Légion étrangère

La Légion étrangère est un corps de l'Armée de terre française disposant d'un commandement particulier et comportant plusieurs subdivisions d'arme : infanterie, cavalerie, génie et troupes aéroportées. La Légion est également indépendante du point de vue de son recrutement[1].

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Légion étrangère

grenade à sept flammes, emblème de la légion étrangère

Création 10 mars 1831
Pays France
Branche Armée de terre française
Type Grande unité militaire (d), arme et troupe d'élite (d)
Rôle Troupe d'assaut
Effectif 9 000[1]
Couleurs Vert et rouge
Devise Legio Patria Nostra (la Légion est notre patrie)

More Majorum (comme nos anciens)

Marche Le Boudin
Guerres Guerre de Crimée
Conquête de l'Algérie par la France
Expédition du Mexique
Guerre de 1870
Première Guerre mondiale
Campagne du Levant
Campagne du Maroc
Seconde Guerre mondiale
Guerre d'Indochine
Guerre d'Algérie
Guerre du Golfe
Guerre d'Afghanistan (2001)
Opération Licorne (2002-2009) Guerre du Mali (2012-2013)
Opération Serval (2013-2014)
Opération Barkhane (2014-en cours)
Batailles Camerone
Siège de Constantine (1837)
Magenta
Solférino
Malakoff
Siège de Tuyên Quang
Narvik
Bir Hakeim
Diên Biên Phu
Kolwezi
Fourragères Par régiment
Décorations Par régiment ou par petites unités
Commandant Général Alain Lardet
Commandant historique Général Paul-Frédéric Rollet, « Père Légion »
Capitaine Jean Danjou, « Héros de Camerone »
Général Marie-Pierre Kœnig, « dignité Maréchal de France titre posthume en 1984 »
Relique de la main en bois du capitaine Danjou, Aubagne, Musée de la Légion étrangère.
Grenade à 7 flammes de la Légion étrangère.
Logotype de la Légion étrangère.

Créée en 1831 pour permettre l'incorporation de soldats étrangers dans l'Armée française[2], jusqu'à la fin de la guerre d'Algérie en 1962, elle fait partie du 19e corps d'armée, communément appelée sous le vocable d'armée d'Afrique[3],[4],[5]. On peut dire qu'elle est en quelque sorte récréée car elle hérite des traditions de l'ancienne Légion" : il existait une Légion italique, une Légion des Francs du Nord, une Légion polonaise, une Légion portugaise et une Légion irlandaise. En 1805, des unités étrangères hétérogènes seront désormais créées : le régiment de la Tour d’Auvergne, le régiment d’Isembourg, le régiment de Prusse et le bataillon d’Irlande. Elles deviendront, en 1811, les quatre premiers régiments étrangers. Pendant les Cent-Jours, leur nombre sera doublé. En 1815, ces huit régiments étrangers de la Grande Armée formeront par ordonnance royale la Légion royale Étrangère. Puis au gré de son démembrement, en 1818, la Légion royale devient la Légion de Hohenhole avant de décliner en 1821 pour devenir le régiment de Hohenhole du nom de son chef, le prince Louis Aloy d’Hohenhole-Waldenburg-Bartenstein, un maréchal français de nationalité autrichienne. Ce régiment est dissous le 5 janvier 1831 mais le 10 mars de la même année une nouvelle ordonnance royale fait ressusciter de ses cendres la Légion Étrangère pour armer l’Armée d’Afrique déployée en Algérie[6].

L'engagement à la Légion est réservé aux hommes dont l'âge est compris entre 17 et 39,5 ans[7] (dérogation possible) et a compté, depuis sa création jusqu'en 1963, plus de 600 000 soldats dont une majorité d'Allemands, suivi de trois fois et demie moins d'Italiens, puis de Belges, mais aussi de Français, d'Espagnols et de Suisses. De nombreuses autres nationalités sont représentées, comme les ressortissants des pays d'Europe de l'Est et des Balkans, majoritaires dans les années 2000. De nos jours, c'est le prestige de ce corps d'élite qui suscite leur candidature à l'engagement. Cet attrait et, dans le passé, les soubresauts historiques (conflits mondiaux, crises économiques ou politiques), ont contribué à un recrutement plus spécifique : Espagnols à l'issue de la guerre d'Espagne, Allemands après 1945, Hongrois en 1956.

Les légionnaires, surnommés également les képis blancs, de la couleur de leur coiffe, blanchie sous le soleil, ont acquis leur notoriété lors des combats menés sur les champs de bataille du monde entier, notamment dans le cadre des conquêtes coloniales, des deux guerres mondiales, et des guerres d'Indochine et d'Algérie. La Légion est une unité combattante qui intervient partout dans le monde. Si sa principale mission est le combat, elle participe également à des missions civilo-militaires de protection des populations, de maintien de la paix ou de coopérations au profit des gouvernements étrangers liés à la France par des accords.

Les traditions à la Légion étrangère constituent un ciment pour ce corps qui se traduisent à travers les détails vestimentaires, les emblèmes et symboles spécifiques, les chants et musiques, et enfin par ses fêtes particulières. Son image auprès du grand public et des artistes est à l'origine de nombreuses œuvres dans tous les domaines : musique, cinéma, peinture, sculpture et littérature. Le code d'honneur du légionnaire dicte la conduite de ces hommes au quotidien, en temps de guerre comme en temps de paix.

Histoire

Création

La Légion étrangère est créée par ordonnance du par le roi des Français Louis-Philippe, à l'instigation du maréchal Soult, ministre de la Guerre[8]. Elle rassemble, à cette date, différents corps étrangers de l'Armée française, dont les gardes suisses (issus de la paix perpétuelle signée après la bataille de Marignan), le régiment suisse de la garde royale, et le régiment Hohenlohe issu du 2e régiment étranger des armées napoléoniennes. Cette troupe nouvelle est destinée à combattre hors du Royaume (en Algérie). À l'origine, la Légion étrangère ne peut combattre qu'en dehors du territoire continental du Royaume ; la Première Guerre mondiale sera la deuxième exception car à partir d'octobre 1870, la Légion est engagée contre les prussiens[9].

La loi du autorise la formation d'une légion d'étrangers en France, et de corps militaires composés d'indigènes et d'étrangers, hors du territoire continental[10] : "Il pourra être formé dans l'intérieur du royaume une légion d'étrangers ; mais elle ne pourra être employée que hors du territoire continental du Royaume. Les généraux en chef, commandant les pays occupés par les armées françaises hors du territoire continental, pourront être autorisés à former des corps militaires composés d'indigènes et d'étrangers".

Les premiers cantonnements des dépôts de la Légion sont implantés à Langres, Bar-le-Duc, Agen et Auxerre. Les anciens des gardes suisses et du régiment Hohenlohe sont placés dans le 1er bataillon. Les 2e et 3e reçoivent les Suisses et les Allemands, le 4e est réservé aux Espagnols et Portugais, le 5e aux Sardes et Italiens, le 6e aux Belges et Hollandais et le 7e aux Polonais[11]. La Légion constitue un moyen très efficace pour retirer les éléments les plus « indésirables » de la société française du XIXe siècle. Dans ses rangs, une population interlope où se sont trouvés parfois des meurtriers, des évadés, des mendiants, des criminels de droit commun mais surtout des immigrés n'ayant que peu d'alternatives pour gagner leur vie en France.

À l'origine, le légionnaire est très mal formé, peu ou pas payé, et reçoit le plus sommaire en matière d'équipement, de vêtements et de nourriture. La motivation des hommes est alors au plus bas, car les raisons de rejoindre la Légion sont le plus souvent le désespoir et l'instinct de survie plutôt que le patriotisme. Certains légionnaires tentent très probablement d'échapper à de graves problèmes. Les conditions de vie et de travail sont terribles et les premières campagnes provoquent de lourdes pertes. En conséquence, les désertions posent un problème important à la Légion. Forger une force de combat efficace à partir d'un groupe de soldats peu motivés représente une entreprise des plus difficiles. Dans ce but, la Légion développe d'emblée une discipline stricte, dépassant celle imposée à l'Armée française régulière.

Nouvelle Légion

Le [12], après le passage de la Légion étrangère dans les rangs de l'Armée espagnole, Louis-Philippe décide la création d'une nouvelle Légion afin de renforcer les troupes françaises en Algérie. Trois bataillons sont alors créés pour combler le vide laissé par les départs en Espagne. En 1840, deux autres, les 4e et 5e, sont formés à Pau et à Perpignan avec les survivants de l'aventure espagnole, qui s'étaient battus dans les rangs isabellistes. Ces bataillons viennent rapidement compléter le dispositif et renforcer les troupes françaises de l'armée d'Afrique.

Conquête de l'Algérie (1830-1849)

Légion étrangère et tirailleurs indigènes vers 1840.

Créée pour combattre « hors du territoire continental du Royaume », la Légion étrangère est stationnée en Algérie, où elle participe à la conquête et à la mise en valeur du territoire[13]. En 1832, la Légion est employée à l'assèchement des marais dans la région d’Alger. Les 1er et 3e bataillons s’emparent d’une redoute à Maison-Carrée, aujourd’hui El-Harrach, quartier au sud-est d’Alger. Pour sécuriser la zone, 300 légionnaires campent près du marabout de Sidi Mohamed Tittery lorsque la tribu des El Ouffia s’agite. Le , une colonne, sous les ordres du commandant Salomon de Mussis, comprenant 27 légionnaires commandés par le lieutenant Châm et 25 chasseurs d’Afrique, patrouille dans la région. Le commandant pousse une reconnaissance avec les chasseurs et laisse les légionnaires au bivouac. Les légionnaires sont attaqués par 75 cavaliers arabes. Le petit détachement est exterminé. Le lieutenant Châm est le premier officier de Légion mort au combat[14].

En 1834, les Espagnols du 4e bataillon sont démobilisés et autorisés à rentrer dans leur pays, en proie à la guerre civile. Le 7e bataillon est ramené à Oran et prend alors le numéro 4. En 1849, le 1er bataillon participe activement au siège et à la prise de Zaatcha.

Guerres carlistes (1835-1839)

La guerre civile déchire l’Espagne. Afin d'aider Isabelle II, Adolphe Thiers, alors ministre de l'Intérieur, réussit à convaincre le gouvernement d'envoyer la Légion étrangère en Espagne, sous les ordres du colonel Bernelle, qui devient maréchal de camp au titre espagnol. Deux jours plus tard, le , Louis-Philippe donne son accord et la Légion étrangère est cédée le 28 du même mois. Par ordonnance royale, la Légion ne fait plus partie de l'Armée française.

La « division étrangère » prend part à diverses opérations vers Puente la Reyna, Larranaga et Oteyza. Les 16 et , elle affronte les carlistes, à Arlabán (en) près de Vitoria au Pays basque. Aux applaudissements de l’Armée royale, le général Córdova, général en chef, donne la Légion en exemple à ses soldats. Le colonel Conrad, maréchal de camp au titre espagnol, qui a remplacé le général Bernelle démissionnaire, est tué à la tête de ses troupes au combat de Barbastro. La solde impayée, les vivres faisant souvent défaut, l’habillement non renouvelé, la dette espagnole pour la solde du personnel, le matériel et l’armement s’élève à 612 727,42 francs. Le , la reine décrète la dissolution de la Légion étrangère. Alors, les 63 officiers, les 159 sous-officiers et militaires du rang survivants traverseront les Pyrénées et arriveront à Pau le , terminant ainsi l’épopée de ce qu’on appelle aujourd’hui « l’ancienne Légion étrangère ».

La Crimée (1854-1856)

Le , le Jean-Bart embarque deux bataillons du régiment. Le 3e bataillon et le dépôt du régiment partent quant à eux s'installer en Corse, à Bastia, afin d'y former le dépôt de guerre destiné à alimenter les deux régiments étrangers partis en Crimée. Les deux régiments de Légion participent, au sein de la « Brigade étrangère », aux batailles de l’Alma, le et au siège de Sébastopol durant l'hiver 1854-1855. Le manque d'équipement est particulièrement éprouvant et le choléra frappe le corps expéditionnaire. Néanmoins, les ventres de cuir (surnom donné aux légionnaires par les Russes en raison de leur cartouchière sur le ventre), se comportent admirablement.

Le , les compagnies d'élite du 3e bataillon et tous les effectifs disponibles laissés en Corse arrivent en Crimée. Le , c'est l'assaut final et, le 10, le 2e régiment étranger, drapeau et musique en tête, défile dans les rues de Sébastopol.

