Jacques II de Chabannes de La Palice

Jacques II de Chabannes, dit Jacques de La Palice, seigneur de La Palisse, de Dompierre-sur-Besbre, de Pacy, de Châtelperron, de Chezelles, de La Foresterie en Anjou, de Chavroches, de Montmirail en Perche, de Vandenesse en Nivernais, de Bourg-le-Comte et de Céron, engagiste de la seigneurie royale de Semur-en-Brionnais, de Famechon en Picardie, etc...né en 1463 au château de Montaigu-le-Blin dans le Bourbonnais et mort le lors de la bataille de Pavie, au cours de la sixième guerre d'Italie (1521-1525), est un gentilhomme (écuyer) et officier français, qui a été chambellan, conseiller du roi, grand maître de France et maréchal de France.

Pour les articles homonymes, voir Chabannes.

Jacques II de Chabannes de La Palice

Le maréchal de La Palice représenté dans l'ouvrage d'André Thevet, Les vrais pourtraits et vies des hommes illustres grecz, latins et payens, 1584.

Naissance 1470
La Palice
Décès  55 ans)
Pavie
Mort au combat
Origine France
Grade Chevalier de l'Ordre de Saint-Michel
Grand maître de France
Maréchal de France
Grand veneur de France
Conflits Guerres d'Italie
Faits d'armes Bataille de Saint-Aubin-du-Cormier
Bataille de Fornoue
Bataille de Cérignole
Siège de Gênes
Bataille d'Agnadel
Bataille de Ravenne
Bataille de Guinegatte
Bataille de Novare
Bataille de Marignan
Siège de Mézières
Bataille de la Bicoque
Siège de Fontarabie
Bataille de la Sesia
Siège de Marseille
Bataille de Pavie
Autres fonctions Seigneur de La Palice
Maitre des Eaux et Forêts du Languedoc (1498)
Chambellan du roi
Vice-roi des Abbruzzes
Capitaine de Pont-St-Esprit
Conseiller du roi
Gouverneur du Milanais
Capitaine de Chantelle
Ambassadeur du Roi
Gouverneur de Lyon
Gouverneur du Bourbonnais
Gouverneur du Forez
Gouverneur du Languedoc
Premier Président du Parlement de Dombes
Gouverneur du Dauphiné
Lieutenant général de Guyenne
Famille Famille de Chabannes
Petit-fils de Jacques de Chabannes de La Palice

Il sert trois rois de France, Charles VIII, Louis XII et François Ier, et participe à toutes les guerres d'Italie de cette période. L'historiographe de Louis XII, Jehan d'Authon, le qualifie dans ses Annales de « second Hector ». Dans plusieurs ouvrages de biographies, notamment celle de Louis-Gabriel Michaud au XIXe, il est considéré comme « l'un des plus grands capitaines de son temps ».

Depuis le XVIIIe siècle, le nom de ce soldat est associé au terme péjoratif de « lapalissade », à la suite de l'interprétation erronée d'un quatrain écrit en son honneur. Cette chanson née d'un jeu d'esprit du poète dijonnais Bernard de La Monnoye resta très populaire à partir du XVIIIe siècle.

Biographie

Origines familiales et formation

Bataille de Saint-Aubin du Cormier en 1488. Gravure de Lesueur (XIXe siècle).
Antoinette de Chabannes, sœur de Jacques II de Chabannes, se maria le avec un prince du sang de la maison de Bourbon-Carency.

Jacques II de Chabannes appartient à une noble lignée, issue de la famille d'ancienne extraction des comtes d'Angoulême, illustrée au XIIIe siècle par le chevalier Guy de Chabannes[1], qui participe en 1248 auprès d'Alphonse de Poitiers, frère de Louis IX, à la septième croisade. Depuis des temps immémoriaux, la maison de Chabannes est autorisée à porter le titre de « cousin du roi »[réf. nécessaire].

Premier d'une fratrie de huit enfants, Jacques II est le fils aîné de Geoffroy de Chabannes, seigneur de Charlus et de La Palisse, conseiller et chambellan du roi, sénéchal du Rouergue, capitaine général des 4 000 franc-archers d'Auvergne. Le jeune seigneur de Charluz se fait particulièrement remarquer en 1451 pour son intrépidité, où il est fait chevalier par Gaston V de Foix lors du Siège de Bayonne. Sa mère est Charlotte de Prie, fille d'Antoine de Prie Grand queux de France, seigneur de Buzançais et de Montpoupon et de Madeleine d'Amboise, épouse de Geoffroy[2], qui devint demoiselle d'honneur de la reine Marie d'Anjou, épouse de Charles VII.

Il est le petit-fils de Jacques Ier de Chabannes, mort en octobre 1453 des suites de blessures de guerre, dont le père, Robert de Chabannes, avait été tué lors de la bataille d'Azincourt (1415).

Compagnon d'armes de Jeanne d'Arc (1412-1429), Jacques Ier de Chabannes se distingue lors de la levée du siège d'Orléans (8 mai 1429). Après la mort de Jeanne, il reprend le château de Vincennes aux Anglais en 1432[3], afin de « rendre sa demeure » au roi de France qui la lui donne en usufruit[4]. En 1450, il participe à la levée du siège de Caen et à la fin de sa carrière militaire, se distingue encore brillamment en Guyenne à la bataille de Castillon (17 juillet 1453), la dernière de la guerre de Cent Ans. Cet exemple de courage militaire a sans doute fortement influencé son petit-fils durant son apprentissage de chevalier, puis son engagement au service de la maison de France.

Jacques II de Chabannes est élevé à la cour d'Amboise comme enfant d'honneur auprès du dauphin Charles, fils de Louis XI, né la même année que lui. Durant cette période, il se montre doué pour les tournois et les carrousels.

Le règne de Charles VIII (1483-1498)

Il reste à son service lorsque Charles VIII succède à Louis XI en 1483, sous la tutelle de sa sœur Anne et de son époux Pierre de Beaujeu.

La campagne militaire de Bretagne : Saint-Aubin-du-Cormier (1488)

Son premier grand fait d'armes a lieu durant la Guerre folle, lors de la bataille de Saint-Aubin-du-Cormier (), livrée à l'armée du duc de Bretagne François II.

Jacques de Chabannes accompagne son père Geoffroy[5], lieutenant sous le commandement de Louis II de La Trémoille, et un parent, de la famille de Rauffet de Balsac.

Dans une lettre à son trésorier général, Jean Bourré, le roi Charles VIII lui ordonne[6] d'avancer 300 livres tournois sur les 1 000 livres tournois promises à Geoffroy de Chabannes.

Au cours de cette bataille, le roi constate la valeur du jeune Chabannes et l'adoube chevalier le soir même[réf. nécessaire].

Cette victoire française marque la fin de la Guerre folle ; elle aboutit au traité du Verger (19 août 1488), dont une clause importante est que l'héritière de Bretagne, Anne, ne peut pas se marier sans l'autorisation du roi de France. Un peu plus tard, c'est lui-même qui l'épousera afin d'empêcher le mariage projeté d'Anne avec Maximilien d'Autriche.

Gentilhomme de la maison du roi (1490-1494)

À partir de 1490, La Palice, en qualité d'écuyer[pas clair], fait partie des cent gentilshommes[7] de la maison du roi, recevant une pension. Pour l'entretien du jeune chevalier, Charles VIII lui octroie une pension[8] de 525 livres tournois.

Cette année-là, le roi envisage de lui faire épouser Françoise Dauphine de L'Espinasse, liée à la maison de Polignac[9]. Rigaud d'Aureille, maître d'hôtel du roi, est chargé de cette mission matrimoniale, mais pour des raisons non connues, ce projet reste sans suite : au mois de , La Palice épouse Jeanne Marie de Montberon, originaire de l'Angoumois[10], fille d'Eustache de Montberon, chambellan,[11], première demoiselle d'honneur de la reine Anne de Bretagne. Malgré ses dettes, Montberon accorde à sa fille une dot de 10 000 livres tournois.

En année 1494, La Palice devient chambellan du roi, avec une pension[12] de 1 500 livres.

À la fin de l'année, débute la première expédition française en Italie.

Francesco Granacci, Entrée triomphale de Charles VIII à Florence en 1494, Florence, musée des Offices.

Origine et départ de la première expédition en Italie

La monarchie française a des prétentions sur le royaume de Naples depuis la mort de René d'Anjou (1409-1480), chassé de Naples en 1442 par le roi d'Aragon Alphonse V, les droits de la maison d'Anjou étant transmis en 1480 à la couronne.

Louis XI, marié à Charlotte de Savoie, a entretenu des ambassades auprès des États italiens, se préoccupant de ces anciennes possessions angevines. Sous la régence de sa sœur Anne de Beaujeu, le dauphin Charles continue de penser à l'Italie. Devenu roi, Charles VIII, désireux de défendre la chrétienté menacée par l'avancée des Ottomans en mer Méditerranée, rêve de prendre la couronne de Naples, détenue par Ferdinand d'Aragon. En 1493, la paix est conclue avec Maximilien d'Autriche (traité de Senlis) pour les affaires de la succession de Bourgogne. Sur les conseils de sa sœur, de Charles de Belgiososo, ambassadeur de Ludovic Sforza, duc de Milan, et surtout d'Étienne de Vesc, Charles VIII décide de passer à l'action.

L'armée est rassemblée à Lyon au début du mois de septembre 1494 en vue de conquérir le royaume de Naples avec le soutien des Milanais. Le capitaine La Palice, âgé de 25 ans, volontaire pour cette première expédition italienne, accompagne un grand baron[pas clair] d'Auvergne, son beau-frère Yves II d'Alegre qui lui sert de mentor. Âgé de 33 ans, c'est un homme opiniâtre, un chevalier cité dans ses Mémoires par Philippe de Commynes, qui le dit « moult expérimenté et réputé dans le métier des armes ».

L'escorte royale de passage à Lyon et à Grenoble est composée, selon Nicole Gilles, d'une multitude d'hommes de guerre[13], dont plusieurs jeunes seigneurs encore peu expérimentés à l'art de la guerre. Dans les chroniques d'Enguerrand de Monstrelet ou de Pierre Desrey, on peut lire : « […] Et pour les mignons de la compagnie du roi furent ordonnés les seigneurs Bourdillon, Chastillon, La Palice, George Edouville, avec quelques autres familiers, comme Paris, Gabriel, Dyjon, et plusieurs autres domestiques. »[14],[15]

Première Guerre d'Italie : Carte des États italiens en 1494.

La guerre en Italie (1494-1495)

Charles VIII confie à La Palice la direction d'une compagnie d'ordonnance, composée de 40 lances, soit un effectif de 300 hommes d'armes.

Passée en Italie par le col du Montgenèvre (2 septembre 1494), l'armée de Charles VIII reproduit l'exploit d'Hannibal, selon le chroniqueur italien François Guichardin, qui admire aussi l'artillerie de Charles VIII, tout comme Marino Sanuto, en raison de l'avance technique des canons français, supérieurs aux anciennes bombardes, en particulier ceux de la gendarmerie de France :

Petits canons de Charles VIII en 1494, utilisés lors de la conquête du royaume de Naples.

« (…) Les Français avaient une artillerie plus légère et dont les pièces, qu'ils appelaient Canons, étaient toutes de bronze. Au lieu de boulets de pierre dont on se servait auparavant, ils en avaient en fer, bien moins gros et moins pesants que les premiers. Ce n'étaient point des bœufs, comme en Italie, mais des chevaux qui tiraient cette artillerie. Les gens qu'on employait à la conduire étaient si agiles et se servaient d'instruments si légers qu'elle allait presque toujours aussi vite que l'armée. Ils disposaient les batteries avec une promptitude incroyable, et il y avait très peu de distance d'un coup à l'autre; les décharges étaient si fréquentes et si fortes qu'elles faisaient en très peu de temps ce qu'on ne faisait auparavant en Italie qu'en plusieurs jours; enfin cette machine, plus infernale qu'humaine, était aussi utile aux Français dans les combats que dans les sièges. Ils se servaient dans l'occasion de ces canons dont nous avons parlé, où d'autres pièces plus petites, que l'on conduisait avec la même dextérité et la même vitesse, à proportion de leur pesanteur. Cette artillerie faisait craindre à toute l'Italie l'armée française, que son courage, plus que le nombre des soldats qui la composaient, rendait déjà assez formidable. Les gendarmes étaient presque tous sujets du roi et gentilshommes; il ne dépendait pas des capitaines de les recevoir dans leurs compagnies ou de les renvoyer ; et ce n'étaient point eux, mais le roi, qui les payait. (…) »[16].

Entrée des troupes de Charles VIII à Naples, le , d'après le ms. 801 du chroniqueur aragonais Melchiorre Ferraiolo : Cronaca della Napoli aragonèse (1498).

En , La Palice combat dans la région d'Asti, à Valenza, Tortone et Alexandrie. En octobre, il est envoyé un moment à Milan.

L'armée française, dont les généraux sont Gilbert de Montpensier, Louis de La Trémoille et le maréchal Pierre de Rohan-Gié, fait une entrée triomphale à Florence le après avoir traversé la Romagne. Elle atteint ensuite Rome le 31 décembre, ville ennemie soumise au pillage, puis Naples au cours du mois de février 1495. La Palice combat alors dans la compagnie de Gilbert de Montpensier.

La ville est occupée jusqu'en mai. En récompense de ses services, La Palice se voit accorder par le roi, le [17], une gratification de 3 000 ducats, butin qu'il partage avec le favori Pierre de La Porte, maitre d'hôtel ordinaire du roi[pas clair], donnée sur la somme due par les provinces d'Avellino et de Capitanata.

Menacé par la formation de la ligue mise sur pied par Venise, incluant le duc de Milan, le pape, Ferdinand Aragon et Maximilien d'Autriche, Charles VIII prend le chemin du retour le 20 mai 1495, Montpensier restant à Naples comme vice-roi. Le 1495, l'armée française se heurte aux forces de la ligue de Venise près de Parme. Au cours de la bataille de Fornoue, que les chroniqueurs italiens qualifient de « furia francese », François II de Mantoue, commandant les forces coalisées, se heurte à la résistance de l'armée française qui réussit à passer. Le jeune capitaine de La Palice contribue grandement à ce succès militaire[réf. nécessaire].

Retour en France (1495-1498)

À la suite du retour du duché de Bourgogne à la couronne (1477[18]), le pouvoir royal favorise aux frontières de cette province l'implantation de garnisons, dont celle d'une compagnie d'ordonnance composée de 39 hommes d'armes[19] et de 79 archers, du nombre de 40 lances, placée sous la conduite de La Palice et de Jean de Nocé son lieutenant.

De retour dans ses terres, La Palice reçoit le roi de France dans son château de La Palisse[20], en Bourbonnois, le . L'estime et la grande considération du roi envers le jeune seigneur de Chabannes qui l'a aidé à conquérir le royaume de Naples se concrétisent largement, au point qu'au cours d'un de ses voyages en province[21], Charles VIII séjourne pendant trois jours au château de La Palice, du au .

Peu de temps après, le souverain lui fait don des revenus des greniers à sel de Semur-en-Brionnais et de Marcigny. En ce début d'année 1498, La Palice, en tant que chambellan et conseiller du roi, est incontestablement proche du pouvoir royal, puisqu'une quittance de 120 livres tournois payée au jeune capitaine mentionne ces titres[22].

Mais, le , Charles VIII meurt accidentellement au château d'Amboise, âgé de seulement 27 ans, sans laisser de fils.

Un proche du nouveau roi

Dès son accession au trône, le roi Louis XII « aima Chabannes plus que tous les autres seigneurs de son temps, se fia en sa suffisance et l'éleva à une très grande fortune » rapporte Pierre de Bourdeille dans ses Mémoires sur les Grands Capitaines François.

En , La Palice est nommé maître des Eaux et Forêts du Languedoc[23].

La Palice, qui fait partie du conseil du roi, est un des signataires d'une ordonnance du [24], règlementant la discipline et l'organisation de la cavalerie royale.

La deuxième guerre d'Italie (1499-1500)

Peu de temps après, il accompagne le nouveau monarque pour la conquête du duché de Milan. Se prétendant héritier du Milanais par sa filiation avec Valentine Visconti, et en prévision des nouvelles dispositions du Traité de Grenade, Louis XII a déjà attaqué Novare, pendant que son prédécesseur et cousin, allié du duc de Milan, est à Naples. Milan est prise en octobre 1499 et Ludovic Sforza est battu et capturé à Novare en avril 1500.[pas clair]

Afin de récompenser La Palice, le roi le fait seigneur engagiste de sa baronnie du Château de Semur-en-Brionnais. Les comptes de Jean Sapin[25], receveur général des finances en Bourgogne, révèlent que les droits de cens payés sur cette seigneurie restèrent longtemps exemptés de recettes, parce que le roi avait fait don gracieusement à M. de La Palice de sa châtellenie de Semur-en-Brionnais.

La Palice blessé est prisonnier de Gonzalve de Cordoue pendant le siège de Ruvo en février 1503. Gravure de Pierre René de Moraine, XIXe siècle.

