Régiolis
Le Régiolis est une rame de train automotrice construite par Alstom et déclinable en plusieurs versions. Présenté comme « un train modulable qui sait tout faire » et un "porteur polyvalent" cette automotrice est issue de la famille Coradia[2].
Exploitant(s) | SNCF (TER) |
---|---|
Désignation |
Multi séries
|
Surnom | Régiolis |
Type | automotrice |
Motorisation | électrique ou bimode |
Composition | 4 ou 6 caisses |
Couplage | Unité multiple (UM) possible jusqu'à 3 rames en service commercial. Possibilité jusqu'à 4 rames (UM4) si une des rames est sans voyageurs (dite en W) |
Construction | 376 rames commandées |
Constructeur(s) | Alstom |
Mise en service | depuis 2014 |
Effectif |
345 rames au Répartition
|
Affectation | TER, Léman Express, Intercités |
Disposition des essieux |
Bo'+2'+2'+2'+Bo' (4c.) Bo'+2'+2'+2' - Bo'+2'+2'+Bo' (6c., en fait, deux demi éléments de 3c. adossés) |
---|---|
Écartement | standard (1 435 mm) |
Carburant | gazole |
Alimentation |
continu 1,5 kV / monophasé 25 kV – 50 Hz / monophasé 15 kV – 16,7 Hz |
Moteurs de traction |
4 ou 6 * synchrones à aimants permanents 12 LCS 2939 C[1] (électrique) 4 ou 6 * MAN D 2876 (thermique) |
Transmission | électrique |
Longueur | 56, 71,6 ou 110 m |
Largeur | 2,85 m |
Hauteur | 4,29 m |
Portes | 1300 mm |
Places assises |
160, 220 ou 360[Note 1] pl. |
Vitesse maximale | 160 km/h |
Commandée à 350 exemplaires elle circule sur l'ensemble du réseau SNCF à voie normale, mais également sur le réseau transfrontalier franco-suisse Léman Express, le réseau SNTF algérien[3] et le transport express régional sénégalais[4].
Historique
Achever la modernisation du parc roulant
Au cours des années 2000 le parc de matériel régional électrique et thermique a bénéficié d'une modernisation massive grâce à la livraison de plusieurs centaines de nouveaux trains, X TER, A TER, AGC, ou encore TER 2N NG.
Cependant, une partie du matériel datant des années 1970 et 1980, continue de circuler et arrive en fin de vie à la fin des années 2000. Cela concerne notamment des rames Corail et VR2N tractées par des locomotives vieillissantes.
Face à une exploitation moins souple, un confort inférieur au standard des nouveaux matériels et à une fréquentation en hausse il apparaît nécessaire de poursuivre le renouvellement.
De plus, les critères environnementaux fixés par le Grenelle de l'Environnement condamnent les vieux matériels exclusivement thermiques (diesels) au rebut.
Un appel d'offres porté par SNCF
En se basant sur le succès d'exploitation et commercial du matériel AGC, SNCF pose les bases d'un appel d'offres pour la conception d'un nouveau type de train, le « porteur-polyvalent » (PP).
Ce matériel apte à 160km/h (avec option jusque 200km/h) ne doit présenter aucune version uniquement thermique, mais des versions électriques et bi-modes, afin d'éviter des annulations de circulations faute de matériel compatible disponible ou encore des circulations en traction thermique sous caténaire faute de matériel adapté[5].
Bombardier ou Alstom ?
Bombardier Transport avait remporté le marché des 700 rames AGC destinées au TER.
Pour cette nouvelle tranche, c'est Alstom qui remporte le marché, permettant au constructeur de fabriquer de nouveau des matériels destinés au trafic régional français.
Caractéristiques techniques
Architecture
La rame est construite pour être apte à une vitesse maximale de 160km/h (avec option à 200km/h).
Elle se base sur une architecture unique fondée sur le modèle dit "boa". C'est à dire un ensemble de caisses articulées, non séparées les unes des autres et reposant sur des bogies situés entre les voitures.
Ceci permet d'assurer la circulation à vitesse plus élevée sur des voies en mauvais état tout en autorisant un confort acceptable (réduction du bruit et des secousses tout en augmentant la sécurité en cas de déraillement).
La rame présente aussi la particularité d'être le premier matériel ferroviaire régional à plancher bas intégral[5] satisfaisant ainsi aux problématiques d'accessibilité aux PMR.
