apprentissage et le deuxième est un bassin sportif ayant pour largeur six lignes d'eau soit 15 mètres. Ce dernier est long de 25 mètres[217]. La nature du sol est du carrelage, sa forme est rectangulaire, sa profondeur minimale est de 2 mètres tandis que la plus profonde est de 3,8 mètres[218].
Dès , les travaux du futur centre aquatique intercommunautaire qui remplacera la piscine Barnérias sont lancés sur la base de plein air et de loisirs d'Iloa à Thiers[219].
Pouvant accueillir des compétitions régionales, la fréquentation annuelle de la piscine est estimée à plus de 63 000 nageurs. La piscine municipale accueille également les associations sportives, les scolaires et le grand public[220]. L’équipement permet de découvrir des activités diverses, l’apprentissage ou le perfectionnement de la natation pour enfants et adultes[220]. Le jardin et le parcours aquatiques qui sont présents permettent aux enfants de vivre leurs premières découvertes aquatiques[220].
Sports de salles et stades
La maison des sports accueille un nombre important d’activités sportives. Le bâtiment permet notamment la pratique des arts martiaux et des sports de combats, des sports collectifs, de la musculation ou encore de la gymnastique. Une salle multisport accueille également toutes sortes de pratiques ne nécessitant pas d’installations matérielles particulières[a 27]. Achevé en septembre 2012, la réhabilitation partielle de la Maison des Sports permet notamment la création d’une extension de 700 m2 dédiée à la gymnastique, la création d’une salle réservée aux sports de combat, le réaménagement des salles de musculation et multisport, la création de nouveaux vestiaires, l’accessibilité aux personnes à mobilité réduite et une meilleure performance énergétique grâce avec l’amélioration de l’isolation[a 27].
Divers stades permettent la pratique des sports d'extérieur : le plus grand est le stade Antonin-Chastel qui peut accueillir 2 500 spectateurs[221], situé à côté du stade Fernand Sauzedde qui accueille la maison des sports[a 28]. Deux autres stades, plus petits sont présents sur la commune : le stade d'Iloa sur la base de loisirs d'Iloa[222] et le stade des Graviers proche du lycée Montdory[223].
Loisirs
Au nord-ouest de la commune, la base de plein air et de loisirs d'Iloa Les Rives de Thiers s'ouvre sur de nombreux sports et loisirs. Ainsi, le beach-volley, le Tir à l'arc, le tennis, le minigolf, le football, le rugby ou encore le basket-ball y sont pratiqués. Cette base de loisirs offre aussi des loisirs tels que la baignade sur une plage, un petit parc d'attraction l'été, de nombreux jeux et des aménagements pour pique-niquer par exemple. L'été, accompagné d'un restaurant permanent, un snack ouvre ses portes. Des associations y organisent aussi des concours de pêche. Pour accompagner cela, un camping municipal borde l'entrée de la base avec de grands emplacements, un calme permanent, des infrastructures très fonctionnelles et un entretien régulier. Thiers profite également de la proximité de la base nautique de Saint-Rémy-sur-Durolle à quelques kilomètres[224]. La base de loisirs d'Aubusson-d'Auvergne se trouve à 13 km de Thiers[225].
Patrimoine
Le patrimoine de Thiers ne comporte pas d'éléments particulièrement célèbres ou spectaculaires mais se compose plutôt d'ensembles cohérents d'édifices dont beaucoup sont répertoriés aux monuments historiques et font partie du secteur sauvegardé de la ville[226].
Thiers compte 23 monuments[b 2] et 325 objets répertoriés[227] à l'inventaire des monuments historiques.
Église Saint-Genès
Le plus grand édifice religieux de la ville est l'église Saint-Genès[b 4]. Connue pour être un mélange de l'art gothique et de l'art roman, l'église possède la plus grande coupole d'Auvergne[228]. Construite à partir du VIe siècle, l'église doit son nom au martyr Genès, décapité au lieu-dit du Creux de l'enfer. Les premières constructions de l'édifice actuel datent du XIe siècle et ont été achevées en 1120[229]. Remaniée à plusieurs reprises, l'église perd au XIXe siècle son porche original, qui abritait un grand escalier donnant accès à la porte principale[b 4]. Classée monument historique sur la liste de , elle est le premier édifice de la ville à obtenir ce titre[b 4].
Église Saint-Symphorien et logis abbatial du Moutier
Au pied de la ville, près du site originel du Castrum, se trouve l'ensemble constitué de l'abbaye du Moutier et de l'église Saint-Symphorien qui en dépend pendant près de dix siècles. Comme Saint-Genès, l'église Saint-Symphorien, dans le quartier du Moutier, est rebâtie aux XIe et XIIe siècles à un emplacement qui accueille déjà une église peu après l’évangélisation de la région à la fin du IIIe siècle. La légende veut qu'un fidèle y ait apporté trois pierres tachées du sang du saint martyrisé à Autun. Ce premier édifice en bois est détruit au VIe siècle en même temps que le castrum[230]. L'église reconstruite dépendra désormais de l'abbaye bénédictine voisine. Comme Saint-Genès, elle sera remaniée au XIXe siècle[b 5]. Lors de la restauration de 1882, elle perdra près de quinze mètres en longueur et la nef sera abaissée[231]. Le chœur actuel est situé au niveau de l'ancien carré du transept[b 5]. À l'arrière du bâtiment, on peut encore voir les ruines de l'ancienne abside rectangulaire et du transept. La façade et la base de l'édifice présentent encore un bel aspect roman et on peut y admirer un superbe ensemble de chapiteaux ornés de motifs variés (végétaux, animaux, sirènes…). Des traces de polychromie permettent de rendre à l'intérieur ses anciennes couleurs à l'occasion de la restauration de 2005[b 5].
L'abbaye du Moutier est fondée en 765 par Aldebert, évêque de Clermont et placée sous l'égide de saint Benoît[b 5]. Elle est rattachée à l'ordre de Cluny au XIe siècle. Pierre, abbé, réorganise l'abbaye à partir de 1002[232] et offre, avec le consentement du seigneur de Thiers, sa soumission à Odilon, abbé de Cluny en 1011[233]. Le contrat de pariage passé avec Alphonse de Poitiers (frère de saint Louis) en 1251 assure la protection royale et l'indépendance de l'abbaye qui peut exercer ses droits seigneuriaux (et de justice) sur la partie basse de la ville. Après la ruine d'une partie des bâtiments conventuels par une crue de la Durolle et la chute de ses effectifs, l'abbaye est supprimée par le pape Pie VI en 1782. De l'édifice qui reste aujourd'hui on peut dater les tours qui encadrent la porte principale du XVe siècle. Les galeries de bois de la façade sont postérieures[234].
