Les Aventures de Tintin

Les Aventures de Tintin constituent une série de bandes dessinées créée par le dessinateur et scénariste belge Hergé.

Pour les articles homonymes, voir Tintin (homonymie).

Les Aventures de Tintin
Série

Auteur Hergé
Assistant Studios Hergé
Edgar P. Jacobs
Genre(s) Bande dessinée jeunesse
Aventures
Policier
Science-fiction

Personnages principaux Tintin et Milou
le capitaine Haddock
Dupond et Dupont
Tryphon Tournesol
Lieu de l’action Les cinq continents
La Lune à une occasion
Époque de l’action Milieu du XXe siècle

Pays Belgique
Langue originale Français
Autres titres Les Aventures de Tintin et Milou
Éditeur Le Petit Vingtième (1930–1939)
Casterman
Première publication Le Petit Vingtième no 11
()
Nb. de pages 62 pages (du tome 2 à 23)
Nb. d’albums 24 albums, dont un inachevé

Prépublication Le Petit Vingtième
(de 1929 à 1939)
Cœurs vaillants
(de 1930 à 1947)
Le Soir Jeunesse puis Le Soir (de 1940 à 1944)
Le Journal de Tintin
(1946 à 1976)
Site web tintin.com

Avec 250 millions d'exemplaires vendus, Les Aventures de Tintin font partie des bandes dessinées européennes les plus célèbres et plus populaires du XXe siècle. Elles ont été traduites dans une centaine de langues et dialectes[1] et adaptées à de nombreuses reprises au cinéma, à la télévision et au théâtre. Elles se déroulent dans un univers réaliste et parfois fantastique, fourmillant de personnages aux traits de caractère bien définis. Le héros de la série est le personnage éponyme, Tintin, un jeune reporter et globe-trotter belge ; il est accompagné dans ses aventures par son fox-terrier Milou. Au fil des albums, plusieurs figures récurrentes apparaissent, comme les détectives accumulant les maladresses loufoques Dupond et Dupont, le capitaine Haddock qui ne tarde pas à devenir un personnage principal, ou encore le professeur Tournesol.

La série est appréciée pour ses dessins qui mélangent personnages aux proportions exagérées et décors réalistes. L'utilisation de traits d'une égale épaisseur, l'absence de hachures et le recours aux aplats de couleur sont les marques du style de l'auteur, connu sous l'appellation de « ligne claire ». Les intrigues des albums mélangent les genres : des aventures à l'autre bout du monde, des enquêtes policières, des histoires d'espionnage, de la science-fiction, du fantastique. Les histoires racontées dans Les Aventures de Tintin font toujours la part belle à l'humour « peau de banane », contrebalancé dans les albums les plus tardifs par une certaine ironie[2] et une réflexion sur la société.

Historique de la série

Tintin illustrant le thème de la plongée dans les couloirs du Centre sportif de Blocry à Louvain-la-Neuve avec des scènes tirées de l'album Le Trésor de Rackham le Rouge.

Naissance du personnage (1929-1930)

En , Hergé entre au service des abonnements du Vingtième Siècle[a 1],[p 1], un quotidien résolument catholique et conservateur[p 2]. En parallèle, il continue de publier ses propres dessins dans Le Boy-Scout[s 1], et notamment sa première bande dessinée, Les Aventures de Totor, C. P. des Hannetons[Note 1], à partir du mois de [p 3]. En août 1927, à l'issue de son service militaire, il bénéficie d'une promotion et travaille alors en tant que reporter-photographe et dessinateur[a 1], mais l'année suivante, le directeur du journal Norbert Wallez lui propose d'animer le supplément hebdomadaire destiné à la jeunesse, Le Petit Vingtième, dont le premier numéro paraît le [a 2],[Note 2].

Dans un premier temps, Hergé doit illustrer L'extraordinaire aventure de Flup, Nénesse, Poussette et Cochonnet, une histoire plutôt médiocre écrite par un membre de la rédaction des sports du Vingtième Siècle[p 4],[a 2]. Peu satisfait de cette production qu'il juge « ennuyeuse », il multiplie les contributions dans d'autres périodiques, dont une double planche de bande dessinée qu'il publie dans Le Sifflet et qui met en scène un jeune garçon accompagné de son chien blanc[p 5]. Séduit par ces deux personnages, Norbert Wallez propose à Hergé de les intégrer au Petit Vingtième. C'est la naissance de Tintin et Milou, le , pour une première aventure intitulée Tintin au pays des Soviets[s 1].

À la demande de Wallez, le récit est ouvertement anticommuniste, suivant ainsi la ligne du Vingtième Siècle et de son directeur[p 6],[a 3]. Hergé livre chaque semaine deux planches qui « enchaînent gags et catastrophes sans bien savoir où son récit l'entraîne »[3], tandis que les décors et les paysages « sont réduits à leur plus simple expression »[a 3]. Le succès est pourtant immédiat : l'aventure achevée, le , une foule de lecteurs se presse sur les quais de la gare de Bruxelles-Nord pour accueillir un Tintin en chair et en os à son retour du pays des Soviets, à l'occasion d'une mise en scène de la rédaction du Vingtième Siècle qui recrute un jeune garçon pour donner corps à son héros[a 4],[s 2].

Les débuts d'une industrie (1930-1939)

Reconstitution de la scène de la douche de Tintin sous la trompe d'un éléphant dans Les Cigares du pharaon.

Conformément au souhait de Norbert Wallez, qui veut faire naître une vocation coloniale chez les jeunes lecteurs, le deuxième volet de la série envoie Tintin au Congo[a 5]. Hergé souhaitait pourtant évoquer la culture des Amérindiens, qui le fascine[4], ce qui est fait dans la troisième aventure avec Tintin en Amérique[s 3]. À la fin de l'année 1933, Les Aventures de Tintin prennent un tournant décisif : Hergé signe un contrat avec la maison Casterman, située à Tournai, qui obtient le privilège d'éditer tous les albums de l'auteur en langue française. Cet accord est déterminant pour la conquête du marché français[a 6],[5], alors que Tintin est diffusé dans l'hebdomadaire catholique Cœurs vaillants depuis 1930[6].

La quatrième aventure, Les Cigares du pharaon, marque une nouvelle étape. Hergé cesse de se faire l'écho des clichés de l'actualité politique pour s'engager dans l'art du roman[s 4]. Si l'histoire, conçue sans le moindre scénario préalable, demeure très improvisée, voire « abracadabrante »[a 7], elle représente la « quintessence du feuilleton »[p 7] et témoigne de la nouvelle ambition littéraire de l'auteur. Cela se traduit notamment dans le choix du titre de l'album qui, pour la première fois, ne contient pas le nom du héros[7]. Sur les chemins de l'Orient, à travers l'Égypte, l'Arabie et l'Inde, l'aventure est encore teintée de stéréotypes. Pour autant, le décor n'est plus au cœur du récit, supplanté par l'affrontement entre Tintin et une bande de trafiquants d'opium[8],[s 4].

Le fétiche de L'Oreille cassée.

Mais c'est surtout Le Lotus bleu qui fait entrer Hergé et son héros dans une nouvelle dimension. Cette cinquième aventure marque un pas décisif vers le réalisme, comme le souligne Benoît Peeters : « Tintin, qui jusque-là se nourrissait allègrement de mythes et de poncifs, entreprend désormais de les combattre ; il sera celui qui démonte les apparences et non plus celui qui s'en satisfait »[9]. La rencontre d'un jeune étudiant chinois, Tchang Tchong-Jen, est déterminante : ce dernier fait évoluer les représentations du dessinateur sur son pays et pousse Hergé à documenter son travail, tout en lui prodiguant des conseils en matière de dessin[s 4].

Dès lors, le souci du réalisme ne quitte plus Hergé qui cherche également à inscrire son récit dans l'actualité de son époque. Après avoir évoqué l'incident de Mukden et l'invasion japonaise de la Mandchourie dans Le Lotus Bleu[10], il transpose la guerre du Chaco qui oppose la Bolivie et le Paraguay dans L'Oreille cassée[11], tandis que Le Sceptre d'Ottokar peut être lu comme le récit d'un « Anschluss raté »[12],[a 8].

L'Oreille cassée marque plusieurs évolutions. Pour la première fois, le récit s'attarde dans la ville d'origine de Tintin et inscrit le héros dans une certaine forme de quotidienneté en faisant découvrir au lecteur son appartement du 26, rue du Labrador. Par ailleurs, Hergé crée deux États fictifs, le San Theodoros et le Nuevo Rico[11], puis fait de même avec la Syldavie et la Bordurie dans Le Sceptre d'Ottokar[p 8]. L'auteur reprend ainsi les ingrédients de la romance ruritanienne, un sous-genre de la littérature de jeunesse né au tournant du XXe siècle[13].

Âge d'or et premiers tourments (1940-1944)

Le Soir (ici du 15 avril 1943) dans lequel paraissent les Aventures de Tintin sous l'occupation.

Le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale et l'invasion de la Belgique par l'armée allemande en entraînent l'arrêt du Petit Vingtième et l'interruption du nouveau récit, L'Or noir[a 9]. À partir du , la Belgique subit l'occupation de son territoire, mais ce contexte de guerre constitue paradoxalement un certain « âge d'or » de la création[a 10]. Hergé, comme d'autres artistes, veut s'assurer des revenus réguliers et ne pas se faire oublier des lecteurs[a 11]. Au mois d'octobre suivant, il rejoint le quotidien Le Soir dont la publication se poursuit sous l'impulsion de journalistes collaborateurs et avec l'accord de la propagande nazie qui en fait « un instrument privilégié de pénétration de l'opinion publique »[a 11].

Le nouveau rédacteur en chef du journal, Raymond de Becker, lui confie la responsabilité d'un supplément pour la jeunesse, Le Soir-Jeunesse, pour lequel Hergé est assisté de Paul Jamin et Jacques Van Melkebeke[p 9]. C'est dans ce nouveau périodique que commence la parution du Crabe aux pinces d'or, l'aventure qui fait entrer le capitaine Haddock dans l'univers de Tintin[a 12].

L'attitude d'Hergé pendant l'occupation est considérée comme ambiguë et lui vaut de nombreuses critiques. En acceptant de travailler pour un journal considéré comme « volé » par une partie de l'opinion[Note 3], l'auteur fait probablement « le plus regrettable choix politique de son existence »[s 5], mais il cherche avant tout à développer ses créations artistiques en profitant de l'absence de concurrence française à cette période pour s'imposer[a 11]. Pour Hergé, le rayonnement de son œuvre compte plus qu'une certaine éthique et, de fait, il semble indifférent aux événements de son époque[p 10]. Pourtant, certains actes renforcent l'ambiguïté de sa situation. Il intervient notamment auprès des autorités allemandes afin d'obtenir un supplément de papier et maintenir la production de ses albums chez Casterman[a 13], mais surtout, les caricatures de commerçants juifs qu'il présente dans L'Étoile mystérieuse sont considérées comme antisémites[a 14],[s 6].

Les personnages d'Hergé s'installent au château de Moulinsart.

Avec Le Secret de La Licorne et Le Trésor de Rackham le Rouge, Tintin s'affranchit de l'actualité oppressante de son époque pour investir le thème traditionnel de l'épopée flibustière et de la recherche d'un trésor[p 11]. Ce diptyque complète également la « famille » de Tintin, avec la première apparition du Professeur Tournesol et l'installation du capitaine Haddock au château de Moulinsart[p 12]. L'auteur poursuit son « évasion littéraire » dans l'aventure suivante : si l'action des Sept Boules de cristal se situe en Belgique, rien n'indique la présence de l'occupant. En parallèle, Hergé entame une collaboration avec le dessinateur Edgar P. Jacobs. Le souci du détail, la perfection et la minutie de ce dernier sont d'une aide précieuse pour l'auteur qui s'attaque alors à la colorisation des premiers albums de Tintin, à la demande de Casterman[a 15].