Longueurs
Régiolis est proposé en trois longueurs et trois types d'aménagements. Les rames sont couplables entre elles en UM jusqu'à 3 unités et dans la limite de 18 caisses.
Nombre de voitures | Longueur | Passagers | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
PPP - Petite capacité | 3 | 56m | 160 | VE1 | VIUFR | VE2 | |||
PPM - Moyenne capacité | 4 | 72m | 220 | VE1 | VIUFR | VI2 | VE2 | ||
PPG - Grande capacité | 6 | 110m | 360 | VE1 | VIUFR | VC1 | VC2 | VI2 | VE2 |
Bimodes et bicourants
Le Régiolis est équipé de moteurs à aimants permanents, plus performants que les moteurs électriques des générations précédentes.
Il peut circuler en version électrique ou bi-mode (électrique ou thermique) et sous deux tensions (25Kv et 1500V) ce qui le rend apte à circuler sur n'importe quelle ligne du RFN sans aucune rupture de charge.
Une option tricourant avec une tension de 15 kV, 16,6Hz existe pour circuler sur les réseaux allemand et suisse.
Régiolis hybride
En 2018, Alstom, la SNCF et quatre régions françaises (Grand Est, Nouvelle-Aquitaine, Occitanie et Centre-Val-de-Loire) se sont unis pour développer un Régiolis hybride[6],[7] équipé de batteries lithium-ion en lieu et place des moteurs thermiques.
Ces batteries permettent de récupérer et stocker l'énergie au freinage, puis de la réutiliser pour subvenir aux besoins énergétiques du train. Une diminution de 20 % de la consommation énergétique par rapport à une version bimode classique a été constatée.
Plusieurs mois ont été nécessaires au site d'Alstom Tarbes pour mettre au point le coffre de traction (combinant un système de stockage d'énergie avec les batteries lithium-ion et un convertisseur de puissance) et en septembre 2020, des coffres de présérie ont commencé à être assemblés[7]. Une rame prélevée sur le parc d'Occitanie a permis d'effectuer des tests début 2021[7] en conditions réelles[6]. La SNCF annonce une mise en service commercial expérimentale en 2022 et un déploiement en série en 2023[6].
Régiolis au biocarburant (B100)
Depuis le 6 avril et pendant 3 mois, la SNCF expérimente en partenariat avec la région Normandie, l'utilisation de biocarburant (B100) sur les 15 rames Régiolis circulant sur la ligne Paris-Granville.
Ce biocarburant est fabriqué à partir d’huile de colza issu à 100 % de la filière française (le colza est ramassé dans la région avant d'être transformé à Verdun). Selon la SNCF, l’utilisation de ce biocarburant réduirait de 60 % les émissions de CO2.
Sur la ligne Paris-Granville, 80 % des TER circulent encore en mode diesel.
La transformation des Régiolis pour être utilisés avec ce biocarburant est techniquement mineure, aussi bien sur les moteurs que les stations de distribution[8],[9],[10].
Liste des versions du Régiolis
Numérotation | Traction | Aménagement intérieur | Nombre de caisses | Longueur en mètres |
---|---|---|---|---|
B 83500 | Bimode-bitension | Périurbain | 4 caisses | 72 |
B 83500 | Bimode-bitension | Périurbain | 6 caisses | 110 |
B 84500 | Bimode-bitension | Régional | 4 caisses | 72 |
B 84500 | Bimode-bitension | Régional | 6 caisses | 110 |
B 85000 | Bimode-bitension | Intercités | 6 caisses | 110 |
B 85900 | Bimode-bitension | Intervilles | 4 caisses | 72 |
Z 51500 | Électrique | Régional | 4 caisses | 72 |
Z 51500 | Électrique | Intervilles | 6 caisses | 110 |
Z 54500 | Electrique | Intervilles | 6 caisses | 110 |
Z 54900 | Électrique | Périurbain | 4 caisses | 72 |
Z 31500 | Électrique (tricourant) | Périurbain | 4 caisses | 72 |
Espaces voyageurs
Différents aménagements sont possibles quelle que soit la longueur en fonction de l'usage auquel sont destinées les rames :
- Les liaisons périurbaines avec des arrêts fréquents et un trafic important
- Les liaisons régionales entre capitales ou pôles régionaux
- les liaisons inter-villes avec des temps de parcours plus longs (+/- une heure en moyenne)
Organisation
Les voitures d'accès à l'automotrice sont dotées d'une ou deux doubles-portes par face, larges de 1300 mm, séparées par des toilettes, un espace à vélos ou encore à bagages selon les choix retenus, situés face à quatre places assises.