Église Saint-Jean du Passet
L'église Saint-Jean du Passet donne son nom au quartier qui la borde. Sa date de construction étant inconnue, les premières traces de l'édifice remontent au XIe siècle. L'église est profondément remaniée au XVe siècle avant d'être englobée dans les fortifications des remparts de Thiers dès le XVIe siècle[235]. Connue pour être la seule église de Thiers étant majoritairement composée d'éléments de l'architecture gothique, elle est également un lieu touristique de cette cité médiévale avec son cimetière éponyme pittoresque[236].
Inscrite sur la liste des monuments historiques en 1986, elle ferme ses portes définitivement au public la même année. Soucieuse de mettre en avant le patrimoine historique de la ville de Thiers, la municipalité décide d'ouvrir exceptionnellement l'église Saint-Jean du Passet aux visites guidées lors des journées européennes du patrimoine pour l'édition de 2020[237]. L'église pourrait rouvrir de manière définitive lors d'expositions temporaires à l'avenir.
Le cimetière du même nom qui la jouxte au sud est très pittoresque. Situé sur un à-pic surplombant la Durolle, il offre de jolis points de vue sur la vallée et le bas de la ville. Son unité, due à la quasi-absence de constructions funéraires récentes, et sa situation — très pentue — lui confèrent un cachet particulier[238],[239].
Cimetière des Limandons
Ouvert en 1878, il est le plus grand cimetière de la ville, devant le cimetière Saint-Jean, qui lui a ouvert ses portes en 1838[238].
Chapelle des Sœurs-Nevers
Possédant de grandes ressemblances avec la chapelle de l'hospice, elles sont toutes deux construites au même siècle. Elle desservait autrefois l'école catholique qui s'adosse derrière elle. Cette école est devenue la maison des associations de Thiers. Les nombreuses rénovations qui se succèdent lui donnent aujourd'hui un côté assez contemporain. En 2012, une partie de la toiture est réhabilitée par la ville de Thiers[240]. Au troisième quart du XXe siècle, le bâtiment des Sœurs de Nevers est affecté pour les plus démunis. Les sœurs de la chapelle quittent Thiers en 2013. Le tableau nommé « Saint François de Sales bénissant sainte Jeanne de Chantal et lui désignant la règle de la Visitation » datant de 1666, dont l'auteur est inconnu est retrouvé dans les locaux de la chapelle. Il est maintenant exposé dans l'église Saint-Genès de Thiers[b 4].
Chapelle Saint-Roch
En 1630, Thiers sort d'une longue épidémie de peste qui prend son départ en 1628, deux ans auparavant causant de cruels ravages sur la population. À son ouverture, le véritable nom de la chapelle est chapelle du Puy Seigneur. Elle est érigée par un riche marchand papetier nommé Gilbert Bodiment[241]. C'est un acte notarié du 19 mars 1630, qui révèle le début de la construction, par lequel Jean Chassonnerie maître maçon de Thiers, s'engage vis-à-vis du dit Bodiment à bâtir la chapelle[242]. Tous les 16 août, des habitants du quartier entourant la chapelle viennent la nettoyer pour y organiser un pèlerinage. C'est une fête en honneur de Saint-Roch, ancien patron de la paroisse qui prendra plus tard son nom[243].
Chapelle de l'Hospice
L'ancien hôpital de Thiers possède une chapelle nommée Chapelle de l'hospice, le premier nom en raison de la fonction qui lui était accordée : desservir l’hôpital. C'est chapelle de style néoclassique du XIIe[b 6]. La façade de celle-ci est constituée entièrement de pierre de Volvic et donc tient une couleur particulièrement foncé, quasi noire[240]. Celle-ci est inscrite sur la liste des Monuments historiques en 1979[b 6].
Autres édifices du patrimoine religieux thiernois
- Le temple de l'église réformée (place Duchasseint) édifié entre octobre 1853 et juillet 1854 et financé uniquement par des dons et collectes[244],[245].
- La chapelle des Belins (village des Belins) construite au XVIIIe siècle[246].
- La chapelle des Garniers (village des Garniers) construite au XIXe siècle avec l'aide de Barante[247].
- La chapelle Saint-Jean-Baptiste de Bellevue (village de Bellevue) édifiée en 1928 par les habitants du village[248].
- La chapelle du Fau (villages du Nohat et du Fau), construite au XXe siècle par les habitants du village[249].
- L'église évangélique située au 6 rue de Lyon, de confession protestante[250].
- La chapelle de la Clôtra, quasi entièrement détruite. Elle était située entre l'église Saint-Genès et la cour de l'école du centre B[251]. Une arche traversée par la rue Jean-Brugière subsiste.
Moyen Âge
La cité médiévale de Thiers détient un nombre important d'immeubles médiévaux. Les colombages — bien qu'une partie des maisons soient crépies et que les colombages soient cachés — sont très visibles dans des rues comme la rue de la coutellerie ou la rue du Pirou.
Parmi celles-ci, l'hôtel du Charriol (localement appelé château du Pirou) est l'édifice le plus emblématique de la ville[b 7]. Il se distingue par l'aspect élancé que lui donne son pignon en encorbellement soutenu par deux piliers de bois et son toit complexe et harmonieux. Construit en 1410 par Louis II de Bourbon, seigneur de Thiers[252], pour servir de résidence à ses gouverneurs, il héberge aujourd'hui l'office de tourisme et accueille aux niveaux supérieurs une exposition : la donation Calamy. Elle présente une riche collection d’art européen avec du mobilier allant de la période gothique au XVIIe siècle, des tableaux des Flandres du XVIIe siècle, des tapisseries ou encore des albâtres. Deux salles sont consacrées au pourtour méditerranéen avec des vases de la Grèce antique, des céramiques d’Iznik aux délicats motifs floraux ou des faïences de mosquée[253].
Dans la rue du Pirou, la maison des Sept péchés Capitaux doit son nom aux énigmatiques sculptures qui ornent les corbeaux soutenant le premier étage[b 8]. Un peu plus loin, la pedde du Coin des Hasards remplace au XVe siècle les fortifications de la porte Chanier. On peut y remarquer un beau linteau de bois sculpté[254]. La maison de l'Homme des Bois au 21 rue de la Coutellerie, toujours du XVe siècle, se distingue par la décoration particulièrement riche de son premier étage. En plus d'un belle série de statuettes finement sculptées, on trouve la représentation de l'homme étrange qui donne son nom à l'édifice[255]. Vêtu de peaux de bêtes, son expression est celle d'un illuminé et il tient un long bâton terminé par un visage qui pourrait figurer la « Mère folle » des alchimistes[256].