La libération du pays le entraîne l'interruption du Soir et, partant, celle des Sept boules de cristal. Arrêté pour faits de collaboration, Hergé est alors empêché de toute publication[a 16].

Intermittences (1944-1950)

Illustration du Temple du Soleil.

C'est durant cette période que se manifestent chez l'auteur les premiers signes d'un syndrome dépressif[p 13]. Finalement, le , la justice décide de n'entamer aucune poursuite à son encontre alors que d'autres journalistes du Soir ne bénéficient pas d'autant d'indulgence[a 17]. Lavé de tous soupçons, Hergé obtient le certificat de civisme nécessaire à sa reprise du travail et s'associe à l'éditeur de presse et résistant Raymond Leblanc pour lancer le journal Tintin. La publication de ses aventures reprend, à commencer par Le Temple du Soleil, qui constitue la suite des Sept Boules de Cristal[s 7].

Logo du journal Tintin.

Hergé continue pourtant de subir des attaques quant à son attitude équivoque sous l'occupation. Sensible à ces accusations, il s'enfonce dans la dépression[p 14] tandis qu'au même moment, la collaboration cesse avec Edgar P. Jacobs, qui souhaite développer sa propre série[p 15]. Guy Dessicy et Franz Jaguenau le remplacent et travaillent aux décors[a 18].

L'état dépressif d'Hergé l'amène à prendre du recul. Incapable de tenir le rythme de production qui était auparavant le sien[p 16], il doit interrompre pendant plusieurs semaines la publication du Temple du Soleil et l'achèvement de l'histoire se fait « dans la douleur » pour son auteur[a 19] et « tient du cauchemar »[p 17]. La crise que traverse le dessinateur se double d'un certain désamour pour son pays qui se traduit par un projet d'installation en Argentine au début de l'année 1948[a 20],[p 18].

La fusée lunaire de Tintin installée dans l'aéroport de Bruxelles.

Ce projet avorté, Hergé parvient tant bien que mal à reprendre et terminer l'histoire de Tintin au pays de l'or noir, interrompue par la guerre, tout en y glissant le personnage du capitaine Haddock qui n'aurait pas dû figurer dans ce récit débuté avant sa première apparition[14],[p 19]. La charge de travail auquel il s'astreint est bien trop importante : la réalisation des nouvelles planches et la refonte de ses précédents albums le conduisent au surmenage et ne font qu'aggraver sa santé mentale. Dès lors, Hergé est convaincu qu'il doit s'entourer d'une équipe. Plusieurs dessinateurs et scénaristes sont recrutés, parmi lesquels Bob de Moor et Jacques Martin, ce qui aboutit à la création des Studios Hergé au début de l'année 1950[a 21]. Dès lors, la conception d'un nouvel album répond à une organisation très précise. Si le dessinateur se réserve les premières étapes de la création, à savoir la rédaction du scénario puis du storyboard et le crayonné, il confie ensuite le travail à son équipe. Bien qu'il assure l'encrage de tous les personnages, il délaisse les décors à ses assistants[15].

Hergé s'appuie également sur les conseils de certains de ses amis qui ne rejoignent pas les Studios mais l'aident dans son travail de recherche, comme l'écrivain Bernard Heuvelmans qui contribue à l'écriture du scénario du diptyque Objectif Lune et On a marché sur la Lune[a 22].

Une icône internationale (1950-1959)

À Bruxelles, l'enseigne lumineuse géante au sommet de l'« immeuble Tintin », siège des éditions Le Lombard, est le symbole du succès de Tintin dans les années 1950.

Au cours des années 1950 et au début de la décennie suivante, Tintin devient une véritable icône internationale. Les ventes d'albums de la série s'accroissent et Tintin conquiert de nouveaux marchés[16],[s 8]. Au milieu des années 1960, 1,5 million d'albums s'écoulent chaque année, tandis que Tintin en Amérique, On a marché sur la Lune et Le Trésor de Rackham le Rouge dépassent tous les trois le million d'exemplaires vendus depuis leur sortie[a 23]. En parallèle, les Studios Hergé s'installent dans des locaux plus vastes et Raymond Leblanc travaille à l'implantation du premier magasin Tintin à Bruxelles[17].

L'Affaire Tournesol, dont la parution commence le , est l'un des sommets de l'œuvre d'Hergé[a 24]. Avec cette aventure, l'auteur poursuit le rapprochement du monde de Tintin avec les sciences et les technologies de pointe, inauguré par l'aventure lunaire[s 9], et livre un véritable « thriller de la guerre froide »[18], notamment salué pour « la richesse du thème, la rapidité des enchaînements, la science du cadrage et l'art du dialogue »[19]. Cet album, éminemment politique, offre en quelque sorte une synthèse critique du totalitarisme en bande dessinée[20].

Dans la foulée, Coke en stock, « complexe, ambigu, quasi labyrinthique » selon l'expression de Benoît Peeters[p 20], propose une dénonciation de l'esclavagisme[a 25]. Tintin renoue ainsi avec sa quête de justice et de défense des opprimés[s 9]. Surtout, il est sans doute l'album où Hergé va le plus loin dans la mise en scène de son univers, par le rappel de nombreux personnages secondaires[p 20],[s 9]. Il précède Tintin au Tibet, l'album le plus personnel de l'auteur[21] qui le qualifie lui-même de « chant dédié à l'Amitié »[22], et qui apparaît comme un « instantané biographique du créateur au tournant de son existence »[a 26].

Sa dépression étant de plus en plus marquée, Hergé est soumis à des « rêves blancs » qui le hantent la nuit. Il prend l'initiative de consulter un psychanalyste zurichois qui lui conseille de cesser le travail pour vaincre ses démons intérieurs, mais il s'y refuse, et l'achèvement de Tintin au Tibet agit finalement comme une sorte de thérapie. Le blanc est d'ailleurs omniprésent dans l'album, à mesure que Tintin gagne en altitude pour sauver son ami Tchang[a 27]. L'album marque une rupture dans la série car pour la première fois le héros n'est confronté à aucun méchant. Il ne s'agit pas pour Tintin de conduire une enquête policière mais bien une quête spirituelle. Sans renoncer au registre comique, porté seulement par le capitaine Haddock, Hergé confère à son héros un visage plus humain et plus émouvant[a 27]. Avec Tintin au Tibet, il atteint une « dimension philosophique et spirituelle inégalée dans les autres albums de la série »[23].

Derniers albums et œuvre inachevée (1960-1983)

Avec Les Bijoux de la Castafiore, Hergé bouscule les codes de la série et entame un processus de déconstruction de l'univers de Tintin[24]. L'auteur renonce à l'exotisme et développe une histoire qui possède une unité de lieu. Le château de Moulinsart est le théâtre de cette « anti-aventure », où « l'histoire elle-même n'est qu'un trompe-l'œil »[p 21] mais qui rencontre pourtant un grand succès populaire. Plus encore, grâce au génie de l'auteur qui parvient à mélanger « le comique et l'absurde avec un sens aigu du dosage le plus subtil », l'album est salué par de nombreux intellectuels[a 28], dont le philosophe Michel Serres, qui en fait une analyse dans la revue Critique[25], ou l'écrivain Benoît Peeters, qui lui consacre entièrement un essai[26].

Dans les années 1960, Tintin doit faire face à la concurrence grandissante d'Astérix.

Si les ventes d'albums de Tintin ne cessent de croître, leur rythme de production s'essouffle, Hergé ne pouvant cacher une certaine lassitude à l'égard de son héros[a 29]. Poussé par la concurrence grandissante d'un autre personnage phare de la bande dessinée francophone, Astérix[a 30], il se lance dans l'écriture d'une nouvelle aventure, Vol 714 pour Sydney, dont la construction est laborieuse. Si l'auteur assouvit dans cette histoire son goût pour l'ésotérisme et les phénomènes paranormaux[s 10], l'album est plutôt jugé négativement par la critique[a 31].

À cette époque, les Studios Hergé s'occupent principalement de la refonte des anciens albums, le plus souvent à la demande de l'éditeur. Des corrections sont apportées à L'Île Noire pour gagner en réalisme, tandis que Coke en stock subit des modifications pour contrer les accusations de racisme[p 22]. C'est surtout Tintin au pays de l'or noir qui est modifié en profondeur. Le récit, écrit à l'aube de la Seconde Guerre mondiale, évoquait la lutte entre des groupes terroristes juifs et des soldats britanniques présents en Palestine, ce qui n'est plus d'aucune actualité trente ans plus tard. Hergé souhaite donc apporter un caractère intemporel et universel à son album et remplace ce conflit par un affrontement entre les partisans de l'émir Ben Kalish Ezab et ceux de son rival, le cheikh Bab el Ehr, au sujet de l'exploitation des champs pétroliers du Khemed[a 32].

La parution de Tintin et les Picaros commence en 1975, soit huit ans après l'aventure précédente. Pour de nombreux spécialistes, cet album est un échec : Benoît Peeters estime qu'il n'ajoute rien à la gloire ni au génie de l'auteur[p 23], quand Pierre Assouline considère qu'il s'agit d'un « album de trop »[a 33]. Les critiques portent autant sur l'intrigue, qualifiée de relâchée et sans relief, que sur le graphisme parfois jugé maladroit[a 33].

Mais l'œuvre d'Hergé demeure pour toujours inachevée : diminué par la maladie quand il commence la rédaction de Tintin et l'Alph-Art, le dessinateur meurt le sans avoir pu la terminer[a 34]. Fanny Rodwell, sa seconde épouse et légataire universelle de son œuvre, accepte que l'album soit publié, à la seule condition qu'il le soit dans l'état laissé à la mort de son créateur[27]. En cela, le souhait d'Hergé, qui ne voulait pas que son héros lui survive, est respecté[28].

Publications

Historique des publications

Couverture du Petit Vingtième publié le jeudi , montrant Tintin de retour du « pays des Soviets ».

La série est créée en 1929 dans Le Petit Vingtième, le supplément hebdomadaire pour la jeunesse du journal Le Vingtième Siècle. La publication de la première aventure, Tintin au pays des Soviets, s'étale du au [29],[30]. Les histoires à suivre paraissent dans le même journal et leur publication est interrompue en par l'invasion de la Belgique par les troupes allemandes. À cette date, seules ont été diffusées les vingt-six premières planches de la neuvième aventure, Tintin au pays de l'or noir, et celle-ci reste un temps inachevée[31],[32].

La publication des Aventures de Tintin reprend le avec Le Crabe aux pinces d'or qui paraît d'abord de façon hebdomadaire dans Le Soir-Jeunesse, puis quotidiennement dans Le Soir à partir de [33]. Le journal publie les épisodes suivants jusqu'à sa suspension en après l'entrée des armées alliées dans Bruxelles. La publication des Sept Boules de cristal ne peut continuer durant les deux années qui suivent car Hergé, comme d'autres journalistes ayant exercé sous l'occupation allemande est empêché de poursuivre son activité professionnelle[34]. Elle ne reprend qu'en dans le premier numéro de l'hebdomadaire Tintin. C'est dans ce même journal que paraissent les dernières aventures[32].

À partir du , la série est également publiée dans Cœurs vaillants, hebdomadaire catholique français. À partir du , elle l'est également, avec quelques modifications, dans l'hebdomadaire catholique suisse L’Écho illustré[35].

Ensemble des œuvres

Après leur parution en feuilleton, Les Aventures de Tintin sont publiées en albums par l'éditeur belge Casterman, à l'exception des trois premiers albums édités par Le Petit Vingtième. L'ensemble de la série comprend 24 albums dont 22 contiennent 62 pages. Tintin au pays des Soviets comporte 108 planches, tandis que Tintin et l'Alph-Art, inachevé à la mort d'Hergé en 1983, ne contient que 42 planches dans les deux versions proposées en 1986 et 2004 à partir des esquisses préparatoires du dessinateur[32].