La troisième guerre d'Italie (1501-1504) : la bataille de Ruvo

Cependant, la guerre reprenant en Italie, La Palice est appelé par le roi à faire partie de la composition des officiers des bandes d'ordonnances du roi, où il commande une compagnie de 50 lances, afin d'entreprendre le voyage de Naples. Le départ de Bourgogne a lieu le 25 mai 1501.

En 1501, il s'empare de plusieurs places dans les Abruzzes et les Pouilles.

Il est fait vice-roi des Abruzzes en 1502. La même année, il arbitre un duel entre l'Espagnol Alonzo de Soto Mayor et le chevalier Pierre Terrail de Bayard, désigné par celui-ci comme son parrain.

Le , Don Gonzalve de Cordoue, El Gran Capitan, commandant la garnison aragonaise de Barletta dans les Pouilles, apprend que la compagnie commandée par La Palice a mis le siège devant Ruvo di Puglia (Rouvre), située à proximité. Précédemment occupé à faire le siège de Canosa di Puglia, le vice-roi de Naples Louis d'Armagnac, duc de Nemours, a imprudemment dispersé ses troupes, au point de fragiliser la situation de La Palice, qui doit tenir malgré tout la place forte de Rouvre. Réunissant ses troupes, Gonzalve vient y affronter les Français. Avec son artillerie, Gonzalve fait détruire l'enceinte de la ville, mais La Palice, qui s'est retranché dans la forteresse, en attendant les renforts du duc de Nemours, résiste vaillamment aux assauts des Espagnols lors de la bataille de Ruvo.

Dans le Royaume de Naples du roi Ferdinand II d'Aragon, la délicate situation stratégique de La Palice qui s'était déjà rendu maître de Castellaneta et osant défier la puissante armée de Gonzalve de Cordoue, fait alors figure d'irréductible, refusant de capituler. A ce propos, dans ses célèbres Diarii (journaux) le chroniqueur italien Marino Sanuto relate avec force détails, quel fut le siège et la délivrance de la citadelle de Ruvo :

Portrait fin XVIe de Gonzalve de Cordoue dit El Gran Capitan.

« ..(...) Les français qui sont à l'intérieur, ne sortent pas, sauf quand le peuple a entouré le terrain, qui vaut un quart de mille. Ils sont tristes et ont mis des murs. Monseigneur de La Paliza, gouverneur des Abruzzes et de la terre de Bari était dans ce lieu avec beaucoup d'autres ici même. Il y avait 100 hommes d'armes à l'intérieur, 200 canonniers, 50 fantassins. Ils se tenaient au dessus des murs, et lorsque 300 soldats se battaient pendant environ quatre heures, Monseigneur de La Paliza, avec les autres seigneurs et hommes d'armes se défendaient virilement avec courage. Le Grand Maître a 1.400 cavaliers avec lui et 3.000 fantassins. Ils prirent ledict lieu par la force et Monseigneur de La Paliza fut blessé à la tête. (...) »[26].

Ayant réussi à percer quelques brèches dans la muraille, Gonzalve se rend cependant maître de la cité et La Palice, grièvement blessé, doit se rendre à Gonzalve de Cordoue, qui le fait conduire sous les remparts et menace de l'exécuter. Les derniers soldats français retranchés dans Ruvo sont attaqués par les Espagnols. Gonzalve ordonne aux troupes françaises de se rendre, en échange de quoi la vie de La Palice sera épargnée. Tel un lion en furie abandonné par ses dernières forces, La Palice vaincu fini sous la contrainte par se rendre entre les mains d'un homme d'armes du capitaine espagnol Don Diego Hurtado de Mendoza, d'une des plus illustre famille d'Espagne. Dans un geste des plus chevaleresque de la part d'un officier supérieur, La Palice jeta au loin le tronçon de son épée, s'écriant avec[27] un rare sang-froid et défiance : « Ni toi, ni un autre ne l'aura jamais de ma main », ce qui fit dire avec quelques admirations par cet officier espagnol :

« Heureux La Palice, que Ferdinand avec toute sa puissance, que Gonzalve avec toute son habileté, me paraissent petit auprès de toi. »

Bien que déclaré vaincu, La Palice dans un dernier baroud d'honneur exhorte néanmoins le lieutenant du Duc de Savoie, un certain Cornon, où il le supplie malgré sa situation désespérée de poursuivre le siège, lui recommandant de ne rien céder aux espagnols et à continuer le combat jusqu'à l'instant ultime :

« Gonzalve, que vous voyez, menace de m'ôter la vie si vous ne vous rendez promptement. Mon ami, regardez-moi comme un homme déjà mort; et si vous pouvez tenir jusqu'à l'arrivée du duc de Nemours, faites votre devoir. »[28]

La citadelle est finalement prise, mais Gonzalve de Cordoue admiratif de sa bravoure et de son héroïsme fait soigner La Palice par les plus habiles chirurgiens de son armée. Dans une dépêche datée du 8 mars 1503 et rendant compte de l'épilogue tragique de cette défaite mémorable, Antonio Giustiniani, ambassadeur vénitien à Rome de 1502 à 1505, relate le dénouement de cette fameuse bataille :

« ..(...) ..... Les hommes de la terre se sont défendus jusqu'au troisième assaut, le dernier endroit où les espagnols sont entrés, ils ont pris tous les hommes d'armes et les canonniers, qui étaient 150, (...) qui ont été emmenés à Barletta et ont dû envoyer 10.000 ducats pour leur retour. Dans la bataille d'armes, Monseigneur de La Pelizza fut blessé en présence de Don Diego Mendozza et les quatre galères du Grand Maître de Rhodes (Pierre d'Aubusson) qui étaient en faveur des français, furent coulées par huit galères et trois bateaux espagnols..(...) »[29].

Remis en liberté après quelques mois d'emprisonnement et guéri de ses blessures, La Palice, rentré dans ses fiefs du Bourbonnais ou de Bourgogne, est nommé capitaine de Pont-Saint-Esprit ().

Le Voyage de Gênes, en 1507 par Jehan Marot. Enluminures de Jean Bourdichon. BnF. Mss. Fr. 5091 fo 15. Au premier plan, le roi Louis XII et son armée sortant de la forteresse d'Alexandrie pour aller châtier la rébellion des Génois.

L'expédition de Gênes (1507)

La Palice reprend par la suite du service et accompagne en le roi Louis XII qui envisage d'envoyer une nouvelle expédition en Italie, afin d'obtenir la soumission de la république de Gênes. Chargé de réprimer la rébellion des Génois contre l'autorité française, Louis XII envoie une armée d'environ 50 000 hommes sous le commandement du lieutenant-général Charles II d'Amboise, afin de prêter main-forte au gouverneur Philippe de Clèves.

La Palice, qui commande l'avant-garde de l'armée française au siège de Gênes, contribue à la prise du fort de la ville. Lors de cette offensive, avec 3 000 fantassins, il donne l'assaut à la montagne de Gênes, foyer de résistance des Génois retranchés dans la forteresse[30]. Au cours du combat, il est grièvement blessé d'une estafilade à la gorge et doit céder le commandement à Robert Stuart d'Aubigny.

S'étant rendu maître de la cité et ayant obtenu la soumission des consuls de la ville, Louis XII fait son entrée solennelle à Gênes le .

Portrait de Bartholoméo d'Alviano, célèbre général de l' armée vénitienne fait prisonnier en 1509 à la Bataille d'Agnadel - Galerie des Illustres du château de Beauregard.

La république de Gênes pacifiée, Louis XII revient à Lyon, où il fait son entrée solennelle le [31].

À cette occasion, pour récompenser La Palice, le roi lui fait don des revenus d'un franc-fief de la ville de Lyon appartenant à la Couronne[32].

Agnadel (mai 1509)

La Palice est envoyé en Vénétie combattre la République de Venise.

En 1509, Louis XII a la tête d'une armée considérable de quelque 30 000 hommes, dirigée par le maréchal de Chaumont d'Amboise (Charles II d'Amboise), décide de s'emparer de plusieurs places fortes de Lombardie. Chabannes participe au siège de Treviglio puis à la bataille d'Agnadel (14 mai 1509) qui s'achève par une victoire française.

L'historien Luigi da Porto nous apprend dans ses lettres que, durant cette effroyable bataille où ont été tués plus de 15.000 combattants vénitiens, Chabannes qui guerroya durement au gain de cette victoire, tenta en vain de libérer le roi tombé entre les mains des Estradiots, mais parvint cependant très vite à reprendre le dessus[pas clair].

Bataille d'Agnadel près de Crema en Lombardie, remportée par Louis XII sur les vénitiens. 14 mai 1509.

Jacques II de Chabannes qui sert à l'arrière-garde de l'armée comme lieutenant-général du roi, assiste à la capture du fameux condottière Bartolomeo d'Alviano l'Alviane ») blessé et fait prisonnier par son frère Jean de Chabannes seigneur de Vandenesse.

Cette défaite cuisante de l'armée vénitienne, commandée conjointement par Niccolò di Pitigliano et par son cousin Bartolomeo d'Alviano, est relatée dès le 18 Mai 1509 dans la correspondance[33] de Luigi da Porto, historien de la Ligue de Cambrai originaire de Vicence, qui évoque la capture du généralissime et l'action militaire des deux frères de Chabannes. La Palice est de nouveau blessé. Plusieurs témoins de la bataille, français ou italiens relatent cet incroyable épisode, de même que dans la Chronique de Bayard, écrite par Jacques de Mailles. Dans ses Vies sur les Grands Capitaines Etrangers, Brantôme en donne la synthèse suivante:

« (...) Barthelemy d'Alviano a esté de son temps un très grand capitaine, mais pourtant estimé plus vaillant, hardy et hazardeux, que sage, considéré et prudent. Deux conditions contraires qui ont servy à aucuns (...) ainsi qu'il luy arriva à la Bataille d'Agnadel, contre nostre grand roy Louis Douzième sur lequel il donna et le chargea furieusement sans considération, contre l'avis du comte de Péttillano, général de l'armée des vénitiens. (...) Le Roy qui combattoit vaillamment, ne chauma pas de son costé; et pour ce, la bataille gagnée est mis à mort pour le moins quatorze à quinze Mille hommes, et ledict Alviano blessé et pris, et tombé entre les mains du brave M de Vandenesse, frère de M de La Pallice, le comte de Pétillano voyant ses gens de pied deffaictz, se retira un petit plus vite que le pas de sa gendarmerie et cavalerie restée de de la mortalité, avec peu de pertes de nos braves françois »[34].

Cavaliers stradioti par Urs Graf (gravure sur bois de 1530).
Bataille d'Agnadel en 1509. Relief du tombeau de Louis XII et Anne de Bretagne à la basilique de Saint-Denis.

Guerre de la ligue de Cambrai contre Venise

Quatre mois après ce succès, la coalition des États de la ligue de Cambrai (Louis XII, Maximilien d'Autriche, Ferdinand d'Aragon, Jules II) décident de porter le conflit contre les troupes vénitiennes d'Andrea Gritti jugées menaçantes des intérêts territoriaux de la France et des Habsbourg. Louis XII envoie une armée d'environ 10 000 hommes commandée par La Palice pour porter secours à Maximilien Ier. Au mois d', une armée allemande et une armée française placées sous les ordres de La Palice entament le siège de Padoue.

L'empereur souhaitant hâter la reddition de la place, La Palice réunit ses capitaines, dont Bayard, pour leur faire part de ce désir. Afin de contrer l'offensive militaire de l'infanterie vénitienne de Niccolò di Pitigliano, La Palice est nommé commandant en chef d'une importante armée. D'après les mémoires du Loyal Serviteur, il se range à l'avis de Bayard selon lequel les gentilshommes français sont prêts à combattre dans les rangs allemands, craignant cependant que l'arrivée des chevaliers français parmi les fantassins de l'Empereur, de basse extraction, ne provoque du désordre. Malgré d'incontestables succès militaires, l'offensive austro-française se heurte néanmoins à la résistance des Padouans. Seize jours plus tard, devant l'impossibilité de se rendre maître de la place, Maximilien d'Autriche ordonne d'abandonner les opérations et se retire dans son pays, au grand désarroi de La Palice.

Prise de la citadelle de Monselice, en juin 1510. Gravure début XVIe par l'Allemand Leonhard Beck, conservée au British Museum.

Lors de la guerre de la ligue de Cambrai engagée contre la république de Venise, La Palice participe aux sièges de plusieurs places fortes de Vénétie, dont Castel Nuovo di Quero où il fait prisonnier[35]. Girolamo Miani (Jérôme Emilien). Arrivé dans la région de Padoue, Jacques de La Palice qui combat contre la Ligue de Venise, entreprend le siège de la citadelle de Monselice, qui capitule le et est réduite en cendres. Plusieurs chroniqueurs italiens se font l'écho de ce brillant exploit militaire de Jacques de Chabannes, dont Pietro Bembo, qui écrit à ce propos dans son Histoire de Venise :

« Au cours de ces évènements, Moncelice a été pris par l'ennemi. Les efforts du français La Palice, dans cette action ont été remarquables. »[36]

D'après les Lettres historiques écrites à partir de 1509 par Luigi da Porto, capitaine d'infanterie pendant la Ligue de Cambrai et ami de Bembo, ce dernier donne le premier éloge de cette brillante entreprise militaire au Français Monsignor de La Palissa, et attribue au contraire à l'Espagnol l'infamie d'avoir tué le capitaine de la citadelle, Sebastiano Navagero, frère d'Andrea Navagero, qui tenait la garnison de la forteresse avec dix canons et plus de 600 fantassins.

L'évocation de cette prise quasiment « miraculeuse » du château de Moncelice se trouva également décrite chez plusieurs autres contemporains et notamment dans les Mémoires du maréchal Robert III de La Marck qui souligna les prouesses stratégiques du commandant de La Palice; ce qui fit aussi écrire au cours du XVIIe, par l'historien Jean Royer de Prade :

« (…) Jacques de Chabannes de La Palice, qui les commandoit (les Français) monta le premier à la brèche et depuis il en eut pour récompense de la reine Anne de Bretagne, une chaîne d'or de grand prix. (…) »[37]

Portrait de Jacques II de Chabannes, maréchal de La Palice. Galerie des Illustres du château de Beauregard, XVIIe siècle.

Dans le lignage d'une illustre et très ancienne famille vénitienne ayant donnée plusieurs doges à la ville de Venise (Famille Mocenigo), l'un des leurs, Andréa Mocenigo, sénateur vénitien et historien, ami d'Andrea Gritti, fit paraître en 1525 un petit ouvrage écrit en latin sur La Guerra di Cambrai, où il relève tout particulièrement les nombreuses prises d'otages ou atrocités guerrières commises par les troupes françaises :

« Andrea Gritti et Antonio Giustiniano avec le plus riche butin ont été emmenés en France. Dans cette guerre, il y a beaucoup de Français achevés, entre autres le seigneur de Boisy et le seigneur de La Pallice, qui dit-on, furent tués ou blessés (…) »[38]

En 1511, La Palice prend part au conflit qui oppose les Espagnols au pape Jules II et succède à Chaumont d'Amboise à la tête des troupes françaises en Italie. Envoyé en Lombardie, dans le Frioul, dans le trévisan et en Vénétie, La Palice repousse l'armée vénitienne. Dans une lettre du roi Louis XII adressée le 28 février 1511 à Marguerite d'Autriche, il est fait mention de la reprise de la ville de Brescia sur l'armée vénitienne, à la suite des nombreux pillages et saccages des troupes françaises. Prêtant main forte aux troupes envoyées par Maximilien Ier, sous l'action héroïque du chevalier Bayard et sous le commandement de Gaston de Foix duc de Nemours, les français après des efforts inouïs, s'étaient finalement rendus maîtres de plusieurs places.

À ce propos, dans cette correspondance de Jean Le Veau ambassadeur particulier de l'archiduchesse, celui-ci mentionna en toute clarté :

« Monsr de La Paliza à la prinse (la prise) de Bresse (Brescia) a esté blessé à la teste d'une ocquebute (Arquebuse) dont le roy est marry (désolé) ».

Grand Maître de France (1511)

Ayant succédé à Charles II d'Amboise neveu du célèbre cardinal Georges d'Amboise, La Palice obtient en mars 1511 la prestigieuse charge de Grand maître de France, devenant ainsi le troisième membre de la Maison de Chabannes à être promu à cette dignité.

Au cours d'une quatrième ambassade passée à la Cour de France en , le Florentin Nicolas Machiavel, qui étudie et observe alors les mœurs politique françaises, écrivit dans son fameux Ritratto di Cose di Francia quant à l'organisation et au fonctionnement du pouvoir exécutif absolu, alors en vigueur dans la France de ce début du XVIe siècle :

« (…) Les Grands Maîtres du roi sont au nombre de huit, sans salaire bien déterminé, les uns ayant mille francs, les autres moins, comme il plait au roi. Le grand maître qui a succédé à Monseigneur de Chaumont est Monseigneur de La Palisse, dont le père exerça aussi cette charge. Il touche 2 000 francs et il a le pas sur les autres maîtres d'hôtel. (…) »

Illustration de la bataille de Ravenne le , Bibliothèque nationale autrichienne.
Mausolée de Gaston de Foix mort en 1512 à la bataille de Ravenne. Musée Château des Sforza à Milan.