Dans la rue du Bourg le no 12, qui est construit au 14e siècle, possède une porte d'entrée pittoresque. Elle est inscrite à l'inventaire des monuments historiques[b 9]. Le no 4 de la rue Conchette est une maison à l'architecture datant essentiellement de l'époque classique, comprenant une cour intérieure rectangulaire et un couloir de communication avec la rue. Sur la face sud de cette cour s'élève un escalier de plan carré à quatre niveaux qui dessert l'ensemble de l'habitation. Cet escalier, d'un type assez particulier, est affirmé en façade par le jeu des volées rampantes entre les travées droites des extrémités. Les quatre baies qui éclairent les paliers sont rectangulaires et géminées par un meneau, celle du troisième palier étant à croisillon. Les intérieurs ont été remaniés et modernisés, mais il subsiste certains plafonds à la française et des carrelages rouges[b 10].
- Le château du Pirou pris en 2017.
- La maison de l'homme des bois et la créature étrange figurant sur la façade de l'immeuble médiéval.
- La pedde du Coin des Hasards prise en 2017.
- La porte du No 10 de la rue du Bourg jouxtant un magasin de coutellerie.
- La pedde du Penail entre la rue du Bourg et la rue du Transvaal.
- Une partie de l'immeuble médiéval jouxtant la pedde du Coin des Hasards.
Restes des enceintes médiévales
Dès le XIe siècle, la ville s'agrandit en cercles concentriques autour des remparts du château du seigneur de Thiers et de l'église Saint-Genès. Au fur et à mesure que des bourgs viennent s'ajouter aux environs des murailles de la cité, la ville close s'agrandit à au moins cinq reprises[257]. Les parties les moins bien entretenues des différentes enceintes sont démolies à la fin du XVIIIe siècle mais ce sont surtout les aménagements urbains du XIXe siècle qui entraînent la démolition de plusieurs segments de la muraille nord et la réaffectation de la muraille est[258],[259]. Au XIXe siècle, seule la partie est des fortifications reste intacte. Elle sert notamment à retenir les terres des pentes de la ville, jouant le rôle de mur de soutènement[260].
D'autres éléments sont encore visibles de l'époque où Thiers était protégée par ses enceintes. Du château seigneurial, il reste la tour de l'Horloge — rénovée et mise en valeur en — qui domine encore le pâté de maisons au sud de la rue du Pirou. De la première enceinte du XIe siècle subsiste la partie basse de la tour carrée de la Chancellerie. C'est aujourd'hui une maison à l'angle de la rue du Palais et de la place du Pirou. Sur sa façade nord, la porte romane qui servait d'entrée jusqu'à environ est toujours visible. De la deuxième enceinte du XIIIe siècle il reste la pedde du Coin des Hasards (ancienne porte Chanier) et la tour de maistre Raymond — le tout remanié au XVe siècle. Un peu plus haut, rue Alexandre-Dumas, on trouve un joli ensemble avec la tour Pignat que domine une tour de guet. Dans la Rue Rouget-de-l'Isle se trouve la tour Malorie, vestige de la porte du même nom qui ouvrait la troisième enceinte[259].
Le patrimoine industriel thiernois
La vallée des Usines est le nom donné à une partie de la vallée de la Durolle. Elle est connue pour son long passé industriel car on y exploite la force motrice de la rivière Durolle dès le Moyen Âge. Le milieu du XXe siècle marque le départ des entreprises vers les plaines de la ville-basse de Thiers. À partir de 1985, date d'ouverture du centre d'art contemporain du Creux de l'enfer, la vallée trouve une vocation touristique, plusieurs usines se tournent vers diverses activités touristiques depuis le début du XXIe siècle. Plusieurs usines — réhabilitées ou abandonnées — restent intactes dans cette vallée encore aujourd'hui[a 29],[200].
Fondée au début du 20e siècle, les forges Mondière s'installe dans les locaux d'une ancienne scierie. Le bâtiment subit peu de transformations. Jusqu'au milieu des années 1980, date de la cessation d'activité, y sont fabriquées des lames de couteau droit par estampage. Ayant conservé son matériel, l'usine est intéressante comme témoin de l'histoire des techniques (machines, outillage, produits finis et semi-finis ou encore les matières premières...)[b 11]. L'usine du May édifiée en , est représentative des constructions à usage locatif utilisées par les entreprises familiales. Une passerelle surplombant la Durolle permet d'accéder à cette dernière. Un escalier métallique et un monte-charge desservent l'intérieur. Les quatre niveaux sont découpés en ateliers de différentes surfaces, séparés par des cloisons en bois ou en brique creuse. À chaque étage, des arbres de transmission équipés de poulies traversent les ateliers. Ils sont mis en mouvement par des courroies partant de la turbine hydraulique installée sous le bâtiment[b 12]. Aujourd'hui, elle est un nouvel espace consacré à la culture pour tous est ouvert pour des expositions temporaires, des résidences d'artistes, de l’événementiel, de l'accompagnement à la connaissance et à l'intégration[261]. Le Creux de l'enfer, après sa fermeture au début des années est racheté par la ville de Thiers pour devenir en un centre d'art contemporain. Le lieu accueille le Symposium international de sculpture monumentale métallique organisé par la ville de Thiers en alors que l'usine a fraîchement fermé ses portes[262].
À 3 km, à Château-Gaillard, dans la profonde vallée de la Durolle, la Vallée des Rouets organise des visites guidées d'ateliers d'émouleurs mus par la force hydraulique. Un seul est encore en l'état, utilisé jusqu'en par son dernier propriétaire, Georges Lyonnet. Aujourd'hui, un parcours permet de se rendre compte des vestiges des autres rouets disséminés dans la vallée[a 7].
- Le toit des forges Mondière.
- L'usine du May.
- Le Creux de l'enfer.