Les espaces voyageurs sont tous reliés par des intercirculations larges permanentes et sans portes, à l'image des Z 50000. Ils sont climatisés, ce qui entraîne l'absence de fenêtres ouvrantes et une forme galbée des vitrages
Un espace pour les vélos est prévu voiture 1[11] tandis que l'espace PMR-UFR avec toilettes adaptées se trouve en voiture 2[11] ;
Equipements individuels
Toutes les places assises disposent de prises d'alimentation électrique à proximité, permettant d'y brancher, par exemple, un ordinateur portable.
Selon les aménagements choisis et le type de fauteuils, une liseuse individuel, un repose pieds, des accotoirs individuels ainsi que des manchettes bois sur les accoudoirs ou une prise USB individuelle sont également disponibles.
Information voyageurs
Un nouveau système embarqué est destiné à l’information des voyageurs (afficheurs dynamiques, plan de ligne et annonces sonores) il est ajustable en temps réel automatiquement, par le personnel de bord ou à distance par le centre de contrôle des circulations.
un espace accueil et information avec l'installation de sonorisation et commande du système d'information[11] est également prévu dans les versions grands parcours.
- Intérieur 1ère classe d'un B 84500.
Intérieur 2nd classe d'un B 83500. Intérieur 2nd classe d'un B 83500. - Intérieur 2nd classe d'un B 84500.
Toilettes, aménagées pour les personnes à mobilité réduite. Écran d'information voyageurs. Comble-lacune. Emplacement pour les vélos.
Commandes
Régions françaises
Les huit premières régions à commander le Régiolis sont l'Alsace, l'Aquitaine, la Basse-Normandie, la Haute-Normandie, la Lorraine, Midi-Pyrénées, Pays de la Loire et la Picardie[12]. La commande de Basse-Normandie, passée en 2009, porte sur quinze rames pour un montant de 148 millions d'euros[13],[14].
Par la suite, l'Alsace commande deux rames supplémentaires en 2012 tout comme Pays de la Loire avec 5 éléments[15],[16] ; la région Grand Est en commande 6 en 2018[17].
Auvergne et Poitou-Charentes ont eux aussi commandé des rames en 2011 (douze rames pour l’Auvergne et 10 pour Poitou-Charentes)[18].
L'ancienne région Rhône-Alpes a commandé fin juin 2015 dix-sept rames Z31500 pour un montant de 160 millions d'euros[19],[20] pour le réseau transfrontalier Léman Express. Dix rames supplémentaires ont été commandées en juillet 2019 par la région Auvergne-Rhône-Alpes pour créer une flotte homogène en Haute-Savoie[21],[22] et remplacer les dernières Z2 du département[23]. Ces rames tricourants sont adaptées pour circuler sous courant continu 1,5 kV et sous courants alternatifs 25 kV – 50 Hz et 15 kV – 16,7 Hz helvétique. Décrits comme des Coradia Polyvalents par Alstom, ils sont composés de quatre voitures pour une longueur totale de 72 m. Ils sont aménagés en configuration péri-urbaine avec sept portes latérales pour transporter jusqu'à 204 passagers[24]. Ils sont en outre aptes à circuler à une vitesse maximale de 140 km/h sur le territoire suisse[Note 2]. Le premier Coradia a été présenté le 10 avril 2019 sur le site de Reichshoffen[25] puis livré le 30 juillet 2019. Les quatre rames suivantes sont livrées au cours du mois d'août puis au rythme de cinq rames par mois jusqu'à la fin du mois de novembre 2019[24].
La région Franche-Comté commande sept rames en 2013[26], puis Bourgogne-Franche-Comté commande 8 rames en plus en 2018[17] et seize nouvelles rames à six caisses le [27], avec un aménagement de type Intervilles[28],[29].
En mai 2019, la région Provence-Alpes-Côte d'Azur commande cinq rames supplémentaires en version bimode régionale, sur sa commande initiale de dix engins, toujours à quatre caisses[30].