Campagne d'Italie (1859)

Comme l'armée d'Afrique, la Légion participe à la campagne d'Italie. Les deux régiments étrangers, avec le 2e régiment de zouaves, font partie de la 2e brigade de la 2e division du corps de Mac Mahon. La Légion s'illustre notamment au cours de la bataille de Magenta, le et également le , contre les Autrichiens au cours de la bataille de Solférino. Les pertes sont sévères et l'on compte parmi les morts le colonel de Chabrière, chef de corps du 2e régiment étranger. En remerciement, la ville de Milan décernera en 1909 la médaille de la ville aux 1er et 2e régiment étranger[15].

Expédition du Mexique (1863-1867)

Monument aux morts à Agde (34), commémoratif de la bataille de Camerone (Mexique).

Initialement, la Légion ne devait pas participer à l'Expédition du Mexique, mais une pétition de ses officiers adressée au ministre de la Guerre eut pour effet d'envoyer le régiment étranger au Mexique quoique ces officiers fussent punis par la suite. Le régiment arrive le et se voit alors confier la tâche ingrate d'escorter des convois entre Veracruz et Puebla. La 3e compagnie s'illustre le au cours du combat de Camerone qui reste dans l'histoire de la Légion comme l'illustration du sacrifice suprême au nom de la parole donnée.

Le régiment, réorganisé en bataillons en 1864 se déplace ensuite vers les Terres chaudes. Parallèlement, le dépôt du régiment quitte temporairement Sidi bel-Abbès pour Aubagne afin de faciliter le recrutement et l'envoi de renforts au Mexique. De décembre 1864 à février 1865, les unités du régiment participent au siège d'Oaxaca.

Le , les 3e et 5e compagnies du 4e bataillon livrent un combat comparable à celui de Camerone. Sous les ordres du capitaine Frenet, les 125 légionnaires encerclés dans l'hacienda de l'Incarnacion résistent victorieusement durant 48 heures à plus de 600 Mexicains[16]. Total des pertes dans l’expédition du Mexique : 22 officiers, 32 sous-officiers et 414 légionnaires. D'après l'accord passé avec l'empereur Maximilien, la Légion étrangère devait passer au service du Mexique. Avant que l'aventure française au Mexique ne tourne au désastre, la Légion rentre en France en février 1867.

Guerre franco-prussienne de 1870

Le , la guerre franco-prussienne éclate entre la France et la Prusse. Cette guerre se déroule sur le sol de France, où la Légion ne devrait pas intervenir. Par ailleurs, on ne peut pas demander aux légionnaires allemands de se battre contre leur pays. Mais la situation est si critique que le gouvernement fait appel aux troupes d’Afrique.

Deux bataillons sont formés pour servir en métropole. Les légionnaires allemands, le drapeau du régiment et la musique restent, eux, à Sidi bel-Abbès. Pendant ce temps, un 5e bataillon est créé sur le sol national pour incorporer les étrangers qui veulent servir leur patrie d'adoption. Celui-ci se distingue particulièrement pour sa vaillance lors de la bataille d'Orléans le . Les bataillons arrivés d’Algérie se fondent avec les rescapés des combats d’Orléans mais ils connaissent la défaite avec l’armée de l’Est. Les hommes de la Légion étrangère ont également contribué à la défense héroïque de Belfort. Ce qui reste de l'unité participe à la répression de la Commune de Paris en avril et mai 1871. Le , le régiment étranger de marche formé pour la circonstance cesse d'exister. Ses éléments reprennent le chemin de l’Algérie.

Tonkin (1883-1885)

Bannière des Pavillons noirs, capturée par l'armée française à Hoa Moc () et exposée au Musée de l'Armée (Paris).

Le , les 600 premiers légionnaires débarquent au Tonkin. Ils participent aux colonnes de l’amiral Courbet qui lutte contre les Pavillons noirs. Le , les légionnaires accomplissent leur premier fait d'armes en terre asiatique en prenant la citadelle de Son Tay. Renforcés par le 2e bataillon à partir de février 1884, les légionnaires s'emparent de la forteresse de Bac Ninh.

Du au , la citadelle de Tuyen Quang, défendue par une majorité de légionnaires sous les ordres du commandant Dominé est assiégée. Le , les 3e et 4e bataillons du 1er régiment étranger arrivent au Tonkin et sont intégrés au 2e Étranger. Le 3e bataillon tient une place particulière lors de la prise de Lang Son le . Le 4e bataillon du 2e Étranger, débarqué à Formose en janvier 1885 combat les Chinois sur place jusqu'à l'armistice franco-chinois du . Il rejoint ensuite son corps au Tonkin. Après la conquête, vient la phase de pacification qui, comme en Algérie est une lutte permanente contre les bandes armées.

Dahomey (1892-1894)

En 1892, le roi Béhanzin menace le comptoir de Porto Novo et la France décide d'intervenir. Un bataillon étranger de marche est constitué à partir de deux compagnies du 1er Étranger et de deux autres du 2e Étranger. Il est placé administrativement sous le commandement de ce dernier. Le commandant Faurax en prend la tête. De Cotonou, les légionnaires doivent s'emparer d’Abomey, la capitale du mutin. Deux mois et demi sont nécessaires pour atteindre la cité au prix de combats répétés contre les soldats, et surtout les amazones du roi. Celui-ci capitule et il est capturé par les légionnaires en janvier 1894.

Soudan français et Niger (1892-1894)

Bonifacio, monument élevé à la mémoire des légionnaires tombés au service de la France - Campagnes du Sud-oranais (1897-1902).

Une compagnie de marche est formée par le 2e Étranger et transportée à Kayes afin de soumettre les sultans Ahmadou et Samory Touré. Une fois sa mission accomplie avec succès, la compagnie est dissoute à son retour à Saïda le .

Un bataillon de marche constitué de deux compagnies des deux régiments étrangers est créé au début de l'année 1894 pour pacifier le Niger. La victoire des légionnaires à la forteresse d'Ouilla et les patrouilles de police dans la région accélèrent la soumission des tribus. Mais 51 légionnaires doivent y être hospitalisés en raison de maladies tropicales notamment la dysenterie.

Madagascar (1895-1905)

En 1895, un bataillon de marche, formé par les 1er et 2e Étrangers est envoyé à Madagascar afin de participer au corps expéditionnaire qui a pour mission de réduire l'insurrection de résistance à l'occupation et à la colonisation française . Le bataillon étranger forme alors le fer de lance de la colonne lancée sur Tananarive. Mais si les combats sont de faible intensité, ils laissent 226 des leurs morts sur la Grande Île, dont à peine un dixième pour faits de guerre. Les autres, comme une grande partie du corps expéditionnaire, meurent des conditions climatiques et des maladies tropicales. Le bataillon rentre en Algérie en . Mais dès 1896, le général Gallieni, appelé à réduire une deuxième insurrection malgache, demande à partir avec 600 légionnaires afin de pouvoir « mourir convenablement » le cas échéant. Un nouveau bataillon de marche est donc formé pour cette expédition. Des renforts suivent car les opérations de " pacification " durent jusqu'en 1905. Là encore, l'ennemi le plus redoutable est la fièvre.

Première Guerre mondiale (1914-1918)

Américains dans la Légion étrangère (1916).

Dès , des milliers d'étrangers, à l'appel de Canudo, présents en métropole ou dans les colonies, rejoignent les rangs de la Légion, afin de prouver leur attachement et leur reconnaissance à la France. Au total ce sont 42 883 volontaires, représentant pas moins de 52 nationalités, qui forment les 5 régiments de marche, où servent en majorité des Russes, des Italiens, des Suisses, des Belges et des Britanniques. Le régiment des Italiens est appelé aussi la Légion garibaldienne. À la suite des nombreuses pertes subies par ces unités et au retour de la plupart de ces premiers engagés dans leurs pays d'origine, le commandement décide, le , la création du RMLE : régiment de marche de la Légion étrangère ; sur le front français, celui-ci est engagé en Artois, dans la Somme et à Verdun. Avec le RICM, le RMLE sera le régiment le plus décoré de France.

La Légion fournit en outre un bataillon qui, avec deux autres bataillons de zouaves et de tirailleurs algériens, constitue le RMA, régiment de marche d'Afrique, qui combat à Gallipoli (1915) et rejoindra l'armée d'Orient sur le front de Salonique (1916-1918). C'est lors de ce conflit que l'adjudant-chef Léon, seul gradé rescapé, prendra le commandement de sa compagnie puis à Salonique sera contraint de commander le bataillon avec le grade de sous-lieutenant[17]. Au total, plus de 6 000 légionnaires trouvent la mort sur les champs de bataille de France ou des Balkans. À titre d'exemple, le RMLE perd à lui seul 115 officiers tués, dont 2 colonels, 12 commandants et 21 capitaines.

Légionnaires allemands (1919-1939)

La Légion sort énormément affaiblie et désorganisée de la Grande Guerre en voyant ses effectifs considérablement abaissés. Afin d'y remédier l'état-major des armées suggère d'intégrer des éléments étrangers dans la Légion et le 18 avril 1919 une nouvelle loi abroge celle du 5 août 1915, qui permet à des étrangers de pouvoir s'engager pour une durée de 5 ans. Rapidement, le recrutement Outre-Rhin se généralise massivement avec plus de 2000 engagements en juillet 1919. Cela s'explique par le fait que les soldats allemands démobilisés n'ont pas d'autres perspectives d'avenir dans la République de Weimar entre crise économique et crise politique grave.

Dans le même temps, les autorités allemandes, d'abord réticentes pour des raisons diplomatiques, autorisent finalement la critique à l'égard de la Légion et plus particulièrement du recrutement d'Allemands dans ses rangs. À partir de 1928, la presse libre mettra tout en œuvre pour concevoir la controverse à son sujet et créer une multiplication d'attaques qui visent à discréditer les institutions internationales, dont le Traité de Versailles. En plus d'orchestrer des campagnes de diffamation à l'égard de la Légion, le gouvernement allemand rend l'accès à celle-ci plus compliqué pour les Allemands. Ces derniers sont d'abord empêchés physiquement de se rendre dans la Ruhr, afin de s'inscrire aux bureaux de recrutement français. Cette tactique fonctionnera dans un premier temps mais par la suite se révèlera être un échec. Berlin décide alors de prendre des mesures visant à faire prendre conscience du danger à s'engager dans la Légion. Ainsi, les Allemands ayant servi dans ce corps durant le précédent conflit mondial se voient poursuivis pour haute trahison.

Les anciens légionnaires font l’objet de tourments administratifs de la part des services de police mais aussi de la société qui se montre cruelle envers les futurs postulants à la Légion. Les anciens légionnaires se voient notamment refuser leurs pensions de guerre. De son côté, les autorités françaises tentent de riposter en diffusant à travers les consultas basés en Allemagne, des prospectus faisant l'éloge de la Légion. On y présente également les bienfaits avec une qualité de vie supérieure, estimée sur base de la solde ainsi que d'autres bénéfices financiers, de permissions, de loisirs, d'habillements, d'une bonne alimentation et du confort du casernement. Toutes ces mesures portent leurs fruits puisqu'elles fournissent à la Légion les ressortissants dont elle a besoin.

De 1920 à 1923, la venue de jeunes Allemands est vécue dans les unités comme une invasion en représentant presque 49 % des recrues. Cette arrivée massive est d’autant plus fortement ressentie que les autres contingents sont numériquement nombreux mais faiblement représentés par individus. Entre 1924 et 1927, l’évolution du recrutement au centre de Metz montre que l’affluence des Allemands dans la Légion continue à augmenter bien que, par la suite, le nombre sera moins important sans pour autant diminuer. En 1929, le contingent allemand, bien que largement plus nombreux, ne représente que 40 % des engagements totaux dont le gain n’est que de trois cent quatre-vingts hommes. Par ailleurs, en 1931 et 1932, le nombre d'admission d'Allemands ne sera que de 23 et 25 %.