Châteaux et manoirs
Disséminées autour de la ville, plusieurs petites seigneuries lissent leurs empreintes dans le paysage thiernois grâce aux châteaux et manoirs qui les hébergeaient[Note 12]. Le château du Croc (ou Cros Perdrigeon), au nord de la ville, date du début du XIVe siècle comme en témoignent les inscriptions sur les deux tours, et présente encore un bel aspect de demeure fortifiée[263]. Les murs ont jusqu'à deux mètres d'épaisseur avec une base en pierre, le reste est maçonné avec un pisé très dur. On franchit le fossé qui borde le château sur un pont de pierre qui a remplacé le pont-levis au XVIIIe siècle[264]. L'édifice a défendu la ville pendant les Guerres de religion. Un vaste parc et une ferme très ancienne jouxtent l'édifice. De la famille du Croc, on se souviendra de Philibert du Croc, maître d'hôtel ordinaire de Charles IX, nommé ambassadeur auprès de Marie Stuart, reine d'Écosse, en 1565[265]. En 1806, le Croc devient propriété de la famille Perdrigeon qui lui donne son nom[263]. Le château des Horts situé au sommet de la ville subit des modifications aux XVIIIe et XIXe siècles mais conserve lui aussi un aspect de château fort. Les remparts forment un carré encadrant une cour centrale et sont flanqués d'une tour à chaque angle. Construit au XVIe siècle par la famille Ossandon, il passe ensuite aux Riberolles[266]. Le château de Franc-Séjour (ou Freiz-séjour), près du Moûtier, est construit à la fin du XVe siècle pour Jehan Petidé, prévôt de l'église de Thiers et conseiller de Jean de Bourbon[266]. Cette élégante gentilhommière conservée son bel ensemble de bâtiments agricoles[b 13]. Le château de la Chassaigne se trouve à la sortie de la ville, aux abords de la route de Vichy. Manoir gothique, sa construction date de la fin du XVe siècle. Au premier étage, on trouve la grande galerie ainsi qu'une chapelle bien conservée. La Chassaigne accueille chaque été les visiteurs autour d'une exposition thématique (expliquée et mise en valeur lors de la visite par le copropriétaire des lieux) et propose d'autres manifestations culturelles tout au long de l'année. Le château vaut aussi pour les jardins qui l'entourent. D'esprit anglais, le jardin principal se compose de véritables « chambres » de verdure d'une grande variété d'inspirations. À l'ouest, une terrasse accueille un jardin de style classique[267].
- L'arrière du château de la Chassaigne.
- Le château de Franc-Séjour.
- Le Château des Horts.
D'autres châteaux, moins importants d'un point-de-vue historique, sont présents sur la commune[268]. Le château des Béraux est édifié au XVIe siècle par Jean Archimbaud, un riche marchand. Le château des Champs, construit au XVIIe siècle pour la famille Grandsaigne, qui s'allie avec celle de Blaise Pascal[b 14]. Au XVIIIe siècle, son nouveau propriétaire, subdélégué de Thiers, y implante une magnanerie. Le manoir des Molles abrite les derniers jours du comédien Montdory[269]. Sa fille Catherine épouse son propriétaire l'année précédente[270]. Dans le bas de la ville, au bord de la route allant à Clermont-Ferrand, on peut remarquer un manoir de style néogothique construit en 1892 par la famille Rousselon et flanqué de sa chapelle : le manoir des Rousselon[271].
Autres édifices du patrimoine civil thiernois
Viscéralement liée à la Durolle, Thiers compte plusieurs ponts intéressants. Dans un ordre chronologique de construction, les plus importants sont : le pont Vielh, le pont du navire (XIIIe siècle), le pont de Seychalles (XIIIe siècle), le pont Saint-Jean (XVe siècle), le viaduc du grand tournant () ou encore le pont de Saint-Roch ()[272].
Parmi les réalisations du XXe siècle, on peut citer deux bâtiments de style art déco : le lycée Jean-Zay inauguré en 1933[273] et la poste centrale achevée avant la Seconde Guerre mondiale. De style plus contemporain, le complexe Espace réalisé par l'architecte Jean-Louis Godivier est inauguré en 1989[274]. La place Antonin-Chastel vient compléter l'offre du patrimoine moderne thiernois[275]. Un automate — ou jacquemart — se trouve sur la place et représente un coutelier frappant son couteau à chaque heure et demi-heure[276].
Monuments commémoratifs
La ville compte plusieurs monuments commémoratifs. Dans un ordre chronologique de construction, les plus importants sont : le monument à la Mutualité (place de la Mutualité) érigé en 1913 est le premier en France à rendre hommage au mutualisme[272], le monument aux Morts (square de Verdun) construit en 1923 sur les plans de l'architecte Deroure[272], le monument au Comédien Montdory (à l'entrée de la cité scolaire du Pontel), réalisé par le sculpteur Vaury, est inauguré le 11 juillet 1937 et les orbres de la falaise de Borbe construites par Michel Gérard en 1985[277].
Places et rues
La ville compte plusieurs places remarquables, telles que la place Antonin-Chastel, rectangulaire qui ouvre un point de vue à 360° sur les monts du Forez et la vallée des Usines. Son style, profondément moderne, rappelle grâce au jacquemart — un émouleur en acier qui sort au-dessus de l'horloge entourée d'une roue à aubes qui tourne et frappe un couteau à chaque nouvelles heures — la vocation industrielle coutelière de Thiers depuis le Moyen Âge[278]. La place aux arbres (aussi appelée place Duchasseint) est la plus grande place publique de la ville-haute tandis que la place Saint-Genès (aussi appelée place du Palais du Chastel) est la plus importante d'un point de vue historique[278].
Parmi les quartiers historiques et pittoresques, nombre de rues n'ont pas changé depuis leur création au Moyen Âge. Ainsi, la rue du Bourg ou la rue Conchette gardent leurs aspects médiévaux, d'autant plus que la grande majorité de immeubles présents sont des maisons à colombages datant du XVe siècle. À partir du début du XIXe siècle, de grandes avenues sont percées afin de faciliter la circulation telles que l'avenue des États-Unis, l'avenue Joseph-Claussat ou encore l'avenue Béranger[259].
- La place Antonin-Chastel prise en .
- L'avenue Béranger prise en .
- L'avenue Léo-Lagrange prise en .
- La rue du Bourg, voie piétonne dans la cité médiévale.
Culture
Tourisme et hébergement
Thiers compte 8 hôtels, 6 chambres d'hôtes, 3 gîtes, 2 campings[279] et une aire de camping-car pour héberger les nombreux touristes venu visiter les rues de la cité. Pour guider les touristes, un office de tourisme est installé au pied du château du Pirou[a 30] (château à colombages) en plein centre-ville de Thiers[a 31].
En plus des différents musées et salles d'exposition que compte la ville, la vallée des rouets permet aux visiteurs de partir sur les traces des émouleurs[a 32], ces artisans travaillant allongés sur une planche au-dessus de leur meule et donnant le tranchant à la lame. De nos jours, la vallée offre l’image d’une nature sauvage marquée par la patience et la ténacité de générations de couteliers thiernois. Un dernier rouet resta en activité jusqu'en 1976 « Chez Lyonnet » et aujourd'hui, le rouet est transformé en petit musée où les visiteurs peuvent voir tourner la roue à aubes, entendre claquer les courroies sur les poulies et monter à la chambre du coutelier[a 7].
L'atelier de fabrication du Thiers, couteau spécifique de la ville protégé forme les touristes à fabriquer eux-mêmes leur propre couteau « Le Thiers ». Le temps de fabrication d'un couteau est d'1h30 et contrairement à ce que l'on pourrait penser, ici la fabrication n'est pas salissante[a 33].