En octobre 2019, la région Grand-Est commande 30 engins transfrontaliers à 4 caisses bimode, bicourant et bifréquence (aptes au courant alternatif 15 kV 16 Hz 2/3 présent en Allemagne en plus des deux courants français) et équipés du contrôle de vitesse allemand PZB (en plus de ceux français et européen, respectivement le KVB et l'ERTMS), de 5 engins à 4 caisses et de 4 engins à 6 caisses, ces 9 rames étant bimodes[31]. Les 30 premiers engins, équipés d'un aménagement régional[32], sont destinés à sept lignes transfrontalières (Metz - Trèves et Sarrebruck, Strasbourg - Sarrebruck, Neustadt, Wörth, Karlsruhe et Offenbourg et Mulhouse - Müllheim)[31] et seront numérotés dans la série B 85500[32], les 9 autres rames seront équipées d'un aménagement périurbain[31] et renforceront le parc déjà en cours de livraison au moment de la commande[31].
SNCF
Afin de permettre le retrait des voitures Corail en fin de vie de certaines relations Intercités de la SNCF[33],[34], cette dernière passe commande[35] en urgence en , dans le cadre du marché du Régiolis destiné au transport régional, de 34 rames bimodes et bicourants d'une version dérivée pour les longs parcours[36]. Composées de six caisses pour 110 m de longueur, elles comportent 269 places assises, dont 35 de première classe, pour un coût de 10,3 millions d'euros par rame[36],[37]. Alstom répond avec un matériel à l'aménagement intérieur spécifique : le Coradia Liner[11]. La première rame sort d'usine à l'automne 2015 et est livrée au second semestre 2016[38], les premières mises en service intervenant à la fin de l'année 2016 sur des lignes en partie non électrifiées[39]. Ces rames peuvent également être fournies en rames de 72 m (4 voitures), de 5 ou de 8 voitures, éventuellement en mode purement électrique[37] ou en version apte à 200 km/h[40]. La première mise en service régulière a débuté le avec 2 allers-retours par jour sur Paris - Mulhouse, en remplacement des CC 72100 tractant des voitures Corail. Le remplacement de toutes les rames Corail de cette ligne est réalisé le avec les 19 premières rames livrées[réf. nécessaire].
En 2017, SNCF Mobilités commande une tranche supplémentaire de 30 éléments de longueur et d'aménagement variés pour un montant de 360 millions d'euros pour remplacer le matériel tracté d'une partie plus importante du parc allouées à Intercités, portant ainsi le parc prévisionnel à 64 rames[41]. Les premières livraisons de cette nouvelle commande se feront à partir de [42].
Autres clients
En Île-de-France, dans le cadre du projet Charles de Gaulle Express, future liaison ferroviaire directe entre la gare de l'Est et l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, 13 rames Régiolis ont été commandées, elles seront spécialement aménagées pour le transport de voyageurs avec bagages[43].
La coopérative Railcoop qui projette de rétablir une liaison ferroviaire entre Lyon et Bordeaux en 2022 prévoyait de louer 5 ou 6 rames Régiolis[44] Coradia Liner[45] mais a finalement opté pour des rames automotrices de type X72500.
Tableau récapitulatif des commandes
Acquéreur | Nombre de caisses | Version | Traction | Aménagement intérieur | Nombre commandé | Nombre livré | Sources |
---|---|---|---|---|---|---|---|
Auvergne-Rhône-Alpes | 4 | B 84500 | Bimode-bitension | Régional | 12 | 12 | |
4 | Z 31500 | Électrique (tricourant) | Périurbain | 27 | 27 | ||
Bourgogne-Franche-Comté | 4 | Z 51500 | Électrique | Régional | 24 | 24 | [46] |
4 | Z 54500 | Électrique | Intervilles | 22 | 13 | [29] | |
Centre-Val de Loire | 4 | B 84500 | Bimode-bitension | Régional | 3 | 3 | [47] |
Grand Est | 4 | B 83500 | Bimode-bitension | Périurbain | 11 | 6 | [17] |
6 | B 83500 | Bimode-bitension | Périurbain | 23 | 19 | ||
4 | B 84500 | Bimode-bitension | Régional | 10 | 10 | ||
6 | B 85000 | Bimode-bitension | Intercités | 24 | 24 | ||
Hauts-de-France | 6 | B 84500 | Bimode-bitension | Régional | 17 | 17 | |
6 | B 84500 | Bimode-bitension | Intercités | 10 | 10 | ||
Hello Paris | 6 | ? | Spécifique | 13 | 0 | [48] | |
Intercités | 6 | B 85000 | Bimode-bitension | Intercités | 15 | 15 | [36],[42] |
4 | Z 51500 | Électrique | Intercités | 9 | 9 | [42] | |
Normandie | 6 | B 84500 | Bimode-bitension | Intervilles | 15 | 15 | [14] |
4 | B 85900 | Bimode-bitension | Régional | 10 | 10 | ||
Nouvelle-Aquitaine | 4 | Z 51500 | Électrique | Régional | 22 | 22 | |
4 | B 84500 | Bimode-bitension | Régional | 20 | 20 | ||
Occitanie | 4 | B 83500 | Bimode-bitension | Périurbain | 25 | 25 | |
4 | B 84500 | Bimode-bitension | Régional | 3 | 3 | ||
4 | Z 54900 | Électrique | Périurbain | 26 | 26 | ||
PACA | 4 | B 84500 | Bimode-bitension | Régional | 15 | 15 | [30] |
Pays de la Loire | 4 | B 84500 | Bimode-bitension | Régional | 10 | 10 | [49] |
4 | Z 51500 | Électrique | Régional | 10 | 10 | ||
Total | 376 | 345 |
Fabrication et tests
Le , trois ouvriers, qui effectuaient des réglages sur la voie privée d'essais d'Alstom à Tronville-en-Barrois (Meuse), meurent fauchés par une rame en essai[50]. Ce Centre d'essais ferroviaires teste avant livraison toutes les rames Régiolis[51].