La bataille de Ravenne (1512)

Au début de l'année 1512, quand le jeune Gaston de Foix-Nemours arrive en Italie pour prendre le commandement de l'armée française, La Palice le seconde. Sous ses ordres, il se porte aux secours des Bolonais assiégés par les troupes espagnoles et vénitiennes. Il réussit à faire lever le siège de Bologne, suivit dès le 18 février 1512 du malheureux Sac de Brescia. Le , le commandant de La Palice participe à la célèbre bataille de Ravenne. Cette victoire française sur les Espagnols voit la mort de Gaston de Foix et La Palice est désigné pour lui succéder comme commandant en chef des armées d'Italie. Parmi les nombreux chevaliers qui périssent dans la bataille se trouve également le capitaine Yves II d'Alegre[39] de Tourzel, beau-frère de La Palice et commandant de l'arrière-garde française. Ainsi que le confirma le chroniqueur François Guichardin dans sa fameuse Storia di Italia, la disparition de Gaston de Foix et celle d'Yves d'Alègre jetèrent la consternation dans les rangs de l'armée française.

Portrait par Raphaël du Pape Léon X et de ses cousins, les cardinaux Giulio de Médicis & Luigi di Rossi.

Au lendemain de la victoire de Ravenne, La Palice fait prisonnier le cardinal Jean de Médicis, futur pape Léon X et légat du pape Jules II. Ce prélat, après avoir gagné la confiance des cardinaux ayant prêté allégeance à Jules II, essaie d'entrer en relation avec la curie romaine, en vue de procéder à une négociation diplomatique. Face à cette situation, La Palice doit opter pour un délicat compromis politique et diplomatique. Dans un ouvrage du XVIIe siècle sur L'Histoire ecclésiastique, l'abbé Claude Fleury résume les intrigues de cet événement :

« Il demanda permission à La Palice d'envoyer à Rome pour ses affaires particulières Jules de Médicis commandeur de Rhodes (Clément VII), son cousin-germain; il promit de solliciter le Pape et ses amis à payer sa rançon faisant accroire qu'il n'auroit pas plutôt recouvré sa liberté, qu'il accommoderoit la France avec le Saint-Siège. Sur cette promesse il obtint sa permission. Jules de Médicis vint donc à Rome et eut une audience secrète avec le pape, à qui il représenta la perte des François à la Bataille de Ravenne ; la mauvaise intelligence entre La Palice et le cardinal de Saint-Séverin (Federico Sanseverino) la désertion d'un grand nombre de soldats qui s'étoient enrichis du pillage de Ravenne ; l'armée des Suisses qui commençoient à paroître sur les frontières du Duché de Milan et l'obligation où se trouveroit La Palice d'y retourner avec la meilleure partie de ses troupes, pour garder ce Duché. Enfin il n'oublia rien pour persuader au Pape, que les Victorieux avoient beaucoup plus perdu dans la dernière action que les Vaincus: que l'armée françoise étoit entièrement ruinée et que bientôt on verroit une révolution de la Ligue. »

Yves II d'Alegre, beau-frère de La Palice, mort aux côtés de Gaston de Foix à la bataille de Ravenne en 1512. Galerie des Illustres du château de Beauregard (Loir-et-Cher).

Début 1513, le peintre Raphaël immortalisa la délivrance du cardinal Jean de Médicis devenu Pape sous le nom de Léon X. À cet effet, le maître d'Urbino fit exécuter une saisissante grande fresque pour le palais du Vatican (Chambre d'Héliodore) intitulée La Délivrance de saint Pierre, et comme l'affirma dans ses travaux d'investigation Giovanni Pietro Bellori[40], confirmés aussi par Giorgio Vasari, cette fresque interprète la capture à Ravenne du Légat par les troupes de La Palice et de sa délivrance miraculeuse, permettant son accession au trône de Saint Pierre (chaire de saint Pierre).

La victoire de Ravenne, qui est une victoire à la Pyrrhus, ne consolida en rien la position stratégique des Français en Italie, car La Palice, au lieu de marcher en direction de Rome, reçoit l'ordre de se replier dans le duché de Milan, assiégé par les Suisses. Cet affaiblissement des forces françaises est notamment par Nicolas Machiavel[41] :

« Les Suisses enfin s'étaient mis en marche; mais plus prudents que dans leurs précédentes expéditions, ils s'étaient hâtés de se joindre aux Vénitiens. Les deux armées réunies comptaient plus de trente mille hommes; il n'en restait aux Français qu'environ douze mille. Un décret de l'Empereur qui ordonnait à tous ses sujets de quitter le service de la France acheva d'affaiblir l'armée de La Palice. Pour comble de maux la discorde se mit entre les chefs et la désertion parmi les troupes. Un léger échec, éprouvé sur l'Adda, vint décider du sort de la campagne, et les vainqueurs de Ravenne se trouvèrent repoussés jusqu'au pied des Alpes deux mois après cette mémorable journée. »

Bataille de Ravenne en 1512. Dessin du XVIe siècle.

L'alliance des armées helvète[42] et vénitienne s'apprêtant à occuper le Milanais complique la stratégie suivie par La Palice. Celui-ci s'empresse d'adresser un courrier à Jacques de Silly, trésorier général de Normandie et intendant de l'État de Milan. Toutefois, la lettre tombe entre les mains de quatre estradiots albanais et est portée au provéditeur Andrea Gritti qui, l'ayant fait lire en son Conseil, décide de laisser l'armée du pape et du roi d'Espagne en Romagne pour entrer en territoire milanais. La plupart des chroniqueurs du temps relatent avec quelques variantes la capture du cardinal Jean de Médicis, qui finit par réussir par son entremise auprès du Saint-Siège à mobiliser les armées du pape contre les Français. Malgré cette victoire en demi-teinte, l'attitude de La Palice, qui s'est trop attardé dans Ravenne pour livrer la ville au pillage, permet aux troupes de la Sainte-Ligue de se ressaisir afin de parvenir à chasser les Français de Lombardie. L'armée de La Palice doit finalement se replier vers le duché de Milan. Paradoxalement, en dépit de lourdes pertes et contrairement aux commentaires émanant des chroniqueurs transalpins ou espagnols du temps, la stratégie militaire observée à Ravenne par La Palice et Yves d'Alègre avait en fait parfaitement opéré :

« La technologie, quoi qu'il en soit, ne décide pas toujours du destin des batailles. À Ravenne, le camp du vice-roi de Naples fut vaincu à la suite d'un pilonnage massif de l'artillerie hispano-pontificale de Pedro Navarro réussit à tenir tête aux bataillons de lansquenets grâce à ses astucieux dispositifs de défense, en revanche, la cavalerie lourde de La Palice fit des merveilles en s'imposant tactiquement face à la cavalerie espagnole et en prenant l'infanterie à revers, 14 000 hommes tombèrent ce jour-là, dont Gaston de Foix. De ce fait, les Français privés de leur chef charismatique et des lansquenets rappelés par l'empereur Maximilien, remportèrent une victoire à la Pyrrhus[43]. »

Peu après l'éprouvante et fragile victoire de Ravenne, La Palice qui avait succédé comme commandant en chef à Gaston de Foix-Nemours ordonna la retraite dans le duché de Milan de l'infanterie française et s'employa scrupuleusement à obtenir la soumission et la loyauté au roi de France de plusieurs places fortes milanaises. Ainsi , dans une missive envoyée de Milan et datée du 15 Mai 1512 à son souverain seigneur, La Palice qui se porte garant de la parfaite maitrise du territoire Milanais en missionnant l'un de ses capitaines et s'empressa expressément de rassurer le roi :

" Nous , Jacques de Chabannes, chevalier de l'ordre , seigneur de La Palisse et grant maistre de France, promettons au roy nostre souverain seigneur que Anthoine de Mondragon, homme d'armes des ordonnances dudit seigneur, soubz nostre charge,

La défense du royaume de Navarre (1512)

Rentré en France à l'automne, La Palice est envoyé en dans les Pyrénées pour secourir Jean d'Albret, roi de Navarre, dont le royaume de Navarre est attaqué par les troupes de Ferdinand le Catholique.

Disposant d'une armée de 10 000 hommes et de 50 canons, La Palice et le roi de Navarre décident de faire le siège de Pampelune, afin de couper l'avancée de l'infanterie du duc d'Albe. Ce dernier réussit à déjouer les plans de ses adversaires et envahit depuis Saint-Jean-Pied-de-Port toute la Haute et Basse Navarr[pas clair]e.

Chargé de reconquérir le royaume de Navarre, La Palice se borne à exécuter les ordres de Louis XII qui s'engage à garder auprès de lui, à Blois, la reine Catherine de Navarre. La campagne se termine par un échec et Jean III d'Albret perd la souveraineté de ses territoires situés au-delà des Pyrénées, conservant la Basse-Navarre (Saint-Jean-Pied-de-Port, Le Palais).

Bataille de Spurs (Guinegatte) en 1513. Rencontre devant Thérouanne du roi Henri VIII et de Maxilimien Ier.

La guerre en Artois : la bataille de Guinegatte (1513)

Menacée dans ses frontières au sud ( en Navarre ) et au nord ( en Artois ) ; une coalition politique austro-anglaise, avec l'aval du roi d'Espagne, décida de l'invasion de la France.

Après une trêve de quelques mois, Henri VIII venait de débarquer à Calais, le , afin de faire le siège de Thérouanne, défendue par le gouverneur Antoine de Créquy, possession du roi de France enclavée dans le comté d'Artois, qui, depuis la Paix d'Arras (1482) et la mort de Marie de Bourgogne, appartient à la maison de Habsbourg (en la personne de Charles de Habsbourg, sous la régence de Maximilien, son grand-père).

Envoyé par Louis XII en , La Palice est chargé de ravitailler la ville assiégée par les troupes de George Talbot, renforcées par des troupes envoyées par Maximilien.

Fin , l'armée française de secours engage la bataille de Guinegatte, mais subit une défaite humiliante. Avec plusieurs gentilshommes placés sous la direction de M. de Piennes (Louis de Hallewin) gouverneur de Picardie, La Palice combat courageusement aux côtés de son beau-frère Jean de Sarcus capitaine général des légionnaires de Picardie.

Robert Macquereau, chroniqueur originaire de Valenciennes, relate à propos des premiers et terribles affrontements avec l'armée anglaise :

La bataille de Guinegatte, en 1513, au cours de laquelle La Palice est fait prisonnier.

« (…) Le seigneur de La Palice, franchois (français) sachant leur venue, les vint rencontrer avec chinc cens lances (500 lances = environ 3 000 hommes) ; les anglois, voiant que les franchois tendoient de charger sur eulx, se mirent en leur caroix (campement) comme gens sachant engager la guerre, ayant de la petite artillerie, vollant de quoy tellement besognèrent avec leurs armes, qu'ilz tuèrent de III à chinc cens franchois (de 300 à 500 français) en la place. (…) »[44]

Portrait du roi Henri VIII, par Hans Holbein le Jeune.

Mais, devant la résistance des troupes anglaise, l'armée du roi de France doit se résoudre à battre en retraite (ou à La Palice est blessé et fait prisonnier (ainsi que Pierre Terrail de Bayard et Louis Ier de Longueville), puis parvient à s'échapper. Le souverain anglais Henri VIII, qui se trouva en personne au camp de Guinegatte, note dans une lettre officielle qu'il adresse le à Marguerite d'Autriche :

« L'on dict aussi que le sieur de La Palice est blessé ou tué, nous n'en sçavons pas encore la vérité, mais dès que nous aurons les congnoissances et certainnetés de toutes choses vous en avertirons. »[45]

Thérouanne est finalement conquise le par les Anglais.

Le second mariage de La Palice (1514)

De retour en France, La Palice se trouve impliqué dans un contentieux avec le chapitre de Dol-de-Bretagne et se voit condamné à payer une amende de 3 000 livres tournois. À cette fin, la reine Anne de Bretagne offrit sa médiation afin d'acquitter en son nom la dette de M. de Chabannes[46].

La nouvelle donne de la politique diplomatique des Valois par le traité de Dijon du scelle la défaite française et la fin du rêve italien de Louis XII. La Palice s'échappe peu après la conclusion de la paix et se retire sur ses terres, au château de La Palice.

En dehors des mortifères champs de batailles, cette année 1514, s'annonça pour La Palice comme une année enfin apaisée , agrémentée de plusieurs cérémonies officielles, ou nuptiales, à commencer par la sienne propre. Comme grand officier de la Couronne et de par sa charge de grand maître de France, La Palice assiste aux obsèques[47] de la reine Anne de Bretagne à la basilique de Saint-Denis, le .

La forteresse médiévale de Blandy-les-Tours ( XIe - XIIIe -XVe siècle )
Blason du village médiéval de Blandy-les-Tours. ( Seine & Marne )

Quelques jours après cet événement et après plusieurs années de veuvage, le , La Palice grand-maître de France âgé de 44 ans, convola pour la seconde fois en justes noces, en épousant au château de La Fère, en Picardie, en présence de Marie de Luxembourg et du duc de Suffolk, Marie de Melun[48] fille cadette de Jean III de Melun seigneur d'Antoing originaire du Tournaisis âgée de 29 ans, issue de la maison de Melun parente ( nièce ) du connétable Louis de Luxembourg-Saint-Pol par sa mère et veuve de Jean V de Bruges de La Gruthuse, de qui elle a trois enfants mineurs. Marie de Melun décent originellement de l'ancienne lignée française des premiers Vicomtes de Melun ( Comté de Melun ) seigneurs de La Borde le Vicomte ( Châtillon-la-Borde ) et de Moisenay, depuis Adam II de Melun seigneurs et bâtisseurs de l'impressionnante [49]forteresse de Blandy-les-Tours seigneurie proche de Melun située dans la Brie, de Nantouillet en Île de France, de Tancarville en Normandie, de Montreuil-Bellay en Anjou, etc...etc... dont l'un des descendants Jean Ier de Melun ( à moins que ce ne soit son petit fils Guillaume IV de Melun, seigneur du Château de Montreuil-Bellay et appartenant à la Comté de Tancarville ) lequel fonda en Comté de Flandre la première souche nobiliaire de la Maison dite de Melun-Antoing, seigneurs et comtes d'Épinoy en Artois .( ce lieu est actuellement la ville de Carvin , parfois appelé Carvin-Epinoy ) ( Voir : Liste des seigneurs, comtes, puis princes d'Épinoy)

Lors de son remariage avec La Palice, cette dernière confie en tutelle ses trois enfants mineurs du premier lit à deux magistrats échevins de la ville de Bruges[50]. Sa dot se montant à 16 000 livres tournois, Marie de Melun héritière d'une partie des biens de Pierre II de Luxembourg-Saint-Pol , apporte également lors de son remariage avec La Palice les trois baronnies du Perche-Gouët[51] : Authon, Montmirail et La Basoche-Gouêt.

Remariage et mort de Louis XII

Portrait de Mary Tudor (1496-1533) sœur cadette du roi Henry VIII. École Renaissance française, début XVIe siècle.

Louis XII se remarie le 9 avec la princesse Marie Tudor à Abbeville, capitale du comté de Ponthieu. Accueilli par François d'Angoulême parent du roi (le futur François Ier) au port de Boulogne, l'entrée solennelle de Marie d'Angleterre à Abbeville est des plus somptueuse.

En ce début du XVIe, bien que la construction de la Collégiale Saint-Vulfran d'Abbeville fut pratiquement achevée, la cérémonie religieuse du mariage royal eut lieu dans l'ancien Hôtel de La Gruthuse, alors propriété de la seconde épouse de Monsieur de La Palice, qui comme l'affirme le Bibliophile Jacob dans son ouvrage sur le Roy des Ribauds est présent aux festivités[52].

Cet hôtel particulier, commencé par le maréchal Philippe de Crèvecœur d'Esquerdes, est ensuite transmis à son beau-frère Jean V de Bruges, seigneur d'Ussé de Famechon, etc...gouverneur d'Abbeville et lieutenant général de la Picardie, qui agrandit considérablement la demeure en lui apportant tout un luxe princier. Après sa mort survenue en 1512, cet hôtel particulier devint la propriété de Mme de La Gruthuse, en réalité de sa veuve Marie de Melun ( sa 3ème épouse ) qui vient de se remarier avec La Palice[53].

Voici, relaté sous la plume de l'érudit Jean Macqueron[54], quel fut le cérémonial du mariage de Louis XII :

« Deux ans après la mort de Jean de Bruges, le 9 octobre 1514 fut célébré a Abbeville, en l'Hôtel de La Gruthuse, le mariage de Louis XII (52 ans) et de la toute jeune et sémillante princesse Marie d'Angleterre (18 ans), sœur de Henri VIII. Le mariage fut célébré dans une des salles de La Gruthuse qui avait été tendue de drap d'or et transformée en Chapelle. A cette occasion, se trouvaient réunis en ce logis de La Gruthuse les 200 gentilhommes de la maison du roy, tous en ordre, tenant chacun dans la main une "ache" d'arme (Hache d'armes). Et pareillement tous les archers de la garde. La princesse d'Angleterre logeait dans la Chaussée Saint-Gilles dans un hôtel particulier situé, disait-on fort joliment "à un trajet d'arc" du logis du roi »[55].