Les neuf premiers albums sont d'abord commercialisés en noir et blanc. L'Étoile mystérieuse est le premier album publié directement en couleurs, en 1942. L'ensemble des épisodes sont alors colorisés par Hergé et ses collaborateurs, à l'exception de Tintin au pays des Soviets[32], dont une version colorisée est publiée seulement en 2017[36]. Lors de la mise en couleurs, l'auteur opère de nombreuses retouches qui ont pour but, le plus souvent, de gommer certaines erreurs ou approximations, comme dans L'Île Noire qui connait trois versions, mais il s'agit aussi pour Hergé de proposer un récit plus neutre politiquement : c'est le cas de L'Étoile mystérieuse, qui a pu être interprétée comme une œuvre antisémite, et de Tintin au pays de l'or noir, dont le scénario est profondément remanié.

La série comporte quatre diptyques : Les Cigares du pharaon et Le Lotus bleu, Le Secret de La Licorne et Le Trésor de Rackham le Rouge, Les Sept Boules de cristal et Le Temple du Soleil, Objectif Lune et On a marché sur la Lune. Le degré d'autonomie de chaque épisode est cependant variable : si le mystère posé dans Les Cigares du pharaon n'est résolu qu'après la mise hors d'état de nuire d'une bande de trafiquants à la fin du Lotus bleu, la diversité des lieux visités et la richesse documentaire plus importante du deuxième album séparent ces deux aventures[32]. À l'inverse, les autres diptyques sont conçus dès le départ comme une seule et même histoire[37].

Les dates mentionnées ci-dessous sont celles de la première édition en album. Les trois premiers albums ont été publiés aux éditions du Petit Vingtième, à Bruxelles, et les autres, chez Casterman, à Tournai. Tous les scénarios et dessins sont de Hergé. Pour les 13e et 14e albums, la couleur est d’Edgar P. Jacobs.

Liste des Aventures de Tintin
Numéro Titre Pré-publication Journal Parution en album
1 Tintin au pays des Soviets - Le Petit Vingtième 1930 (NB), 2017 (couleur)
2 Tintin au Congo - Le Petit Vingtième 1931 (NB), 1946 (couleur)
3 Tintin en Amérique - Le Petit Vingtième 1932 (NB), 1946 (couleur)
4 Les Cigares du pharaon - Le Petit Vingtième 1934 (NB), 1955 (couleur)
5 Le Lotus bleu - Le Petit Vingtième 1936 (NB), 1946 (couleur)
6 L'Oreille cassée - Le Petit Vingtième 1937 (NB), 1943 (couleur)
7 L'Île Noire - Le Petit Vingtième 1938 (NB), 1943 (couleur)
8 Le Sceptre d'Ottokar - Le Petit Vingtième 1939 (NB), 1947 (couleur)
9 Le Crabe aux pinces d'or - Le Soir-Jeunesse, Le Soir 1941 (NB), 1944 (couleur)
10 L'Étoile mystérieuse - Le Soir 1942
11 Le Secret de La Licorne - Le Soir 1943
12 Le Trésor de Rackham le Rouge - Le Soir 1945
13 Les Sept Boules de cristal - Le Soir, Tintin 1948
14 Le Temple du Soleil - Tintin 1949
15 Tintin au pays de l'or noir[Note 4] - Tintin 1950
16 Objectif Lune -

puis -

Tintin 1953
17 On a marché sur la Lune Tintin 1954
18 L'Affaire Tournesol - Tintin 1956
19 Coke en stock - Tintin 1958
20 Tintin au Tibet - Tintin 1960
21 Les Bijoux de la Castafiore - Tintin 1963
22 Vol 714 pour Sydney - Tintin 1968
23 Tintin et les Picaros - Tintin 1976
24 Tintin et l'Alph-Art aucune (récit inachevé) 1986

Les 22 albums canoniques (de Tintin au Congo à Tintin et les Picaros) représentent au total 15 000 cases et 1 364 planches[38].

Projets inachevés et jamais édités

  • La Piste indienne (1958)[39] : projet inachevé où Hergé désirait traiter la problématique des Indiens d'Amérique avec des éléments plus sérieux que dans Tintin en Amérique.
  • Nestor et la justice (1958)[39] : projet d'aventure dans laquelle Nestor est accusé de meurtre.
  • Les Pilules (1960) : à court d'inspiration, Hergé a demandé à Greg de lui écrire un scénario. Celui-ci a finalement été abandonné, Hergé préférant la liberté de créer seul ses histoires.
  • Tintin et le Thermozéro (1960) : continuation, toujours avec Greg, du projet des Pilules, reprenant la trame de ce dernier. Également abandonné pour les mêmes raisons. Un peu moins d'une dizaine de planches crayonnées ont été dessinées.
  • Lors du cocktail de présentation de Vol 714 pour Sydney dans les locaux parisiens de Qantas, compagnie aérienne australienne, Jacques Bergier, qui a inspiré le personnage de Mik Ezdanitoff, propose à Hergé un sujet le remettant en scène : « On apprendrait un jour que Tournesol a remplacé Einstein à l'université de Princeton, et qu'il a là une chaire de sémiologie, la science de la science, la science de l'expression. Je présenterais le professeur Tournesol en lui apportant mon hommage, et ce pourrait être le point de départ de nouvelles aventures à la découverte de la science absolue[40]. »
  • Un jour d'hiver, dans un aéroport (1976-1980) : projet d'aventure se déroulant uniquement dans un aéroport, fréquenté par un bon nombre de personnages pittoresques. Le scénario prévoyait que la lecture pouvait commencer à n'importe quelle page de l'album et s'achever 61 pages plus loin[41]. Abandonné au profit de l'Alph-art.

Albums tirés de films

Hors-série

  • Portfolio :
    • Portraits « Tintin », Casterman, 1966
    • Illustrations :
      • Chromos « Voir et Savoir », Journal de Tintin, 1953 à 1963
        Scénario : Jacobs, Jacques Martin, Bob de Moor, Roger Leloup - Dessin : Georges Fouillé[43].

      Personnages

      Reprenant un procédé inventé par Honoré de Balzac, Hergé fait revenir des personnages, parfois très secondaires, pour constituer un univers riche, cohérent et vivant, doté d'une continuité[44]. Ludwig Schuurman, spécialiste de l'œuvre, résume son utilisation ainsi : « inauguré par Hergé dans Les Cigares du Pharaon, éprouvé dans Les Sept Boules de cristal et exploité dans le reste des albums (dont le plus remarquable reste Coke en stock) »[44]. De plus, le retour de mêmes personnages « offre au dessinateur à la fois le moyen de ne pas sombrer dans la redondance en créant de nouveaux personnages trop proches des anciens et celui d'affiner la psychologie des figures déjà existantes »[44].

      Tintin

      Décoration murale de la station Stockel du métro de Bruxelles, représentant des personnages des Aventures de Tintin. Réalisée par Bob de Moor et les Studios Hergé, d'après des esquisses d'Hergé.

      Héros éponyme de la série, Tintin est un jeune reporter dont l'âge est inconnu. Sa silhouette est dessinée simplement et son visage, neutre et impersonnel, permet à tous les lecteurs de s'identifier à lui[a 35],[45]. Hergé confie avoir créé son personnage en quelques minutes : une tête ronde, quelques points noirs signalant les yeux et la bouche[46], le tout surmonté d'une houppette qui est l'un de ses seuls signes caractéristiques avec ses culottes de golf[45],[a 35].

      Le jeune reporter se trouve mêlé à des affaires dangereuses dans lesquelles il passe héroïquement à l'action pour sauver la mise. Pratiquement toutes les aventures montrent Tintin accomplissant avec enthousiasme ses tâches de journaliste d'investigation, mais, à l'exception du premier album, on ne le voit jamais en train d'écrire des articles[46]. C'est un jeune homme adoptant une attitude plus ou moins neutre ; il est moins pittoresque que les seconds rôles de la série. À cet égard, il est à l'image de Monsieur Tout-le-monde (Tintin signifie d'ailleurs littéralement en français « rien du tout »).

      Certains ont prétendu que Robert Sexé, un reporter-photographe dont les exploits ont été racontés dans la presse belge du milieu à la fin des années 1920, avait inspiré le personnage de Tintin. Il est célèbre pour sa ressemblance avec ce dernier, et la Fondation Hergé a reconnu qu'il n'était pas difficile d'imaginer que les aventures de Sexé aient pu influencer Hergé. À ce moment-là, Sexé avait parcouru le monde sur une moto fabriquée par Gillet et Herstal. René Milhoux est un champion et recordman de moto de l'époque. En 1928, alors que Sexé était chez Herstal en train de parler de ses projets avec Léon Gillet, Gillet le mit en contact avec son nouveau champion, Milhoux, qui venait de quitter les motos Ready pour l'équipe Gillet-Herstal. Les deux hommes se lièrent rapidement d'amitié et passèrent des heures à parler de motos et de voyages, Sexé demandant à Milhoux de lui transmettre ses connaissances sur la mécanique et les motos poussées au-delà de leurs limites. Grâce à ce mélange d'érudition et d'expérience, Sexé a mené un grand nombre de voyages à travers le monde ; il en a publié de nombreux comptes rendus dans la presse[47].

      Le secrétaire général de la fondation Hergé a admis qu'on pouvait facilement imaginer que le jeune Georges Remi ait pu être inspiré par les exploits médiatisés des deux amis, Sexé avec ses voyages et ses documentaires, et Milhoux avec ses victoires et ses records, pour créer les personnages de Tintin, le fameux journaliste globe-trotter, et de son fidèle compagnon Milou.

      Le psychanalyste Serge Tisseron émet l'hypothèse qu'enfant, George Remi avait apprécié le roman Sans famille d'Hector Malot, dont le héros est un jeune garçon appelé Rémi et qui possède un petit chien appelé Capi (allusion au capitaine Haddock).

      Milou

      Fidèle compagnon de Tintin, Milou est un fox-terrier à poil dur de couleur blanche[a 36]. Il est doué de la parole, même si son maître est le seul à pouvoir le comprendre[48]. Milou le flatte à chacun de ses succès[48] mais il se permet parfois des commentaires moqueurs envers lui, comme pour mettre en perspective ses exploits répétés[49]. Au fil des albums, il perd de sa faconde et devient moins le complice de Tintin que son compagnon[50].

      Milou fait preuve d'un véritable sens du devoir[s 11] et bataille volontiers aux côtés de son maître quand le besoin s'en fait sentir[a 36]. Il est en quelque sorte le jeune frère de Tintin et cherche à suivre son exemple. Leurs attitudes sont parfois opposées : il est aussi peureux que son maître est brave et, tandis que Tintin est un personnage pacifique, Milou cherche le conflit avec les animaux qu'il n'aime pas et à qui il s'adresse de manière hautaine[49]. Malgré son apparence canine, les plus jeunes lecteurs peuvent facilement s'identifier à lui tant il reproduit de gestes humains, par exemple quand il se met debout sur ses pattes arrière, quand il rit ou qu'il pleure de douleur[51].

      La queue de Milou est l'un des ressorts comiques des Aventures : elle est tour à tour transpercée, écrasée par un talon, coincée dans une porte ou mordue par un perroquet[49]. S'il lui arrive de fouiller les poubelles, comme au début du Crabe aux pinces d'or, Milou est avant tout un chien élégant, soucieux de son apparence et de sa propreté[49]. C'est un chien gourmand, capable de mettre à sac un restaurant syldave puis de dérober un os de diplodocus au musée dans Le Sceptre d'Ottokar[s 11], ou de voler une casserole de pâtes dans L'Étoile mystérieuse[50]. C'est également un grand amateur de whisky[s 11].