Le Régiolis est fabriqué sur plusieurs sites d'Alstom[17] :
- Design : Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) ;
- Conception et l'assemblage : Reichshoffen (Bas-Rhin) ;
- Moteurs : Ornans (Doubs) ;
- Bogies : Le Creusot (Saône-et-Loire) ;
- Chaînes de traction : Tarbes (Hautes-Pyrénées) ;
- Informatique embarquée : Villeurbanne (Métropole de Lyon).
Le Régiolis reçoit l'homologation de mise en exploitation commerciale, délivrée par l'Établissement public de sécurité ferroviaire (EPSF) en . Les premières rames circulent en en Aquitaine, Picardie, Lorraine et Alsace[52],[53].
La largeur des Régiolis et des Regio 2N est incompatible avec le gabarit disponible dans un certain nombre de gares. Environ 1 300 bords de quais devront donc être retouchés pour dégager quelques centimètres supplémentaires, afin de permettre le passage de ces nouveaux trains. Le coût de cette opération est estimé à 50 millions d'euros. Si ce genre d'adaptations minimes des infrastructures à un nouveau matériel est routinier, le manque d'anticipation et la crainte d'une hausse des tarifs a soulevé une polémique en mai 2014[54].
Le premier Régiolis, une Z 51500 quadricaisse, est introduit en service commercial avec plus d'un an de retard sur les prévisions initiales, le en Aquitaine, sur la relation Bordeaux – Agen. Le même jour, la Lorraine met en service commercial sa première rame bi-mode régionale B 84500 entre Nancy et Saint-Dié-des-Vosges. Enfin six jours plus tard, le , l'Alsace met à son tour en service un élément bi-mode péri-urbain B 83500 entre Strasbourg et Sarreguemines. Un mois plus tard, le , c'est au tour de la Picardie d'introduire ses premiers B 84500 sur la relation Paris-Nord – Laon[55].
Incident
À partir du , l'ensemble des rames Régiolis (donc, y compris les Coradia Liner) est limité à la vitesse des « V140 » (imposant une vitesse limite de 140 km/h, ainsi que d'autres réductions de vitesse sur certaines portions de ligne). En effet, lors d'essais réalisés en avril, il a été constaté, à 160 km/h, que les distances de freinage d'urgence dépassaient celles qui ont permis l'homologation de ce type de matériel[56]. Cette restriction, causée par un vieillissement prématuré des garnitures de freins qui vont donc devoir être remplacées, devrait être levée en octobre de la même année[56][Passage à actualiser].
Dessertes réalisées ou prévues
Intercités
Par ailleurs, le , trois rames appartenant à l'ancienne région Basse-Normandie ont été prêtées à Intercités, pour la liaison Paris - Amiens - Boulogne[58]. Elles ont été restituées à la région Basse-Normandie un an après, et tous les trains de cette relation ont à nouveau été assurés en voitures Corail (comme précédemment). Ces rames Régiolis Normandie furent réutilisées sur les relations Intercités entre Paris et Granville. En 2020, la relation (prolongée jusqu'à Calais) retourne dans l'escarcelle des Régiolis[59].