Deux mois plus tard, La Palice vend la vicomté de Châtellerault à la duchesse Anne de France (Anne de Beaujeu), fille de Louis XI[56].

Mausolée de Louis XII et Anne de Bretagne, XVIe siècle. Basilique de Saint-Denis (atelier des Giusti).

Louis XII meurt le . À l'occasion d'un dîner organisé à l'hôtel des Tournelles peu après les obsèques, La Palice Grand Maître de la Maison du roi aurait déclaré : « Tous les serviteurs du feu roi sont-ils ici ? ». Devant la réponse affirmative des convives, il aurait poursuivi : « A ceste heure Messeigneurs, je vous fait assavoir que le roy notre Sire, Loys douzième de ce nom est trépassé de ce siècle à l'autre et que notre maistre est mort et que nous n'avons plus de maistre pour ce chacun se pourvoye là où il se pourra pourvoir, et en signe de vérité, je romps mon baston et le jette à terre ». Après quoi tous les grands seigneurs du royaume s'écrièrent : « Le roi est mort, vive le roi ! ».

Les débuts du règne de François Ier (1515-1520)

Le roi François Ier en 1515, par Jean Clouet.

Le roi défunt n'ayant pas d'héritier mâle, c'est le fils de son cousin, François Ier, de la maison de Valois-Angoulême qui lui succède à l'âge de 20 ans.

L'avènement

François Ier effectue des changements des hautes fonctions : Antoine Duprat devient Chancelier de France ; René de Savoie, oncle maternel du roi, est nommé gouverneur et grand sénéchal de Provence ; Charles III de Bourbon devient connétable de France. La Palice perd sa charge de Grand maître de France au profit d'Artus Gouffier de Boisy, mais est élevé à la dignité de maréchal de France le .

Aux lendemains de fastueuses réjouissances à l'Hôtel des Tournelles et du sacre à Reims du nouveau roi (25 janvier 1515), Jacques de Chabannes de La Palice fait partie parmi les maréchaux de France du cortège officiel du 15 février 1515, lors de la Joyeuse Entrée du roi à Paris. Vêtu d'un riche pourpoint, il y figure en bonne place, si l'on en croit Théodore Godefroy historiographe de la cour :

Charles III duc de Bourbon, fait Connétable de France en janvier 1515. (Galerie des Illustres, du château de Beauregard -Loir-et-Cher).

« Après (viennent) Messeigneurs les Mareschaux de France. C'est à sçavoir le seigneur Jean Jacques (Jacques de Trivulce), Monseigneur de La Palice avec l'Ordre[57] et Monseigneur de Lautrec (Odet de Foix) & Monseigneur de Boisy (Artus Gouffier de Boisy), grand Maistre de France, tous acoustrez d'une parure. C'est assavoir la moitié de toile d'argent et dessus drap d'or frisé deschiqueté, avec un grand bord d'estocs environnez de rouleaux, sur lesquels estoit escripte la devise particulière de chascun d'eulx »[58].

À peine nommé au maréchalat, La Palice est signataire le [59] du « traité d'alliance et de confédération » conclu entre François Ier et Jean III d'Albret, roi de Navarre.

Le roi lui attribue, le [60], les revenus tirés des francs-fiefs et acquêts du Rouergue, jadis province dont son père Geoffroy[61] avait été en 1480 sénéchal (sénéchaussée de Rouergue) et gouverneur de Rodez.

Il reçoit aussi une des quatre charges de commissaire enquêteur, chargé de contrôler auprès des juridictions provinciales (bailliages et sénéchaussées) l'usage des deniers publics[62] aux côtés de Guillaume Gouffier de Bonnivet, d'Artus Gouffier de Boisy et de René de Savoie), cette charge devant assurer à chacun d'eux un confortable revenu :

« (…) lesqueltz offices, tant d'enquesteurs que de controlleurs (…) ilz eurent plus de soixante à quatre vingtz mille livres. »[63] Hormis sa pension de maréchal de France, ainsi surajoutée du revenu annuel (comme contrôleur des octrois) de plus de 80 000 livres, faisait de Monsieur de La Palisse l'un des grands officiers de la couronne des plus riches[64] de France.

Le nouveau roi, qui a un impérieux besoin de trésorerie, décide de lever dans le Lyonnais une augmentation de taille d'environ 600 000 livres, destinée à payer les soldes des gens de guerre. Cette nouvelle imposition est confirmée le par une ordonnance[65] signée par le roi lui-même, ainsi que par le connétable de Bourbon, le seigneur de Lautrec, le seigneur de Boisy et le maréchal de La Palice.

Au début du XVIe siècle, l'ordre de l'Annonciation de la Vierge Marie, fondé par Jeanne de France et par le père Gabriel-Maria Nicolas, commence à avoir une grande expansion dans le royaume de France, ainsi que dans les Pays-Bas des Habsbourg[66], où des fondations ont lieu à Louvain, Bruges, Arras, etc... Revenus en Artois au printemps de l'année 1515, La Palice et sa femme vont à Béthune rendre visite à Isabelle de Luxembourg[67], mère de la nouvelle épouse du maréchal. La Palice et son épouse se font représenter sur l'un des vitraux[68] de l'église du monastère (lui, avec un riche tabar sur son armure). Sur l'un des vitraux de ce monastère où figurait un écu ovale « parti de Chabannes et de Melun, de gueules au lion d'argent », se voyait l'inscription suivante : « JACQUES de CHABANNES, CHEVALIER, Sgr de La Palice, MARESCHAL de FRANCE et dame MARIE de MELEUN ont donné cette verrière »[69].

Le célèbre condottiere Prospero Colonna est capturé en par La Palice (voir : Extrait du Journal de Louise de Savoie, gravure du XVIe).

La cinquième guerre d'Italie (1515-1516)

Malgré la perte de la quasi-totalité des places italiennes, les ambitions politiques de François Ier, qui affiche à son tour ses prétentions sur le Milanais, rallument la guerre.

L'armée française entre dans le Piémont à travers les Alpes. L'avant-garde, commandée par La Palice, passe par le col de Larche, surprenant les Suisses et les Italiens, et enlève Villafranca Piemonte où le général italien Prospero Colonna est vaincu et capturé[70]. Il s'avance alors jusque dans le Milanais et est un des conseillers du roi lors de la bataille de Marignan (14 septembre 1515), victoire française que scelle le traité de Noyon[71] (13 août 1516), dont La Palice est signataire.

Années de paix (1516-1520)

La paix revenue, La Palice remplit plusieurs obligations familiales. Le maréchal et sa deuxième épouse interviennent et se portent garants en tant que tuteurs de leurs enfants mineurs nés du Ier lit et déclarent être les héritiers légitimes de divers fiefs compris dans la Pairie de Silly (pairie de Hainaut), intégrant les arrières fiefs de la principauté de Stennhuyse relevant du pays d'Alost, fiefs hérités de Jean V de Bruges.

« 9 Janvier 1516 - Madame MARIE de MELUN et Messire JACQUES de CHABANNES seigneur de La Palisse, comme tenant le bail durant la minorité de Messire Loys (Louis) et Règne (René) de Bruges, enfants de ladite dame et de Monsr Jean de Bruges, son premier mari »[72]

Quelques mois plus tard La Palice assiste également, le , au mariage de sa nièce Françoise de Chabannes[73], veuve du maréchal de Savoie, avec Jean de Poitiers, père de la favorite, Diane de Poitiers, également présente[74].

Un peu plus tard, Chabannes rentre en France, puis reprend le chemin de l'Italie comme ambassadeur plénipotentiaire auprès du Saint-Siège. Au côté du chancelier Antoine Duprat, La Palice est des signataires[75] du concordat de Bologne imposé au pape Léon X.

Par lettres patentes du enregistrées devant la Chambre des comptes de Paris, François Ier lui fait don en viager du château[76] et de la seigneurie royale de Compiègne, ainsi que de tous les droits, revenus et émoluments qui leur sont adjoints, sauf les gratifications pécuniaires tirées de la forêt de Compiègne, le roi se réservant les bénéfices de la vénerie. La Palice est autorisé à faire de ce domaine sa demeure principale.

Le roi, qui a une véritable prédilection pour cette « bonne ville » de Picardie, assiste en personne le , en présence de l'abbé commendataire de l'abbaye Saint-Corneille de Compiègne, à l'ostension solennelle du Saint-Suaire, offrant pour conserver cette étoffe sacrée une magnifique châsse en or, ouvragée de vingt-deux boutons d'or enrichis de pierreries et de perles, attachés à vingt fleurs de lys d'or.

Les trois Picantins du beffroi de l'hôtel de ville de Compiègne (1530) représentent les trois ennemis de la France au XVIe siècle : « Langlois, le Flandrin et le Lansquenet Allemand » (l'Anglais, le Néerlandais[77] et l'Allemand).

En 1517, La Palice reçoit du souverain une somme de 8 000 écus d'or[78] et est nommé grand veneur de France[79].

La paix revenue, La Palice et plusieurs autres grands seigneurs et dames de la cour accompagnent François Ier, la reine Claude et Louise de Savoie à l'abbaye Notre-Dame de Fontevraud le , à l'occasion de la prononciation[80] des vœux de Madeleine d'Orléans, sœur naturelle du roi.

En , le roi se rend en Anjou, province donnée en apanage à sa mère Louise de Savoie, qui réside au logis royal du château d'Angers. Son « entrée royale » dans la ville d'Angers[81] le samedi , est organisée avec magnificence et solennité. La Palice est présent dans le cortège, monté sur une haquenée blanche caparaçonnée de ses armoiries et vêtu d'un riche pourpoint tissé de soie et de fils d'or.

Château de La Palice. Tour d'entrée du château neuf (début XVIe siècle) avec fenêtres et façade renaissance italienne aux briques polychromes.

Les nombreux faits d'armes du maréchal, déjà remarqués dans diverses œuvres littéraires de son temps, le sont notamment dans celle de François Desmoulins de Rochefort parue vers 1520, les Commentaires de la guerre gallique, où il compare La Palice à l'un des sept généraux de Jules César.

En 1519, il est envoyé en Champagne pour y lever des troupes destinées à la gendarmerie du roi.

La Palice achète en Vendômois[82] la seigneurie de Les Hayes, située près du château de la Possonnière au sud de Montoire-sur-le-Loir.

Une transformation de la ville médiévale de La Palisse sous l'impulsion de Jacques II de Chabannes, commence vers 1519, année où, parti pour la Terre sainte, Jacques Lesaige riche marchand drapier de Douai note dans son journal de voyage[83], être passé par La Palisse, ville qu'il décrit comme « laide et sale ». Il nous est facile d'imaginer quelle devait être alors l'insalubrité de la rue Notre Dame, rue très pentue ancienne route royale en direction de Lyon où les voyageurs faisant halte à l'hostellerie du Puit de l'Image (hôtel du XVe, classé monument historique), étaient inexorablement confrontés en temps de pluie, à la boue ou au ruissellement des égouts.

À l'imitation du roi qui lance en 1519 le chantier du château de Chambord, le maréchal se préoccupe à partir de 1520 de réaménager son château de La Palisse, avec l'aide de divers artisans ébénistes italiens ayant travaillé pour l'atelier de Sebastiano Serlio[84]. Sa seconde épouse, Marie de Melun, dirige seule les travaux[85] durant les campagnes militaires de son mari les années suivantes.

Entrevue du camp du Drap d'Or à Ardres en . Tableau attribué à Hans Holbein le Jeune, vers 1545.

En , La Palice accompagne François Ier à Ardres où a lieu l'entrevue avec le roi d'Angleterre Henri VIII, dite du camp du Drap d'Or. Il y tient l'office de juge de tournois[86].

Bien qu'éloigné de sa province natale, le maréchal de La Palice soucieux de ne pas déroger à ses « devoirs administratifs » est le signataire, le par l'intermédiaire de son procureur François d'Obeilh, de la Coutume du Bourbonnois[87].

Les débuts de la guerre (1521-1522)

Au début de mars 1521, Charles Quint[88], résolu à récupérer la totalité de la province d'Artois, alors ravagée par une terrible épidémie de peste[réf. nécessaire], entre en guerre contre la France, après avoir ordonné aux gouverneurs des principales places fortes (Saint-Omer, Bapaume, Arras, Aire, Lillers, Béthune, etc.) de s'équiper militairement et de procéder au recrutement de contingents, afin de résister à l'intrusion et aux pillages des troupes françaises.

En août 1521, afin de favoriser un rapprochement diplomatique en vue d'une alliance avec l'Angleterre, La Palice retourne en Artois aux côtés du chancelier Antoine Duprat, ambassadeur plénipotentiaire du roi aux conférences organisées à Calais avec une délégation anglaise dirigée par le cardinal d'York, Thomas Wolsey.

Dans une lettre envoyée le 5 août 1521 à François Ier, La Palice exprime ses inquiétudes face aux agissements des Flamands en faveur de Charles Quint :

« Sire, moy de Chabannes (secrétaire du Chancelier Duprat) ay eu nouvelles de Flandres par ung homme que j'avoys envoyé là pour entendre ce qu'ils faisoyent, que ceulx de Flandres ont octroyé au roy catholique cent cinquante mille francs et ceulx d'Arthois, cinquante mille francs payables en deux moys. J'espère sçavoir en bref ce que auront octroyé les autres pays pour le vous faire entendre. Il n'y a riens de plus vray qu'il y a vingt mille lansquenets et quelques gens à cheval mal en ordre. A Calais le Ve jours d'Aoust 1521. »[89].

Les négociations n'ayant pas abouti, La Palice est relevé de ses fonctions et remplacé par Olivier de La Vernade, seigneur de La Bastie. Il est chargé de surveiller les frontières, puis de conduire une armée de quelque 3 000 hommes au secours de la ville de Tournai, enclave royale dans le comté de Flandre[90], assiégée par les troupes de Charles Quint, qui finissent par faire capituler la ville (3 décembre 1521), puis la citadelle (18 décembre).

En octobre 1521, La Palice prend part à une expédition confiée par François Ier à François de Bourbon-Vendôme, comte de Saint-Pol, pour s'emparer de Péronne. Le , les fortifications sont enlevées par les troupes françaises, puis détruites ; La Palice s'empare de l'abbaye d'Arrouaise[91], détruit le village d'Havrincourt et participe enfin à la prise de Bapaume[92].

À la suite de la signature du traité de Fribourg de 1516, François Ier, cherchant à consolider son alliance avec les cantons suisses, envoie à Lucerne au début de l'année 1522 une ambassade[93], formée de René de Savoie, du maréchal de La Palice, de Galeazzo Sanseverino et du maréchal Anne de Montmorency. Les négociations sont laborieuses, mais la diète de Lucerne décide finalement d'enrôler quelque 16 000 Suisses volontaires pour aider le roi de France dans sa reconquête du Milanais.

Un peu plus tard, La Palice retourne en Italie sous les ordres du maréchal de Lautrec, pour une offensive vers Milan. Il commande la ligne principale de l'armée française lors de la bataille de la Bicoque (22 avril 1522), à la suite de laquelle les Français, battus par Prospero Colonna, doivent abandonner le Milanais à François Sforza.

De retour dans ses fiefs du Bourbonnais, Jacques de La Palice et sa femme deviennent seigneurs engagistes de la châtellenie de Chavroches, achetée le à la duchesse Anne de France.

Après la disparition en août 1522 de Gaspard Ier de Coligny, lieutenant général en Guyenne, le roi nomme La Palice pour le remplacer[94].

La défection du connétable de Bourbon (1523)

Charles III de Bourbon, connétable de France. Gravure de Thomas de Leu.
Portrait équestre du maréchal de La Palice par Ary Scheffer, 1844, galeries historiques de Versailles.

À la suite du décès de son épouse Suzanne de Bourbon[95], morte sans postérité en 1521, le connétable Charles III de Bourbon se trouve engagé dans un conflit de succession avec Louise de Savoie, mère de François Ier et cousine de Suzanne[96]. Louise de Savoie prétend être l'unique héritière légitime de la maison de Bourbon et par conséquent des biens du connétable venus de la famille de son épouse.

Epuisé par une série de vexations et d'affronts déloyaux, le connétable se considère comme persécuté par la famille royale et se laisse envahir par un désir de vengeance, qui l'amène à faire défection en 1523.

La Palice et René de Savoie sont chargés de l'arrêter, mais il parvient à leur échapper et à gagner l'Empire, où Charles Quint le nomme lieutenant général de son armée.

Ses biens sont alors mis sous séquestre. Le château de Chantelle est attribué au maréchal de La Palice[97], qui reçoit aussi la charge de gouverneur de Lyon et du Lyonnais, ainsi que l'administration de la principauté de Dombes, domaine de Charles III situé dans l'Empire. La Palice est nommé premier président du parlement de Dombes.