Lorsque les nazis prennent le pouvoir en 1933, de nouvelles mesures sont prises pour lutter contre l’enrôlement d'Allemands à la Légion. On propose une série de mesures comme la perte de la nationalité pour les légionnaires allemands et l’interdiction d’échanger de la correspondance entre les parents des légionnaires et ces derniers. À partir de 1935, date à laquelle le réarmement allemand débute, on décide de ne plus parler ni de mentionner la Légion. Cette politique d'indifférence prend fin en 1937, lorsque la presse recommence sa campagne contre la Légion, en arguant les arguments que les Allemands qui partent servir sous les drapeaux français ne servent pas la nation mais des intérêts étrangers. Finalement, le Troisième Reich déclare les légionnaires comme des ennemis de l'État, qui sont mis au banc de la société en trois temps. Le premier temps remonte au rétablissement du service militaire, tandis que l’article 140 de la loi du 28 juin 1935 transforme le légionnaire en hors-la-loi puisqu’il doit nécessairement quitter sans autorisation le territoire du Reich. Cette prétendue infraction « est punie d’une peine […] cette peine entraîne, en outre, la perte de l’aptitude à exercer une fonction publique pour une durée de une à cinq années […] la tentative est passible de sanctions ». Le second temps se déroule juste après l’Anschluss, en avril 1938, à propos de l'allégeance des légionnaires allemands au régime nazi et non à la France. Enfin, la perte de la nationalité, acté le 22 février 1939 par le ministre de l’Intérieur du Reich, constitue le troisième temps qui conduit invariablement au bannissement à vie des légionnaires allemands.

Les réactions françaises se font immédiatement sentir notamment en 1938, lorsque le Ministère de l’Intérieur prend des dispositions pour que les Allemands en situation irrégulière et désirant s’engager à la Légion ne soient pas refoulés. Munis d’un sauf-conduit, ils sont conduits sur le poste de gendarmerie le plus proche. On compte aussi la création de plusieurs organisations d’entraide envers les nouveaux et les anciens légionnaires allemands avec l'obtention d'une aide matérielle qui facilite l’accomplissement des formalités multiples et complexes que nécessite leur retour à la vie civile. Ceci renforce par ailleurs, l'idée qu'on ne cesse pas d'être légionnaire en quittant l'uniforme mais qu'on le reste jusqu'à la mort.

Maroc (1903-1956)

Légionnaires au Maroc (1920)[18].

La Légion au Maroc est présente de 1907 à 1956. La Légion étrangère fait partie intégrante du paysage marocain où elle est présente sans interruption. Son œuvre est immense et son empreinte est encore visible aujourd’hui. C’est le que débarque le premier corps expéditionnaire à Casablanca avec dans ses rangs le 6/1er REI. Les premiers combats sont livrés autour de la ville. Bientôt, deux bataillons du 2e Étranger arrivent en renfort. Pendant ce temps au Maroc oriental, la " pacification ", commencée depuis 1907, continue dans la région d’Oudjda. En 1908, c’est dans la région du Tafilalet que la Légion intervient. La 24e compagnie montée du 1er Étranger enlève à la baïonnette le piton de Menabha aux harkas nettement supérieures en nombre. Boudnib est pris à son tour. Le poste qui y est construit deviendra par la suite le centre de rayonnement des compagnies montées. En 1908, le blockhaus principal du poste, tenu par 60 légionnaires, résiste sans tomber aux attaques de quelques milliers de guerriers de Moulay-Lhassen. L’année 1909 est relativement calme sur le front occidental et oriental du Maroc. Cette période est mise à profit pour construire et occuper les postes.

En 1911, au Maroc occidental, un bataillon du 2e Étranger et sa compagnie montée font route sur Fès. La compagnie montée ne livre pas moins de 17 combats au cours desquels va s’illustrer le capitaine Rollet. Fez est finalement occupé et un traité reconnaît le protectorat français au Maroc. À cette nouvelle, les tribus se soulèvent et prêchent la guerre sainte. Les opérations militaires aboutissent finalement, au début de l’année 1914, à la jonction du Maroc oriental et du Maroc occidental. Taza est pacifiée. En , lorsque la guerre éclate en Europe, les effectifs de la Légion au Maroc sont dangereusement réduits. Les maigres troupes restantes doivent affronter une résistance de plus en plus active et motivée. Si l’histoire ne retient que les faits d’armes sur le front français, ceux du Maroc sont pourtant nombreux et meurtriers.

Insigne de la compagnie montée du 2°REI.

C’est ainsi que la 2e compagnie montée du 2e Étranger se distingue et obtient la croix de guerre avec 4 palmes. Le prestigieux régiment de marche de la Légion étrangère de la Grande Guerre, qui a rejoint le Maroc, devient le 3e REI, par un décret de . De son côté, le 2e REI, entièrement renouvelé, reprend sa place au combat dans la région de Meknès. Le 4e REI achève sa constitution en 1922. C’est l’âge d’or des compagnies montées qui sillonnent pendant des années les régions des confins et du Maroc. Enfin, de nombreux engagés russes et des ressortissants d’Europe centrale permettent la création du 1er régiment étranger de cavalerie en 1920. Deux de ses escadrons sont envoyés au Maroc. Les légionnaires participent grandement aux travaux de construction de routes ainsi que des lignes de postes et de bases qui ont pour but de protéger ce qu’on appelle à l’époque le « Maroc utile », barrière orientée face au Rif et au Moyen-Atlas.

Le percement du tunnel de Foum Zabel, en 1927-1928, par la compagnie des pionniers du 3e REI, reste le plus spectaculaire des grands travaux réalisés par la Légion au Maroc. Des opérations militaires visant à réduire une zone de résistance particulièrement active dans la tache de Taza sont entreprises. Les difficultés rencontrées dès le début nécessitent de nouveaux renforts et des bataillons formant corps, issus du 1er REI, sont dirigés sur le Maroc. En 1925, au nord du Maroc et en liaison avec les Espagnols, la guerre du Rif menée contre Abd el-Krim débute. La résistance marocaine s’enflamme dans le Sud. Pour mettre un terme aux incursions répétées des bandes insoumises, tant au sud du Maroc qu’au sud de l’Algérie, un commandement unique est créé. Le Tafilalet et la région des confins deviennent des zones de rudes combats comme Ksar es Souk, ou Ouarzazate. Les opérations du Grand-Atlas et du djebel Saghro contre les « Chleuhs » sont les dernières grandes étapes sanglantes de la conquête ; particulièrement les combats du Bou-Gafer en 1933. Cette fin de " pacification " voit, petit à petit, la motorisation des légendaires compagnies montées. Les véhicules automobiles remplacent désormais les brêles ; dans le bled c’est toute une époque qui disparaît. Au cours de la conquête du Maroc, la Légion étrangère aura payé un lourd tribut. De 1907 à 1935, 83 officiers, 219 sous-officiers et 1 867 légionnaires sont morts au combat.

Syrie (1921-1939)

Mandat français sur la Syrie et le Liban (1920-1943).

Avant la 1re Guerre mondiale, la Syrie est un vaste carrefour entre l’Orient et l’Occident, qui se compose en plus de l’actuelle Syrie, du Liban, de la Palestine et de la Transjordanie. Mosaïque de petits peuples, elle subit la férule des Turcs. À l’issue de la Grande Guerre, la Syrie est un agrégat de peuples hostiles en heurt perpétuel d’aspirations nationales et de convictions religieuses opposées et exaspérées. L’anarchie chronique passe à l’état aigu. Les accords Sykes-Picot répartissent les territoires occupés par les Turcs. Le , la Société des Nations attribue à la France le protectorat sur la Syrie actuelle et le Liban. La Palestine et la Transjordanie passent sous protectorat britannique.

Les premières difficultés que la France rencontre dans l’exercice de son mandat viennent de l’extérieur. Les Turcs dépossédés de ces régions dont ils étaient les maîtres avant-guerre réagissent vigoureusement. Une paix précaire est maintenue malgré les pressions des Italiens, des Américains et les agissements de différents éléments arabisants. Les difficultés aplanies par le traité d’Ankara, le calme revient dans la Syrie et les troupes françaises peuvent entreprendre leur œuvre de reconstruction, bornant les opérations militaires à la surveillance et à la répression du brigandage.

La Bataille de Khan Mayssaloun est livrée, le en Syrie.

Dès 1921, la Légion envoie successivement deux bataillons en Syrie, le 4e bataillon du 4e régiment étranger d'infanterie, en mars, le 5e du 4e REI en août. Elle est employée de diverses façons. Pendant la période de calme, elle met en œuvre ses qualités de création, bâtissant des camps, traçant des pistes tout en ramenant au calme les tribus turbulentes. Dès son arrivée, le 4e bataillon fait partie de la colonne Migniot et exécute quelques opérations de détail aux environs de Lattaquié. Il effectue les liaisons avec les colonnes du général Goubeau et du colonel Clément Grancourt. Le , il entre dans la composition de la colonne du général Niéger, dite colonne des Alaouites. Le 23, il occupe le village de Ghender après un coup de main exécuté avec succès sur le village rebelle de Veineh-Reihane. Au mois de juin, le bataillon effectue plusieurs opérations, tournées de police, ravitaillements, travaux divers. Le , la colonne des Alaouites est dissoute. La période des opérations actives est terminée dans la région et de fait le bataillon est employé jusqu’en à des travaux de construction de pistes.

Le général Billotte, quittant l’État des Alaouites, demande et obtient d’emmener avec lui le bataillon de Légion dans la nouvelle région placée sous son commandement. À Deir ez-Zor, siège du commandement des confins de l’Euphrate, les légionnaires organisent et aménagent le camp, créent la route qui, par Rakka, rejoint Alep et fournissent entre-temps des détachements de reconnaissance. En , le bataillon quitte le Levant et rejoint l’Algérie où il devient le 7/1er RE. Le 5e bataillon, formé en , n’est dirigé sur la Syrie qu’au mois d’août de la même année. Il débarque le à Alexandrette et entre dans la composition d’un groupement devant opérer dans la vallée de l’Oronte le 1er octobre. Le mois se passe en colonne. En , il quitte la région de l’Oronte pour se rendre sur l’Euphrate. Il s’installe à Meskene, tandis que la 17e compagnie devenue compagnie montée pousse jusqu’à Deir ez-Zor. Après avoir organisé le poste de Meskene, le bataillon se porte à Rakka qu’il aménage. Une compagnie détachée sur la rive droite de l’Euphrate assure les corvées de ravitaillement et la traversée du fleuve aux différents détachements. La 17e compagnie montée, à la disposition du colonel commandant la région de Deir ez-Zor, prend part à l’installation du poste d’Assetché et à diverses opérations de reconnaissances, de tournées de police et de poursuites des rezzous vers la frontière turque.

Le Sultan el-Atrache lors d'une cérémonie des rebelles à Hauran, le . Bataille de Messifre du .

En , le bataillon, à l'exception d'une compagnie maintenue à Rakka, relève à Deir ez-Zor, le 4e bataillon rapatrié. Quand la crise éclate, les unités de Légion, bataillons et escadrons se retrouvent dans leur véritable élément. Les troupes sont commandées par le général Gamelin. Les batailles de Messifre, Rachaya et de Soueïda, comptent parmi les exploits de la Légion[19]. La révolte druze surprend le pays en pleine période de réorganisation. Des renforts sont demandés à la métropole. La Légion, dont tous les bataillons disponibles opèrent au Maroc, ne peut fournir qu’une compagnie de marche. La 29e compagnie débarque le à Beyrouth. Le 1er sept., elle rejoint le 5e bataillon à Khirbet Ghazaleh. Sous les ordres du commandant Kratzert, le bataillon renforcé par la 29e compagnie se signale dès le début des opérations au combat de Messifré. Après cette brillante affaire qui lui vaut une citation à l’ordre de l’Armée, le bataillon se porte avec le groupe mobile sur Tell-i-Hadid, qu’il atteint après un léger combat, le . Le lendemain, il est à Soueïda et entre le 27 à Ghazalé. Le bataillon fait à nouveau colonne dans le djebel Druze et se distingue particulièrement le au combat de Ressas, qui lui coûte 55 tués et blessés dont 3 officiers. Après avoir installé un poste à Basra avec le groupe mobile, du colonel Andrea, le bataillon est rappelé d’urgence à Ghazalé. Il y arrive le et embarque en chemin de fer pour Damas, où des événements graves viennent de se produire. La révolte gronde dans Damas dont les rues sont barricadées. Les bandes rebelles tiennent la campagne aux alentours. Du au , le 5e bataillon participe aux opérations de la colonne du colonel Massiet. Il rentre à Damas le . Au mois de décembre, le bataillon, à l’exception de la 29e compagnie maintenue à Kumeïtra, entre dans la composition du groupement Martin, destiné à opérer dans le Grand Liban. Il se distingue à nouveau le 2, au combat de Messadi (Hermon), malgré une vive résistance ennemie. Le lendemain, il est à nouveau engagé à Medjel el-Chems (Grand Liban, versant sud de l’Hermon). Le mois de décembre se passe ensuite en colonnes et opérations diverses ainsi qu’en travaux de défense dans la région de Damas.