La vallée des usines est un haut lieu de la production artisanale et industrielle de la ville, du XIVe au XXe siècle[a 34]. La Vallée des Usines est aujourd’hui un site emblématique qui ne laisse personne indifférent. Durant la nuit, des ruines d'anciennes coutelleries et le lit de la Durolle sont éclairés par des projecteurs pour les mettre en valeur[280].
Musées et salles d'expositions
Le musée de la coutellerie a ouvert ses portes en 1982 dans le but de conserver la mémoire de la coutellerie thiernoise. Il est composé de trois bâtiments répartis entre le centre-ville, dont l'un est consacré à l'histoire de la coutellerie (dans l'ancienne « Maison des consuls », inscrite aux Monuments Historique en 1983) et l'autre à des démonstrations de fabrication de couteaux et à l'exposition de couteaux d'art, et le village de Château-Gaillard où l'on peut visiter le dernier rouet en état de fonctionnement (le Rouet Lyonnet, du nom du dernier émouleur à y avoir travaillé, Georges Lyonnet) où travaillaient les émouleurs couchés[281].
Plusieurs autres musées et salles d'exposition sont présentes sur la commune: le château du Pirou, au premier étage du bâtiment qui accueille l'office de tourisme, est exposée la Donation Calamy, une collection d'objets de l'Antiquité (Mésopotamie, Égypte, Grèce…), de Céramique d'Iznik, de tapisseries et de meubles anciens[282], le Creux de l'enfer, centre d'art contemporain avec une programmation nationale et internationale[283] situé dans la vallée des usines, l'Usine du may présente l'histoire et les perspectives de l'industrie à Thiers. Elle accueille aussi des expositions d'artistes (Sergio Toppi été 2011, Derib été 2012)[282]. La médiathèque et le hall de la mairie accueillent aussi des expositions temporaires. Le château de la Chassaigne (propriété privée) présente chaque été avec l'association La pomme d'or une exposition sur un thème différent (Cluny et le Moyen Âge en 2010 ou L'âme de Thiers à l'été 2011)[284]. L'Orangerie (Centre d’initiation et de sensibilisation à l’environnement) dans le parc du Moûtier propose une promenade éducative dans un biotope tropical reconstitué[282].
La cité des couteliers présente la production coutelière thiernoise du XXIe siècle[a 35]. Le musée est décliné en trois parties : la première se consacre à une présentation générale de la coutellerie, la deuxième est chargée de présenter la coutellerie thiernoise et la troisième, les couteliers thiernois sont présentés grâce à des vitrines installées dans une pièce centrale[285]. La vallée des Rouets est la continuité de la vallée des usines lorsque nous allons en amont de la Durolle. Le site offre l’image d’une nature sauvage marquée par la patience et la ténacité de générations de couteliers. Des ruines d'anciens ateliers de coutellerie bordés par la Durolle sont visitables. Le dernier rouet en activité ferma en 1976 et se surnommait « chez Lyonnet ». Aujourd'hui ce rouet n'est pas désaffecté et le visiteur via des visites guidés ou librement peut visiter ce rouet ainsi que le reste de la vallée. Une roue à aubes tourne toujours devant le rouet[99]. En 2016, le site a compté 55 000 visiteurs[199].
Dans les environs de Thiers, on peut aussi visiter le Musée départemental de la Céramique à Lezoux[286] ainsi que le Moulin Richard de Bas à Ambert[287] consacré à la papeterie. À Cervières, durant l'été, la Maison des Grenadières est ouverte au public. Le parc naturel régional Livradois-Forez propose avec le circuit de la Route des métiers la découverte d'activités artisanales très variées[288].
Espace
Espace est un complexe culturel de trois salles adaptées pour tous les types de spectacles comme pour les réunions publiques. L'idée d'une grande salle à Thiers remonte aux années 1970 où une salle polyvalente avait été construite au Breuil dans la ville-basse[289]. À la fin des années 1980, cette salle ne suffit plus pour Thiers. Des projets se succèdent tandis que le foirail en ville-haute est remanié en parking. En 1985, la ville de Thiers (Maurice Adevah-Pœuf est alors maire) confie à Jean-louis Godivier la construction d'un complexe de trois grandes salles de spectacle sur le site du foirail[290]. Le thème de la construction est alors « Bateau et Modernité » d'où l'architecture contemporaine avec la présence de hublots et d'éléments maritimes, le bateau étant l'emblème de Thiers. Lors de l'inauguration du site, les couleurs dominantes sont le jaune et le bleu, les couleurs de la ville de Thiers. Aujourd'hui, la salle a été repeinte avec des couleurs plus modernes: gris foncé, gris clair et blanc. Le bâtiment a une surface totale de 2 800 m2 environ. La plus grande salle a une capacité totale de 500 personnes[291].
Le Monaco
Le Monaco est un cinéma possédant trois salles sous forme d'auditorium[a 36]. Il offre une programmation variée et bénéficie du label « Art et Essai ». Le ciné-club local y présente chaque mois un film. Il est situé en plein centre médiéval de Thiers. De multiples projets voient le déménagement de ce cinéma dans un autre lieu du centre ancien[a 37]. Il est l'un des trois cinémas qu'a compté la ville de Thiers. La premier était proche de la place Antonin-Chastel et le deuxième était l'ancien cinéma-théâtre de la ville sous les remparts[a 36].
Le Moulin bleu
Le Moulin bleu est un cabaret qui propose une revue unique dans la région[292]. Il prend comme model le Moulin-Rouge à Paris. Des danses comme le French cancan sont représentées dans cet ancien hôtel-restaurant[292].
Autre
D'autres salles de spectacles sont présentes sur la commune : le Métro est une salle de concert consacrée aux musiques actuelles, la salle polyvalente Jo-cognet qui sert initialement de boulodrome, la salle de la Sapine au Fau, la salle de la Roussette à Courty, le club house d'Iloa, la salle des Ursulines au-dessus de la médiathèque, la salle des Garniers ou encore la chapelle des Belins.
Thiers bénéficie de sa proximité avec des centres urbains plus importants et ses habitants peuvent facilement profiter de la programmation culturelle de ceux-ci : Clermont-Ferrand et Vichy sont environ à une demi-heure de route[293],[294], Roanne et Saint-Étienne à une heure[295],[296].
La Pamparina
Chaque année depuis 1997, le premier week-end de juillet, a lieu La Pamparina, un festival de musiques qui se tient dans les rues de la ville autour d'un thème qui change chaque année (cordes, voix, percussions, danses, etc.). Ce festival international, a attiré plus de 45 000 personnes dans les rues de Thiers en 2017[297].