Il est également envisagé d'affecter des B 85000 ou des Z 51500 aux relations suivantes :
- Clermont-Ferrand - Nîmes (train « Le Cévenol »)[41], en version régionale 4 caisses ;
- Bourges - Montluçon[60] (tous livrés en avril 2019), en version régionale 4 caisses ;
- Toulouse - Hendaye[41], en version 4 caisses ;
- Toulouse - Bayonne, Z 51500 ;
- Bordeaux - Ussel[41] ;
- Bordeaux - Limoges[41] ;
- CDG Express[61].
Auvergne-Rhône-Alpes
Les Régiolis de l'ancienne région Auvergne sont en service commercial depuis le [62]. Ils remplacent les dernières compositions assurées jusqu'alors par des rames réversibles régionales (RRR) + BB 67400, ou en autorail grande capacité (AGC) X 76500.
- Clermont-Ferrand – Lyon[63] ;
- Clermont-Ferrand – Moulins – Nevers ;
- Clermont-Ferrand – Vic-le-Comte ;
- Clermont-Ferrand – Thiers ;
- Clermont-Ferrand – Gannat ;
- Clermont-Ferrand – Brioude
- Lyon - Paray le Monial - Nevers
Des Régiolis similaires à ceux exploités pour le Léman Express ont été commandés par la Région Auvergne-Rhône-Alpes pour remplacer les AGC en Haute-Savoie à partir du . Ils sont habillés soit en livrée AuRA (6 exemplaires), soit dans une livrée « Léman Express v2 » (ou LEX + TER) (4 exemplaires) et se distinguent par la présence d'une première classe au milieu de la rame[64]. Cette commande permet d'homogénéiser le parc exploité en Haute-Savoie et qui est maintenu par le technicentre d'Annemasse.
- Annecy – Saint-Gervais-les-Bains-Le Fayet ;
- Bellegarde – Évian-les-Bains / Saint-Gervais-les-Bains-Le Fayet (en complément des AGC)
Léman Express
Les Régiolis destinés au réseau Léman Express arborent une livrée spécifique et assurent les services suivants (les autres lignes de ce réseau sont assurées avec des Stadler FLIRT) :
- L1 : Coppet – Genève – Annemasse – Thonon-les-Bains – Évian-les-Bains[65] ;
- L3 : Coppet – Genève – Annemasse – La Roche-sur-Foron – Saint-Gervais-les-Bains-Le Fayet[65] ;
- L4 : Coppet – Genève – Annemasse (en cas d’indisponibilité des RABe 522)[réf. souhaitée].
Bourgogne-Franche-Comté
La commande des Régiolis par l'ex-région Franche-Comté et plus récemment Bourgogne-Franche-Comté a pour but de remplacer les BB 25500 et RRR, BB 7200 et BB 22200 et leurs voitures Corail qui leur sont associées, sur les lignes :
- Dijon - Dole - Besançon ;
- Belfort - Besançon - Lons-le-Saunier - Bourg-en-Bresse - Lyon.
- Paris-Bercy - Laroche-Migennes - Dijon - Chalon-sur-Saône - Lyon
Centre-Val de Loire
Grand Est
Le premier essai du Régiolis en Alsace a lieu le , au départ de Strasbourg, avec la toute première rame, la B83553[66].
L'ex-région Alsace a commandé 24 rames bimode pour un coût total de 23 millions d'euros. Elles sont mises en service progressivement sur les lignes de Strasbourg – Sarreguemines (sous caténaire de Strasbourg à Mommenheim et en mode diesel de Mommenheim à Sarreguemines).
- Strasbourg – Molsheim – Barr - Saint-Dié-des-Vosges ;
- Strasbourg - Haguenau, puis progressivement vers Wissembourg, Niederbronn-les-Bains, Lauterbourg, Sélestat ;
- Mulhouse – Bâle[67] ;
- Colmar - Metzeral ;
- Strasbourg – Mulhouse[réf. nécessaire][68] ;
- Strasbourg – Sarreguemines[69] ;
- Strasbourg - Nancy / Metz.
- Mulhouse - Kruth (occasionnellement)
Pour permettre la circulation du Régiolis en Alsace, les quais ont dû être mis aux normes dans six gares : à Colmar, Mothern, Gertwiller, Metzeral, Herrlisheim et Mundolsheim[70].