En 1925, les événements qui se produisent au Maroc ont leur répercussion en Syrie où les mécontentements plus ou moins justifiés sont exaspérés par les intrigues étrangères et encouragés par le succès d’Abd el-Krim. Au mois d’août, la révolte éclate brusquement dans le djebel Druze, surprenant les troupes dont les effectifs sont réduits en raison de la tranquillité qui règne jusqu’alors. La révolte gagne tout le pays et il faut deux ans de dures opérations pour en venir à bout. Les opérations de 1925 permettent de rétablir la situation, mais la résistance n’en subsiste pas moins. Le bataillon de Légion est appelé en 1926 à opérer au cœur même du djebel. L’objectif fixé au groupe mobile est la citadelle de Soueïda dont les abords sont défendus par des forces d'autochtones considérables. Les Druzes combatifs se replient petit à petit, subissant de fortes pertes et ne parvenant pas, malgré tous leurs efforts à enrayer la progression du bataillon qui atteint ses objectifs et s’y établit solidement. Lors de la prise de Soueïda, 13 citations à l’ordre de l’Armée, 10 à l’ordre du corps d’armée, 19 à l’ordre de la division, 52 à l’ordre de la brigade et 16 à l’ordre du régiment sont gagnées par les légionnaires.

Employé aux travaux de reconstruction de la citadelle de Soueïda, le bataillon se trouve encore dans cette place, lorsque le 1er juillet, il devient 8e bataillon du 1er Étranger. La 32e compagnie est désignée peu après pour faire partie d’un bataillon de marche allant participer aux opérations de la vallée de l’Ouadi-Lièna au nord du djebel Druze. Renforcée par des éléments prélevés sur les autres unités du 8e bataillon, elle quitte Soueïda avec le bataillon de marche le . Après une série d’opérations dans l’est du djebel Druze, le bataillon de marche est dissous le et la 32e compagnie rejoint le . Le 8e|bataillon du 1er Étranger est toujours occupé aux travaux de la citadelle de Soueïda. Le , le bataillon est cruellement éprouvé par la mort du lieutenant Sicre, de la 31e compagnie. Cet officier commande un escadron druze de nouvelle formation. Au cours du combat de Keissa, son escadron décimé, il avait presque seul et déjà grièvement blessé, tenu tête, revolver au poing, à la troupe des résistants. Atteint à nouveau d’une balle à la gorge, il est tombé vivant entre les mains de ses agresseurs. Encore mal remis de ses blessures, il réussit à s’évader grâce à des prodiges d’énergie et mettant à profit un orage d’une violence inouïe. Recueilli par une patrouille, à bout de forces, il ne survit que quelques jours aux fatigues et aux souffrances surhumaines endurées pendant sa captivité.

Les travaux de reconstruction et de défense de la citadelle étant pratiquement achevés, le 8e bataillon se prépare à quitter Soueïda en vue des opérations de conquête du plateau de Leja, région volcanique au nord-ouest du djebel Druze. Le , le bataillon rejoint la colonne après plusieurs étapes pénibles. Le lendemain les troupes franchissent l’Ouadi-Liena, traversent le village de Lahète et pénètrent dans le Leja en direction de l’Ouest. Dès la sortie du village, le combat s’engage, appuyé par l’artillerie et les mitrailleuses qui aident au débouché. La progression s’opère sur un terrain rocheux et bouleversé, coupé de failles de deux à cinq mètres de profondeur, franchissables par la troupe, mais impraticables aux animaux. Les résistants débordés par les colonnes se replie vers l’Ouest et le Nord-Est. Après quelques opérations de guerre, la colonne dont fait partie la Légion est dissoute et le bataillon est dirigé sur Deir ez-Zor. En 1928, le 8/1er étranger est stationné à Baalbek où il effectue des travaux importants et de nombreuses sorties et reconnaissances. À signaler en particulier la 30e compagnie qui, par une marche extrêmement pénible de 135 km en six étapes, démontre qu’il est désormais possible de circuler dans la chaîne du Liban. Au cours de 1929, les unités du bataillon prennent part à deux reprises aux opérations contre les Dendaches, contribuant pour une large part à la soumission de cette tribu.

Insigne du 6e REI.

Au printemps de l’année 1930, le bataillon participe à la construction de la route Lattaquié - Antioche et effectue de nombreux travaux dans la région des sources de Casse, près d’El-Mouaf. Le 4/4e REI, devenu 8/1er REI, reçoit à son tour la fourragère des TOE. Les quatre bataillons : 4/1er REI, 1/1er REI - 2/2e REI - 6/1er REI, composant le groupement de Légion au Levant vont former le à Homs, le 6e régiment étranger d'infanterie (dissous définitivement en 1955), aux ordres du lieutenant-colonel Barre. Le « 6 » va rapidement devenir le régiment du Levant. Le 8/1er Étranger est désormais regroupé à Homs, à l’exception de la 29e compagnie montée détachée à Palmyre.

Seconde Guerre mondiale (1939-1945)

Avant cette guerre, plusieurs volontaires nazis sont infiltrés dans la Légion pour la subvertir[20]. La déclaration de guerre du provoque un changement sensible au sein des effectifs légionnaires. Ainsi, les Espagnols, en grande majorité des rescapés républicains de la guerre civile, représentent jusqu'à 28 % du total ; les opposants politiques européens, réfugiés ou expulsés de leur pays d'origine (Italiens, Allemands et Autrichiens) atteignent près de 17 %.

Cette vague de nouveaux engagés permet de porter le nombre de légionnaires à 48 924 inscrits sur les rôles au . Ce chiffre ne sera jamais dépassé, pas même lors de la guerre d'Indochine. L'afflux des volontaires entraîne la création de nouvelles unités :

Entre 1944 et 1945, le RMLE, le 1er REC et la 13e DBLE participent aux campagnes d'Italie, de France et d'Allemagne.

Décolonisation

Parachutistes de la Légion, entre 1950 et 1970[21].

Guerre d’Indochine (1946-1954)

Au total, de 1946 à 1954, ce ne sont pas moins de 72 833 légionnaires qui servent en Indochine. Avec plus de 10 000 morts, la Légion enregistre le taux le plus élevé en pertes humaines : près de 12 % pour les képis blancs contre moins de 7 % pour l'ensemble du corps expéditionnaire français d'Extrême-Orient. Le total des pertes est de 10 283[22] « tués au combat » dont : 309 officiers, 1 082 sous-officiers, et 9 092 légionnaires. La Légion participe à la bataille de Điện Biên Phủ.

Guerre d'Algérie (1954-1962)

Sortie meurtrie du conflit indochinois, la Légion étrangère, après un passage à vide, panse ses blessures, rajeunit, améliore son recrutement et renforce sa cohésion en allongeant la durée de l’instruction. Les efforts du commandement portent leurs fruits, mais entre et la révolte des généraux, une crise la frappe de plein fouet, mettant en jeu son maintien au sein de l’Armée[23].

Pour s'être rallié au putsch des généraux d'avril 1961, le 1er REP est dissous le à Zeralda. Son commandant par intérim, Hélie Denoix de Saint Marc, est condamné à 10 ans de détention criminelle. Il sera gracié par le général de Gaulle le .

L'indépendance de l'Algérie en 1962 est un traumatisme pour la Légion car elle la contraint à quitter Sidi bel-Abbès, l'un de ses centres de commandement, fondé en 1842. En partant, elle brûle le pavillon chinois qui, pris en 1884 à Tuyen Quang, ne devait pas quitter Sidi bel-Abbès, emporte la main de bois du capitaine Danjou, les reliques du Musée du Souvenir et exhume les cercueils du général Rollet (Père de la Légion), du prince Aage de Danemark et, symboliquement, du légionnaire Heinz Zimmermann, dernier tué d'Algérie, qui seront transférés à Puyloubier, près de Marseille.

Depuis 1962

Après 1962, la Légion étrangère voit son effectif réduire de 40 000 à 8 000 hommes, et le déplacement du siège du commandement à Aubagne. Entre 1969 et 1971, elle intervient au Tchad. Le général de Gaulle souhaite la dissolution de la Légion étrangère, mais son ministre de la défense Pierre Messmer, président d'honneur d'une association d'anciens légionnaires, et ancien de la 13e DBLE l'en dissuade[24].

Entre 1969 et 1986, environ 400 légionnaires ont été internés et torturés dans un camp situé dans les montagnes du Centre Corse, la section d’épreuve de la Légion étrangère (SELE). Au moins une vingtaine de légionnaires y aurait trouvé la mort par suicide ou des suites des violences subies par les gardiens. De nombreux anciens détenus sont sortis de ce véritable bagne avec de graves séquelles physiques et psychologiques[25].

En 1976, réduction de la prise d'otages à Loyada (TFAI). En 1978, Sauvetage de Kolwezi au Zaïre. Durant la première guerre du Liban au début des années 1980, le 2e régiment étranger de parachutistes est chargé d'exfiltrer Yasser Arafat, pris dans une souricière à Beyrouth. Cette opération est lancée après que Paris eut arraché un accord à Israël afin de préserver la pérennité politique de l'OLP.

En 1991, guerre du Golfe au sein de la division Daguet et évacuation de ressortissants français et étrangers au Rwanda, au Gabon et au Zaïre. En 1992, la Légion étrangère intervient au Cambodge et en Somalie. En 1993, elle intervient à Sarajevo (ex-Yougoslavie), en 1995 au Rwanda, en 1996 en Centrafrique, et en 1997] au Congo-Brazzaville.

Depuis 2001, elle participe à la Force internationale d'assistance et de sécurité ainsi qu'à l'opération Liberté immuable (Enduring Freedom) en Afghanistan. Entre 2002 et 2003, opération Licorne en Côte d’Ivoire. En 2008, EUFOR Tchad/RCA à la frontière est du Tchad. Entre 2008 et 2012, la Légion étrangère participe à l'opération PAMIR aux opérations en Afghanistan (OMLT, GTIA Dragon du 2e REI et Altor du 2e REP, escadrons du 1°REC et compagnies génie des 1er REG et 2e REG). En 2013, le 1er régiment étranger de cavalerie et le 2e régiment étranger de parachutistes participent à l'Opération Serval au Mali[26].

Participation de la Légion

Insigne de la Task Force Lafayette.

Mandats successifs dans la période 2001-2010, des différentes unités, chargées de mener pour la Force internationale d'assistance et de sécurité (FIAS/ISAF), par mandat du Conseil de sécurité des Nations unies, sous le commandement de l’OTAN, des patrouilles de sécurisation dans les provinces de Kaboul / Surobi (district) / Kâpîssâ :

Opération Pamir

Unités[27] :

Guerre au Mali (2012-en cours)

La guerre du Mali est un conflit armé qui a lieu au Mali depuis 2012, à la suite d'une insurrection de groupes Salafistes djihadistes et indépendantistes pro-Azawad.

Opération Serval

Carte de l'extension maximale (courant janvier 2013) des territoires contrôlés par les rebelles touaregs et les islamistes (contour rose).

L'opération Serval est une opération militaire menée au Mali par l'Armée française. Lancée en et menée dans le cadre de l'intervention militaire au Mali, elle s'est achevée en . Les forces engagées dans le pays ont depuis intégré un dispositif régional, intitulé opération Barkhane.

Forces terrestres de la Légion

La Bataille du Tigharghâr, aussi appelée bataille de la vallée de l'Ametettaï ou bataille de l'Adrar des Ifoghas, où le 2e régiment étranger de parachutistes participe, a lieu du au .

Bilan humain[31]
  •  : sergent-chef Harold Vormezeele, 33 ans, légionnaire du 2e régiment étranger de parachutistes de Calvi, est tué lors d'un accrochage dans le massif de l'Adrar des Ifoghas, à une cinquantaine de kilomètres au sud de Tessalit (nord-est).
  •  : sergent Marcel Kalafut, 25 ans, du 2e régiment étranger de parachutistes de Calvi, est tué en opération peu avant minuit lors d'une mission de sécurisation des portes du massif du Tigharghar (Nord-Est). Son véhicule a sauté sur un engin explosif à une vingtaine de kilomètres à l'est de Tessalit.
  •  : adjudant-chef Dejvid Nikolic, 45 ans, né en Serbie et naturalisé français, un sous-officier aguerri qui appartenait au 1er régiment étranger du génie de Laudun-l'Ardoise (Gard), est tué dans la région d'al-Moustarat (nord) pendant une opération de reconnaissance.