      L'origine de son nom fait référence à un amour de jeunesse de l'auteur, Marie-Louise Van Cutsem, surnommée « Milou »[p 24],[46]. Pour le dessiner, Hergé a probablement pris pour modèle le chien d'un cafetier installé à côté du siège du Vingtième Siècle[46].

      Capitaine Haddock

      Tintin, Milou et Haddock peints sur le parcours BD de Bruxelles.

      Le capitaine Haddock n'apparaît que tardivement dans la série, dans la huitième aventure, Le Crabe aux pinces d'or, mais il devient vite un personnage incontournable et l'ami inséparable de Tintin. Vêtu d'un pull à col roulé bleu orné d'une ancre au milieu de la poitrine, Haddock est l'archétype du marin[a 37]. Quand Tintin le rencontre, il n'a de capitaine que le nom. Abruti par l'alcool, il ne peut contrôler ses pulsions, mais, guidé par le jeune reporter, il retrouve peu à peu sa dignité[52]. Dans Le Secret de La Licorne et Le Trésor de Rackham le Rouge, il suit les traces de son ancêtre, le chevalier François de Hadoque, et la découverte du trésor le conduit à s'installer au château de Moulinsart[p 25].

      Pour un temps, le capitaine troque ses vieux habits de marin, ses épais cheveux noirs et sa barbe hirsute[a 37] pour une tenue chic, veste de tweed ou smoking, monocle et cigare[53]. Peu à l'aise dans ce rôle de bourgeois, le capitaine retrouve vite son apparence initiale, non sans conserver une certaine élégance[54] qui tranche avec son caractère colérique et impulsif[53]. Les jurons du capitaine, comme le « tonnerre de Brest » ou le « mille sabords » qu'il affectionne, sont aussi célèbres que son personnage[55].

      Prisonnier de son caractère, qui lui colle autant à la peau que le sparadrap de L'Affaire Tournesol[56], Haddock est un héros plus humain que Tintin[52],[a 37]. Son irascibilité cache en fait un homme au cœur tendre qui refuse l'injustice[53]. Ses nombreux emportements, comme ses revirements, sa maladresse légendaire ou sa dépendance à l'alcool, en font l'un des personnages les plus drôles de la série. Il n'est pourtant pas un comique volontaire[g 1] et fait le plus souvent rire à ses dépens, déclenchant des catastrophes dont il est le plus souvent la seule victime[g 2]. Du reste, les relations qu'il noue au fil des albums avec ce que Thierry Groensteen appelle le « clan des fâcheux », de Séraphin Lampion à la Castafiore en passant par les Dupondt et Abdallah, constituent autant de duos comiques[g 3].

      Hergé et sa première femme, Germaine Kieckens, ont expliqué que le nom de « Haddock » avait été inspiré par un plat de poisson apprécié par le dessinateur[57]. Ce n'est que dans le dernier album achevé de la série, Tintin et les Picaros, que le prénom du capitaine, Archibald, est révélé[58].

      Tryphon Tournesol

      Le physicien Auguste Piccard inspire le personnage du professeur Tournesol.

      « Du grenier où les lits à bascule et les machines à brosser pullulaient, il était passé au laboratoire atomique »

       Michel Serres, Tintin ou le picaresque d'aujourd'hui, 1977[59]

      Inventeur de génie, personnage tête-en-l'air et dur d'oreille, le professeur Tournesol apparaît dans la douzième aventure, Le Trésor de Rackham le Rouge[60]. Il s'inscrit dans la longue lignée de savants qui peuplent l'univers de Tintin, de l'égyptologue Philémon Siclone dans Les Cigares du pharaon à l'astronome Hippolyte Calys dans L'Étoile mystérieuse en passant par le sigillographe Nestor Halambique dans Le Sceptre d'Ottokar, avec qui il partage une tenue vestimentaire désuète et négligée ainsi qu'une relative indifférence aux événements du quotidien, comme pour souligner que le savant « n'appartient pas à son époque, qu'il est en quelque sorte détaché du contexte historique et social immédiat dans lequel il évolue »[61]. Mais alors que ses prédécesseurs disparaissent au terme d'un seul album, Tournesol devient un personnage récurrent et s'installe durablement dans la série[s 12].

      Apparu comme un bricoleur maladroit, il devient très vite un scientifique de pointe, capable de mettre au point un moteur atomique qui permet à un fusée de s'envoler vers la Lune ou d'élaborer un appareil à ultrasons capable de détruire des villes entières[s 12]. Ses inventions fournissent à l'auteur une matière narrative importante qui sert de déclencheur au récit[61], de même que ses deux enlèvements, dans Le Temple du Soleil puis L'Affaire Tournesol, qui ne semblent pas pour autant le perturber[s 12]. Pratiquant la radiesthésie[62], Tournesol est également amateur d'horticulture[s 12]. La surdité de cet éternel distrait est une source inépuisable de quiproquos, si bien que ce personnage porte une large part de la puissance comique de la série[60].

      Invariablement vêtu d'une longue redingote verte, comme son chapeau, et d'une chemise blanche à haut col, Tournesol ne quitte jamais ses petites lunettes rondes et très rarement son parapluie. Son abondante chevelure bouclée au-dessus des oreilles contraste avec son crâne dégarni[62]. Il est inspiré physiquement du physicien suisse Auguste Piccard, professeur à l'Université libre de Bruxelles, qu'Hergé apercevait parfois dans les rues de la capitale belge dans les années 1930[60]. Si la ressemblance physique est frappante, entre ces deux hommes au même style « lunaire et décalé »[a 38], la petite taille et la surdité sont les caractères du seul Tournesol[p 26]. Certains spécialistes, comme Frédéric Soumois et François Rivière, évoquent une autre inspiration possible à travers l'ingénieur irlandais John Philip Holland, qui participe au développement des premiers sous-marins[60],[62].

      Dupond et Dupont

      Les policiers Dupond et Dupont apparaissent sous le nom de X33 et X33bis dans la quatrième aventure, Les Cigares du pharaon[Note 5], et ce n'est qu'à partir du Sceptre d'Ottokar qu'ils reçoivent leur nom définitif[63]. Sans être frères biologiquement, puisque leur nom diffère, les Dupondt sont parfaitement identiques[64]. Ils ne se déplacent jamais sans leur canne et portent les mêmes vêtements, à savoir un costume-cravate noir et un chapeau melon de la même couleur. Seule la forme de leur moustache permet de les distinguer[65] : celle de Dupond est taillée droite tandis que celle de Dupont est recourbée vers l'extérieur[66]. Les Dupondt sont inséparables jusque dans leur malheur : l'accident qui advient à l'un s'applique aussitôt à l'autre[s 13].

      Les deux policiers incarnent la bêtise et l'ordre dans ce qu'il a de plus rigide. Chez les Dupondt, le soupçon est permanent et ne dépasse pas le stade des apparences. Ils multiplient les fausses pistes et accusent des innocents, comme Tintin qu'ils ne cessent de poursuivre dans les premières aventures, le prenant pour un bandit[65],[64]. Quand ils enquêtent sur un trafic de fausse monnaie, ils se font refiler de fausses pièces. Quand ils sont à la recherche d'un pickpocket, ils se font voler toute une série de portefeuilles[65]. En raison de leur maladresse, les Dupondt font souvent rire à leurs dépens, multipliant les chutes et les collisions[64]. Ils se ridiculisent en arborant des costumes folkloriques, se faisant finalement remarquer en voulant passer inaperçus[63]. Ils élèvent le lapsus et la déformation du langage au rang de l'art, une caractéristique qui tend à s'amplifier au fil de la série[67],[68].

      Les deux détectives sont la caricature du père et de l'oncle d'Hergé, Alexis et Léon Remi, tous deux jumeaux inséparables. Leur tenue vestimentaire imite celle des agents de la Sûreté tels qu'ils sont photographiés en 1919 lors de l'arrestation de l'anarchiste Émile Cottin et diffusés en une de l'hebdomadaire Le Miroir[63].

      Bianca Castafiore

      La célèbre cantatrice Bianca Castafiore est le seul personnage féminin récurrent de la série[69]. Le « Rossignol milanais » fait une entrée remarquée dans le huitième album, Le Sceptre d'Ottokar, à la manière d'un « typhon dévastateur », selon l'expression de François Rivière. Dès sa rencontre avec Tintin, elle interprète son air favori, celui des bijoux, extrait de l'opéra Faust de Charles Gounod[70]. Tour à tour égocentrique et narcissique, lyrique et intempestive[s 14], la Castafiore incarne la diva par excellence. Blonde et opulente, infiniment exubérante, Hergé l'affuble systématiquement de tenues extravagantes comme pour accentuer son aspect ridicule[70],[71]. La cantatrice ne se déplace jamais sans sa camériste, Irma, son pianiste, monsieur Wagner, ni ses fameux bijoux qui font l'objet d'une intrigue à part entière dans Les Bijoux de la Castafiore[69].

      La relation qu'elle entretient avec le capitaine Haddock, dont elle ne peut prononcer correctement le nom[67], est pour le moins ambiguë. Si rien ne permet apparemment de les unir, ils incarnent tous deux la puissance vocale[s 14]. Comme Tintin, Haddock reste insensible aux qualités vocales de la cantatrice, mais il est parfois troublé en sa présence[72],[71].

      Amis

      Le premier véritable ami de Tintin est Tchang. Il fait sa connaissance dans Le Lotus bleu quand il le sauve des eaux du fleuve Yang-Tsé-Kiang en crue. Une amitié sincère naît immédiatement entre les deux personnages qui acceptent d'aller au-delà de leurs préjugés ethniques[73]. Ensemble, ils bravent tous les dangers et démantèlent la bande des trafiquants d'opium[74]. Des années plus tard, dans Tintin au Tibet, c'est une nouvelle fois pour le sauver que le jeune reporter se lance à l'assaut du yéti et des neiges de l'Himalaya[75]. Tintin rencontre d'autres enfants dans la série, comme Zorrino, un jeune indien quechua, vendeur d'oranges ambulant, qui le guide jusqu'au Temple du Soleil où le professeur Tournesol est retenu. C'est parce que Tintin l'a sauvé d'une agression perpétrée par deux hommes brutaux, descendants de colons espagnols, que Zorrino accepte de l'aider et de le conduire jusqu'au lieu sacré des Incas, bien qu'il s'agisse là d'un acte de trahison envers son peuple[76],[77]. Dans Tintin au pays de l'or noir, le héros se porte au secours du jeune prince Abdallah, fils de l'émir du Khemed, Mohammed Ben Kalish Ezab. Adulé par son père, qui le couvre d'éloges et de cadeaux, Abdallah est un garnement insupportable qui multiplie les farces au détriment des autres personnages, en premier lieu du capitaine Haddock, prêt à courir les dangers pour fuir sa présence[78],[79].

      Le comportement d'Abdallah révèle avant tout l'impuissance et la faiblesse de son père qui, sans l'intervention de Tintin, ne pourrait se maintenir au pouvoir[80],[20]. Défenseur d'une cause juste, le jeune reporter rencontre d'autres souverains mis en danger par des ennemis cupides et sans scrupules : le maharadjah de Rawhajpoutalah, dans Les Cigares du pharaon, et Muskar XII, roi de Syldavie, dans Le Sceptre d'Ottokar. Comme l'émir, ces deux monarques font immédiatement confiance à Tintin, qui devient le garant de la stabilité de leur pays[20]. Un autre chef d'État entretient une longue amitié avec le héros : le général Alcazar, qui en fait son aide de camp dans L'Oreille cassée avant de le condamner à mort à la suite d'une dénonciation calomnieuse. Il apparaît colérique et dangereux dans cette première aventure[s 15], pour autant, Tintin ne semble pas lui en tenir rigueur. Quand il revient dans Les Sept Boules de cristal, en qualité de lanceur de couteaux au music-hall de Bruxelles et sous le pseudonyme de Ramon Zarate, Tintin se précipite dans sa loge pour le saluer. Il en fait de même dans Coke en stock, quand Alcazar est en Europe pour acheter des avions militaires et tenter une énième révolution dans son pays, une révolution qui sera effective dans Tintin et les Picaros grâce à l'intervention de Tintin et ses compagnons[81].