La Foire au pré
C'est une foire qui se tient au Moûtier, dans le bas de la ville, le deuxième week-end de septembre (initialement le 14 septembre uniquement). Véritable « fête nationale » de Thiers selon l'expression de Jean Anglade, c'est un rendez-vous presque obligatoire pour les habitants de tout le pays Thiernois[298]. Son existence remonte à huit-cents ans, sans doute plus[Note 13]. On y trouve tous genres de stands, des souvenirs aux vêtements, des manèges aux chevaux de trait. La coutume est d'y manger de la tripe dès l'aurore[298]. Au Moyen Âge, cette fête se déroulait sur la place de Pirou et la place Saint-Genès.
Les 13 km Thiernois
Les 13 km thiernois a lieu début juin depuis plus de 18 ans. La forte déclivité de la ville rend cette course à pied délicate. Le même circuit a été pris pour les marcheurs la veille de la course. Lors de cet événement, une course autorisé aux mineurs de plus de 16 ans a été créée: Tout Thiers Court[300].
La marche Roanne-Thiers
La marche Roanne-Thiers lance, chaque premier samedi du mois de décembre à minuit, ses quelques centaines de participants sur la route reliant les deux villes. Longue de 56 km, elle part alternativement de Thiers (les années paires) ou de Roanne (les années impaires)[301].
Coutellia
Chaque printemps, depuis 1991, se déroule Coutellia, un festival du couteau d'art. Plus de cent exposants venus du monde entier participent à cet événement. Des démonstrations sont faites et les visiteurs peuvent mieux comprendre comment est fabriqué un couteaux. C'est aussi l'occasion d'un concours de créations, toujours dans un esprit confraternel[302].
Le marché de noël
Depuis 2012, la ville de Thiers organise avec l'association des commerçants de Thiers un Marché de noël. Exposants, artisans, animations musicales, ateliers divers, défilés d’enfants, lectures de contes, expositions, balades en calèche sont présents chaque année[a 38]. Le marché se passe généralement pendant le deuxième week-end de décembre et a lieu en centre-ville. Il est divisé en trois parties : la première est située sur la place Antonin-Chastel, la deuxième dans l'ancien marché couvert et la troisième dans les locaux de l'ex Défi-mode[303].
Les Feux d'artifice
Chaque année se déroule le lancer de feux d'artifice à Thiers le 14 juillet sur la base de loisirs Iloa Les Rives de Thiers[304]. L’événement est accompagné d'un bal populaire au club house d'Iloa[305]. Plusieurs milliers de personnes sont au rendez-vous. Jusqu'en , les feux d'artifice sont uniquement tirés depuis le Parc du Breuil au Moutier.
Thiers, ville haute en couleur
Chaque année, l’opération « Thiers, ville haute en couleur », organisée par le collectif « Artistes » et les services municipaux, revient durant tout l’été dans les rues de Thiers[306]. Le principe est que des bannières, peintes par des artistes locaux ou de toute la France voire d’autres pays, sont mises en place durant la saison estivale dans les rues de Thiers et des villages alentour. Un nouveau thème destiné à inspirer les artistes est proposé chaque année[a 39].
Journées Européennes des Métiers d'Arts
Créées en France à l’initiative des pouvoirs publics, les Journées Européennes des Métiers d’Art sont le premier événement international consacré aux métiers d’art, coordonné par l’Institut National des Métiers d’Art, pour soutenir fortement ce secteur à haut potentiel de développement économique et culturel. Ce rendez-vous met chaque année en lumière plus de 200 métiers et encore plus de savoir-faire alliant gestes de tradition, de création et échanges humains, ancrés dans l’économie réelle de nos territoires dont ils concourent au dynamisme et à l’attractivité. Passeurs de mémoires par la transmission de leurs savoir-faire, les professionnels des métiers d’art sont des « gens de métiers », tournés vers l’avenir : puisant leurs racines dans le compagnonnage, les arts décoratifs et les arts appliqués, ils œuvrent pour restaurer notre patrimoine autant que pour le réinventer. Ateliers-laboratoires de l’innovation, ils élaborent une culture nouvelle du travail et de l’entrepreneuriat au sein de l’économie créative, préfigurant un nouveau modèle économique et social, collaboratif et transdisciplinaire, inventant de nouveaux marchés, locaux et mondiaux. Ainsi, leurs gestes de deux mains, parfois très anciens, se transforment pour devenir les gestes de demain. Gestes de demain, et gestes pour demain, les métiers d’art sont aussi les racines du futur, des sources d’inspiration et des repères collectifs pour réinventer un héritage français et européen[a 40].
Avec ces journées, l’Institut National des Métiers d’Art et l’ensemble de ses partenaires et acteurs au plan national, territorial et européen, contribuent ainsi à préparer l’avenir de ce secteur dans une société en mutation, pour que les métiers d’hier et d’aujourd’hui soient toujours les métiers de demain[307].
Thiers Meetings
La première édition a lieu en , quelques jours en amont de Coutellia. La vocation de Thiers Meetings est de faire se rencontrer les acteurs internationaux de la filière coutelière et de permettre au Thiers de s’imposer comme marque internationale. 27 villes ou bassins couteliers, avec une importance plus ou moins importante en fonction de leur histoire son dénombrées dans le monde mais Thiers est la seule ville avec 800 ans d’histoire coutelière ininterrompue. Le nom de Thiers est connu par les couteliers du monde entier de façon très marquée pour certains et plus diffuse pour d’autres[a 41].
L’industrie du luxe est représentée par quatre filières en Auvergne : maroquinerie, cosmétique, packaging et coutellerie. Les grandes marques confient à Thiers la fabrication de leurs articles. Le positionnement sur les produits d’exception s’est naturellement imposé, après 800 ans d’activité. Organiser à Thiers des rencontres mondiales de la coutellerie permet d’affirmer la position du bassin thiernois sur l’échiquier mondial de la coutellerie[308].
Symposium international de sculpture monumentale métallique
En , Thiers accueille le Symposium international de sculpture monumentale métallique[309]. Il permettre à six artistes régionaux et internationaux, Yves Guérin, Michel Gérard, Dennis Oppenheim, Patrick Raynaud et Vladimir Skoda de collaborer avec des artisans locaux autour de la réalisation de leurs œuvres. Des sculptures qui s’implantent, pour la plupart, avec justesse dans le contexte de la ville et de sa périphérie[310]. Le sixième artiste, George Trakas, anticipe l’histoire du centre d'art du Creux-de-l’enfer. Ainsi que le ferait le héros d’un roman d’aventure de Jules Verne, il va tendre une passerelle métallique au ras de l’eau, véritable pont de cordes suspendu drossé dans les embruns de la cascade[310].
