monsieur
: Monsieur
Français
Étymologie
Nom commun
Singulier | Pluriel |
---|---|
monsieur \mə.sjø\ |
messieurs \mɛ.sjø\ |
monsieur \mə.sjø\ masculin (équivalent féminin : madame)
- Appellation permettant de s’adresser de façon polie à un homme (un client, un professeur, un passant, etc.).
- Bonjour, monsieur !
- On s'est habitué, de notre temps, à mettre monseigneur devant un nom propre, à dire monseigneur Dupanloup, monseigneur Affre. C'est là une faute de français ; le mot « monseigneur » ne doit s'employer qu'au vocatif ou devant un nom de dignité. En s'adressant à M. Dupanloup, à M. Affre, on devrait dire : monseigneur. En parlant d'eux, on devrait dire : monsieur Dupanloup, monsieur Affre, monsieur ou monseigneur l'archevêque de Paris, monsieur ou monseigneur l'archevêque d'Orléans. — (Ernest Renan, Souvenirs d’enfance et de jeunesse, 1883, collection Folio, page 154.)
- Autant pour moi monsieur le directeur, autant pour moi. Si ça continue, c'est moi qui vais finir par pleurer ! Mais rassurez-vous, juste des larmes d’expert-comptable, monsieur le directeur. — (Emmanuelle Ménard, Deux jours comme l'hiver, page 41, L'Harmattan, 2012)
- Homme dont on ne connaît pas le nom (par opposition à dame, madame).
- Un monsieur et une dame passent devant moi, interrompant leur conversation pour que je ne les entende pas, comme s’ils me refusaient l’aumône de ce qu’ils pensent. — (Henri Barbusse, L’Enfer, Éditions Albin Michel, Paris, 1908)
- Un monsieur, courant, une serviette sous le bras, le heurta sans ménagements et l’arracha à son hébétude. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 21)
- Il n’y a plus rien
Que les pères et les mères
Que ceux qui t’ont fait
Que ceux qui ont fait tous les autres
Que les « monsieur »
Que les « madame » — (Léo Ferré, « Il n’y a plus rien »)
- Terme courtois pour un homme (par opposition à dame et demoiselle).
- Mais super, super catholique pratiquante : les scouts, les rallyes, les premières communions, les jupes bleu marine, les cols Claudine, les talons plats, les madeleines confectionnées pour les vendre à la kermesse de monsieur le curé. — (William Rejault, Tous ces jours sans toi, Plon, 2010)
- Le chef, le maître de maison, dans le langage des domestiques.
- Vous demandez monsieur, il est sorti.
- Homme qui a les dehors d’un bourgeois, dont le langage et les manières annoncent quelque éducation.
- Il est venu un monsieur vous demander.
- Personnage d’un rang important (→ voir grand monsieur).
- Leur père, le Granger, gros cultivateur, mi-paysan, moitié monsieur ayant, comme on dit, du foin dans ses bottes, était bien avec toutes les grosses légumes du canton […] — (Louis Pergaud, Deux Veinards, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- Pourtant, ils étaient tous accourus pour contempler ce spectacle insolite : une robuste Ford transportant dans la petite bourgade des « messieurs de Paris », puis fonçant en pleine lande en broyant au passage les cades et les genévriers. — (Pierre Rousseau, La Terre, ma Patrie, collection "Savoir', librairie Arthème Fayard, 1947, page 145)
- Oui, c’est le maître. Il faut que ce soit queuque gros, gros Monsieur, car il a du dor à son habit tout depis le haut jusqu’en bas ; et ceux qui le servont sont des Monsieux eux-mesmes ; et stapandant, tout gros Monsieur qu’il est, il serait, par ma fique, nayé, si je n’aviomme esté là. — (Molière Dom Juan ou Le Festin de pierre acte 2, scène première)
- (Ancien patois normand) Nom donné, par antiphrase, au cochon.
- Dans le Bas-Maine, nom donné autrefois au vin.
- Au XVIe siècle encore, chez nos voisins la bière était la boisson du peuple et des domestiques « comme moins chère et plus commune » (Traité du Sidre, par Paulmier, 1573), et le cidre la boisson de luxe réservée aux maîtres. Nous avons vu qu'il en était tout différemment dans le Bas-Maine, à cette époque où le vin était appelé « Monsieur », et le cidre « Gilles du Pommain, breuvage de maczons ». — (A. Angot, Le cidre, son introduction dans le pays de Laval, 1889.)
- (Péjoratif) (Mépris ironique) Un homme quelconque.