      L'entrée dans la série de Séraphin Lampion, bien que tardive, n'en est pas moins essentielle. Dès son arrivée au château de Moulinsart, dans L'Affaire Tournesol, l'assureur de la compagnie « Mondass » s'impose directement comme le « fâcheux par excellence »[82]. Cet antihéros, individu bavard et sans gêne, symbolise l'intrusion de la société de masse dans l'univers de Tintin[83], et incarne à lui seul le monde dégradé qui caractérise les derniers albums, selon l'analyse de l'essayiste Jean-Marie Apostolidès[84]. Son humour pesant, ses costumes aux tons criards et son aplomb imperturbable font de lui l'archétype de l'éternel casse-pieds[85],[82], un personnage moins « lumineux » que ne le laisse entendre son nom[86].

      D'autres personnages de l'entourage de Tintin interviennent de façon régulière dans la série, comme le marchand portugais Oliviera da Figueira, d'abord marchand ambulant dans Les Cigares du pharaon avant de se fixer au Khemed[87], ou le domestique Nestor, gardien du château de Moulinsart et fidèle serviteur du capitaine[88].

      Ennemis

      Roberto Rastapopoulos incarne « le génie du mal » et l'ennemi le plus acharné de Tintin[89],[90]. Mais son caractère diabolique n'apparaît pas immédiatement : dans Les Cigares du pharaon, Tintin lui-même est séduit par l'image respectable de ce milliardaire directeur d'une firme de cinéma, la Cosmos Pictures, et ce n'est qu'à la fin du Lotus bleu qu'il découvre que sous les traits de Rastapopoulos se cache le Grand Maître des trafiquants d'opium, société secrète placée sous le signe du pharaon Kih-Oskh[91],[89]. Les membres de celle-ci constituent une véritable internationale du crime s'appuyant sur des figures qui n'ont de cesse de faire disparaître Tintin, comme le Japonais Mitsuhirato à Shanghai ou le marin véreux Allan Thompson[89]. Quand tout le monde le croit mort, Rastapopoulos reparaît sous les traits du marquis di Gorgonzola dans Coke en stock, un trafiquant d'esclaves qui reçoit les plus grands noms de la jet set sur son yacht. Une nouvelle fois démasqué par Tintin, il revient sous sa véritable identité dans Vol 714 pour Sydney, pour tenter de s'emparer de la fortune du milliardaire Laszlo Carreidas[91].

      Le docteur Müller est l'autre méchant récurrent de la série. Membre d'une bande de faux-monnayeurs dans L'Île Noire, lui aussi revient sous de fausses identités, d'abord sous les traits du professeur Smith dans Tintin au pays de l'or noir puis de Mull Pacha dans Coke en stock. Dans ces deux aventures, il se trouve à la solde du cheik Bab El Ehr qui cherche à renverser l'émir Ben Kalish Ezab[92].

      Tintin affronte d'autres ennemis qui jurent de laver l'affront qu'il leur a fait subir. Le colonel Boris, aide de camp du roi syldave Muskar XII et qui le trahit pour le compte de la Bordurie dans Le Sceptre d'Ottokar, revient dans On a marché sur la Lune pour tenter de détourner la fusée au profit d'une puissance totalitaire[93]. Le colonel Sponsz, chef de la police secrète bordure dans L'Affaire Tournesol, est aussi l'instigateur du complot qui vise à attirer Tintin et ses amis au San Theodoros dans Tintin et les Picaros[94].

      Hergé

      Hergé s'est représenté lui-même dans certains de ses albums. On le reconnaît facilement à des signes distinctifs : une silhouette grande et maigre, une chevelure blonde, courte et abondante, un visage long et étroit, des joues creuses, un nez pointu, un menton en retrait. Il est un simple figurant.

      Les apparitions d'Hergé dans Les Aventures de Tintin[95] sont les suivantes :

      • dans Tintin au Congo, parmi le groupe de journalistes qui accompagnent Tintin à son départ (p. 1) ;
      • dans Le Sceptre d'Ottokar, parmi les invités du concert dans le palais royal (p. 38) et parmi les invités à la cérémonie de décoration de Tintin (p. 59) ;
      • dans Les Sept Boules de cristal, parmi les spectateurs du music-hall (p. 6) ;
      • dans L'Affaire Tournesol, parmi les badauds installés devant la grille du château (p. 13).

      Les créateurs du dessin animé ont tenu à garder ce concept et ont fait figurer Hergé dans chacun des épisodes.

      Traductions

      Historique

      En 1946-1947, les albums sont traduits en néerlandais à destination du lectorat flamand et des Pays-Bas ; depuis 1947, les albums paraissent simultanément en français et néerlandais. En 1952, Tintin est traduit en anglais, espagnol et en allemand : Casterman souhaite développer les éditions internationales. « Le succès ne sera pas au rendez-vous, la diffusion restera confidentielle et cette tentative ne connaîtra pas de lendemain sauf en allemand »[pas clair][96]. En 1958, une nouvelle tentative de traduction est lancée, en Espagne, Royaume-Uni et États-Unis ; les premières traductions en portugais sortent au Brésil en 1961. En 1960, plusieurs albums de Tintin sont traduits en suédois, danois, puis en finnois l'année suivante. Le succès international de Tintin arrive véritablement dans les années 1960. De nouvelles traductions paraissent en italien, grec, norvégien (années 1970), mais également en arabe (Égypte et Liban), afrikaans, malais, indonésien, iranien, hébreu… « Depuis lors, le succès est au rendez-vous et la diffusion ne s'est plus arrêtée »[96]. Plus de 2700 titres ont ainsi été publiés, toutes langues confondues[96]. En Asie, des traductions pirates de Tintin sont imprimées, notamment en Chine, au Viêt Nam, en Malaisie[97] ou en Turquie (où, dès 1950, des feuillets de Tintin paraissent dans des magazines)[96]. Ce phénomène est devenu marginal, car Casterman a conclu de nombreux accords avec les différents éditeurs pirates afin de régulariser la situation[96]. En Iran, les éditions officielles se sont arrêtées après la révolution islamique de 1979, laissant place à des traductions pirates.

      En 2001, une traduction en mandarin de l'album Tintin au Tibet provoque une polémique : le titre est « Tintin au Tibet chinois », ce qui provoque les vives protestations de Fanny Rodwell, qui menace de cesser toute collaboration avec l'éditeur chinois[98]. 10 000 exemplaires sont imprimés, avant que l'album ne soit retiré de la circulation[99] et réédité sous son titre original[100].

      Tintin est également traduit dans de nombreuses langues régionales de France ou de Belgique. La plupart des traductions en sont réalisées par des associations culturelles, qui se chargent du financement et de la promotion de l'album avec l'aval de Casterman[101].

      En 2009, depuis 1929, plus de 230 millions d'albums de Tintin ont été vendus à travers le monde en plus de 90 langues[102]. En 2014, les Aventures de Tintin ont été traduites en plus de 100 langues[101].

      Les noms des personnages ont également été traduits ou adaptés selon les langues, pour des raisons de prononciation[97] et pour préserver l'aspect humoristique des noms.

      Liste des langues

      • 50 langues officielles (2009)[103] :

      (La date mentionnée entre parenthèses est la première date d'édition.)

      Afrikaans (1973) - Allemand (1952) - Anglais américain (1959) - Anglais britannique (1952) - Arabe (1972) - Arménien (2006) - Bengali (1988) - Bulgare - Catalan (1964) - Chinois mandarin (2001) - Singhalais (1998) - Coréen (1977) - Danois (1960) - Espagnol (1952) - Espéranto (1981) - Estonien (2008) - Finnois (1961) - Grec (1968) - Hébreu (1987) - Hongrois (1989) - Indonésien (1975) - Islandais (1971) - Italien (1961) - Japonais (1968) - Khmer (2001) - Latin (1987) - Letton (2006) - Lituanien (2007) - Luxembourgeois (1987) - Malais (1975) - Mongol (2006) - Néerlandais (1946) - Norvégien (1972) - Persan (1971) - Polonais (1994) - Portugais (1936) - Portugais brésilien (1961) - Romanche (1986) - Roumain (2005) - Russe (1993) - Serbo-croate (1974) - Slovaque (1994) - Slovène (2003) - Suédois (1960) - Taïwanais (1980) - Tchèque (1994) - Tibétain (1994) - Thaï (1993) -Turc (1962) - Vietnamien (1989).

      • 43 langues régionales (2009)[103] :

      Alghero (1995) - Allemand (Bernois, 1989) - Alsacien (1992) - Anversois (2008) - Asturien (1988) - Basque (1972) - Borain (2009) - Bourguignon (2008) - Breton (1979) - Bruxellois (2007) - Bruxellois (2004) - Cantonais (2004) - Corse - Créole antillais (2009) - Créole mauricien (2009) - Créole réunionnais (2008) - Féroïen (1988) - Flamand (Ostende, 2007) - Francoprovençal (Bresse) (2006) - Francoprovençal (Gruyère, 2007) - Francoprovençal (unifié, 2007) - Frison (1981) - Gaélique[Lequel ?] (1993) - Galicien (1983) - Gallo (1993) - Gallois (1978) - Gaumais (2001) - Néerlandais (Hasselts, 2009) - Monégasque (2010)[104] - Néerlandais (Twents, 2006) - Occitan (1979) - Picard (Tournai-Lille, 1980) - Picard (Vimeu) - Papiamentu (2008) - Provençal (2004) - Tahitien (2003) - Vosgien (2008) - Wallon (Charleroi) - Wallon (Liège, 2007) - Wallon (Namur, 2009) - Wallon (Nivelles, 2005) - Wallon (Ottignies) (2006) - Français québécois (2009).

      Analyse

      Style narratif

      Dans les premiers albums de la série, Tintin est l'acteur d'une intrigue simple. Si le héros vit une succession d'aventures rocambolesques, il est avant tout chargé d'une mission : dénoncer les bolcheviks dans Tintin au pays des Soviets, éduquer les Congolais dans Tintin au Congo, combattre Al Capone et les gangsters dans Tintin en Amérique[s 16]. Ces premiers récits répondent, selon Benoît Peeters, « à un rêve naïf de prise de possession du monde »[p 27]. Avec Les Cigares du pharaon, Hergé acquiert une nouvelle ambition littéraire, plus romanesque[p 27], où « les doubles intrigues foisonnent »[s 16]. L'aventure, construite à la manière d'un feuilleton, demeure cependant très improvisée[p 27]. Avec Le Lotus bleu, l'auteur s'engage sur la voie du réalisme[105], et L'Oreille cassée est la première histoire qui repose sur une véritable idée de scénario, construit préalablement[p 28]. Dans cet album, Hergé achève de mettre en place la structure narrative qui sert de trame à la quasi-totalité des albums suivants, jusqu'aux Bijoux de la Castafiore, et qui se compose de six éléments[106]. Le récit débute par une situation banale de la vie quotidienne qu'un fait anodin vient perturber, précipitant l'engagement de Tintin. Ce dernier énonce alors une phrase qui marque le commencement de l'aventure et qui précède son départ. De nombreuses péripéties accompagnent la longue ascension vers l'objectif, avant le succès final qui se caractérise par la joie de Tintin et symbolise le retour à la vie quotidienne[106].