Opération Barkhane

Militaires français et nigériens au Fort de Madama, le .

L'opération Barkhane est une opération menée au Sahel par l'Armée française, qui vise à lutter contre les groupes armés djihadistes salafistes dans toute la région du Sahel. Lancée le , elle prend la suite des opérations Serval et Épervier.

Le poste de commandement interarmées de théâtre est basé à N'Djaména, au Tchad. L'opération mobilise près de « 3 000 militaires en tout »[32].

Batailles
Bases principales
Un mitrailleur de l’ALAT avec le badge de l'opération Barkhane, survolant le Fort de Madama.
Bases opérationnelles avancées

En plus des bases principales, trois bases avancées temporaires sont également installées. Chacune accueille des petites unités de 30 à 50 hommes susceptibles de pouvoir accueillir une opération[35].

Pertes françaises

L'opération Barkhane a coûté la vie (au ) à 5 soldats français[36].

Faits d'armes

Siège de Constantine (1837)

Le , l'armée arrive à Constantine. Le , après une forte résistance, la ville finit par tomber sous les assauts des Français, qui subissent toutefois de lourdes pertes. Au terme de deux jours de combats, les troupes, sous le commandement du lieutenant-colonel Louis Juchault de Lamoricière, pénètrent dans la ville par un endroit dénommé « Place de la Brèche » (en référence à la brèche dans la défense de la ville). Ahmed Bey doit s'enfuir (il continua le combat dans les Aurès jusqu'en 1848) et beaucoup de Constantinois périrent dans le ravin en tentant de fuir les assaillants.

Siège 10 au

Le 10, toutes les pièces de 24 étaient placées sur la colline, et le 11 les forces françaises commencèrent à lancer leurs boulets contre les murs, entre les portes Bal el Oued « porte de la Rivière » et Bab el Decheddid. Dans la matinée du 12, la brèche était devenue large. Vers huit heures, le gouverneur fit cesser le feu parce qu’il attendait le retour d’un parlementaire envoyé dans la ville pour sommer les habitants de se rendre.

Le 13, la première colonne d’attaque française fut formée par un bataillon de Zouaves, deux compagnies du 2e léger, la compagnie franche et une partie du génie sous le commandement du colonel Lamoricière.

La seconde colonne d’assaut se composait des compagnies d’élite du 17e léger et du 47e de ligne, des tirailleurs d’Afrique et de la Légion étrangère. Le colonel Michel Combe, qui la commandait, arriva devant la brèche au moment où les Zouaves demandaient des échelles.

La ville de Constantine avait encore au moment de l’assaut 6 000 défenseurs. Les habitants continuèrent quelque temps encore leur résistance dans les rues, pour s’assurer la retraite vers la Kasbah et une issue hors la ville. Vers 9 heures, le drapeau tricolore avait remplacé sur le rocher le drapeau rouge.

« Le 13 octobre 1837, à 7 heures du matin, l'assaut de la place de Constantine est ordonné. Dès que la première colonne, sous les ordres du colonel de Lamoricière, a dépassé la brèche, le colonel Combes s'élance pour la soutenir à la tête de la deuxième colonne. Il arrive sur la muraille, au moment même où une explosion terrible éclate et ravage les rangs des assaillants. Il prend aussitôt le commandement que le colonel de La Moricière, blessé et privé de la vue dans l'explosion, cesse d'exercer. Mortellement atteint coup sur coup en plein dans la poitrine, il refuse de quitter le combat pour aller se faire panser, et continue encore à commander ses soldats. Le colonel Combes eut encore la force de retourner presque seul au bivouac de son régiment, et quelques minutes après, il était couché sur son lit funèbre pour ne plus se relever[37]. »

 Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des Armées de terre et de mer de 1789 à 1850. T1, Éditeur : Hachette Livre BNF, coll. : Sciences sociales, 2012, (ISBN 978-2012526440).

Bataille de Magenta et de Solférino (1859)

La bataille de Magenta, par Gerolamo Induno. Musée du Risorgimento (Milan).

La Légion perd, outre le colonel de Chabrières, les capitaines Alavoine et d’Assis, le lieutenant André, 55 sous-officiers et soldats tués ; 11 officiers et 143 sous-officiers et soldats blessés. Le capitaine Danjou a un cheval tué sous lui. Il est fait chevalier de l’ordre des saints Maurice et Lazare. Le sergent Vilain est fait chevalier de la Légion d’honneur et l’adjudant Maine et le fusilier Wensel reçoivent la médaille de la Valeur militaire de Sardaigne. Les deux régiment étrangers inscrivent dans leurs plis le nom de « Magenta » et seront décorés de la médaille de la ville de Milan, cinquante ans plus tard. Avec ce succès, Mac Mahon, commandant en chef du 2e corps, obtiendra la dignité de maréchal de France et le titre de duc de Magenta. Un mausolée existe où reposent les restes des combattants tombés lors de cette bataille.

Le 2e régiment étranger, aux ordres du colonel Signorino, participe à la campagne d’Italie. En arrivant à hauteur de Ca' Morino, les légionnaires, avec le deuxième régiment de zouaves, formant l’avant-garde du deuxième corps d’armée commandé par le maréchal de Mac-Mahon, rencontrent une forte colonne autrichienne se dirigeant sur Castiglione.

Le 24, les légionnaires se déplacent en direction de Mantoue. Les premières salves d’artillerie ennemies sont tirées. En début d'après-midi, sous une chaleur accablante, les légionnaires et les zouaves prennent Cassiano. Le maréchal de Mac-Mahon donne l’ordre aux compagnies de tirailleurs de la Légion de se déployer pour permettre la mise en place de l’artillerie au centre de la bataille. Les combats acharnés et terribles obligent les légionnaires à aborder l’ennemi à la baïonnette. Le 2e régiment étranger déplore cependant 6 morts et 38 blessés, ce qui est peu au regard des pertes totales.

Bataille de Camerone (1863)

Jean Danjou (1863).

Le au Mexique. Soixante deux légionnaires et trois Officiers de la 3e Compagnie du régiment étranger de la Légion sont donc envoyés à la rencontre du convoi, à l'aube du . La compagnie n'ayant pas d'officiers disponibles (ceux-ci étant atteints par le « vomito negro », la fièvre jaune, comme nombre de membres du corps expéditionnaire), le capitaine Jean Danjou, adjudant-major du régiment, se porte volontaire pour la commander. Le sous-lieutenant Jean Vilain, payeur par intérim du régiment, et le sous-lieutenant Clément Maudet, porte-drapeau, demandent à l'accompagner. La Légion considère que cette résistance fut une victoire, invoquant le fait que la mission de la compagnie a été remplie. Elle est commémorée avec ferveur par les légionnaires ainsi que par les Mexicains, qui reconnaissent le courage des légionnaires (ceux-ci ne se rendirent que lorsqu'il ne resta que trois combattants valides).

Siège de Tuyên Quang (1885)

En 1885 au Tonkin, sous les ordres du commandant Dominé, deux compagnies de Légion, soit 390 hommes dont 8 officiers, commandés par le capitaine Cattelain, une compagnie de tirailleurs tonkinois avec 162 hommes commandés par deux officiers, une section de 31 artilleurs de marine avec deux canons de 80 mm, deux de « 4 » de montagne, deux mitrailleuses Hotchkiss, le sergent Bobillot et 7 sapeurs du génie, un médecin, un pasteur protestant, 3 infirmiers, 3 boulangers, monsieur Gauthier de Rougemont, un civil préposé aux vivres et les marins de la canonnière « La Mitrailleuse », soit 598 hommes résistent aux assauts des Pavillons Noirs.

Bataille de Rachaya (1925)

Le village de Rachaya et sa citadelle où eut lieu le combat (photo XIXe siècle).

La Bataille de Rashaya opposa pendant 4 jours, du 20 au , les rebelles Druzes aux forces françaises de l'armée du Levant devant la citadelle de Rashaya pendant la Grande révolte syrienne contre le Mandat français sur la Syrie et le Liban.

L'expansion de la révolte anti-française au Liban et la menace qu'elle faisait peser sur les chrétiens de la région inquiéta les populations. Cette menace inquiétait aussi les autorités françaises qui craignaient que la révolte des Druzes et des musulmans chiites du sud-Liban puisse dégénérer en un conflit religieux régional[38].

Le , les cavaliers circassiens de la Légion étrangère établirent leurs quartiers dans le fort de Rachaya. Il s'agissait du 4e escadron du 1er régiment étranger de cavalerie (1er REC), fort d'une centaine d'hommes et commandé par le capitaine Landriau[39]. À cette époque, le village de Rachaya comptait environ 3 000 habitants. Le fort était situé sur une colline au-dessus de la ville ; il était de petite taille et partiellement en ruine. Les vols de reconnaissance français permirent de déterminer que les troupes druzes, d'environ 3 000 hommes étaient basées à proximité du village. Le quartier général des troupes françaises fut alors renforcé pendant que des patrouilles furent envoyées autour de la ville. Le , deux unités françaises tombèrent en embuscade et deux hommes furent tués par les troupes de Zayd al-Atrash, l'un des chefs rebelles Druzes et frère du Sultan el-Atrache ; trois autres furent blessés et trois portés disparus.

Bataille de Narvik (1940)

Troupe française dans la campagne de Norvège, 5 juin 1940[40].

En 1940 en Norvège. L’opération terrestre commence le par un bombardement naval effectué par le cuirassé britannique Resolution, deux croiseurs et cinq destroyers, contre les défenses allemandes. Les moyens de débarquement sont modestes avec 4 ALC, 1 LCM, et 2 MLC qui sont mis à l’eau à la dernière minute et des « trains » d’embarcations fournis par les bâtiments (une embarcation à moteur en remorquant 2 ou 3 autres). Trois chars français de 13 tonnes sont embarqués dans les MLC et LCM. L’ensemble se dirige sur la plage de Bjerkvik. Les chars, débarqués les premiers au milieu de positions allemandes, ouvrent la voie au 1er bataillon de la Légion qui se déploie en éventail depuis l’Ouest jusqu’au Nord-est. Dès le lendemain , la jonction est réalisée avec les Polonais de la Brigade autonome de chasseurs de Podhale venus de l’Ouest, les chasseurs alpins des 5e et 27e demi-brigades venus du Nord-Ouest et les Norvégiens qui tiennent le Nord. Deux heures après la plage de Bjerkvik, celle de Meby voit débarquer des engins similaires avec les deux derniers chars et le 2e bataillon de la Légion. Après avoir été chassés de la plage, les Allemands doivent reculer vers l’Est, jusqu’à Storebalak.

Un peloton de cinquante motocyclistes prend la route longeant la rive est de l’Herjangsfjord, soutenu depuis la mer par le destroyer HMS Havelock (H88) (en), où se trouve le général Béthouart. Il atteint la presqu'île d'Oijord face à la plage d'Orneset sans encombre. Il reste à franchir le Rombaksfjord (en). Il faut d’abord nettoyer la rive nord de ce fjord, et surtout, réceptionner sur l’aérodrome de Bardufoss des chasseurs de la RAF. Le , les engins de débarquement et les puffers transportent chars et troupes, sous la protection des bateaux et des forces installées sur la rive nord, jusqu’à la rive sud du Rombaksfjord. L’opération réussit, malgré une vive résistance et une contre-attaque en règle. De leur côté, Polonais et chasseurs alpins ont fort à faire à Ankenes et le long du Beisfjord. Le , les Allemands font retraite vers l’est. Les troupes, Norvégiens en tête, entrent enfin à Narvik. Depuis deux jours, Lord Cork a reçu de Londres l’ordre d’évacuation totale, en raison de la situation alarmante du front français. L’amiral a montré le message à Béthouart et, d’un commun accord, les Alliés sont convenus de mener à bien l’opération finale avant d’obtempérer. L’évacuation est terminée le , deux jours après celle de Dunkerque. À la suite de cette action, le drapeau est décoré de la croix de guerre norvégienne.

La Légion dans la bataille

Le groupement de haute montagne de la Légion étrangère qui fut créé en Afrique du Nord comprend : un état-major de groupement, une compagnie hors rang, une section de commandement et 2 bataillons du type haute montagne, l’un devant être formé par les 2e régiment étranger d'infanterie, 3e régiment étranger d'infanterie et le 4e régiment étranger (1er bataillon, CHR et CDT) l’autre par le 2e bataillon du 1er régiment étranger. L’effectif de chaque bataillon comporte 930 officiers, gradés et légionnaires avec une section de skieurs. Le groupement de haute montagne est commandé par le lieutenant-colonel Raoul Magrin-Vernerey, qui deviendra Ralph Monclar lors de son ralliement aux Forces françaises libres.