Les Régiolis de l'ex-région Lorraine auront pour premier rôle de remplacer les derniers X 4750 encore en service en Lorraine, certains éléments étant toujours en service, bien que particulièrement vétustes (non rénovés Métrolor) :
- Épinal – Saint-Dié[71] ;
- Nancy – Pont-St-Vincent – Contrexéville – Culmont-Chalindrey ;
- Nancy – Épinal – Belfort (sous caténaire de Nancy à Épinal, puis à l’arrivée à Belfort), qui constitue la seule relation inter-régionale Lorraine – Franche-Comté existante ;
- Nancy – Épinal – Remiremont ;
- Nancy – Lunéville – Saint-Dié[72].
Les rames en aménagement Intercités (B 85000, de la gamme Coradia Liner d'Alstom) assurent les trains ex-Intercités devenus des TER Grand Est sur les relations Paris - Troyes - Mulhouse, ainsi que les TER Vallée de la Marne sur la relation Paris - Châlons-en-Champagne[réf. nécessaire].
Hauts-de-France
Les Régiolis de l'ancienne région Picardie remplaceront les rames Corail TER associée à des BB67400 sur l'axe Paris-Nord – Crépy-en-Valois – Laon. Ils remplaceront également les RRR, essentiellement sur les axes :
- Amiens – Laon ;
- Paris-Nord – Amiens – Calais-Ville ;
- Paris-Nord – Laon ;
- Amiens – Paris-Nord ;
- Amiens – Lille-Flandres ;
- Amiens – Calais-Ville.
- Crépy-en-Valois – Laon
Normandie
15 rames B 84500, commandées par l'ancienne région Basse-Normandie, ont été livrées entre 2014 et 2016, pour la ligne Paris-Montparnasse / Vaugirard – Granville (ligne Intercités jusqu'au 31 décembre 2019)[73]. Depuis l'été 2020, ces automoteurs opèrent également sur la desserte estivale Paris – Pontorson - Mont-Saint-Michel.
À cette version « intervilles », s'ajoutent 10 rames B 85900, commandées par l'ancienne région Haute-Normandie, en version régionale. Ces rames ont été livrées entre 2015 et 2016, sur les dessertes suivantes :
Nouvelle-Aquitaine
L'ex-région Aquitaine devait être la première région à mettre en service commercial le Régiolis[74], prévu en au moment de la commande en [12]. Après un premier report à annoncé à la fin de 2012[74], puis un second à février ou annoncé en 2013[75], c'est finalement le que la première présentation a lieu[76] et le qu'il est mis en service[77]. Le Régiolis est destiné aux lignes suivantes :
- Bordeaux – Agen ;
- Bordeaux – Sarlat
- Bordeaux – Langon[75] ;
- Bordeaux – Hendaye ;
- Bordeaux – La Pointe-de-Grave (ligne du Médoc) ;
- Bordeaux – Pau ;
- Bordeaux – Coutras ;
- Tarbes – Hendaye ;
- La Rochelle – Poitiers ;
- La Rochelle – Bordeaux[78] ;
- Bordeaux – Limoges – Montluçon ;
- Bordeaux – Ussel.
Occitanie
Seule l'ancienne région Midi-Pyrénées a passé commande de rames Régiolis, qui desservent donc principalement son territoire.
- Toulouse – Agen ;
- Toulouse – Albi ;
- Toulouse – Carmaux ;
- Toulouse – Rodez ;
- Toulouse – Mazamet ;
- Toulouse – Latour-de-Carol - Enveitg ;
- Toulouse – Pau ;
- Toulouse – Auch ;
- Toulouse – Avignon-Centre ;
- Toulouse – Brive-la-Gaillarde ;
- Toulouse – Saint-Sulpice ;
- Toulouse – Montréjeau ;
- Toulouse – Narbonne ;
- Clermont-Ferrand – Nîmes.
Pays de la Loire
Les deux premières rames ont été livrées le [49], pour une mise en service en sur les lignes :
- Nantes – Angers ;
- Nantes – Cholet ;
- Cholet – Angers ;
- Nantes – La Roche-sur-Yon – Les Sables-d'Olonne[réf. souhaitée] ;
- Les Sables-d'Olonne - Saumur (train des plages)[réf. nécessaire] ;
- Nantes – La Rochelle[79].
Provence-Alpes-Côte d'Azur
- Avignon-TGV – Avignon-Centre (liaison entre les gares d'Avignon) – Carpentras (réouverture de la ligne de Sorgues à Carpentras) ;
- Marseille – Arles – Avignon-Centre ;
- Toulon – Marseille ;
- Marseille-Saint-Charles – Miramas via Port-de-Bouc.