Plusieurs œuvres monumentales en acier sont dispersées sur la commune[311]. Les plus connues sont les « Orbres de Borbes », le « Grand balancier », le « Bateau échoué », le « Pont-épée » construit par le canadien George Trakas ou encore le « Dragon de la Vallée des Usines »[311],[312].
Gastronomie
Les cochonnailles sont souvent à l'honneur à Thiers comme dans le reste du Massif central. Elles sont la base d'une gastronomie populaire, peu onéreuse et très « nourrissante ». Les tripes « à la mode de Thiers » sont incontournables à l'occasion de la foire au Pré. Le « rapoutet » est préparé à base de morceaux de jarret de jambon cuit généralement accompagné de choux et de pommes de terre[313]. La saucisse de choux d'Arconsat faite à partir de poitrine de porc et de choux est la spécialité la plus reconnue de la montagne thiernoise et à sa confrérie[314].
Pour le fromage, le gaperon est produit dans la région (secteur entre Thiers, Lezoux et Ris)[315] et le chèvreton, qui vient plutôt de la montagne[316]. Thiers se situe dans les zones AOP de la fourme d'Ambert[317] et du bleu d'Auvergne[318].
La tarte à la bouillie est un dessert des plus typiques du pays[319]. Comme dans beaucoup de régions de montagne la myrtille est utilisée pour les tartes ou la confiture. Les baies bleues sont célébrées à la mi-août au col du Béal (communes de Saint-Pierre-la-Bourlhonne et de Chalmazel)[320]. Les guenilles sont des beignets (proches des bugnes lyonnaises) qui se mangent, selon Jean Anglade en trois occasions : « Au temps du Carnaval, pour la foire au Pré et dans n'importe quelle autre circonstance. »[321]
Thiers dans les arts
La ville de Thiers est mentionnée dans la littérature dès le Moyen Âge. Guillaume de Revel en fait notamment la description dans son armorial. Dès , la romancière et dramaturge française George Sand publie un roman ayant pour modèle le fonctionnement de la ville de Thiers. L'histoire du livre tourne autour du monde ouvrier et industriel. En , Pierre Molaine écrit le roman Samson a soif où Thiers est largement évoquée. Dans ce dernier, il parsème le récit de souvenirs personnels notamment lorsqu'il visite la ville. Huit ans après avoir écrit un premier livre sur la ville, il sort un deuxième livre nommé J'ai rêvé de lumière. À partir de , Jean Anglade écrit plusieurs romans ayant pour thème commun la ville. Dans l'ordre chronologique : Les ventres jaunes (1979), La Bonne Rosée (1980), Les Permissions de mai (1981), Dans le secret des roseaux (2002) puis Une étrange entreprise (2005). En , il publie un récit de souvenirs nommé Le Pain de Lamirand.
En 1975, François Truffaut tourne à Thiers l’essentiel de son film L'Argent de poche qui sort le 17 mars 1976[322]. Le film connait un grand succès en France avec plus d'1,8 million d'entrées en salle[323]. En 1981, La Ville noire, téléfilm en deux parties de Jacques Tréfouël tiré du roman de George Sand, avec Catherine Frot et Lionnel Astier dans l'un de leurs premiers rôles, est tourné à Thiers[324].
Trois timbres en rapport avec Thiers sont émis à partir de , « Thiers », dessiné par Marie-Noëlle Goffin et gravé par Eugène Lacaque avec une valeur faciale de 1,70 F. Oblitération 1er jour à Thiers le 9 octobre 1976[325], en 1987, « Coutellerie d'art - Thiers», dessiné et gravé par Patrick Lubin. Valeur faciale de 1,90 F[326] et en 2004, « La Coutellerie », par Bruno Ghiringhelli dans la série Portraits de régions no 3 - La France à vivre. Valeur faciale de 0,50 €. Oblitération 1er jour à Thiers le 27 mars 2004[327].
Langue régionale
La ville de Thiers s'inscrit dans le domaine linguistique de l'occitan[328],[329]' (nom Tièrn[330]) et ce depuis les débuts de la langue au Moyen Âge[331].
La commune de Thiers accueille d'ailleurs le siège de l'antenne Liuradés de l'Institut d'Études Occitanes[332],[333]. Des ateliers et cours de langue occitane sont par ailleurs dispensés par cette association comme dans toutes les autres sous-préfectures du département depuis 2021[334].
Chansons locales
La bujadeira est une chanson thiernoise reprenant l'air de la Marseillaise. Elle met en avant l'occitan local ainsi que l'accent du langage de la région. Plusieurs chansons en nord-occitan sont à recenser comme la « Chanson de lus esmouleus », en français « la chanson des émouleurs », qui raconte la vie des ouvriers œuvrant dans la coutellerie thiernoise.
Personnalités liées à la ville
De nombreuses personnalités ont un attachement particulier à la ville de Thiers. Les plus connus sont cités dans la liste ci-après (classement par année de naissance) :
- Montdory (° 1594-† 1653 ou 1654), né Guillaume Desgilberts, comédien vedette du théâtre du Marais, créateur du personnage du Cid. Il meurt entre novembre 1653 et novembre 1654 à Thiers ;
- Prosper Mérimée, ami de Marilhat, rend compte du patrimoine thiernois dans Notes d'un voyage en Auvergne en 1838 ;
- George Sand tire de son passage à Thiers les 25 et 26 juin 1859 le décor de son roman La Ville noire. Elle est ainsi (avant Zola) la première romancière qui s'intéresse au monde ouvrier ;
- Prosper Marilhat (° 1811-† 1847), peintre naturaliste. Il fut avec Alexandre-Gabriel Decamps et Eugène Delacroix un pionnier de l'orientalisme ;
- Coco Chanel (°1883- 1971), grande couturière. Au printemps 1896, Gabrielle Chanel vivait à Thiers, rue Durolle, chez Anaïs Clouvel, cousine germaine de sa mère. Gabrielle Chanel, alors âgée de douze ans, y est « bonne d'enfants et domestique"[335].
- Louis Lasteyras (° 1851-† 1931), homme politique, maire radical de Vichy ;
- Jean Anglade (1915-2017) Écrivain Centenaire de l'École naturaliste, Chevalier de la Légion d'honneur de la République italienne, Chevalier de la Légion d'honneur de la République française ;
- René Barnérias (° 1928-† 2011), ancien député-maire UDF et conseiller général de Thiers ;
- Michel Charasse (° 1941), homme politique, ministre du budget et proche de François Mitterrand, ancien sénateur du Puy-de-Dôme et ancien maire de la commune voisine de Puy-Guillaume ;
- Maurice Adevah-Pœuf (° 1943), homme politique, ancien député PS de la cinquième circonscription du Puy-de-Dôme (dite Thiers-Ambert) de 1981 à 1993 et de 1997 à 2002 et maire de Thiers de à ;
- Claire Chazal (° 1956), présentatrice de journaux télévisés née à Thiers. Auteure du roman L'Institutrice, en partie inspiré des souvenirs de sa jeunesse dans le Puy-de-Dôme ;
- Zinedine Soualem (° 1957), acteur né à Thiers ;
- Dorine Bourneton, née le 6 septembre 1974 à Thiers. Aviatrice écrivaine et conférencière française. Seule rescapée d'un accident d'avion à l'âge de 16 ans, elle devient la première femme handicapée au monde pilote de voltige aérienne.