Bataille de Bir Hakeim (1942)

Légionnaires des Forces Françaises Libres se lançant vers l'ennemi, Bir-Hakeim, 11 juin 1942[41].

La bataille de Bir Hakeim, du nom d'un point d'eau désaffecté  puits du sage ») au milieu du désert de Libye, au sud de Tobrouk, est une bataille de la Seconde Guerre mondiale, qui s'est déroulée du au durant la guerre du désert.

Pendant ces seize jours, la 1re brigade française libre (future 1re division française libre) du général Marie-Pierre Kœnig y résista aux attaques des armées motorisées italiennes et allemandes (l'Afrika Korps) commandées par le général Erwin Rommel. Le répit ainsi gagné par les Français libres permit aux Britanniques, alors en mauvaise posture, de se replier puis de triompher à El Alamein.

Bir Hakeim fut la première contribution militaire d’importance des Forces françaises libres. Elle fut pour beaucoup dans la reconnaissance politique par les Alliés du Comité national de la France combattante.

Premier groupement

  • Lieutenant-colonel Dimitri Amilakvari (appelé Bazorka), commandant de la 13e demi-brigade de Légion étrangère[42].
    • 2e bataillon de Légion étrangère : commandant René Babonneau, il repousse l'attaque de plus de 70 chars de la division Ariete, en détruisant 35 chars. Son bataillon reçoit une citation à l'ordre de l'Armée. Resté à l'arrière pour assurer le repli, lors de la sortie de vive force de Bir Hakeim, dans la nuit du 10 au , il est fait prisonnier et transféré en Italie, d'où il tente de s'évader par deux fois.
    • 3e bataillon de la Légion étrangère : commandant Puchois, composé notamment de près de 300 républicains espagnols[43], expérimentés et maîtrisant les techniques de guérilla.

Bataille de Phu Tong Hoa (1948)

En , situé sur la route coloniale no 3 bis (RC3 bis), le poste de Phu Tong Hoa, tenu par la 2e compagnie du 3e REI avec un effectif de 107 hommes est attaqué par près de 3 000 Việt Minh. Après plusieurs heures d'un combat acharné, la garnison sort victorieuse de l'affrontement et c'est devant un piquet d'honneur en tenue de parade que le colonel Simon, chef de corps du régiment et à la tête de la colonne de secours, pénètre dans le camp le .

Bataille de Diên Biên Phu (1953-1954)

Plan de situation de la Bataille de Ðiện Biên Phủ (20 novembre 1953 au 7 mai 1954).
Insigne 1 °CEPML (Compagnie de mortiers lourds).

La bataille de Ðiện Biên Phủ est un moment clé de la guerre d'Indochine qui se déroula du au et qui opposa, au Tonkin, les forces de l'Union française aux forces du Việt Minh, dans le nord du Viêt Nam actuel[44]'[45].

Occupée par les Français en , cette petite ville et sa plaine environnante devinrent l’année suivante le théâtre d'une violente bataille entre le corps expéditionnaire français, composé de diverses unités de l’Armée française, des troupes coloniales et autochtones, sous le commandement du colonel Christian de La Croix de Castries (nommé général durant la bataille), et l’essentiel des troupes vietnamiennes (Việt Minh) commandées par le général Võ Nguyên Giáp.

Forces françaises[46] :

EDAP

Élément divisionnaire aéroporté de Jean Gilles (général).

GAP no 1

Élément du commandant Fourcade :

GAP no 2

Élément du lieutenant colonel Pierre Langlais :

Autre :

Voir aussi : Geneviève de Galard, Geneviève de Galard Terraube, est une infirmière militaire française, convoyeur de l'air, qui, durant la guerre d'Indochine, fut surnommée « l’ange de Ðiện Biên Phủ »[47].

La France quitta la partie nord du Viêt Nam, après les accords de Genève[48] ratifié le , qui instauraient une partition du pays de part et d'autre du 17e parallèle nord.

Opération de Suez (1956)

À l'été 1956, le 1er régiment étranger de parachutistes est rappelé du djebel, où il a effectué plusieurs opérations héliportées, pour être regroupé sur la côte algéroise. Les légionnaires vont s'y entraîner à des opérations amphibies. Après de multiples fausses alertes, le régiment, sous le commandement du lieutenant-colonel Brothier, s'embarque le sur le cuirassé Jean-Bart.

La France et l'Angleterre viennent de lancer en l'opération Mousquetaire pour la reconquête du canal de Suez que Gamal Abdel Nasser vient de nationaliser.

La Légion au sein du dispositif

Un escadron blindé du 2e REC, commandé par le capitaine Abraham avec l’adjudant Degueldre comme adjudant d’unité, est intégré au 1er REP à Zéralda, avant de rejoindre la base de départ à Chypre. Avec les autres unités françaises, il a pour mission de s’emparer dans la zone de Port-Fouad des points sensibles et de faire la liaison avec les éléments du 2e RPC, parachutés au Sud. Le groupement est commandé par le lieutenant-colonel Brothier, chef de corps du 1er REP. Tous les objectifs sont atteints par les compagnies. Le à 8 h, toutes les unités se rassemblent prêtes à marcher vers El Qantara. Une demi-heure plus tard, le cessez-le-feu est ordonné et les troupes doivent rester sur leurs positions et n’ouvrir le feu que si elles sont attaquées. La section du lieutenant Ysquierdo du 1er REP, représente l’avant-garde française d’El Qantara et maintient jour et nuit un poste de surveillance, au PK 37, à 800 mètres des lignes égyptiennes. Fin décembre, les troupes rembarquent à destination de l’Algérie.

Bataille d'Alger (1957)

Carte des principaux attentats FLN, attentas contre-terroristes et opérations répressives avant et pendant la bataille d'Alger.

- .

Les paras dans la ville

Après les premières insurrections, le gouvernement français décide de réagir et donne pour mission au général Massu de rétablir l'ordre. Il est fait appel à la 10e division parachutiste (dont 1er REP). Ses quatre régiments s'ajoutent aux éléments déjà sur place, notamment la police, la gendarmerie et les fantassins du 9e régiment de zouaves qui surveillent la Casbah. En tout, ils sont près de 10 000 hommes. Bien entraînés et très bien encadrés, les 4 000 paras sont spécialisés dans la lutte contre la guérilla. Leurs officiers se sentent profondément impliqués dans le conflit, très sensibles à sa dimension tant politique que militaire. Et beaucoup d'entre eux ont réfléchi aux techniques de la guerre subversive, notamment à partir de l'expérience indochinoise.

Le , les paras entrent dans Alger, c'est le début de la bataille d'Alger. Chaque régiment s'attribue le contrôle d'un quartier, sous l'autorité du général parachutiste Jacques Massu qui a reçu tous les pouvoirs de police sur l'ensemble de l'agglomération algéroise. Grâce au fichier des renseignements généraux, les hommes de Massu établissent des listes de « suspects » en relation avec l'organisation clandestine. Ils sont interrogés, sommés de donner le nom du collecteur de fonds du FLN auquel ils versent leur cotisation. Grâce à ces informations, les militaires remonteront ensuite vers des chefs plus importants. Par la suite, les militaires vont interpeller de plus en plus d'Algériens, du militant qui peuvent détenir des informations très importantes au simple sympathisant[49].

Prise d'otages de Loyada (1976)

Le , un car militaire effectuant le ramassage scolaire des enfants de la Base aérienne 188 Djibouti est détourné par des militants indépendantistes du territoire et bloqué sur la frontière avec la Somalie. Le lendemain, la Légion et le GIGN prennent le bus d'assaut. Finalement, deux enfants sont tués, ainsi que sept preneurs d'otages et un nombre indéterminé de soldats somaliens.

Bataille de Kolwezi (1978)

Chef de groupe mortier en jeep lors de l'opération Bonite à Kolwezi en 1978.

La bataille de Kolwezi[50] est une opération aéroportée baptisée « Opération Bonite », menée par une unité de la Légion étrangère française, le 2e régiment étranger de parachutistes, ainsi que par des troupes belges et zaïroises.

Elle se déroule en au Zaïre, actuelle République démocratique du Congo, pour délivrer des otages européens retenus dans la ville minière de Kolwezi par des rebelles katangais. Si l’opération réussit à libérer des otages avec des pertes militaires légères, elle ne put empêcher le massacre de 700 Africains et de 170 Européens[51].

Opérations Tchad (1969-1972 / 1978-1980)

Opération militaire française qui se déroule durant la guerre civile tchadienne de 1965-1980. Pendant l'Opération Tacaud, qui fait suite à l'opération Bison qui se déroula de 1969 à 1972. Dix-huit militaires français perdent la vie durant Tacaud et deux avions Jaguar sont abattus[52].

Unités Légion dans les opérations

Opération Diodon (Liban 1982-1983)

Le 2e REP forme une garde de sécurité lors de l'évacuation de l'OLP depuis Beyrouth au Liban.

Le , le 2e REP, précurseur d’une force multinationale d’interposition, réussit à la demande des Libanais à permettre le départ du contingent palestinien, retranché dans Beyrouth, face à l’avance israélienne. Après les massacres de Sabra et Chatila, résurgence de haines accumulées, les consciences internationales se décident à mettre en place une force de sécurité. C’est ainsi que, à tour de rôle, les grandes unités professionnalisées de l’Armée de terre française se relaient à Beyrouth pour remplir une mission de médiation et de paix. Opérant dans le cadre de la Force multinationale de sécurité à Beyrouth (FMSB), qui compte des troupes : américaines, stationnées aux abords de l’aérodrome ; italiennes, centrées sur le quartier de l’hippodrome, et britanniques, implantées près de la manufacture de tabac, la 31e brigade, renforcée par le 1er régiment étranger de cavalerie et un détachement du 17e régiment du génie parachutiste, assure la sécurité et la confiance dans le Grand-Beyrouth[53].

Le , les premiers éléments du 2e REI débarquent dans le cadre de l’opération. Le , des derniers éléments de Diodon quittent le Liban. Le caporal-chef Vuillermet décède de ses blessures.

Attentats de Beyrouth du 23 octobre 1983 (Attentat du Drakkar)

Les États-Unis ont perdu 265 soldats au Liban et 159 autres ont été blessés. La France a perdu 89 soldats et l'Italie deux[54].

Opération Épervier (1986)

L'opération Épervier au Tchad, a été déclenchée début à l'initiative de la France après le franchissement du 16e parallèle par les Forces armées libyennes venues soutenir Goukouni Oueddei qui avait été renversé fin 1981 par Hissène Habré avec le soutien de la France et des États-Unis.

La Légion

En 1986, les 3e et 4e compagnies du 2e REP, puis un EMT à 4 compagnies, commandé par le colonel Wabinski, chef de corps prend la relève en 1987. Les légionnaires s’installent à Kalait, Biltine et Abéché. Le détachement assure l’encadrement d’un détachement d’assistance technique à Pandzangue au sud, non loin des frontières du Cameroun et de la République centrafricaine et le poste de commandement et la 2e compagnies s’installent à N'Djaména. Le , les Tchadiens s’emparent d’Aozou, repris par les Libyens, 20 jours plus tard. En juillet, la compagnie d’éclairage et d’appuis rentre à Calvi, remplacée par une autre compagnie. Le 2e REP laisse la place à d’autres unités au début de 1988.

Opération Daguet (1990-1991)

L'opération Daguet est la participation (commandée par le général Michel Roquejeoffre) de l'Armée française à la coalition internationale formée à la suite de l'invasion du Koweït par l'Irak dans la guerre du Golfe en 1990-1991.

Composante Légion étrangère

Opération Pélican (Brazzaville 1997)

La France est engagée à Brazzaville capitale de la République du Congo pour rapatrier 6 000 étrangers, dont près de 1 500 Français. L’intervention est lancée le , alors que les milices du président Pascal Lissouba et de l’ancien président Denis Sassou-Nguesso s’entre-tuent et dévastent depuis 72 heures la capitale du Congo, coupée en deux[56].

En une semaine, 1 250 soldats français, dont les légionnaires du 2e REP, du 2/1er REC, du 2e REI, le commando de Montfort, placés sous les ordres du général Landrin, arrachent à la folie meurtrière de miliciens ivres et drogués, des expatriés promis aux humiliations, aux violences ou à la mort.

