coiffer
Français
Verbe
coiffer \kwa.fe\ transitif ou pronominal 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : se coiffer)
- Couvrir la tête.
- […] : puis il […] se coiffa d’un toquet de velours noir sans plume ni pierreries, s’enveloppa d’un manteau de couleur sombre, […]. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, vol. I, ch. II)
- Il me jeta un manteau sur les épaules et me coiffa d’un grand chapeau.
- (Par analogie) Le sculpteur a coiffé d’un casque cette statue de femme.
- Il le coiffa d’un seau d’eau.
- (Figuré) Recouvrir un sommet.
- …les volutes de brume qui coiffaient les volcans furent alors éclairées en rouge, donnant à l'ensemble de l'île l'aspect d'une formidable éruption générale. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- (Figuré) (Populaire) Mettre des cornes, cocufier.
- Cette femme coiffe son mari.
- (Figuré) (Familier) S’engouer, s’entêter de quelqu’un ou de quelque chose.
- Il s’est allé coiffer de cette femme.
- Elle s’est coiffée de lui.
- Se coiffer d’une opinion.
- Fournir des coiffures.
- […] ; aussi les dandies de l'endroit se font-ils habiller par les tailleurs et coiffer par les chapeliers de Copenhague. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, p.50)
- Arranger les cheveux de telle ou telle façon, peigner.
- Elle se fit coiffer par sa femme de chambre.
- Ce valet de chambre était occupé à coiffer son maître.
- Se coiffer à la mode.
- Les termes mêmes par quoi l'on exprime les choses de la toilette prenaient sur leurs lèvres [aux vieilles filles] un tour qui marquait la basse idée qu'elles s'en faisaient : elles disait « se débarbouiller » pour « se laver », « se démêler les cheveux » pour « se coiffer ». — (Maurice Bedel, Mémoire sans malice sur les dames d'aujourd'hui, 1935)
- (Absolument) Ce perruquier coiffe bien.
- Seoir, en parlant des ornements de tête.
- Ce chapeau, ce bonnet vous coiffe bien. ; (Absolument) Ces chapeaux coiffent bien.
- (Chasse) Prendre un gibier par les oreilles, en parlant des chiens.
- Les chiens ont coiffé le sanglier.
- (Marine) Se faire frapper par le vent sur l’avant des voiles, lors d'une manœuvre ou d'un changement de vent subit, en parlant d'un navire.
- Il fit une fausse manœuvre et le vaisseau coiffa.
- Être à la tête, diriger, commander.
- Dès 1941, la France libre avait envoyé dans l'île le capitaine Scamaroni avec mission de préparer l'action. Pendant deux ans, Scamaroni avait fait d'excellent travail, réussissant à coiffer tous les éléments de résistance, afin qu'aucun parti, aucun clan, ne pût monopoliser à son profit l'effort de tous. — (De Gaulle, Mémoires de guerre, 1956)
- (Sport) Être en tête. Battre un adversaire d'une courte tête au dernier moment.
- En 1978, pour la toute première édition, le Canadien Mike Birch, à bord de son petit multicoque de 12 mètres (Olympus), avait coiffé le gros monocoque de Michel Malinovsky (Kritter) de 98 secondes. — (Le Monde avec AFP, « Route du rhum : l’incroyable victoire de Francis Joyon », Le Monde. Mis en ligne le 12 novembre 2018)
Dérivés
Traductions
Prononciation
- France : écouter « coiffer [kwa.fe] »
Références
- Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (coiffer), mais l’article a pu être modifié depuis.
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