- Représentation de Montdory datant de .
- Claire Chazal prise en dans le Studio Harcourt.
- Napoléon III par Winterhalter en 1855.
- Florent Pagny en à Thiers lors de Coutellia.
Héraldique, logotype et devise
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Historiques des logos
- Logo avant 1977.
- Logo de 1977 à 1982
- Logo de 1982 à 1989
- Logo de 1989 à 1994
- Logo de 1994 à 2001.
- Logo de 2001 à 2011.
- Logo actuel de Thiers.
Le premier « logo » est en fait la représentation du blason de la ville tandis que le deuxième reprend l'idée de ce dernier tout en ajoutant la couleur rouge d'origine en arrière plan. Il y a toujours un bateau à trois voiles. Les troisième, quatrième et cinquième « logo » sont une modernisation du précédent et le sixième « logo » de Thiers, plus contemporain, reprend les couleurs du blason de la ville en les associant symboliquement avec la vocation industrielle de la ville (gris pour le métal et rouge pour le feu). Les trois lames de couteaux qui s'en détachent évoquent aussi les voiles du navire qui y figurent. Le « logo » actuel possède une lame jaune, une lame grise et une lame rouge. Ce logo est inspiré du précédent en faisant référence aux couleurs du blason ancien, rouge et gris azur en plus du jaune[g 19],[g 20].
Pour approfondir
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Bibliographie non exhaustive.
- Association cercle d'études de la deuxième guerre mondiale Thiers et sa région, Le Bulletin du Cercle, Thiers, Ville de Thiers.
- Association Le pays Thiernois, Bulletins de 1 à 3, Thiers, Ville de Thiers, .
- Montaigne l'intrépide 1581, un gascon en pays Thiernois, publié par l'association « Le Pays Thiernois »
- Anonyme, Huit jours à Thiers, Paris, Le Livre d'histoire, coll. « Monographies des villes et villages de France », , 210 p. (ISBN 978-2-7586-0085-5).
- Hermose Andrieu, Histoire de la ville & baronnie de Thiers en Auvergne, Éditions de Beauvoir, (ISBN 2-914356-00-5)
- Jean Anglade (récit des souvenirs), Le Pain de Lamirand, De Borée, (ISBN 2-84494-101-X).
- Alexandre Bigay, Histoire de Thiers, Le Livre d'histoire, coll. « Monographies des villes et villages de France », , 160 p. (ISBN 2-87760-757-7)
- Serge Combret (préf. Robert Chambeiron et Henri Rol-Tanguy), Auvergne, J'écris ton nom… Résistance, Clermont-Ferrand, AEDIS, , 414 p. (ISBN 2-9506201-3-2)
- Dany Hadjadj, Parlers en contact aux confins de l'Auvergne et du Forez, Institut d'Études du Massif central,
- Dany Hadjadj (dir.), Pays de Thiers : le regard et la mémoire, Presses universitaires Blaise-Pascal, , 592 p. (ISBN 978-2-84516-116-0, lire en ligne)
- Anne Henry, Thiers, une exception industrielle, coll. « Images du Patrimoine » (ISBN 978-2-905554-26-0 et 2-905554-26-6)
- Anne Henry, « Un site urbain façonné par l'industrie : Thiers, ville coutelière », In Situ, revue des patrimoines, no 6, (lire en ligne)
- Hubert Jacqueton, Études sur la ville de Thiers : la communauté des habitants (1272-1789), Paris, Le Livre d'histoire, coll. « Monographie des villes et villages de France », , 436 p. (ISBN 978-2-7586-0174-6)
- Brigitte Liabeuf, Histoires de couteaux, Musée de la Coutellerie - Maison des Couteliers, , 55 p., illustré et CD-ROM Acier Damas
- André-Georges Manry (dir.), Histoire des communes du Puy-de-Dôme : Arrondissement d'Ambert, Arrondissement de Thiers, Le Coteau, Horvath, , 424 p. (ISBN 2-7171-0451-8)
- Fernand Planche, Durolle, Éditions Canope,
- Guy Rousseau, Le Temps du Gouyat : l'enracinement socialiste dans le Puy-de-Dôme (1870-1914), Institut d'Études du Massif central, .
- George Sand, La Ville noire, Romagnat, De Borée, , 292 p. (ISBN 978-2-84494-546-4).
- Georges Therre et Jacques Ytournel, Thiers, Alan Sutton, coll. « Mémoire en Images »
- Michel Vasset et Laurent Blanchon, Thiers, ateliers d'artisans couteliers, Page centrale, .
Articles connexes
Liens externes
Notes et références
Notes et cartes
- Notes
- Prononciation en français standard retranscrite phonémiquement selon la norme API.
- Les distances stricto-sensu entre les villes sont mieux adaptées face aux distances d'orthodromie..
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
- Les Margerides sont un ensemble de sommets très visibles depuis la cité médiévale de Thiers.
- Bataillon d'instruction de panzergrenadiers SS 18 fut envoyé en France le 22 juin 1944 et atteint Vichy le 29 juin. La troupe est répartie entre Thiers, Randan, Saint-Yorre, Le-Mayet-de-Montagne[103].
- Claude Pradel est élu face à Ernest Laroche le député socialiste sortant. Il se présente comme « socialiste indépendant » et vante ses origines de « fils d'émouleur ». Il siègera avec les non-inscrits.
- Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.
- Legrand d'Aussy remarque dans son livre, Voyage en Auvergne, en 1788, que les industriels thiernois luttent efficacement contre les industriels anglais jusque dans les Indes.
- Ces édifices sont aujourd'hui encore des propriétés privées et ne sont généralement pas ouverts à la visite.
- Mention la plus ancienne retrouvée dans Les Chartes de Cluny en 1237. En 1251, le seigneur de Thiers dispute à l'Abbé la garde de la foire qui selon lui est une de ses dépendances héréditaires. Les origines de cette foire sont sans doute plus anciennes, peut-être liées aux cérémonies d'adoration de la Sainte-Croix qui se tenait à la date du 14 septembre dès l'an 614[299].
- Cartes
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
Site de la ville
- « Jardins Saint-jean », sur ville-thiers.fr (consulté le ).
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