      Recherches documentaires

      Hergé mène ses premières recherches documentaires approfondies pour l'album Le Lotus bleu, ce qu'il confirme lui-même : « C'est à cette époque que je me suis mis à me documenter et que j'ai éprouvé un réel intérêt pour les gens et les pays dans lesquels j'envoyais Tintin, accomplissant une sorte de devoir de crédibilité auprès de mes lecteurs. » La documentation d'Hergé et son fonds photographique l'ont aidé à construire un univers réaliste pour son héros. Il est allé jusqu'à créer des pays imaginaires et à les doter d'une culture politique qui leur était propre. Ces contrées fictives sont largement inspirées par les pays et les cultures de l'époque d'Hergé.

      Blason de la Syldavie (1939).

      Pierre Skilling affirme qu'Hergé voyait la monarchie comme « une forme légitime de gouvernement », remarquant au passage que « les valeurs démocratiques semblent absentes dans ce type de bande dessinée classique franco-belge »[107]. La Syldavie, en particulier, est décrite avec beaucoup de détails, Hergé l'ayant dotée d'une histoire, de coutumes et d'une langue qui est en fait du dialecte flamand bruxellois. Il situe ce pays quelque part dans les Balkans et il s'inspire, de son propre aveu, de l'Albanie. Le pays se retrouve agressé par sa voisine, la Bordurie, qui tente de l'annexer dans Le Sceptre d'Ottokar. Cette situation rappelle évidemment celle de la Tchécoslovaquie ou de l'Autriche face à l'Allemagne nazie juste avant la Seconde Guerre mondiale.

      On peut citer à titre d'exemple les mois de préparation nécessaires à Hergé pour imaginer l'expédition lunaire de Tintin, décrite en deux parties dans Objectif Lune et On a marché sur la Lune. Ces travaux ont conduit à la réalisation d'une maquette détaillée de la fusée lunaire, permettant de placer sans erreur les personnages dans le décor. Les recherches préalables à l'élaboration de son scénario ont été commentées dans le New Scientist : « Les recherches considérables entreprises par Hergé lui ont permis de créer une tenue spatiale très proche de celle qui serait utilisée pour les futurs voyages lunaires, même si sa fusée était bien différente de ce qui a existé par la suite. »[108] Pour cette dernière, Hergé s'est effectivement inspiré des V2 allemands.

      Influences

      Hergé admirait, dans sa jeunesse, l'illustrateur Benjamin Rabier. Il a avoué que de nombreux dessins de Tintin au pays des Soviets reflétaient cette influence, en particulier ceux représentant des animaux. Le travail de René Vincent, le dessinateur de mode de la période Art déco, a également eu un impact sur les premières aventures de Tintin : « On retrouve son influence au début des Soviets, quand mes dessins partent d'une décorative, une ligne en S, par exemple (et le personnage n'a qu'à se débrouiller pour s'articuler autour de ce S !). »[109] Hergé reconnaîtra aussi sans honte avoir volé l'idée des « gros nez » à l'auteur de bandes dessinées américain George McManus : « Ils étaient si drôles que je les ai utilisés sans scrupules ! »[109]

      Au cours des nombreuses recherches qu'il a menées pour Le Lotus bleu, Hergé a également été influencé par le dessin chinois et japonais, et par les estampes. Cette influence est particulièrement visible dans les paysages marins d'Hergé, qui rappellent les œuvres de Hokusai et Hiroshige[110].

      Hergé a aussi reconnu que Mark Twain l'avait influencé, même si son admiration l'a conduit à se tromper en montrant des Incas ne sachant pas ce qu'était une éclipse solaire, lorsque ce phénomène a lieu dans Le Temple du Soleil. T. F. Mills a rapproché cette erreur de celle de Mark Twain décrivant des « Incas craignant la fin du monde dans Un Yankee à la cour du roi Arthur »[111].

      Une ligne claire sous influence

      Le style et la technique d'Hergé évoluent considérablement au fil de la série pour faire de lui l'un des précurseurs de la ligne claire, que l'historien de la bande dessinée Pierre Skilling définit comme « un idéal de lisibilité maximale, qui se traduit par un trait de contour linéaire, sans hachures ni dégradés »[112]. Au début de sa carrière, le jeune dessinateur n'a pas encore son propre style et comme beaucoup de débutants il imite en premier lieu d'autres artistes, à l'image de Benjamin Rabier[113] ou de l'auteur de bande dessinée américain George McManus[114]. Il subit également l'influence d'Alain Saint-Ogan, à qui il rend visite en 1931 et dont il emprunte la capacité à rendre le mouvement au travers d'un trait d'une épaisseur toujours égale et d'une remarquable économie de moyens[115]. Comme le souligne l'historien de l'art Thomas Schlesser, le dessin d'Hergé se distingue très vite par un « extraordinaire pouvoir évocateur ». Les traits de ses personnages traduisent immédiatement leur caractère ou leurs sentiments[113].

      Son graphisme s'affirme au contact de l'art égyptien qu'il met en scène dans Les Cigares du pharaon, puis gagne en souplesse dans Le Lotus bleu, sous l'influence de son ami chinois Tchang Tchong-Jen qui l'initie à l'art de la calligraphie chinoise et lui apprend à observer attentivement la nature[114]. La maîtrise d'Hergé se renforce également dans la composition et le rythme des dessins, faisant du Lotus bleu un album charnière sur le plan graphique : l'écrivain et critique d'art Pierre Sterckx considère les albums qui suivent comme des chefs-d'œuvre[114]. Le style d'Hergé continue d'évoluer à mesure qu'il s'intéresse à l'histoire de l'art, lui qui n'a pas baigné dans un milieu artistique pendant son enfance. Il emprunte notamment la rigueur du dessin aux portraits d'Hans Holbein le Jeune, dont une copie est accrochée dans son bureau, et le goût pour les compositions colorées et tumultueuses de Joan Miró, qui transparaissent dans les rêves et cauchemars de Tintin[115].

      Il bénéficie aussi de l'apport de ses collaborateurs. Sous l'impulsion d'Edgar P. Jacobs, qui travaille aux côtés d'Hergé à partir des Sept Boules de cristal, les décors s'enrichissent de détails, fruits de nombreuses recherches et de croquis pris sur le vif[116]. Pour autant, des tintinologues comme Benoît Peeters et Philippe Goddin constatent une faiblesse graphique dans les derniers albums, en particulier dans Tintin et les Picaros, qu'ils attribuent au fait que l'auteur délègue une part de plus en plus importante de ses dessins à ses collaborateurs, comme Bob de Moor. Selon Benoit Peeters, pour qui la ligne claire « se durcit », il s'agit là d'une preuve que le style d'Hergé, longtemps considéré comme neutre et facilement exportable, souffre d'une certaine fragilité[117].

      Une grammaire de la bande dessinée moderne

      Hergé agrémente peu à peu son dessin d'une série de conventions graphiques « qui dessinent une véritable grammaire de la bande dessinée moderne » selon l'expression du journaliste Jérôme Dupuis, qui précise que si Hergé n'en est pas l'inventeur, il a contribué à les codifier. Ces différents signes visent en particulier à accentuer certains effets, à donner du mouvement et de l'intensité à l'image mais aussi à souligner un effet comique[118].

      Les gouttelettes de sueur sont les signes plus employés par le dessinateur et se présentent quasiment à chaque page : elles entourent le visage des personnages comme pour souligner leur stupéfaction, leur angoisse ou leur énervement. Pour signifier la violence d'un choc, Hergé utilise des étoiles, mais leur caractère multicolore ajoute de la gaieté et souligne l'effet comique de ce choc, faisant de ces signes le « symbole d'une violence tempérée par l'humour ». Aux étoiles s'ajoute parfois une spirale qui peut signifier l'étourdissement du personnage, mais ce signe représente également la folie, comme sur la tête de Didi dans Le Lotus bleu, ou l'ivresse, comme sur celle de Milou dans Tintin au Tibet. Ces spirales introduisent une sensation de vacillement dans l'univers par ailleurs bien ordonné d'Hergé. Enfin, le dessinateur pousse l'onomatopée à son paroxysme au point de proposer des cases composées d'une seule onomatopée en gros caractère. Si ce procédé demeure assez rare dans la série, il témoigne d'une autre inspiration d'Hergé, lequel appréciait le travail de Roy Lichtenstein, l'un des artistes majeurs du pop art américain[118].

      Décors et paysages

      Les paysages représentés dans Tintin ajoutent de la profondeur aux vignettes dessinées par Hergé. Il y mélange des lieux réels et imaginaires. Le point de départ de ses héros est la Belgique, avec dans un premier temps le 26, rue du Labrador, puis le château de Moulinsart. Le meilleur exemple de la créativité d'Hergé en la matière est visible dans Le Sceptre d'Ottokar où Hergé invente deux pays imaginaires (la Syldavie et la Bordurie) et invite le lecteur à les visiter en insérant une brochure touristique au cours de l'histoire.

      Hergé a donc dessiné plusieurs milieux différents (des villes, des déserts, des forêts et même la Lune), mais, pour amplement démontrer le talent d'Hergé, on notera trois grands espaces : la campagne, la mer et la montagne[110].

      La mer

      Dans l'imaginaire collectif occidental, la mer a longtemps constitué un espace aussi fascinant que redouté, inspirant de nombreuses œuvres littéraires ou cinématographiques de la seconde moitié du XIXe siècle à l'entre-deux-guerres. Hergé s'inscrit pleinement dans cette tradition en puisant abondamment dans l'univers maritime pour nourrir ses récits. La mer est omniprésente dans les Aventures de Tintin, au point de figurer sur cinq couvertures d'albums. Hergé en représente les différentes facettes : s'il fait voyager son héros sur de luxueux paquebots dans ses premières aventures, il dépeint également l'atmosphère sinistre et empreinte de trafics de la marine marchande, dans des scènes mystérieuses sur les quais ou à bord de cargos dont Le Crabe aux pinces d'or offre de beaux exemples. Hergé évoque également les récits d'aventures et de piraterie dans Le Secret de La Licorne et Le Trésor de Rackham le Rouge, mais aussi l'exploration scientifique en décrivant une expédition européenne vers l'océan Arctique dans L'Étoile mystérieuse. De même, l'imaginaire marin étant étroitement lié aux catastrophes, la mer fait souvent figure de danger pour les personnages de la série qui ont alors recours à des canots de sauvetage, comme lors de l'incendie du Ramona dans Coke en stock ou après l'explosion de La Licorne[119].

      Les voitures

      Les automobiles sont nombreuses dans Les Aventures de Tintin et leur représentation témoigne du souci de réalisme dont Hergé fait preuve : 79 modèles de voitures sont identifiables dans la série[120]. Grand amateurs de voitures, le dessinateur a d'ailleurs représenté trois de ses propres véhicules : une Opel Olympia dans Le Sceptre d'Ottokar, une Lancia Aprilia dans Tintin au pays de l'or noir et une Porsche 356 bleue dans Coke en stock[120]. Dans le premier cycle de la série, que Frédéric Soumois définit comme un cycle d'aventures et qui court jusqu'à L'Affaire Tournesol, l'automobile est un élément narratif essentiel. Leur usage répond à un besoin vital et urgent du héros dans la poursuite de ses ennemis. Disponibles à profusion, les voitures sont le plus souvent des alliées de Tintin et jouent pour lui les « divinités salvatrices »[121]. Mais ce rôle est paradoxal : tout en permettant au héros de progresser vers son but, l'automobile représente un danger. L'accident automobile est particulièrement présent dans la série : vingt-deux accidents sont recensés dans le premier cycle, dont Tintin est la victime principale à seize reprises[122]. Le plus souvent, il s'en sort indemne, et l'accident est avant tout un procédé narratif permettant de relancer le récit par un épisode spectaculaire[123]. Dans les derniers albums, à mesure que le héros se détache de ses propres aventures, la fonction positive des automobiles s'inverse : elles sont avant tout des accessoires, « reflet de la goujaterie de l'homme et symbole de sa malfaisance »[124].