Les campagnes de 1523-1524

La Palice intervient de nouveau dans les Pyrénées, ayant été envoyé au secours de Fontarrabie où une armée française qui a pris la ville en 1521 est assiégée par les Espagnols. Il parvient à fournir du ravitaillement, mais pas à faire lever le siège.

En 1524, Charles III remporte en Italie la victoire de la Sesia (), à la suite de laquelle La Palice perd son frère Jean de Chabannes, mort au cours de la retraite aux côtés du chevalier Bayard.

Afin d'organiser des bastions défensifs face à la menace potentielle des armées suisses, La Palice est nommé lieutenant-général du Dauphiné au mois de mai[98].

Charles III de Bourbon envahit ensuite la Provence à partir du Piémont et met le siège devant Marseille en août. La Palice est présent dans l'armée de secours qui intervient alors et réussit à mettre fin à ce siège (septembre), puis s’empare d’Avignon[réf. nécessaire] et se dirige ensuite vers Milan.

Le chevalier Bayard, compagnon d'armes de La Palice, mort à la Sesia en 1524 (gravure du XVIe).

Le siège de Pavie (1524-1525)

Le , La Palice se trouve avec le roi au siège de Pavie, défendue par les troupes espagnoles d'Antonio de Leiva. Mais une armée de secours commandée par Fernando de Ávalos et Charles de Lannoy, incluant un corps commandé par Charles III de Bourbon, passé au service de Charles Quint, est envoyée à Pavie.

Membre en qualité de vétéran des guerres d'Italie du conseil du roi, La Palice est défavorable à la bataille, contrairement à Guillaume Gouffier de Bonnivet, favori du roi, qui l'emporte.

La bataille de Pavie et la mort de La Palice

La Palice doit se résoudre à participer au combat. Dirigeant l'avant-garde française, il figure parmi les principaux chefs militaires lors de la bataille, qui a lieu le .

En dépit des réticences de La Palice, le roi ordonne une charge de cavalerie, qui réduit à néant la stratégie du grand maître de l'artillerie Jacques Ricard de Genouillac et est elle-même désastreuse. Comme beaucoup d'autres, La Palice est désarçonné par des arquebusiers et doit combattre à terre, en armure, face à des lansquenets plus légèrement vêtus. Après avoir résisté un certain temps, La Palice vaincu se rend à un capitaine napolitain du nom de Giovanni Battista di Castaldo (it).

Il meurt alors victime d'un conflit entre Castaldo et un officier espagnol nommé Buzarto, qui avait espéré s'emparer de La Palice. Furieux que l'Italien se refuse à partager la rançon future, Buzarto décharge son arquebuse à bout portant sur la cuirasse du maréchal, qui est tué[99].

Globalement, la bataille de Pavie est une lourde défaite française. François Ier lui-même est fait prisonnier et conduit à Charles-Quint à Madrid.

Héraldique et généalogie

Armoiries

De gueules au lion d'hermine, armé, lampassé et couronné d'or. Supports : deux lévriers. Devise : Nulli cedo ou Je ne le cède à nul autre[100].

Parenté

De la maison de Chabannes[101], issue (probablement en lignée féminine plutôt que masculine) des barons de Matha, branche aînée des comtes d'Angoulême, et des sires princes de Chabanais et de Confolens.

Mariages et descendance

  • Blason de la famille de Montbron (dite aussi de Montberon).

Marié en à Jeanne de Montberon (alias Marie), fille du chambellan Eustache de Montberon, chevalier, vicomte d’Aulnay, baron de Maulévrier et de Matha, conseiller et chambellan du roi, et de Marguerite d'Estuer-Saint-Maigrin, d'où :

    • Geoffroi de Chabannes, capitaine de Novare, mort très jeune au début du XVIe siècle, probablement dans cette même ville. Ne laisse aucune postérité
    • Jeanne-Françoise, x 1513 à Jacques de Montboissier-Beaufort-Canillac
  • Blason de la Maison de Melun.
    Recueil d'Arras - Portrait début du XVIe, d'Anne d'Autriche, fille naturelle de Maximilien Ier. Légende : Anne d'Austriche, bastarde de Maximilien Empereur, deuxième femme de Franchois de Melun, comte d'Espinoy.
    Marié à La Fère le à Marie de Melun d'Epinoy, morte le au château de Châtelperron, veuve de Jean V de Bruges-La Gruuthuse, dame de Montmirail, d'Authon et de La Basoche-Gouet en Perche-Gouët, fille cadette de Jean III de Melun Connétable de Flandres (vers 1460 - ), seigneur d'Épinoy et d'Antoing et d'Isabelle de Luxembourg, fille du connétable de France Louis de Luxembourg-Saint-Pol, fondatrice du couvent des Annonciades (ordre de l'Annonciation) de Béthune et dame héritière de Richebourg et du Breucq. Créé par Louis XII, 1er comte d'Epinoy en 1514, François de Melun, seigneur de Boubers, de Wingles, de Richebourg, de Beaumetz, de Caumont, de Valines, de Ruminghem, châtelain de Bapaume, etc. fait par Charles Quint 4e gouverneur de Tournai[102], devint Connétable héréditaire de Flandre. Ce frère aîné de Marie de Melun épouse de Jacques II de Chabannes, se met en 1515 au service de la Maison de Habsbourg. Il est fait par Charles Quint au 18e chapitre de la Cathédrale Saints-Michel-et-Gudule de Bruxelles en 1516, 152 ème Chevalier de l'Ordre de la Toison d'or. Sujet de sa majesté le roi d'Espagne, dans une missive datée du et adressée à l'échevinage de Saint-Omer[103], François de Melun, demande au Mayeur 1er magistrat de la ville, de faire envoyer des troupes afin de défendre les habitants de sa seigneurie de Ruminghem et de la prise du château de Montoire assiégée par les français. François de Melun comte d'Epinoy était en 1522, capitaine[104] d'une bande de vingt cinq lances (100 hommes d'armes) des ordonnances de l'empereur Charles-Quint. Fidèle au service de la Maison d'Espagne, François de Melun Comte d'Epinoy se voit attribuer le par celui-ci, des biens relevant de la seigneurie[105] du Château d'Olhain, confisqués sur Philippe de Berghes, soupçonné d'appartenir au parti français. Ce chevalier de la Toison d'Or, frère aîné de Marie de Melun dame de La Palisse, et 1er comte d'Epinoy, épousa[106] le 7 décembre 1536, grâce à l'entremise de Marguerite d'Autriche[107], qui lui fit épouser sa propre sœur, en second mariage, Anne d'Autriche, fille naturelle de l'empereur Maximilien Ier, cousine de l'empereur Charles Quint qui lui offrit les revenus considérables de la Baillie d'Hénin-Liétard (Hénin-Beaumont), lequel aussi combla d'honneurs le comte d'Epinoy à son service. Dans les portraits du XVIe du Recueil d'Arras, le portrait du comte d'Epinoy François de Melun, connétable de Flandre, a été hélas perdu, sauf celui d'Anne d'Autriche, sa seconde épouse, devenue comtesse d'Epinoy. Ironie de l'Histoire, en 1536, à la suite de ce richissime mariage avec une princesse de la Maison de Habsbourg qui apporte une dote de 30.000 livres au comte d'Epinoy son frère, Marie de Melun veuve du Maréchal de La Palice devenait la belle-sœur d'Anne d'Autriche, cousine de l'Empereur Charles Quint. François de Melun, 1er comte d'Epinoy, meurt en 1547, et fut inhumé dans le chœur de l'église du couvent des religieuses Annonciades de Béthune, couvent qu'il avait fondé dans cette ville en 1515, avec sa mère Isabelle de Luxembourg-Saint Pol, fondatrice dudit monastère, où elle fut également inhumée. En reconnaissance des grands services rendus à l'Empereur des deux Mondes par le comte d'Epinoy François de Melun dans les Pays-Bas espagnols, lui vaudront par l'empereur Charles Quint en 1541 (6 ans avant sa mort) de voir la nomination de son fils aîné Hugues Ier de Melun second comte d'Epinoy, d'être créé 1er prince d'Epinoy[108], lequel devint en 1545 comme son père, capitaine d'une bande d'ordonnance de 35 lances, au service des armées de l'empereur. À la suite de la mort en baie d'Authie survenue en 1553 du 1er prince d'Epinoy, neveu de la maréchale de Chabannes de La Palice, ce fut Guillaume Ier d'Orange-Nassau, qui hérita[109]de sa compagnie d'ordonnance et de ses archers, portée à 45 lances.
  • Blason de la branche bâtarde de Melun-Cottenes ou Cotte.
    Marie de Melun, maréchale de La Palice, avait aussi un demi-frère, nommé Frédéric de Melun. Nous trouvons dès le début du XVIe siècle, évoqué pour la Ière fois dans les Chroniques de Jean Molinet, le nom de ce jeune seigneur, tout juste âgé de 15 ans. En effet celui-ci participa en 1501 auprès de son parent François de Luxembourg vicomte de Martigue, qu'il sert[110]comme gentilhomme Écuyer, et où celui-ci jouta lors du tournoi donné à l'occasion du mariage de Phillibert le Beau avec Marguerite de Bourgogne. Frédéric de Melun (vers 1496 - ) seigneur d'Illies, de Hellemont, de Gamans en pays de Weppes, de Hinges et de Hingettes, de Locon en Artois, devint sur la démission de son demi-frère François de Melun comte d'Epinoy ci-dessus, bailli et gouverneur[111] le de la ville et du château de Béthune, dit Le Batard de Melun, fils naturel de Jean III de Melun baron d'Antoing son père et de Jeanne de Bernimicourt sa maîtresse. Fait prince d'Espagne[112] (échanson de Charles d'Autriche) par Lettres du , il se maria dans la ville d'Aire-sur-la-Lys le [113] à Antoinette de Willerval. Frédéric bâtard de Melun, est institué en 1532 par lettres de commission[114] de la régente Marie de Hongrie lieutenant de l'artillerie de l'empereur, et devint en 1540 aux Pays-Bas espagnols, grand maître de l'Artillerie[115] de l'empereur Charles Quint. S'étant retiré du service de l'Empereur, Frédéric bâtard de Melun, seigneur d'Hellemont, cèda à Malines sa charge[116] de Grand Maître de l'Artillerie, le 16 mars 1550, transmise à Philippe de Stavèle, chevalier de l'Ordre de la Toison d'or (en 1559), seigneur d'Estaires, de Glajeon, baron de Chaumont et de Haveskercke, fonction qu'il détenait depuis 1540. Après plus de 30 années exercées au service de l'Empereur d'Espagne (Charles Quint) comme gouverneur, capitaine et grand bailli de Béthune, Frédéric de Melun se démit de cette fonction en 1555. D'après les savants travaux de Louis-Prosper Gachard, l'Empereur des Deux Mondes, de son Monastère de Yuste où malade et souffrant[117] il vit retiré, mande le 22 octobre 1555 à son secrétaire d'État Josse Bave, de prononcer la résignation du bastard de Melun de son office de gouverneur, de capitaine et de grand bailli de Béthune, au profit de son parent Maximilien de Melun, vicomte de Gand. Peu de temps après cette démission, ce fut en effet Maximilien de Melun (parrain du duc de Sully), seigneur de Caumont et d'Hébuterne, vicomte de Gand, qui lui succéda brièvement pendant quelques mois comme gouverneur de Béthune, ce dernier préférant avoir en 1555 la charge de Gouverneur d'Arras (Liste des gouverneurs d'Arras). Cette même année 1555, la régente & sœur de l'Empereur Charles-Quint, la reine Marie de Hongrie lui attribua une pension[118] annuelle de 200 livres. Frédéric de Melun forma la 1re souche de la branche bâtarde des seigneurs de Melun- Epinoy, seigneurs de Cottenès (Saint-Hilaire-Cotte) ou Cotte. D'après les études épigraphiques du comte Auguste de Loisne, Frédéric bâtard de Melun, seigneur de Cottenès mourut le et fut inhumé avec Antoinette de Willerval son épouse, dans l'église du Couvent des religieuses Annonciades à Béthune, où il avait précédemment donné en 1533 une verrière (un vitrail). Frédéric de Melun-Cottenès, eut 3 enfants laissant plusieurs arrière descendances, cependant cette branche bâtarde des seigneurs de la Maison de Melun-Epinoy, s'éteignit vers 1718.
  • Du second mariage de Jacques II de Chabannes et de Marie de Melun descendent :

Postérité historique et littéraire

La Possonnière, demeure de Pierre de Ronsard (Loir-et-Cher). Au début du XVIe siècle, M. de La Palice eut un fief proche du célèbre manoir.

Les exploits militaires du Maréchal de La Palice sont relatés dans l'œuvre de plusieurs chroniqueurs ou poètes du temps : Phillipe de Commynes, Jacques de Mailles, Jean Bouchet, Marillac, Jehan d'Authon, Gringore, Hugues de Colonges, Jean de La Vigne, Jean Marot, Jean Molinet, Jean Barrillon, Antoine Varillas, Martin du Bellay, le Maréchal de Fleurange, François Rabelais, Claude de Seyssel, Blaise de Monluc, François Guichardin, Pierre de Ronsard, Antoine du Saix, Michel de Montaigne, Étienne Dolet, André Thevet, etc. Le chroniqueur Symphorien Champier le compare à non moins qu'un second Bayard[119]. La bravoure et la disparition de La Palice inspira fin 1525 un poète de la Cour, Guillaume Dubois, à faire l'apologie et le récit de la mort glorieuse du maréchal dans un ouvrage intitulé : L'Apparition du Mareschal sans reproche, feu Messire Jacques de Chabannes, en son vivant Mareschal de France.

Portrait de Pierre de Bourdeille, seigneur de Brantôme, auteur des Vies des Hommes Illustres et des Grands Capitaines françois.

Aimé de ses soldats mais également redouté et respecté de l'ennemi, la figure du maréchal de La Palice apparaît aussi dans de vieilles chroniques espagnoles, dont celle d'Hernan Perez del Pulgar, ancien capitaine castillan au service de Gonzalve de Cordoue. Les Espagnols, qui le dénomment parfois dans leur littérature La Paliza, el capitan de muchas guerras y victorias, font de celui-ci un personnage doué d'un réel sens héroïque osant braver la fougue guerrière du Gran Capitan. Dans son ouvrage sur la Vie des Hommes Illustres et des Grands Capitaines Français Brantôme fait du maréchal de La Palice le portrait suivant : « Les Espagnols l'appeloient souvent, el Capitan La Paliça, grand Mareschal dy Francia. Bel Honneur ! Comme nous avons appelé Monsieur de Biron dernier, le grand et premier Mareschal. J'ay veu le portrait dudit Sieur de La Palice. Il monstroit bien ce qu'il estoit, très beau et de très belle façon. »

À la fin du XVIe siècle, marqué par les guerres de religion, la mémoire de La Palice est honorée par André Thevet, cosmographe officiel du roi Henri III, qui fait paraître en 1584 une importante anthologie biographique intitulée Les Vrais Pourtraits et Vies des Hommes Illustres, Grecz, Latins et Payens et retraçant le destin de plusieurs grands personnages, dont celui du maréchal de La Palice. Assurément, La Palice qui s'était distingué durant plus de 20 ans sur presque tous les champs de batailles aux cours des guerres d'Italie, était-il regardé comme l'un des plus grands hommes de guerre de son temps et fut en grande renommée à la Cour de France. Un artiste de cette époque (anonyme) fit exécuter au XVIe siècle un unique et beau portrait peint du légendaire maréchal de France, dont l'original se trouvait dans la Galerie des Illustres du château de Selles-sur-Cher. Au début du XVIIe, Paul Ardier, qui venait d'acheter à Florimond Robertet l'un des anciens relais de chasse de François Ier du château de Beauregard, s'appliqua à restituer une Galerie des Illustres digne d'orner cette magnifique demeure du Val de Loire. Par chance, le nouveau propriétaire du château de Beauregard put faire copier juste avant leur disparition plusieurs de ces portraits d'illustres du château de Selles, dont précisément celui de M. de La Palice. Plusieurs grandes demeures françaises possédèrent jadis des Galeries d'Illustres, mais hormis l'exceptionnel patrimoine de Beauregard, seul le château de Bussy-Rabutin en possède encore une, digne du plus grand intérêt.

Le mausolée du maréchal

Chapelle Saint-Léger (fin XVe) du château de La Palice, en Bourbonnais.