- Jusqu’aux cravates, au petit nœud suavement bloqué par une épingle dans l’échancrure du col, jusqu’au feu d’un vrai diam’ et au cuir mat du bracelet-montre, on sentait ces messieurs soucieux de leur mise. — (Francis Carco, Images cachées, Éditions Albin Michel, Paris, 1928)
- La Condamine avait exigé aussitôt de Hugo un quart-de-cercle tout semblable pour Bouguer et lui-même, et Godin n’avait pu s’y opposer, mais depuis monsieur faisait bande à part et ne communiquait plus ses résultats comme il en avait été connu. — (Patrick Drevet, Le Corps du monde, Seuil, 1997, page 173, ISBN 2020323117)
- On aurait pu se demander si Joseph n’avait pas seulement parlé pour lui seul, pour s’entendre dire ce qu’il venait de découvrir: le mot de la fin en matière des monsieurs Jo. — (Marguerite Duras, Un barrage contre le Pacifique, 1950, Folioplus classiques, page 77, ISBN 207030728X)
- (Absolument) (Histoire) (France) Aîné des frères du roi dans l’Ancien Régime.
- La maison de Monsieur.
Notes
- Dans le cas de l’utilisation péjorative Référence nécessaire, le pluriel alternatif monsieurs est parfois utilisé.
Dérivés
Traductions
Appellation, terme courtois pour un homme
- Allemand : Herr (de) masculin
- Anglais : sir (en), mister (en)
- Chaoui : mass (*)
- Chinois : 先生 (zh) xiānsheng
- Coréen : 손님 (ko) sonnim, 고객님 (ko) (顧客님) gogaengnim (à un client) ; 선생님 (ko) (先生님) seonsaengnim (à un professeur)
- Croate : gospodin (hr)
- Espagnol : señor (es) masculin
- Flamand occidental : menhaire (*)
- Japonais : お客様 (ja) okyakusama (à un client), 先生 (ja) sensei (à un professeur)
- Néerlandais : mijnheer (nl)
- Persan : آقا (fa) âqâ
- Shingazidja : ɓwana (*) bwana
- Tchèque : pan (cs)
- Turc : beyefendi (tr)
(péjoratif) homme quelconque
Titre : → voir M.
Traductions à trier
- Afrikaans : meneer (af)
- Anglo-saxon : dryhten (ang), hlaford (ang)
- Arabe : ﺳﻴﺪ (ar) seyd
- Arménien : պարոն (hy) paron
- Breton : aotrou (br)
- Catalan : senyor (ca)
- Chaoui : mass (*)
- Cornique : mester (kw)
- Danois : herr (da)
- Espéranto : sinjoro (eo)
- Estonien : härra (et)
- Finnois : herra (fi)
- Frison : hear (fy)
- Gaélique écossais : maighstir (gd)
- Gaélique irlandais : an tuasal (ga)
- Gallois : syr (cy)
- Géorgien : ბატონი (ka) batoni
- Grec : κύριος (el) kírios
- Gujarati : મહોદય (gu) mahodaya
- Hébreu : אדון (he) adon
- Hindi : श्री (hi) ṣrī
- Hongrois : úr (hu)
- Ido : sioro (io)
- Indonésien : tuan (id)
- Islandais : herra (is)
- Italien : signore (it)
- Kotava : weltikye (*)
- Kurde : mamoste (ku)
- Laotien : ຖເກົາ (lo) thao
- Letton : kungs (lv)
- Lituanien : ponas (lt)
- Luxembourgeois : Här (lb)
- Maltais : sinjur (mt)
- Mannois : whooinney (gv)
- Mongol : ноён (mn) noion
- Néerlandais : heer (nl)
- Occitan : monsen (oc), sénher (oc)
- Papiamento : kabayero (*), mener (*), señor (*)
- Persan : آقا (fa) āqā
- Polonais : pan (pl)
- Portugais : senhor (pt)
- Roumain : domn (ro)
- Russe : господин (ru) gospodin
- Sanskrit : महानुभाव (sa) mahānubhāva
- Slovaque : pán (sk)
- Slovène : gospod (sl)
- Suédois : herr (sv)
- Swahili : bwana (sw)
- Syriaque classique : ܡܪܝ̱ (*)
- Tamoul : திரு (ta) thiru
- Tchèque : pan (cs)
- Thaï : นาย (th) nai
- Turc : beyefendi (tr)
- Ukrainien : пан (uk) pan
- Zoulou : ubaba (zu), umnumzane (zu)
Prononciation
Dérivés
- Occitan : mossur
Références
- Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (monsieur)
- E. et A. Duméril, Dictionnaire du patois normand, 1849
- « monsieur », dans Émile Littré, Dictionnaire de la langue française, 1872-1877 → consulter cet ouvrage
- « monsieur », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971-1994 → consulter cet ouvrage
Cet article est issu de Wiktionary. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.