      Sur un autre plan, les voitures illustrent la personnalité de leur propriétaire, comme le souligne Charles-Henri de Choiseul Praslin : « Quelle autre voiture que la 2 CV pouvait incarner, ne serait-ce que par le chiffre 2, les Dupond et Dupont, personnages chaotiques, mais infatigables arpenteurs des chemins de traverse et impossibles à déstabiliser ? La 403 de la Castafiore révèle le caractère finalement un peu bobonne de la diva. L'Ami 6 Citroën [...] va parfaitement au docteur du village de Moulinsart, ce brave médecin de campagne qui arbore son nœud papillon »[125].

      Un Orient rêvé

      Dans ses Aventures, Hergé dresse la représentation d'un Orient fantasmé et merveilleux : « Des immensités sans repères, ponctuées de campements de Bédouins : l'Arabie de Tintin est une illusion »[126],[127]. Si le Moyen-Orient est l'un des décors les plus représentés de la série, à travers trois albums que sont Les Cigares du pharaon, Tintin au pays de l'or noir et Coke en stock, il est aussi l'un des moins bien définis[126]. Cette représentation s'inscrit dans l'image d'un Orient rêvé qui prédomine en Europe depuis la vague de l'orientalisme au XIXe siècle et largement véhiculée au début du siècle suivant notamment par les écrits des Britanniques Thomas Edward Lawrence, auteur des Sept Piliers de la sagesse, et Charles Montagu Doughty[127], ou des films à succès comme Le Fils du Cheik, sorti en 1926[126].

      Les décors du Crabe aux pinces d'or, dont l'action se déroule pourtant au Maroc, se rapprochent néanmoins de ceux du Moyen-Orient, sans variation. Le dessinateur montre ainsi le monde arabe comme un seul et même territoire, où le décor est à peu près le même partout : des oasis de vies humaines au milieu d'un désert immense, vide et hostile. Selon la géographe Anna Madœuf, « L'Orient d'Hergé n'est jamais absolument réel, ni tout à fait improbable, au point d'être son propre pastiche. Tout est plausible, mais presque tout peut se révéler factice »[126].

      L'humour à travers le dessin et le langage

      « Le rire est [...] le moteur d'une action dont le suspense est le carburant. C'est parce qu'il y a mystère que l'intrigue nous captive, c'est parce qu'il y a gag qu'elle rebondit. »

       Christophe Barbier, Le rire de Tintin, 2014[128]

      .

      L'humour est omniprésent dans les Aventures de Tintin. D'une part, c'est un moyen pour Hergé de maintenir l'attention de son lecteur alors que l'histoire paraît en feuilleton dans la presse, de façon hebdomadaire. D'autre part, en multipliant les gags dans ses albums, l'auteur fait avancer le récit tout en faisant retomber la tension dramatique. Le gag agit ainsi comme « [une] respiration, [une] ponctuation dans une histoire bourrée d'action »[129]. Le critique littéraire François Rivière note que « la saga de Tintin affirme son originalité comique par l'équilibre permanent entre l'anecdote du conteur et les digressions de l'humoriste »[130].

      L'humour dans Tintin tient avant tout à la personnalité de son dessinateur, que Daniel Couvreur qualifie « d'amuseur qui ne s'est jamais pris au sérieux ». Hergé appréciait l'humour potache et cultivait l'autodérision. Il partageait avec ses amis le goût de la fantaisie et du canular, au point d'utiliser dans ses albums les blagues que lui faisaient parfois ses assistants[131]. Il puise notamment son inspiration chez les grands maîtres du cinéma muet et burlesque comme Charlie Chaplin, Buster Keaton, Harold Lloyd, mais aussi les frères Lumière, à l'image de la scène mythique de L'Arroseur arrosé reprise dans Coke en stock aux dépens du capitaine Haddock[132]. Comme le souligne le critique littéraire Tristan Savin, les gags d'Hergé sont « cinématographiques, c'est-à-dire imagés, rythmés, efficaces »[129].

      Le dessinateur multiplie les procédés pour faire rire le lecteur. Ainsi, les chutes, les collisions ou les quiproquos s'enchainent, tandis que les accessoires et les animaux sont tournés en dérision[129]. Entre autres procédés, le comique de répétition est l'un des plus fréquemment utilisé par Hergé. Il apparaît dès Tintin au Congo avec la queue de Milou devenue la proie de plusieurs animaux et se perfectionne au fil des albums, avant de devenir l'une des marques de fabrique du capitaine Haddock, aux prises avec un lama cracheur dans Le Temple du Soleil ou un sparadrap parasite dans L'Affaire Tournesol[133]. La puissance comique des Aventures de Tintin tient notamment dans la personnalité et le caractère des personnages créés par Hergé, qui font le plus souvent rire à leurs dépens[130]. C'est le cas du capitaine qui devient au fil des albums un faire-valoir idéal, auteur de nombreux accès de colère, maladresses ou revirements[134], mais aussi de la surdité du professeur Tournesol[129] ou des nombreuses collisions dont sont victimes les Dupondt[135].

      Autre ressort comique de la série, le langage propre à chacun de ses personnages. Ainsi, quand les Dupondt multiplient les lapsus[68], la Castafiore se distingue par sa propension à écorcher le nom de ses interlocuteurs[136] et le capitaine invente des dizaines de jurons[137]. De même, Hergé cherche à faire rire le lecteur à travers les noms propres qu'il invente, dans lesquels il glisse un certain nombre de calembours ou dissimule des mots en brusseleer, le patois du quartier des Marolles dont il est originaire[136]. Enfin, en lecteur passionné des œuvres d'écrivains anglo-saxons comme Jerome K. Jerome et Mark Twain, Hergé utilise l'ironie et l'art du décalage, prêtant à ses personnages un certain nombres de répliques absurdes et d'allusions pince-sans-rire[138].

      Critiques contre la série

      Certains critiquent les premières Aventures de Tintin, considérant que celles-ci contiennent de la violence, de la cruauté envers les animaux, des préjugés colonialistes et même racistes, présents entre autres dans la description qui y est faite des non-Européens. Néanmoins, beaucoup considèrent ces critiques comme étant totalement anachroniques.

      Tintin paraît à l'origine dans le journal Le Petit Vingtième. Même si la Fondation Hergé met ces éléments sur le compte de la naïveté de l'auteur et que certains chercheurs comme Harry Thompson prétendent que « Hergé faisait ce que lui disait l'abbé Wallez (le directeur du journal) »[139], Hergé lui-même sent bien que, vu ses origines sociales, il ne peut échapper aux préjugés : « Pour Tintin au Congo, tout comme pour Tintin au pays des Soviets, j'étais nourri des préjugés du milieu bourgeois dans lequel je vivais. […] Si j'avais à les refaire, je les referais tout autrement, c'est sûr. »[140]

      Dans Tintin au pays des Soviets, les bolcheviques sont dépeints comme des personnages maléfiques. Hergé s'inspire du livre de Joseph Douillet, ancien consul de Belgique en Russie, Moscou sans voile, qui est extrêmement critique envers le régime soviétique. Il remet cela dans le contexte en affirmant que, pour la Belgique de l'époque, nation pieuse et catholique, « tout ce qui était bolchevique était athée »[109]. Dans l'album, les chefs bolcheviques ne sont motivés que par leurs désirs personnels, et Tintin découvre, enterré, le « trésor caché de Lénine et Trotsky ». Hergé a plus tard attribué les défauts de ce premier album à « une erreur de jeunesse »[109]. Mais aujourd'hui, avec la découverte des archives soviétiques, sa représentation de l'URSS, bien que caricaturale, possède quelques éléments de vérité. En 1999, le journal The Economist, de tendance libérale, écrira que « rétrospectivement, la terre accablée par la faim et la tyrannie dépeinte par Hergé était malgré tout étrangement exacte »[141].

      Le couple royal en visite au Congo belge en 1928.

      On reproche à Tintin au Congo de représenter les Africains comme des êtres naïfs et primitifs. Dans la première édition de l'album, on voit Tintin devant un tableau noir, donnant la leçon à des enfants africains. « Mes chers amis, dit-il, je vais vous parler aujourd'hui de votre Patrie : la Belgique. » En 1946, Hergé redessine l'album et transforme cette leçon en un cours de mathématiques. Il s'est par la suite expliqué sur les maladresses du scénario original : « Je ne connaissais de ce pays que ce que les gens en racontaient à l'époque : "Les Nègres sont de grands enfants… Heureusement pour eux que nous sommes là !", etc. Et je les ai dessinés, ces Africains, d'après ces critères-là, dans le plus pur esprit paternaliste qui était celui de l'époque en Belgique. »[142]

      L'auteur Sue Buswell résume en 1988, dans le journal britannique Mail on Sunday, les problèmes posés par cet album, en soulignant deux éléments : « Les lèvres molles et les tas d'animaux morts [{{ndt}} : en référence à la manière dont sont dessinés les Africains dans l'album, et aux animaux qui y sont tués par Tintin]. »[143] Néanmoins, Thompson pense que cette citation est mise « hors de son contexte »[144]. L'expression « animaux morts » est une allusion à la chasse au gros gibier, très en vogue à l'époque de la première édition de Tintin au Congo. En transposant une scène de chasse du livre d'André Maurois Les Silences du colonel Bramble (1918), Hergé présente Tintin comme un chasseur de gros gibier, abattant quinze antilopes, alors qu'une seule serait nécessaire pour le dîner. Ce nombre important d'animaux tués conduit l'éditeur danois des Aventures de Tintin à demander quelques modifications à Hergé. Ainsi, une planche où Tintin tue un rhinocéros en perçant un trou dans le dos de l'animal et en y insérant un bâton de dynamite est jugée excessive. Hergé la remplace par une autre planche montrant le rhinocéros accidentellement touché par une balle du fusil de Tintin, alors que ce chasseur d'une autre époque est embusqué derrière un arbre.

      En 2007, un organisme britannique, la Commission pour l'égalité raciale, demande, à la suite d'une plainte, que l'album soit retiré des rayonnages des librairies, en affirmant : « Cela dépasse l'entendement qu'à notre époque, un vendeur de livres puisse trouver acceptable de vendre ou faire la promotion de Tintin au Congo. »[145] Le , une plainte est déposée par un étudiant de République Démocratique du Congo à Bruxelles, celui-ci estimant que l'ouvrage constitue une insulte envers son peuple[146]. En réaction, une institution belge, le Centre pour l'égalité des chances et la lutte contre le racisme, met en garde contre « une attitude hyper-politiquement correcte »[147] dans ce dossier. Le , la cour d'appel de Bruxelles rend son jugement : elle considère que l'album ne contient pas de propos racistes et que « Hergé s'est borné à réaliser une œuvre de fiction dans le seul but de divertir ses lecteurs. Il y pratique un humour candide et gentil », confirmant ainsi le jugement de première instance de 2011[148]. Loin de promouvoir la haine ou la peur à l'égard des autres peuples, Hergé a cependant recours, comme le souligne Marc Angenot, à une « imagologie xénophobe comme source élémentaire inépuisable de comique[149] ».

      Plusieurs des premiers albums de Tintin ont été remaniés pour être réédités, le plus souvent à la demande des maisons d'édition. Par exemple, à la demande des éditeurs américains des Aventures de Tintin, la plupart des personnages noirs de Tintin en Amérique ont été recolorés pour devenir blancs ou d'origine indéterminée[150]. Dans L'Étoile mystérieuse, on trouvait à l'origine un « méchant » américain nommé Monsieur Blumenstein (un patronyme juif), ce qui était tendancieux, d'autant plus que le personnage avait un faciès correspondant exactement aux caricatures de Juifs. Hergé attribue par la suite à son personnage un nom jugé moins connoté – Bohlwinkel – et le fait habiter dans un pays sud-américain imaginaire, le São Rico. Hergé a découvert bien plus tard que Bohlwinkel était également un nom juif[109],[151].