Le , l’état-major tactique (EMT) du 2e REP, aux ordres du colonel Benoît Puga, chef de corps, est mis en place à Brazzaville, pour relever le 8e RPIMa dans sa mission d’éventuelle évacuation de ressortissants de Kinshasa. Alors que les forces de l’alliance de Laurent-Désiré Kabila arrivent aux portes de la capitale zaïroise, la 1re compagnie, commandée par le capitaine Trotignon, puis la compagnie d'éclairage et d'appuis (CEA), commandée par le capitaine Schiffer, venant d’être pré positionnées au Gabon, quittent Libreville pour rejoindre le camp de l’ORSTOM à Brazzaville, les 16 et .

L’opération « Pélican » reçoit alors pour mission de soutenir, dans le domaine logistique, les organisations humanitaires dépêchées sur place. Ce soutien se traduit essentiellement par l’acheminement en C-160 Transall de fret humanitaire à destination des camps de réfugiés du nord du Congo. L’État Major Tactique (EMT) du 2e REP y participe en assurant la sécurité des cargos tactiques déployés sur les terrains du nord. Puis, il achemine par véhicules, les réfugiés qui ont descendu le fleuve Congo en barges jusqu’à la capitale congolaise, jusqu’au camp de Bilolo situé à une trentaine de km au nord de Brazzaville[57].

Côte d'Ivoire (2002-2003)

Insigne identique pour les
21e RIMa
, 1re REC et 1re REG de Opération LICORNE en 2002 (Côte d'Ivoire).

L’opération Licorne est le nom de la participation des Forces armées françaises, sous commandement français, au maintien de la paix en Côte d'Ivoire mise en place à la suite de la crise politico-militaire en Côte d'Ivoire[58]. Elle est distincte mais complémentaire de l'ONUCI.

Légionnaires et marsouins dans l'opération

Commandant de l'opération Licorne : -  : général Emmanuel Beth (ancien officier parachutiste de la Légion étrangère, commandant jusqu'alors la 11e brigade parachutiste à Balma).

Dès le , le 43e bataillon d'infanterie de marine stationné à Port-Bouët, est renforcé par des éléments des forces françaises pré-positionnées dans la région (Gabon, Sénégal, Djibouti et Tchad) et la 11e BP dont le 2e REP, pour assurer la sécurité des ressortissants français et ceux de la communauté internationale.

En , 1 500 hommes supplémentaires seront acheminés. Le , le 2e régiment étranger d'infanterie, (2e REI) relève le 2e REP et occupe les postes du groupement tactique interarmes ouest (GTIAO). Ce groupement, appuyé par l'arrivée des AMX-10 RC du 1er REC, réussit à ouvrir une brèche vers l'ouest, alternant négociations et intimidation. Après avoir implanté des unités sur Duékoué et Guiglo, des patrouilles effectuent des reconnaissances jusqu'à Toulepleu puis Bangolo.

La force Licorne s'empare de l'aéroport d'Abidjan. Des mouvements de foule violents éclatent dans la capitale. La force Licorne, renforcée par des moyens terrestres, aériens et navals se redéploie sur la capitale pour sécuriser les ressortissants français et étrangers puis permettre le départ des volontaires. Environ 8 000 ressortissants quittent le territoire ivoirien, en utilisant pour la majorité d'entre eux les moyens aériens civils réquisitionnés par le ministère des Affaires étrangères.

EUFOR Tchad/RCA (2007-2009)

Logo de l'EUFOR Tchad/RCA.

La force européenne EUFOR Tchad/RCA[59] était une force opérationnelle multinationale dirigée par l'Union européenne au Tchad et en République centrafricaine, dont l'objectif est d'appliquer la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies no 1778 du . Sa mission s'est achevée en 2009.

Ses troupes sont fournies par 23 pays membres de l'Union européenne dans le cadre de la Politique de sécurité et de défense commune (PESD) :

  •  : 1 700 militaires, 8 hélicoptères - bataillon centre.

Le , un soldat français de l'EUFOR au Tchad/RCA, le sergent Gilles Polin, en reconnaissance près de la frontière soudanaise, est tué à la suite d'un accrochage avec les Forces armées soudanaises.

Le , la mission EUFOR de l'UE a passé le relais à la MINURCAT II, la force des Nations-Unies[60].

Opération Pamir (2012-2014)

Le , un échelon de commandement unique succède à celui de la Brigade La Fayette et remplace celui du National Contingent Command (NCC). L’état-major Pamir (EM Pamir) est stationné sur le camp Warehouse à Kaboul. Il est composé d’une centaine de militaires qui ont pour mission de commander les détachements français encore présents sur le théâtre. Plus particulièrement, pour mener la conduite des opérations de désengagement logistique de l’Armée française, assurer la protection de la force, soutenir les insérés français tout en poursuivant l’évolution de ses structures. Pour remplir ces missions, l’état-major Pamir dispose d’unités subordonnées : le bataillon logistique (BATLOG) Koufra, le Bataillon de protection Aquitaine et le bataillon d’hélicoptères Mousquetaire.

Moins de 500 militaires sont chargés de poursuivre l’engagement français jusqu’à la fin de la mission de l’ISAF en 2014, à travers notamment le commandement de l’Aéroport international de Kaboul (KAIA), le fonctionnement de l’hôpital médico-chirurgical militaire français de KAIA, l’appui à la formation de l’Armée nationale afghane, la participation aux fonctions d’état-major dans les structures de l’ISAF et le commandement du laboratoire européen contre-IED.

À la fin , le nombre de militaires français sur zone se situe entre 300 et 400 dont 205 au service de l'OTAN. À la fin de l'année, il reste 150 personnes.

L'opération Pamir prend fin le .

De 2008 à 2010, le colonel Éric Bellot des Minières est chef de corps du 2e REP à Calvi. Durant cette période, il commande le Battle Group Altor engagé du au dans le cadre de l'opération Pamir[61]. Lors de cette opération son régiment est cité à l'ordre de l'Armée pour la croix de la Valeur militaire.

Traditions

Pionniers des unités de Légion étrangère.

Les traditions au sein de la Légion étrangère sont nombreuses et issues directement de son histoire : du « vert et rouge », au pas lent de ses unités, en passant par les pionniers et Le Boudin (chant de marche de la Légion).

Contrairement à une idée reçue, ces traditions ne sont pas immuables et vivent avec l'institution. Elles sont officiellement regroupées au sein d'un Recueil des traditions de la Légion étrangère édité par le comité des traditions de la Légion étrangère. Enfin, ces traditions doivent être distinguées des légendes qui courent sur les légionnaires, comme le fait de graver leur nom sur la cartouche qu'ils se destinent en cas de coup dur.

Pionniers de la Légion étrangère

Les pionniers de la Légion étrangère de l'Armée de terre française forment une unité de traditions. Ils défilent en tête des troupes lors des prises d'armes et portent barbe, tablier de buffle et hache à l'épaule. C'est la seule unité de ce type en service au sein de l'Armée française.

Après une présence plutôt aléatoire sous la Révolution française, les pionniers réapparaissent sous le Consulat, coiffés des bonnets à poils des grenadiers mais sans la plaque métallique. Ces unités sont dissoutes en 1818, puis recréées en 1822[62]. La Légion étrangère a repris, dès 1831, cette tradition qu'elle perpétue encore de nos jours.

Insignes

Insignes de la Légion étrangère.

Les insignes militaires sont une survivance des blasons d'autrefois qui rassemblaient autour d'une même symbolique les soldats d'un même corps. La Légion étrangère n'échappe pas à cette règle et les premiers modèles apparaissent dès la fin de la Première Guerre mondiale[63]. Il est à noter que la majorité des insignes des unités de la Légion étrangère, quelle que soit leur spécialité, reprennent les traditions de celle-ci : la grenade à 7 flammes et les couleurs vert et rouge.

Chants et musiques

La musique de la Légion étrangère après avoir été une musique principale à 141 musiciens, compte aujourd'hui une soixantaine d'exécutants. Sa réputation dépasse largement les frontières françaises et elle se produit en moyenne quatre à cinq fois par an dans des tournées à l'étranger. En dehors des cérémonies militaires classiques, elle donne des concerts en salle. En formation de défilé, elle se distingue des autres musiques de l'Armée française par ses fifres, son chapeau chinois (instrument à percussions d'origine turque), par un port du tambour particulier (cercle inférieur au niveau du genou) et par une cadence puissante et majestueuse, de 88 pas à la minute (contre 116 pas à la minute pour les autres régiments), ce qui a un impact sur les chants et musiques du « carnet » (bible des chants de la Légion), plus mélancoliques[64]. Les recettes des disques et concerts de la Légion étrangère sont reversés à l'association Terre Fraternité qui apporte aides et soutien aux soldats blessés au combat et à leurs familles[65].

Le Boudin est la marche officielle de la Légion étrangère. Elle est caractérisée par sa lenteur (88 pas à la minute), la lenteur de ce pas fait que, lors du défilé du 14 juillet, la Légion défile en dernier (et démarre en même temps que l'unité précédente) afin de ne pas ralentir les unités qui la suivraient.

Liste des chants

Insigne de manche droite de la musique de la Légion étrangère.
  • Anne-Marie du 3e REI
  • Adieu, adieu
  • Aux légionnaires
  • Anne-Marie du 2e REI
  • Adieu vieille Europe
  • Chant du quatrième escadron
  • Chez nous au 3e
  • C'est le 4
  • Connaissez-vous ces hommes
  • Contre les Viêts (chant de la 13e DBLE après avoir été celui du 1er REP)
  • Cravate verte et Képi blanc
  • Dans la brume, la rocaille
  • Défilé du 3e REI
  • C'était un edelweiss
  • Écho
  • En Afrique
  • En Algérie
  • Es steht eine Mühle (Il y a un moulin à vent)
  • Eugénie
  • Les Képis Blancs
  • Honneur, Fidélité
  • Ich hatt' einen Kameraden
  • Il est un moulin
  • J'avais un camarade
  • Kameraden (Camarade)
  • La colonne (chant du 1er REC)
  • La Légion marche (Chant du 2e REP)
  • La lune est claire
  • Le boudin
  • Le Caïd
  • Il y a des cailloux sur toutes les routes
  • Le fanion de la Légion
  • Le Soleil brille
  • Le front haut et l'âme fière (Chant du 5e RE)
  • Légionnaire de l'Afrique[66]
  • Massari Marie
  • Monica
  • Nos Képis Blancs (Sous le Soleil brûlant d'Afrique) (marche officielle de la 13e D.B.L.E.)
  • Nous sommes tous des volontaires
  • Nous sommes de la Légion
  • La petite piste
  • Pour faire un vrai légionnaire
  • Premier chant du 1er REC
  • Quand on a une fille dans l'cuir
  • Rien n'empêche 2e REG
  • Sapeurs, mineurs et bâtisseurs (ex 6e REG)
  • Soldats de la Légion étrangère
  • Souvenirs qui passe
  • Suzanna
  • The Windmill (L'esprit)
  • Venu volontaire
  • Véronica

Uniforme

Grades de la Légion étrangère.

L'uniforme de la Légion étrangère se distingue des autres. Il est composé des rangers réglementaires communes, d'un pantalon beige, de la ceinture réglementaire (Cummerbund), d'une chemise beige clair, d'épaulettes vertes et rouges, ainsi que du célèbre képi blanc, qui fait partie intégrante de la gloire de ce corps. En effet, à l'origine, celui-ci était bleu marine comme tous les régiments de l'infanterie, mais à la suite des longues expositions des soleils orientaux les légionnaires recouvrirent leurs képi d'un manchon beige, et donc, à la suite des lavages répétés, des pluies tropicales et des effets du soleil, celui-ci blanchit année après année.

Les pionniers sont vêtus de la même tenue que les autres légionnaires complétée d'une hache sur l'épaule droite et un tablier en peau de buffle, soit fauve soit blanc. Les légionnaires appartenant aux unités de sapeurs pionniers portent tous la barbe, et lors des différents défilés, sont accompagnés d'un mouton.

Béret vert (Légion étrangère)

Attribué officiellement en 1948 aux 1er, 2e et 3e Bataillons Étrangers de Parachutistes (BEP)), le béret vert devient en 1957 la coiffure officielle de tous les régiments étrangers de parachutistes (1er REP et 2e REP). En 1959, il devient la coiffure de repos et d'exercice de toutes les unités de la Légion étrangère.