L'ancienne chapelle Saint-Léger du château de La Palice devint, aux XVe et XVIe siècles, la nécropole seigneuriale de Jacques Ier de Chabannes et de son petit-fils, le maréchal de La Palice. Devenue veuve en 1525, Marie de Melun, la seconde épouse de ce dernier, fit élever vers 1530 dans la chapelle du château un mausolée en marbre de carrare, vandalisé pendant la Terreur sous la Révolution française. D'après les travaux publiés au XVIIIe siècle par l'abbé et géographe Jean-Joseph Expilly, sur le pourtour du monument funéraire était gravée dans le marbre l'épitaphe suivante :

« Cy gist haut et puissant seigneur messire Jacques de Chabannes, en son vivant chevalier de l'ordre, maréchal de France, capitaine de cent hommes d'armes, gouverneur des pays de Bourbonnois, Auvergne, Lyonnois, Forest, Dombes, Roanois, La Marche, Beaujolois, Combrailles, lieutenant-général pour le Roi en Italie, seigneur de La Palisse, Montaigu-le-Blein, Châtel-Peron, Chezelles, Dompierre et Vendenesse, qui trépassa en la bataille de Pavie, le jour de Saint-Mathias, mil cinq cents vingt quatre, lui ayant charge de l'avant garde, le Roi présent. »

Avant les temps troublés de la Révolution française, hormis l'incomparable beauté du Salon doré du château, l'incontournable merveille de la petite ville de La Palisse que l'on se devait de visiter était incontestablement le mausolée du maréchal de La Palice. Dans un ouvrage[120] paru en 1779, le parlementaire Anselme Crignon d'Ouzouer fit une description sommaire de la splendeur du monument, que tous les voyageurs de passage sollicitaient de découvrir, et tout particulièrement en 1775, lors d'une halte de la princesse royale Clotilde de France, qui sollicita d'admirer le mausolée du feu preux maréchal de France :

Chapelle du château de La Palice.

« Le château est antique et bâti sur une hauteur. Les connaisseurs estiment beaucoup le tombeau du Maréchal de Chabannes tué à la bataille de Pavie, il est dans la chapelle du château. Les bas reliefs en sont très riches, et tout fut travaillé à Rome, par les ordres de la femme du maréchal, qui y est représentée à ses côtés. Madame en passant par la Palice (La Palisse) pour aller épouser Charles-Emmanuel IV Prince de Piémont, logea au château et une des premières choses qu'elle demanda fut de voir le mausolée de M. de Chabannes. Les hommes illustres sont toujours présents à la mémoire des Princes faits pour leur ressembler. »

Ce fut en cette année révolutionnaire de 1789 que l'historien et politicien Jacques-Antoine Dulaure confirma, dans sa savante topographie historique des lieux de France, toute l'importance de ce monument funéraire érigé à la gloire d'une des plus belles figures militaires de la chevalerie française. La description qu'il donne de ce chef-d'œuvre de l'art de la Renaissance italienne était celle-ci, trois ans avant la profanation et la destruction irrémédiable de ce magnifique monument :

« La chapelle du château renferme la principale curiosité de la ville. On y voit le mausolée de Jacques de Chabannes Maréchal de France., que sa veuve Marie de Melun lui fit élever; il est en marbre d'Italie et fut exécuté à Rome; il représente la figure du Maréchal à genoux, les mains jointes et revêtu de son armure. Marie de Melun, son épouse y est représentée dans la même attitude, et en habit de veuve. Ces deux figures sont bien faites, mais on admire encore les bas-reliefs qui ornent ce mausolée, on pourroit les comparer avec ceux de François Ier qui est à Saint Denis. »[121]

Après avoir combattu[122] dans les rangs de La Fayette, de Rochambeau ou du baron Charles du Houx de Vioménil à la Bataille de Yorktown lors de la guerre d'indépendance des Etats-Unis d'Amérique, Jean-Frédéric de Chabannes La Palice s'était exilé sous la Terreur à Londres, où il fut l'aide de camp du roi Louis XVIII. Pendant son émigration, son château de La Palisse fut pillé et dévasté par les révolutionnaires marseillais remontant sur Paris ; les vitraux de la chapelle furent brisés et les tombeaux saccagés, dont tout particulièrement celui du maréchal de La Palice, symbolisant l'opulence monarchique et les appartements du château complètement dénaturés. Durant cette période révolutionnaire, le domaine du château de La Palice, qui fut morcelé, avait été saisi comme bien national et servit de poste, de mairie, de tribunal de justice, de perception, de prison, etc. Au début du XIXe, le château de La Palice, qui était alors dans un piteux état, fut restitué grâce à l'influence de Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord, parent de la famille de Chabannes. Tout au début du XIXe siècle, ce novateur de retour d'une sorte de longue « expédition d'anthropogie culturelle » à travers les provinces de France ou des contrées de l'Europe, l'illustre Alexandre Dumas, fit paraître dès 1833 dans la Revue de Paris ou de la Revue des Deux Mondes le fruit de ses premières Impressions de Voyages. En partance vers le midi de la France, le célèbre romancier, qui fit une halte en Bourbonnais à La Palisse, ne put contenir son indignation de l'outrage fait à la demeure d'un des héros de Marignan et à la vue de l'ignomineuse profanation du tombeau du maréchal de La Palice :

Porte gothique de La Chapelle Saint-Léger du château de la Palice (côté cour d'honneur. Fin XVe.)

« (…) rien ne nous avait arrêtés sur la route, que le vieux château presque abandonné de Jacques II de Chabannes, seigneur de La Palice. Il nous fut montré par un concierge sexagénaire, ruine vivante au milieu de ces ruines mortes, les descendants de la famille ayant cessé d'habiter la résidence de leurs ancêtres. Taylor m'avait recommandé de ne point passer dans le village que dominent ces murs gothiques sans entrer dans la cour du maître de poste, où le tombeau du vainqueur de Ravenne, chef-d’œuvre du seizième siècle et merveille de la renaissance, servait d'auge à abreuver les chevaux. J'avais été, alors qu'il me la raconta dans son indignation toute nationale, frappé douloureusement de cette circonstance. Ce n'était pas assez d'avoir profané le nom, on avait encore profané les cendres. Aussi n'eus-je garde de manquer à sa recommandation. Mais le tombeau n'y était plus, il avait été acheté et transporté dans le musée d'Avignon : quant aux ossements on ne savait pas ce qu'ils étaient devenus. Nous visitâmes ces débris, qui avaient été habités, au temps de leur splendeur, par un de ces hommes que Richelieu trouva de si haute taille qu'il trancha la tête à toute leur race. Jacques II de Chabannes était un géant parmi les géants. C'était un homme comme Bourbon, un homme comme Bayard, un homme comme Trivulce, qui étaient trois hommes plus grands que le roi. (…) Et maintenant soyez donc l'épée de trois rois, le témoin de Bayard, le vainqueur de Gonzalve, l'ami de Maximilien et le vengeur de Nemours ; teignez donc de votre sang les fossés de Barlette, les remparts de Rubos, les plaines d'Agnadel et les champs de Guinegate ; comptez donc au nombre des vainqueurs de Marignan et des invaincus de Pavie ; mourrez donc pour ne pas rendre votre épée là où le roi de France rendait la sienne ; et tout cela pour qu'il reste de votre nom un souvenir ridicule et de votre tombe une auge dans laquelle se désaltèrent les chevaux ! La postérité est pour quelque uns plus ingrate encore que les rois. (…) »[123]

Paru presque en même temps (en 1840) que l'ouvrage d'Alexandre Dumas, en partance pour l'Italie Jules Janin dans son Voyage d'un Homme Heureux s'arrêta au château de La Palice, et fit le même constat d'abandon et de totale désolation de la demeure du héros de Marignan :

« Postillon sommes-nous à La Palice ? Et il me montre du fouet le vieux château accroupi sur la falaise. (…) Nous visitons le château de La Palice, tout en fredonnant la chanson; en sa qualité de château, c'est une maison qui s'en va croulante; la cour est dépavée, l'herbe est partout ; les vaches du château ont remplacé les varlets et les trouvères ; la servante est la seule dame du lieu ; les enfants jouent sans se douter des grandeurs qu'ils foulent à leurs pieds. (…) »[124]

Quelques années auparavant, en 1830 le baron Louis Pertuis de Montfaucon, maire d'Avignon, racheta dans une cour d'auberge de La Palisse, pour la modique somme de 60 francs, ces quelques précieux vestiges du mausolée du maréchal de La Palice, et en fit don plus tard au Musée Calvet de la ville, où ils figurent encore aujourd'hui parmi les plus beaux trésors d'art de la cité papale.

Origine du mot « lapalissade »

Selon le CNRTL, le mot « lapalissade » désigne « toute affirmation ou toute réflexion naïve par laquelle une personne exprime une évidence ou une banalité »[125]. Le plus souvent, lorsqu'une personne fait une telle réflexion, son interlocuteur lui répond : « La Palice en aurait dit autant ! »

L'histoire de ce mot, qui s'étend du XVIe siècle au XVIIIe siècle, est assez compliquée.

Le chant des soldats en l'honneur de La Palice (1525)

En , à la suite de la défaite de Pavie et afin de se consoler de la perte de leur chef, les soldats de La Palice qui convoient sa dépouille vers la France composent en son honneur une complainte. Selon la tradition de l'armée française, il était en effet de coutume d'honorer la mémoire d'un chef militaire qui avait brillamment combattu. Cette tradition s'observe depuis la Chanson de Roland[réf. nécessaire].

La première strophe d'origine aurait été[126] :

Hélas! La Palice est mort,
Il est mort devant Pavie,
Hélas! S'il n'était pas mort,
Il serait encore en vie

La mémoire de La Palice au XVIe siècle

Tout au long du XVIe siècle, la figure du maréchal de La Palice est très populaire en France. Nombre de ses contemporains en parlent élogieusement, particulièrement le poète Guillaume Dubois, confesseur et historiographe du roi, qui écrit fin 1525, peu avant de mourir, une Déploration sur la mort du maréchal de Chabannes.

Au cours du XVIe siècle, de Pierre de Ronsard à Blaise de Monluc et à Michel de Montaigne, la mémoire de Jacques de Chabanes n'est l'objet d'aucune raillerie ou ironie.

Selon certains auteurs du XIXe[réf. nécessaire], sa veuve, Marie de Melun, s'inspirant de la chanson des soldats, aurait fait graver au dessus du monument funéraire du maréchal, l'épitaphe suivante[127] :

Ci-gît le Seigneur de La Palice
S'il n'était mort il ferait encore envie[128].

Un problème typographique et orthographique

Depuis la fin du XVe siècle, époque de François Villon, où était encore utilisé l'ancien français, jusqu'aux débuts au XVIe siècle époque des rhétoriqueurs de la Renaissance, existait dans l'écriture de la langue française l'usage de deux graphies pour le « s » minuscule : le « s rond » (« s ») et le « s long » (« ſ »), ce dernier pouvant être confondu avec un « f ». Une erreur de lecture de « f » en « ſ » a pu faire comprendre, au lieu de « Hélas, s'il n'était pas mort, il ferait encore en vie », « Hélas, s'il n'était pas mort, il serait encore en vie », ce qui est une inutile évidence[129].

Il faut attendre , date à laquelle fut promulguée l'Ordonnance de Villers-Cotterêts favorisée par les directives de François Ier qui officialisa l'usage du français moderne, et qui vint mettre fin aux traductions défectueuses, nées de l'usage approximatif de l'ancien français, remédiant ainsi à ces navrantes confusions d'écritures.[pas clair]

Lorsque parait en le Catalogue des illustres maréchaux de France[130] du généalogiste Jean Le Féron, subsista encore pendant quelque temps ce type d'inconvénient dans l'impression éditoriale, qui s'observe notamment dans les pages consacrées au « Mareschal de Chabanes ».

Le rôle de Bernard de La Monnoye (1641-1728)

Bernard de La Monnoye, en 1713.

Au XVIIIe siècle, un juriste et homme de lettres originaire de Dijon, mais assez réputé à l'époque, Bernard de La Monnoye, est le premier à le présenter le comme une sorte de Jocrisse[réf. nécessaire], tel un personnage simplet et burlesque se plaisant à répandre autour de lui nombre de plates tautologies.

Reprenant l'exemple de l'ironique couplet sur M. de La Palice, paru dans son ouvrage le plus connu sur les Noëls Bourguignons, Bernard de La Monnoye écrit sur La Palice (qu'il nomma d'abord « M. de La Galisse ») une chanson remplie de vérités évidentes parfois niaises jusqu'à l'excès. Cette chanson ironique à l'humour caustique, commence ainsi dans son Ier couplet :

Messieurs vous plait-il d'ouïr

L'air du fameux La Palisse,

Il pourra vous réjouir,

Pourvu qu'il vous divertisse,


Cette chanson humoristique reprend malencontreusement entre autres le couplet de la chanson primitive, défectueusement retranscrite :

Monsieur d'La Palisse est mort,
Il est mort devant Pavie,
Un quart d'heure avant sa mort,
Il était encore en vie.

On peut aussi citer :

Regretté de ses soldats,
Il mourut digne d'envie,
Et le jour de son trépas,
Fut le dernier de sa vie.

Bernard de La Monnoye, membre de l'Académie française à partir de 1713, en faisant la promotion des Lapalissades, répand sur la mémoire du maréchal de La Palice, une facheuse et absurde réputation de bouffonerie.

Portrait de Renée Caroline Victoire de Froulay, marquise de Créquy.

Dans certains salons littéraires du XVIIIe, ce jeu d'esprit connaît un certain succès.[réf. nécessaire] Cette offense à la mémoire d'une des gloires de l'armée française subit aussi des critiques. Dans ses Souvenirs, Renée-Caroline-Victoire de Froulay, marquise de Créquy, écrit :

« Je ne saurais entendre chansonner populairement ce brave Grand-Maître sans en éprouver une véritable contrariété. Je ne sais quelle est la plate engeance de poète à qui l'on doit attribuer cette sotte chanson qui me paraît d'une insolence intolérable, et j'en avais tant dit là-dessus devant M. de Sartine, qu'il avait fini par faire interdire la Chanson de M. de La Palice à tous les chanteurs du Pont Neuf et des boulevards de Paris. [...] Voilà qu'il se trouve un sot qui fait rimer des niaiseries, et voilà le peuple français qui prendra jusqu'à la fin des temps un héros pour un nigaud. C'est une sorte d'indignité qui m'a toujours mise en révolte, et l'ancien Evêque de Clermont (Massillon) s'en divertissait beaucoup. Le Duc, depuis Maréchal de Richelieu (Louis-François-Armand de Vignerot du Plessis de Richelieu), lui disait un jour chez moi : N'est-il pas vrai M. de Clermont, que Mme de Créquy, manque essentiellement à la charité chrétienne, et qu'elle ne devrait jamais approcher des sacrements sans avoir été se réconcilier avec tous ces chanteurs des rues qui se moquent du Maréchal de La Palice ? [...] »[131]

Il semble que le point de vue de la marquise de Créquy n'ait pas prévalu dans l'opinion publique sur celui de Bernard de La Monnoye.

