monsieur

Voir aussi : Monsieur

Français

Étymologie

(1314) Du mot Monsieur, lequel a perdu sa majuscule et est devenu nom commun malgré la présence du mon qui est lui-même un déterminant. Apparenté à seigneur et sire.

Nom commun

SingulierPluriel
monsieur
\mə.sjø\
messieurs
\mɛ.sjø\

monsieur \mə.sjø\ masculin (équivalent féminin : madame)

  1. Appellation permettant de s’adresser de façon polie à un homme (un client, un professeur, un passant, etc.).
    • Bonjour, monsieur !
    • On s'est habitué, de notre temps, à mettre monseigneur devant un nom propre, à dire monseigneur Dupanloup, monseigneur Affre. C'est là une faute de français ; le mot « monseigneur » ne doit s'employer qu'au vocatif ou devant un nom de dignité. En s'adressant à M. Dupanloup, à M. Affre, on devrait dire : monseigneur. En parlant d'eux, on devrait dire : monsieur Dupanloup, monsieur Affre, monsieur ou monseigneur l'archevêque de Paris, monsieur ou monseigneur l'archevêque d'Orléans.  (Ernest Renan, Souvenirs d’enfance et de jeunesse, 1883, collection Folio, page 154.)
    • Autant pour moi monsieur le directeur, autant pour moi. Si ça continue, c'est moi qui vais finir par pleurer ! Mais rassurez-vous, juste des larmes d’expert-comptable, monsieur le directeur.  (Emmanuelle Ménard, Deux jours comme l'hiver, page 41, L'Harmattan, 2012)
  2. Homme dont on ne connaît pas le nom (par opposition à dame, madame).
    • Un monsieur et une dame passent devant moi, interrompant leur conversation pour que je ne les entende pas, comme s’ils me refusaient l’aumône de ce qu’ils pensent.  (Henri Barbusse, L’Enfer, Éditions Albin Michel, Paris, 1908)
    • Un monsieur, courant, une serviette sous le bras, le heurta sans ménagements et l’arracha à son hébétude.  (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 21)
    • Il n’y a plus rien
      Que les pères et les mères
      Que ceux qui t’ont fait
      Que ceux qui ont fait tous les autres
      Que les « monsieur »
      Que les « madame »
       (Léo Ferré, « Il n’y a plus rien »)
  3. Terme courtois pour un homme (par opposition à dame et demoiselle).
    • Mais super, super catholique pratiquante : les scouts, les rallyes, les premières communions, les jupes bleu marine, les cols Claudine, les talons plats, les madeleines confectionnées pour les vendre à la kermesse de monsieur le curé.  (William Rejault, Tous ces jours sans toi, Plon, 2010)
  4. Le chef, le maître de maison, dans le langage des domestiques.
    • Vous demandez monsieur, il est sorti.
  5. Homme qui a les dehors d’un bourgeois, dont le langage et les manières annoncent quelque éducation.
    • Il est venu un monsieur vous demander.
  6. Personnage d’un rang important (→ voir grand monsieur).
    • Leur père, le Granger, gros cultivateur, mi-paysan, moitié monsieur ayant, comme on dit, du foin dans ses bottes, était bien avec toutes les grosses légumes du canton […]  (Louis Pergaud, Deux Veinards, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
    • Pourtant, ils étaient tous accourus pour contempler ce spectacle insolite : une robuste Ford transportant dans la petite bourgade des « messieurs de Paris », puis fonçant en pleine lande en broyant au passage les cades et les genévriers.  (Pierre Rousseau, La Terre, ma Patrie, collection "Savoir', librairie Arthème Fayard, 1947, page 145)
    • Oui, c’est le maître. Il faut que ce soit queuque gros, gros Monsieur, car il a du dor à son habit tout depis le haut jusqu’en bas ; et ceux qui le servont sont des Monsieux eux-mesmes ; et stapandant, tout gros Monsieur qu’il est, il serait, par ma fique, nayé, si je n’aviomme esté là.  (Molière Dom Juan ou Le Festin de pierre acte 2, scène première)
  7. (Ancien patois normand) Nom donné, par antiphrase, au cochon.
  8. Dans le Bas-Maine, nom donné autrefois au vin.
    • Au XVIe siècle encore, chez nos voisins la bière était la boisson du peuple et des domestiques « comme moins chère et plus commune » (Traité du Sidre, par Paulmier, 1573), et le cidre la boisson de luxe réservée aux maîtres. Nous avons vu qu'il en était tout différemment dans le Bas-Maine, à cette époque où le vin était appelé « Monsieur », et le cidre « Gilles du Pommain, breuvage de maczons ».  (A. Angot, Le cidre, son introduction dans le pays de Laval, 1889.)
  9. (Péjoratif) (Mépris ironique) Un homme quelconque.
    • Jusqu’aux cravates, au petit nœud suavement bloqué par une épingle dans l’échancrure du col, jusqu’au feu d’un vrai diam’ et au cuir mat du bracelet-montre, on sentait ces messieurs soucieux de leur mise.  (Francis Carco, Images cachées, Éditions Albin Michel, Paris, 1928)
    • La Condamine avait exigé aussitôt de Hugo un quart-de-cercle tout semblable pour Bouguer et lui-même, et Godin n’avait pu s’y opposer, mais depuis monsieur faisait bande à part et ne communiquait plus ses résultats comme il en avait été connu.  (Patrick Drevet, Le Corps du monde, Seuil, 1997, page 173, ISBN 2020323117)
    • On aurait pu se demander si Joseph n’avait pas seulement parlé pour lui seul, pour s’entendre dire ce qu’il venait de découvrir: le mot de la fin en matière des monsieurs Jo.  (Marguerite Duras, Un barrage contre le Pacifique, 1950, Folioplus classiques, page 77, ISBN 207030728X)
  10. (Absolument) (Histoire) (France) Aîné des frères du roi dans l’Ancien Régime.
    • La maison de Monsieur.

Notes

Dans le cas de l’utilisation péjorative Référence nécessaire, le pluriel alternatif monsieurs est parfois utilisé.

Abréviations

  • M. (titre)
  • MM. (titre) pluriel

Synonymes

Dérivés

Traductions

Titre : → voir M.

Traductions à trier

Prononciation

Dérivés

Références

  • Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (monsieur)
  • E. et A. Duméril, Dictionnaire du patois normand, 1849
  1. « monsieur », dans Émile Littré, Dictionnaire de la langue française, 1872-1877 → consulter cet ouvrage
  2. « monsieur », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971-1994 → consulter cet ouvrage
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