CDG Express
La région Île-de-France n'a pas effectué de commandes de rames Régiolis. Toutefois, une liaison, située uniquement dans cette région, exploitera d'ici 2024 13 rames, aménagées spécialement pour les liaisons aéroportuaires[80]. Ces rames seront exploitées sur le Charles de Gaulle Express, nouvelle ligne reliant directement la gare de Paris-Est au terminal 2 de l'aéroport Charles de Gaulle. Ces rames seront exploitées par une nouvelle société, réunissant Keolis (filiale de la SNCF) et la RATP[81].
Algérie
Dix-sept rames sont commandées en 2015 par la SNTF, à l'issue d'un appel d'offres[82]. Les trains sont mis en service sur les lignes Alger-Oran[83], Batna-Alger[84], Oran-Béchar[85] et Annaba-Tebessa[86]. Les rames sont constituées de six éléments et aptes à rouler à 160 km/h[83], mais la vitesse est limitée par l'âge des rails[87].
Sénégal
Services assurés : Dakar - Rufisque - Diamniadio vers une futur extension vers l'aéroport AIBD et puis vers Mbour vers 2025 au plus tôt.
Quinze rames, « proches des Régiolis […] mais adaptés aux conditions climatiques et aux missions de type périurbain » ont été livré.
Sept rames supplémentaires seront livré a la suite de la phase 2 du projet qui comprend la section entre Diamniadio et l'Aéroport international Blaise-Diagne. Depuis la fin de l'année 2021, la ligne relie Dakar à la ville de Diamniadio, située à 36 kilomètres.
Affectations
Au , le parc se compose de 342 engins sur les 376 rames commandées ; il est réparti de la façon suivante :
Désignation STF | Abréviation STF | Propriétaire | Matériel | Nombre |
---|---|---|---|---|
STF Aquitaine | SAQ | Nouvelle-Aquitaine | B 84500 | 20 |
Z 51500 | 22 | |||
STF Bourgogne Franche-Comté | SBF | Bourgogne-Franche-Comté | Z 51500 | 24 |
Z 54500 | 13 | |||
STF Centre-Val-de-Loire | SCT | Centre-Val de Loire | B 84500 | 3 |
STF Grand Est | SGE | Grand Est | B 85000 | 24 |
STF Lorraine | SMN | Grand Est | B 84500 | 10 |
STF Occitanie | SOC | Occitanie | B 83500 | 25 |
B 84500 | 3 | |||
Z 54900 | 26 | |||
STF Normandie | SNO | Normandie | B 84500 | 15 |
B 85900 | 10 | |||
STF Provence-Alpes-Côte d'Azur | SPC | Provence-Alpes-Côte d'Azur | B 84500 | 15 |
STF Hauts-de-France (Longueau) | SHF | Hauts-de-France | B 84500 | 27 |
STF Pays de la Loire | SPL | Pays de la Loire | B 84500 | 10 |
Z 51500 | 10 | |||
STF Rhône-Alpes | SRA | Auvergne-Rhône-Alpes | B 84500 | 12 |
Z 31500 | 27 | |||
STF Alsace | STA | Grand Est | B 83500 | 6 |
B 84500 | 19 | |||
STF Voyages-Intercités | SVI | Intercités | B 85000 | 15 |
Z 51500 | 9 | |||
Notes et références
Notes
- Soit jusqu’à 1 000 places pour un train de 3 rames longues.
- Les opérateurs n'ont pas demandé l'habilitation à circuler à 160 km/h sur le réseau suisse[23].
Références
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- « Dès 2021, le 1er Régiolis hybride circulera en conditions réelles. Un train plus économe en énergie mais également moins bruyant grâce à l’utilisation de batteries de grande capacité., avant une mise en service commercial dès 2022 et un déploiement en série en 2023 », sur sncf.com (consulté le ).
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- Algérie Presse Service, « Exploitation commerciale du train rapide Coradia sur la ligne Oran-Béchar dimanche », HuffPost Maghreb, (lire en ligne)
- « Arrivée du premier voyage du train Coradia de la ligne Annaba-Tébessa », Algérie Presse Service, (lire en ligne)
- Akrem Elkebir, « Train Coradia Oran-Chlef-Alger : La charrue avant les bœufs ! », El Watan, (lire en ligne)
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Site d’Alstom (archive)
- [PDF] SNCF - Déploiement 2014-2015 du Régiolis
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