Notes et références

  1. Paul Roger, « Guy de Chabannes », dans La Noblesse de France aux Croisades, Paris, Éditions Derache, 1845, p. 335.
  2. « Histoire généalogique de la Maison de Prie », Bulletin de la Société historique et archéologique de l'Orne, tome 38, , p. 17-36.
  3. « Jacques Ier de Chabannes », Histoire du donjon et du château de Vincennes, depuis leur origine, pages 111-112.
  4. Bulletin de la Société des Amis de Vincennes, n° 26, pages 4-5 (texte du comte Gilbert de Chabannes, février 1975, numérisé sur Gallica).
  5. « Pour la Bataille, Mons. de La Trimouille ... Mons. de Charlus [Geoffroy de Chabannes] ... le bastard de Bourgogne[Qui ?] ... », Ordre de la bataille des français à la journée de Saint Aubin-du-Cormier, d'après les Lettres de Charles VIII, Tome 3e, page 381, Paris, Librairie Renouard, 1892 (Original à Venise, Bibliothèque de Saint-Marc, Classis Xa, cod. 96, fol. 80).
  6. « Le Sgr de Charluz va partir en Bretagne, ordre de lui avancer 300 livres tournois » (lettre datée de Rouen, du ), cité dans « Lettres du roi Charles VIII », Bulletin de la Société de l'Histoire de France, Volume 288, p. 262, Paris, Librairie Renouard, 1863.
  7. Histoire de Charles VIII Roy de France par Guillaume de Jaligny et André de La Vigne, recueillie par Denis Godefroy, historiographe ordinaire du roy, Paris, Imprimerie Royale, 1684 (p. 611 : « Rôles des Payements des Cent Gentilhommes de l'Hôtel du Roi en 1490 aux gages de 110 livres tournois »).
  8. Auguste Jal, Dictionnaire critique de biographie et d'histoire, Paris, Éditions Henri Plon, 1872, page 736 (Original : Archives Nationales, Menus plaisirs du Roy, KK 76, fo 131 vo).
  9. Pierre Pélicier, Lettres de Charles VIII, tome III (1490-1493), Paris, Librairie Renouard, 1902, p. 113 (Original à la Bibliothèque nationale, Manuscrits français, 2922, fo 45).
  10. Comte Henri de Chabannes, Preuves pour servir à l'histoire de la maison de Chabannes, Dijon, Imprimerie Jobard, 1892, p. 368 : En , Marie de Montberon, dame de La Palisse, reçoit une pension de 150 livres tournois, comme première demoiselle d'honneur de la reine Anne de Bretagne.
  11. Baron de Maulévrier et vicomte d'Aulnay.
  12. Revue des Langues Romanes, volume 57-59, Montpellier, Société pour l’étude des langues romanes, 1914, page 368.
  13. Nicole Gilles, Annales et Chroniques de France, depuis la destruction de Troyes, jusque au temps de Louis XIe, Paris, Chez Galiot du Pré, 1549.
  14. Pierre Desrey, « Entreprise du roi Charles VIII pour aller recouvrer son royaume de Naples () », dans Histoire de Charles VIII et de la conquête du royaume de Naples (textes de Pierre Desrey, Jean Burchard, André de La Vigne, Guillaume de Villeneuve), Éditions Paléo, 2007, p. 23.
  15. Archives curieuses de l'histoire de France.
  16. Histoire d'Italie, livre I, chapitre III. (1494) p. 39, par Francesco Guicciardini, avec notice biographique par J.A.C Buchon. Édition A. Desrez Libraire Éditeur. Paris 1836.
  17. Archivio Storico per le Province Napoletane (Archives Historiques des Provinces Napolitaines), vol. 20, Naples, Editori Presso Gli, 1895, page 531) ; Atti della Cancelleria di Carlo VIII a Napoli (Actes de la Chancellerie de Charles VIII à Naples) ; Giuseppe Galasso, Il Regno di Napoli : il mezzogiorno spagnolo (1494-1622), Editori Utet, 1992.
  18. Le duché de Bourgogne (Dijon) était un fief aux main des ducs de Bourgogne, branche cadette de la maison royale de Valois. A la mort de Charles le Téméraire, Louis XI récupère le duché au détriment de la fille de Charles, Marie de Bourgogne, qui épouse Maximilien d'Autriche. En revanche, elle conserve le comté de Bourgogne (Franche-Comté), la Flandre et l'Artois.
  19. Henri de Chabannes, Preuves pour servir la Maison de Chabannes, Tome II, Dijon, Imprimerie Jobard, 1892, p. 37.
  20. Lettres de Charles VIII (1496-1498) par Pierre Pélicier. Tome V - p. 71 - Édition Librairie Renouard. Paris, 1905.
  21. Bulletin du Comité des Travaux Historiques et Scientifiques. Année 1896 (Publication Année 1897) - pages 629-690 : « Itinéraires et séjours de Charles VIII, de 1483 à 1498. » par Ernest Petit. Édition Imprimerie Nationale. Paris 1897.
  22. Preuves pour servir à l'Histoire de la Maison de Chabannes par le comte Henri de Chabannes. p. 698 - Édition Jobard. Dijon 1893.
  23. Bulletin Philologique et Historique (jusqu'en 1715), Édition Comité des travaux historiques et scientifiques, p. 356, Imprimerie Nationale, 1963. (Orig : Bibl. nat. Languedoc 71 fo 73 vo et Bibl. nat. Mss. Fr. 2616 No 82)
  24. Chantilly - Musée Condé. Manuscrit 1433 fo 8-16 copie XVIe s. - BnF, Mss. Fr. 5295 fo 9 vo-34vo  copie XVIe s. -- Voir : Valérie Bessey. Construire l'Armée Française - Tome Ier - De la France des premiers Valois à la fin du règne de François Ier. Édition Brepols. 2006 (financé par le Centre d'Histoire de la Défense)
  25. Archives de la Côte d'Or. Série B. Cour des Comptes de Bourgogne : B-1823 (Recette de Semur-en-Brionnais. M. de La Palisse).
  26. Il Diarrii di Marino Sanuto. Tome Ve - p.840. - (MCCCCCIII Marzo) Editore Forni 1880.
  27. Beaux Traits de l'Histoire Militaire des Français, depuis l'origine de la Monarchie jusqu'à ce jours.-- Tome Ier - (Le brave La Palisse, pages 204-205) Édition Librairie Alexis Emery - Paris 1825
  28. Charles Rozan, Petites Ignorances Historiques et Littéraires, (pages 108/109 sur La Palice), Edition Maison Quantin, Paris, 1888. Ouvrage couronné par l'Académie française. Prix Monthyon.
  29. Dispacci di Antonio Giustiniani. Ambasciatore veneto in Roma dal 1502 à 1505. Editore Pasquale Villari. Florence 1876 (page 427 : Il gran capitan prende Ruvo - Sconfitte dei françesi) Lettere, Roma, 9 marzo 1503).
  30. Mémoires du Maréchal de Florange, Robert III de La Marck. Tome Ier, p. 20, édition Jules Renouard, Paris 1913.
  31. Entrée du Roi Louis XII à Lyon, le par Georges Guigue, archiviste de Lyon. Librairie Henri Georg - Lyon 1885.
  32. Les Œuvres de Maitre Jean Bacquet, Avocat du Roy en la Chambre du Trésor. Jacques de Chabannes de La Palice » pages 573-574) Chez Duplain Frères. Lyon 1744 - Idem : Le Domaine Ordinaire de Lyonnais au commencement du XVIe siècle le Sgr de La Palisse » page 28) par Vital de Vitalous. Librairie Auguste Brun - Lyon 1865.
  33. Lettere Storiche di Luigi da Porto vicentino, dall' anno 1509 al 1528. Firenze. Le Monnier 1857. (Lettres historiques de Luigi da Porto écrites de l'année 1509 à 1528. pages 53 à 58. Ire partie. Voir Index : Giacomo di Chabannes)
  34. Brantôme, Vies des Grands Capitaines Etrangers. Barthélemy d'Alviano. Discours 47ème. page 397 -
  35. Nuevo Archivio Veneto (Nouvelles Archives Vénitiennes) Volume 34, p. 41, Ed. della députazione, 1917.
  36. History of Venice, Volume 3 - Book IX-XII - page 141, par Pietro Bembo. Traduit par Robert Warren Ulery. Édition Haward University Press. Cambridge 2007.
  37. Sommaire de l'Histoire de France, volume II, par Jean Royer de Prade. (page 443 « Jacques de Chabannes ») - Édition 1684.
  38. La Guerra di Cambrai fatta a tempi nostri in Italia, tra gli illustrissimi signori venetiani e alti Principi di christista, par Andréa Mocenigo. Venezia 1544 (1re édition, traduite du latin en italien) « M. de La Pallice », p. 77 -- (La Guerre de Cambrai de notre temps, à l'illustrissime seigneur Vénétiani et autres Prince de la Chétienté, par Andréa Mocenigo. 1re édition en latin parue en 1525)
  39. « Alègre (Yves II d') 1452-1512 » par M. Dousse. Dictionnaire de Biographies Françaises. pp. 1386-1387 - Tome Ier - Librairie Letouzey - Paris VI - 1933. Voir également : Brantôme et Auvigny : Les vies des Hommes Illustres, etc.
  40. Edouard de Bleser (chanoine), Rome et ses Monuments, guide du voyageur catholique dans la capitale du monde chrétien. Edition C.J Fonteyn. page 447. 1870.
  41. Oeuvres complètes de Machiavel, traduites par J.V Periès - Tome Ier, p. 171, Michaud Librairie, Paris, 1823.
  42. Histoire des Helvétiens, aujourd'hui connus sous le nom de Suisses par le baron d'Alt de Tieffenthal. Tome VI, p. 506, chez Ignace Nicomède, Fribourg, 1750.
  43. Léonard de Vinci, Homme de guerre par Paul Brioist. Edition Alma. Paris 2013.
  44. Chronique de la Maison de Bourgogne, depuis 1500 jusqu'en 1526 par Robert Macquereau. (« La Palice » pages 42-44)
  45. Négociations diplomatiques entre la France et l'Autriche, tome 1, par M. Le Glay, p. 533, Imprimerie nationale, 1845.
  46. Annales de Bretagne et des Pays de l'Ouest, tome 26, année 1910 (pp. 352-353 : « M. de La Palisse et le Chapitre de Dol »). Article de M. François Duine : Choses et Gens du XVIe siècle breton. Documents inédits. Archives Départementales. Rennes G.281
  47. Récit des funérailles d'Anne de Bretagne, par Pierre Choque dit Bretaigne son hérault d'armes. - BnF : Ms. Fr. 23936 (le seigneur de la Palice fo 24)
  48. Marie de Melun, sœur de François de Melun, 1er comte d'Epinoy et connétable de Flandre, chevalier de la Toison d'Or et un demi-frère Frédéric de Melun-Cotténès dit le bâtard de Melun, seigneur d'Hellemont en Artois, gouverneur de Béthune en 1522 et grand maître de l'artillerie de l'empereur Charles-Quint.
  49. https://www.chateau-blandy.fr/fr
  50. Bruges et le Franc ou leur Magistrature et leur Noblesse par Jacques Gailliard, tome 3e, p. 67, Bruges, 1859.
  51. Dictionnaire géographique historique et politique des Gaules et de la France par Jean-Joseph Expilly. pp. 869-870 Montmirail - Mons Mirabilis ») Tome IV - Paris 1766.
  52. Le roi des Ribauds : histoire du temps de Louis XII, vol. II, p. 181 par P.L Jacob, Membre de toutes les académies, Chez Eugène Renduel, Paris 1831.
  53. Après plusieurs complications successorales, ce prestigieux hôtel, aussi appelé « Le palais », finit par tomber vers 1530 dans le domaine royal
  54. Historien, archiviste et président de 1928 à 1945 de la Société d'émulation d'Abbeville.
  55. « C'était au temps de Jean de Bruges en son hôtel de La Gruthuse dans Abbeville au XVe siècle », Bulletin de la Société d'Emulation d'Abbeville, page 59. Texte de l'audiovisuel réalisé par Jean Macqueron, 1er janvier 1984.
  56. Archives Nationales - Titres de la Maison Ducale de Bourbon, tome II, p. 515, acte no 7966, édition Henri Plon, Paris, 1872.
  57. L'ordre du roi, c'est à dire ; le collier de l'ordre de Saint-Michel.
  58. Le Cérémonial de France ou description des cérémonies, rangs et séances observées aux couronnements, entrées & enterrements des Roys & Roynes de France et autres actes et assemblées solemneles. Recueilly des Mémoires de plusieurs secrétaires du Roy, Héraut d'armes et autres, recueilly par Théodore Godefroy. Chez Abraham Pacard - Paris 1619 (page 152).
  59. Ordonnances des rois de France. Actes de François Ier. No 38 - Tome Ier : 1515-1516 - Pages 143-147. Édition Imprimerie Nationale. Paris 1902.
  60. Catalogue des Actes de François Ier, tome V 1540-1547 (suppléments 1515-1520) acte no 15852, page 223. Imprimerie Nationale. Paris 1892. (Original. Bibl. Nat. Collection. Doat - vol. 22 fo 310)
  61. Mémoires pour servir à l'Histoire du Rouergue, par Charles Paul Bosc. Tome IIIe Liste des sénéchaux du Rouergue »)- Imprimerie Devic. Rodez 1797 ---- Gallia Régia de 1328 à 1515. Officiers de la Sénéchaussée du Rouergue. Sénéchaux royaux du Rouergue : Acte No 19792 : Goeffroy de Chabannes, Seigneur de Charluz, fait Sénéchal du Rouergue en 1480 (Lettre de Louis XI) jusqu'en 1493. Tome V - Imprimerie Nationale. Paris 1888.
  62. Journal de Jean Barillon, Secrétaire du chancelier Antoine Duprat. Tome Ier - page 12 (1515-1521). Société de l'histoire de France par Pierre de Vaissiere. Édition Librairie Renouard. Paris 1897 ---- Ernest Lavisse, Histoire de France, depuis les origines jusqu'à la Révolution. Tome 5e : Les guerres d'Italie, Louis XII et François Ier (1492-1547) page 228 - Hachette, 1903 ------ Roland Mousnier, Le Conseil du Roi de Louis XII à la Révolution, page 224, édition Presses universitaires de France, 1970.
  63. Journal d'un bourgeois de Paris sous le règne de François Ier. (1515-1536), page 9, Société de l'Histoire de France par Ludovic Lalanne. Paris, 1854.
  64. À propos de l'enrichissement des contrôleurs-enquêteurs des deniers publics, dans un ouvrage paru chez Flammarion en 1970 et consacré au Chevalier François, Wladimir Porché écrivit : « Un vétéran des règnes précédents, le maréchal de La Palisse, reçut une bonne part du profit. »
  65. Ordonnances des Rois de France. Règne de François Ier. Tome Ier : 1515-1516. (Imposition sur le Lyonnais) Pages 191-194. Imprimerie nationale. Paris, 1902.
  66. En 1515, les Pays-Bas bourguignons sont dévolus à Charles de Habsbourg (Charles Quint en 1520), qui en devient souverain après la régence de son grand-père Maximilien.
  67. L'hôtel d'Isabelle de Luxembourg existe toujours : c'est aujourd'hui la plus vieille maison de Béthune qui ait échappé aux destructions dues aux guerres. Cet hôtel, « L'Abiette », est situé au 113 rue de La Délivrance.
  68. Mémoires de la Commission départementale des Monuments Historiques du Pas-de-Calais, tome Ier, p. 423, Arras, 1889. (À voir sur Gallica).
  69. Mémoires de la Commission départementale des Monuments Historiques du Pas-de-Calais, Tome I, Ière livraison, page 423, Imprimerie Crespel, Arras, 1889.
  70. Négociations Diplomatiques de la France avec la Toscane, tome II, pp. 707-708. Imprimerie Impériale. Paris 1861.
  71. Ordonnances des Rois de France. Règne de François Ier, tome I : 1515-1516, p. 429 (Ratification du traité par le roi, le ). Imprimerie nationale. Paris 1902.
  72. Annales du Cercle Archéologique d'Enghein. Volume 4-5 - Enghein 1888 - page 16 : « Fiefs et Arrières fiefs de la Pairie de Silly ». ---- Idem : La Pairie de Silly et ses Fiefs, par Ernest Mathieu. Louvain- Imprimerie Lefever. 1891 (voir en ligne).
  73. Histoire généalogique et chronologique de la Maison royale de France et des Grands Officiers de la Couronne par le Père Anselme, p. 131, Paris, 1733.
  74. Diane de Poitiers par Ivan Cloulas, p. 32-33, Édition Fayard, 1997.
  75. Ordonnances des Rois de France. Règne de François Ier - 1515-1516., p. 465, édition Imprimerie Nationale, Paris, 1902.
  76. Souvenirs historiques des résidences royales de France, par Jean Vatout, 1er bibliothécaire du roi, tome VII : Château de Compiègne, p. 233 La Palice »), Paris, Firmin-Didot, 1848. À la suite de la mort du maréchal de La Palice survenue en 1525, les revenus de la seigneurie royale de Compiègne seront donnés en viager au connétable Anne de Montmorency.
  77. Charles Quint étant souverain des Pays-Bas bourguignons, qui incluent alors le comté d'Artois et le comté de Flandre, en tant que descendant de Charles le Téméraire. Le mot « Flandre » désigne alors souvent les Pays-Bas en général.
  78. Catalogue des Actes de François Ier, tome 5 (supplément 1515-1526), Paris, Imprimerie nationale, 1892, p. 346, acte No 16467 du (Orig. Arch. Nat. KK.289 - fo 369 vo)
  79. Leroux de Lincy, Bibliothèque de Catherine de Médicis, Paris, J. Techener libraire, 1859, p. 31
  80. Armand Parrot, Mémorial des Abbesses de Fontevrault, issues de la Maison royale de France, Angers, 1880, p. 56.
  81. Amé de Soland, Bulletin historique et monumental de l'Anjou, 1858, volume 5, p. 340. Voir également l'ouvrage d'Armand Parrot. Manuscrit original Rés. 101.143 pour Clément Alexandre. (21 pages), Bibliothèque municipale d'Angers.
  82. Dictionnaire du Vendômois, tome II, page 194, par Raoul de Saint-Venant, président de la Société Archéologique. Chez C. Migault & Cie. Blois 1983.
  83. Yvonne Bellanger, Jacques Lesage, voyage en terre sainte d'un marchand de Douai en 1519. Édition Balland 1989.
  84. L'architrave, le plancher, la plate-forme, sous la direction de Roberto Gargiani. Voir chapitre de Sabine Frommel : Plafonds en bois de Serlio et Lescot. (p. 251 : « La Palice ») - Presses Polytechniques et Universitaires Romandes. Lausanne. 2012.
  85. Le Château de La Palice (maîtrise d'Histoire de l'Art) par Françoise Goutaudier, édition Montagne Bourbonnaise, 1993.
  86. Monuments de la Monarchie Françoise par Bernard de Montfaucon.
  87. Intégralement reproduite dans Le Grand Coustumier Général par Charles Dumoulin, volume II, 1567.
  88. Charles de Habsbourg devient l'empereur Charles Quint en 1520.
  89. André-Joseph Le Glay, Négociations diplomatiques entre la France et l'Autriche, durant les trente premières années du XVIe siècle, Tome II, Paris, Imprimerie Royale, 1845, page 540, en ligne sur Gallica ; Charles Hirschauer, Les Etats d'Artois de leurs origines à l'occupation française 1340-1640, tome I, Paris, Editions Honoré Champion, 1923, page 226 ; en ligne sur Gallica.
  90. À cette date, le comté de Flandre fait encore partie du royaume de France, le comte de Flandre (Charles Quint) étant en principe vassal du roi de France ; Tournai, ville directement vassale du roi de France, ne fait pas partie du comté de Flandre. Charles Quint annexe Tournai à la suite de ce siège ; le comté de Flandre cesse d'être vassal du roi de France par le traité de Madrid de 1526, confirmé par la paix des Dames de 1529 ; il devient alors une terre d'Empire, intégrée au cercle de Bourgogne.
  91. Dom Gosse, Histoire de l'abbaye ... d'Arrouaise La Palice » pp. 270-271), Lille, Librairie Danel, 1786, en ligne sur Google Books.
  92. « Château de Bapaume », sur montjoye.net, (consulté le ).
  93. Jean de Müller, Histoire de la Confédération Suisse, vol. 10, liv. VII, chap. IV, page 51, Paris et Genève, 1840, en ligne sur Google Books.
  94. Archives Historiques du Département de la Gironde, p. 223, tome 15e, Bordeaux, éditions Charles Lefebvre, 1874 (Lettre de François Ier du ).
  95. Suzanne de Bourbon est la fille de Pierre II de Bourbon, seigneur de Beaujeu, et d'Anne de France (Anne de Beaujeu), fille de Louis XI, régente au début du règne de Charles VIII.
  96. Louise de Savoie est en effet la fille de Marguerite de Bourbon (1438-1483), sœur de Pierre II de Bourbon.
  97. Catalogue des Actes de François Ier, édition Imprimerie Nationale.
  98. Catalogue des Actes de François Ier, tome I, p. 378, Paris Imprimerie Nationale.
  99. (it) « Monsieur de La Palice », sur Liutprand (consulté le ).
  100. « Armorial de J.B. RIETSTAP - et ses Compléments »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?), sur Euraldic.
  101. « Chabannes, p. 7 et 8 », sur Racines & Histoire
  102. Histoire de la Ville & Cité de Tournai, capitale des nerviens, par N. Poultrain, tome II, A La Haye Chez Moetjens Libraire. 1750. (« Liste des Gouverneurs de Tournay sous la domination espagnole : François de Melun, comte d'Epinoy », pages 670-671)
  103. Mémoires de la Société des Antiquaires de la Morinie, volume 34, page 693 (1521 : Lettre de François de Melun, comte d'Epinoy à l'Echevinage de Saint-Omer. Correspondance au Magistrat de St-Omer No 1077) - Edition 1926 ---- Inventaire des Archives communales de Saint-Omer : Liasse 3 de 1519 à 1521 - 300 pièces = Nos 901 à 1200. Original du document.
  104. Histoire des Bandes d'Ordonnance des Pays-Bas, par Gustave Baron Guillaume, pp. 61 et 205. Édition F. Hayez. Bruxelles 1873.
  105. Roger Rodière, Une des dernières forteresses féodales du Nord de la France : Olhain (Pas-de-Calais) page 12. (Lettres de dons à François de Melun, 1521-1522, Comte d'Epinoy. 1926 --- Idem : Dictionnaire Historique et Archéologique du département de Pas-de-Calais, volume 2 : Arrondissement de Béthune, page 52. Édition 1878. -- Idem : Bulletin trimestriel de la Société des Antiquaires de Picardie, volume 36, page 665. Édition 1935.
  106. Archives du Nord - B 443 - page 306 - Chambre des Comptes de Lille. Mariages - Bruxelles, le 7 décembre 1536. Ratification par l'Empereur Charles-Quint du Contrat de Mariage conclu entre Francois comte d'Epinoy et Anne d'Autriche, fille naturelle de feu l'Empereur Maximilien 1er.
  107. Correspondance de l'Empereur Maximilien & de Marguerite d'Autriche sa fille, gouvernante des Pays-Bas de 1507 à 1519, tome Ier, page 397, no majdu document 304 (Projet de Mariage du Comte d'Espignoy et de la bâtarde de Savoie, sœur naturelle de Marguerite d'Autriche), par Le Glay. Édition J. Renouard. Paris 1839.
  108. Journal des Voyages de Charles-Quint, de 1506 à 1551, par Jean de Vandenesse.
  109. Notices biographiques sur les Officiers des Bandes d'Ordonnances, dans Histoire des Bandes d'Ordonnances des Pays-Bas, par Gustave baron Guillaume (Henri Guillaume). Voir les pages 205 : Epinoy & page 219 : Guillaume Ier de Nassau) Édition F. Hayez. _ Bruxelles 1873. Imprimeur de l'Académie royale de Belgique.
  110. Chroniques, Tome 5, par Jean Molinet. page 165. Edition Buchon
  111. Les Baillis, Gouverneurs et Grands Baillis de Béthune, 1210-1790, par le comte Auguste de Loisne (pages 187-188 : « François de Melun et Frédéric bâtard de Melun, gouverneurs de Béthune »), édition de la Commission Royale d'Histoire, 1900.
  112. Le Grand Dictionnaire Historique ou le Mélange Curieux de l'Histoire Sacrée et Profane, tome 10 Frédérique de Melun-Cottenès » : page 53), par Louis Moréri. Paris 1759.
  113. Archives Nationales. Chartrier de Castrie. Famille de Melun-Cottenès. Contrat de Mariage de Frédéric de Melun avec Antoinette de Villerval. Cote 306 AP 698.
  114. Archives départementales du Nord. Série B - Chambre des Comptes de Lille : Recette Générale des Finances. (cote : B-2372)
  115. Les Bibliothèques de Madrid et de l'Escurial, par Louis-Prosper Gachard. (page 412 : « Frédéric de Melun en 1540 ») in Catalogue des noms, surnoms et titres des Capitaines et Grands Maitres de L'Artillerie aux Pays-Bas espagnols de l'an 1412 jusqu'à 1682, dressée par le sieur Pierre Albert de Launay, lieutenant de l'Artillerie - Edition F. Hayez 1875.
  116. Annales de l'Académie d'Archéologie de Belgique, Volumes 21-22. Édition 1865 (page 209).
  117. Retraite et mort de Charles-Quint au Monastère de Yuste : lettres inédites publiées d'après des originaux. par Louis Prosper Gachard. (pages 171-172 : Appendice E) - Édition H. Hayez. Bruxelles, 1854.
  118. Archives du Nord. Chambre des Comptes de Lilles. Recettes Générales des Finances. Série B. - Pension de 200 livres accordée à Messire Frédéric bâtard de Melun, seigneur d'Illies, par Marie de Hongrie. B-2512 (1er janvier -31 décembre 1555).
  119. Les gestes ensemble la vie du preulx Chevalier Bayard par Symphorien Champier, chez Gilbert de Villiers, Lyon, 1525. Réédition : Imprimerie Nationale, 1992. Présentation par Denis Crouzet (Prof Lyon III). Collection dirigée par Georges Duby.
  120. Voyage de Genève et de la Touraine et de quelques opuscules par Anselme Crignon d'Ouzouer. (« La Palisse » pp. 59-60) Chez la Veuve Rouzeau-Montaut. Orléans 1779.
  121. Description des principaux lieux de la France, 6e partie : « Lyonnais-Bourbonnais » (« La Palisse » pp : 64-65), par J. A Dulaure, Paris, 1789.
  122. Gilbert Bodinier, Les Officiers de l'Armée Royale : combattants de la guerre d'Indépendance des Etats-Unis, de Yortown à l'an II. Édition Services Historique de l'Armée de Terre, 1993.
  123. Nouvelles Impressions de Voyage (Midi de la France) par Alexandre Dumas, tome Ier, pp. 173-174, Bruxelles, 1841.
  124. Jules Janin, Le Voyage d'un Homme Heureux, pages 10-11. Édition Méline, Cans et Cie. Bruxelles & Leipzig 1841. Ce récit de voyage parut également dans la Revue des Deux Mondes dès 1840.
  125. « Lapalissade : Définition de lapalissade », sur cnrtl.fr (consulté le )
  126. La Diana (Loire) Auteur du texte, « Bulletin de la Diana », sur Gallica, (consulté le )
  127. Monument funéraire dont il ne reste aujourd'hui que quelques éléments sculptés.
  128. Joëlle Chevé, « Un quart d'heure avant sa mort, il était encore en vie », Historia Spécial, no 9, , p. 120-121.
  129. Joëlle Chevé, Historia Spécial, no 9, , pages 120 et 121
  130. Entrée « Chabanes », dans : Jean Le Féron (1504-1570), Catalogue des illustres mareschavlx de france, depuis le roy Clovis deuxième du nom, jusques a trespuissant, tresmagnanime & tresvictorieux roy de France Henry deuxième, Paei, Imprimerie Michel de Vascosan, 1555, p. 22)
  131. Souvenirs de la Marquise de Créquy, de 1710 à 1803, tome II, chapitre V : « La Maison de Chabannes et M. de La Palice » pp. 88-89, Paris, Garnier Frères, 1870.