Le képi blanc

Le couvre-képi kaki, parfois complété par un couvre-nuque, était porté par les troupes qui participèrent à la conquête de l'Algérie et du Maroc. Il était destiné à les protéger du soleil. Mais entre l'action du soleil et les lavages répétés, il eut vite tendance à devenir blanc, marquant ainsi la fierté des plus anciens. Le képi blanc est devenu officiel après le fameux défilé du à Paris[67]. À noter que les sous-officiers, les caporaux-chefs et brigadiers-chefs ayant plus de quinze années de service à la Légion, comme les officiers, portent le képi noir.

La Légion possède une revue officielle créée en 1947 et toujours éditée de nos jours : Képi blanc[68].

Curiosité : Lettre à un képi blanc, un ouvrage de Bernard Clavel.

Les épaulettes vertes

Les épaulettes de tradition vert et rouge font partie de la tenue à la Légion étrangère depuis 1868. Elles sont désormais portées par les sous-officiers subalternes (jusqu'au grade de sergent-chef) et les militaires du rang. La seule distinction est que pour les caporaux-chefs et les sous-officiers (ainsi que pour tous les personnels de la Musique de la Légion étrangère et des pionniers), ces épaulettes présentent une bande dorée entre la galette verte et les franges rouges.

La ceinture bleue

La ceinture de laine pour les troupes d'Afrique était, à l'origine et jusqu'en 1862, un accessoire vestimentaire de couleur variable, destiné à préserver des affections intestinales, en évitant les refroidissements. Longue de 4,20 m et large de 0,40 m, elle nécessite l'aide d'un camarade pour être mise correctement. Si, à l'origine, elle était distribuée dans les corps de l'armée d'Afrique sans distinction de couleur, elle est désormais toujours bleue dans la Légion.

La cravate verte

Elle est réglementaire depuis 1946 par suite de l'utilisation par le régiment de marche de la Légion étrangère des stocks des anciens « chantiers de jeunesse ».

Code d'honneur

Depuis les années 1980, la Légion étrangère s'est dotée d'un code d'honneur de sept articles, destiné à constituer une référence morale pour tous les engagés volontaires. Chaque légionnaire se voit remettre un exemplaire rédigé dans sa langue maternelle lors de son arrivée et doit apprendre par cœur la version française lors de son instruction.

Fourragères

Les Fouragères sont des ornements d’uniformes, pas seulement propres aux légionnaires, formées d’une bande tissu tressée à la manière d’une corde.

Culture

La Légion étrangère a, depuis de nombreuses décennies, inspiré des œuvres de tous types : livres, films, chansons, etc. Elles présentent souvent l'Institution sous son aspect romantique, mais parfois aussi sous un angle plus à même d'entretenir le mythe du « légionnaire-mystérieux ».

Conditions actuelles

Composition

Ayant eu au maximum de son déploiement dans les années 1950 un effectif de 60 000 hommes, la Légion étrangère compte de nos jours 9 000 hommes[1] (1 000 officiers, 2 000 sous-officiers et 6 000 légionnaires de 156 nationalités différentes, répartis dans 12 unités[69]).

Recrutement des légionnaires

Rang Nationalité Effectifs (1963)
1 Allemands210 000
2 Italiens60 000
3 Belges50 000
3 Français50 000
5 Espagnols40 000
6 Suisses30 000
7 Polonais10 000
8 Russes6 000
9 Autrichiens5 000
10 Hongrois4 000
10 Grecs4 000
10 Tchèques4 000
13 Néerlandais3 000
13 Yougoslaves3 000
15 Luxembourgeois2 300
16 Britanniques1 500
16 Roumains1 500
18 Portugais1 300
19 Danois1 000
19 Turcs1 000
21 Américains700
22 Bulgares500
22 Finlandais500
22 Suédois500
22 Algériens500
26 Vietnamiens200
26 Marocains200
26 Tunisiens200
26 Lettons200[70]
30 Argentins100
30 Brésiliens100
30 Japonais100
30 Canadiens100
30 Lituaniens100
30 Norvégiens100
30 Égyptiens100
  • Ministère de la Défense : Site de recrutement de la Légion étrangère[71].
  • Portail Internet de la Légion étrangère[72].
Pas assez de Francophones

Le nombre de francophone, essentiellement français, est limité (représentant 11% du recrutement en 2019 [73]) et pour la période 2021 , 1 100 engagés, un peu plus de 150 sont des Français (soit 13,7%)[74]. La bonne compréhension des ordres passe par un apprentissage du français pour les allophones. Cet enseignement (la méthode Képi blanc)[75] consiste à inculquer aux volontaires allophones 500 mots-clés au terme des quatre premiers mois d’instruction afin de comprendre les ordres de base[76]. L’acquisition doit être assurée par les légionnaires francophones, jouant le rôle de professeurs de français auprès de trois ou quatre camarades. Ce qui donne un résultat hybride, reconnaissable entre tous mais qui s’avère très fonctionnel. À tel point qu’une chercheuse en linguistique[77] a même consacré une thèse à ce qu’elle appelle le « légiolecte »[78]: « Définir et étudier le français de la Légion étrangère »[79].

Origine des Légionnaires

À droite figure un tableau des effectifs de la Légion réalisé en 1963 et établissant l'origine nationale de plus de 600 000 légionnaires ayant servi de 1831 à 1961. À un moment donné, les principales nationalités d'origine de la Légion étrangère sont en étroite corrélation avec les événements en cours à ce moment, la Légion permettant d'échapper à de nombreux tracas pour les laissés pour compte d'une guerre ou d'un régime en difficulté. C'est pourquoi on voit sur ce tableau une très forte majorité d'Allemands (large recrutement après les deux guerres mondiales), avec une évolution ces dernières années : environ 1 000 recrues sont engagées par an, un quart du recrutement s'effectuant dans l'Europe de l'Est, les Français ne représentant que 10 % à 15 % et les Francophones entre 20 et 25 %[80].

Recrutement

L'engagement initial d'un légionnaire est un contrat de cinq ans : obligatoirement sous statut de « célibataire », il ne peut prétendre à disposer d'un véhicule personnel ni à louer un appartement en son nom propre[81].

Un site officiel de recrutement[82] a été mis en place et précise les conditions de recrutement au sein de la Légion étrangère. En ce qui concerne les limites d'âge, elles vont de 17 ans 1/2 (avec autorisation parentale) à 39 ans ½[7]. Un candidat français peut postuler à la Légion étrangère en se déclarant d'une nationalité étrangère lors de son engagement[83].

Un effort considérable, entrepris fin 2015, développe le recrutement de la Légion ; c'est ainsi que 1 700 légionnaires sont recrutés en 2016 et 1 300 en 2017. Cet effort se poursuit jusqu'en 2018 où les effectifs n'ont jamais été aussi importants depuis 1962. En 2016, chacun des régiments a été augmenté d'une Unité Élémentaire (Compagnie ou Escadron) et la 13e DBLE s'est restructuré pour atteindre un effectif de 1 200 hommes. Ce régiment est le premier à être doté du nouveau fusil d'assaut HK416, remplaçant du FAMAS[84].

Statut des Légionnaires

Le statut des militaires servant à titre étranger est régi par le décret du [85]. Ce dernier vient abroger le précédent décret (no 77-789 du ). La Légion étrangère forme aussi elle-même ses parachutistes.

Depuis la création de la Légion étrangère en 1831, les recrues pouvaient être engagées sous « identité déclarée », identité d'emprunt leur garantissant l'anonymat. Cette mesure, qui « permettait de recruter les personnes rapidement sans avoir à vérifier leur identité et accordait ainsi à certains une seconde chance », était devenue systématique, ce qui privait les légionnaires de nombreux droits (souscription d'un emprunt, droit de vote, de reconnaissance d'un mariage, d'un enfant, droit d'héritage). Depuis , cette disposition n'est plus obligatoire mais optionnelle, la majorité des recrues étant désormais engagées sous identité réelle[86].

Femmes dans la Légion

La Légion étrangère, contrairement à d'autres corps de l’Armée française au recrutement exclusivement masculin[87], ne bénéficie d'aucune disposition statutaire interdisant le recrutement des femmes. Néanmoins, et compte tenu du fort taux de sélection à l'engagement (les recrues sont sélectionnées après trois semaines de tests et environ un candidat sur six a été engagé en 2006, un sur dix en 2012), celle-ci ne recrute, comme légionnaires, que des hommes. À noter toutefois qu'une femme britannique, Susan Travers, fut immatriculée à la Légion étrangère durant la Seconde Guerre mondiale.

En revanche, un nombre variable d'officiers et de sous-officiers féminins servent en son sein[88], en tant que « cadres du régime général affectés à la Légion ». Si ces femmes portent le béret de l'Institution, elle n'en portent pas les attributs de tradition (képi blanc, épaulettes rouges et vertes, ceinture bleue), au même titre d'ailleurs que leurs homologues masculins du régime général, plus nombreux, qui servent dans les rangs de la Légion étrangère.

Galerie d'images

Tableau chronologique, résumé non exhaustif, par photos et sujets divers (dates et événements).

XIXe siècle - XXe siècle

XXIe siècle

Sigles et abréviations

Liste des abréviations non exhaustive, par ordre alphabétique des termes militaires[89] :

AbréviationsAbréviationsAbréviations
ACAH (mines) : antichar à action horizontaleENB : engin blindé du génieREG : régiment étranger de génie
ACP : antichar courte portéeEEI : engin explosif improvisé (ou IED)REI : régiment étranger d'infanterie
ALAT : Aviation légère de l'Armée de terreEMAT : état-major de l'Armée de terreREP : régiment étranger parachutiste
AOR : aire opérationnelle de responsabilitéEMT : état-major tactiqueRPG : rocket-propelled grenade (lance-roquettes)
BATINF : bataillon d'infanterieFAR : Force d'action rapideSOUVIM : système d'ouverture d'itinéraire miné
BB : brigade blindéeGTIA: groupement tactique interarmesTFLF : task-force Lafayette
BLB : brigade légère blindéeIFOR : implementation forceTP : tireur de précision
BP : brigade parachutisteISAF : International security assistance force (ou FIAS)UCL : unité de commandement et de logistique
CDG : chef de groupeLRAC : lance-roquettes anticharsVAB : véhicule de l'avant blindé
CDU : commandant d'unitéMCP : mise en condition avant projectionVAC : véhicule articulé chenillé (ou VHM)
CEMAT : chef d'état-major de l'Armée de terreMINEX : mines explosivesVB2L : véhicule blindé léger long
COMOPS : communication opérationnelleNRBC : nucléaire, radiologique, bactériologique et chimiqueVBCI : véhicule blindé de combat de l'infanterie
COS : Commandement des opérations spécialesOPEX : opération extérieureVBL : véhicule blindé léger
DLB : division légère blindéePC : poste de commandementVLRA : véhicule léger de reconnaissance et d'appui
DP : division parachutisteQG : quartier généralZPH : zone de poser d'hélicoptères

Sources

  • Ministère de la Défense - État-Major des armées : Opérations
  • Jean Brunon, Georges R Manue et Pierre Carles, Le livre d'or de la légion étrangère : (1831-1976), Paris ; Limoges, Charles-Lavauzelle, , 507 p. (ASIN B003EEURVQ)
  • Eugène Lanusse, L'abbé Lanusse,... Les Héros de Camaron. Préface par Boyer d'Agen, Librairie Marpon & Flammarion, coll. « « édition de 1891 » », (ASIN B01MXMR4V0)
  • Eugène Lassus, Les Héros de Camaron, Librairie Marpon & Flammarion, coll. « Nouvelle, revu et corrigé », (ASIN B007GBCJQ4)
  • Evelyne Maradan, Les Suisses et la Légion étrangère de 1831 à 1861, Autajon-Marsens, (ASIN B01N40AA8N)
  • Général (cr) Robert Huré, L'Armée d'Afrique: 1830-1962, Charles-Lavauzelle, 1977 (ASIN B000X09GJS)
  • V. Devoisins, Expeditions de Constantine, Kessinger Publishing, coll. « édition originale : 1840 », (ISBN 978-1-167-78961-8)
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Bibliographie

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Notes et références

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  87. Ouvrage de Christophe Lafaye, 2016, p. 407 à p. 412 : voir bibliographie.

Voir aussi

Infographies et dossiers

Site INA

Divers vidéo
  • Lazare Ponticelli, s'engage dans la Légion étrangère en 1914., visité le .
  • Fête de la Légion étrangère à Sidi Bel Abbès (). , visité le .
  • Pierre Messmer, compagnon de la Libération, ayant appartenu à la Légion Étrangère. , visité le .

Articles connexes

Liens externes

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