      Aspects économiques

      Édition, impression, datation et cote

      Les trois premiers albums ont été publiés aux éditions du Petit Vingtième, à Bruxelles, et les autres, chez Casterman, à Tournai.

      ll existe souvent une confusion entre la date du dépôt légal ou du copyright et la date d'édition. Il faut alors se référer aux modifications successives du texte du quatrième plat ou quatrième de couverture pour identifier l'année d'édition, selon une nomenclature établie par le catalogue BDM : Série A (1937-1945) allant de A1 à A24 ; Série B (1945-1975), numérotée de B1 à B42bis ; Série C (1975-) numérotée de C1 à C8[152]. La datation exacte d'un album permet d'en déterminer la cote.

      Propriété intellectuelle et critiques

      La société Moulinsart SA est chargée de la gestion et de la perception des droits des œuvres d'Hergé depuis 1987. Fondée par sa femme en qualité de légataire universelle, cette société est actuellement dirigée par Nick Rodwell, qui en est le gestionnaire délégué. Très regardante sur la gestion des droits moraux et sur leur perception financière, la société provoque régulièrement la controverse en interdisant toute utilisation d'une image de Tintin sans son autorisation formelle.

      Ainsi, à l'heure d'internet, toute forme de parodie, détournement ou réutilisation est fortement combattue par la société Moulinsart SA. De même, le fait de poster une simple bulle d'une BD de Tintin est réprimandé selon les lois des différents pays[153].

      Cette attitude inquiète certains passionnés de culture et de BD franco-belges qui se demandent comment ils vont pouvoir faire en sorte que Tintin reste dans le patrimoine culturel francophone si la diffusion de son image est aussi fortement restreinte dans les médias modernes.

      Cependant, une décision rendue par la Cour de La Haye au début de l'année 2015 a esquissé un changement. La justice néerlandaise a donné raison à l'association Hergé Genootschap, qui s'était vu réclamer plusieurs dizaines de milliers d'euros par Moulinsart SA pour l'utilisation de vignettes originales dans ses publications, après y avoir longtemps été autorisée. En effet, la Cour a retenu que la légataire universelle d'Hergé, Fanny Rodwell, n'avait jamais remis en cause un contrat de 1942 stipulant explicitement la cession de l'intégralité des droits sur les textes et vignettes des albums d'Hergé à Casterman. Ce verdict a été perçu comme pouvant instaurer un précédent dans la jurisprudence, ouvrant ainsi la porte à des réparations éventuelles de Moulinsart SA envers les associations ayant dû verser des sommes d'argent pour l'utilisation d'une ou plusieurs vignettes de Tintin. Moulinsart SA a contesté ce jugement[154],[155].

      L'œuvre d'Hergé entrera dans le domaine public le . Mais Moulinsart SA, qui perdrait ainsi de substantielles sources de revenus, envisage d'en empêcher l'utilisation et la publication par tous en publiant une nouveauté Tintin en 2052. Cette opération ferait face à des limites juridiques et à un certain problème moral[156].

      Autres médias et adaptations

      Les Aventures de Tintin ont été diffusées dans de nombreux médias venus s'ajouter à la bande dessinée originale. Certaines sont des œuvres originales, d'autres des adaptations. Hergé était favorable aux adaptations de Tintin, et il encourageait ses équipes à participer à des projets d'animation de la série. Après sa mort, les studios Hergé sont devenus la seule institution habilitée à donner son accord pour des adaptations de Tintin.

      Théâtre

      Romans

      • 1943, Dupont et Dupond détectives, roman de Paul Kinnet, illustrations d'Hergé, paru en feuilleton dans Le Soir du 24 septembre au 11 novembre 1943.
      • 1947, Tintin et Milou chez les Toréadors, roman de Jean Roquette, Paris, Cœurs Vaillants.
      • 1993, Tintin in the New World: A Romance, roman de Frederic Tuten (en). Couverture illustrée par Roy Lichtenstein. (Londres, Marion Boyars, 1993). Traduction française : Tintin au Nouveau Monde, traduit de l'américain par Maurice Rambaud, Grasset, 1995.
      • 2011, The Adventures of Tintin: A Novel, novélisation d'Alexander Irvine. Traduction française : Les Aventures de Tintin: Le roman du film, traduit de l'américain par Marie Hermet, Casterman, 2012.

      Radio

      Entre 1956 et 1961, Radio Luxembourg diffuse les Aventures de Tintin, émissions réalisées par Jean Maurel.

      Entre 1959 et 1963, la radiodiffusion-télévision française présente un feuilleton radiophonique des Aventures de Tintin de près de 500 épisodes, produit par Nicole Strauss et Jacques Langeais. Adaptés sous la forme de disques 33 tours, ces épisodes rencontrent un grand succès[157].

      La radio de Radio-Canada a aussi adapté les Aventures de Tintin en format radio dans un format quotidien de quinze minutes à partir du [158].

      En 2015, une adaptation des Cigares du pharaon est coproduite par France Culture, Moulinsart SA et la Comédie-Française. Elle est diffusée en sur les ondes de France Culture[159]. Puis la série radiophonique à écouter sur France Culture continue avec trois nouvelles adaptations : Le Lotus bleu[160] ; Les 7 boules de cristal[161] et Le Temple du soleil[162]. Une adaptation de L'Affaire Tournesol est aussi annoncée.

      Cinéma

      Tintin a été adapté au cinéma, à la fois en prise de vues réelles et en animation. Certains films sont cependant des œuvres originales ; c'est le cas pour Tintin et le Mystère de la Toison d'or, Tintin et les Oranges bleues et Tintin et le Lac aux requins.

      Jamie Bell en 2011.

      Les photos des films sortis ont été reprises dans plusieurs albums et sous forme de strips pour Le Lac aux requins (cf. ci-dessus).

      Projets inachevés

      • En 1967, un troisième film avec Jean-Pierre Talbot était prévu, censé se dérouler en Inde, mais fut finalement annulé.[réf. nécessaire]
      • À partir de 1995, le producteur Claude Berri et le réalisateur Alain Berberian, tout juste sorti du succès de La Cité de la peur, montent une superproduction adaptée du diptyque Les Sept Boules de cristal / Le Temple du Soleil, avec un large budget de 120 millions de francs, destiné à rivaliser avec le cinéma américain[165]. Jean Reno est prévu en capitaine Haddock, Darry Cowl en professeur Tournesol et Sami Frey en roi des Incas[165]. Berri et Berberian sont en désaccord sur leur choix de Tintin, le premier réclamant une vedette trentenaire tandis que le second désire un jeune inconnu entre 17 et 20 ans, qu'ils n'ont de toute façon pas trouvé malgré de très nombreuses auditions[165]. Claude Berri s'oriente finalement sur la première adaptation en prise de vues réelles d’Astérix, Astérix et Obélix contre César (1999)[165].
      • Au début des années 2000, le projet d'adapter Tintin au cinéma refit surface. Plusieurs réalisateurs furent pressentis puis démentis, notamment Jaco Van Dormael, Jean-Pierre Jeunet, Roman Polanski, tous trois tintinophiles avérés. Si dans la plupart des cas il s'agit avant tout de rumeurs, Jeunet fut réellement intéressé par le projet mais en 2002, il annonça qu'il y renonçait : « Le verrouillage des héritiers d'Hergé rend tout trop compliqué, je les ai rencontrés et j'ai compris qu'ils allaient me casser les pieds. »[166]

      Télévision

      Chansons

      • Sélection dans un juke-box des deux faces du 45 T de la « Chanson de Tintin & Milou » et de la « Chanson du capitaine Haddock ».
        La « Chanson de Tintin et Milou » d'Henri Colas et la « Chanson du capitaine Haddock » de Jean Frédéric et Maurice Montfort sont publiées dans Cœurs vaillants no 31 du 31 juillet 1938 et enregistrées sur disque 45 T incassable chez Casterman par Guy Revaldy et une chorale d’amis de Tintin, en 1959, sous la direction orchestrale de Bill Woodie ; la pochette est illustrée par Hergé[170].
      • En 1979, à l’occasion du cinquantième anniversaire de la naissance de Tintin, les studios Hergé prennent contact avec le producteur du groupe pop français Martin Circus et son leader, Gérard Blanc, qui accepte d’écrire une chanson sur Tintin : « Notre meilleur copain, c’est Tintin »[170].
      • En 1980, Chantal Goya chante « Comme Tintin » composé par Jean-Jacques Debout, sous le label RCA ; d'après Fabien Lecœuvre, Hergé en personne avait demandé à Jean-Jacques Debout d'écrire et composer une chanson sur Tintin pour Chantal Goya[170],[171],[172].

      Jeux vidéo

      Magasins

      The Tintin Shop à Covent Garden.

      Il existe des magasins consacrés à Tintin, appelés « The Tintin Shop ». Le premier a ouvert en 1984 à Londres (Covent Garden) et les autres sont situés à Bruxelles (La Boutique de Tintin), Bruges, Toulouse, Cheverny et Montpellier. On peut y acheter tous les livres dans une variété de langues, des tee-shirts, des tasses et beaucoup d'autres objets à thème.

      Parodies

      Il existe plusieurs parodies de Tintin, dont Tintin en Suisse, publiée aux éditions Sombrero, qui utilise des mots obscènes et de la pornographie[173]. La série Les Aventures de Saint-Tin et son ami Lou, initiée par Gordon Zola et complétée par Bob Garcia et Pauline Bonnefoi, est également un pastiche de la bande dessinée.

      Tintin est aussi parodié dans le film d'animation Le Chat du rabbin, lors de son voyage au Congo.

      Autres

      La compagnie aérienne belge Brussels Airlines a signé un partenariat avec Moulinsart SA afin de parer l'un de ses avions de l'image du héros d'Hergé. L'Airbus A320 immatriculé OO-SNB, rebaptisé Rackham pour l'occasion, a ainsi reçu une livrée unique montrant Tintin et Milou dans une scène extraite de l'album Le Trésor de Rackham le Rouge, qu'il portera de 2015 à 2019. À bord, l'album Le Trésor de Rackham le Rouge est mis à la disposition des passagers en français, néerlandais et anglais[174],[175].

      Notes et références

      Notes

      1. L'écrivain et critique d'art Pierre Sterckx considère cependant qu'il s'agit d'un texte illustré et non d'une bande dessinée, dans la mesure où le texte figure sous l'image, en dehors des cases, et non à l'intérieur de phylactères. Voir L'art d'Hergé, p. 16.
      2. Au lancement du Petit Vingtième, Hergé en est le seul collaborateur permanent. Voir Les personnages de Tintin dans l'histoire, vol. 1, p. 19-20.
      3. Le quotidien est relancé dans les jours qui suivent le début de l'occupation allemande de Belgique, contre la volonté de ses propriétaires, la famille Rossel. On le surnomme donc Le Soir volé.
      4. Une première version de l'histoire, inachevée, est publiée du au et interrompue après l'invasion de la Belgique par l'Allemagne.
      5. Ils sont pourtant présents dès la première vignette de Tintin au Congo, mais ce n'est que lors de la mise en couleur de cette aventure qu'Hergé les intègre au dessin, en lieu et place des deux employés de chemin de fer qui, dans la version originale, assistaient au départ de Tintin. Voir 2011, p. 28-30.

      Références

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      • Notes Groensteen
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      42. Voir « Tintin et la SGM »
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      Annexes

      Bibliographie

       : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

      Ouvrages

      Documents audio

      • Philippe Garbit, « La Nuit spéciale Tintin » avec Philippe Goddin et Benoît Mouchart, diffusion sur France Culture les 7 et  :

      Articles connexes

      Liens externes

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