Voir aussi

Bibliographie

Denis Foyatier, Buste du maréchal de La Palice, château de Versailles, galerie des Batailles.

Études historiques

  • Cédric Michon : Dans la Cour des Lions. Hommes & Femmes de Pouvoir de la Renaissance. Édition Passés composés / Humensis. 2020 (La Palice : pp 13, 31, 51, 167, 174, 287)
  • Guillaume Frantzwa, 1520, Au seuil d'un monde nouveau, édition Académique Perrin, .
  • Pascal Brioist, Léonard de Vinci, Homme de guerre, Paris, Alma, 2013 (présentation en ligne), (présentation en ligne).
  • Le Livre des Timbres. Année 2015. Édition La Poste. fr (Production philatélique 2015)
  • Hélène Germa-Romann, Du « bel mourir » au « bien mourir » : le sentiment de la mort chez les gentilshommes français (1515-1643), Genève, Librairie Droz, coll. « Travaux d'humanisme et Renaissance » (no 347), , 352 p. (ISBN 978-2-600-00463-3, présentation en ligne), p. 227-228.
  • Claude Quétel, « Un illustre inconnu : La Palice », Revue Historia, no 720, .
  • Paul Jove, Elogi Degli Uomini Illustri (Éloge d'Hommes Illustres), Turin, Éditions G. Einaudi, 2006 (La Palice, page 793).
  • Valérie Bessey, Construire l'Armée Française. Textes fondateurs des Institutions militaires. Tome I : De la France des premiers Valois à la fin du règne de François Ier, Éditions Brépols, 2007
  • Claude Merle, Dictionnaire des Grandes Batailles du Monde Européen, Paris, Éditions Pygmalion, 2009 (plusieurs références sur La Palice.
  • Robert Knecht, « Jacques II de Chabannes, seigneur de La Palisse ou La Palice (v. 1470-1525) », dans Cédric Michon (dir.), Les conseillers de François Ier, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire. L'univers de la cour », , 668 p. (ISBN 978-2-7535-1313-6, présentation en ligne, lire en ligne), p. 163-170.
  • Guy Le Moing, La Sainte Ligue et la Guerre Franco-Anglaise (1512-1514), Paris, Éditions Economica, 2011.
  • Sous la direction de Cédric Michon, Conseils et Conseillers dans l'Europe de la Renaissance (1450-1550), Éditions Presse Universitaire de Rennes, 2018.
  • Didier Le Fur, La France de la Renaissance. Dictionnaire de curiosités, Éditions Taillandier. 2011 (A voir pour M. de La Palice)
  • Olivier Bangerter, Novare (1513) Dernière victoire des fantassins suisses, Éditions Economica, 2011.
  • Claude Quétel, « Seigneur de La Palice », in: Petit dictionnaire des inconnus célèbres. Ils ont aussi écrit l'Histoire…, Paris, Éditions First, 2013, pp. 127-130.
  • Jean-Marie Le Gall, « Les combattants de Pavie. -  », Revue historique, Paris, Presses universitaires de France, no 671, , p. 567-596 (DOI 10.3917/rhis.143.0567).
  • (en) Michael Mallett et Christine Shaw, The Italian Wars 1494-1559 : War, State and Society in Early Modern Europe. Édition Routlège. Oxford 2014 & 2018. (Jacques de Chabannes, Sgr de La Palice, pp : 60.69.84.94.102.108.109. 110. 111. 128. 152)
  • Didier Le Fur, François Ier, Paris, Éditions Librairie Académique Perrin, 2015.
  • Jean-Marie Le Gall, L'Honneur perdu de François Ier. Pavie 1525, Paris, Éditions Payot, 2015.
  • Nicolas Le Roux, Le crépuscule de la chevalerie : noblesse et guerre au siècle de la Renaissance, Seyssel, Champ Vallon, coll. « Époques », , 409 p. (ISBN 978-2-87673-901-7, présentation en ligne).
  • Florence Alazard, La bataille oubliée. Agnadel, 1509 : Louis XII contre les Vénitiens, Éditions des Presses Universitaires de Rennes, 2017.
  • (it) Dante Zanetti, Vita, morte e transfigurazione del Signore di Lapalisse, Bologne, Édition El Mulino, 1992.
  • Philippe Hamon, L'Argent du Roi, les finances sous François Ier, Édition Comité pour l'Histoire économique de la France. 1994.
  • (it) Raffaele Tamalio, Frederico Gonzaga alla Corte di Francesco I di Francia. nel carteggio privato con Montova (1515-1517), ouvrage publié avec le concours du Centre d'Etudes supérieures de la Renaissance de Tours, Paris, Éditions Honoré Champion, 1994. — Publication de 217 lettres inédites adressées par Frédéric II de Gonzague à la Cour de Mantoue, durant son séjour à la Cour de France de 1515 à 1517. Nombreuses références sur Jacques II de Chabannes, maréchal de La Palice.

Ouvrages anciens et essais

  • Pierre Daru, Histoire de la République de Venise. 3 volumes (1829-1831) - Paris. Réédition Robert Laffont. Collection Bouquins. Paris 2004
  • Jean-Charles Varennes, Le Maréchal de La Palice ou le dernier des chevaliers français, Paris, Librairie académique Perrin, 1989, 214 p., ill. (ISBN 2-262-00709-8)
  • Pierre Alexis de Ponson du Terrail : Les Aventures du capitaine La Palisse. (Roman Historique) Edition Calmann-Lévy. Paris 1880 (d'abord paru en feuilleton dans le journal La liberté, du au )
  • Mlle Clarisse Juranville, Les vieux guerriers de la France : Dunois et La Palice, Limoges, Barbou, 1881.
  • Ernest d'Hervilly, Les Héros légendaires. Leur véritable histoire, illustrations d'Henri Pille, Paris, Éditions Alphonse Lemerre, 1889.
  • Georges Mermilliod, Le Maréchal de La Palice, collection « La Plume et l'Épée », Nancy, Imprimerie Berger-Levrault, 1900.
  • Gaston Davenay, « La Palisse et La Palice », Le Figaro, .
  • Maxime Weygand, Histoire de l'armée française, Éditions Flammarion, 1908 ; réédition en 1961.
  • Xavier Privas, « La Vérité sur la Chanson de La Palice », Le Pêle-mêle, 27e année, .
  • (it) « La vita di Giacomo di Chabannes (Monsieur de La Palisse) », La Domenica del Corriere, 32e année, no 25, .
  • André Gervais, Au Pays de Monsieur de La Palice, Paris, Édition La Renaissance du Livre, collection « L'Épopée de la Terre de France », 1933.
  • Henri Nicolle, « Le véritable La Palisse », Dimanche Illustré, supplément de l’Excelsior, no 550, .
  • Clément-Grandcourt, En commentant La Palice, le Sabre au clou, Paris, 1933.
  • Hennet de Goutel, « Monsieur de La Palice le vrai », Revue hebdomadaire, volume 48, Édition Plon, 1939.
  • André Gillois, Les Grandes Familles de France, Paris, Édition André Bonne, 1953.
  • Simone de Tervagne, « Monsieur de La Palisse était-il sot ? », Revue Historia, no 114, .
  • Hedwige de Chabannes, « Le Maréchal de La Palice », Aux Carrefours de l'Histoire, no 42, .
  • Jacques Chabannes, On ne meurt pas d'amour, M. de La Palice et L'amant des Reines, romans historiques consacrés à Jacques II de Chabannes, Maréchal de La Palice, Éditions Fleuve Noir, 1962.
  • Claude Pasteur, Les Hommes Célèbres, racontés par leurs descendants, Paris, Éditions Arthème Fayard, 1965.
  • Gérard de Sède, « Les fausses réputations de l'Histoire : La vérité de Monsieur de La Palisse », Historia-Spécial, no 445, .
  • Suzanne Chantal, Jérôme Manni le vénitien. Saint, guerrier et protecteur des orphelins, Paris, Éditions Sand, 1989. [roman historique].
  • Jean Giono, Le désastre de Pavie. , Paris, Gallimard, collection « Trente journées qui ont fait la France », 1965 ; réédition Folio Gallimard, no 204, .

Articles connexes

Liens externes

  • Portail de la Renaissance
  • Portail du royaume de France
  • Portail de la Dombes
  • Portail de l’Armée française
  • Portail de l’Allier et du Bourbonnais
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.